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vendredi 18 mars 2022

Solaire l'enquête de Reporterre (journal indispensable)

  L’énergie solaire est une piste essentielle pour se passer des énergies fossiles. Si son développement a tardé en France, les projets aujourd’hui se multiplient. Avec un enjeu de taille : manger des terres agricoles ou couvrir des zones déjà bétonnées. Reporterre a mené une enquête en quatre parties.

mardi 18 janvier 2022

La pousse de l'herbe favorisée par les panneaux agrivoltaïques

 

La pousse de l'herbe favorisée par les panneaux agrivoltaïques


Source:

https://www.actu-environnement.com/blogs/

Elise Camplo, responsable du pôle environnement au cabinet de recrutement Rethic, mentionne les résultats préliminaires d’une étude de l’Inrae concernant les répercussions des infrastructures d’énergies renouvelables sur la croissance des cultures.

Publié le 17/01/2022

Même s'il semble essentiel dans le monde d'aujourd'hui de produire toujours plus d'énergie et idéalement de l'énergie verte, il est essentiel de toujours bien évaluer l'impact environnemental de nos installations et innovations.

Ainsi, l’Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) a mené une étude[1] pour évaluer l'impact des panneaux agrivoltaïques sur la pousse de l'herbe[2], en association avec deux producteurs d’énergies, Photosol[3] et Jp Énergie Environnement[4].

Le constat est bien agréable et incite donc à poursuivre les projets dans ce secteur[5].

Deux sites ont été sélectionnés : l'un dans l’Allier, à 300 mètres d’altitude, et le second dans le Cantal à 900 mètres d’altitude[6].

Grâce en effet à un maintien de l'humidité et des températures de 4 à 6° inférieures, la croissance de l'herbe a été de 125 à 200 % supérieure lors de cette étude menée sur l'été 2020, avec de surcroit un indice de végétation également supérieur, selon Catherine Picon-Cochard, directrice de l’unité de recherche sur l’écosystème prairial à l’Inrae. 

 

 

_________________________________________________

[1] NDLR : Inrae, Vers des systèmes agrivoltaïques conciliant production agricole et production d’électricité, projet Sun’Agri : accès à l’article. Vidéo explicative du projet Sun’Agri, par JP Énergie Environnement : accès à la vidéo. Projet Sun’Agri : accès au site.

[2] NDLR, Article de Bernard Deboyser, Prairies agrivoltaïques : quel est l’impact des panneaux sur la croissance de l’herbe ?, sur le site Révolution Énergétique : accès à l’article.

[3] NDLR : Photosol, accès au site.

[4] NDLR : JP Énergie Environnement, accès au site.

[5] NDLR : Article Félix Gouty, Agrivoltaïsme : les panneaux solaires faciliteraient la pousse de l'herbe, sur le site Actu-environnement : accès à l’article.

[6] NDLR : Article de Gwénaëlle Deboutte, Premiers résultats de l’étude menée par l’Inrae, Jpee et Photosol sur l’impact de l’agricoltaïsme sur l’herbe, accès à l’article.

dimanche 9 janvier 2022

Des centrales au sol photovoltaïques à la place de nos forêts ?.

 

Des centrales au sol photovoltaïques à la place de nos forêts ?.
Est-on obligé d’être imbécile et destructeurs à chaque fois !

Un choix contestable, des alternatives possibles et pertinentes.

 


La France a un grand retard dans le développement des énergies renouvelables (ENR) et les économies d’énergies. Le manque de volonté public, le fameux laisser faire libéral n’explique pas entièrement ce choix. D’autres pays libéraux se sont lancés dans leur développement. Ne pas faire baisser la consommation permet de ne pas chagriner les multinationales de l’énergie. Ne pas développer les ENR rend le choix du tout nucléaire pertinent. Mais le parc nucléaire vieilli et son renouvèlement est compliqué cher et lent. Si EDF était une compagnie de taxi, elle serait à la tête d’une flotte de R18 et de R16, bien amortie mais dont les disponibilités seraient bien problématiques?  Surtout que face aux vieillissements de son parc cette compagnie de taxi a décidé de rogner sur ses frais de maintenance qui explose et de mal payer ses garagistes. Moralité elle trafiquote les contrôles techniques. La compagnie de taxi est sauvée financièrement par son renflouement public régulier. Son image est sauvegardée par une agence de com brillante et convaincante. Si le nucléaire était une compagnie de taxi, il empêcherait toutes compagnie de bus de se développer pour rendre les R18 indispensables. Mais si l’illusion fait gagner du temps, le réel finit toujours par s’inviter à la table. Nous risquons comme jamais de se retrouver dans le noir ou pire un accident sévère (« c’est sûr, reste à savoir quand ? » disait un responsable de l’énergie en France.

Les multinationales de l’énergie ont toutes décider d’investir dans les énergies renouvelables même EDF qui le fait partout sauf en France ce qui ne manque pas de piquant. En France le lobby proNuke veut nous faire croire et y arrive que l’alternative soit entre du nucléaire avec un peu de déchets et zéro mort même dans les accidents, soit la destruction de l’environnement et des paysages par les énergies renouvelables. Peut-on échapper a ce débat binaire biaisé ? Le développement des énergies renouvelables est fort critiquable : surtout les biocarburants, le bois énergie, les forets coupées par les champs PV, le taux de profit des multinationales, les délocalisations, etc…) Mais peut-on critiquer les modalités, Doit-on rien critiquer de peur de faire le jeu des anti-ENR et pronuke ? Doit-on jeter le bébé avec l’eau du bain ? Ici, nous proposons de critiquer et proposer, de faire débat et d’avancer des arguments au lieu du combat rhétorique pure dont les pronukes et autres idéologues nous enferment.: Quand au partisan du retour à une société énergétique de cueilleurs chasseurs, cela suppose une réduction de 99 % de la population. La taille de notre population passe par une production industrielle d’énergie, qui peut surement être diviser par deux ou trois ou quatre, mais , énormément diviser par deux ou trois, cela donne encore énormément (voir ici article a ce sujet) .

Pour elles, la recherche du profit passe par un cout le plus faible de production. Dans le photovoltaïque, les centrales aux sols sont les moins chères. Moins chers que couvrir les toits. Elles nécessitent plus de matériels et d’énergie mais sont moins onéreuse en main d’œuvre. Dans un pays qui fait supporter les prélèvements sociaux indispensables à la société sur le travail et non le profits ou l’énergie ou la consommation de ressources, le choix est évident : les centrales au sols photovoltaïque permettent d’avoir des couts de production les moins chers, moins chers que le nucléaire. Mais ces centrales nécessitent un bon ensoleillement et un foncier pas cher. Les forets du sud du département du 05 ont les records de productions solaires et le foncier est plus que bon marché. La foret de reconquête sur des terres pauvre dans des régions désertiques valent peau de balle économiquement. En biodiversité ce n’est pas pareil, elles sont infiniment plus riches que des terres agricoles de la Beauce. Dans ces conditions, les projets de centrales photovoltaïque au sol se multiplient dans le 04 et 05. Plus de 1500 hectares de forêts sont voués à la tronçonneuse, l’artificialisation, le gravier. Face a ces projets, des habitants sont mobilisés contre et hurlent légitiment à l’hérésie écologique. Pour l’écologie nous devrions artificialiser des hectares de milieux naturels et chasser une biodiversité déjà bien mal en points dans tout notre pays et détruire les rares endroits où elle est tranquille. Les partisans de ces centrales et leurs promoteurs, les accusent d’être des antitout ce qui est court comme argument. A eux, nous ne répondons rien. D’autres, certains reconnaissent que c’est dommageable mais que nous devons accepter cette destruction car il n’y aurait pas d’alternative. A ceux-là, nous voulons répondre qu’ils se trompent. Nous reconnaissons la nécessité de produire de l’énergie renouvelables en même temps que de réduire nos consommations mais il existe dans ce débat des éléments absents.

Leurs arguments sont que la maison individuelle artificialise bien plus d’hectare que le photovoltaïque. Nous leur disons que vous avez raison sur ce point. Le pavillon artificialise a mort et responsable de la majorité des hectares artificialisés. Mais rajouter une destruction a une autre en prenant comme argument qu’elle est moins importante n’est pas recevable comme argument. Surtout que nous avons des alternatives, utiliser les espaces déjà détruits : les toits de ces maisons et les zones ou la biodiversité ne peut qu’augmenter vu ce qui reste. Simple, non car il faut renoncer à un peu de profits ce qui toujours inacceptable pour les multinationales et faut surtout se mettre d’accord sur ce qu’est un espace détruit.  

Il existe des espaces détruits pour la biodiversité cela s’appelle les biocarburants.

Les surfaces bâti comme les surface agricoles voit ses oiseaux disparaitre, seul la foret tient le choc !

