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dimanche 9 janvier 2022

Des centrales au sol photovoltaïques à la place de nos forêts ?.

 

Des centrales au sol photovoltaïques à la place de nos forêts ?.
Est-on obligé d’être imbécile et destructeurs à chaque fois !

Un choix contestable, des alternatives possibles et pertinentes.

 


La France a un grand retard dans le développement des énergies renouvelables (ENR) et les économies d’énergies. Le manque de volonté public, le fameux laisser faire libéral n’explique pas entièrement ce choix. D’autres pays libéraux se sont lancés dans leur développement. Ne pas faire baisser la consommation permet de ne pas chagriner les multinationales de l’énergie. Ne pas développer les ENR rend le choix du tout nucléaire pertinent. Mais le parc nucléaire vieilli et son renouvèlement est compliqué cher et lent. Si EDF était une compagnie de taxi, elle serait à la tête d’une flotte de R18 et de R16, bien amortie mais dont les disponibilités seraient bien problématiques?  Surtout que face aux vieillissements de son parc cette compagnie de taxi a décidé de rogner sur ses frais de maintenance qui explose et de mal payer ses garagistes. Moralité elle trafiquote les contrôles techniques. La compagnie de taxi est sauvée financièrement par son renflouement public régulier. Son image est sauvegardée par une agence de com brillante et convaincante. Si le nucléaire était une compagnie de taxi, il empêcherait toutes compagnie de bus de se développer pour rendre les R18 indispensables. Mais si l’illusion fait gagner du temps, le réel finit toujours par s’inviter à la table. Nous risquons comme jamais de se retrouver dans le noir ou pire un accident sévère (« c’est sûr, reste à savoir quand ? » disait un responsable de l’énergie en France.

Les multinationales de l’énergie ont toutes décider d’investir dans les énergies renouvelables même EDF qui le fait partout sauf en France ce qui ne manque pas de piquant. En France le lobby proNuke veut nous faire croire et y arrive que l’alternative soit entre du nucléaire avec un peu de déchets et zéro mort même dans les accidents, soit la destruction de l’environnement et des paysages par les énergies renouvelables. Peut-on échapper a ce débat binaire biaisé ? Le développement des énergies renouvelables est fort critiquable : surtout les biocarburants, le bois énergie, les forets coupées par les champs PV, le taux de profit des multinationales, les délocalisations, etc…) Mais peut-on critiquer les modalités, Doit-on rien critiquer de peur de faire le jeu des anti-ENR et pronuke ? Doit-on jeter le bébé avec l’eau du bain ? Ici, nous proposons de critiquer et proposer, de faire débat et d’avancer des arguments au lieu du combat rhétorique pure dont les pronukes et autres idéologues nous enferment.: Quand au partisan du retour à une société énergétique de cueilleurs chasseurs, cela suppose une réduction de 99 % de la population. La taille de notre population passe par une production industrielle d’énergie, qui peut surement être diviser par deux ou trois ou quatre, mais , énormément diviser par deux ou trois, cela donne encore énormément (voir ici article a ce sujet) .

Pour elles, la recherche du profit passe par un cout le plus faible de production. Dans le photovoltaïque, les centrales aux sols sont les moins chères. Moins chers que couvrir les toits. Elles nécessitent plus de matériels et d’énergie mais sont moins onéreuse en main d’œuvre. Dans un pays qui fait supporter les prélèvements sociaux indispensables à la société sur le travail et non le profits ou l’énergie ou la consommation de ressources, le choix est évident : les centrales au sols photovoltaïque permettent d’avoir des couts de production les moins chers, moins chers que le nucléaire. Mais ces centrales nécessitent un bon ensoleillement et un foncier pas cher. Les forets du sud du département du 05 ont les records de productions solaires et le foncier est plus que bon marché. La foret de reconquête sur des terres pauvre dans des régions désertiques valent peau de balle économiquement. En biodiversité ce n’est pas pareil, elles sont infiniment plus riches que des terres agricoles de la Beauce. Dans ces conditions, les projets de centrales photovoltaïque au sol se multiplient dans le 04 et 05. Plus de 1500 hectares de forêts sont voués à la tronçonneuse, l’artificialisation, le gravier. Face a ces projets, des habitants sont mobilisés contre et hurlent légitiment à l’hérésie écologique. Pour l’écologie nous devrions artificialiser des hectares de milieux naturels et chasser une biodiversité déjà bien mal en points dans tout notre pays et détruire les rares endroits où elle est tranquille. Les partisans de ces centrales et leurs promoteurs, les accusent d’être des antitout ce qui est court comme argument. A eux, nous ne répondons rien. D’autres, certains reconnaissent que c’est dommageable mais que nous devons accepter cette destruction car il n’y aurait pas d’alternative. A ceux-là, nous voulons répondre qu’ils se trompent. Nous reconnaissons la nécessité de produire de l’énergie renouvelables en même temps que de réduire nos consommations mais il existe dans ce débat des éléments absents.

