Archives du blog

mardi 6 novembre 2018

L'essence de la révolte, la colère, l'essence du changement l'imagination et la nécessité....

Un samedi, des routes bloquées, des supermarchés inaccessibles, la circulation automobile ralentie, empêchée, les péages fermés, cela fait un moment que je rêve d'un instant comme celui-ci.
Venant de la base, massique, reconnaissable, sur tous les territoires, tous en même temps.
La route, la bagnole, l'essence… quelle place. Tout mouvement maintenant ce fait avec, pour aller à l'école, au travail, acheter du pain, partir en WE, voir des amis, aller au restaurant, faire du vélo, un barbecue....
La fin des villes et le lotissement de la France, a permis aux français de vivre à la campagne en travaillant en ville. La maison individuelle est le fruit de la bagnole. Les centres-villes ont fermé tout se regroupe en zones homogènes : les zones commerciales, zones industrielles, zones artisanales, zones pavillonnaires, la zone naturelle protégés. De zones en zones, la population se déplace en voiture, neuves pour les plus aisées, anciennes et plus couteuses pour les moins riches.
Les transports collectifs sont réservés ont sans voitures (aux sans-dents) qui sont des sans-emplois, seniors ou jeunes. Les transports collectifs ne sont rarement compatibles avec un emploi, surtout quand il est précarisé, a horaires découpés. La flexibilité du travail, celle tant vantés par les libéraux, fait des élongations de transport. 
Dans notre pays tout s'éloigne, tout est organisé autour de la voiture, ce système profite aux multinationales du pétrole mais surtout fait la fortune des promoteurs immobiliers, aménageurs, banque, propriétaires terriens. Les aménageurs, élus et technocrates souhaitent ranger tout le territoire dans des zones :  tous les bureaux dans un seul endroit, les usines, dans un seul secteur, et les gens, travailleurs éparpillés de partout façon puzzle dans des zones pavillonnaires.
Celles-ci mangent la terre agricole et rend la voiture indispensable : résultat de 50 ans d’aménagement : un rythme toujours plus rapide de bétonnage, un département entier tous les 5 ans, temps dans les transports doublé en 30 ans. Dans ce pays, on ferme toutes les lignes de petits trains pour privilégier l'avion TGV, dans ce pays, on roule de plus en plus et marche de moins en moins.

Dans ce système, ou 80 % des enfants vont à l'école en voiture, ou la marche à pied a disparu, on l'on ne trouve jamais d'argent pour faire des pistes cyclables mais des milliards pour faires rocades en massacrant les espèces protégées survivantes. Dans ce système, le prix du pétrole augmente. L'ancien régime, la royauté avait la gabelle sur le sel, vitale pour conserver les aliments. Elle avait aussi des taxes de passage encaissé par des seigneurs qui ne payait pas d’impôts. Nous avons la taxe sur l'essence et les péages, une noblesse freetax, l’ancien régime est rétabli. Le pétrole et la voiture sont une grosse part du budget des classes moyennes. Irrémédiablement à cause des taxes mais surtout à cause du début de la fin de l'abondance du pétrole, le prix de l’essence augmente. Alors la gabelle moderne ne passe plus, elle se rajoute aux PV et au racket des péages d'autoroutes. Autoroutes, qui ont été payé en 15 ans au privé, à Vinci et seront payés surement deux à trois fois. Pour la classe moyenne, celle qui s’est endettés pour acheter son pavillon loin du travail pour que ces enfants vivent dans un environnement avec la nature, celle qui emmène le matin, le soir, ces enfants, celles qui va acheter le pain en voiture, celle qui multiplie les allers-retours dans sa maison la hausse passe mal. Les salaires stagnent, voir baisse. Les riches veulent et obtienne de payer moins d'impôts, eux non. Le gouvernement a beau faire des économies sur les plus pauvres en disant que c’est elle qui coute un pognon de dingue, la noblesse d'argent en veut toujours plus. En 5 ans plusieurs dizaines de milliards d'impôt payé par la noblesse a été transmisse sur la classe moyenne surtout et la classe pauvre. Alors si l'idée de taxer l'énergie et moins le travail est excellent, la pilule ne passe pas. Normal la réalité est autre, la réalité est que le gouvernement préfère taxer le pétrole au lieu de taxer le capital. Le travail reste fortement taxé et assume la solidarité nationale.
Rarement, les révoltes populaires commencent par des grandes idées, le prix du pain et du sel en est souvent le début. Elles sont récupérées par ceux qui savent surfés. Cela sera l'extrême droite surement, ils ont de l'expérience et ne se pince pas le nez eux. 
La gauche devrait se joindre au mouvement en énonçant certaines vérités et proposer : le gouvernement préfère taxer l'essence que le capital. Une taxation graduelle juste et écologique est possible.


