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lundi 23 juin 2025

Pour un moratoire sur la connerie

 L'assemblée nationale a voté un moratoire sur le solaire et l'éolien. Un autre moratoire devient vitale, celui sur la bêtise. Les énergie solaire et éolienne sont la condition nécessaire et non suffisante à un monde ou tout n'est pas mort. Car pour sauver le climat un moratoire sur la rente est indispensable. D’où la haine de ceux qui défendent d'abord les rentiers.

A quand un moratoire sur la connerie.

En pleine canicule, alors que deux centrales nucléaires s’arrêtent à cause d’un Rhône trop chaud, pendant que la forêt de Sibérie brûle, que le ciel français vient d’être voilé par les incendies du Canada, la démence parlementaire vient de frapper : moratoire sur les énergies solaire et éolienne, fin du financement de la rénovation des passoires et bouilloires thermiques. La démence, le déni, la croyance fondamentaliste pronucléaire se sont coalisés pour frapper les maigres politiques climatiques.  La Chine a beau enfin réduire ses émissions et sa pollution climatique grâce à l’éolien et le solaire implanté de manière massive, les députés veulent revenir dans les années 80. La nostalgie du temps où l’on construisait du nucléaire à gogo. Mais nous sommes en 2025. Soutenue par une grosse part de l’opinion, notamment les personnes âgées, la foi en l’atome pollue une nouvelle fois la politique énergétique de la France. L’extrême droite et la droite extrême, font de ses deux énergies leur bête noire. Inutile, couteux, ne fonctionnant pas, plus polluant que le pétrole, ils alignent les croyances dignes d’une secte ou de la démence sénile. Le pire est que Bercy trouve que cela coute cher. Si vous voulez ruiner l’avenir d’une entreprise donner le pouvoir aux comptables, dit un proverbe.

 

Pourtant, la France a les moyens. L’épargne n’a jamais été aussi abondante. Les générations âgées riches ont une lourde responsabilité : nous, seulement elles laissent dormir des milliers de milliards qui s’investissent peu en France, mais elles ruinent leurs enfants. La politique du tout nucléaire et le refus d’investir nous emmènent à la catastrophe. Les centrales nucléaires françaises sont chères et longues et compliquées à construire, elle repose sur un uranium étranger. Nous assistons à une erreur historique rare : la France passera à côté de la révolution énergétique du solaire et de l’éolien.

On n’arrête pas la marée qui monte, le vent et le soleil seront la ressource du monde futur si le futur a lieu. Elles sont les seules énergies vraiment renouvelables et elles n’utilisent pas la photosynthèse. Elles sortent la production d’énergie du monde vivant, ressources à garder pour la nourriture de tout le vivant. Interdire l’éolien et solaire quand les députés votent 800 millions d’euros à la centrale à bois de Gardanne, un incinérateur à bois et subventions. Il fallait oser.

Le solaire et le vent sont des énergies extractivisme, nocives, elles prennent nombre de ressources minérales. Mais le gaz et le pétrole et le charbon sont d’un extractivisme d’un ordre de grandeur. Mais cet extractivisme est invisible, le CO2 l’étant. Ne pas le comprendre est aussi une erreur qui frappe le monde de la lutte écologique. Attention à ne pas être les idiots utiles des réactionnaires. Ils me rappellent une scène vécue d’une amie atteinte d’un cancer que des visiteurs lui conseillaient d’éviter la chimio, nocive pour la santé, et lui conseillaient un régime.  Si nos pays faisaient bien et le pouvait entrer dans la décroissance, qui croit un instant que ceux qui commence à consommer vont le faire ? Qui peut croire que la population abreuvée de publicité va réduire sa mobilité et sa consommation rapidement.

Produire décarbonée n’est pas une condition suffisante pour nous en sortir, elle est néanmoins nécessaire.

Nous n’avons, nous, les pays les plus riches pollués par le climat comme aucun autre pays du sud. Nous devons investir le maximum de ressources dans les énergies renouvelables et la réduction de nos consommations.  Passer à la voiture électrique et limiter notre vitesse à 100 km/h réduit rapidement nos consommations de pétrole. Certes des transports en commun seraient l’idéal pour tout. Mais face à l’étalement urbain, la voiture électrique est la limitation de vitesse est réalisable rapidement, alors que reformer nos villes et les transports en commun prendra de décennies. Remplacer nos chaudières par des pompes à chaleur fournissant en plus de la fraîcheur l’été peut être rapide et économise beaucoup de fossiles. C’est plus rapide que de végétaliser une ville et d’isoler des bâtiments. Rien n’empêche de le faire en même temps.