Leurs arguments sont que la maison individuelle artificialise bien plus d’hectare que le photovoltaïque. Nous leur disons que vous avez raison sur ce point. Le pavillon artificialise a mort et responsable de la majorité des hectares artificialisés. Mais rajouter une destruction a une autre en prenant comme argument qu’elle est moins importante n’est pas recevable comme argument. Surtout que nous avons des alternatives, utiliser les espaces déjà détruits : les toits de ces maisons et les zones ou la biodiversité ne peut qu’augmenter vu ce qui reste. Simple, non car il faut renoncer à un peu de profits ce qui toujours inacceptable pour les multinationales et faut surtout se mettre d’accord sur ce qu’est un espace détruit.  

Il existe des espaces détruits pour la biodiversité cela s’appelle les biocarburants.

Les surfaces bâti comme les surface agricoles voit ses oiseaux disparaitre, seul la foret tient le choc !

 

D’abord un peu d’historique sur les biocarburants, pour comprendre et ne pas toujours recommencer les mêmes erreurs.

Fin des années 90, l’idée de produire des biocarburants séduits une partie du mouvement écologique et cette idée est promu dans l’opinion par de nombreuses personnalité. Face à la surproduction agricole de l’époque, cela parait un bon moyen de réduire les rejets de CO2. La grosse agriculture industrielle, la FNSEA et son président chérie Chirac s’empare de cette idée et dans les années 2000, elle monte un formidable bisness : faire de l’essence avec du blé ou du colza. Cela fait la fortune du président de la FNSEA. Le hic est que le bilan pour l’environnement est désastreux comme l’est le bilan de la grosse céréaliculture industrielle : destructions des sols qui partent dans les rivières, pollution de l’eau potable qui coute cher a dépollué mais fait aussi un gros business, destruction e la biodiversité. Et tout cela coute très cher, prends énormément de place, un million d’hectare en France, des millions aux USA et au Brésil, en Indonésie. Le pire est que les biocarburants ne réduisent de pas beaucoup les gaz à effets de serre, il faut pour les fabriquer énormément de CO2. Vu la déforestation engendrée par l’huile de palme, on s’aperçoit que le remède est pire que le mal, les biocarburants ont aggravé le réchauffement climatique ! Fin des années 2000, pour le climat, mais nous n’arrêtons pas une industrie florissante comme cela. Avec la crise de 2008, les prix des matières premières agricoles explosent, les émeutes de la faim éclatent, les céréales sont au plus haut. Nous découvrons un bout de la réalité physique, la photosynthèse agricole n peut nous nourrir mais pas remplacer les énergies fossiles, pour cela il faudrait une planète 10 à 20 fois plus grande. Mais les lobbys ne meurent pas juste pour avoir eu tort sur la réalité, surtout dans l’énergie ou l’agriculture. L’Europe demande de réduire la voilure mais la France décide d’un statu quo, une grande surface sera consacrée aux biocarburants inutiles, polluants et gaver de subvention. En même temps, dans les années 2000, le terrain agricole vaut peau de balle, l’agriculture paye mal. Ça tombe bien car nous bétonnons à toute berzingue, les camions toupies prolifèrent. Le nombre de boites à chaussures type supermarchés explose, la France se couvre de pavillons, nous artificialisons 100 000 hectares par an ce sont les années rond-point. On va à fond mais on tourne en rond. Le développement de France périurbaine, multiplie les rocades, agrandie les routes, la surface agricole recule. Apparait alors des luttes contre les plus inutiles artificialisation la Zone a Défendre et le combat de l’opinion est gagné : il faut arrêter de prendre de la surface agricole est un opinion répandue (excepté pour mon pavillon, mais c’est pas grand-chose !).

Le prix du photovoltaïque décroit fortement de 2010 à 2020, diviser par presque dix. Il devient rentable faire des champs photovoltaïques, équiper les toits moins. La décision prise fait consensus : il ne faut pas toucher les terres agricoles pour ne pas renchérir les prix agricoles. Les biocarburants passent au travers car ils étaient la avant la prise de conscience et leur lobby sont puissants, la FNSEA, un état dans l’état.

