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lundi 13 décembre 2021

Les éoliennes gachent le paysage disaient ils !


 

Dissonance cognitive a tous les étages

Dissonance cognitive a tous les étages


  On devient ce qu’on est » disait l’autre, une bien belle phrase…. On se doit de mettre nos actes en cohérence avec nos paroles disait un autre, il semble que l’humain met plutôt ses croyances en cohérences avec ses actes. La dissonance cognitive est un ressort humain essentiel. Si nous faisons des actes contraires à nos pensées profondes, nous souffrons mentalement, alors soit nous changeons nos actes, soit nous souffrons. Souffrance terrible qui répétée peut amener au suicide. Une échappatoire existe, nous pouvons construire des théories, croyances, qui nous permettent de tenir. Le complotisme est une solution d’avenir pour tenir, quand on est persuadé que le capitalisme est sans issue, qu’il nous mène à l’abattoir, mais que nous sommes sans actes et qu’on ne veut ni se révolter, ni construire une alternative politique (tâche ingrate, longue), ou ni renoncer à un once ses loisirs.

En politique nous avons longuement cru que le discours et les idées aboutiraient aux actes, alors que la théorie psychologique nous dit que ce sont les actes qui aboutissent au discours. Engager dans des luttes politiques depuis des décennies, j’ai toujours constaté que les actes fournissent ensuite les discours…la lutte des gilets jaunes en fut exemple flagrant…Un intellectuel assis va moins loin qu’une brute qui marche….



Mais une fois engagé dans une croyance, il est bien difficile dans sortir surtout si l’engagement est fort.

Le degré d’engagement dans une croyance apporte aussi une difficulté à reconnaitre l’erreur.

Si vous croyez dans une théorie ou autre chose, un couple, une organisation pendant des années et que vous y investissez beaucoup de temps et d’énergie et que la réalité vous démontre que vous vous êtes trompé, vous niez la réalité et persister dans l’erreur. Si vous le fait pas, c’est la dépression assurée. Si vous admirez profondément une personne, que la chérissez comme un gourou, le jour ou vous annonce qu’elle a ait des actes monstrueux, vous accusez les victimes de mensonge ou de complot. Comme pour Tariq Ramadan. Si vous adulez le bloc communiste, a la chute du mur vous allez chez casto acheter des parpaings. Si votre engagement dans cette croyance est relativement faible, vous pouvez arriver à reconnaitre l’erreur plus facilement, si votre engagement fut total, la difficulté est réelle. Alors s’enclenche une recherche de biais de confirmation, on recherche toutes les informations confirmant ce qu’on présentait, le complot, la machination, le déni. L’algorithme de Facebook choisit ce qui fait monter ces recettes publicitaires et maintient votre temps sur facedebouc, il vous fournit un catalogue très varié et fourni de théories renforçant votre croyance. Nous sommes à l’ère de la désinformation sur mesure, finie la standardisation de la grosse propagande, c’est à la portée de tout artisan un peu doué là-dedans, le marché s’est libéralisé.

La médecine moderne et ses intérêts gigantesques a fabriqué et fabrique bien des remèdes dangereux ou inefficaces. Ses abus sont nombreux depuis des années, les scandales à répétition sont-ils la preuve qu’il abuse plus ou que les abus se voit beaucoup plus ? Personnellement, je pense que la répétition des scandales est la preuve que dans notre monde moderne il est plus difficile d’étouffer un scandale qu’avant (comme pour la corruption politique). La critique à faire à la médecine classique, est qu’elle se focalise sur le soin (la réparation) et non sur la santé (la maintenance). C’est une dérive inhérente à la marchandisation de la médecine, de la tarification à l’acte, du principe même de la médecine libérale. Fonctionnarisons les médecins ou payons-les aux nombres de patients chez eux, supprimons la tarification à l’acte ! Quand le capitalisme s’empare d’un secteur, il dénature toujours la mission. Surtout si sa dénaturation procure beaucoup plus d’argent que faire son vrai taf. Si prévenir rapporte moins que guérir, il préféra guérir et le « Vaut mieux prévenir que guérir » devient « Guérir rapporte plus que prévenir ». La critique de la médecine classique a amené beaucoup de gens à faire appel aux médecines dit « Alternative » ou"douces" pour se garder en bonne santé. Si les médecines alternatives, ancestrales, par les plantes, ont toujours misé sur le maintient en bonne santé, l’équilibre, la dynamique du vivant, la raison est qu’elles sont peu efficaces dans le soin. S’il vaut mieux avoir une bonne hygiène de vie et un équilibre avec des tisanes et de la méditation pour éviter d’attraper le cancer, il vaut mieux éviter de soigner le cancer déclaré avec uniquement une tisane et de la méditation.La médecine moderne a rendu le soin efficace, mais se focalise sur les conséquences plus que sur les causes. On peut vivre en mauvaise santé plus longtemps !

Depuis 20 ans se développe à toutes vitesses des médecines alternatives qui deviennent elles-mêmes un sacré bizness. Heureuses de leur succès certains représentants de ces médecines s’aveuglent de leur succès commercial. Ils se radicalisent et croient maintenant pouvoir agir aussi sur la réparation et même les maladies le plus graves, cancer, épidémies, ils deviennent omniscients. Le pur charlatanisme y côtoie de vraie thérapie naturelle.

Dans leur discours depuis des décennies la condamnation des vaccins a été une marotte, une mode, un outil de distinction bien commode dans des pays et une époque où les épidémies avaient disparu. Pourquoi vacciner ses enfants à la rougeole alors que cela peut avoir des conséquences négatives. Les vaccins en inoculant la maladie ont toujours abimés une très faible part des vaccinés. Selon le principe qu'on ne parle que des trains qui arrivent en retard, les vaccins on servi d'explications au cas inexpliqués de maladie d'enfants. Ce mouvement antivax est d’abord passer inaperçue et fut sans conséquences jusqu’au covid. Mais comment expliquer ce succès. Cette fixation. Bien des raisons existent.

 Le premier est l’échec d’abord de la médecine réparatrice qui cherche toujours à agir sur les causes et jamais sur les conséquences et la dégradation de la santé de la population. L’échec de la politique d’une offre de soins publics ou privés et non d’une politique de santé (prévention).

La modernité nous a amené foule de guérisons et protéger des épidémies mais nous a amener aussi la dégradation de l’alimentation et du mode de vie de nos sociétés, les épidémies d’obésité de diabète, la gloutonnerie de sucre, la fin de la marche à pied, la pollution de l’environnement. Malgré la médecine réparatrice, l'état de santé de la population se dégrade. L’espérance de vie en bonne santé ne fait que de baisser depuis des années, ben bref on fabrique des vieux en mauvaise santé qu’on maintient en vie avec une surenchère médicamenteuse et des soins qui coutent de plus en plus cher et rapporte un max au vendeur de pillule. Ce modèle est une impasse, comme l’agriculture chimique. La médecine alternative qui mise sur la santé a des résultats qui satisfait une part de plus en plus grande la population, elle limite les impacts de la modernité, en prônant une alimentation saine et un mode de vie moins agressif. La médecine réparatrice en rendant les conséquences supportables, a l'effet pervers qu'on s’occupe peu des causes.

 Le truandage sur les médicaments existe en médecine depuis que la nuit des temps. Face à la maladie, vendre de l’espoir est aussi vieux que la médecine. La médecine alternative en est bourrée bien autant que la médecine classique.

Mais une épidémie peu mortelle survient. Si elle était très mortelle, le débat serait autre. Les gens en mauvaise santé sont d’abord frappés mais pas que:  la maladie peut évoluer de manière aléatoire au bout d’une semaine. Un vaccin évite les morts. Une part importante des partisans de la médecine alternative refuse de se faire, vacciner, la passe sanitaire finit de les braquer.