L’urgence est là, les conséquences du désastre climatique sont plus amples que toutes les guerres. Nous devons consacrer plus d’argent au climat qu’a la guerre. La France est riche et nous pouvons le faire. Tant pis pour les croisières et l’hypermobilité des plus riches. À chaque guerre l’épargne a été autoritairement fléchée vers l’effort de guerre.  La guerre climatique a commencé.

De plus toute épargne est un pari de confiance sur l’avenir, l’épargne n’existe pas sans avenir, il ne s’agit donc en aucun cas d’une spoliation.

Derrière ce moratoire sur les énergies renouvelables et cette détestation, la peur pour son pécule.

MORATOIRE SUR LA RENTE

La simple mesure à prendre pour la rénovation et sortir des fossiles est d’instaurer un moratoire sur la rente. Cela signifie offrir un prêt à 0 % pour toute rénovation durant 20 ans.  Un prêt à 20 % serait également offert pour les énergies renouvelables comme le solaire et l’éolien. De cette façon, l’énergie reste abordable.  Renoncer à la rente permet d’investir. Ceux qui affirment que ce n’est pas possible ne se rappellent pas que, pour financer le programme électronucléaire des années 70-80, il fut instauré un prêt obligatoire à très faible taux. Il s’agit juste de faire la même chose. Flécher l'épargne et contraindre a un taux faible. Nous devrions avoir cette nostalgie, car c’est uniquement un financement à taux réduit qui a permis de faire ce colossal projet énergétique. Il a fallu aussi financer l’agrandissement du réseau et là aussi, ce fut colossal.

Une fois cet argent mobilisé, beaucoup de chose deviennent possible, loin des usines à gaz administratif.

Alors, votons un moratoire sur la résignation et l’inaction.

Plus d'infos:

La filière solaire atomisée façon marché

Centrale à Bois de Gardanne : un incinérateur a forets et subventions

Le hold-up du siècle: le procès du marché électrique

La ruinance du marché de l’électricité ou les lois de la gloutonnerie

Supprimez le marché de l'électricité car c'est la ruinance !

Je vous écris de votre futur

Énergie: il faut sortir de la photosynthèse pour sauver le climat !

 

Centrale à Bois de Gardanne : un incinérateur a forets et subventions

 « Errare humanum est perseverare diabolicum ». L’erreur est humaine, mais la persévérance dans l’erreur est diabolique. La centrale de Gardanne est l’EPR du bois : un gouffre financier, mal conçu, mal exécuté, et inutile.

Depuis le lancement de ce projet en 2012, il a principalement brûlé des subventions pour une poignée d’emplois. Nous aurions épargné bien des forêts et de l’argent public si les emplois de cette centrale avaient été financés pour faire ce qu’on veut, mais surtout pas pour s’acharner à produire de l’électricité avec du bois. Quand rien faire coûte moins cher, ne détruit pas, et ne produit pas plus, cela pose le niveau d’inutilité du projet.

 


Je résume : un coût de 800 millions pris sur les factures électriques de tous. La production annuelle de bois de 330 hectares par jour avalés. Le tout pour une poignée d’emplois et une production électrique strictement inutile.

INUTILE

En effet, la production électrique française est surabondante depuis que les centrales nucléaires ont été réparées. De plus la montée en puissance des énergies renouvelables rend cette centrale pensée en 2012 complètement inutile.

Le gouvernement est contraint de ralentir considérablement le déploiement des énergies renouvelables. Elles se développent tellement vite qu’elles pourraient rendre inutiles la construction de centrales nucléaires.

L’EPR de Flamanville ne fonctionne toujours pas à plein régime et ne fonctionnera sûrement qu’épisodiquement, nous avons conçu l’énergie nucléaire intermittente. Mais c’est profitable, il écroulerait un peu plus le prix de l’électricité, ouf.

