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lundi 16 mai 2016

Joli mois de mai (Gardanne épisode 32 )

Le 12 mai  dans la foret de Ventabren 
...et beaucoup de pins marqués en rouge  condamnés surement au même sort quelle tristesse ....

 

L’abatage commence financé par l'ADEME:

Donc l’ADEME et l’ETAT financent les « abatteuses » comme dans le film de Benoît GRIMOND !!! à grand coup de subventions qui profitent encore à EON !

Coût : 3.300.000 € !!! dont 1.500.000 de l’ADEME  dont matériel fiancé pour 46% ( débroussailleuses…..abatteuses ….  Vues dans le fil de B.GRIMOND ( déforesteuses surtout !!)

EON classé dans critère /entreprises de reboisement en classe sup………. ! pas honte du tout !!)


 EON ferme la centrale au charbon car le prix de l'électricité est trop bas:
600 MW en moins pour la region, c'est comique aprés avoir financé 1.4 milliards pour avoir 130 MW à Gardanne au nom de la péninsule électrique (faut dire que l'argument était faux) !

Evolution du prix de l’électricité avec la libéralisation et ses conséquences...


Exemple d'un immeuble tout électrique ancien tarif vert en livraison BT
 (en livraisons HT, le prix du KW passe à 12 €/KW !)
Fin du différentiel été et hiver et fin de la pointe !
Abaissement de la prime d'abonnement  !
Ceci est pour un tarif vert > 250 KW

Fin de la contrainte réseau, pour le consommateur  !
Pour ceux qui ne comprennent pas, le prix de l'électricité baisse en général à cause de la déréglementation (dérégulation européenne) et de la surproduction due a l'installation de forte capacité éoliennes et PV.
La contrainte réseau (prix cher en pointe) disparait.
Feu vert aux consommateurs pour consommer quand ils le souhaitent !
=> plus de pointes sur le réseau de distribution , il faudra renforcer le réseau de distribution (ERDF) (payé par tous) !
=> c'est pas grave, nous allons faire un business de l'effacement répondent les libéraux ! Nous allons résoudre un problème que nous avons créé ! Shadock proverbe.


Mais surtout la fragmentation de l'électricité avec des producteur pour qui le réseau n'est plus un souci est une hérésie technique.
La centrale au charbon de Gardanne (la deuxième pas celle à Biomasse)  600 MW ferment pour raison financière, l'alimentation et le réseau électrique , on s'en cague comme ils disent là bas .....
(le plus fort est de faire cela après avoir filer 1.4 Milliards pour faire la centrale biomasse de 150 MW avec comme principale arguements la sécurité électrique comme arguments) !
 Joli mois de mai 2016 en Provence  !
 
Il est urgent de dénoncer que la libéralisation et la dérégulation est le cauchemar dans TOUT système électrique, le libéralisme ou fondamentalisme libérale en électrique comme en finance entraine des catastrophes :
Extrait articles de l'AITEC (Association Internationale des Techniciens Experts et Chercheur)
"La libéralisation du secteur de l’électricité
La libéralisation, dite aussi dérégulation, entraîne la séparation des activités de gestion des infrastructures, relevant toujours du monopole naturel (les réseaux de transport et de distribution d’électricité) et des activités réputées relever du marché qui se voient offertes à tout nouvel acteur (la production, la commercialisation… éventuellement même le comptage !). Une Commission de régulation de l’électricité (CRE) s’assure de l’ouverture du marché à la concurrence et contrôle les conditions de fixation des tarifs. En France, le réseau du transport a été séparé d’EDF pour devenir le RTE (Réseau de transport électrique). La même séparation est en cours pour la gestion du réseau de distribution. La création de bourses de l’électricité et de ventes aux enchères de capacités de production vient encore complexifier et désorganiser le système ! Le cloisonnement des activités fragilise grandement les mécanismes de coordination, de la production à la distribution. L’opacité des coûts, justifiée au nom de la concurrence, rend de plus en plus difficiles les choix énergétiques. Les activités en concurrence sont soumises à la logique de rentabilité à court terme des marchés. La qualité du service rendu aux usagers s’est dégradée. L’apparition de nouveaux intermédiaires, dont certains ne sont que des « commercialisateurs » et la croissance des budgets publicitaires contribuent automatiquement à l’augmentation des coûts. La libéralisation se traduit par une stratégie générale de Monopoly financier dans le secteur énergétique, accompagnée par la privatisation progressive d’entreprises publiques. Rachats, fusions, prises de participations croisées se succèdent toujours plus aujourd’hui, aboutissant à une concentration des entreprises du secteur et à une destruction massive d’emplois (300 000 au niveau européen). La « concurrence » reste limitée à quelques acteurs toujours plus puissants. On passe donc progressivement du monopole public à un oligopole privé régi par la loi du profit.


