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mercredi 27 avril 2016

les disponibilités forestières pour l'énergie par Richard Fay

 nous n'avons pas les ressources de biomasse forestière pour en développer l’utilisation énergétique industrielle. Et il s'en faut de beaucoup !
Vous pouvez télécharger le rapport complet publié en 2013 sur le site de l'ADEME, ici :
Ce travail sérieux de l'IGN et du FCBA (institut technologique Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement) a été financé par l'ADEME, L'IGN, et COPACEL (l'Union Française des Industries des Cartons Papiers et Celluloses).
La précédente étude nationale comparable datait de 2007, reprise en 2009 (MAAP-CEMAGREF-IFN - Biomasse forestière, populicole et bocagère, disponible pour l'énergie à l'horizon 2020 - http://www.dispo-boisenergie.fr/general/accueil).
Les estimations des études précédentes ont donné corps à l'axiome de sous-exploitation de la forêt française. Cette dernière étude n'échappe pas à l'approche industrielle. Elle demeure une étude de ressource minière faisant abstraction des écosystèmes et de la problématique carbone. Néanmoins, la sylviculture est abordée de manière plus pragmatique que précédemment, et le développement des demandes fait l'objet de projections détaillées. Le résultat est un potentiel de récolte toujours optimisé, mais moins élevé que précédemment.
Les données reflètent des tendances, seules la part IFN des données servant à l'étude est assortie d'intervalles de confiance.

En conclusion de l'étude, la demande sera fortement supérieure à la disponibilité nationale à l'horizon 2031-2035 dans tous les cas de figure.
Les projections font état d'une demande supérieure à l'offre à l'horizon 2035, dans tous les scénarios. La demande globale varierait de 80 à 110Mm³/an, alors que la disponibilité globale varierait de 56 à 68Mm³/an.
En particulier en ce qui concerne le bois d'énergie, la demande varierait entre 39 et 57Mm³/an. Alors que l'offre optimisée varierait de 19 à 28Mm³/an, soit seulement la moitié des besoins. Pour mémoire, en 2015 les forêts nationales ne suffisaient pas pour approvisionner la demande de 33Mm³/an.
En ce qui concerne la région PACA, la disponibilité supplémentaire de bois issu des forêts serait, selon les scénarios de gestion, comprise entre 397 000 et 827 000m³/an, toutes catégories confondues.
On est loin des millions de tonnes disponibles dans la communication d'Eon/Uniper, psalmodiée par les services de l'Etat, mais c'est pile dans l'analyse de SOSforêt ! (FCBA et COPACEL écolo irresponsables ? ndr)
Cette étude montre, chiffres à l'appui, que promouvoir le développement industriel de l'utilisation de la biomasse issue des forêts à des fins énergétiques est clairement un non sens économique.
Je  reprend les points saillants de l'étude dans les pages qui suivent
 (Pour mémoire : BO = bois d'œuvre - BI = bois d'industrie - BE = bois énergie - MB = menus bois)