La gauche intello qui regarde ce mouvement avec dégout, en se disant je ne vais pas me mélanger avec les beaufs, peut aussi apporter des idées et des propositions. La principale dont je me fais l’écho est de proposer une taxation de l'essence selon la consommation individuelle. Ce système peut marier justice fiscale et vertu écologique. Le développement de cette logique ouvre même des perspectives vitales pour réaliser une transition énergétique véritable (actuellement le mot transition énergétique signifie rajouter des énergies renouvelables au fossiles pour faire encore plus de consommation !)
En clair, nous devons proposer que chaque individu quelques soit son Age est le droit à un volume d'essence pas cher :
par exemple 500 litres à 1 €, puis 500 litres à 2 €. Puis les suivants à 2.5 €. Le volume et le montant est à discuter, mais le principe est fondamental si on veut limiter la casse sur le changement climatique. La transition énergétique ne sera possible que si elle est comprise et un minimum juste. Ainsi si vous payer des impôts, vous avez une décote d’impôts, l’état vous finance par des réductions d’impôt vos transports. Si vous ne payez pas d’impôts comme les travailleurs précaires, pas de financement de vos transports. Ceci est une autre injustice.
Les particuliers et les entreprises ne doivent pas payer le même prix : taxons les entreprises pour encourager le local. Les multinationales qui préfèrent une grosse usine en Europe dans le pays le moins cher fiscalement et plein de camions partout doivent payer plus cher que celle qui choisissent 5 usines dans 5 pays et moins de camion. La taxation de l'énergie est l'outil de relocalisation de l'économie, cela ne pourra se faire que si on ne fait pas payer au particulier le même prix que les entreprises. Nous pouvons mettre une taxe sur les livreurs de colis afin de favoriser le commerce de centre-ville.



Utilisons cette colère pour faire passer nos revendications : taxons le capital, pas le travail, un citoyen, un volume de base d'énergie pas cher. Cela inciterait les gens à choisir des pavillons pas moins éloignés (habiter à 5 km, cela passe, à 30 km bien trop cher avec la surtaxe). Aménageons le territoire en arrêtons l’urbanisme de zones, mixité partout. Investissons dans les HLM pour que les gens puissent se loger a coté de leur travail, au lieu de les reléguer toujours plus chassez par la spéculation immobilière. Au lieu de vendre les HLM, nous devons taxer la spéculation immobilière en taxant l'affection d'udage d'un sol en constructible ( 15 milliards par an) en taxant aussi les plus values immobilière des gros groupes.
Diffusons aussi de l'idée qu'il faut rationner l'énergie et la globaliser dans la consommation : pourquoi le chasseur a 4*4 qui fait 10 000 km par an et reste chez lui en vacances, serait plus taxé que le bobo et sa petite voiture qui prends 4 fois l'avion par an pour aller faire du yoga au Maroc.
Il existe une grande iniquité à ne pas taxer le carburant de l'avion. Les plus riches le prennent régulièrement et cela rend le train pas compétitif pourtant 20 fois moins polluant au km. 

En instaurant un peu de justice sur la consommation de pétrole, nous pourrions expliquer à nos concitoyens que la fête du pétrole abondant est finie, que nous devons changer nos modes de déplacements. Si la grosse bagnole individuelle d’une tonne transportant 75 kg utile soit le ratio des navettes spatiale est obsolète nous pouvons changer et vivre plutôt mieux. En attendant le changement nous pouvons mettre une taxe sur les coursiers
-des habitats collectifs de 3 à 4 étages sympathiques, des taxis pas chers (essence moins chère au VTC ?), du co-voiturage, du vélo, des trains à l'heure et régulier (à quand des navettes électriques sur rail, du covoiturage, des voitures de 300 kilos consommant 1 litre au 100, des vacances moins loin mais moins stressantes. Tout cela est possible et finançable. Nous pourrions aussi créer une monnaie complémentaire énergie, ainsi pour acheter nous devrions payer en € et par exemple en Carbone : tu veux un billet d'avion, c'est 100 € et 1000 Carbone. Un billet de train, 120 € et 50 carbones. Tu as un crédit de 500 carbones par an. Sinon tu dois l'acheter à quelqu'un d'autre qui ne s’en sert pas. On pourrait aussi imaginer qu'une partie des taxes que nous payons sur l'énergie nous soit verser sur un compte individuel. Avec cet argent de ce compte, nous pourrions juste acheter de l'isolation pour notre maison, une voiture moins gourmande, du co-voiturage, un vélo, des panneaux solaires. Tous ce compte individuel serait dans une banque qui prêterait à 0 % la production d'énergie renouvelables, des pistes de vélos, des transports en commun de village (des bus à 9 place).