Seconde caractéristique, l’électricité se transporte mal à cause de pertes sur le réseau proportionnelles à la distance parcourue. Ce qui signifie un gaspillage d’énergie. Il est aberrant de vouloir un marché européen pour permettre de produire dans un pays ce qui sera consommé dans un autre (par exemple produire à partir du nucléaire en France pour vendre en Roumanie). C’est pourtant au nom de cette vision que Bruxelles dénonce les « congestions » dans les interconnexions entre pays et en appelle à leur renforcement. L’ancien président d’EDF, Marcel Boiteux, dénonçait l’aberration de la notion de marché européen et le non-sens de consacrer des milliards à bâtir des « autoroutes de l’énergie à travers l’Europe » .
Outre son absurdité technique, le renforcement des interconnexions constitue une nuisance environnementale (comme les lignes haute tension traversant les Alpes ou les Pyrénées). Viser l’augmentation des échanges électriques entre les pays est contradictoire avec l’objectif de développer une production décentralisée d’électricité à base d’énergies renouvelables. L’interconnexion du réseau électrique européen doit revenir à sa fonction première, qui est de servir de secours réciproque aux frontières et d’assurer simplement à la marge un échange d’électricité  ""
  => paradoxalement c'est une bonne nouvelle pour le réseau Haute Durance dont la pointe unique au monde à du matin va être abaissée progressivement par ce type de tarifications vu la quantité de résidences électriques de tourisme. Ce déroulement confirme ce que nous  prévoyons dans l'article de décembre:

PARTIE 1: De l’obsolescence programmée du projet THT HAUTE-DURANCE : Voir le futur comme une ligne

Remarques  de bon sens:
Si EDF fermait 10 centrales vieilles et usées: elle économiserait de l'argent en supprimant des travaux d'investissements  et en faisant remonter le cours de l'électricité qui a chuté de 30 % en deux ans !
Accessoirement, cela réduirait la forte probabilité d'avoir un accident nucléaire chez nous

Un accident nucléaire notre avenir !

 En résumé, l'intérêt économique d'EDF et des anti-nucléaires étant le même, la décision de persister est la preuve que les nucléocrates sont des croyants fanatiques non-rationnels, spécimen d'individus qui génèrent régulièrement des catastrophes dans l'histoire:

mardi 10 mai 2016

On achève bien les clowns


On achèves bien les clowns,
nos enfants sont des clowns, il s'amusent, ils rient et l'innocence est leur pays nous prétendons leur faire un monde qui dure mais nous leur donnerons un monde dure.
Peut être pour cette raison que les ado s'habillent déjà tous en noir...
L'atmosphère est une couette qui nous tiens chaud !
En montagne la couette est plus fine et il fait frais.
Nous rajoutons une couette et nous dormons!
Rajouter une couette le soir, vous vous endormez bien paisiblement et vous réveillerez au milieu de la nuit en sueur....mais là il sera impossible d'enlever la couette...
La sueur sera leur quotidien et le clown se réveillera sans aucune envie de rigoler....
Nos puissants ne croient plus habiter sur terre et comme toujours nous imitons les puissants.....
Nous resterons sur terre.
Nous tuerons quelques puissants pour se défouler,
Ils nous diront de tuer les nôtres ceux qu'on veut, les colorés, les derniers arrivants....les différents,
Ils nous diront que l'on est trop grouillant....
Nos enfants sont des clowns, il s'amuse la vie est belle quand on a trois ans...
Une feuille dans l'eau est un bateau de pirate, la mouche sont capitaine,
La joie leur remonte et explose dans des éclats de rire détonnant,
Ils courent et changent brusquement de sens a cause d'un pollen vagabondant,
Les cailloux sont des trésors à charrier, ils faut les mouiller pour d'obscurs raisons,
Les trésors se renversent et ils hurlent sans faux semblants,
Nos enfants sont des clowns charmants,,,
Quand ils grandiront,leur monde perdra leur nez mais pas sa couleur,
Nous auront trop laisser faire
Trop laisser les ego-puissants puisés...
Nous auront trop dormis
Nous auront trop cru pouvoir nous arracher a la gravité...
Nos enfants ont la tête étoilée, ils ne chopent pas la gravité,
C'est bien de leur temps
Mais pas du notre.....
Pour nous, il est urgent, il est que temps de choper la gravité,
La gravité du temps
D'arrêter nos ego-puissants,
De nous faire revenir sur terre,
De tuer nos rêves idiots de grandes maisons, de gazons parfaits, de téléportation, de pas le temps, de voitures, de vitesse quand on tourne en rond...
tous nos rêves d'enfants que nous ont vendu les puissants....
On achève bien les clowns, le monde qui vient va perdre en légerté à cause de notre manque de gravité.....

vendredi 29 avril 2016

Comment le lobby nucléaire infiltre les mouvements anti-éoliens

Source:http://www.hexagones.fr/article/2015/01/06/le-lobby-nucleaire-infiltre-les-mouvements-anti-eoliens
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Le mouvement anti-éolien n’est ni uni, ni uniforme. Si les arguments peuvent se recouper, une ligne de fracture claire traverse les militants : la question du nucléaire.Graffiti à Saint Affrique. © GS / Hexagones 
 
  « En France, tu ne peux pas parler de l’éolien sans parler du nucléaire, sinon tu es de fait pronucléaire », affirme Floréal, d’En Avant Camarade. La raison de cette dialectique est expliquée par Corinne Lepage. Dans son ouvrage L’État nucléaire, elle démontre comment « la pieuvre EDF » a infiltré toutes les administrations, les ministères, les grandes entreprises et même les associations environnementales pour imposer la défense sans faille du nucléaire. Aujourd’hui encore « un retraité d’EDF par conseil municipal » reste d’actualité. Et si l’entreprise affiche aujourd’hui une diversification, notamment via sa branche EDF-Energies Nouvelles, les anciens du mastodonte de l’énergie persévèrent dans la défense de la solution atomique pour régler les problèmes d’énergie électrique. Dans la lutte contre les éoliennes, on retrouve à la fois des mouvements comme En Avant Camarade en Ariège ou Stop Éoliennes en Aveyron, proches des courants d’extrême gauche, qui s‘affichent ouvertement antinucléaires, et d’autres mouvements, telle la Fédération Vent de Colère qui a intégré depuis la Fédération Environnement Durable (FED) qui regroupe mille associations locales autour du mot d’ordre « zéro éolien », mais qui garde un discours beaucoup plus modéré sur la question de l’énergie nucléaire.
Ainsi, Christian Bernard, membre aveyronnais de cette fédération, explique : « Nous ne sommes pas hostiles en soi au nucléaire, mais la solution est avant tout de réduire les dépenses d’énergie ».
Pour Benoît Praderie, président de l’association Planète Éoliennes, ces groupes sont là pour faire échouer l’éolien, quel que soit le projet. « Nous avons été sur certains projets dans une démarche d’association, avec tout un travail avec la population, ouvert et réellement participatif. Les personnes étaient prêtes à prendre des parts dans une énergie qui leur appartenait. Sauf que sur la commune voisine, Vent de Colère est arrivé pour contester un autre projet. Résultat, la méfiance s’est installée partout et rien n’a pu aboutir ».