 

D’abord un peu d’historique sur les biocarburants, pour comprendre et ne pas toujours recommencer les mêmes erreurs.

Fin des années 90, l’idée de produire des biocarburants séduits une partie du mouvement écologique et cette idée est promu dans l’opinion par de nombreuses personnalité. Face à la surproduction agricole de l’époque, cela parait un bon moyen de réduire les rejets de CO2. La grosse agriculture industrielle, la FNSEA et son président chérie Chirac s’empare de cette idée et dans les années 2000, elle monte un formidable bisness : faire de l’essence avec du blé ou du colza. Cela fait la fortune du président de la FNSEA. Le hic est que le bilan pour l’environnement est désastreux comme l’est le bilan de la grosse céréaliculture industrielle : destructions des sols qui partent dans les rivières, pollution de l’eau potable qui coute cher a dépollué mais fait aussi un gros business, destruction e la biodiversité. Et tout cela coute très cher, prends énormément de place, un million d’hectare en France, des millions aux USA et au Brésil, en Indonésie. Le pire est que les biocarburants ne réduisent de pas beaucoup les gaz à effets de serre, il faut pour les fabriquer énormément de CO2. Vu la déforestation engendrée par l’huile de palme, on s’aperçoit que le remède est pire que le mal, les biocarburants ont aggravé le réchauffement climatique ! Fin des années 2000, pour le climat, mais nous n’arrêtons pas une industrie florissante comme cela. Avec la crise de 2008, les prix des matières premières agricoles explosent, les émeutes de la faim éclatent, les céréales sont au plus haut. Nous découvrons un bout de la réalité physique, la photosynthèse agricole n peut nous nourrir mais pas remplacer les énergies fossiles, pour cela il faudrait une planète 10 à 20 fois plus grande. Mais les lobbys ne meurent pas juste pour avoir eu tort sur la réalité, surtout dans l’énergie ou l’agriculture. L’Europe demande de réduire la voilure mais la France décide d’un statu quo, une grande surface sera consacrée aux biocarburants inutiles, polluants et gaver de subvention. En même temps, dans les années 2000, le terrain agricole vaut peau de balle, l’agriculture paye mal. Ça tombe bien car nous bétonnons à toute berzingue, les camions toupies prolifèrent. Le nombre de boites à chaussures type supermarchés explose, la France se couvre de pavillons, nous artificialisons 100 000 hectares par an ce sont les années rond-point. On va à fond mais on tourne en rond. Le développement de France périurbaine, multiplie les rocades, agrandie les routes, la surface agricole recule. Apparait alors des luttes contre les plus inutiles artificialisation la Zone a Défendre et le combat de l’opinion est gagné : il faut arrêter de prendre de la surface agricole est un opinion répandue (excepté pour mon pavillon, mais c’est pas grand-chose !).

Le prix du photovoltaïque décroit fortement de 2010 à 2020, diviser par presque dix. Il devient rentable faire des champs photovoltaïques, équiper les toits moins. La décision prise fait consensus : il ne faut pas toucher les terres agricoles pour ne pas renchérir les prix agricoles. Les biocarburants passent au travers car ils étaient la avant la prise de conscience et leur lobby sont puissants, la FNSEA, un état dans l’état.

Il aurait été plus juste de décider de ne pas artificialiser de tout nouvelle surface et de ne pas raser des forêts.


 

Mais nous pouvons nous poser une question fondamentale : « Qu’est-ce qu’une surface artificialisée ? Sa définition est floue et contestable.  Pas une abeille ne vit, pas un oiseau ne survit dans une culture chimique de biocarburants. Alors que les abeilles s’épanouissent dans un champs photovoltaïque planté d’herbes mellifères; La pousse d’herbe est favorable au stockage de CO2, l’herbes pousse bien sous les panneaux, c’est même un plus pface au réchauffement ! Le sol se régénère, les collamboles et les vers de terre reviennent. Un champ de colza jaune industriel fait de belles photos bucoliques mais la réalité de sa biodiversité est un désastre. Nous devons considérer ces champs comme de la surface artificialisée, si nous définissons une surface artificialisée comme une surface dont la biodiversité est détruite. Beaucoup de personnes penses et définissent une surface imperméabilisée*. Un champ agro-chimique entre dans ce cas : un sol mort ne fait plus éponge, il ne retient plus l’eau et amplifie les inondations.

Comme souvent nous jugeons selon les apparences et pas selon la réalité du terrain : ici le terrain est artificialisé, morte et pollué, construire dessus des centrales photovoltaïques serait profitable a tout points : reconstitution de la biodiversité, rétention de l’eau, régénération des sols. La photo bucolique y perdrait beaucoup de son charme, j’avoue par ces temps où on réfléchit visuellement en 14 centièmes de secondes avant un clic c’est un gros handicap. Mais si nous obligions les promoteurs de ces parcs de construire des haies a respecter des critères sévères sur la biodiversité, l’impacts serait fort pour la biodiversité. 50 de remembrement ont tout détruit ce bocage si utile, le refaire vivre serait utile, nous pourrions même obliger les promoteurs à travailler l’aspect esthétique, sommes-nous condamné a construire toujours moches nos zones artificialisée ?

Un dernier détail qui est argument poids lourd, en remplaçant la production de biocarburants chimique par du photovoltaïques, nous produiront à l’hectare entre 20 et 80 fois plus d’énergie. Le rendement de la photosynthèse est faible de l’ordre de 1 % avec beaucoup de perte de conversion (50 à 70 %). Le rendement du PV est de 20 % et les pertes sont faibles (10 à20 %).

La nouvelle génération de panneaux bifaciale qui permettent de produire avec des panneaux à la verticale laissent la place a la culture. Leur développement est une  vrai révolution sur l’occupation de l’espace.

Bien sur l’image bucolique en prends un coup, les panneaux se voit alors que la destruction des insectes du sols est invisibles; Mais l’essentiel est invisible, nous ne devons pas nous laisser abuser par nos biais cognitifs. Oui l’aspect des campagnes sera impacté mais devons-nous rester à la surface des choses ?

Raser des forêts de montagnes juste parce qu’elles sont ensoleillées et pas chères est intolérables. La biodiversité s’écroule de partout, laissez les tranquilles. C’est en plus absurde car on éloigne la production de la consommation, mais surtout une alternative est possible, intelligente : couvrir les toits ( ce qui ne suffira pas mais a faire en priorité) et remplacer les surfaces de biocarburants par des champs photovoltaïque à haute exigence de biodiversité : production d’herbes sous les panneaux, peu de béton, apicultures, régénération des sols, haies bocagères. L’inconvénient est que le foncier agricole est plus onéreux que la foret, situé au nord de la France et que mettre du gravier par terre évite l’entretien. Il y a un cout financier immédiat a pas tout détruire. Il a un gros cout a long terme a tout détruire.

Nous réclamons l’arrêt de ces projets et proposons des alternatives intelligentes pour produire de l’énergie sans faire n’importe quoi. Nous ne pouvons nous permettre de laisser l’hubris de nos multinationales détruire nos paysages préservés, allez plutôt réparer ce que vous avez déjà détruits. 

La montagne est belle et elle est rebelle à vos projets coloniaux imbéciles….

lundi 13 décembre 2021

Photovoltaïque et artificialisation des sols dans le Buech : Invitation à nous rejoindre

 Du photovoltaïque, oui, mais pas sur des terres agricoles, naturelles ou forestières !
Dans  le  Buech  comme  ailleurs,  détruire  la  biodiversité  et  des  espaces  naturellement
fixateurs de carbone, pour faire de l’électricité « décarbonée » est un non-sens !
 



Les signataires de ce document, habitants du Buech, vous invitent à les rejoindre pour défendre nos communs, ces terres considérées à tort comme « pauvres et improductives » alors qu’elles sont une source de biodiversité, ces terres vivantes que certains voudraient convertir en support inerte pour la production d’électricité photovoltaïque.  
Nos  cibles  ne  sont  pas  les  élus,  municipalités,  collectivités   et  administrations  locales,
agriculteurs, etc. qui se sont laissé tenter par le revenu issu de la location de leurs terres pour des installations photovoltaïques à grande échelle. Nous souhaitons au contraire participer à la fédération de tous ces acteurs, qui partagent le même pays, les mêmes paysages et les mêmes sols, pour bâtir une force de résistance locale à ces opérations.
D’autres solutions existent, pour le climat, pour la biodiversité et pour les habitants de notre
région. Explications :
     
Les constats
  Oui, le dérèglement climatique (dont les premières manifestations sont flagrantes) est
un problème majeur et la France est en retard sur ses engagements.
  Oui la chute de la biodiversité s'accélère et est un problème tout aussi majeur.
  Oui, il est donc impératif de cesser l'artificialisation de nos sols.
  Oui, la politique de nos gouvernants nous mène droit dans le mur.
  Oui,  il  est  impératif  de  réduire  rapidement  l’impact  de  l’homme  sur  la  planète  en
engageant une large réflexion sur nos besoins essentiels compatibles avec ses limites.
  Oui  le  photovoltaïque  est  l’un  des  moyens  de  produire  une  énergie  décarbonée  (ou presque) et avec un moindre impact sur l’environnement. 