De plus en plus la production électrique est volontairement diminuée. Nous réduisons celles des centrales nucléaires même si cela les abîme. Nous réduisons aussi parfois celle des centrales PV.   





BILAN CARBONE CATASTROPHIQUE

Le bilan carbone affiché de la centrale est erroné. Un grand mensonge, car il ne tient pas compte de l’impact de la déforestation. Rasé des forets retire du carbone du sol, si l’on tient compte de ses émissions, le kWh de Gardanne devient très mauvais. Mais si on enlève le mythe d’un bilan carbone neutre du bois, construit sur la repousse du bois dans le siècle, alors la réalité est monstrueuse. Il faut émettre le moins de carbone actuellement et pas parier sur une repousse très incertaine de la forêt qui surchauffe et pousse de moins en moins.  En réalité, brûler du bois pour faire de l’électricité entraîne une émission supérieure de carbone que le charbon classique.

Le bilan carbone neutre du bois est controversé. En 2012, peu d’études remettaient en question ce bilan carbone neutre. En 2025, les études démontrant le caractère fictif de ce calcul se sont empilées.  La réalité est que la centrale de Gardanne au bois est sûrement plus polluante en carbone que lorsqu’elle brûlait du charbon.

 


UN INCINÉRATEUR à SUBVENTIONS

En 2012, l’électricité produite à partir du bois était achetée au prix de 11,5 cents par kilowattheure, tandis que l’éolien et le solaire étaient respectivement achetés à 10 et 25 cents par kilowattheure. En 2025, l’éolien est acheté à 6 ou 7 cents par kilowattheure, et le photovoltaïque est acheté à 4 cents par kilowattheure aux particuliers.  En 2025, la centrale de Gardanne se voit proposer un rachat de 24 centimes/kWh, ce qui en fait l’électricité la plus chère de France pour une nouvelle production.

Comment expliquer qu’un particulier à un tarif six fois plus faible qu’un milliardaire pour produire officiellement 10 fois moins polluant 250 g au lieu de 25. Dans la réalité, produire cette électricité chez un particulier est de l’ordre de 40 fois moins polluant.

Cette centrale est un gaspillage d’argent public et une aberration écologique chimiquement pure !

UN INCINÉRATEUR À FORÊT

 


Cette centrale est un incinérateur de forêt et d’argent public : 7 hectares de forêt par jour, 150 000€ par jour, 4 millions par mois.

Sachant qu’une centrale photovoltaïque implantée sur un hectare de foret produit 80 fois de plus d’électricité qu’un hectare de foret brûlé à Gardanne, on bat les largement les néfastes projets de centrales PV rasant les forêts. 80 fois pire, mais 80 fois moins de mobilisation contre.

Face à un projet aussi moisi, il est clair que les considérations environnementales et énergétiques ne sont pas les facteurs principaux dans la prise de décision.

En 2016, nous, membres du collectif opposé au projet, avions proposé une alternative. Il a initié un débat qui a généré un tas de projets : du plus stupide aux réalistes. Nous avons bien compris que l’objectif n’était pas l’argumentation mais l’influence et la politique.

Finalement, la persévérance dans l’erreur a triomphé. Michel Barnier aura pris deux décisions : les Jeux olympiques d’hiver de 2030 et la centrale de Gardanne.

La CGT a fait tout son possible pour obtenir un projet industriel, même au prix de dommages environnementaux considérables. C’est vraiment une honte. Le milliardaire Kretensky, qui possède la centrale, a acquis plusieurs médias déficitaires. Il semble que son pouvoir médiatique ait payé à Gardanne.

Les impacts forestiers ont beau être bien plus importants que des centrales PV implantés sur des forêts, l’opposition de la population est peu marquée : les impacts sont diffus et partagés. Opposition à celui qui polluera visiblement localement et indifférence ont celui qui polluera diffus, invisible mais massif. Les pesticides sont là pour en témoigner.

Entre 2012 et 2025, beaucoup de choses ont changé : l’écologie n’est plus très populaire, les milliardaires sont devenus encore plus puissants.

 

SOYONS FOUS, PROPOSONS UN PROJET UTILE !

Il est pourtant possible de proposer un contre-projet à Gardanne, conciliant écologie et emploi industriel. La centrale de Gardanne est au cœur du réseau électrique de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Cette région développe de nombreuses centrales renouvelables avec des productions variables. De plus en plus, elles produisent davantage d’énergie que le réseau ne peut en absorber. L’électricité est alors gratuite. La nuit, l’électricité est plus chère.