« État nucléaire »

Or, pour Corinne Lepage, la FED est justement l’une des ramifications de cet « État nucléaire ». Ainsi, Christian Gérondeau, auteur du livre Écologie, la grande arnaque, plébiscité par la FED, dirige également la Fédération Française des Automobiles Clubs. Autre figure de poids pour animer l’association : l’ancien président Valery Giscard d’Estaing lui-même, artisan du nucléaire et Marcel Boiteux, qui était tout simplement PDG d’EDF de 1967 à 1987 et qui est l’un des artisans directs de l’implantation du nucléaire en France.
La FED est également à l’origine et à la diffusion de plusieurs films, ouvertement propagandistes, voire complotistes. Ainsi,  Éolien : la grande arnaque  accumule les erreurs ou les demi-vérités.
Pour Benoît Praderie, « ce qui est quand même troublant, c’est qu’ils ne dénoncent ici que les éoliennes. Jamais il n’est question des autres énergies. Or, la corruption, les nuisances ne sont pas seulement limitées aux projets éoliens, elles sont même relativement plus faibles que pour une centrale à charbon ou une centrale nucléaire ».
Jacqueline, militante de Stop Éoliennes se rappelle même une réunion publique où « des membres de la fédération Vent de Colère avaient même dit ouvertement qu’ils étaient favorables au nucléaire ».

Clarification

Ce deux poids, deux mesures, entre l’éolien et le nucléaire n’a pas échappé au réseau « Sortir du Nucléaire » qui, dans une lettre ouverte, a invité « les anti-éoliens non pronucléaires à clarifier leur engagement et à se démarquer des pronucléaires. Il sera alors possible de parler sereinement des questions de fond. »
Mais plus encore, la puissance de ce lobby est allée au sein même du Syndicat des Énergies Renouvelables qui compte, dans son conseil d’administration des représentants d’EDF, GDF, Areva entre autres. Benoît Praderie soutient que « ce syndicat a été créé pour empêcher de développer les énergies renouvelables. Malgré nos efforts, nous n’avons pas réussi à changer ce mode de fonctionnement ». Et ce sont ainsi les tenants du nucléaire qui portent encore aujourd’hui la voix sur la stratégie en matière d’énergies renouvelables.

mercredi 27 avril 2016

les disponibilités forestières pour l'énergie par Richard Fay

 nous n'avons pas les ressources de biomasse forestière pour en développer l’utilisation énergétique industrielle. Et il s'en faut de beaucoup !
Vous pouvez télécharger le rapport complet publié en 2013 sur le site de l'ADEME, ici :
Ce travail sérieux de l'IGN et du FCBA (institut technologique Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement) a été financé par l'ADEME, L'IGN, et COPACEL (l'Union Française des Industries des Cartons Papiers et Celluloses).
La précédente étude nationale comparable datait de 2007, reprise en 2009 (MAAP-CEMAGREF-IFN - Biomasse forestière, populicole et bocagère, disponible pour l'énergie à l'horizon 2020 - http://www.dispo-boisenergie.fr/general/accueil).
Les estimations des études précédentes ont donné corps à l'axiome de sous-exploitation de la forêt française. Cette dernière étude n'échappe pas à l'approche industrielle. Elle demeure une étude de ressource minière faisant abstraction des écosystèmes et de la problématique carbone. Néanmoins, la sylviculture est abordée de manière plus pragmatique que précédemment, et le développement des demandes fait l'objet de projections détaillées. Le résultat est un potentiel de récolte toujours optimisé, mais moins élevé que précédemment.
Les données reflètent des tendances, seules la part IFN des données servant à l'étude est assortie d'intervalles de confiance.