Si la dénonciation de la politique de soins pro-business et la promotion d’une politique de santé et de prévention m’a toujours plu dans la médecine alternative, le manque d’autocritique et d’évaluations des résultats m’ont toujours paru étonnants au nom d’une forte idéologie de « liberté » concept bien pratique, la dénonciation des vaccins m’a toujours paru idéologique incohérente. Les vaccins provoquent une réaction du système immunitaire, ils sont une méthode douce, de prévention, ils font partie d’une bonne politique de santé. Le coté exponentielle d’une épidémie virale qui devient incontrôlable, a toujours obligé les états à prévenir au lieu de guérir. Une épidémie d’obésité, laisse son temps, elle  se mesure en décennies et permet de vendre de gros 4*4 et des médicaments et de la malbouffe. Un virus ne rapporte rien quand il infecte pas grand monde. Un maximum si beaucoup sont infectés. Les vaccins sont devenus un des rares outils de prévention déployé à grande échelle, ils tombèrent donc aux mains de BIGPHARMA, ne leur rapportaient pas grand-chose comparé aux autres médicaments, alors en France, SANOFI focaliser sur la rentabilité n’investis peu dans la recherche, laissant partir les inventeurs des vaccins ARN à l’étranger.

Mais revenons à la dissonance cognitive (qui nous affectent tous un jour ou l'autre).

  Mais une fois enfermée dans un discours, opinion, nous ne pouvons avec la dissonance cognitive en sortir sans une remise en question douloureuse. La fabrication des vaccins est réalisée par BIG PHARMA, dont on peut raisonnablement avoir peu confiance suite au scandale du Mediator de la Dépakine, etc.…Pour les adeptes de la médecine douce, le syllogisme est rapide, les vaccins sont faits par big pharma, les vaccins sont dangereux, ils ont rapidement jeté le bébé avec l’eau du bain. Les réseaux sociaux n’étant pas pour la nuance, l’époque n’étant pas à penser contre soi-même, nous avons a été sommé de choisir son camp. Tout était prêt pour une bonne dissonance cognitive. L’invention d’une technique moderne de fabrication du vaccin qui amène des incertitudes inhérentes a toutes nouveautés a été la planche de salut quand on ne voulait pas renier des années de croyances. La libéralisation du savoir qu’est l'invention de l'internet fait monter en assurance chacun. Il permet a chacun de croire qu'on est un spécialiste en trois ou quatre YouTube. Comme chaque libéralisation ,celle du savoir a amené aussi sa dérégulation   et elle a permis a un tas d’entrepreneur de la bouillie pseudo-scientifique de faire fortune.

Vous pouvez rire des antivax et des de leur dissonances cognitives mais on peut se poser une question vertigineuse : la passe sanitaire serait-il pas le passe qui cache l’impasse.

Ce qui arrive aux antivax arrive aussi aux capitalistes, aux libéraux, aux bourgeois (nous) face à la destruction du climat, face à ce qui restera dans l’histoire de l’humanité comme le temps, l’âge des catastrophes, la catastrophère, le CATASTROPHAGE. (Catastrophe en grec veut dire bouleversement, dénouement).

 La catastrophe climatique qui va balayer notre siècle provoque une dissonance cognitive à tous les étages.

Everybody knows chantait Leonard Cohen.

 


Tout le monde sait au fond de soi-même, mais tout le monde fait semblant raconte la chanson….

Tout le monde sait que c’est maintenant ou jamais raconte aussi la chanson.

Tout le monde sait que le bateau fuit….

Tout le monde sait que la peste arrive et se propage s rapidement.

Pourtant si tout le monde sait, nous dissonons collectivement.

Les capitalistes dissonent en croyant pouvoir s’offrir une croissance infinie grâce a la virtualité de leur finance (quoi les plus gros des plus gros vendent leur actions ces temps-ci, preuve que ça pue). La conséquence de cet artefact qui prolonge la croissance, ils anéantissent le bien commun précieux qu’est la monnaie et nous provoque une inflation qui ruinera les plus pauvres (cela a déjà commencer). Tout le monde sait que ces milliards sont virtuels. Nous devons même plus taxer les plus riches mais rationner leurs dépenses réelles, limiter la conversion entre actifs financiers et actifs réels sinon ils nous dépouillerons de tout.

Les libéraux dissonent en croyant réguler tous les dérèglements de notre système avec le marché, alors que le marché ne marche pas. Mais plus il échoue à réguler, plus ils privatisent…Ils limitent la démocratie pour la défendre….

Les bourgeois instruits angoissent face a l’avenir du monde. 20 % de la population mondiale est responsable de 80 % des émissions de CO2. La moitié de nos émissions sont absorbés par les plantes et les océans. Il suffirait donc que ces 20 % réduisent par deux ou trois leur émission pour avoir une chance de s’en sortir. Mais nos modes de vie ne sont pas négociables, les maisons toujours plus grandes, les voitures plus grosses, nos voyages plus lointains… Alors nous les bourgeois du monde nous dissonons et au lieu de nous livrer a de vertigineux changements (de système économique, de système énergétique, agricole, d’urbanisation, de mode de vie), nous continuons dans la même direction le pieds sur l’accélérateur, entrainant tous les passagers du bus tout repeint en vert dans la catastrophe. La dissonance nous fait construire des murs et boucemissairise les étrangers, les activistes, les affamés….

La dissonance cognitive est une souffrance, afin de la réduire nous adaptons notre croyance à nos actes. Si vous chargez des policiers de martyriser des réfugiés climatiques, ils deviendront racistes rapidement pour être en accord avec leurs actes, sinon ils se suicident ou démissionnent. A la fin le métier n'attire plus que les racistes. Une population qui rejette et martyrise des réfugiées deviendra elle aussi raciste afin de se mettre en accord avec ses actes......

Nous devons accueillir les réfugiés climatiques de manière humaine, pour sauver la démocratie, pour nous sauver des racistes et du fascisme. Ce qui est bien le contraire que ce que penses les bourgeois du type de Macron ou socialo, qu’en étant dur dur avec les réfugiées on évite de faire monter le racisme, ou qu’une politique d’accueil fait monter le racisme.

Que faire face à la dissonance cognitive, peut-être l’utiliser !

Nous seulement c’est injuste sur le plan moral, nous grands pollueurs climatiques créons des réfugiés climatiques à foison nous refusons d’accueillir les conséquences dont nous sommes la cause . Le plus stupide est que nos pays sont à démographie faible. Mais c’est en plus dangereux pour nous ! L’accueil des réfugiées climatiques est un vaccin contre le racisme et le fascisme….

 

Ce texte est dédié a toutes les victimes passé, présentes et futur de la catastrophère

 

Photovoltaïque et artificialisation des sols dans le Buech : Invitation à nous rejoindre

 Du photovoltaïque, oui, mais pas sur des terres agricoles, naturelles ou forestières !
Dans  le  Buech  comme  ailleurs,  détruire  la  biodiversité  et  des  espaces  naturellement
fixateurs de carbone, pour faire de l’électricité « décarbonée » est un non-sens !
 



Les signataires de ce document, habitants du Buech, vous invitent à les rejoindre pour défendre nos communs, ces terres considérées à tort comme « pauvres et improductives » alors qu’elles sont une source de biodiversité, ces terres vivantes que certains voudraient convertir en support inerte pour la production d’électricité photovoltaïque.  
Nos  cibles  ne  sont  pas  les  élus,  municipalités,  collectivités   et  administrations  locales,
agriculteurs, etc. qui se sont laissé tenter par le revenu issu de la location de leurs terres pour des installations photovoltaïques à grande échelle. Nous souhaitons au contraire participer à la fédération de tous ces acteurs, qui partagent le même pays, les mêmes paysages et les mêmes sols, pour bâtir une force de résistance locale à ces opérations.
D’autres solutions existent, pour le climat, pour la biodiversité et pour les habitants de notre
région. Explications :
     
Les constats
  Oui, le dérèglement climatique (dont les premières manifestations sont flagrantes) est
un problème majeur et la France est en retard sur ses engagements.
  Oui la chute de la biodiversité s'accélère et est un problème tout aussi majeur.
  Oui, il est donc impératif de cesser l'artificialisation de nos sols.
  Oui, la politique de nos gouvernants nous mène droit dans le mur.
  Oui,  il  est  impératif  de  réduire  rapidement  l’impact  de  l’homme  sur  la  planète  en
engageant une large réflexion sur nos besoins essentiels compatibles avec ses limites.
  Oui  le  photovoltaïque  est  l’un  des  moyens  de  produire  une  énergie  décarbonée  (ou presque) et avec un moindre impact sur l’environnement. 