Le black-out en Espagne montre qu’il faut des stockages tampons pour fiabiliser le réseau à forte teneur de soleil et de vent.

 Un centre de stockage d’électricité pourrait être installé. Le stockage de l’électricité peut se faire par un parc de batteries et par stockage thermique. Nous pourrions réutiliser les turbines de la centrale de Gardanne pour générer de l’électricité à partir de la chaleur emmagasinée. Cette chaleur serait produite par l’électricité actuellement gratuite ou non utilisée pendant la journée. La nuit, la chaleur ferait tourner les turbines de la centrale en utilisant la vapeur générée. Les impacts seraient réduits : plus de norias de camions, plus de fumée de combustion.

Cette proposition a un gros défaut, celui de ne pas être complètement absurde. Car cela semble être l’exigence, elle peut difficilement lutter dans cette catégorie.

Elle fait face à l’idée de raser 7 hectares par jour, de les mettre sur des bateaux ou des camions à 30 litres/100 km, de les déchiqueter dans une broyeuse d’un mégawatt, pour le brûler et perdre les deux tiers de l’énergie qui fabrique un nuage de vapeur d’eau. Le tout pour injecter cela dans un réseau à condition d’avoir éteint une centrale a un autre bout du réseau, tout cela pour sauver une poignée d’emploi et enrichir fortement un milliardaire influent.

Cette proposition est une alternative a lune autre proposition des opposants : on arrête tout , on rase les centrales et on construit des lotissements.

La centrale de Gardanne est une dinguerie faite au nom de l’emploi. Nous pouvons conserver l’emploi et faire une centrale de stockage nécessaire pour un réseau à faible teneur en carbone. Nous éviterons ainsi le raisonnement binaire entre emploi et écologie.

Dans la binarité, le perdant c’est l’écologie. Entre des problèmes tout de suite et des gros problèmes plus tard, l’humain choisit rarement l’avenir.

Proposons un chemin de traverse. Cassons l’alliance travailleurs – milliardaires.

Avec 800 millions, le champ du possible est large.

Mobilisons-nous contre ce projet qui dépasse en absurdité et impact, les agrocarburants, les projets d’infrastructures routières inutiles.

Sa force est uniquement due à son invisibilisation et au soutien du monde syndical.

Nous pouvons gagner à deux conditions de faire deux choses en même temps

Hurler contre l’incinérateur a forêt et argent public et proposer un contre-projet utile, donc pérenne.

JP

En savoir plus :

La biomasse une énergie bio ou à la masse. ?

Énergie: il faut sortir de la photosynthèse pour sauver le climat

Mythe de la neutralité carbone du bois énergie

Pourquoi la conversion charbon biomasse est une fausse bonne idée

BIOCARBURE : Les Biocarburants, une imposture qui a la peau dure.

Biomasse-Energie, bilan carbone et émissions polluantes par Michel Eyraud

500 scientifiques alertent sur le bois énergie

Centrale a charbon , vers un mix bois/ charbon !

Uniper n’arrive toujours pas à faire fonctionner la centrale biomasse de Gardanne

Thèse sur l'Analyse environnementale et économique des filières bois-énergie

L'imposture climatique du bois énergie

 

 

 

PS Je réponds d’avance ceux qui me disent que la transition énergétique n’existe pas que la Chine a, ce trimestre, vu pour la première fois ses émissions de CO2 baisser grâce au soleil et au vent. Petit espoir. Je sais l'extractiviste est dégueulasse, mais commençons par ne plus extraire le CO2, le poison le plus urgent et il en reste tant. 

Je précise avant les commentaires que je souhaite la sortie du capitalisme mais, vu le rapport de force, je pense que, si on sort déjà du capitalisme fossile, tâche titanesque, on aura peut-être un petit espoir d’exister encore pour enfin sortir du capitalisme vert.

 









samedi 1 mars 2025

La filière solaire atomisée façon marché

 Le gouvernement a décidé de réduire le solaire photovoltaïque en toiture. Un désastre pour de nombreux artisans poseurs. Un marché, fou, une politique énergétique pleine de déni, retour sur 20 ans de politique française.