Les objectifs de l'étude
La loi sur la transition énergétique du 22/07/2015 prévoit que la part des énergies renouvelables devrait atteindre 32% de la consommation, avec 40% pour la biomasse, essentiellement forestière.
L'étude évalue à l'horizon 2035 les volumes de bois disponibles (matériau, industrie, énergie), estime la demande pour l'industrie et l'énergie, et apprécie les capacités de la forêt française selon les objectifs assignés.
Quels sont les volumes de récolte additionnelle ? De quelle essence s'agit-il et de quels diamètres ? Où sont-ils situés ? Quels sont les principaux leviers pour augmenter la mobilisation ?
Une évaluation plus précise des disponibilités additionnelles par rapport à 2009
L'étude a bénéficié d'une période de référence de 5 ans (2009-2013) et des mesures directes par l'IFN des prélèvements en forêt. Elle a bénéficié également des zonages d'enjeux fournis par les cartes de gestion, les aménagements des forêts publiques, et les plans de gestion des forêts privées.
L'étude ne concerne que les forêts où la production de bois est possible, même faible, en excluant les forêts inaccessibles et les réserves intégrales (5% de la superficie).
Les évaluations prennent traditionnellement en compte les contraintes économiques de mobilisation, qui peuvent limiter la récolte. Cette fois elles apprécient aussi les conditions de mobilisation en fonction des grands enjeux environnementaux et sociaux (les fonctions de protection, d'accueil, peuvent limiter le potentiel de récolte).
Un facteur qui n'a pu être pris en compte est le consentement des propriétaires. La part des propriétés forestières sans PSG est de 60% de la superficie en PACA, 68% en Languedoc-Roussillon, et 73% en Rhône-Alpes.
La prise en compte des menus bois (MB) demeure très contestable.
Il y a quand même un mieux, car la sensibilité des sols à cette exportation est affirmée. Les calculs prennent en compte l'absence de récolte des MB sur les sols pauvres (16% de la superficie), un seul prélèvement dans la vie du peuplement sur sols moyennement pauvres (21%), mais prélèvement à chaque intervention sur sols riches (63%, assorti d'un prudent "à priori possible").
Les auteurs prennent soin de préciser que la récolte des menus bois en forêt est toujours consécutive à la récolte du BO ou du BIBE définie par les scénarios de gestion.
Mais on a toujours affaire à une approche agronomique des sols, sans regard écosystémique sur les impacts de la récolte des MB. Pourtant la résilience des forêts dépend de la qualité ses biocénoses.
La prise en compte des objectifs de gestion est nouvelle
Enfin une étude qui intègre les enjeux de conservation ! L'étude retient 5 types d'enjeux de conservation en fonction de leurs impacts contraignant sur la mobilisation des  bois.
Les enjeux 1 à 4, regroupant les vocations autre que la production de bois, représentent en PACA 24% de la superficie et 28% du stock sur pied.
En France, l'enjeu n°5, à objectif principal de production, représente 88% du stock de bois et 90% de la production biologique. Le taux de prélèvement est de 51% de la production nette (bois morts déduits).
La prise en compte de la sylviculture ... et des sylviculteurs est aussi novatrice
Pour calculer la disponibilité, il faut d'une part simuler la croissance et la mortalité, et d'autre part prendre en compte la sylviculture appliquée. Les précédentes études calculaient la disponibilité en utilisant des modèles  de sylviculture théoriques et en simulant la gestion. Mais la pratique diverge des itinéraires théorique en raison des contraintes environnementales. Cette approche a conduit, en 2007-2009, à surestimer nettement la disponibilité.
La variabilité des pratiques est pourtant quantifiée par l'Inventaire Forestier, et cette étude a choisi de prendre en compte cette réalité dans les modélisations. Il s'agit de pratiques moyennes à l'échelle d'un territoire, où les taux de coupes dépeignent de manière pragmatique la réalité forestière.
Un rappel salutaire : la différence entre la production biologique et la disponibilité en bois
Quand on coupe un arbre, on récolte sa production biologique nette accumulée au cours de sa vie. Ainsi la récolte annuelle de la production biologique ne peut s'imaginer que si on dispose d'un éventail de toutes les classes d'âges sur un massif, une région, ou un pays. Ce qui est utopique. Le potentiel de récolte peut ainsi être faible certaines périodes, et élevé à d'autres.
Les auteurs rappellent que la production biologique et le taux de prélèvement ne peuvent servir à évaluer la disponibilité. Ce sont simplement des indicateurs.
Pour contourner cette difficulté, les auteurs ont eu recours à des projections par "domaine d'étude", un domaine d'étude regroupant les peuplements comparables en terme de composition, de propriété, de milieu, et de sylviculture. Les auteurs ont simulé l'évolution de chacun des 116 domaines ainsi constitués, et ont calculé la disponibilité en bois.
