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jeudi 2 janvier 2020

BARRAGES L'EAU SOUS HAUTE TENSION le 12 janvier au cinéma d'Embrun


CINÉ DÉBAT
AVEC LE FILM

BARRAGES L'EAU SOUS HAUTE TENSION
EN AVANT PREMIÈRE NATIONALE

DOCUMENTAIRE DE Nicolas Ubelmann 1H20

(problématique des barrages français et notamment celui de Serre Ponçon)

Le débat qui suivra la projection du film sera animé par EMMANUEL PAQUET, hydrologue, spécialiste en sureté des barrages,
et l'un des spécialistes intervenants dans le film

 En France, aujourd'hui, les 3/4 des eaux de surface stockées, se trouvent derrière un barrage.
Quatre cents d'entre eux, propriété de l’État, sont gérés par EDF et rapportent, bon an mal an, entre 1,5 et 2 milliards d'euros de recettes au budget de l’État.
Demain, l'eau (l'or bleu du temps des changement climatiques) sera davantage rare et précieuse. Voilà pourquoi l'Union Européenne pousse les gouvernements à privatiser les grands barrages. 
 En France, 150 d'entre eux risquent de l'être dans les 5 prochaines années. L'arbitrage des inévitables conflits d'usage (production d'électricité, régulation des crues, agriculture, tourisme, potabilisation, rôles de l'hydraulique dans la transition énergétique, aménagement et gestion des bassins hydrographiques) peut-il ou doit-il être confié à des multinationales et aux requins de la finance qui veulent faire main basse sur cette richesse collective ?
Turbiner à gogo des dividendes à distribuer aux actionnaires privés et, en même temps, assurer la sécurité et modernisation des ouvrages, ne serait-il pas foncièrement contradictoire et dangereux ? Quid de l'indépendance politique et énergétique nationales si un tel secteur stratégique est privatisé ?

 Le groupe local des Gilets Jaunes est à l'initiative de cette soirée. 



mardi 5 novembre 2019

Les batteries Nikel Fer, batteries pour durer sans metaux rares

Batterie Nickel-Fer : la championne de la longévité 

Edison proclamait à l’époque que ses batteries étaient conçues pour durer un siècle. Certes, en brillant homme d’affaire, Edison maîtrisait  l’argumentaire commercial, mais il existe un cas documenté de conditionnement de batteries Nickel-Fer de 1934 ou la capacité fut récupérée à 50% (lien).
Évidemment plus chère à l’achat que les meilleurs batteries au plomb, justifié par le coût de la matière première (Nickel), l’investissement est amorti au travers d’un coût total de possession bas.
Leur grande tolérance aux abus (charge partielle prolongée, court-circuitage, décharges profondes prolongées, chocs mécaniques, gel) permet une grande tranquillité d’esprit, les rendant particulièrement adaptés à des conditions difficiles d’utilisation, souvent retrouvées dans des configurations off-grid.
Batterie Edison

Conçues pour durer :

Jamais égalées pour leur robustesse et leur longévité depuis leur invention en 1901 par Thomas Edison & W. Jungner, elles tombèrent cependant en désuétude dans les années 1970, détrônées par le plomb, meilleur marché, puis par le li- ion dans les années 1990. La longévité exceptionnelle des batteries Nickel-Fer s’explique chimiquement.
La dégradation structurelle des éléments qui la compose (électrode de Fer et électrode de Nickel) est quasi- nulle, grâce à un électrolyte alcalin qui joue le rôle de conservateur des métaux, tout comme dans les batteries au Nickel-Cadmium (à l’inverse des batteries acides). Elles furent historiquement utilisées dans des conditions difficiles (métros, mines, aviation militaire…). 



Une conception “low-tech” supprime les risques de dysfonctionnement : 

Les batteries Nickel-Fer utilisent un électrolyte alcalin ininflammable, sans point d’éclair, composée d’une solution aqueuse à environ 25% de potasse (KOH).
Dépourvu de toxicité environnementale, sans émanation de gaz nocifs, il n’y a pas de nécessité d’un pilotage électronique des batteries (BMS), contrairement aux batteries lithium ou l’électrolyte organique n’assure pas de fonction régulatrice en cas de sur-charge.
L’électrolyte peut être changé par l’utilisateur, en utilisant de l’hydroxide de potassium technique en poudre et de l’eau distillée ou ionisée. Le revers de la médaille de ce fonctionnement sécuritaire est que les batteries Nickel-Fer possèdent un rendement inférieur (~80%)  à celui du lithium ( > 95%).
La conception tubulaire de la batterie, ou les matériaux des électrodes sont enfermés dans des tubes finement percés et plaqués nickel, permet d’avoir une résistance mécanique très élevée (chocs).
C’est la raison pour laquelle Edison avait d’ailleurs conçu initialement ces batteries pour être utilisés dans des automobiles.