  Oui c’est un moyen de réduire progressivement la part du nucléaire, ruineux (Cf l'EPR) et dangereux.
  Oui, la fourniture clefs en main de centrales à énergie renouvelable par des entreprises privées est devenue un business florissant et bien au point auprès des particuliers et des collectivités, en minimisant souvent les impacts négatifs.
 
Nous refusons cependant de voir massivement artificialiser les sols, ici et ailleurs, au nom de cette lutte climatique. En effet :   

Les sols sont un bien commun très précieux (source de l'essentiel de notre alimentation et énorme puits de carbone notamment) et une ressource non-renouvelable à l'échelle humaine (il faut un siècle pour constituer naturellement 1 cm de sol).
  Ce n’est pas nécessaire car il existe au niveau national suffisamment d’espace sur les toitures, les zones de friche et les parkings  pour installer la puissance photovoltaïque suffisante (1). Localement cela reste à étudier en détail (3).
  Les principaux motifs de la prolifération de ces installations dans les alpes du sud et notamment dans le Buech sont le bon ensoleillement, l’accessibilité du foncier et l’ « acceptabilité  sociale  »  (2),  qui  permettent  de  générer    d'importants  profits   pour  les opérateurs privés.
  Cela soumettrait nos territoires à la convoitise des grandes entreprises  prédatrices dans une  nouvelle  forme  de  colonialisme ;  l’essentiel  des  profits  générés  quitte  notre territoire  et  l'énergie  produite  ici  est  principalement  consommée  dans  les  grandes agglomérations du sud de la région (avec pour conséquence annexe de nouvelles lignes à haute-tension), les capacités de production installées allant bien au-delà de nos besoins locaux.   
 
 
 En revanche nous demandons :
 Qu'en premier lieu soient favorisées les initiatives, à l'échelle régionale et nationale,
pour réduire les besoins en énergie, ce qui est indispensable.
 D'inciter  à  la  généralisation  à  grande  échelle  de  l'autoproduction  dans  les  lieux
d'habitation (individuels et collectifs), les entreprises, les administrations .....
 Que soient encouragées et accompagnées les initiatives citoyennes de financement et de création  de  centrales  photovoltaïques  comme  alternatives  à  ces  projets  «  hors  sol  » (notamment les projets collectifs, comme les centrales villageoises).
 Que  soit  effectué  un  inventaire  précis  des  zones  artificialisées  propices  au
photovoltaïque dans les départements (3) de la région.
 Que les décisions prises en matières énergétiques, environnementales et en général de
tout ce qui touche au patrimoine commun des municipalités, soient arbitrées, pour plus
de transparence, sous forme de démocratie participative.
 
Voici donc en quelques mots ce qui nous préoccupe : voir disparaitre nos paysages et les gites offerts encore à la biodiversité sur notre territoire : un commun que nous voulons continuer à partager avec le reste du monde vivant et non livrer à l’appétit de quelques-uns.
Tout ceci doit être expliqué en détail point par point. Nous le ferons ici et là lors des réunions et des visites « botano-voltaïques » que nous organiserons encore, en partageant connaissances et expertises pour agir plus efficacement.
En même temps nous avons besoin de vos informations sur les projets photovoltaïques à l’étude dont vous auriez connaissance pour en établir une carte participative (4).  
Et nous continuerons à nous opposer à tous les projets photovoltaïques sur les terres naturelles, agricoles ou forestières, existants et à venir dans le Buech et ailleurs en PACA, par tous moyens à notre disposition.
 
Signé : Un collectif  citoyen éphémère mais qui espère ne pas le rester ….
 
(1)     Il  est  prévu  dans  le  schéma  régional  d’aménagement  PACA  (SRADDET)  500  MW  d’installation Photovoltaïque dans le Buech d’ici 2050, ce qui  correspondrait au défrichement de 1500 ha de terres. Si l’  « acceptabilité sociale » le permet, rien n’interdira de poursuivre au-delà de cet objectif. En outre une ligne THT de 225000 volts est envisagée pour desservir le Rosanais.
(2)    Cette acceptabilité sociale, veut dire « passivité d’une population rare et vieillissante », et « communes en grand besoin financier du fait de la baisse des dotations globales ».
(3)     La  SAPN  (société  alpine  de  protection  de  la  Nature,  Gap)  demande  aux  autorités  de  faire  réaliser  une cartographie  des  terrains  artificialisés  propice  au  photovoltaïque.  Une  demande  de  bon  sens,  adressée  à  la préfecture est restée sans réponse à ce jour. Une telle étude permettrait d’orienter les investisseurs vers des projets certes un peu moins rentables mais plus en cohérence avec les besoins du territoire et le respect de l’environnement.
(4)    Chacun est invité à participer à l’établissement d’une cartographie des projets photovoltaïques dans le Buech (celle-ci a été initiée lors du débat sur ce sujet organisé à Montclus le 16 octobre) ; chacun peut y contribuer en questionnant son entourage sur les projets (ou les bruits de projet), en relisant les comptes rendus des conseils municipaux (parfois quelques lignes seulement !), en consultant les demandes de permis de construire à l’affichage municipal, en s’intéressant aux modifications du Plan Local d’Urbanisme (nb : les modifications du PLU peuvent concerner plusieurs motifs, il faut donc trier, éplucher), aux consultations publiques…
Quasiment toutes les communes et les grands propriétaires du Buech ont été sollicités par des opérateurs (Engie, Boralex, Valorem, Neoen, Mulliez, CNR, …). Pendant les négociations, les informations sont souvent protégées par des clauses de confidentialité. Le processus est discret et il est difficile d’être informé à temps pour réagir.
 
Pour nous écrire :   soupesetbobines@orange.fr   (objet : Photovoltaïque)
 
 
 

dimanche 29 novembre 2020

Hercule à EDF , la vente du réseau électrique et des barrages


Mercredi 25 novembre 2020 à l’Élysée le sujet est Hercule.


Hercule partant avec les piliers du secteur électrique ( le réseau électrique et les barrages)

Mercredi 25 novembre 2020, à l’Élysée, le sujet est Hercule. Ce soir-là, il a été décidé le démantèlement d’EDF et la privatisation des beaux morceaux (les réseaux électriques et les barrages hydrauliques), et la nationalisation du coûteux nucléaire, ainsi que sa relance.  Une étape dans ce long processus, dont le nom est Hercule. Rétablir le secteur énergétique dans la planification publique est vitale face au réchauffement. Seule une mobilisation importante dépassant les syndicats d’EDF peut s’opposer à cette folie. Peu sexy, le sujet est pourtant immensément important. Voici une longue explication…

 

Pensée du jour : Si un jour tu te réveilles avec 4 testicules, ne te prends pas pour Hercule, c’est juste qu’on ….

Nous en parlions en 2016 et les faits nous donnent raison. Un processus commencé il y a 20 ans de privatisation de tout le secteur énergétique : gaz et électricité privés à tous les étages !

 La bataille du réseau (1)

La bataille du réseau (II)

Histoire de la distribution électrique

Évolution du prix de l’électricité avec la libéralisation et ses conséquences...

RTE les autoroutes de l'électricité, un destin digne des autoroutes routières

  

Quand tombe les dominos….


Comme des dominos qui tombent : la filière nucléaire française, en faillite grâce à l’arrogance de ses dirigeants : EPR, Uramin, la corruption va toujours de pair avec l’incompétence, l’entraîne au fond d’une bonne dizaine de milliards de trous. L’état replâtre et la marie de force avec EDF, société publique fleurissante des années 2000, dégraissée par le pillage légalisé de la concurrence, via l’ARENH et la mise en bourse du marché de l’électricité. La ruinée endettée se marie avec le riche déchu, cela fait deux ruinés. Le coup de grâce à EDF est le coronavirus et le confinement, il a fait chuter le prix de l’électricité au-delà du raisonnable : EDF est financièrement mort. Le gouvernement décide de renflouer mais il doit vendre les meubles et les bijoux de famille de l’ancien riche : les réseaux électriques, les lignes à haute-tension et la distribution. Un acte de plus dans le pillage des biens communs, certes. Mais ce dépeçage se déroule à l’arrivée de deux défis vitaux de notre société : résister à l’effondrement climatique et se passer rapidement de toute notre production d’énergies fossiles, celle-ci implique l’électrification des énergies et la pièce maîtresse est le réseau électrique. La faire échapper du contrôle public revient à se priver d’un outil qui doit être finement planifié…. Mais en ce début de siècle nous devons affronter des défis immenses avec au pouvoir une idéologie au service de la cupidité.