La modélisation de l'évolution de l'offre
L'étude de la ressource forestière fait appel à un simulateur spécifique. Deux scénarios sont proposés.
Un scénario de sylviculture constante qui reconduit les pratiques actuelles de gestion.
Et un scénario de gestion dynamique progressive qui généralise les pratiques les plus dynamiques inventoriées (là où les plus fort taux de coupes sont recensés). La dynamisation de la gestion progresse dès 2016 en forêts privées, et à partir de 2021 en forêts publiques.
Le scénario dynamique et son calendrier optimisent les surfaces en gestion, et optimisent les récoltes. La probabilité de ce scénario dynamique, qui prévoit d'étendre les pratiques les plus intensives à toute la forêt privée, est autant dire nulle. Ce n'est qu'un plafond théorique, mais qui va une nouvelle fois brouiller les esprits et attirer les convoitises sur les ressources imaginaires.
L'effet des scénarios sur la capitalisation du bois
Le stock sur pied des forêts privées progresse toujours sur la période 2011-2035 quelque soit la gestion, avec des hausses de 34 à 38% selon les scénarios.
La dynamique de capitalisation concerne également les forêts publiques. Mais avec le scénario de gestion dynamique progressif, la capitalisation dans les forêts publiques s'arrête à partir de 2025 !
Le puits de carbone atteint 86Mtonnes/an en 2031 avec le scénario de sylviculture constante, et 62Mtonnes/an avec le scénario de gestion dynamique. Dommage que l'étude ne développe pas cet aspect contestable de la "durabilité" du scénario dynamique.
Quelques définitions avant de passer aux volumes
Il ne faut pas perdre de vue que les critères d'estimation sur pied optimisent également les volumes exploitables.
La disponibilité brute est la quantité totale de biomasse qui pourrait être prélevée au cours d'une période en application d'un scénario de gestion.
La disponibilité technico-économique est la part de la disponibilité brute qui est techniquement et économiquement exploitable, c'est à dire de façon rentable pour le propriétaire, l'exploitant, le transformateur, et l'utilisateur final.
La disponibilité supplémentaire est la différence entre la récolte actuelle et la disponibilité technico-économique.
Le taux de prélèvement est le pourcentage de récolte par rapport à la production biologique nette. Il ressort des approches que le taux de prélèvement est "le" indicateur de gestion durable, ce qui est faux .
 Ce taux est maintenu à 55% dans le scénario à sylviculture constante (83% dans les forêts domaniales, 69% dans les forêts des collectivités, 69% dans les forêts privées avec PSG, 38% dans les forêts privées sans PSG).
La mise en œuvre du scénario de gestion dynamique porte le taux de prélèvement national à 72% sur la période 2031-2035 (78% dans les forêts privées avec PSG, 54% dans les forêts privées sans PSG, 100% dans les forêts publiques. L'intensification des coupes produira des peuplements plus clairs et moins âgés, donc moins capitalisés.
Les quantités de bois disponibles (ref 2015 : 49m³/an, BO 25Mm³, BIBE 23Mm³/an, MB 5Mm³/an)
Entre 2031 et 2035, sur toute la France, la disponibilité technico-économique sera de 56Mm³/an dans le scénario à sylviculture constante (BO 29Mm³/an BIBE 27Mm³/an), et de 68Mm³/an dans le scénario de gestion dynamique (BO 34Mm³/an BIBE 34Mm³/an).
Entre 2031 et 2035, la disponibilité technico-économique supplémentaire sera de +7,6Mm³/an dans le scénario de sylviculture constante (BIBE+3,8Mm³/an uniquement en feuillus = +0,9Mtep/an), et de +19,8Mm³/an dans le scénario de gestion dynamique (BIBE +10,3Mm³ dont 9,4Mm³/an en feuillus et 0,9Mm³/an en conifères =+2,4Mtep/an).
Concernant le MB utilisable pour l'énergie, la méthode de calcul employée envisage que le MB est récolté simultanément avec le BIBE. Or sa mobilisation n'est rentable que dans le cas de récolte d'arbre entier. Il n'est pas ou très peu récolté dans les coupes dont les produits sont billonnés en BO ou BI, le coût de mobilisation séparée étant trop élevé. Actuellement il est récolté 0,3Mm³/an sur une disponibilité estimée à 5,1Mm³/an. La disponibilité réelle de MB demeure donc modeste, même sans faire intervenir les coûts environnementaux de leur exportation. La disponibilité totale 2031-2035 serait de 6,2 à 8,1Mm³/an selon les scénarios, et la disponibilité supplémentaire serait comprise entre 1,2 et 3,1Mm³/an.
(La disponibilité supplémentaire dans les forêts publiques est très limitée avec le scénario constant, de 0,4Mm³/an en 2025 à 1Mm³/an en 2035. La dynamisation produirait une mobilisation supplémentaire de 2,4Mm³/an en 2025 jusque 6,1Mm³/an en 2035, imputable à 80% aux forêts des collectivités)
Ci-dessous les données régionales extraites du rapport (incluant les peupleraies)
Disponibilité technico-économique supplémentaire en 2031-2035, y compris Peupliers
En milliers de m³/an
Scénario de sylviculture constante
Scénario de gestion dynamique progressif
BO
BIBE
Total BO+BIBE
MB
BO
BIBE
Total BO+BIBE
MB
Languedoc-Roussillon
Public