Le marché électrique toujours aussi fou, baisse  trop les prix : il y a surproduction. Au lieu de fermer de vieilles centrales nucléaires, le petit solaire de particuliers sert de variables d’ajustement. Le nucléaire est lui subventionné. 

Back to the futur

1994, je suis étudiant en école d’ingénieur en Énergie. Le professeur nous montre les énergies appelées à l’époque « nouvelles » : le photovoltaïque et l’éolien.  Il les méprise en bon fan du nucléaire : « Le photovoltaïque, un truc de la Nasa, trop cher. Réservé à l’espace, il n’a pas d’avenir, à part les refuges de haute montagne et les satellites, je passe vite ».  Il nous parle technique, nous explique le fonctionnement. Je comprendrais plus tard son mépris : la technique est tellement simple, trop simple, à peine de quoi fournir un TP basique. Son argument de conclusion : « Pour fournir la France en énergie, il faudrait au rendement actuel couvrir l’équivalent de deux départements français. Personne ne l’acceptera ».

L’éolien est une technique plus complexe. Elle attire moins de mépris. Mais pour l’éolien, il faut beaucoup de vent fort, or le vent souffle fort et régulier en hauteur. Il affirme : « il faudrait faire des éoliennes géantes de 100 mètres de haut et déployer des réseaux immenses. Trop moches et trop intermittentes, vous imaginez qu’on vive au rythme du vent ? » Pour terminer sa morale, il nous parle du surgénérateur à plutonium, la vraie énergie nouvelle selon lui. L’énergie la plus compacte, toujours disponible, qui génère plus de combustible qu’elle n'en consomme ! Il passe rapidement sur les nombreux problèmes complexes à résoudre. Les théoriciens méprisent les détails techniques. Le diable réside pourtant dans les détails

Suite ici de l'article:
 

 

lundi 3 juillet 2023

Le hold-up du siècle: le procès du marché électrique

Conférence du 26 mai 2023 de Sud Énergie sur le marché de l'électricité en France. 

L’énergie est le sang de l’économie. Son contrôle est depuis tout temps une lutte âpre. Des seigneurs s’appropriant les moulins à eau en passant au trust du pétrole de Rockefeller, l’énergie suscite une bataille entre nations, entre classes et entre capitalistes. Parfois dans l’histoire, l’évidence d’en faire un bien commun au service de la prospérité d’une nation, éclaire un temps les pages d’histoire. Inévitablement les accapareurs reviennent à la charge avec leur mauvaise foi et leurs théories enfumeuses. Ils promettent à chaque fois que leurs intérêts rejoignent celui de tous finalement. Depuis 30 ans, la création du marché de l’énergie dont celui de l’électricité, s ’est accompagnée d’une grande campagne de bourrage de mou digne d’une propagande de guerre. Il fallait la détricoter et Philippe André le fait avec brio, en faisant LE procès du marché de l’énergie de l'électricité

Si vous voulez démonter brique par brique 30 ans d’arguments fallacieux, la conférence est pour vous. Le pillage des services publics est la stratégie d'enrichissement de notre élite politique et de nos brillants hauts fonctionnaires. Ce pillage , ils le font à leur manière, comme ils l’ont appris, avec force de concepts et de points techniques complexes, mais ce ne sont que des usines à gaz anesthésiantes. Il faut les déconstruire pièce par pièce.

Parfois une guerre fait bouillir la grenouille et elle sursaute.  Peut être, enfin, elle comprendra cette évidence : « le service public de l’énergie, coûte moins cher que privé  depuis tout le temps « , ou encore qu’en ces temps de dérèglements climatiques, « l’énergie est une chose bien trop grave pour la confier aux capitalistes. »

Voici une conférence éclairante pour faire monter la tension et faire disjoncter ce système plombant.


jeudi 5 janvier 2023

La ruinance du marché de l’électricité ou les lois de la gloutonnerie

Transformer les factures électriques en casino, voila le beau résultat de la mise en boursicotage du marché de l’électricité. Quand le marché détruit ceux qui nous font notre pain quotidien, il y a urgence à revenir à un marché régulé et faire de l'énergie un bien commun. Une urgence vitale face aux gloutons car le marché électrique régulé c'est le gloutons-out.