Le projet de vendre les réseaux électriques au privé va entraîner une inégalité territoriale de plus. La montée des déboires climatiques est un facteur aggravant. La révolution technique en cours qu’est la production du photovoltaïque en autoconsommation peut entraîner le meilleur comme le pire selon la réaction des pouvoirs publics, mais surtout des citoyens selon si on laisse faire ou si une forte réaction collective se met en place.

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Le réseau électrique est un objet qui intéresse peu le citoyen, donc peu les médias. Il s'agit pourtant d'un monopole public en voie rapide de privatisation et un outil fondamental de la révolution des énergies renouvelables.

Flash-Back-Retour vers le passé… ou la densité des réseaux à toujours faire la rentabilité ou le déficit.

Avant-guerre (de 39-45), le réseau électrique était peu dense, multiple et fortement inégalitaire. De vastes étendues peu peuplées étaient des zones blanches pour la bonne raison qu'un réseau électrique comme un réseau téléphonique est bien plus rentable dans des zones peuplées que dans des régions désertiques. Relier dix maisons au fin fond d'une campagne n'était pas, ne l’est toujours pas, et ne sera jamais « profitable ». Les travaux ne sont jamais amortissables et les pertes en ligne, plus importantes. Si en moyenne, en France, 6 % de l’électricité produite est perdue dans le transport et sa distribution, dans les Hautes-Alpes, les pertes sont de 14 %, soit plus du double.

Amusez-vous à regarder :

https://data.enedis.fr/pages/accueil/?id=dataviz-cartographie-des-reseaux

La nationalisation de 46 avait permis non seulement de rationaliser le réseau en choisissant une seule technique, mais il avait fait naître la péréquation : les grandes villes payent pour les campagnes, les gros consommateurs pour les petits. Cette mutualisation des coûts a permis l'électrification des campagnes et des zones pauvres. Le paiement d'une redevance sur la quantité d'énergie électrique consommée a permis aussi de faire payer beaucoup les gros consommateurs et peu les petits. Ce système peut vous paraitre logique, mais en réalité le problème est plus compliqué. Pour un gestionnaire de réseau, que vous consommiez peu ou beaucoup, cela lui coûte le même câble à poser, que vous l'utilisiez ou pas. Une part importante de la facture d'électricité est en réalité une redevance de transport et de distribution, il s'agit d'un tiers de la facture. Un gros tiers est la production de l'électricité, le dernier tiers des taxes. En devenant auto-producteur, vous ne payez pas ces deux tiers, comme une personne qui produit ses pommes au fond du jardin qui ne paye pas de TVA ni le transport des pommes et sa distribution.

 Ce système a eu des effets égalitaires socialement et entre les campagnes et les villes. Comme tout système généreux, il a ses effets pervers, il a favorisé l'étalement urbain. Un promoteur immobilier construisant un lotissement voyait l'agrandissement des réseaux d'électricité payé par tous (comme pour les routes ou les égouts). Dans un contexte de promotion du développement et d’urbanisation, ce fut accepté par tous. A la fin des années 90, la volonté de mettre fin au monopole public du secteur de l'électricité fut promu par l'Europe. Le plus drôle est que ce fut promus et enclenché par un gouvernement socialiste sans majorité sans les communistes et les Verts : le gouvernement Jospin.  Dans ce cadre, il fallait faire payer le coût réel du réseau et développer la concurrence dans la production d'énergie électrique. Les écologistes y virent une opportunité pour développer les énergies renouvelables dans un pays farouchement pro-nucléaire. Ils ont greenwashinguer le libéralisme (et j’en fus, sic).

A mort la péréquation sociale !

Le réseau électrique resta public mais le prix du réseau fut payé de plus en plus par les particuliers et moins par les gros consommateurs (industries et professionnels). Des milliards basculèrent tranquillement des entreprises aux ménages. Sans aucun débat public, comme pour les autoroutes, cela passa crème… Les gros ne devaient plus payer pour les petits, les prix des particuliers flambèrent, celui des gros baissa.


 Remarquez la courbe jaune et grise qui se sépare à la libéralisation.

La séparation fut accomplie entre la production d'énergie, son transport et sa distribution. Nous vîmes la transformation d’EDF, établissement public, en trois entités, la production d'énergie avec EDF, le transport d’une région à l'autre, d'un pays à l'autre, via les lignes à haute-tension avec RTE (les autoroutes), la distribution avec ERDF devenu ENEDIS (les départementales et les voies communales), les petites lignes et les compteurs.


A mort la péréquation géographique !


Le projet suivant du gouvernement est le projet HERCULE : la privatisation des autoroutes de l'électricité RTE et ENEDIS, ses départementales. Ces deux entreprises vivent d'un droit de péage et sont potentiellement trés rentables. En situation de monopole, elles peuvent fournir un maximum de cash pour un privé, si on sait bien réduire les coûts d'entretien et arracher de l'argent public pour chaque investissement non rentable. Ces deux entreprises ont un patrimoine important dont le renouvellement est lent. Un privé peut facilement réduire les investissements pendant un temps pour faire de l'argent. Les lignes à haute tension durent des décennies. Un exemple, ENEDIS enterre ses lignes aériennes à grand frais régulièrement, elle peut ralentir le rythme. L'entretien des lignes dans les campagnes est coûteux et ne rapporte pas d'argent.

L’EXEMPLE PITOYABLE DU RESEAU TELECOM PRIVATISÉ, les bénéfices sont les seules choses à entretenir !

L'exemple de France Télécom: L'entreprise public transformé en Orange avait un réseau de ligne télécom impeccable, notamment dans les campagnes. Elle a décidé dans la fin des années 2000 de ne plus entretenir ses lignes, de ne plus élaguer les arbres et le résultat au bout de dix ans est catastrophique. Non seulement les ligne tombent régulièrement dans les campagnes, mais elle a même perdue la compétence technique en interne (dixit un syndicaliste d’Orange). Les députés ont dû voter une loi en 2015, pour obliger l'opérateur à entretenir ses lignes qui s'écroulent un peu de partout, résultat, pas grand-chose, les bénéfices sont les seules choses à entretenir.

Rapport assemblée sur l’état des réseaux téléphoniques :

http://www.assemblee-nationale.fr/14/pdf/rapports/r2718.pdf

 


Un réseau qui penche du mauvais coté

 

Un réseau à terre

 



Un réseau qui tient avec du scotch !

 

Des réparations pas à la hauteur !

 

Les campagnes n’intéressent pas Orange, elles sont par nature déficitaires. Promenez-vous dans n'importe coin paumé de France et observez de vous-même !

Ce qui est arrivé au réseau téléphonique arrivera au réseau électrique ! A une petite nuance près, le téléphone est en 48 Volt donc pas dangereux, le réseau électrique lui est mortel pour qui le touche. Les coupures seront donc de plus en plus fréquentes.

Un autre exemple de réseau privatisé, le réseau mobile et la fibre : au lieu de faire un réseau unique, nous avons des réseaux en triple exemplaire en ville, ce qui coûte finalement cher aux consommateurs. Le réseau est mutualisé en campagne, et dans les zones très peu denses, rien. Pas d’accès gratuit au plus défavorisé même pendant un confinement en pleine pandémie. Certains réclament maintenant le retour au service public, car privés d’internet, devenu indispensable. Quand tout est privé, on est privé de tout !

 Dans le déploiement de la fibre, la concurrence entre les acteurs est source de travaux chaotiques, et dans les zones peu denses, on voit les élus locaux signer de juteux contrats avec un opérateur privé. Les scandales de corruption seront énormes….

 

Dans le déploiement de la fibre, la concurrence entre les acteurs est source de travaux chaotiques, et dans les zones peu denses, on voit les élus locaux signer de juteux contrat avec un opérateur privé, les scandales de corruption seront énormes….

Le réseau du gaz, privatisé dans des conditions douteuses (voir livre de Denis Robert ), a vu sa facture augmenter de 40 %, et les profits aussi !

 Les autoroutes, les aéroports, les routes nationales, c’est toujours la même bibine….

 


Denis ROBERT et C.LE GALL dénoncent ces milliardaires prédateurs contre les états.

« Inégalitaire, corrupteur, chaotique et cher, avec pertes pour les revenus publics et mauvais entretiens en prime ; voici le vrai visage de la privatisation de réseau, qu’il concerne l'’eau, le gaz, les autoroutes, les routes téléphoniques, le GSM, etc.… Même cause, même effet dans la privatisation du réseau électrique. Nous pouvons affirmer que TOUT réseau doit être public pour le bien commun. Qui dit réseau, dit mutualisation, dit propriété publique ! »

Le défi du climat : Un effondrement de la régularité climatique, ça souffle dans les grandes et petites lignes !