93
110


239
152
Privé


163
176


307
217
Total
182
75
257
286
327
219
546
369
PACA
Public


67
79


165
132
Privé


98
154


290
241
Total
97
67
164
233
241
213
454
373
Rhône-Alpes
Public


131
175


660
311
Privé


654
466


2081
756
Total
565
219
784
641
1710
1032
2742
1067
ndr : la disponibilité optimisée est très forte en Rhône-Alpes avec une fourchette de 1 à 4millions de m³/an. Mais quand on sait où se trouvent les forêts concernées, avec les contraintes et les coûts de mobilisation et de transport en montagne, c'est purement indicatif.
La demande de bois (ref 2015 : 67Mm³ équivalent bois rond)
La prospective s'est appuyée sur la documentation existante, qui comprend entre autre le scénario 2011 de l'association negaWatt.
Une forte demande de bois énergie est envisagée dans tous les scénarios, ainsi qu'une augmentation de l'utilisation du bois matériau, mais la compétitivité du bois-matériau n'est pas toujours considérée comme favorable.
Les auteurs ont envisagé 2 tendances d'évolution par secteurs (sciages feuillus, sciages conifères, palette, pâte, panneaux, ameublement, énergie) :
- une évolution "tendancielle", qui prolonge grosso-modo les courbes actuelles de demandes, sauf pour ce qui concerne la biomasse dont les investissements ralentissent,
- et une évolution volontariste, qui imagine des restructurations, la reprise de la construction et du meuble, et la poursuite de l'objectif biomasse sur la même trajectoire que les 5 dernières années.
Et ils ont élaboré 3 scénarios quantitatifs :
- un scénario "marché atone", qui compile les évolutions tendancielles des tous les secteurs - une demande de 80Mm³/an en 2035, dont BE 39Mm/an.
- un scénario "énergie et bois d'industrie", les investissements de récolte de la biomasse profitent aux secteurs de la pâte et des panneaux - une demande de 77 Mm³/an en 2025 et de  90Mm³/an en 2035, dont BE 48Mm³/an.
- un scénario "filière dynamique", tous les secteurs progressent grâce aux programmes d'investissements dans l'ensemble de la filière bois - une demande de110Mm³/an en 2035, dont BE 57Mm/an.
Les bilans
L'offre de BO feuillu est excédentaire quelque soit le scénario
l'offre de BO résineux est déficitaire quelque soit le scénario
l'offre de BIBE est déficitaire, sauf dans la conjonction "offre sylviculture dynamique/demande énergie et bois d'industrie". Un cas de figure qu'on peut résumer ainsi : on coupe un max, et on brûle tout (ndr).
A brève échéance, une reprise même relativement faible de la demande en bois produirait une reprise immédiate des importations.
Les auteurs observent qu'actuellement l'utilisation de BO feuillu permet de satisfaire en partie la demande de BIBE. Il s'agit en général de bois ayant les dimensions de BO mais de conformation médiocre. D'après eux il faudra encourager cet usage pour équilibrer la demande BIBE.
L'offre forestière française pourrait permettre de répondre à la demande des scénarios filière atone et énergie bois d'industrie à condition de dynamiser de manière importante la sylviculture et de la mobilisation des bois. Mais la mobilisation des bois en forêt privée restera difficile, et la probabilité de dynamiser la filière bois d'œuvre feuillue à court terme est faible. Autre contribution à l'approvisionnement, dynamiser la filière dans son ensemble pour dégager des ressources BIBE sur les produits connexes de sciages.
Les auteurs envisagent deux pistes pour pallier au manque de disponibilité en bois de conifères pour la demande industrielle :
- un grand programme de reboisement (l'équivalent de 2 à 5 fois les plantations de Douglas du FFN !!!),
- ou bien adapter l'outil industriel à la ressource feuillue abondante et en augmentation.
Compte tenu des perspectives de financement, les deux pistes sont impraticables, et le bois manquera, notamment le bois de conifères.
Un peu de langue de bois pour terminer (dans le texte) : l'équilibre entre l'offre et la demande des scénarios les plus dynamiques ne pourra être atteint qu'avec la mise en place de politiques ambitieuses de soutien à la filière.
SOSforêtdusud - Richard Fay



mardi 26 avril 2016

30 ans de Tchernobyl, 15 heures pour comprendre

La vidéo 15 heures d'affillée:
Le site des organisateurs: http://www.villesurterre.eu/ Découpée par partie et interventions:

#tcherno23 - 1/28 - Ouverture Conférence - Michel Gueritte, Jacques BOUTAULT
#tcherno23 - 2/28 - L'accident nucléaire, c'est notre avenir par Jean GANZHORN
#tcherno23 - 3/28 - Carte blanche à Corinne Lepage
#tcherno23 - 4/28 - CIGéo à la table : Les déchets nucléaires (Le talon d'Achille)
#tcherno23 - 5/28 - Pontfaverger par Damien Girard
#tcherno23 - 6/28 - Kycktym Maïak par Françoise Boman désastre nucléaire oublié
#tcherno23 - 7/28 - La difficulté pour les médias de communiquer sur le nucléaire par Jade Lindgaard
#tcherno23 - 8/28 - La Comédie Atomique, l'histoire occultée des dangers des radiations, Yves Lenoir
#tcherno23 - 9/28 - Le Grand Carenage, La fermeture de Fessenheim : oui ou non ? Guillaume Blavette

#tcherno23 -10/28- Carte blanche à Denis BAUPIN
#tcherno23 - 11/28 - IFOP - Résultats du sondage sur le nucélaire en France, Jérôme FOURQUET
#tcherno23 - 12/28 - Table ronde autour de Fukushima, animée par Géraud BOURNET
#tcherno23 - 13/28 - Table ronde autour de Tchernobyl, animée par Bernard Laponche
#tcherno23 - 14/28 - Les travailleurs du nucléaires par Philippe BILLARD, Annie THEBAUD MONY
#tcherno23 - 16/28 - Carte blanche à Martine Billard
#tcherno23 - 17/28 - EPR - Guillaume BLAVETTE
#tcherno23 - 18/28 - ASTRID - Bernard LAPONCHE et Benjamin DESSUS
#tcherno23 - 19/28 - Même en temps de paix, l'arme nucléaire tue - Abraham BEHAR
#tcherno23 - 20/28 - La Bombe atomique, domination et droit de survie - Jean Marie Matagne ACDN
#tcherno23 - 23/28 - Les procès contre le nucléaire=moyen de communication - Etienne AMBROSELLI
#tcherno23 - 24/28 - TRANSITION ou SORTIE IMMEDIATE - Jean-Luc PASQUINET
#tcherno23 - 25/28 - La robustesse de la décision la légitimité - Jean-Claude AUTRET
#tcherno23 - 26/28 - La sortie du nucléaire IMMINENTE et non immédiate… Stéphane Lhomme
#tcherno23 - 27/28 - Philosophie du nucléaire - Jean-Jacques DELFOUR
#tcherno23 - 28/28 - Les religions et le nucléaire - Véronique MARCHANDIER