  Oui c’est un moyen de réduire progressivement la part du nucléaire, ruineux (Cf l'EPR) et dangereux.
  Oui, la fourniture clefs en main de centrales à énergie renouvelable par des entreprises privées est devenue un business florissant et bien au point auprès des particuliers et des collectivités, en minimisant souvent les impacts négatifs.
 
Nous refusons cependant de voir massivement artificialiser les sols, ici et ailleurs, au nom de cette lutte climatique. En effet :   

Les sols sont un bien commun très précieux (source de l'essentiel de notre alimentation et énorme puits de carbone notamment) et une ressource non-renouvelable à l'échelle humaine (il faut un siècle pour constituer naturellement 1 cm de sol).
  Ce n’est pas nécessaire car il existe au niveau national suffisamment d’espace sur les toitures, les zones de friche et les parkings  pour installer la puissance photovoltaïque suffisante (1). Localement cela reste à étudier en détail (3).
  Les principaux motifs de la prolifération de ces installations dans les alpes du sud et notamment dans le Buech sont le bon ensoleillement, l’accessibilité du foncier et l’ « acceptabilité  sociale  »  (2),  qui  permettent  de  générer    d'importants  profits   pour  les opérateurs privés.
  Cela soumettrait nos territoires à la convoitise des grandes entreprises  prédatrices dans une  nouvelle  forme  de  colonialisme ;  l’essentiel  des  profits  générés  quitte  notre territoire  et  l'énergie  produite  ici  est  principalement  consommée  dans  les  grandes agglomérations du sud de la région (avec pour conséquence annexe de nouvelles lignes à haute-tension), les capacités de production installées allant bien au-delà de nos besoins locaux.   
 
 
 En revanche nous demandons :
 Qu'en premier lieu soient favorisées les initiatives, à l'échelle régionale et nationale,
pour réduire les besoins en énergie, ce qui est indispensable.
 D'inciter  à  la  généralisation  à  grande  échelle  de  l'autoproduction  dans  les  lieux
d'habitation (individuels et collectifs), les entreprises, les administrations .....
 Que soient encouragées et accompagnées les initiatives citoyennes de financement et de création  de  centrales  photovoltaïques  comme  alternatives  à  ces  projets  «  hors  sol  » (notamment les projets collectifs, comme les centrales villageoises).
 Que  soit  effectué  un  inventaire  précis  des  zones  artificialisées  propices  au
photovoltaïque dans les départements (3) de la région.
 Que les décisions prises en matières énergétiques, environnementales et en général de
tout ce qui touche au patrimoine commun des municipalités, soient arbitrées, pour plus
de transparence, sous forme de démocratie participative.
 
Voici donc en quelques mots ce qui nous préoccupe : voir disparaitre nos paysages et les gites offerts encore à la biodiversité sur notre territoire : un commun que nous voulons continuer à partager avec le reste du monde vivant et non livrer à l’appétit de quelques-uns.
Tout ceci doit être expliqué en détail point par point. Nous le ferons ici et là lors des réunions et des visites « botano-voltaïques » que nous organiserons encore, en partageant connaissances et expertises pour agir plus efficacement.
En même temps nous avons besoin de vos informations sur les projets photovoltaïques à l’étude dont vous auriez connaissance pour en établir une carte participative (4).  
Et nous continuerons à nous opposer à tous les projets photovoltaïques sur les terres naturelles, agricoles ou forestières, existants et à venir dans le Buech et ailleurs en PACA, par tous moyens à notre disposition.
 
Signé : Un collectif  citoyen éphémère mais qui espère ne pas le rester ….
 
(1)     Il  est  prévu  dans  le  schéma  régional  d’aménagement  PACA  (SRADDET)  500  MW  d’installation Photovoltaïque dans le Buech d’ici 2050, ce qui  correspondrait au défrichement de 1500 ha de terres. Si l’  « acceptabilité sociale » le permet, rien n’interdira de poursuivre au-delà de cet objectif. En outre une ligne THT de 225000 volts est envisagée pour desservir le Rosanais.
(2)    Cette acceptabilité sociale, veut dire « passivité d’une population rare et vieillissante », et « communes en grand besoin financier du fait de la baisse des dotations globales ».
(3)     La  SAPN  (société  alpine  de  protection  de  la  Nature,  Gap)  demande  aux  autorités  de  faire  réaliser  une cartographie  des  terrains  artificialisés  propice  au  photovoltaïque.  Une  demande  de  bon  sens,  adressée  à  la préfecture est restée sans réponse à ce jour. Une telle étude permettrait d’orienter les investisseurs vers des projets certes un peu moins rentables mais plus en cohérence avec les besoins du territoire et le respect de l’environnement.
(4)    Chacun est invité à participer à l’établissement d’une cartographie des projets photovoltaïques dans le Buech (celle-ci a été initiée lors du débat sur ce sujet organisé à Montclus le 16 octobre) ; chacun peut y contribuer en questionnant son entourage sur les projets (ou les bruits de projet), en relisant les comptes rendus des conseils municipaux (parfois quelques lignes seulement !), en consultant les demandes de permis de construire à l’affichage municipal, en s’intéressant aux modifications du Plan Local d’Urbanisme (nb : les modifications du PLU peuvent concerner plusieurs motifs, il faut donc trier, éplucher), aux consultations publiques…
Quasiment toutes les communes et les grands propriétaires du Buech ont été sollicités par des opérateurs (Engie, Boralex, Valorem, Neoen, Mulliez, CNR, …). Pendant les négociations, les informations sont souvent protégées par des clauses de confidentialité. Le processus est discret et il est difficile d’être informé à temps pour réagir.
 
Pour nous écrire :   soupesetbobines@orange.fr   (objet : Photovoltaïque)
 
 
 

lundi 22 novembre 2021

A quoi reconnait ‘on un syndicaliste efficace, honnête et combatif ?

 En Inde on dit qu’on reconnait un syndicaliste honnête et combatif quand on le retrouve battu à mort dans la rue en rentrant chez lui. En France, les mœurs sont différentes, on le reconnait quand il reçoit une convocation à entretien préalable à licenciement. 

Il est des syndicalistes qui on a la fois la combativité et la méthode. D’esprit frondeur, ils n’agissent pas en soldat de grosse machine, commandé par un général loin du champ de bataille, ils agissent en sniper, en petit groupe, efficaces, pragmatiques appuyant la ou l’injustice est la plus crasse, détricotant l’idéologie adverse, ridiculisant la propagande, s’appuyant sur les colères là ou elles existent, dynamisant la révolte et soufflant sur les braises. Souple, rapide, tenace, pas achetable, en direct, pas négociable car pas dans une bureaucratie syndicale, ces types sont une plaie permanente pour les dirigeants de grandes entreprises qui ont décidés de transformer un service public en major du CAC 40, un cauchemar absolu pour carriériste issus d’école de commerce ou de management.

