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jeudi 16 novembre 2023

Montgenevre, plus haut, plus cher, plus de béton

 Projet de construction de la Télécabine du Rocher de l’Aigle

Contribution de l’AESC à la procédure de participation du public par voie électronique

 

Préambule

En août 2022, lors de l’enquête publique pour la mise en place du télésiège 6 places exploité uniquement en hiver, l’AESC avait transmis ses observations et propositions au Commissaire Enquêteur. La question de l’exploitation estivale, niée dans l’étude d’impact, était déjà posée, ainsi que celle de la prise en compte du projet de Réserve Naturelle Régionale sur le massif du Chenaillet, déjà engagé mais ignoré dans les documents de l’enquête. Suite à des questions du Commissaire Enquêteur, la Mairie de Montgenèvre reconnaissait sa volonté d’exploitation estivale et transmettait au Commissaire Enquêteur une carte de zonage d’un périmètre d’étude pour la Réserve, faisant croire au Commissaire Enquêteur que cette carte avait été élaborée avec les associations du groupe de travail constitué pour la mise en protection du massif du Chenaillet, ce qui n’était pas le cas.

Par la suite, nous apprenions que le télésiège 6 places était remplacé par une télécabine 10 places, que l’exploitation estivale n’était officiellement plus de mise (dans « Alpes et Midi », le 19 janvier 2023, le Maire de Montgenèvre indique « De plus, les cabines seront enlevées et stockées durant l’été, impactant d’autant moins le paysage »), puis qu’elle était réinscrite dans les documents du premier permis modificatif (Etude d’impact modifiée / février 2023), puis à nouveau ré-abandonnée (réponse à la MRAE / avril 2023), ce qui été confirmé à l’AESC par courrier du Maire de Montgenèvre le 29 juin 2023.

Suite au recours gracieux de l’AESC contre le permis modificatif accordé le 27 avril 2023, la Préfecture indique : « ll en ressort une illégalité sur la mise à disposition du public du nouveau projet de télécabine », cette formalité préalable étant « régularisable » (courrier du 13 juillet 2023). Suite au dépôt d’un second permis modificatif (10 août 2023), la consultation actuelle du public (18 oct- 17 nov 2023) est réalisée alors que les travaux sont terminés et les équipements en phase de test.

 

Observations et questions de l’AESC

      Est-il raisonnable de poursuivre encore davantage l’anthropisation de cette zone de haute montagne ?

La montagne d’altitude est un espace rare, de très haute valeur pour l’Homme et pour le Vivant, qui se trouve toujours plus dénaturé sous la pression de l’homme « moderne ». Cette évolution constitue une perte considérable et irrémédiable du patrimoine naturel, paysager, ainsi que symbolique et spirituel  pour l’être humain.

Toute intensification supplémentaire de cette anthropisation dégradante ne saurait se justifier que par l’impérieuse nécessité, qui n’est clairement pas présente ici.

Par le surcroît de pression humaine qu’entrainera inévitablement ce projet, l’atteinte supplémentaire qu’il portera à ce milieu précieux ne nous paraît absolument pas justifiée au regard de ses objectifs.

Ce projet nous paraît aussi totalement incompatible avec la préservation des ressources,  notamment hydriques, et du climat, qui s’impose aujourd’hui à notre société. Il serait grand temps de penser la montagne autrement, et d’orienter l’argent public vers les défis écologiques considérables auxquels le pays doit faire face.

 

Concernant la période d’exploitation :

   Pouvez-vous répondre clairement et définitivement à la question : « la télécabine sera-t-elle exploitée en saison estivale ? »

Contrairement aux dernières positions officielles de la Mairie de Montgenèvre qui exprimaient explicitement l’abandon de l’exploitation estivale (voir ci-dessus), le deuxième permis modificatif déposé le 10 août 2023 indique toujours, dans sa notice descriptive, que l’exploitation sera hivernale ET estivale.

Venant après les changements de pied successifs rappelés en préambule, cette incohérence prolongée dans la présentation de la politique d’exploitation de l’équipement n’est pas acceptable.

Si l’exploitation estivale est réellement abandonnée, le permis modificatif devrait l’indiquer clairement afin que le doute soit définitivement levé.