#tcherno23 - 28/28 - Les religions et le nucléaire - Véronique MARCHANDIER

#tcherno23 - 28/28 - Les religions et le nucléaire - Véronique MARCHANDIER

#tcherno23 - 27/28 - Philosophie du nucléaire - Jean-Jacques DELFOUR

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#tcherno23 - 26/28 - La sortie du nucléaire IMMINENTE et non immédiate… Stéphane Lhomme

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#tcherno23 - 25/28 - La robustesse de la décision la légitimité - Jean-Claude AUTRET

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#tcherno23 - 24/28 - TRANSITION ou SORTIE IMMEDIATE - Jean-Luc PASQUINET

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#tcherno23 - 23/28 - Les procès contre le nucléaire=moyen de communication - Etienne AMBROSELLI

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#tcherno23 - 20/28 - La Bombe atomique, domination et droit de survie - Jean Marie Matagne ACDN

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#tcherno23 - 19/28 - Même en temps de paix, l'arme nucléaire tue - Abraham BEHAR

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#tcherno23 - 18/28 - ASTRID - Bernard LAPONCHE et Benjamin DESSUS


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#tcherno23 - 17/28 - EPR - Guillaume BLAVETTE

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#tcherno23 - 16/28 - Carte blanche à Martine Billard

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#tcherno23 - 14/28 - Les travailleurs du nucléaires par Philippe BILLARD, Annie THEBAUD MONY

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#tcherno23 - 13/28 - Table ronde autour de Tchernobyl, animée par Bernard Laponche

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#tcherno23 - 11/28 - IFOP - Résultats du sondage sur le nucléaire en France, Jérôme FOURQUET

 
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#tcherno23 -10/28- Carte blanche à Denis BAUPIN


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#tcherno23 - 9/28 - Le Grand Carenage, La fermeture de Fessenheim : oui ou non ? Guillaume Blavette


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#tcherno23 - 8/28 - La Comédie Atomique, l'histoire occultée des dangers des radiations, Yves Lenoir

#tcherno23 - 8/28 - La Comédie Atomique, l'histoire occultée des dangers des radiations, Yves Lenoir

#tcherno23 - 7/28 - La difficulté pour les médias de communiquer sur le nucléaire par Jade Lindgaard Mediapart

#tcherno23 - 7/28 - La difficulté pour les médias de communiquer sur le nucléaire par Jade Lindgaard Médiapart

#tcherno23 - 6/28 - Kycktym Maïak par Françoise Boman désastre nucléaire oublié

#tcherno23 - 6/28 - Kycktym Maïak par Françoise Boman

#tcherno23 - 5/28 - Pontfaverger par Damien Girard

#tcherno23 - 5/28 - Pontfaverger par Damien Girard

#tcherno23 - 4/28 - CIGéo à la table : Les déchets nucléaires (Le talon d'Achille)

#tcherno23 - 4/28 - CIGéo à la table : Les déchets nucléaires (Le talon d'Achille)

#tcherno23 - 3/28 - Carte blanche à Corinne Lepage


#tcherno23 - 3/28 - Carte blanche à Corinne Lepage

#tcherno23 - 1/28 - Ouverture Conférence - Michel Gueritte, Jacques BOUTAULT

#tcherno23 - 1/28 - Ouverture Conférence - Michel Gueritte, Jacques BOUTAULT

#tcherno23 - 12/28 - Table ronde autour de Fukushima, animée par Géraud BOURNET avec Roland Desbordes


Un accident nucléaire notre avenir !


Accident, notre avenir (17 minutes)