Mais le pire de ce que l’on reproche est que non seulement ils revendiquent des meilleures conditions de travail mais il on le toupet de questionner l’utilité sociale du modèle de l’entreprise et de proposer un service public, bien commun au service d’une tache vitale pour tous l’électricité dans une logique d’équité et d’efficacité. Non seulement il propose, mais il démontre à longueur de médias l’inefficacité du modèle du « toutpourleprofit » et du managementparlatrouille.

 

Ils ne rêvent pas que de petites augmentations, il casse l’idéologie de leur hiérarchie. Cette hiérarchie est intimement persuadée que leur modèle est le meilleur. La meilleure preuve est que ce sont eux qui la portent, eux les meilleurs. Il attaque une foi religieuse. Pour eux c’est une faute grave.

Alors, en France, faute d’être en Inde ou en Colombie (et a ces détails on reconnait un état de droit à un état mafieux, ce qui n’est pas rien) vient la solution du licenciement pour faute.

Peut être que le tribunal cassera le jugement, et q’EDF sera condamnée plus tard comme le fut pour Véolia, le lanceur d’alerte Jean Claude Touly, peu importe, l’important est de virer le sniper.

Mr André Phillipe est convoqué pour un entretien préalable d’Embauche, nous les Gilets Jaunes du 05 avant lutter avec lui contre la privatisation des barrages et le dénonçons cette atteinte intolérable à la liberté du droit syndicale inscrit dans la constitution. Car si en France on de ne frappe pas à mort les syndicalistes encore le droit d’exercer ce droit peut couter son travail même dans une entreprise fondée par un communiste en 1946 pour fournir un service public de l’électricité et modèle du droit du travail….

Alors pour ceux qui le souhaite et peuvent venez  le deux décembre a Lyon soutenir Philippe André.

 

 


 Lettre de Mr André à son licenciement

Merci à l‘inspection du travail de bien vouloir faire suivre à madame Florence Landois…
 
Madame
 
Je ne vous connais pas.
J’ai reçu hier de votre part une lettre de convocation à entretien préalable, sans savoir le moins du monde, sincèrement, ce qui m’est reproché :
Toujours autant surpris qu’à EDF, « licenciement » soit remplacé par « mise à la retraite d’office », tellement plus poétique, n’est-ce pas ?
Etant détaché à plein temps depuis peu, et avec la liberté dont jouissent les syndicalistes dans notre pays, je me demande bien quelle faute impardonnable j’ai bien pu effectuer ?
Depuis hier midi, ça tourne en boucle, dans ma tête, et je ne trouve pas…
 
Ma requête : je souhaiterai pouvoir bénéficier d’une faveur, et venir avec un.e élu.e de la nation, de l’Assemblée Nationale et/ou du Sénat, idéalement des deux chambres ?
Merci d’avance pour permettre à la représentation nationale de pouvoir assister à la façon dont vous procédez.
L’essentiel de mon travail de ces derniers mois a consisté à défendre les intérêts du service public de l’électricité, donc indirectement d’EDF.
Et la plupart du temps, en lien avec le parlement comme avec les ministères.
 
Comprenez également (et là, je reprends ma casquette de porte-parole fédéral de SUD-ENERGIE) que ne pas fournir au salarié accusé le motif de sa convocation préalable à licenciement (ce qui n’est pas rien, quand même), ne pas connaitre la faute qu’on vous reproche complique objectivement le choix du témoin autorisé à inviter…
Pour illustrer mes propos, dans la situation qui est la mienne :
  • si c’est un tract que vous me reprochez, j’aurais envie de solliciter un porte-parole fédéral de SUD, Jérôme Schmitt ou Anne Debrégeas, en l’occurrence ;
  • si c’est notre position lors de la PPL Gontard du 14 octobre dernier au Sénat, puisque favorable à ce qu’on extraie de l’entreprise les barrages qui constituent une véritable vâche à lait, j’aurais envie de solliciter monsieur le sénateur écologiste Guillaume Gontard ;
  • si c’est le travail que je fais avec nos femmes de ménage bafouées, comme notre inspectrice du travail, plus de 5 mois après le courrier de cette dernière (et plus de 14 mois après ma première demande accompagnée des extraits du code du travail qui l’exigent), nos femmes de ménage n’ont toujours pas de chauffage que vous leur devez dans leur local vestiaire, ni le moindre point d’eau adjacent, j’aurais envie de solliciter monsieur le député insoumis François Ruffin ;
  • si c’est le procès que nous avons gagné contre vous au TGI (dont l’appel est imminent) avec votre façon illicite de refuser les 32 heures collectives et la semaine de 4 jours aux salariés de votre unité, comme le libre accès au temps choisi, les 14 procès aux prud’hommes que les salariés vous ont intenté depuis, avec l’aide de SUD (illicite parce que contraire à l’accord national de 1999 toujours en application à EDF), ou en lien avec la façon tout aussi illicite dont vous avez modifié de force et contre leur gré le contrat de travail de plus de 120 personnes le premier août 2021, j’aurais envie de solliciter mon avocat du travail, maître Pierre Janot ;
  • si c’est en lien avec mes convocations par l’assemblée pour des auditions qui par la commission des affaires économiques, ou par celle de l’aménagement du territoire, j’aurais envie de solliciter madame la députée socialiste Marie-Noëlle Battistel ;
  • si c’est en lien avec votre réorganisation délétère, refusée par 95% de vos agents, et mettant en danger de mort économique notre unité, la DTG, j’aurais envie de solliciter monsieur Rémy Garçon, plus grand expert hydro climato du groupe EDF que vous venez de jeter comme une vieille chaussette pour avoir travaillé avec SUD (dans nos convocations à l’assemblée comme au sénat, ou dans les ministères) et pour avoir dépassé l’âge limite de 60 ans, j’aurais envie de solliciter monsieur Rémy Garçon
  • si c’est en lien avec mes convocations par le sénat pour des auditions par la commission des affaires économiques, j’aurais envie de solliciter madame la sénatrice républicaine Martine Berthet ;
  • si c’est en lien avec nos rendez-vous réguliers avec le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, j’aurais envie de solliciter madame la ministre d’Etat Barbara Pompili ;
  • si c’est en lien avec nos rendez-vous réguliers avec le Ministre de l’Economie et des Finances, j’aurais envie de solliciter monsieur le ministre d’Etat Bruno Le Maire ;
  • si c’est en lien avec les deux alertes danger grave et imminent pour l’ensemble du personnel de la DTG (que notre directrice, madame Emmanuelle Chevennement, harcèle, violente, et détruit, avec des indicateurs clairs et des appels au secours de plus en plus inquiétants et répétés de personnes de plus en plus jeunes et alignées), que j’ai déposées les 10 mai et 18 novembre de cette année, pour éviter que la petite DTG ne devienne un nouveau petit France Telecom, j’aurais envie de solliciter madame la sociologue du travail Danièle Linhart ;
  • si c’est en lien avec le travail de fond que nous menons contre votre projet délétère Hercule et contre l’absurdité de la mise en concurrence du marché électrique, avec des journalistes du Monde Diplomatique, de Médiapart, de Libé, du Monde, du Canard Enchaîné, de Politis, de Reporterre, de Bastamag, de Blast, du Figaro, du Point, de France Télévision, de Radio France, de RTL ou d’ailleurs (pardon pour ceux que j’oublie), j’aurais envie de solliciter la ou le journaliste dont la collaboration pose problème ;
  • si c’est en lien avec l’une des 80 projections / débats de l’excellent documentaire « Barrages, l’eau sous haute tension », de Nicolas Ubelmann, qui pourtant défend les intérêts du service public de l’hydroélectricité, que j’ai co-animées avec mes ami.e.s de la CGT, experts, ou élu.e.s ou anciens cadres dirigeants de l’entreprise, j’aurais envie de solliciter un ancien directeur d’EDF Hydro, Jacques Masson ou Jean-François Astolfi, ou directement le réalisateur Nicolas Ubelmann, pour qu’il puisse raconter comment vous lui avez refusé l’accès aux barrages et usines alors qu’il défendait vos intérêts…
  • tant de sujets à travailler pour vous combattre, que les idées me manquent…
  • … je sèche… mais cette liste n’est nullement exhaustive.
 