Sculpture moderne climatique

Le changement climatique augmente la vitesse des rafales de vent, les tempêtes sont de plus en plus intenses et fréquentes. Dans les années 70, de nombreux pylônes ont été abattus par de fortes tempêtes, plongeant parfois des régions entières dans le noir. Le blackout général a même été frôlé parfois. On se souvient de la tempête de décembre 1999. La réponse fut de passer la résistance des pylônes de 140 km/h à 160 km/h. Il semble probable que cette résistance s'avère rapidement insuffisante. Un privé rechignera à faire de tels investissements, ou le fera en mode chantage. D'autant plus que le réseau à l'époque était national et les importations et exportations réduites. Avec la libéralisation du marché et la volonté d’en faire un seul marché européen, la dépendance de chaque pays aux importations est plus grande, sa fragilité aussi ! Les zones de grands échanges notamment le nord de la France et la Belgique sont très vulnérables, une tempête dans ces régions plates un jour de fort échange transfrontalier pourrait entraîner un blackout partiel ou total, avec toutes les conséquences dans une société ou tout fonctionne à l'électricité.



 

L'effondrement de la régularité du climat et son réchauffement va aussi entraîner des incendies dont la gestion dans le cadre privé peut avoir des conséquences aggravantes, voir l’exemple de la Californie dont nous avions parlé

Le climat, le paradis, la THT, les bandits


Mais vendre ses réseaux est la seule issue trouvée au gouvernement pour sauver le nucléaire qui nécessite d'énormes investissements (100 à 200 milliards d’€). Replâtrer les centrales, construire au moins 6 ruineux EPR (Entêtement Persistant Ruineux) sont des investissements colossaux. EDF est malheureusement ruinée par la volonté du gouvernement français ! Avant de démanteler ce juteux service public, il fallait le ruiner.

 

La méthode ? L'obliger à brader son électricité a ses concurrents. La mise en bourse du prix de l'électricité (vous faites varier le prix d'heure en heure sur un produit qui nécessite des investissements sur des décennies !). Seul des cerveaux de libéraux intégristes pouvaient inventer cela ! Quel danger les fondamentalistes du marché, ils nous laissent des bombes à retardement partout !

 

 


Durant le confinement, le prix de l'électricité a dévissé suivant la chute de la demande. Comme ce fut le cas pour le pétrole, les prix ont été négatifs, mais cela a duré bien plus longtemps. EDF y a laissé sa culotte. Quelle entreprise pourrait survivre à cela ; payer pour vendre sa marchandise ? RTE propose même maintenant un service pour être alerté sur des prix négatifs de l'électricité : on vous paye pour consommer, soyez alerté !

 Avec une telle logique la ruine est forcément au rendez-vous. Si vous rajoutez une incapacité à construire des réacteurs nucléaires sans exploser les coûts et les délais, vous avez un feu d’artifice dont le bouquet final est Hercule. Le démantèlement complet et final du service de l’électricité public.

Gouverner c'est prévoir. Avec eux, gouverner c'est déboires (sans modération)!

Face au coût grandissant du nucléaire, notamment pour le démantèlement, nos gouvernants ont provisionné... rien, enfin, un peu. Ils ont fait une caisse pour le démantèlement dans lequel ils ont mis les actions de RTE : en clair, pour payer le démantèlement, il faut vendre le réseau des lignes à haute tension. Ah... les miracles de la comptabilité moderne !

Un propriétaire privé du réseau nous plongera dans le noir l'œil rivé sur son cours de bourse...

 


Les campagnes un peu riches devront payer pour voir leur réseau électrique entretenu, mais le plus probable est que l'opérateur privé se débarrasse des réseaux de campagne, en les confiant aux collectivités locales. Elles devront soient les gérer, soit les confier à nouveau à des opérateurs privés, contre monnaies sonnantes et trébuchantes. (Le célèbre double-effet Fuck-Cool de la privatisation). Comme toujours, le privé gardera les parties fructueuses et laissera le maigre au public.

Cela serait une privatisation de plus au pays des ultra-radicalisés du marché, mais une révolution pointe son nez !

 

Privatisation, déréglementation climatique et révolution de l'autoproduction et de l'autoconsommation.

 

Petit aparté solaire et rappel pour ceux qui ne sortent jamais de leur bureau climatisé….

Depuis cette année dans une grande partie de la France, il est moins cher de produire soi-même son électricité avec des panneaux photovoltaïques que de l'acheter au réseau. Mais le solaire photovoltaïque a des inconvénients de production, il ne produit que lorsqu’il y a du soleil ! (J’ai expliqué cela un jour à un dodu consultant solaire, par ailleurs très copain avec un président de collectivité…)

Par jour ensoleillé, le photovoltaïque ne produit globalement que deux heures après le lever de soleil et s’arrête deux heures avant le coucher. Cet inconvénient peut être compensé par la mise en place de batteries. La consommation électrique de nuit est faible : éclairage, frigo, le reste de la consommation peut être transférée la journée. Vos 9 panneaux produisent dans les Hautes-Alpes 4000 KWh par an. Ces neuf panneaux vous font l’équivalent de la consommation moyenne de votre foyer sans chauffage électrique. Ils produisent de quoi faire 25 000 Km/an en voiture électrique.

Mais la production solaire est répartie sur l’année, au 45éme parallèle, comme suit : sur les 4000 KWh / an produit ici, 3000 KWh sont produit du 21 mars au 21 septembre entre les deux équinoxes et 1000 KWh sont produit l’automne et hiver. Trois quart de production 6 mois, un quart l’autre moitié, c’est pour cela que nous avons des périodes froides !

De plus, à ces périodes, de nombreux jours sont sans soleil. Il est alors impossible de stocker l’été pour l’hiver avec des batteries. Ces jours déficitaires, vous devez faire appel au réseau pour compenser. L’été, vous êtes en surproduction et vos batteries sont pleines, vous utilisez le réseau comme déversoir de surplus. La révolution technique est en train de débuter, et de nombreux particuliers vont s’équiper de panneaux photovoltaïques pour limiter leur coût électrique et se servir du réseau comme secours ou déversoir à surplus. La tarification du réseau avec un péage va être alors problématique. Les libéraux réfléchissent donc à faire payer les particuliers en fonction de l’heure de consommation. Pour eux tout se régule parfaitement avec le prix !

En même temps, l’électrification des voitures est en cours rapide et sera beaucoup plus rapide qu’on ne le pense, les constructeurs voulant basculer sur ce type de modèle, et la population aimant son petit confort (motivation première chez le consommateur). La charge des voitures va poser un vrai problème au réseau électrique. Cela amènera des consommations supplémentaires importantes sur le réseau et des problèmes de régulation importants. En même temps, ces charges de véhicules peuvent être régulées voir le réseau lui-même. Si on impose des règles !

L’été, la canicule va faire exploser les consommations de climatisation, seule solution dans les villes surchauffées et interrompre des centrales nucléaires. La canicule va griller des transformateurs, et faire surchauffer des lignes ! L'entretien a intérêt à l'être aux petits oignons. Les investissements doivent être au rendez-vous du réchauffement, avec un privé, c’est garanti !

Le gaz va être progressivement interdit dans le chauffage de nouveaux bâtiments. Le chauffage au bois va être de plus en plus contesté, il pollue à mort l’air et la rend irrespirable, son utilisation comme énergie est aussi une hérésie qui finira bientôt par être reconnu : bilan carbone mauvais, déforestations graves, meilleure utilisation comme matériaux.  

Les deux énergies renouvelables qui ont un vrai potentiel, important en ressources et prix, sont l’éolien est le solaire photovoltaïque… Ils vont s’imposer pour ces deux raisons, ce qui entraînera une électrification de tout le secteur énergétique.  L’invention du moteur électrique et de son double, l’alternateur, a conduit à électrifier les usines toutes mécaniques. Tant que cette électricité était produite par du charbon et du pétrole, le chauffage et le transport n’avait pas été électrifié, pour des raisons de pertes thermiques (on perd entre la moitié et les deux tiers, lors de leur passage en électricité) …. Si le système énergétique utilise uniquement de l’éolien, du solaire ou même du nucléaire, nous arrivons à une électrification totale du secteur énergétique. Dans ce cas, le réseau électrique devient le réseau maitre et son contrôle, aussi vital que souverain.