Il aurait été plus juste de décider de ne pas artificialiser de tout nouvelle surface et de ne pas raser des forêts.


 

Mais nous pouvons nous poser une question fondamentale : « Qu’est-ce qu’une surface artificialisée ? Sa définition est floue et contestable.  Pas une abeille ne vit, pas un oiseau ne survit dans une culture chimique de biocarburants. Alors que les abeilles s’épanouissent dans un champs photovoltaïque planté d’herbes mellifères; La pousse d’herbe est favorable au stockage de CO2, l’herbes pousse bien sous les panneaux, c’est même un plus pface au réchauffement ! Le sol se régénère, les collamboles et les vers de terre reviennent. Un champ de colza jaune industriel fait de belles photos bucoliques mais la réalité de sa biodiversité est un désastre. Nous devons considérer ces champs comme de la surface artificialisée, si nous définissons une surface artificialisée comme une surface dont la biodiversité est détruite. Beaucoup de personnes penses et définissent une surface imperméabilisée*. Un champ agro-chimique entre dans ce cas : un sol mort ne fait plus éponge, il ne retient plus l’eau et amplifie les inondations.

Comme souvent nous jugeons selon les apparences et pas selon la réalité du terrain : ici le terrain est artificialisé, morte et pollué, construire dessus des centrales photovoltaïques serait profitable a tout points : reconstitution de la biodiversité, rétention de l’eau, régénération des sols. La photo bucolique y perdrait beaucoup de son charme, j’avoue par ces temps où on réfléchit visuellement en 14 centièmes de secondes avant un clic c’est un gros handicap. Mais si nous obligions les promoteurs de ces parcs de construire des haies a respecter des critères sévères sur la biodiversité, l’impacts serait fort pour la biodiversité. 50 de remembrement ont tout détruit ce bocage si utile, le refaire vivre serait utile, nous pourrions même obliger les promoteurs à travailler l’aspect esthétique, sommes-nous condamné a construire toujours moches nos zones artificialisée ?

Un dernier détail qui est argument poids lourd, en remplaçant la production de biocarburants chimique par du photovoltaïques, nous produiront à l’hectare entre 20 et 80 fois plus d’énergie. Le rendement de la photosynthèse est faible de l’ordre de 1 % avec beaucoup de perte de conversion (50 à 70 %). Le rendement du PV est de 20 % et les pertes sont faibles (10 à20 %).

La nouvelle génération de panneaux bifaciale qui permettent de produire avec des panneaux à la verticale laissent la place a la culture. Leur développement est une  vrai révolution sur l’occupation de l’espace.

Bien sur l’image bucolique en prends un coup, les panneaux se voit alors que la destruction des insectes du sols est invisibles; Mais l’essentiel est invisible, nous ne devons pas nous laisser abuser par nos biais cognitifs. Oui l’aspect des campagnes sera impacté mais devons-nous rester à la surface des choses ?

Raser des forêts de montagnes juste parce qu’elles sont ensoleillées et pas chères est intolérables. La biodiversité s’écroule de partout, laissez les tranquilles. C’est en plus absurde car on éloigne la production de la consommation, mais surtout une alternative est possible, intelligente : couvrir les toits ( ce qui ne suffira pas mais a faire en priorité) et remplacer les surfaces de biocarburants par des champs photovoltaïque à haute exigence de biodiversité : production d’herbes sous les panneaux, peu de béton, apicultures, régénération des sols, haies bocagères. L’inconvénient est que le foncier agricole est plus onéreux que la foret, situé au nord de la France et que mettre du gravier par terre évite l’entretien. Il y a un cout financier immédiat a pas tout détruire. Il a un gros cout a long terme a tout détruire.

Nous réclamons l’arrêt de ces projets et proposons des alternatives intelligentes pour produire de l’énergie sans faire n’importe quoi. Nous ne pouvons nous permettre de laisser l’hubris de nos multinationales détruire nos paysages préservés, allez plutôt réparer ce que vous avez déjà détruits. 

La montagne est belle et elle est rebelle à vos projets coloniaux imbéciles….

mercredi 5 janvier 2022

Le printemps du CARE, bas les masques

Collectif Autonome Révoltes & Entraide
https://leprintempsducare.org/

 Video a regarder:

https://leprintempsducare.net/wp-content/uploads/2021/04/Bas-les-masques-Un-appel-de-soignant.e.s-a-construire-un-mouvement-populaire.mp4

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Epuration sociale en cours, on a retrouvé une des armes du crime, la maison secondaire....