En conclusion de l'étude, la demande sera fortement supérieure à la disponibilité nationale à l'horizon 2031-2035 dans tous les cas de figure.
Les projections font état d'une demande supérieure à l'offre à l'horizon 2035, dans tous les scénarios. La demande globale varierait de 80 à 110Mm³/an, alors que la disponibilité globale varierait de 56 à 68Mm³/an.
En particulier en ce qui concerne le bois d'énergie, la demande varierait entre 39 et 57Mm³/an. Alors que l'offre optimisée varierait de 19 à 28Mm³/an, soit seulement la moitié des besoins. Pour mémoire, en 2015 les forêts nationales ne suffisaient pas pour approvisionner la demande de 33Mm³/an.
En ce qui concerne la région PACA, la disponibilité supplémentaire de bois issu des forêts serait, selon les scénarios de gestion, comprise entre 397 000 et 827 000m³/an, toutes catégories confondues.
On est loin des millions de tonnes disponibles dans la communication d'Eon/Uniper, psalmodiée par les services de l'Etat, mais c'est pile dans l'analyse de SOSforêt ! (FCBA et COPACEL écolo irresponsables ? ndr)
Cette étude montre, chiffres à l'appui, que promouvoir le développement industriel de l'utilisation de la biomasse issue des forêts à des fins énergétiques est clairement un non sens économique.
Je  reprend les points saillants de l'étude dans les pages qui suivent
 (Pour mémoire : BO = bois d'œuvre - BI = bois d'industrie - BE = bois énergie - MB = menus bois)