  La télécabine du Rocher de l’Aigle est associée côté italien à la réalisation du télésiège Gimont-Colleto Verde annoncée pour 2024, chaque projet se justifiant par la réalisation de l’autre (ce que les logiciens appellent joliment « l’étreinte fatale »). Notons que les études d’impact indiquent à tort que le projet italien a été réalisé en 2022 (Etude d’impact modifiée - p155).

Si la télécabine du Rocher de l’Aigle ne fonctionne pas en été, qu’en sera-t-il pour le télésiège italien ? Pouvez-vous confirmer que le télésiège italien ne fonctionnera pas non plus en période estivale, ces deux équipements étant étroitement associés  ?

 

Concernant les risques liés à la surfréquentation et les atteintes à la biodiversité

  L’étude d’impact modifiée, tout comme l’étude initiale de 2022, ne présente aucune analyse de l’impact sur la biodiversité du surcroît de fréquentation engendré par le projet, que ce soit l’hiver ou l’été. La réponse fournie à la MRAE à ce sujet, suggérant l’absence d’itinéraires dans ce secteur, est trompeuse, omettant par exemple les itinéraires de randonnée et de trail dénommés « Le Chenaillet  » qui passent au voisinage de la gare d’arrivée du Rocher de l’Aigle. De nombreux itinéraires de randonnées, de VTT ou de trail existent sur le massif du Chenaillet, promus par les stations française et italienne et nul doute que la télécabine favorisera l’accès à ces parcours et suscitera la mise en place de nouveaux parcours.

De plus, cette réponse occulte totalement la forte fréquentation actuelle du versant cerveyrin du massif du Chenaillet, que ce soit à partir du versant Nord (Montgenèvre), ou à partir du lac Gimont très facilement accessible par le côté italien, alors que le versant cerveyrin fait déjà l’objet de dégradations dommageables pour les milieux naturels par l’importante fréquentation touristique et scolaire.

Or ce projet, avec le télésiège Gimont-Colletto Verde côté italien, répond à la volonté affichée des stations française et italiennes de «faciliter les échanges d’un versant à l’autre des domaines skiables » et de « garantir une itinérance franco-italienne en toutes saisons » (cf SCOT du Briançonnais DOO p64), et entraînera par conséquent un accroissement « voulu » de la fréquentation du massif du Chenaillet. L’étude d’impact n’envisage aucune mesure compensatoire à ce sujet.

Le versant cerveyrin est particulièrement attractif et « vendeur » car vanté pour sa haute vallée encore vierge d’aménagements, et il subit une fréquentation hivernale et estivale de plus en plus dommageable pour les milieux naturels et la biodiversité. L'exploitation estivale des équipements du Rocher de l'Aigle ne ferait qu'aggraver cette situation de surfréquentation déjà prégnante. En effet, ces dernières années, les VTT, VAE et tous types de 2 roues, les coureurs, randonneurs, publics scolaires et scientifiques des sites géologiques exceptionnels, de plus en plus nombreux, ont fortement dégradé les sentiers et leurs abords. Des zones humides ont été piétinées et traversées. De multiples passages hors sentiers ont été créés, avec des disparitions de couvert végétal et de sols qui, en haute montagne, mettent très longtemps à se reconstituer, voire ne se reconstituent jamais. Certaines plantes rares ont déjà disparu. En hiver, les pratiques « hors pistes » qui se sont développées (ski, raquettes, randonnée, vélos) conduisent à des dérangements néfastes de la faune, ainsi qu’à des dégradations des sols et du couvert végétal.

Toutes ces pratiques s’accroissent dans un contexte où les acteurs économiques et institutionnels promeuvent la montagne et les espaces naturels comme un « fabuleux terrain de jeux » dans lequel la protection de la biodiversité est tout à fait secondaire.

  Face à ce constat, la mise en place de mesures de protection telles que le projet de Réserve Naturelle Régionale en cours de construction est une nécessité. Dans l’étude d’impact modifiée, seule une référence au projet de RNR a été ajoutée (page 117 Chapitre Patrimoine culturel et archéologique / Site naturel emblématique), avec une carte présentant un projet de "premier périmètre de principe" qui "servira de base de travail" mais qui, rappelons-le, n'a jamais été discuté avec les associations parties prenantes. Le projet de réserve en cours n'est pas mentionné dans le résumé de l'étude d'impact ni dans aucun des tableaux d'analyse des impacts.