Épuration sociale en cours, on a retrouvé une des armes du crime, la maison secondaire.... Nous, habitants des hautes vallées alpines, sommes victimes d’une épuration sociale sans bruit ni fureur. Chaque mois, nous apprenons le départ d’un ami, d'une connaissance, qui va ailleurs chercher un terrain pour cultiver, un logement pour se loger.

 Nous, habitants des hautes vallées alpines sommes victimes d’une épuration sociale sans bruit ni fureur. Chaque mois, nous apprenons le départ d’un ami, d'une connaissance, qui va ailleurs chercher un terrain pour cultiver, un logement pour se loger. Ici, dans nos montagnes, la spéculation immobilière chasse les modestes, les apprentis-cultivateurs, les artistes précaires, les locataires sans garanties, les dégoûtés de l’obligation de verser la moitié de sa paye a un proprio, véritable servage moderne. Certains essaient de résister, construisent des yourtes ou des tinny-house ou prennent des mobil-home, mais trouver un terrain est un calvaire, une lutte. Certains en profitent pour louer fort cher un droit de pose a des Thénardiers.

 La raison, la flambée récente des prix de l’immobilier, qui s’ajoute à un énorme triplement en 20 ans des prix, cette flambée s’est accentuée depuis le covid (+20 % en deux ans). La ruée sur la maison individuelle provoque une inflation sur le peu de terrains disponibles et se répercute sur les loyers.


 

Le laisser-faire-le-marché-ça-va marcher (mais pour qui ?), l’abandon de toute politique de logement social, le trop-plein d’épargne des riches, font partie des coupables. Certes, mais au rang des accusés, il y a un absent de marque : le choix de la maison individuelle sur le collectif. Et ce choix est rarement dénoncé, absent des débats, pas questionnable. Pourtant, il renchérit les coûts, il mange énormément de matériaux et artificialise des dizaines de milliers d’hectares. Ce choix a un impact sur la consommation de terres agricoles plus important que toutes les zones commerciales, zones artisanales et les projets de golfs, d’aéroports. Son appétit est bien plus que tout leurs projets inutiles et imposés que nous dénonçons haut et fort depuis des années, en luttant contre. Comme justement comme ce golf de 40 ha financé par de l’argent public a 100 % au Crot, nouveau caprice de la Comtesse locale (4 millions d’€). Ce choix est encore plus néfaste que cette stupide et imbécile idée de raser des forêts pour mettre des centrales photovoltaïques : pour lesquelles je vous renvoie a ce texte et proposition simple. La raison est simple ; la population aime la maison individuelle, et la destruction des sols que génère le pavillon est diffus, peu spectaculaire : un peu par-ci, un peu par-là. La pensée écologique est baignée d’un a-priori idéologique du SMALL IS BEAUTIFUL, pourtant il est parfois faux : le bus est plus écologique que la voiture, le bâti collectif plus que le pavillon, la mutualisation plus écologique que le « Chacunsageule » !

 

On ne le dit jamais fort, tant elle est populaire même dans les milieux écologistes, mais un choix de construction est responsable en majorité de la destruction des sols, c’est-à-dire de la biodiversité. Artificialiser les sols, c’est détruire la biodiversité. Le dire haut et fort, quitte a susciter l’étonnement et l’incompréhension, est indispensable tant ce coupable passe pour un gars bien depuis qu’on l'a repeint en vert. La maison individuelle n’est pas écologique et notre préférence, le choix de la maison individuelle par rapport au petit collectif à quelques étages, artificialise et bétonne des milliers d’hectares. Il le fait de manière diffuse, sympathique, mais « MULTITUDE DE SMALL IS BIG », bien plus que tous les projets inutiles réunis, est détestable pour bien des raisons. Le pavillon occupe beaucoup de place, artificialise des terrains (30 % de la surface d’un lotissement occupé par des routes), ce choix agrandit les routes, rend chers les réseaux d’eau potable, d'électricité, de transport et rend le transport collectif impossible. Sur 5 ha artificialisés 4 le sont par les routes et les maisons individuelles. La maison individuelle est la fille de la voiture, sans elle, impossible de l’habiter. Leurs rejetons sont le supermarché, la zone commerciale. Bien plus gourmande en matériaux de construction et en énergie de chauffage, elle provoque toujours plus de déplacements, de voitures et mange les terres fertiles. Elle bouffe aussi le temps de ses habitants en transport et en temps pour payer ce transport énergivore. Ce choix est aussi socialement injuste : les réseaux d’eau, d’électricité, de transport et d’assainissement coûtent bien plus chers au collectif que les bâtiments collectifs. Or tous ces coûts sont mutualisés, socialisés. En résumé, les habitants des HLM financent l’assainissement des maisons individuelles. Si les propriétaires de pavillons devaient payer le coût réel des infrastructures que nécessitent les lotissements le prix serait prohibitif : agrandir les routes, faire des rocades, pomper l’eau sur des kilomètres, tirer des lignes électriques, déplacer les habitants. Ce modèle est donc largement subventionné au profit de la spéculation foncière source de bien de corruption… Le changement d’affectation de terres, l'artificialisation, en clair ; c’est 15 milliards par an de profit….