Les objectifs de l'étude
La loi sur la transition énergétique du 22/07/2015 prévoit que la part des énergies renouvelables devrait atteindre 32% de la consommation, avec 40% pour la biomasse, essentiellement forestière.
L'étude évalue à l'horizon 2035 les volumes de bois disponibles (matériau, industrie, énergie), estime la demande pour l'industrie et l'énergie, et apprécie les capacités de la forêt française selon les objectifs assignés.
Quels sont les volumes de récolte additionnelle ? De quelle essence s'agit-il et de quels diamètres ? Où sont-ils situés ? Quels sont les principaux leviers pour augmenter la mobilisation ?
Une évaluation plus précise des disponibilités additionnelles par rapport à 2009
L'étude a bénéficié d'une période de référence de 5 ans (2009-2013) et des mesures directes par l'IFN des prélèvements en forêt. Elle a bénéficié également des zonages d'enjeux fournis par les cartes de gestion, les aménagements des forêts publiques, et les plans de gestion des forêts privées.
L'étude ne concerne que les forêts où la production de bois est possible, même faible, en excluant les forêts inaccessibles et les réserves intégrales (5% de la superficie).
Les évaluations prennent traditionnellement en compte les contraintes économiques de mobilisation, qui peuvent limiter la récolte. Cette fois elles apprécient aussi les conditions de mobilisation en fonction des grands enjeux environnementaux et sociaux (les fonctions de protection, d'accueil, peuvent limiter le potentiel de récolte).
Un facteur qui n'a pu être pris en compte est le consentement des propriétaires. La part des propriétés forestières sans PSG est de 60% de la superficie en PACA, 68% en Languedoc-Roussillon, et 73% en Rhône-Alpes.
La prise en compte des menus bois (MB) demeure très contestable.
Il y a quand même un mieux, car la sensibilité des sols à cette exportation est affirmée. Les calculs prennent en compte l'absence de récolte des MB sur les sols pauvres (16% de la superficie), un seul prélèvement dans la vie du peuplement sur sols moyennement pauvres (21%), mais prélèvement à chaque intervention sur sols riches (63%, assorti d'un prudent "à priori possible").
Les auteurs prennent soin de préciser que la récolte des menus bois en forêt est toujours consécutive à la récolte du BO ou du BIBE définie par les scénarios de gestion.
Mais on a toujours affaire à une approche agronomique des sols, sans regard écosystémique sur les impacts de la récolte des MB. Pourtant la résilience des forêts dépend de la qualité ses biocénoses.
La prise en compte des objectifs de gestion est nouvelle
Enfin une étude qui intègre les enjeux de conservation ! L'étude retient 5 types d'enjeux de conservation en fonction de leurs impacts contraignant sur la mobilisation des  bois.
Les enjeux 1 à 4, regroupant les vocations autre que la production de bois, représentent en PACA 24% de la superficie et 28% du stock sur pied.
En France, l'enjeu n°5, à objectif principal de production, représente 88% du stock de bois et 90% de la production biologique. Le taux de prélèvement est de 51% de la production nette (bois morts déduits).
La prise en compte de la sylviculture ... et des sylviculteurs est aussi novatrice
Pour calculer la disponibilité, il faut d'une part simuler la croissance et la mortalité, et d'autre part prendre en compte la sylviculture appliquée. Les précédentes études calculaient la disponibilité en utilisant des modèles  de sylviculture théoriques et en simulant la gestion. Mais la pratique diverge des itinéraires théorique en raison des contraintes environnementales. Cette approche a conduit, en 2007-2009, à surestimer nettement la disponibilité.
La variabilité des pratiques est pourtant quantifiée par l'Inventaire Forestier, et cette étude a choisi de prendre en compte cette réalité dans les modélisations. Il s'agit de pratiques moyennes à l'échelle d'un territoire, où les taux de coupes dépeignent de manière pragmatique la réalité forestière.
Un rappel salutaire : la différence entre la production biologique et la disponibilité en bois
Quand on coupe un arbre, on récolte sa production biologique nette accumulée au cours de sa vie. Ainsi la récolte annuelle de la production biologique ne peut s'imaginer que si on dispose d'un éventail de toutes les classes d'âges sur un massif, une région, ou un pays. Ce qui est utopique. Le potentiel de récolte peut ainsi être faible certaines périodes, et élevé à d'autres.
Les auteurs rappellent que la production biologique et le taux de prélèvement ne peuvent servir à évaluer la disponibilité. Ce sont simplement des indicateurs.
Pour contourner cette difficulté, les auteurs ont eu recours à des projections par "domaine d'étude", un domaine d'étude regroupant les peuplements comparables en terme de composition, de propriété, de milieu, et de sylviculture. Les auteurs ont simulé l'évolution de chacun des 116 domaines ainsi constitués, et ont calculé la disponibilité en bois.