samedi 23 avril 2016

Anniversaire de Tchernobyl, en finir avec l'ignorance

Bonjour,
L’ignorance est une menace,
L’ignorance est une menace,
Cette affirmation va comme un gant au nucléaire car dans le cas du nucléaire l’ignorance est une menace avant comme après la catastrophe.
L’ignorance peut prendre plusieurs formes, l’ignorance classique, celle de la personne qui ne sait rien du sujet.
Mais cette ignorance de la page blanche a un avantage, on peut lui écrire dessus si l’on trouve le bon langage, le temps et l’envie. Les nucléocrates comme les capitalistes ont vite compris que cette ignorance est dangereuse, que cette ignorance suscite l’humilité, parfois la curiosité. Le vide attire et parfois suscite l’envie de comprendre.
L’ignorance peut prendre une autre forme bien plus vicieuse, l’ignorance de la page pleine, l’ignorance de la certitude, l’ignorance de la croyance aveugle, celle qui a toujours fait le plus de dégât dans notre histoire. Cette ignorance peut être construite, instruite, enseigné, téléchargée, une fois ancrée, elle procure certitude et arrogance.
Elle est d’autant plus indécrottable, que la personne à une position haute dans la hiérarchie sociale et une haute estime d’elle. Alors, si cette ignorance nourrie la personne, elle est incurable.
C’est en participant à de nombreux débats sur l’énergie et le nucléaire que je me suis aperçu de ces deux types d ‘ignorance.
Dans ces débats, peu de gens comprenaient le vrai fonctionnement du nucléaire…ce qui m’a amené à réaliser ce modeste livret d’autodéfense intellectuelle sur le nucléaire à l’usage de tous, livre recommandé pour une bonne hygiène mentale….
Je vous en lis un court extrait du chapitre SI VOTRE VOITURE ÉTAIT NUCLÉAIRE.
Si vous voiture était nucléaire, vous changeriez de modèle tous les 50 ans.
 La sécurité serait celle des années 50 ou 60, pas de ceinture, ni d’ABS, ni d’airbag, ni de freins performants.
Vous paieriez le carburant le même prix, que vous vous en serviez ou pas.
Le forfait carburant illimité, vous pousserait à la consommation…
Pour arrêter votre voiture une fois à destination, vous devriez faire tourner le moteur encore une semaine pour le refroidir complètement, sous peine de le voir exploser et de voir votre région rasée. Il serait impératif de toujours avoir de l’essence et de l’eau de refroidissement pour que le moteur n’explose pas…
 Vous ne devriez en aucun avoir d’accident de la route…
Aucune assurance ne voudrait vous assurer. Tout le monde paierait les dégâts en cas d’accident.
Aucune casse automobile n’existerait, vous devriez payer le prix de la voiture pour la démonter, embêtant quand on doit en racheter une autre juste derrière.
Une telle voiture, vous le comprenez, nécessiterait une énorme publicité pour espérer pouvoir la vendre, mais encore …ou alors cette technologie deviendrait obligatoire, un monopole d’état par exemple… 
Imaginons que la propriété des voitures sont interdites aux particuliers et que les voitures sont toutes des taxis nucléaires dont l’état ou le privé a le monopole.
Quel serait les coûts d’un tel taxi nucléaire :
Sa conception couterait cher mais elle serait payée par les impôts.
Sa fabrication couterait très cher, mais elle serait financée à taux réduits car garantie par l’état…
Son utilisation serait d’un coût plutôt faible sauf quand elle vieillit. Le coût est le même, que vous l’utilisiez ou pas ce taxi…Si vous l’utilisez beaucoup, ce taxi vous rapporte beaucoup.  Vous encouragez donc les utilisations dans les heures creuses en bradant le prix… vous incitez même fortement à la consommation et décourager le covoiturage.
Sa mise à la casse coûterait très cher et ne rapporte rien…
Dans ces conditions, mettez-vous à la place du propriétaire d’un parc de vieux taxis nucléaires. Vous avez fini de le payer. Vous devez en racheter des neufs et payer la casse des vieux.
Vous aurez envie de quoi :
De continuer à l’utiliser le plus longtemps possible au lieu de le mettre à la casse. Mais prolonger une voiture qui a plus de 300 000 km, vous expose à des travaux lourds que vous n’avez pas envie de réaliser, alors vous faites comme si, vous repoussez la décision a plus tard….
Vous aurez peut-être envie de la revendre à un gogo, fan de taxi nucléaire, style EDF qui a racheté les centrales US et anglaises. Je signale qu’EON et ENGIE recherche des gogos pour racheter leurs vieilles centrales s’il y a des amateurs…fort rabais sur l’argus officiel….
Quand on fait cette comparaison on comprend l’absurdité du choix du nucléaire…
Une autre chose m’a fortement interrogé : pourquoi autant d’absurdité dans les prises de décisions des nucléocrates…
J’aime dire que le plus grand atout du mouvement antinucléaire est l’élite nucléocrate, de L’âne Lauvergeon à l’Entêtement Persistant Ruineux dit EPR, ils nous aident de leur mieux et ce n’est pas rien…
J’ai travaillé dans le nucléaire sur la mise au point de l’EPR, je me rappelle d’une confidence en 1995 d’un ingénieur proche de la retraite à propos de l’EPR : « Nous allons mettre en chantier un réacteur avant qu’il ne soit au point, on va à la catastrophe…il terminait par cette sentence blasée et sans aucun espoir car il avait fait plusieurs fois le tour de la question : « le problème dans cette boutique est que seuls ceux qui annoncent des bonnes nouvelles font carrière… »
L’arrogance n’est autre qu’une insuffisance d’intelligence, elle est incorrigible comme la cuve ratée de l’EPR….
Un jour je suis tombée par hasard sur un livre qui s’appelle « les décisions absurdes », un beau livre qui explique comment la décision de lancer une navette spatiale par -13 °C fut prise alors qu’on était certain qu’elle allait exploser si la température gelait…
Ce livre se contente de raconter des histoires ou la décision est purement absurde car tout le monde est perdant, même ceux qui ont pris la décision…je remarque que les théories du complot n’envisagent jamais cette hypothèse…
Sur le plan strict de leurs intérêts, les nucléocrates se sont tirés une balle dans le pied en décidant de construire l’EPR, comme en décidant de raser la colline qui protégeait la centrale de Fukushima des raz de marée.
Pour son avenir, il n’est pas de l’intérêt de l’électronucléaire français de faire autant d’économies dans la maintenance de vieilles centrales et de sous payer et sous qualifier sa main d’œuvre.
Pour moi, il est sûr qu’un accident sellerait définitivement le sort de cette filière en France.
Mais dans toutes les décisions absurdes on retrouve des points communs : l’arrogance et l’éloignement des décideurs du terrain c’est-à-dire leur ignorance….
Si on demande la probabilité d’un accident nucléaire à un ingénieur de terrain ou à un décideur polytechnicien en laissant un choix fermé, celui de terrain répond par une probabilité de 100 à 1000 fois supérieur.
Récemment on a vu la chose incroyable une pétition des ingénieurs d’EDF contre l’EPR anglais, mais la direction a maintenu la décision.
Ce fut de même pour le lancement de la navette spatiale, qui fut lancer malgré le refus catégorique des ingénieurs de base, l’avis mou mais négatif des ingénieurs d’en haut et ce fut l’avis positif des ignorants les dirigeants qui l’emportèrent entrainant ainsi la mort de l’équipage et la ruine professionnelle de ces même dirigeants….
Nous jouons collectivement un jeu très dangereux plus dangereux que le terrorisme qui peut s’emparer facilement de ce jeu.
Nous jouons tous les jours à la roulette russe…. La roulette russe est un jeu où l’on met une balle dans le barillet d’un revolver.  Le risque nucléaire était censé être celui d’une balle pour un million de chambres vides. L’expérience prouvée par Tchernobyl et Fukushima,  est qu’à  la vérité nous avons un barillet beaucoup plus petit, très petit. De plus chaque jour qui passe, nous remettons des balles dans le barillet :  ne pas fermer des centrales en pleine surproduction électrique, les faire vieillir sans fin, la réduction toujours plus grandes des couts de maintenance, la perte des savoir-faire, le terrorisme de sectes, l’ignorance de nos dirigeants, les catastrophes climatiques plus fréquentes et exceptionnelles, un monde toujours plus complexes donc fragile, nous fait rajouter tellement de ballse que nous allons bientôt jouer à la roulette belge, cette roulette russe où toutes les chambres du barillet sont remplis…
Quand le cowboy jouait à la roulette russe, il pariait gros, il pouvait perdre sa vie mais ce qu’il pouvait gagner, pouvait changer sa vie…
Même si on gagne à la roulette nucléaire on ne gagne rien, même pas de l’argent, ni d’indépendance, juste des déchets intraitables. On ne gagne rien car le nucléaire n’a pas tenu et ne la tiendra jamais sa promesse d’une énergie pas chère et illimité.
Elle est chère, depuis toujours plus chère que les fossiles, elle est maintenant plus chère que les renouvelables…
Elle est de plus limité par sa ressource ou la complexité qui fait partie des limites, dans la vraie vie d’un technicien.
Si on voulait produire toutes l’énergie du monde au nucléaire, nous épuiserions en 1 an le minuscule stock de produit fissible utilisable….
Nous jouons à la roulette russe pour 10 centimes…
Le nucléaire ne peut changer nos vies qu’en cauchemar.