La suite ici

lundi 2 janvier 2023

Energie et solaire , parole sur radio zinzine

 

Les métiers des énergies renouvelables - N°1   (50 mn) le 1 janvier 2023 [ Specials ]
Première partie d'un entretien avec Jean Ganzhorn, ingénieur en énergie, conseiller pour des économies d'énergie, entrepreneur / installateur d'équipements photovoltaïque sur toitures à Embrun dans les Hautes-Alpes (05), réalisé le 13 novembre 2022. 

mercredi 7 décembre 2022

Les démons du déni, nous entrainent jusqu’à l’agonie

 Industrie du ski et climat, les démons du déni, nous entrainent jusqu’à l’agonie

Il y a 10 ans j’écrivais un rapport sur les couts énergétiques des stations de ski et sur le devenir face au réchauffement. Un maire m’affirmait : « la guerre du réchauffement nous la gagnerions à coup de canons ». Un jeune directeur(1) de station ambitieux me menaçait de me passer par la fenêtre de son bureau si « je venais encore le faire chier encore avec ces conneries de climat ». Pour les bâtiments, on pouvait diviser par 5 la consommation d’énergie pour le prix d’un gros téléportes. Ma proposition de plan d’actions, pour la vallée en matière d’économies d’énergies et d’énergie renouvelables était rejeté par la présidente de la comcom à l’unanimité me signala-t-elle. Un maire m’affirmait « j’ai des choses sérieuses à faire, je peux pas m’occuper de ces conneries d’écolo ». Tous ces brillants et perspicaces dirigeants, dix ans plus tard sont aux manettes : ils ont eu tous des promotions et financent ou gèrent l’industrie du ski*. Ils sont représentatifs d’un milieu caricatural qui a institué le déni comme mode de pensée, la fuite en avant comme horizon. 10 ans plus tard le déni a remplacé les certitudes mais les démons du déni nous entrainent jusqu’à l’agonie….le tube de ces 10 ans qui viennent…


 

Station de V*, un télésiège voit un de ses poteaux bougé, une hypothèse sérieuse, la montagne bouge comme jamais. Le réchauffement ici multiplie les mouvements du sols, présents de tout temps en montagne, la pente est forte. Depuis quelques années ce multiplie les cas de villages isolés suite à l’effondrement de routes. Un pan entier d’une montagne qui s’effondre à Serre-Chevalier, aux Jorasses, l’effondrement ici est littéral. Les stations de ski sont construites dans un milieu hostile : froid, chaleur, humidité, neige, la corrosion est forte et de nombreux équipements ou bâtiments sont en mauvais état voir au bord de l’effondrement. L’entretien des routes coutent cher. La date de construction de nombreux bâtiments est de 40 à 50 ans et de nombreux travaux sont nécessaires, ils sont au bout du rouleau comme une vulgaire centrale nucléaire. Face a ces murs de travaux, règne la loi du coup de peinture, du cache la misère. Les bâtiments sont des passoires thermiques, chauffés à l’électricité, au grille-pain ou au GPL. Les énergies les plus chers.  Les stickers des écogestes sont partout. La peinture verte dégouline de partout.

Malgré ce constat inquiétant, des centaines de millions d’argent publics vont vers l’agrandissement des stations, la construction de nouvelles routes, de nouvelles retenues colinéaires, de nouveaux téléportés, de nouveaux bâtiments. Des forfaits plus chers et des saisons plus courtes, donc moins de journées de ski sont à prévoir. Moins de journée de ski veut dire des forfaits plus chers. Moins de neige, veut dire plus de frais pour fabriquer la neige de culture, cela fait encore des forfaits plus chers. Des forfaits plus chers, veut dire l’ exclusion des classes moyennes du ski et des skieurs de proximité, on essaie de se rattraper en faisant venir des de plus en plus loin, qui sont plus en plus exigeant, on leur construit des parkings souterrains sous les pistes de ski et des jacuzzi partout. La boucle de rétroaction est infernale.

Face à ce mouvement de fond irrésistible, la réponse des « acteurs de la montagne » comme ils aiment se nommer : le déni et la fuite en avant. Il faut faire des sous rapidement avant que tout s’écroule ? Plus de canons à neige, des fonds publics à gogo, et bien sûr compresser les salaires des saisonniers. Difficile, les salaires des saisonniers sont récupérés par les rentiers de l’immobilier qui les essorent.