Tristement habitué de vos méthode, je sais également que lors de mon conseil de discipline, du fait que mon syndicat n’est pas représentatif nationalement, ni mon avocat, ni mon syndicat, ni moi-même pourrons assister à ce conseil de discipline. Là encore, votre pratique est-elle réellement compatible avec les droits les plus élémentaires de chaque femme et de chaque homme dans notre pays ? En tout cas, c’est bien comme ça que ça s’était déroulé lors de votre première convocation…
 
Au bout de 4 démarches disciplinaires identiques me concernant, d’une convocation ubuesque chez le procureur de la république et de tant d’autres brimades de votre part, en seulement 9 années d’exercice du syndicalisme, avec le plus grand sérieux et la plus grande dévotion, tous deux reconnus comme jamais par les agents que nous représentons, aux vues de ce que vous générez comme burn-out chez la plupart de mes homologues SUD, et je pense en particulier aux délégués syndicaux de Chinon, de St-Alban, de Dampierre, de Chooz… que vous avez littéralement mis sur la touche parce que lanceurs d’alerte, et au document édité par EDF en mars 2012, sur les presses de l’imprimerie Frazier à Paris, dans lequel il est clairement écrit que SUD est le syndicat à combattre, me permettez-vous de vous demander au bout de combien de blâmes obtient-on une image pieuse ? Je précise ici que l’humour, aussi maladroit soit-il, est la politesse du désespoir, n’est-ce pas ? Cette question ne demande pas réponse…
 
Je finirai ce triste mail en vous disant que bien vite, dans mes fonctions, j’ai compris l’animosité que vous portiez à mon syndicat et à notre travail pourtant orienté vers l’intérêt général, la défense des salariés, statutaires comme sous-traitants (illégalement de plus en plus nombreux, puisque contraire à l’article 4 du notre statut des IEG), et le risque que je prenais et faisait prendre à ma famille en continuant de vous combattre, bec et ongle. Eh bien, sachez, madame, que depuis mars 2018, j’ai atteint la plus totale résilience à votre égard, et que quelle que soit la peine que vous saurez m’infliger dans les semaines qui viennent pour une faute dont je n’ai à ce jour, toujours aucune connaissance, vous ne nous atteindrez pas, ni moi, ni mes proches.
 
Bien à vous, et dans l’attende de votre faveur : me permettre 1/ de savoir qui je dois solliciter en m’explicitant la faute supposée commise et 2/ de me faire accompagner qui par un.e expert.e, qui par un ancien dirigeant de l’entreprise, qui par un.e ministre, qui par un.e syndicaliste, qui par un.e député.e, qui par un.e sénateur.trice, pas forcément salarié de l’entreprise, du coup.
 
Merci d’avance pour votre bienveillance et votre diligence, et recevez, madame, l’expression de mes salutations les plus solidaires, et permettez-moi de vous souhaiter un très beau week-end,

samedi 30 octobre 2021

Déserts médicaux. Le cri d'alarme d'un médecin de campagne

Déserts médicaux.

Le cri d'alarme d'un médecin de campagne

Une nuit de début octobre, Frédérick Stambach a constaté le décès d’un homme qui n’avait pu être pris en charge à cause des insuffisances du système de santé local.

L’intervention de trop pour ce généraliste en Haute-Vienne qui a adressé à l’Humanité une lettre coup de poing où il appelle à renverser les politiques austéritaires :  

« Nos gouvernements ont sciemment organisé le chaos sanitaire »

écrit-il.

 

 Médecin généraliste à Ambazac, Frédérick Stambach est ce que l’on peut appeler un praticien aguerri.

À 39 ans, dont huit à exercer dans cette commune rurale voisine de Limoges, à la jointure de la Haute-Vienne et de la Creuse, le docteur a l’agenda de consultations rempli plus que de raison et le téléphone en surchauffe permanente.

À ses rares heures perdues, le thérapeute, qui endure chaque jour les conséquences d’un désert médical, se mue en citoyen engagé au chevet de notre système de santé au sein du collectif Ateliers pour la refondation du service public hospitalier (1).

Aguerri, il pensait l’être.

Jusqu’à ce soir d’octobre et la constatation inhumaine de ce décès.

« J’avoue avoir mis plusieurs jours à m’en remettre », glisse-t-il dans le courrier adressé à l’Humanité le 13 octobre.

« J’ai eu l’impression d’entrevoir notre futur à la campagne car déjà nous n’y arrivons plus et la situation ne va faire que s’aggraver…

L’angoisse est générale chez les patients et les soignants face à cette situation », souligne-t-il.

Avant de reprendre :

« L’élection de l’année prochaine m’a donné envie de lancer ce bien modeste cri d’alerte. Ce gouvernement nous entraîne dans l’abîme sanitaire. »

Émouvant, son témoignage l’est assurément tant ses constatations rigoureuses prennent aux tripes.

Nous publions donc son « j’accuse », que lui voit aussi comme « une sorte d’hommage pour ce patient mort seul, alors qu’il aurait dû être à l’hôpital».

(1) Le collectif a publié Soigner - Manifeste pour une reconquête de l’hôpital public et du soin. C & F Éditions.

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J’accuse notre gouvernement et ses prédécesseurs d’être responsables de la destruction de notre système de santé au point que, en 2021, des patients meurent en France faute d’une prise en charge élémentaire.

Je les accuse d’avoir organisé sciemment le chaos sanitaire à venir et, pire, de l’avoir aggravé en pleine pandémie.

Le résultat pour nos concitoyens sera de l’angoisse et des milliers de morts inévitables dans les années à venir.

Sur mon vaste secteur d’astreinte, correspondant au quart nord-est de la Haute-Vienne, j’ai été amené à réaliser une intervention dans la nuit du 7 au 8 octobre qui condense l’ensemble des dysfonctionnements de notre système de santé.

Un patient de 62 ans a été retrouvé sans vie à son domicile, se situant à une heure de route de mon cabinet.

Il faisait depuis plusieurs mois des allers-retours aux urgences, dont le dernier datait d’une semaine.

Le courrier de sortie, que j’ai pu consulter, montrait que son état clinique comme biologique était très préoccupant et aurait nécessité une hospitalisation.

Malheureusement, n’ayant aucun lit disponible, mon confrère se voyait contraint de le renvoyer à domicile avec un rendez-vous rapproché.

On en est là tant que le patient tient debout et, devant l’absence de solution hospitalière, on “temporise”.

Premier dysfonctionnement structurel.

Le patient vit seul, en pleine campagne limousine, dans un désert médical : en quelques années, le nombre de médecins généralistes autour de cette commune est passé de 11 à 2.

Donc, personne pour assurer la surveillance du patient ou pour négocier une hospitalisation rapide.

Le patient reste donc sans surveillance, chez lui.

Deuxième dysfonctionnement structurel.

Ce patient démuni décède “brutalement”, le matin, pour n’être découvert que vers 16 heures, par sa famille venue de Paris exceptionnellement ce jour-là.

L’astreinte commençant à 20 heures, il faudra attendre que je puisse arriver à plus de 22 heures, mobilisant plusieurs heures deux équipes de gendarmerie qui se relaieront, la famille ne pouvant toucher au corps tant que la preuve du décès “naturel” n’a pas été apportée.

Ainsi, elle devra se contenter d’apercevoir le corps à moitié tombant de son lit pendant plus de six heures.

Une inhumaine et inutile souffrance supplémentaire.

Troisième dysfonctionnement structurel.

Cette histoire est comme une fenêtre ouverte sur notre futur.

Le nombre de généralistes va continuer à diminuer, amenant inexorablement la situation, déjà critique, à s’aggraver.