La Mairie de Montgenèvre, partie prenante dans ce projet, ne devrait-elle pas mettre en avant le projet de Réserve dans sa communication ? Quels moyens seront mis en œuvre par la Mairie pour supprimer les impacts négatifs de l’accroissement de la fréquentation entraîné par les nouveaux équipements, français et italien, du Rocher de l’Aigle ?

On note également que dans les deux études d’impact, la zone Natura2000 FR9301503 « Rochebrune-Izoard-Vallée de la cerveyrette », qui inclut notamment le marais du Bourget et une partie du versant Sud du massif du Chenaillet, située dans le même massif à moins de 3 km, est totalement ignorée. De même, les nombreuses études naturalistes effectuées sur le massif du Chenaillet depuis plus de 20 ans ne sont même pas citées, alors que ces lacunes avaient déjà été signalées lors de l’enquête publique en 2022.

 

Concernant le changement climatique et les besoins en eau et énergie accrus

Le projet est fortement associé à la production de neige de culture, forte consommatrice de ressource en eau et d’énergie. Il y a là une fuite en avant car les besoins en neige de culture vont augmenter, alors que la ressource en eau va se raréfier et l'énergie devenir une ressource de plus en plus précieuse. Le ski n’est-il pas voué à devenir un luxe pour notre société ? Compte-tenu de l’impact énergétique délétère du tourisme intensif, comment concevez-vous la contribution de la station à la politique de transition énergétique ? La justification de l’utilisation pour la neige de culture d’une ressource en eau de plus en plus convoitée devrait également s’analyser au moins à l’échelle des bassins versants régionaux (Durance, Doire).

Dans son avis, "La MRAE recommande de démontrer, à partir d’éléments de consommation quantifiés et suffisamment précis, que la ressource en eau est suffisante pour répondre à l’ensemble des usages dans le futur, dont l’enneigement artificiel dans un contexte de réduction de la durée d’enneigement en raison du changement climatique." La réponse apportée à cette demande ne fait état que de données pour la situation actuelle, l'estimation des besoins et ressources futurs prenant en compte le changement climatique n'est pas présentée. Or c'est bien une question primordiale. Pouvez-vous présenter ces données de projection, mettant en regard les besoins et les ressources futurs pour les différents usages de l’eau ?

 

Concernant l’impact paysager :

Dans l’étude d’impact, l’impact paysager de la télécabine est minimisé : en réalité, il est beaucoup plus important. Les nouvelles gares sont beaucoup plus volumineuses et plus hautes que les anciennes gares. La nouvelle gare d'arrivée se détache beaucoup plus sur la crête que l'ancienne gare, et devient beaucoup plus visible depuis de nombreux points de vue. Les pylônes, certes moins nombreux et épargnant les zones humides, sont beaucoup plus grands et imposants. Ces détériorations de paysage semblent complètement occultées.

 

Concernant les travaux de la gare italienne du Rocher de l’Aigle :

La RARM indique que les travaux de terrassement de la gare italienne ont été réalisés cette année (2023) en même temps que ceux de la gare française.

Dans quel contexte règlementaire ont été effectués ces travaux, dont une partie se situe en France et qui ne sont pas mentionnés dans le permis modificatif ?

De plus, l’AESC rappelle que le projet de porteur Cesana-Rocher de l’Aigle figure dans le SCOT du Briançonnais en tant qu’UTN structurante à moyen et long terme, et que sa réalisation est conditionnée à "une Modification, Révision allégée ou une Déclaration du projet du SCOT approuvé et d’une présentation devant le comité de massif compétent". Où en est cette procédure ?

 

Points spécifiques

  Une mesure compensatoire prévue dans l'étude d'impact est à confirmer :

Pouvez-vous confirmer la mise en place des balises avifaune sur le câble de sécurité, avant la mise en service de l'installation, comme prévu dans l'étude d'impact (p201 Mesure de réduction 5), tous les 3 ou 5m (actuellement, les photos disponibles montrent qu'elles ne sont pas installées) ?

 

  Un document est manquant :

Dans les documents fournis, l'étude Climsnow n'est pas jointe en annexe de la réponse faite à la MRAE, contrairement à ce que vous indiquez dans votre réponse. Pouvez-vous la mettre à disposition du public, comme les autres documents ?

 

 

jeudi 9 novembre 2023

Montagne de lure, raser des forets pour les capitalistes

 Une lutte contre le fait de rasé une foret pour les capitalistes : mettre des champs de photovoltaique a la place de foret.