L’état, la région PACA et la région AURA mettent 1 milliards sur la table. Elle va financer n’importe quel chantier sauf si il est intelligent :

  • Un gros plan de parkings souterrains. Au nom de l’écologie pour ne plus voir les voitures cela fait moches. Dans une station pendant qu’un parking souterrain menace de s’effondrer sous trop de rouille, un autre est construit coté pour que le riche skieur puisse accéder du parking aux nouveaux télésièges sans marcher.
  • De nouveaux bâtiment à côté des foutus fleurissent pour compenser les bâtiments de plus en plus vides.
  • La bataille de l’eau est en cours, l’objectif étant de pouvoir enneigés 100 % des pistes de manière artificielle.

Le modèle du Qatar est dans la tête de ses dirigeants : clientèle de luxe, déni écologique, mise en servage des saisonniers. Actuellement le manque de saisonniers rend cette tache impossible, mais la crise qui arrive et la réduction des droits du chômage effectuera le travail.

L’assistanat par l’argent public de l’industrie du ski est patent. Sa voracité à croquer dans l’argent de tous pour financer le loisir de 6 % de ses citoyens est choquante. Nous sommes dans une société qui finance avec l’impôt un loisir de riches. Les mêmes qui crient à l’assistanat dès que l’état vient au secours des besoins primaires des plus pauvres ; Le RSA ou les allocations chômages finance à peine de quoi manger et se mal logés.

Cette fuite en avant ressemble à une digue de sable face à la marée qui monte.

La crise climatique, va rendre non seulement onéreux la pratique du ski mais va aussi tout simplement la détériorer et la rendre aléatoire : neige artificielle trop verglassé ou trop molle, orage en plein hiver fermant les remonter, bourrasque de vents. Je suis, je le confesse un vieux skieur et j’ai toujours adoré ce sport, j’y ai pris beaucoup de plaisir, mais j’avais de la bonne poudreuse, des pistes sauvages et des forfaits cadeaux…. Tout cela semble être du passé : les pistes sont nivelées à coup de bulldozer et sécurisés pour accueillir une couche de neige artificielle bien plus dure. L’ambiance de la montagne prohibitifs en a déjà pris un bon coup : elle est remplie de panneaux publicitaires, de parkings payants. Elle va devenir de plus en plus détestable. Bien loin de la zénitude vantée par les campagnes de pub.

Il est aussi a craindre que ce loisirs pas pratiqué par 90 % des français deviennent impopulaire et vois son image se détériorer fortement. Nous allons passer du « je dis à tout le monde que je vais faire du ski » au ski honteux.

L’industrie touristique est aussi basée sur une part de rêve, de marchandises symboliques. Casser ce rêve et ce symbole peut faire bien autant de mal que le manque de neige. Qui voudra consacrer un mois de salaires pour se faire pigeonner à ski sur de la soupe ou du verglas ?

Face à la catastrophe climatique, la raison et la prévoyance voudrais qu’on envisage un plan décennal de fermeture des stations de basse altitude et de moyennes. Fermer les stations ne veut pas dire fermer les activités sur place : luge, ski de fond, raquettes, balades sont possibles, toucher un peu de fraicheur, du froid et du soleil vont encore faire recette a condition que cela soit abordable.

Que la construction de nouveaux bâtiments soient stoppés et la rénovation entière de l’existant engagé. Les couts de chauffage seraient réduits d’un facteur 5. En plus ces bâtiments sont tout électrique et favorise la pointe et monopolise plusieurs réacteurs nucléaires en pointe (et consomme sur la saison la production annuelle d’une centrale).

Lors de mon étude énergétique j’avais fait apparaitre que les trois quarts de l’enjeu énergétique se situait dans le déplacement et que les remontées mécaniques consommaient 5 % de la dépenses énergétiques du skieur : en gros un skieur de randonnée venant en voiture consomme beaucoup plus qu’un skieur de station venant en train.

Changés la mobilité de vacanciers d’hiver est la bataille a mener :  l’éradication de la voiture individuelle une nécessité et pas impossible. L’exemple de la vallée des dolomites le montre.