Notre monde devient cauchemardesque la cause est la destruction du climat combiné à la fin de l'énergie pas cher. La revendication de la baisse des taxes sur l'essence, est considéré par certains comme la réunion des gens qui comme pour les migrants disent "seulement nous". A nous de faire porter la voie du "Nous ensemble" seule voie d'espoir, nous ensemble on veut taxer le capital et construire un avenir au futur.
Quand a ceux qui accuse cette lutte de petit égoïsme, je réponds soyons plus égoïste ! Il faut, je pense revendiquer l'égoïsme et l'intérêt individuel : nous avons intérêt de penser à nous, car nous allons à notre perte. Dans notre intérêt individuel nous devons arrêter de nourrir le capital qui nous mène au génocide.
Seul la révolte et l'imagination peut nous en sortir, seulement, ensemble.

dimanche 4 novembre 2018

Cigéo ou la chronique d’un échec annoncé par global chance

Cigéo ou la chronique d’un échec annoncé

Alors que sa demande officielle d’autorisation de création se profile à l’horizon, le projet Cigéo de stockage géologique de déchets radioactifs à Bure soulève encore de très nombreuses questions – relatives notamment à la sûreté de l’installation envisagée – comme l’ont récemment illustré le rapport de l’IRSN (remis fin de juin) puis le projet d’avis de l’ASN (publié début d’août). Rien d’étonnant à cela, puisque le projet a été mené sans alternative à l’enfouissement à Bure, sous influence de l’industrie nucléaire, sous contrainte de temps et sans réel contrôle dans son développement par la Commission nationale d’évaluation !

Page publiée en ligne le 8 août 2017
Sur cette page :
Benjamin Dessus, Bernard Laponche et Bertrand Thuillier : Cigéo ou la chronique d’un échec annoncé
À voir... et à méditer : Into Eternity / Quand l’Église se mêle de Bure
À découvrir également sur le site : Les Dossiers de Global-Chance.org


L’IRSN, l’ASN et la Commission nationale d’évaluation face au projet Cigéo ?