André Paris, s’est rendu de nombreuses fois à Tchernobyl. Jean Paul Jaud est allé à Fukushima de nombreuses fois. En discutant avec eux, une chose m’est apparu dans notre ignorance. L’ignorance de l’ampleur d’une catastrophe, tellement prégnante, qu’en fait, on ne peut sortir du nucléaire qu’avant la catastrophe, ensuite, il est trop tard, on baigne dedans….
Certains nucléocrates l’ont compris comme ils ont compris avec Fukushima, ils avaient perdu la bataille de l’opinion sur le risque d’accident. Alors maintenant, il travaille sur l’ampleur, il la réduise à une petite zone de 20 km tout au plus….
L’ampleur spatiale est en réalité gigantesque. Fukushima était dans une zone relativement peu peuplé et fut sauvé par le vent d’ouest…Mais la France n’a pas un pacifique à son ouest, juste un continent densément peuplé.
La taille d’une catastrophe nucléaire est continentale, les ronds concentriques sont faux, la taille d’une catastrophe est un jeu de hasard. Sa taille est selon les vents, les pluies, les fleuves. La catastrophe va jouer à la roulette russe dans son déclenchement et dans son impact…
Si les vents d’ouest sont forts, lors d’un accident à Fessenheim la rafistolé, il se peut qu’une Allemagne et une Suisse sorties du nucléaire ramassent plus que la France cafi de centrales… L’enjeu étant continental, la décision de sortir ou de rester dans le nucléaire doit l’être. Le choix est européen ou l’Europe n’a aucun sens pour la France.
Tout le monde étant une cible possible, nous devons revendiquer un referendum européen.
La deuxième erreur est la durée de la catastrophe et son évolution.
Une catastrophe habituelle tue des gens, on les enterre, on les pleure et la vie reprend, l’espoir avec.
La catastrophe nucléaire, elle tue à petit feu.
La nourriture, la reproduction, deux plaisirs de la vie deviennent une roulette russe. L’enfance est un chemin minée…
La roulette russe ne s’arrête pas le jour de la catastrophe, elle devient omniprésente et la population voit les générations suivantes plus affectés que les anciennes, la catastrophe est une marée montante inexorable ….
Mourir à 40 ans en ayant été malade tout sa vie, n’est pas comme mourir à 40 ans d’un accident de voiture…mais pour les statistiques c’est la même chose….
En ouvrant sa boite, Pandore, fit sortir tous les malheurs de la terre, en la refermant seul l’espérance fut retenue prisonnière….
La catastrophe nucléaire fait sortir tous les malheurs du monde mais surtout enfoui à tout jamais l’espoir et l’insouciance…
Il est temps d’en finir avec ce système ou les fous gouvernent les aveugles, il est temps que l’ignorance soit chassée du pouvoir…
José Pluki 21 avril 2016