Même en pleine ville.

De plus, les pharmacies étant manifestement jugées trop nombreuses, les dispositions prises par notre gouvernement assurent la fermeture sournoise des officines : environ une pharmacie ferme tous les deux jours.

Il faut ajouter à cela la baisse constante des capacités hospitalières.

Ainsi, nous vivrons tous cette situation de plus en plus fréquemment, des personnes mourant seules, des familles abandonnées, faute de prise en charge.

Ils savent, et pourtant ils continuent

 

L’angoisse est terrible pour les citoyens de ces territoires, comme pour les soignants restants, saturés, qui voient les cabinets fermer les uns après les autres.

Ils nous demandent souvent :

“Mais comment va-t-on faire pour se soigner maintenant ?”

Nous ne savons pas, nous n’avons plus de solution à l’échelle locale.

La réponse ne peut être que collective, donc politique.

Car il ne s’agit pas d’un malentendu, cette situation est le fruit d’une stratégie délibérée, malgré les nombreuses alertes depuis plus de vingt ans.

Tout est écrit, tout est sur la table, ils savent.

Et pourtant, ils continuent.

Il est vrai qu’ils (elles) ne sont jamais concernés par les décisions qu’ils imposent pourtant à leurs concitoyens.

Imagine-t-on un ancien président sans médecin traitant, ou un ancien ministre de la Santé attendant sur un brancard quarante-huit heures aux urgences ?

Ou même un de leurs proches ?

Bien sûr que non, leur carnet d’adresses et leurs moyens financiers les prémunissent de ce genre de mésaventure, qui ne concerne que les “sans-dents”.

La vérité est crue : les plus pauvres, les plus âgés et a fortiori les plus pauvres âgés subiront violemment la destruction de notre système de santé, jusqu’à entraîner leur mort prématurée.

Il n’y a plus d’excuse pandémique, actuellement la pression liée au Sars-CoV-2 est inexistante sur le territoire métropolitain.

Lorsqu’on sait que la politique de fermeture de lits a continué en pleine pandémie historique, qu’il y a encore moins de soignants en poste comparé à 2020, on comprend que rien, plus rien, ne pourra les faire sortir de leur trajectoire mortifère.

Car, il faut le dire, cette politique est une politique de destruction des plus fragiles.

Est-ce cela, le but inavoué ?

Est-ce cela, l’objectif du macronisme, dans le droit-fil du sarkozysme, puis du hollandisme ?

Une sorte de malthusianisme social ?

La question mérite d’être posée,

tant les politiques suivies sur le plan économique et social sont d’une redoutable cohérence : l’épidémiologie a prouvé depuis longtemps que, plus les conditions socio-économiques se dégradent, en particulier les inégalités de revenus, plus la population est en mauvaise santé dans son ensemble, riches compris.

Donc, d’un côté, on détruit la santé de la population et, de l’autre, on détruit le système de santé (médical et médico-social à l’agonie), qui pouvait lui venir en aide.

 

Une véritable stratégie de l’angoisse

De plus, le gouvernement actuel semble prendre plaisir à maintenir dans une angoisse existentielle les plus démunis (retraités, chômeurs) avec des tracasseries administratives supplémentaires, agrémentées de baisses de revenus brutales.

Pour couronner le tout, la population intègre petit à petit qu’en cas de problème de santé, elle aura le plus grand mal à se faire soigner : il s’agit d’une véritable stratégie de l’angoisse.

Comment nomme-t-on une politique suivie avec un tel acharnement ?

Et ceux qui la défendent ?

Des criminels ?

Des incapables ?

Nous, soignants, ferons notre part dans le chaos qui vient.

Mais il est urgent de sortir la santé de considérations budgétaires techniques.

Il n’y a rien de plus politique que la santé, il faut la connecter avec les grandes questions socio-économiques contemporaines, notamment avec le carcan des traités européens.

La période électorale qui s’ouvre pourrait être propice à une telle prise de conscience, notamment après la crise du Sars-CoV-2 et la mise en lumière de notre dénuement. 

Sinon, nous n’aurons plus qu’à contempler les sourires satisfaits de ceux qui poursuivront, bien à l’abri, leurs destructions cinq années supplémentaires.

(Les intertitres sont de la rédaction).

 

lundi 18 octobre 2021

mercredi 13 octobre 2021

Tentative de mettre a l'abri les barrages du capitalisme, une occasion ratée au sénat

 

Découvrez d’un bloc ce qui anime l’équipe SUD Hydro le plus clair de son temps depuis début septembre : la saga en 5 épisodes et plus, si affinité, d’une loi construite pour sauver les barrages et les placer dans le domaine 100% public, déposée par les écologistes du Sénat.
 
Premier épisode, le dépôt de la PPL (proposition de projet de loi) par les écologistes
 
 
Le premier septembre dernier, dans l’indifférence générale, le groupe écologiste, emmené par Guillaume Gontard (présent sur toutes nos manifestations barrages, jusqu’à la dernière, le 8 mai dernier, sur le barrage de St Egrève), déposait le projet de loi visant à maintenir les barrages hydroélectriques dans le domaine public. Un projet de loi que SUD attendait depuis 10 ans :
Pour SUD, c’était clair, maintenant que quelqu’un avait dégainé la seule solution euro-compatible pour les sauver, un raz-de-marée conforme à l’unanimité de la classe politique enfin obtenue sur le sujet (même la Macronie le proposait dans Hercule avec EDF Azur) sur le sujet allait enfin débarrasser pour de bon les barrages de cette épée de Damoclès qui fragilise l’entretien des barrages que les opérateurs risquent de perdre, et retarde les investissements nécessaires à la réussite de la transition écologique (STEP, en particulier, sur la Dordogne, avec Rédénat, sur la Truyère, avec Montézic, et en Savoie également).
 
Mais le monde politique est toujours plein de surprise. Alors, période défavorable aidant, car trop proche des présidentielles pour assister à l’union des forces politiques de droite comme de gauche, allait-on assister, médusé, à un rendez-vous manqué avec l’histoire ?
 
Deuxième épisode, l’audition des syndicats (qui donne un avis, souvent décisif…)
 
Le jeudi 23 septembre à 11h15, Patrick Chauvet, sénateur Républicain, rapporteur de la Commission des Affaires Économiques pour l’examen de la PPL déposée le 1er septembre par le groupe Écologiste du Sénat, auditionnait l’intersyndicale d’EDF. Par chance, SUD était conviée ;-)
 
À notre grande surprise, l’ensemble de l’intersyndicale s’est opposée frontalement à ce projet de loi, sans proposition aucune pour l’améliorer. Non. Rejet en bloc. SUD, isolé, dubitatif, et hagard, y lisait son propos liminaire :
 
« SUD se félicite de l’apparition, enfin, de ce projet de loi qui confirme l’essentiel de notre travail sur le sujet.
 
D’abord, les trois piliers pour bien comprendre pourquoi la mise en concurrence des barrages est absurde, et pourquoi ils sont, à plus d’un titre, un bien commun stratégique d’intérêt général (robinets de la France, poumons du système électrique, et objets industriels très dangereux) apparaissent clairement dans ce projet de loi.
 
Ensuite, l’urgence est réelle : depuis 10 ans, la société anonyme EDF gère un parc de barrages dont une bonne partie peut lui être retirée du jour au lendemain pour la concurrence (si la France applique la loi d’aujourd’hui, notamment la loi Sapin 1 de 1993, confortée par le rapport Leteurtrois de 2006, facilitée par le changement de statut d’EDF en Société Anonyme en 2004, comme par la modification de la loi eau de 2006). Cette épée de Damoclès amène nos dirigeants à entretenir les ouvrages menacés avec des bouts de ficelle.
 