 


Il est sûr que nous comprenons les rêves d’habiter à la campagne, loin dans la nature quand nous saturons de la ville. Les rêves d’avoir son pied-à-terre(sic), la campagne pour s’oxygéner des villes. Ses rêves sont compréhensibles, humains, mais ces rêves sont un cauchemar pour le monde vivant et l’avenir. Ils ravagent la nature en extraction et artificialisent nos sols. Cet urbanisme ne sera pas tenable dans un monde à énergie chère. La sobriété, notre seul avenir possible, doit être aussi foncière. Une autre critique moins objective du lotissement du monde et ses conséquences est qu’il individualise encore et toujours plus notre monde. Tout le monde veut sa bulle a grande baie vitrée sur beau paysage naturel communiquant avec les autres électroniquement. Fin de la marche à pied, de la noria des livreurs le matin, de la noria des voitures le matin et soir, le lotissement du monde, chacun prenant sa maison pour radeau de sauvetage dans un monde qui coule…. Un radeau qui carbure à la bagnole.

 

Mais il existe encore pire que la maison individuelle. Elle a quand même le mérite d’être habité en permanence. Pire, c’est la deuxième maison, la maison secondaire, celle des vacances, celle utilisée quelques semaines par an, celle des volets clos 11 mois par an, le placement financier récréatif et sympathique, l’épargne concrète, le placement qui monte. Ici, c’est la pire des plaies, une maison sur deux. Nous assistons à la ruée de riches boomers sur la montagne. Cette montagne qu’on trouvait trop isolée il y a 20 ans mais qui avec Amazon propose tous les facilités de la ville.  Ces maisons secondaires sont un fléau. La maison secondaire chasse aussi indirectement le paysan. Comme dans toute gentrification, l’objet attirant le gentrificateur est chassé par lui-même.

 Impossible de louer une terre pour la cultiver ; personne ne veut avoir un paysan sur son terrain, c’est le meilleur antidote pour qu’un terrain devienne constructible. L’acheter pour cultiver, a 200 € le m², cela fait 1 € par tige de blé !

 Nous revendiquons de pouvoir piétiner à deux pieds les lois du marché et réclamons la construction des petits collectifs sociaux et privés. Nous revendiquons la taxation progressive des maisons secondaires qui alimenterait le logement social. Nous revendiquons un changement culturel, le rejet de l’invention du 20ème siècle, le lotissement-bagnoles-individuel, et proclamons que le collectif est le choix le plus respectueux de la terre, du vivant et des humains. Nous proclamons que la maison secondaire est un choix pour lequel nous n’avons pas assez de place ici. Alors que la montagne est belle, pour qu’elle le reste, elle est rebelle à vos rêves de golfs, de béton, de goudron, de forêts rasées au nom de l’écologie….

 Sinon la montagne verra une épuration complète des pauvres ou leur servage moderne à coup de loyers abusifs. Et nous n’avons pas fini d’entendre ces boomers vieillissants râlant ne pas trouver des aides à domicile, et concluant à la pseudo fainéantise des jeunes générations peu motivées par le servage….

 La propriété des uns s’arrête là ou commence le servage des autres.

 Il n’y a pas de recettes individuelles face aux périls du 21éme siècle, que des constructions collectives possibles de l’avenir….

https://youmatter.world/fr/maison-individuelle-ecologique-impacts-environnement/ 

https://lvsl.fr/la-maison-individuelle-est-elle-vraiment-une-impasse-ecologique/ 

https://blogs.mediapart.fr/jean-ganzhorn/blog/060418/la-maison-individuelle-fille-de-lauto-est-une-arme-de-destruction-massive