DUVAL MC
Depuis qu’on parle de l’hiver nucléaire pour les hommes,
Est-ce que ça ne sentirait pas un peu la fin de l’automne ?
Méfions-nous, l’empire de la thune veut encore exploser l’atome
Ils craignent les énergies qui coûteraient trois centimes.
Au début des sixties, les USA
Ont poussé la France à dealer ses Contrats de nucléaire civil,
Soit des centrales au grand jour et la bombe en secret
Alors ici encore on fait des watts avec,
Même si c’est un gouffre économique.
300 milliards de subventions publiques pour
Nucléaire et rien pour l’écologique.
Leur but est de vendre des trucs à neutrons.
Faire croire que c’est propre et les crétins
Vont croire qu’on a dompté les protons.

A travers les plaines de l’hexagone,
Y’a encore 58 réacteurs
Des chapes fêlées, pesant 10 000 tonnes.
Des incidents presque tous les jours.
Areva au Niger dans ses mines d’Uranium,
Contamine les villages sans que personne l’analyse.
Sur nos routes, on envoie des convois de plutonium,
De quoi niquer des régions dans des camions qu’on banalise.
Et même si les trois quarts de l’Europe stoppent,
Que le monde entier attend qu’on démantèle
Ils font l’EPR et les ouvriers s’tapent,
des journées de ouf au cœur des centrales.

Désolé pour ta confiance,
Ta précieuse insouciance,
L’endroit le plus dangereux du globe est peut-être en France.
Un seul réacteur pète et l’Europe est dévastée, 
sur des kilomètres on serait condamné.
Et d’autres plus lentement verront leur rein ne plus fonctionner,
Leur peau se décomposer et leur os se désagréger,
26 avril 86, Tchernobyl a explosé, l’Europe est contaminée,
l’URSS est ruinée.
Les plantes, l’eau, les sols, l’air et les murs sont irradiés
Là-bas des enfants monstres hurlent leur humanité.
La structure atomique en vrac est détraquant et son impact
est invisible et nous concocte un paquet de tracas cliniques.
On en mesure à peine, les conséquences on traîne
On va compter encore des dégâts et pas qu’en Ukraine.
Du césium 137 en Corse, des brebis difformes en Ecosse,
Et des millions de gens qui carbure au lévothirox,
En PACA tu sais y’a tarpin de Thyroïde en galère,
De l’Hérault jusqu’au Mercantour, il n’y a pas que mon père.

60 000 tonnes de déchets par an ? On enterre ! On enterre !
Et les outils, les machines irradiées ? On enterre ! On enterre !
Et les combinaisons, les gants pollués ? On enterre ! On enterre !
Y’a plus de place à la Hague, alors dans l’Aube ? On enterre !
On enterre !
Et ces abrutis osent dire que leurs sarcophages sont sûrs
Que durant plus d’un million d’années ça va tenir.
On laisse le problème à nos arrière-arrière-arrière-arrière…
…petits-enfants.
Le seul pays au monde autant équipé nucléaire
Est le plus grand consommateur en antidépresseur.
Désolé le tableau est bien sombre mais il est clair
Qu’il faut le dire et vite enfin, sortir du nucléaire.