EDF a déjà, du milieu des années 1990 au milieu des années 2000, cessé l’entretien des barrages pour afficher des comptes à même de favoriser le succès de sa privatisation partielle. Et au bout d’une décennie, les accidents se sont multipliés, jusqu’à la rupture, une nuit de janvier 2006, d’une vanne du barrage de Tuilières sur la Dordogne, créant un véritable tsunami sur la rivière. Si cet accident avait eu lieu une journée d’été, tout le monde s’en souviendrait comme la plus grosse catastrophe industrielle du pays…
 
La nouvelle incertitude, qui met le moral des salariés de l’hydraulique en berne date de 2010 avec la première liste Borloo des barrages à mettre en concurrence. Une illustration de ce moral en berne est que les salarié.e.s de l’hydraulique sont lanterne rouge du sondage interne MyEDF mesurant le moral des troupes.
 
Si SUD se réjouit qu’aucun autre barrage que celui sur la Séveraisse, un petit affluent du Drac, SUD est profondément inquiet de la durée de cette épée de Damoclès et de ses conséquences sur la politique de maintenance des ouvrages concernés à EDF.
 
Hercule est la preuve que le combat d’idées est gagné : plus aucune force politique pour oser affirmer que la mise en concurrence des concessions hydroélectriques est une bonne idée. Mais l’abandon temporaire d’Hercule maintient le parc des barrages français dans une incertitude que ce projet de loi achève enfin, pour le bien et la sécurité de toute la population française.
 
SUD y est favorable, naturellement, en attendant que le cheminement amène l’ensemble des forces politiques à s’interroger sur l’ensemble du système électrique, dont l’ouverture au marché n’a tenu aucune promesse, et même entraîné, à l’inverse, l’explosion du montant de la facture des usagers en échange de rien : une activité de fourniture inutile, fort chère, et nuisible.
 
Enfin, le développement des énergies renouvelables en France (hors hydraulique déjà quasiment en vitesse de croisière) a été largement subventionné. Mais EDF a choisi (ou pas) de ne pas en être (en 2019, selon le bilan électrique de RTE et les facts and figures d’EDF, EDF ne produit que 2,2% du photovoltaïque national, et 9,5% de l’éolien national), alors que la manne des subventions représente sur 20 ans deux fois les bénéfices cumulés d’EDF ! Et EDF qui invoque des difficultés financières ?! Après avoir, sans raison, raté ce train...
 
Il est démontré que la transition énergétique confiée au privé coûtera beaucoup plus cher que si elle était confiée au public. En avons-nous les moyens ? Le GIEC nous alerte chaque fois un peu plus fort sur l’urgence climatique. Avons-nous vraiment le temps d’attendre ?
 
SUD soutient sans hésitation ce projet de loi.
 
SUD espère que l’ensemble des forces politiques rejoindra ce projet de loi qui n’est qu’une vraie preuve de bon sens, de pragmatisme, et qui prend en compte l’urgence écologique du moment ».
 
Retrouvez l’intégralité de cette audition sur la chaîne YouTube Barrages grâce à la célérité de Seb ici :


 
Si vous préférez la lire, SUD l’a retranscrite pour vous là. Audition intersyndicale transcrite en intégralité :
 
Le rapporteur nous avait également transmis un questionnaire. Retrouvez ci-dessous les réponses de SUD au questionnaire du rapporteur :
Abasourdi par la teneur de cette audition, SUD a décidé de prendre son bâton de pèlerin, et a eu l’opportunité de rencontrer les groupes Communistes puis Socialistes le 6 octobre, et le groupe Républicain le 11 octobre. En parallèle, SUD imagine bien que les trois opérateurs auditionnés également ont sans doute davantage défendu leurs intérêts industriels que l’intérêt général. Mais peut-on vraiment le leur reprocher ?
 
roisième épisode, le passage en Commission (qui donne un avis, souvent décisif…)
 
Deuxième coup de massue sur nos têtes incrédules : la Commission rend un avis négatif à l’unanimité des groupes politiques (à l’exception des écologistes, bien sûr), basé sur :
  • Le rapport du rapporteur, sur lequel il y aurait tant à redire :
  • Pour celles et ceux qui préfèrent sa version courte, la voici :
  • Plus intéressant, le CR des débats (qui, étonnamment, n’ont pas été filmés, damned…) :
 
Parmi les erreurs les plus flagrantes commises par le rapporteur :
  • l’affirmation que « Adopter le dispositif proposé, unilatéral et parcellaire car non négocié en amont, n’éteindrait donc en rien le contentieux en cours ». SUD se permet de transmettre ici ses comptes-rendus de deux rencontres avec la Commission Européenne. La première, le 6 novembre 2019, grâce à Yannick Jadot, avec la DG GROW de Marzena Rogalska, et la seconde, le 23 avril 2021 autour d’eurodéputés LFI et EELV rassemblés autour de Michèle Rivasi, avec la DG COMP (Anna Colucci) et la DG Energy (Catharina Sikow-Magny) :
Pour faire court, SUD se contentera de rapporter les propos de la plus puissante de ces trois DG, la DG concurrence de Margrethe Vestager, en la parole d’Anna Colucci :
  • 1/ Peut-on sortir l’ensemble du système électrique de la concurrence ? Et sous quelles conditions eurocompatibles ?
“Non, on ne peut pas !” (Anna Colucci – le 13 avril 2021)
  • 2/ Peut-on éviter la mise en concurrence des barrages hydroélectriques ? Et sous quelle conditions eurocompatibles ?
“Soit l’État français met en concurrence ses barrages, soit il les en préserve en créant une régie ou une quasi-régie, comme la France l’envisage actuellement, mais ce sera plus compliqué, car le contrôle par l’État sera moins prégnant, ce qui imposera énormément de garde-fous” (Anna Colucci – le 13 avril 2021)
  • Dans son rapport, le rapporteur semble regretter que « l’article supprime le dispositif des sociétés d’économie mixte hydroélectriques (SEMH) ». Des dires de Marie-Noëlle Battistel, ces SEMH ont été conçues par elle pour Ségolène Royale dans une époque bien différente, dans laquelle il s’agissait de limiter la casse. Le problème principal des SEMH est double : 1/ un management évident par le privé, et 2/ SUD l’a démontré dans son rapport barrage : plusieurs opérateurs, même bienveillants, sur les barrages d’un pays, ça désoptimise le placement de l’eau, certes gratuite, mais en quantité limitée et finie, ce qui rend son optimisation délicate, et affaiblie dès qu’on sort d’un monopole public.
  • Troisième et dernier point que SUD critiquera sans hésitation, l’affirmation que les conséquences financières du dispositif de « quasi-régie » sont omises. Pour le Gouvernement, le coût de sa mise en œuvre serait « vraisemblablement de plusieurs milliards d’euros ». De fait, bien des concessions de la SHEM sont déjà en délais glissants (date de fin de concession dépassée), et pour la CNR, par chance, la prolongation de ses concessions n’est pas encore actée, et les concessions du Rhône finissent encore en 2023 ! Les coûts de rachat des années perdues de concession seraient donc exceptionnellement faibles, si on souhaitait tout rassembler CNR, SHEM et EDF Hydro dans la même structure. On pourrait également avantageusement rappeler à la CNR qu’en 2001, quand les concessions d’EDF, déjà engagées jusqu’en 2023, le chèque remis à EDF pour 22 années d’exploitation perdue fut de 0 euros. Un principe qui devrait s’appliquer dans les deux sens, non ? Pour finir, si SUD est bien renseigné, dans l’esprit des législateurs écologistes, il s’agit de transférer dans cette structure uniquement les concessions échues, au fur et à mesure. Le coût imaginé dans leur astucieuse idée serait donc nul, non ?
 