La modélisation de l'évolution de l'offre
L'étude de la ressource forestière fait appel à un simulateur spécifique. Deux scénarios sont proposés.
Un scénario de sylviculture constante qui reconduit les pratiques actuelles de gestion.
Et un scénario de gestion dynamique progressive qui généralise les pratiques les plus dynamiques inventoriées (là où les plus fort taux de coupes sont recensés). La dynamisation de la gestion progresse dès 2016 en forêts privées, et à partir de 2021 en forêts publiques.
Le scénario dynamique et son calendrier optimisent les surfaces en gestion, et optimisent les récoltes. La probabilité de ce scénario dynamique, qui prévoit d'étendre les pratiques les plus intensives à toute la forêt privée, est autant dire nulle. Ce n'est qu'un plafond théorique, mais qui va une nouvelle fois brouiller les esprits et attirer les convoitises sur les ressources imaginaires.
L'effet des scénarios sur la capitalisation du bois
Le stock sur pied des forêts privées progresse toujours sur la période 2011-2035 quelque soit la gestion, avec des hausses de 34 à 38% selon les scénarios.
La dynamique de capitalisation concerne également les forêts publiques. Mais avec le scénario de gestion dynamique progressif, la capitalisation dans les forêts publiques s'arrête à partir de 2025 !
Le puits de carbone atteint 86Mtonnes/an en 2031 avec le scénario de sylviculture constante, et 62Mtonnes/an avec le scénario de gestion dynamique. Dommage que l'étude ne développe pas cet aspect contestable de la "durabilité" du scénario dynamique.
Quelques définitions avant de passer aux volumes
Il ne faut pas perdre de vue que les critères d'estimation sur pied optimisent également les volumes exploitables.
La disponibilité brute est la quantité totale de biomasse qui pourrait être prélevée au cours d'une période en application d'un scénario de gestion.
La disponibilité technico-économique est la part de la disponibilité brute qui est techniquement et économiquement exploitable, c'est à dire de façon rentable pour le propriétaire, l'exploitant, le transformateur, et l'utilisateur final.
La disponibilité supplémentaire est la différence entre la récolte actuelle et la disponibilité technico-économique.
Le taux de prélèvement est le pourcentage de récolte par rapport à la production biologique nette. Il ressort des approches que le taux de prélèvement est "le" indicateur de gestion durable, ce qui est faux .
 Ce taux est maintenu à 55% dans le scénario à sylviculture constante (83% dans les forêts domaniales, 69% dans les forêts des collectivités, 69% dans les forêts privées avec PSG, 38% dans les forêts privées sans PSG).
La mise en œuvre du scénario de gestion dynamique porte le taux de prélèvement national à 72% sur la période 2031-2035 (78% dans les forêts privées avec PSG, 54% dans les forêts privées sans PSG, 100% dans les forêts publiques. L'intensification des coupes produira des peuplements plus clairs et moins âgés, donc moins capitalisés.
Les quantités de bois disponibles (ref 2015 : 49m³/an, BO 25Mm³, BIBE 23Mm³/an, MB 5Mm³/an)
Entre 2031 et 2035, sur toute la France, la disponibilité technico-économique sera de 56Mm³/an dans le scénario à sylviculture constante (BO 29Mm³/an BIBE 27Mm³/an), et de 68Mm³/an dans le scénario de gestion dynamique (BO 34Mm³/an BIBE 34Mm³/an).
Entre 2031 et 2035, la disponibilité technico-économique supplémentaire sera de +7,6Mm³/an dans le scénario de sylviculture constante (BIBE+3,8Mm³/an uniquement en feuillus = +0,9Mtep/an), et de +19,8Mm³/an dans le scénario de gestion dynamique (BIBE +10,3Mm³ dont 9,4Mm³/an en feuillus et 0,9Mm³/an en conifères =+2,4Mtep/an).
Concernant le MB utilisable pour l'énergie, la méthode de calcul employée envisage que le MB est récolté simultanément avec le BIBE. Or sa mobilisation n'est rentable que dans le cas de récolte d'arbre entier. Il n'est pas ou très peu récolté dans les coupes dont les produits sont billonnés en BO ou BI, le coût de mobilisation séparée étant trop élevé. Actuellement il est récolté 0,3Mm³/an sur une disponibilité estimée à 5,1Mm³/an. La disponibilité réelle de MB demeure donc modeste, même sans faire intervenir les coûts environnementaux de leur exportation. La disponibilité totale 2031-2035 serait de 6,2 à 8,1Mm³/an selon les scénarios, et la disponibilité supplémentaire serait comprise entre 1,2 et 3,1Mm³/an.
(La disponibilité supplémentaire dans les forêts publiques est très limitée avec le scénario constant, de 0,4Mm³/an en 2025 à 1Mm³/an en 2035. La dynamisation produirait une mobilisation supplémentaire de 2,4Mm³/an en 2025 jusque 6,1Mm³/an en 2035, imputable à 80% aux forêts des collectivités)
Ci-dessous les données régionales extraites du rapport (incluant les peupleraies)
Disponibilité technico-économique supplémentaire en 2031-2035, y compris Peupliers
En milliers de m³/an
Scénario de sylviculture constante
Scénario de gestion dynamique progressif
BO
BIBE
Total BO+BIBE
MB
BO
BIBE
Total BO+BIBE
MB
Languedoc-Roussillon
Public