Petit aparté :

Réseau électrique et souveraineté nationale : avec les réseaux dits "intelligents" et les compteurs communicants (le fameux Linky), les risques de cyber piratage entraînant un black-out sont réels. Lors du débat sur Linky ce point ne fut jamais abordé, il est pourtant important. Une attaque du réseau russe a été réalisée ces dernières années par... (je vous laisse le soin de trouver les responsables). Confier cela au privé c'est confier un réseau par nature hautement stratégique à un acteur dont le rôle n'est de loin pas la sécurité nationale. Les prochaines guerres seront cybernétiques ; les réseaux électriques seront ciblés. La sécurité cybernétique coûte très cher et ne rapporte rien à un opérateur privé. Une fois un domaine privatisé, l’état est incapable de le contrôler, pour une bonne raison pratique, en le privatisant, il perd la compétence technique qui part au privé : ainsi, en privatisant les barrages hydrauliques, on perdra la compétence de mesurer leur sécurité. En privatisant les réseaux électriques, on perdra la compétence de connaitre la leur. Et ce n’est pas la rédaction de cahiers des charges par de coûteux consultants qui changera la face du problème :  demander à des avocats et consultants de résoudre des problèmes techniques est aussi stupide que de demander à un proctologue de vous opérer des yeux.


Centre d'action cyberguerre

Voir article : Peut-on hacker… les réseaux électriques ?

 Compteur électrique intelligent: quand le hacking mène au black-out général


Tout le monde ne pourra pas s’équiper de panneaux photovoltaïques pour des raisons de coûts (les locataires, les immeubles denses) : un logement de 60 m² dans un immeuble de 10 étages cela fait 6 m² par logement.

Dans cette logique d’autoproduction photovoltaïque, nous verrions des régions et des campagnes devenir les 2 tiers du temps autosuffisantes en production, et le reste du temps complètement dépendantes pour la stabilité du réseau. Dans le cas d’un marché géré par le privé, il est clair que l’opérateur pourrait voir ces zones encore plus déficitaires qu’elles ne le sont.

La tentation de ne plus les entretenir sera grande ou de leur faire payer très cher le réseau. Voire pire, carrément abandonner le réseau. On verrait alors chaque particulier se suréquiper en batteries, et la fin de la mutualisation que constitue un réseau électrique. Une vision libérale-pseudo green du « chacun sa gueule, moi d’abord, dans une petite maison fortifiée ».


 AUTONOMIE VERSUS ECOLOGIE, l’autonomie doit l’être a la bonne échelle

Il est important de comprendre une réalité qui semble une contre évidence : dans l’électricité, le réseau est une mutualisation, et l’autonomie personnelle, un contresens écologique, si on est proche du réseau. L’électricité se transporte très bien, elle est l’énergie qui a le moins de perte de transport et de distribution, si on la compare à la chaleur, au pétrole ou au gaz (quand on fait un inventaire du puit au consommateur et qu’on compare les investissements à fournir). Une production locale améliore encore ses faibles pertes.

L’autonomie personnelle est en revanche antiécologique car vous ne produisez que pour vous, et si vous consommez peu et que vos batteries sont pleines, vous jetez la production ! J’ai équipé suffisamment de chalets en montagne pour voir qu’ils jettent 75 % de leur production ! De plus, pour les périodes de faible production, vous êtes obligé de suréquiper votre installation et de surdimensionner vos batteries. Cependant, si vous augmentez la taille de votre réseau, il existe un moment où l’agrandir n’apporte plus grand-chose à la mutualisation, il existe donc une bonne taille d’autonomie…

 

LE RÉSEAU EST PAR DÉFINITION UNE MUTUALISATION !

Proposons un contre modèle publique coopératif à la privatisation et la loi du marché !
Dessine-moi un réseau renouvelable, vertueux et résilient !

Le transformateur de quartier, (autonomie les deux tiers du temps)

D’un point de vue rationnel et technique nous devrions mettre les batteries dans les postes de transformation basse tension, c’est-à-dire à l’échelle d’un quartier, afin de mutualiser le stockage. Il serait entretenu par un professionnel. Cela éviterait aussi de nombreux équipements de régulation. Dans ce cas, le réseau basse tension doit être bien entretenu, il pourrait appartenir à une régie de quartier en copropriété ou encore mieux, en coopérative publique. Les propriétaires ou sociétaires devraient être incités à produire l’électricité avec des panneaux photovoltaïques. L’objectif ici serait de gérer les variations journalières. Pour cela il faut inciter à une consommation de jour lors de la production (le jour quand y’a du soleil) tout en mutualisant dans le quartier cette production.

 

Transfo de quartier tagué

Le poste source, la maille cantonale

 


L’étage au-dessus est le poste source, qui alimente les transformateurs de quartier en haute tension. Il appartient souvent aux collectivités locales en campagne, à ENEDIS en ville. On chargerait les collectivités locales de la gestion qui en ferait un lieu de stockage pour alimenter les postes déficitaires la nuit et les jours sans soleil. A eux de gérer les variations hebdomadaires en stockant les surplus qui arriveraient des lignes à haute tension et en exportant parfois aux autres postes sources déficitaires. Ils développeraient leur moyen de production locale et publique (solaire, éolien, hydraulique) et de stockage propre (batteries, volant d’inertie, air comprimé).

Les postes sources sont alimentés par les lignes à très haute tension. Des centres de productions éloignés (solaire thermodynamique, éolien terrestre maritime, gros barrages, moyens de secours thermiques anti-black-out), viendrait l’alimentation pour les postes sources, avec un gros moyen de stockage annuel : hydrogène, barrage en station de pompage, air comprimé, méthanation.

Pour gérer tout ce bazar, seule une régulation publique peut le faire, à condition qu’elle soit décentralisée et solidaire : la solidarité veut dire péréquation. Nous passerions donc à un système confédéral bien éloigné du fonctionnement de l'actuel système étatique centralisé EDF, mais un tel système serait public. Entre l’ultra centralisme public et la privatisation chaotique, il existe un tas d’options possibles ! Il est urgent de sortir de cette vision binaire qui, au fond, arrange bien les partisans du tout-privé…

Le développement d’un tel schéma permettrait plusieurs choses : un développement réparti des énergies renouvelables sans la fameuse optimisation des coûts chère au privé et au public centralisé : on ne mettrait pas tartine d’éoliennes sur une zone très venté et rien dans les zones moyennement ventées comme actuellement. Il en serait de même pour le solaire qui se concentre au sud de la France (normal, quand on fait un prix d’achat national de Lille à Nice !). Optimiser en argent, la répartition en fonction de la ressource en vent et soleil n’est pas sans conséquences environnementales.  Chaque territoire doit avoir les conséquences de sa consommation. Un développement des renouvelables serait mieux accepté, ainsi il serait aussi plus solidaire et résilient. Ce schéma inciterait chaque région à limiter sa consommation moyenne essentielle, pour limiter l’impact polluant des ENR. Ce schéma permettrait aussi le développement rapide des ENR sans les a-coups du marché. Chaque problématique serait gérée au niveau où elle est pertinente, la sécurité informatique serait nationale, du choix de la couleur des panneaux sur le toit aux propriétaires du toit. Cela urge, si les ENR sont polluantes, les fossiles sont mortels pour le vivant.

 

 


Inventer un mode de financement des économies d’énergie : facturer le négawattheure avec le kilowattheure ! (Et le faire rentrer dans le correcteur orthographique)

Grâce à la tarification de l’énergie au service des économies d’énergie et du climat, le saint grââl d’un modèle public, on payera des kilowattheures et des négawatheures en même temps ! Ceci est inatteignable quand règne la loi du marché (sur la tête) !

Passer le champ de l’énergie d’un marché libéralisé à un marché régulé et encadré est fondamental car c’est la seule condition pour financer les économies d’énergie (les négawattheures) !

La loi du marché (sur la tête)

Nous pouvons financer la solidarité et limiter la précarité énergétique en donnant comme actuellement des bons d’achats (chèque énergie). Mais ce système n’incite pas à réaliser des économies d’énergie : je vois depuis des décennies des logements sociaux pas isolés du tout, dont les personnes sont en incapacité de payer les factures. Chaque année nous faisons financer par l’argent public les factures énergétiques de ces passoires et sans qu’on ne fasse rien sauf culpabiliser les occupants en leur parlant d’écogestes, …

La tarification à étages, une tarification vertueuse.

La loi du marché est celle ou celui qui consomme le plus a les meilleurs tarifs. Dans un système régulé, nous pouvons imaginer un tarif progressif à trois ou quatre étages selon la consommation:

  • Les premiers KWh de base gratuite,
  • Les seconds KWh supplémentaires à des tarifs au prix de revient,
  • La troisième tranche de kilowattheure à des tarifs 50 % plus chers,
  • La quatrième tranche à des tarifs 4 fois plus chers…

 Les deux premières tranches seraient plutôt basses en quantité.

 

Une épargne forcée pour financer les négawattheure (économies d’énergie) :

Les sommes récoltées en plus du prix de l’énergie seraient divisées en deux parties. La première permettrait de payer les kilowattheures gratuits dit vitaux. La seconde serait créditée sur un compte personnel de la personne qui paye la facture. Ce compte-épargne augmenterait à chaque facture dépassant la quantité d’énergie des deux premiers étages.