Par un malheureux hasard du calendrier, SUD n’a pu rencontrer les groupes Communistes, Socialistes et Républicains que trop tard. Après l’avis négatif unanime en Commission. Mais SUD ne s’avouant jamais vaincu…
 
Salut à tou.te.s,
 
Découvrez d’un bloc ce qui anime l’équipe SUD Hydro le plus clair de son temps depuis début septembre : la saga en 5 épisodes et plus, si affinité, d’une loi construite pour sauver les barrages et les placer dans le domaine 100% public, déposée par les écologistes du Sénat.
 
Quatrième épisode, le cri d’alarme de SUD face au rejet programmé de la proposition de projet de loi des écologistes
 
Ne sachant plus que faire, face à des délais aussi courts, SUD décide de fournir au Sénat toute la matière à même de les faire réfléchir à leur vote du 14, et le cas échéant, à poursuivre l’aventure unis et soudés, pour aboutir dès que possible à la loi qui mettra enfin un terme à cette épée de Damoclès qui menace les barrages et compromet la transition écologique depuis plus de 10 ans !
 
Le tract souvenir de SUD, qui, on l’espère, ne sera qu’un point d’étape vers la victoire prochaine :
 
En exclusivité pour vous, en attendant leurs discours dans l’hémicycle de demain, la lettre de SUD aux sénatrices et aux sénateurs :
 
Mesdames les Sénatrices,
Messieurs les Sénateurs,
 
Après des années d’investissement intense, nous avons obtenu un consensus politique et syndical très large pour sortir les barrages de la menace de mise en concurrence, y compris au sein du gouvernement. Celui-ci l’a affirmé comme une ligne rouge du projet Hercule. Pour exemple, Barbara Pompili, lors de son audition à l’Assemblée Nationale du 4 février 2021, déclarait : « si on n’aboutit pas sur Hercule, il va falloir trouver un plan B ».[[1] « Le gouvernement explore, parmi d’autres scénarios, une voie, permise par le droit des concessions, consistant à pouvoir renouveler sans mise en concurrence les concessions à une structure dédiée détenue par l’Etat. Ce qui nous permettrait de mettre fin au contentieux européen, de relancer l’investissement, et de conforter les salariés. Ce serait un moyen de sortir de cette incertitude pesante qui n’a que trop duré».
1]
SUD a été moteur dans ce combat (cf. notre site).
 
Notre analyse converge avec ce qui a été dit et répété par les représentants de la Commission Européenne, lors de nos rencontres avec eux, en 2019 et 2021 :  la seule solution compatible avec les textes européens pour écarter rapidement la menace de la mise en concurrence des barrages est la régie ou la quasi-régie, c’est-à-dire le fait de confier l‘exploitation de ces barrages soit directement aux services de l’Etat (régie), soit à une entité 100% publique, EPIC par exemple (quasi-régie). C’est d’ailleurs la solution qu’avait retenue le gouvernement dans Hercule, avec la création de la filiale publique Azur.
 
Le groupe sénatorial EELV a présenté un projet de loi proposant la création d’une quasi-régie hydroélectrique. Mais à notre grand étonnement, malgré le consensus syndical et politique, cette opportunité de mettre enfin les barrages à l’abri de la concurrence a été rejetée en audition le 23 septembre par toutes les organisations syndicales sauf SUD et le 6 octobre en Commission des Affaires Economiques par tous les groupes politiques au Sénat sauf le groupe écologiste. Depuis, lors de nos rencontres avec différents groupes politiques du Sénat (PCF, PS, LR), il est apparu clairement que le positionnement des syndicats avait énormément pesé dans leur décision.
 
Les arguments avancés par les organisations syndicales et les groupes sénatoriaux pour justifier leur refus nous laissent perplexes : ils reprochent principalement au projet de loi de ne pas aller assez loin et de ne pas proposer un retour à une entreprise publique intégrée (et également d’autres critiques que nous détaillons ici). Nous sommes bien sûr d’accord avec la nécessité de sortir du marché de l’énergie et de revenir à un système 100% public : c’est d’ailleurs le sens de la tribune collective que nous avons publié dans le Monde du 31 mai dernier, signé très largement par la classe politique à gauche, par une grande association de consommateurs, par des ONG, des économistes de renom[[2] Dont Thomas Piketty, des personnalités du monde de l’énergie (et à laquelle l’intersyndicale avait refusé de s’associer, sans explication)2]. C’est aussi le travail quotidien que nous menons, avec un rapport, de très nombreux argumentaires, des interventions dans les médias, auprès des élus, des associations, des citoyens (cf. notre site et nos derniers argumentaires sur les hausses de prix). Mais dans l’immédiat, nous ne sommes pas face à un choix entre deux propositions de loi, l’une pour la création d’une structure publique pour gérer les barrage et l’autre pour un retour à un système 100% public ». La sortie du marché n’est pas une option acceptable pour l’instant par la majorité politique, et encore moins par la Commission Européenne. Nous ne pouvons que le regretter, et continuer notre travail d’analyse et de mobilisation pour faire changer les choses.
D’ailleurs, à ce jour, aucune contre-proposition n’est sur la table, et comme le confirment nos échanges avec les groupes politiques, rien ne semble prévu dans les mois qui viennent. Or la situation d’instabilité juridique qui perdure sur les barrages entrave les investissements, tant de développement que de maintenance. Cela devrait tous nous inquiéter tant pour la réussite de la transition énergétique que pour la sûreté du parc. Il y a urgence, surtout pour l’hydroélectricité ! De plus, la période est particulièrement propice à un regroupement des trois opérateurs historiques :
  • La prolongation des concessions de la CNR n’est pas encore actée, et les concessions CNR (23% du productible) s’arrêtent toujours en 2023, garantissant un coût très réduit de rachat du manque à produire ;
  • L’essentiel des concessions de la SHEM (3% du productible)  sont échues ou sur le point de l’être, donc disponibles pour l’Etat.
  • EDF hydro (72% du productible) appartient à près de 85% à l’Etat.
 
Les organisations syndicales et la classe politique ont donc lâché la proie pour l’ombre. Cela est d’autant plus incompréhensible qu’une victoire sur l’hydroélectricité aurait été un point d’appui pour une sortie définitive du marché, et non une entrave.
 
Nous avons fait tout notre possible pour faire revenir syndicats et politiques sur leur décision, sans succès et sans explication. Demain, dans l’hémicycle, la PPL du groupe écologiste qui propose de mettre à l’abri définitivement nos barrages sera massivement rejetée. Si c’est le cas, nous ne pourrons que regretter amèrement cette occasion manquée et nous interroger sur les raisons véritables du choix des organisations syndicales représentatives : défendent-elles le service public, ses salariés et ses usagers ? Ou le périmètre d’EDF SA, de la CNR et de la SHEM  ?
 
SUD appelle l’ensemble des forces politiques convaincues par la nécessité de débarrasser les barrages de cette épée de Damoclès à travailler ardemment et urgemment autour de cette PPL pour voter enfin, dans les deux chambres, la loi dont l’hydroélectricité française a besoin. SUD appelle les syndicats représentatifs à mesurer leur responsabilité dans les positions politiques actuelles, et les invite à expliquer leur position, donner accès à leur plan B, ou rejoindre la table des discussions.
 
SUD demande la tenue d’une réunion rapide de l’ensemble des groupes politiques du Sénat (et pourquoi pas de l’Assemblée) et des syndicats d’EDF pour transformer ce rendez-vous raté en un succès collectif. SUD ne comprendrait pas qu’on prenne collectivement le risque de laisser EDF Hydro dans cette incertitude, de laisser EDF, la CNR et la SHEM continuer de désoptimiser le système par leurs affrontements concurrentiels répétés, de laisser EDF mal entretenir ses barrages en fin de concession et de ne pas investir dans les outils de la transition écologique. La responsabilité de tous les opposants à cette privatisation larvée est engagée !

DTG-SUD-ENERGIE

Pièces jointes00:23 (il y a 7 heures)


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