déchets radioactifs
CIGÉO OU LA CHRONIQUE D’UN ÉCHEC ANNONCÉ

Benjamin Dessus, Bernard Laponche et Bertrand Thuillier Le Monde, lundi 7 août 2017
En tant que scientifiques, il nous semble utile de revenir sur le Centre industriel de stockage géologique (Cigéo) de déchets radioactifs en projet à Bure (Meuse) et sur les très nombreuses questions présentes dans le rapport de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) remis à la fin de juin, comme dans le projet d’avis de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) publié au début d’août, à propos des options de sûreté de cette installation (*).
Ces questions ne concernent pas uniquement les risques majeurs lors de l’exploitation (incendie, explosion), mais soulèvent également des interrogations sur la capacité effective du site : 104 000 m3 de déchets dits « en réserve » et 68 500 m3 de combustibles usés non pris en compte, déchets non acceptables en l’état (colis bitumineux et déchets « incertains », soit 38 %, en nombre, des déchets de moyenne activité).
Elles font aussi apparaître des doutes sur certains aspects de la conception de l’installation (capacité à surveiller, à maintenir, à récupérer, à sceller, etc.). Rappelons que la demande d’autorisation de création, initialement prévue pour 2015, avait déjà été repoussée à 2018, avant de l’être à 2019.
Sous contrainte de temps et sans réel contrôle
Il faut s’étonner que de telles questions, sur un projet aussi important, soient encore présentes à quelques mois de cette demande. En réalité, pour certains scientifiques comme pour les associations exprimant leur opposition au projet et qui suivent ce dossier, ces questions ne sont que des conséquences d’un projet mené sans alternative à l’enfouissement à Bure, sous influence de l’industrie nucléaire, sous contrainte de temps et sans réel contrôle dans son développement par la Commission nationale d’évaluation.
Ces questions sont également l’anticipation du constat d’un projet irréalisable, issu d’un choix discutable (enfouissement dans l’argile) et d’une conception trop rapide (inspirée d’un entrepôt de surface).
Revenons par conséquent sur la genèse de cette impasse. En 1991, la loi Bataille ouvrait intelligemment une réflexion sur le sort des déchets nucléaires de haute activité et de moyenne activité à vie longue, en envisageant trois voies de recherche pour leur gestion : stockage géologique, maintien en surface et séparation-transmutation des radioéléments.
Mais en 1999, c’est déjà l’absence d’alternative. Des moyens et des crédits très importants sont affectés majoritairement à l’enfouissement au détriment des deux autres voies, et un seul laboratoire de recherche géologique est créé à Bure, alors que la loi imposait plusieurs sites de recherche.
Roche friable et présence d’eau
En 2005, c’est la contrainte de temps qui apparaît. Le dossier Argile 2005, issu des recherches à Bure, mentionnait bien la capacité de l’argile à retenir les radioéléments, mais caractérisait aussi la roche comme friable (d’où la nécessité de centaines de milliers de tonnes d’acier) et faisait état de la présence d’eau (7 % à 8 %), ce qui générerait des milliers de mètres cubes d’hydrogène par radiolyse et corrosion.
Seul le premier enseignement a été retenu. Un projet industriel a alors été conçu, trop rapidement, et par conséquent en s’inspirant beaucoup trop de solutions déjà existantes : des entreposages de surface, sans contraintes de volume, accessibles et ventilés naturellement.
En 2006, dans la foulée et sous l’influence de la filière nucléaire, une loi est votée rapidement, entérinant la poursuite des travaux. Mais cette loi ne tient absolument pas compte des conclusions du débat public de 2005-2006, qui proposait une voie de moyen terme – un entreposage de longue durée – afin de permettre, après un temps long d’observations et de recherches, une solution consensuelle et éprouvée.
En juin 2007, l’absence de contrôle se vérifie, avec les premiers rapports de la Commission nationale d’évaluation, qui décrivent les opérations sans apporter de réelles critiques ni alerter sur les problèmes à venir.
Tout ce que nous avions annoncé est vérifié
Le résultat est que le projet Cigéo recèle maintenant des erreurs structurelles de conception qui avaient pourtant été anticipées. Les dossiers Argile produits en 2005 et en 2009 par l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) apportaient déjà la preuve de l’immense fragilité de l’option du stockage géologique profond. Nous avions dénoncé, dès 2012, la présence d’hydrogène du fait du choix d’une matrice argileuse, la non-prise en compte des combustibles usés, les incertitudes sur les scellements, la nécessité d’une ventilation continue, la vulnérabilité du site en cas de contamination des galeries et des puits, l’impossible récupération de colis en cas d’accident et/ou d’incendie…
Tout ce que nous avions annoncé est maintenant vérifié officiellement. Le laboratoire de Bure ne doit, ne peut que rester le laboratoire qui avait été annoncé en 1999 aux habitants de la Meuse et de la Haute-Marne.
Cependant, nous sommes bien conscients que les déchets ne disparaîtront pas avec la disparition de Cigéo ; ils doivent impérativement disposer d’une solution de gestion. Revenons alors à l’esprit et à la lettre des conclusions du débat public de 2005-2006 afin d’envisager la seule solution réellement à notre portée actuellement : l’entreposage à sec en subsurface, afin de pouvoir poursuivre les recherches sur la nature de ces déchets, leur tri et leur production, sans dogmatisme et en mobilisant les doutes et le pragmatisme indispensables face à la complexité de cette problématique.
Benjamin Dessus (Ingénieur, économiste), Bernard Laponche (Polytechnicien, docteur ès sciences) et Bertrand Thuillier (Ingénieur, docteur ès sciences)
(*) ASN, Projet Cigéo de stockage de déchets radioactifs en couche géologique profonde : l’ASN soumet son projet d’avis relatif au dossier d’options de sûreté à la consultation du public, 1er août 2017
(haut de page) (sommaire de la page)

À VOIR... ET À MÉDITER

Into Eternity. La cachette nucléaire (film documentaire)
Michael Madsen, Magic Hours Films, 2010, durée 1h15
Une « plongée dans l’abîme du futur nucléaire » (Le Monde, 17 mai 2011)
Onkalo, Finlande. Peut-on construire un site souterrain pour stocker des déchets nucléaires hautement radioactifs et assurer son inviolabilité pendant... 100 000 ans ? Le documentaire de science-fiction est né, fascinant et vertigineux.

Le film dans sa version intégrale est disponible en ligne sur Youtube
(haut de page) (sommaire de la page)
Quand l’Église se mêle de Bure... (à voir sur villesurterre.eu)
« Gestion des déchets radioactifs. Réflexions et questions sur les enjeux éthiques »
Rapport du groupe de travail constitué autour de Marc Stenger, évêque de Troyes et président de Pax Christi France, novembre 2012, 31 pages
Y compris un liminaire de Philippe Gueneley (évêque de Langres), Jean-Paul Mathieu (évêque de Saint-Dié), Marc Stenger (évêque de Troyes) et François Maupu (évêque de Verdun)