 Le compte épargne négawattheure (économie d’énergie), serait de l’argent ciblé (une somme fléchée sur la dépense) une révolution dans le financement des économies d’énergies. Une alternative à la taxe et la norme, mal acceptée.

 L’argent sur ce compte personnel ne pourrait être dépensé par la personne que pour des travaux de production de négawattheure (d’économies d’énergie) ou des déplacements en transport collectif (une forme d’économie d’énergie). Outre que cette tarification pénaliserait les gros consommateurs, elle permettrait enfin de réaliser ce que le marché n’arrive jamais à financer : les négawatheures (économies d’énergie) et le climat. Elle financerait les ENR et les négawattheures à un taux d’actualisation de 0 % au lieu de le financer à 4.75 % comme actuellement, ce qui change tout. Actuellement, les négawattheures (économies d’énergie) ne sont financées que si leur rapport est supérieur à ce taux d’actualisation, ce qui est rare. On doit alors aider celui qui investit via des usines à gaz. Il existe des gisements énormes d’économies d’énergie, j’ai personnellement fait des devis pour diviser la consommation d’énergie par 7 de bâtiments, et j’ai vu les refus : pourquoi investir dans ce qui rapporte 1 à 2 % par an quand je peux investir à 4 % !

Nous pourrions utiliser l’argent qui dormirait en permanence sur ce compte à un taux 0% pour financer les gros travaux des particuliers. Ainsi l’argent récolté servirait uniquement le financement des économies d’énergie, point. Une telle mesure pourrait être étendue à la consommation de carburant (une partie de la taxe de carburant transférée en épargne forcée) et transférer des déplacements de voitures vers les déplacements en bus ou train. (Le train est une forme d’économie d’énergie par rapport à la voiture).

 

Mais une tarification comme celle-ci ne s’entend que si nous arrivons à financer le réseau électrique et gaz et la conversion du système de production d’énergie aux énergies renouvelables.

 Pour ce faire, il faut distinguer deux choses : la période de changement et la période de fonctionnement. Si on demande aux consommateurs de financer eux-mêmes la transition énergétique, le pari sera difficile et peu accepté. Depuis 20 ans, nous prenons de l’argent sur les factures électriques sous la forme de taxe publique pour financer des privés qui investissent dans des centrales de production électrique renouvelables. Outre que c’est fort critiquable sur le plan de la justice, car nous finançons avec de l’argent public des biens privés, c’est peu efficace. Avec les 100 milliards engloutis en 20 ans nous aurions pu faire deux fois plus de production renouvelable si on avait choisi de la développer sous propriété publique. Ce bilan est facile à comprendre par une comparaison. Imaginez que vous disposiez de la somme pour vous acheter une maison. Vous décidez de demander à un privé de vous construire la maison et de vous la louer à un tarif attractif pour lui. Le pire est que vous choisissez ce système au nom de l’efficacité d’un tel choix. Le principal argument des promoteurs du système privé serait son efficacité supérieure au public. 20 ans après, le bilan montre le contraire. Malheureusement, les faits n’arrêtent pas une idéologie fondamentaliste.

Non seulement, ce système est peu efficace, mais nous pouvons aussi nous interroger sur un autre aspect de la taxe qui finance les ENR.  Est-ce raisonnable que ce soit une petite part d’une petite part de nos dépenses (l’électricité) qui finance les systèmes sensés nous sauver la mise ? Une taxe, c’est la part (le taux) d’un gâteau (l’assiette). Doit-on prendre une grosse part d’un gâteau (la facture d’électricité) ou plein de petites parts du gâteau pour sauver le vivant de la crémation généralisée que nous promet un monde à +5 °C de réchauffement ?  Le changement (les nouveaux réseaux et méthodes de production d’ENR) coûtant une fortune, il faut le financer par de l’argent public. Ce financement peut venir de la création monétaire et des taxes sur les immenses fortunes financières. La taxation de l’énergie serait alors juste une épargne forcée, comme expliqué ci-dessus, qui générait des négawattheures.

Si l’investissement dans un réseau renouvelable est financé par l’impôt, il est clairement évident qu’il doit être public. Un cerveau des années 60 aurait pu inventer le schéma suivant : vous préleviez une taxe sur la facture de tous les consommateurs. Avec cet argent public, vous pouviez investir directement dans la création de centrales solaires ou éoliennes appartenant aux collectivités ou établissements publics. C’était beaucoup trop simple, trop juste et trop efficace, vous pouviez repartir et planifier les installations. Non, le schéma suivant a été mis en place par un cerveau des années 90 : avec cette taxe, vous rémunérez les personnes privés qui investissent et comme celles-ci ne le font jamais pour rien, vous leur promettez qu’elles vont récupérer au moins deux fois leur investissement sur la durée de vie de l’équipement. Bref cela vous coûte le double ! Pour les rassurer, vous leur faites un prix garanti, et une priorité sur le réseau. Parfois le prix de l’équipement baissant sans l’avoir bien anticipé, vous créez, comme en 2010, une rentabilité énorme, et une bulle se met en place : tout le monde veut en faire et, affolés par le nombre de demande, vous arrêtez tout, et détruisez la filière industrielle que vous veniez de monter très chèrement avec de l’argent public.

 Ensuite vous essayez de relancer tout cela. Mais pour contrôler le bazar que vous avez lancé, vous mettez un tas de règles et procédures administratives, et vous renchérissez de 30 à 40 % le coût des installations par des procédures et paperasses administratives. Vous rémunérez des intermédiaires, avocats et financiers, pour diminuer les coûts, et achetez uniquement du matériel asiatique. Ainsi, vous détruisez vos propres industries que vous veniez de faire émerger comme Alsthom éolien ou les Soitec solaires, et autre pionniers qui a force d’être bridés en France sont partis en Asie ! Tout cela serait risible si l’importance d’un secteur industriel en ENR n’était pas juste vitale pour l’avenir.

 


Mais une question se pose, quand on essaye un système de financement et que les faits montrent qu’il ne marche pas, pourquoi vouloir insister ? Pour une bonne raison. À pourquoi faire compliqué (le privé) quand on peut faire simple (le public), la réponse est parce qu’on peut faire inextricable (la spéculation). Alors on invente des mécanismes de rachats de production publique à prix coûtant, que l’on réclame plus élevée quand les prix sont haut, puis qu’on attaque en justice quand les prix s’effondrent. On ferme trop de centrales de secours, alors on invente les marchés de capacité. Le public réclame de l’électricité verte, alors on invente des certificats verts. On veut faire des économies d’énergies, alors on invente des certificats d’économies d’énergie qu’on peut acheter et revendre. A force, le système est devenu si complexe que personne n’y comprend rien ! Mais on s’interroge quand on voit une multinationale du pétrole vendre de l’électricité verte en Belgique avec des certificats verts de production lituanienne revendus plusieurs fois !

 

Revenons à notre proposition d’un système ENR à 100 % : Seuls les coûts de fonctionnement du réseau seraient financés par les utilisateurs, dans une logique de péréquation, la transformation serait à la charge d’établissements publics nationaux, régionaux et locaux.

Ceci est indispensable, car sinon, personne ne voudra voir sa facture multiplier par 5 si on demande à une génération de payer le changement sur sa facture électrique. Il est indispensable qu’un financement public atterrisse dans des poches publiques ou coopératives, car sinon, non seulement le financement n’aura pas de légitimité mais aussi simplement point d’efficacité.

En passant d’un réseau de type pyramidal ou en forme d’arbre à un réseau de type araignée ou internet, nous changeons de logique : l’important est de produire local, de limiter les consommations, de les adapter selon les époques et de mutualiser les équipements. Ce système permet que l’on construise des structures à la taille de l’équipement à gérer : à la coopérative de quartier les postes de transformateurs, à la régie nationale les grands barrages. Les premiers seront proches des petits producteurs avec les centrales photovoltaïques, les seconds auront la puissance que nécessite la gestion d’énormes équipements. La question de la taille n’est pas qu’elle soit grande ou petite, mais qu’elle soit à la bonne taille que nécessite une technologie. Une grosse éolienne ne nécessite pas les mêmes compétences que quelques panneaux photovoltaïques. Tous les acteurs publics montrent un appétit énorme pour s’emparer du défi énergétique, alors profitons-en pour impliquer tout le monde. Entre le gosplan et le bordel libéral, il existe des variantes intermédiaires : un système énergétique fédéral public allant du local au global : du panneau au fond de jardin à la station de pompage de 1 Gigawatt.

Il reste encore bien des choses à trouver, mais l’esquisse d’une architecture alternative est ici proposée. Elle s’oppose à un modèle déjà inefficace qu’on nous propose d’élargir et qui nous emmène dans le mur dans le sens figuré. Il nous ramènera à la bougie au sens propre du terme (blackout).