93
110


239
152
Privé


163
176


307
217
Total
182
75
257
286
327
219
546
369
PACA
Public


67
79


165
132
Privé


98
154


290
241
Total
97
67
164
233
241
213
454
373
Rhône-Alpes
Public


131
175


660
311
Privé


654
466


2081
756
Total
565
219
784
641
1710
1032
2742
1067
ndr : la disponibilité optimisée est très forte en Rhône-Alpes avec une fourchette de 1 à 4millions de m³/an. Mais quand on sait où se trouvent les forêts concernées, avec les contraintes et les coûts de mobilisation et de transport en montagne, c'est purement indicatif.
La demande de bois (ref 2015 : 67Mm³ équivalent bois rond)
La prospective s'est appuyée sur la documentation existante, qui comprend entre autre le scénario 2011 de l'association negaWatt.
Une forte demande de bois énergie est envisagée dans tous les scénarios, ainsi qu'une augmentation de l'utilisation du bois matériau, mais la compétitivité du bois-matériau n'est pas toujours considérée comme favorable.
Les auteurs ont envisagé 2 tendances d'évolution par secteurs (sciages feuillus, sciages conifères, palette, pâte, panneaux, ameublement, énergie) :
- une évolution "tendancielle", qui prolonge grosso-modo les courbes actuelles de demandes, sauf pour ce qui concerne la biomasse dont les investissements ralentissent,
- et une évolution volontariste, qui imagine des restructurations, la reprise de la construction et du meuble, et la poursuite de l'objectif biomasse sur la même trajectoire que les 5 dernières années.
Et ils ont élaboré 3 scénarios quantitatifs :
- un scénario "marché atone", qui compile les évolutions tendancielles des tous les secteurs - une demande de 80Mm³/an en 2035, dont BE 39Mm/an.
- un scénario "énergie et bois d'industrie", les investissements de récolte de la biomasse profitent aux secteurs de la pâte et des panneaux - une demande de 77 Mm³/an en 2025 et de  90Mm³/an en 2035, dont BE 48Mm³/an.
- un scénario "filière dynamique", tous les secteurs progressent grâce aux programmes d'investissements dans l'ensemble de la filière bois - une demande de110Mm³/an en 2035, dont BE 57Mm/an.
Les bilans
L'offre de BO feuillu est excédentaire quelque soit le scénario
l'offre de BO résineux est déficitaire quelque soit le scénario
l'offre de BIBE est déficitaire, sauf dans la conjonction "offre sylviculture dynamique/demande énergie et bois d'industrie". Un cas de figure qu'on peut résumer ainsi : on coupe un max, et on brûle tout (ndr).
A brève échéance, une reprise même relativement faible de la demande en bois produirait une reprise immédiate des importations.
Les auteurs observent qu'actuellement l'utilisation de BO feuillu permet de satisfaire en partie la demande de BIBE. Il s'agit en général de bois ayant les dimensions de BO mais de conformation médiocre. D'après eux il faudra encourager cet usage pour équilibrer la demande BIBE.
L'offre forestière française pourrait permettre de répondre à la demande des scénarios filière atone et énergie bois d'industrie à condition de dynamiser de manière importante la sylviculture et de la mobilisation des bois. Mais la mobilisation des bois en forêt privée restera difficile, et la probabilité de dynamiser la filière bois d'œuvre feuillue à court terme est faible. Autre contribution à l'approvisionnement, dynamiser la filière dans son ensemble pour dégager des ressources BIBE sur les produits connexes de sciages.
Les auteurs envisagent deux pistes pour pallier au manque de disponibilité en bois de conifères pour la demande industrielle :
- un grand programme de reboisement (l'équivalent de 2 à 5 fois les plantations de Douglas du FFN !!!),
- ou bien adapter l'outil industriel à la ressource feuillue abondante et en augmentation.
Compte tenu des perspectives de financement, les deux pistes sont impraticables, et le bois manquera, notamment le bois de conifères.
Un peu de langue de bois pour terminer (dans le texte) : l'équilibre entre l'offre et la demande des scénarios les plus dynamiques ne pourra être atteint qu'avec la mise en place de politiques ambitieuses de soutien à la filière.
SOSforêtdusud - Richard Fay