Une solution économique : 

Le TCO (coût total de possession) vous permet d’évaluer le coût réel de votre parc batterie.
Il inclue le prix d’achat initial, et l’ensemble de la maintenance préventive à apporter ainsi que les temps de panne et le coût de remplacement éventuel d’un élement du parc batterie.
Les batteries Ni-Fe sont le seul système de stockage dont la durée de vie est alignée avec celle des panneaux solaires (> 30 ans).
Une analyse LCOE (“levelized cost of energy”) permet de comparer le coût au kWh stocké sur la durée de vie totale d’un système de stockage.
Les batteries Nickel-Fer possèdent l’un des taux les plus bas du marché.
batteries Nickel-Fer



mercredi 24 avril 2019

Le lanceur d'alerte de Notre-Dame s'exprime sur les conséquences de l'incendie


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INTERVIEW EXCLUSIVE. L'ingénieur du CNRS Paolo Vannucci, auteur d'un rapport classé "confidentiel défense" en 2016 sur les risques d'incendie dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, répond aux questions de Batiactu sur les effets destructeurs du sinistre du 15 avril 2019 et sur les possibilités de reconstruction de l'édifice gothique.

Batiactu : Vous ne pouvez pas vous exprimer sur les causes de l'incendie de Notre-Dame de Paris puisque l'enquête est en cours, mais quel est votre sentiment actuel ?
Paolo Vannucci : L'accident est probablement lié aux travaux. L'élément déclencheur je ne le connais pas mais l'incendie dans les combles a eu des effets catastrophiques dont l'effondrement de grandes parties de la voûte. Nous avions mis en évidence ces risques à l'époque, en 2016. Plus récemment, nous avons publié un autre article, cette fois sur la résistance au vent de Notre-Dame de Paris. Mais aujourd'hui, sa structure est changée, puisque la charpente a disparu, ainsi qu'une partie des voûtes. Aussi nous nous interrogeons sur les effets d'une exposition à des vents violents. Le modèle numérique a été mis à jour afin de procéder à des simulations, même s'il est difficile de connaître l'état exact de matériaux qui ne sont pas homogènes.

Batiactu : Et quelles sont les premières conclusions de ces calculs ?
Paolo Vannucci : Il y a une importante perte de résistance au vent, de l'ordre de 60 %. La vitesse des vents critiques que la cathédrale pouvait supporter avant un effondrement des voûtes était de 222 km/h avant l'incendie. Elle n'est plus que de 90 km/h aujourd'hui ! Il existe bien sûr des incertitudes sur ces données, mais Notre-Dame a réellement perdu de sa capacité de résistance. Et cette situation va perdurer pendant les semaines ou les mois qui viennent. Les voûtes ont été exposées à des hautes températures, et les pierres et mortiers ont subi des dommages. La résistance en compression a été amoindrie. Des tests devront être réalisés pour savoir s'il est possible de seulement restaurer ces voûtes ou s'il faut les reconstruire entièrement.

Batiactu : A votre connaissance, des destructions similaires ont-elles déjà eu lieu ?
Paolo Vannucci : En France, il y a eu trois exemples connus. En 1836, la cathédrale de Chartres a subi un incendie pendant un chantier de maintenance. C'est un copié-collé de la situation à Notre-Dame. Les combles ont été détruits par un feu impossible à arrêter, et tout s'est transformé en brasier en 20 minutes. A la cathédrale de Reims ensuite, en 1914, qui a été bombardée par les Allemands. Les dégâts faits par les 288 obus étaient inférieurs aux destructions vues à Notre-Dame de Paris ! En 1972 enfin, la cathédrale de Nantes a eu sa charpente brûlée pendant une opération de maintenance, elle-aussi. Et d'autres monuments que des cathédrales ont été endommagés récemment par des incendies de charpentes : le château de Lunéville et le palais du Parlement de Bretagne à Rennes.