 

La question de la privatisation des réseaux en cours est importante. L’électrification totale en cours de l’énergie va en faire la clé de voûte du système, sa sécurité, une question géostratégique. Le développement des énergies renouvelables et la transition énergétique sont en train de perdre beaucoup de son enthousiasme populaire, si le capitalisme s’en sert pour faire ce qu’il adore : des rentes et du compliqué qui les cache…

Promouvoir les ENR sans proposer un contre-modèle en dehors du capitalisme est comme vouloir passer de la diligence à la voiture sans refaire les routes.

L’énergie est une question bien trop importante pour être laissé aux multinationales de l’énergie

Malheureusement, le changement d’énergie est l’objet d’une lutte féroce entre de gros acteurs capitalistes. Loin d’avoir une vision pour elle-même, l’Europe promeut le fondamentalisme de marché, la religion de la concurrence efficiente. Il s’agit bien d’une religion car dans les deux cas, on a l’a en réalité jamais vue. Pas besoin d’être un expert, ni d’années de réflexions, pour comprendre quel est l’intérêt géostratégique des européens. Depuis des siècles, les ressources font l’objet de grands enjeux géostratégiques de guerre entre nations ou empires. Arrivent des énergies abondantes, renouvelables, réparties de manière infiniment moins inégalitaires que les fossiles : les renouvelables.
Imaginez un jeu de stratégie, vous êtes une nation. Appelons-la la France, ou comme tous les pays européens - sauf la Pologne -, ces nations ont raclé toutes les énergies fossiles sur leur territoire, le choix est difficile ? Le général de Gaulle, grand promoteur du nucléaire, serait fana des ENR ! Mais l’Europe préfère payer des infrastructures pour les mettre au service des grands groupes privés, financer des tuyaux de gaz pour importer du gaz russe, ou des ports méthaniers pour faire plaisir à Trump et son gaz de schiste, ou encore payer des lignes à très haute tension pour unifier le marché de l’électricité. L’Europe incarne la bêtise technocratique au carré car elle n’a même plus le frein du rappel nationaliste qui existe souvent dans les nations. Ainsi peut-on dire que la bêtise technocratique nationale est moins élevée que l’européenne : au moins, si on s’entête dans le nucléaire, c’est pour défendre une industrie nationale ! La bêtise technocratique européenne défend des équations de marché (fausses) !


L’enjeu géostratégique devrait suffire à pousser à la volonté publique mais, hélas, l’avion est sur le pilotage automatique, coincé quelque part entre la pensée abrutie de nos technocrates et leur corruption cynique.

 Une motivation plus haute, serait de laisser une terre vivable à nos descendants. Pour cela, il faut convertir non seulement tout le système électrique aux renouvelables, électrifier l’énergie, mais aussi les bâtiments, l’industrie, les transports et l’agriculture. Isoler nos bâtiments, réduire drastiquement nos consommations industrielles, électrifier les transports, faire une agriculture biologique circulaire la plus locale possible, tout cela est possible techniquement. Le problème est essentiellement politique : imposer une durée de vie aux objets produits, réduire la taille des voitures, les mutualiser, remettre deux millions de paysans aux champs, réduire les importations, urbaniser pour des transports collectifs, taxer le transport de marchandises sur des longues distances et ainsi réorganiser tous les grands groupes industriels, tout cela ne se fera pas sans la volonté publique. Volonté à laquelle le public doit adhérer. Pour cela il ne doit pas se sentir le floué de l’histoire.

 En réorganisant rapidement notre société nous pouvons diviser par deux ou quatre notre consommation d’énergie, vivre avec du confort et être indépendant énergétiquement grâce aux renouvelables.


 

La conférence suivante (https://youtu.be/af4nUofcDNM ) est une étude réalisée par des chercheurs plutôt issus de multinationales. Elle explique bien que la conversion du système électrique à 100 % ENR est possible et pas plus onéreuse que de perdurer dans le système polluant. L’objection des ressources en matériaux souvent avancés depuis que le prix n’en n’est plus un. Les réseaux sociaux et les pronukes répètent que les ENR seraient un gouffre en ressource, ils répondent que non, un peu rapidement. Ils calculent en ne tenant pas compte de l’électrification totale de l’énergie (c’est-à-dire produire beaucoup plus d’énergie) mais ils montrent plusieurs choses intéressantes : le coût moins élevé du stockage que prétendu par les promoteurs du nucléaire  (15 % pour eux, 50 pour les Jancovici & Co). Ils calculent le prix relativement peu élevé des ENR.

Comparatif des études : L’étude qui contredit Jancovici ? Analyse d’un scénario 100% renouvelable

 

Les ressources un problème devant nous avec ou sans ENR

L’enjeu d’épuisement des ressources en matériaux est bien réel. Mais on peut réduire drastiquement la consommation de ressources sur certains secteurs et en consommer plus sur la production des ENR. Un exemple, si installer un parc de 30 000 éoliennes consommerait 30 millions de tonnes de béton en 20 ans, cette quantité est à mettre en contrepoint avec les 60 millions de tonnes de béton consommés par an pour le bâtiment et les routes. Idem pour l’acier. Plus d’éoliennes, c'est possible, si on arrête de construire des centres commerciaux et des autoroutes. Des voitures électriques mutualisées avec des bus sont possibles, si on divise par 3 ou 5 le nombre de voitures, qu’on rallonge leur durée de vie, et qu’on arrête de construire des rocades de rocades. Énergie renouvelables ou non, le problème des ressources se pose dans un système d’obsolescence programmée. Le recyclage de l’acier de l’éolien est déjà réel, bien plus que celui des parkings souterrains ou des bâtiments. Pourtant laquelle des deux est la plus vieille des industries ? Pourquoi le recyclage est obligatoire à l’une et pas à l’autre ? Au niveau de l’emprise foncière, il en est de même. Il faut bien évidement prioriser les toitures (plus chers en main d’œuvre mais pas en matériaux) et donc sortir de la loi du marché. Mais il faut le répéter 1000 fois, l’artificialisation des sols est due à la maison individuelle et aux routes, deux faces d’une même pièce. Si l’éolien a une grande emprise visuelle sur le paysage, il est peu consommateur d’espace artificialisé. Le schéma que nous proposons permettrait une juste répartition, le marché préférant tartiner les endroits venteux. Le photovoltaïque peut être installé sur une surface au sol déjà pollué comme le sont de nombreux champs d’agriculture intensive dont les vers de terre seraient bienheureux d’avoir 30 ans de repos. Les sols sont détruits et leur mise en jachère serait une régénérescence. La possibilité nouvelle de cultiver entre les panneaux photovoltaïques devient réelle avec les panneaux verticaux bifaciaux (https://www.pv-magazine.fr/2020/10/12/mise-en-service-en-allemagne-dun-projet-agrivoltaique-avec-des-panneaux-bifaces-montes-verticalement/) Les amoureux du paysage pourront se consoler en se disant que le dérèglement climatique risque de faire bien pire.


Une autre ré-affection est possible, les biocarburants : 3 % de la surface agricole mondiale sert à faire des biocarburants dont le bilan environnemental est très mauvais : avec un litre de fioul on en fabrique 1.5. Le PV a un rendement bien meilleur aux alentours de 10 à 15. Normal, le rendement de la photosynthèse est de 1 à 3 %, le PV 20 %. En supprimant le biocarburant on regagnerait même de la surface agricole.  Sans compter que les biocarburants en Europe sont produits avec une grosse importation d’huile de palme, dont le bilan écologique est désastreux. On pourrait ainsi éviter de raser les forêts pour mettre du photovoltaïque. Les laisser tranquilles également car elles ne peuvent pas fournir de l'énergie en assez grandes quantité, la neutralité carbone de la combustion du bois étant un mythe.(voir ici)

La mutualisation via le réseau permet aussi de réduire l’impact sur les ressources. Pourtant, nous souhaitons que chaque région soit productrice, pour répartir l’impact écologique et la manne économique.

 

Nous pouvons réaliser cette transformation si nous priorisons les investissements :

Aux résidences de tourisme, golf 18 trous, complexes aériens, centre commerciaux, lotissements,

Nous devons préférer l’isolation des bâtiments, campings de tentes, ballades en forêts, petits immeubles en habitat groupés, éoliennes, fermes agricoles de petites tailles.

 La priorisation fait par le marché est absurde, y mettre fin est une question de survie. Certes, dans ce monde que nous proposons, les rentiers y laisseraient des plumes. Qu’ils se consolent : c’est mieux que d’y laisser la peau !

 Nous avons essayé ici de faire un long tour d’horizon autour des enjeux de la bataille du réseau, la bataille du service public de l’énergie.

C’est une des plus grandes batailles pour le climat avec le service public de l’investissement (la banque), et la planification.

 La seule énergie que l’on ne doit pas économiser est l’énergie que nous devons déployer pour lutter contre les apocalyptiques fondamentalistes du marché, et rappeler encore et encore, que la fin de leur monde est possible….