Faire venir des vacanciers d’hiver en transports collectifs au lieu d’enterrer les voitures dans des parkings souterrains, les loger dans des immeubles isolés qui ne reste pas vides 365 jours par an, faire du ski que si la neige est la et diversifier les amusements, tout cela est un peu plus raisonnable.

La construction de route est ici une passion locale qui s’enracine chez les certains élus comme l’aboutissement d’une vie réussi. Ces élus sont pathétiques. Leurs rêves de JO et d’autoroutes sont si datés que leurs déclarations doivent être confié à des paléontologues. Mr CANA…SON.. ici va nous prolonger l’autoroute, lui qui a supprimé le financement de la rénovation des bâtiments du département il y a 10 ans.

Construire des vacances d’hiver économe donc abordable permettrait de conserver un tourisme d’hiver…..

Ce modèle a de gros défauts pour les épées qui nous dirigent : la fin de la grosse promotion immobilières qui tache et de tous les délices qui vont avec, la fin du couteux privilège du lit froid, la fin de des chantiers automobiles, la fin de certaines rentes de situation, la fin d’une époque….

Ce modèle nécessite de sécuriser certaines entreprises menacées par la destruction du climat : elles vont devenir dépendantes de la météo et risqueront la faillite régulièrement : les paysans d’abord et bien d’autres. Une proposition la création d’une caisse de solidarité climatique : comme pour l’agriculture pour laquelle elle n’existe pas encore il en faut une pour les saisonniers : un hiver sans neige, les chômeurs dépendant de ces activités sont indemnisés, un hiver profitable la caisse est abondé par tous. Une partie des fonds publics doivent être redirigés dans cette caisse au lieu de financer des infrastructures qui vont être abandonner dans quelques années car trop cher à entretenir.

L’utilisation de l’argent public comme morphine d’un système obsolète ne durera pas éternellement. Le réchauffement du climat est le cancer du ski, le déni ne le soignera pas, pas plus que la peinture verte. On ne peut guérir du cancer grâce à l’homéopathie. La chimio fait peur, ses effets secondaires sont lourds, mais le malade a des chances de s’en sortir. Le déni est une perte de temps précieux. Si les préconisations faites il y a dix ans avait été mis en place, le virage serait moins douloureux à prendre. Pour l’instant nos élites dirigeantes sont en tout schuss et les démons du déni nous entrainent jusqu’au bout de l’agonie.

 

(1) L’inénarrable directeur de station, misogyne, caractériel, anti social a fait fortune en multipliant les chantiers de téléportés et fait la promotion du ski écologique actuellement en se promenant dans sa grosse AUDI hybride.

 

 

dimanche 2 octobre 2022

Supprimez le marché de l'électricité car c'est la ruinance !

 Blackout et économies d’Énergie : Éclairer le débat face à l’obscurantisme de la gloutonnerie

Ou encore le loto de la pénurie du casino boursier ou le rationnement rationnel.

Ou encore, le marché européen de l’Énergie bombarde nos usines bien mieux que Poutine.

Ou encore les lois de la gloutonnerie.


 

J’ai hésité entre plusieurs titres, tant j’ai à dire. Je suis professionnel dans le secteur de l’énergie. Le marché de l’électricité est un sujet que j’étudie depuis des années. J’ai écrit de nombreux articles sur dessus. Le dernier annonçait le risque d’un blackout et d’un accident, il y a un an (voir ici).
Un an plus tard les faits valident mes prévisions. Mes analyses étaient justes.

Je suis un professionnel de l’électricité et des économies d’énergie, j’ai travaillé pendant des années sur les économies d’énergie en électricité. J’ai vécu, en direct, l’effet de la mise en place du marché de l’électricité. J’ai connu l’avant et l’après. J’ai vécu la fin de la rationalité technique et la fin des économies d’électricité. Pour moi qui vivais des économies d’électricité ce fut la faillite, la reconversion dans sa production.

Pour bien comprendre, revenons sur un temps qui semble si lointain tant le système a dérapé : le monde d’avant, la période antérieure à la mise en place du marché européen de l’électricité. D’ailleurs ce nom est juste un outil de com. Il serait plus exact de l’appeler par son but : la mise en place de la spéculation sur l’électricité. Une Spéculation sur un pas de temps d’une heure.

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