"Des ouvriers ont reconnu qu'il leur arrivait de fumer sur les échafaudages"


Un article du Canard enchaîné du 24 avril 2019 revient sur le sinistre qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris. Plusieurs pistes sont évoquées, dont le fait que des ouvriers aient reconnu, d'après le palmipède, avoir fumé sur les échafaudages. La police aurait ainsi retrouvé sept mégots. Devrait également être exploré le fait que des cloches électrifiées étaient installées dans la flèche qui est tombée. "Rien ne permet d'affirmer que l'alimentation électrique de ces carillons ait connu un court-jus à 18h04 [heure à laquelle ils ont tinté pour la dernière fois, NDLR]. Mais cette hypothèse est prise au sérieux par des experts de la cathédrale." "Une conjecture renforcée par le fait que des ouvriers ont posé dans les combles une partie des échafaudages de la flèche. Avec le risque d'abîmer, par mégarde, des câbles et des branchements", continue le Canard.

L'hebdomadaire satirique revient également sur une éventuelle défaillance humaine quant à la première levée de doutes - l'alerte incendie a effectivement sonné une première fois à 18h21, puis à 18h30. Après la première sonnerie, "le régisseur et un agent de sécurité de la cathédrale se sont trompés d'endroit et n'ont donc rien pu détecter !", assure le journal. "Aucun rapport avec un bug informatique. Ils accusent aujourd'hui l'employé du PC sécurité (de la société Elitys) de leur avoir fourni des infos erronées. Ce que démentent, furax, les patrons d'Elitys contactés par le Canard."

Batiactu : Les chantiers de reconstruction de ces monuments peuvent-ils servir d'exemple ?
Paolo Vannucci : A Chartres, la charpente a été reconstruite en acier, car c'était le matériau à la mode au milieu du 19e siècle. A Reims, c'est du béton armé qui a été choisi, là aussi parce que le matériau était en vogue au 20e siècle. Pour Notre-Dame de Paris, il faudra tout d'abord observer la charte internationale de Venise (1964) sur la conservation et la restauration des monuments historiques, qui oblige à reconstruire à l'identique. Il faudra ensuite suivre la mode du moment, qui se trouve être la construction écologique en bois. Ce qui colle bien avec la cathédrale. Il n'y a pas, pour moi, de raison structurelle à changer de matériau. La charpente en bois s'est bien comportée pendant huit siècles. Et il existe encore des cathédrales gothiques avec charpente d'origine.


Batiactu : On entend certaines voix d'architectes ou d'ingénieurs qui militent pour de nouveaux matériaux comme le métal pour la charpente…
Paolo Vannucci : Faire plus léger n'est pas forcément une bonne idée. La structure sous-jacente a été réalisée en pierre pour supporter une charpente en bois et une couverture en plomb. La légèreté n'est pas un critère pertinent, puisque la cathédrale n'est pas située en zone sismique. Au contraire même, une toiture légère devra résister au vent, avec une grande surface de 10 mètres de hauteur. Pour ne pas qu'elle s'envole, il faudrait donc l'ancrer solidement dans la structure existante. Imposer une solution moderne ne sera pas la meilleure des choses. Nous avons aujourd'hui de très bonnes technologies et un savoir-faire très fort, notamment chez les Compagnons du devoir.

Batiactu : Mais le président de la République a promis un délai de 5 ans pour reconstruire Notre-Dame. Ce délai est-il tenable avec des solutions traditionnelles ?
Paolo Vannucci : Il faut savoir qu'à l'époque ils n'ont pas mis beaucoup plus de temps pour assembler la charpente. Avec les moyens d'aujourd'hui - de calcul, de préfabrication en usine, de transport, de levage - ce délai est largement faisable. J'ai même trouvé que c'était une bonne idée du président qui a le mérite de donner un coup de fouet. Il faut s'y mettre et concentrer l'attention de toute la nation. Le lamellé-collé, en sapin ou en mélèze, pourrait être une solution, même si le chêne est plus rigide et résistant. Si la structure en pierre est conservée, ce sera possible, en tout cas pour que le gros-œuvre soit achevé. Après tout, le Colisée de Rome a été bâti en 6 ans !

Batiactu : Pour le matériau de couverture, faudra-t-il également refaire une toiture en plomb ?
Paolo Vennucci : On pourrait opter pour du cuivre, comme à Chartres, mais il vire au vert. L'acier zingué est envisageable, pourquoi pas, tant que le métal à la même couleur que la toiture d'origine. Le tout sera de respecter la charte de Venise. Et de déployer des systèmes de protection incendie performant