Confier les énergies renouvelables aux capitalistes et ils vous feront de la merde !

Communiqué des organisateurs:

 NOUS AVONS BESOIN DE MONDE POUR LES ÉVÉNEMENTS DES 14 ET 19 NOVEMBRE, ÉCRIVEZ-NOUS SI VOUS POUVEZ AIDER :

Nous sommes en attente de toutes forces et propositions pour nous aider à diffuser par tous les moyens (boites à lettre, marchés, réunions, projections...) les tracts et affiches pour le procès des deux militantes d'Elzeard le 14 novembre devant le tribunal de Digne à 14h et l'évènement du 19 à Montlaux (voir tract en PJ)
NOUVELLE CAGNOTTE A PARTAGER:
Nous avons ouvert une nouvelle cagnotte
en ligne ICI
Cette cagnotte est dédiée pour l'instruction de la deuxième plainte déposée contre Boralex à Cruis ce 25 octobre, les honoraires de l'avocat concernant la procédure en référé qui comparaitra le 2 novembre, les honoraires des 2 avocats pour la défense des deux militantes dont le procès sera le 14 novembre à Digne, les frais de déplacement des témoins. Nous devons récolter pour l'ensemble de ces actions environ 10000 euros !
Toutes ces procédures coûtent très cher mais nous rappelons que ce n'est pas seulement pour le site de Cruis que nous nous battons mais pour tous les autres projets sur la Montagne de Lure (une quinzaine attendent de voir le jour), dans la DLVA (1500 hectares ont été annoncés dans la Provence, voir PJ),dans le Buech (1500 hectares également) et partout en PACA...
Merci de diffuser largement ce lien.
REUNION-PROJECTION : Vendredi 3 novembre à 18h30, à Simiane-la-Rotonde, avec les associations Vivre à Simiane et Elzéard Lure en Résistance.
Projection des courts métrages sur le déboisement et les blocages sur le site de Cruis (voir PJ)
BLOCAGES à CRUIS : les blocages se poursuivent à Cruis : https://www.facebook.com/watch/?v=2118719571803262
Le dernier blocage surprise a eu lieu mercredi 25 octobre. 25 personnes étaient présentes dont des membres d'Extinction Rebellion d'Aix, Marseille, Gap, Sisteron. 9 machines ont été bloquées jusqu'à l'arrivée des PSIG vers 14h...
À très bientôt et merci à tous·te
La Montagne de Lure a besoin de vous !

mercredi 7 juin 2023

STOP LYON TURIN 17 et 18 juin en Maurienne- Soulevement de la terre

30 milliards au doigt mouillé pour faire un gros tunnel pour aller plus vite (45 minutes ?) dans le bouchon à Turin. Sous la montagne plein de béton mais pas de logement pour ceux qui habitent dessus. Ruine d'argent public pour le plaisir de multinationales du béton, et ruine des sources d'eau. Pour qu'il laisse béton , on doit être nombreux. A deux heures d'ici.

Un projet contesté même par la cour des comptes (pas des gauchistes) qui le trouve trop cher. C'est l'EPR du train: long à construire (2050 ?) , beaucoup plus cher que prévu et pas franchement écolo (50 ans pour compenser le Co2 émis par la construction !

Un projet à 100 000 € le mètre soit  1000 € le millimètre soit 100 millions le kilomètre, pendant ce temps les lignes des alpes se meurt, y'a plus de train dessus, les gares sont fermées, les tarifs indécents.


Co voiturage des Hautes-Alpes à Gap , Embrun et Briançon (contacter xr05)

Vous cherchez ou vous proposez du covoit: 

Un lien pour le covoiturage : https://m.mobicoop.fr/#/carpools/event/2910




Voici le programme des 17-18 Juin contre le Lyon Turin⛰️Venez nombreux.ses

Un lien pour le covoiturage : https://m.mobicoop.fr/#/carpools/event/2910

🥕 Fbk https://www.facebook.com/stoplyonturin
https://www.facebook.com/notav.info

 

PROGRAMME | MOBILISATION INTERNATIONALE CONTRE LE LYON-TURIN, 17/18

(2/2, programme détaillé)

➡️ VENDREDI 16/06, 15 h :

- Début de l'accueil sur le site
- Début de soirée : Intervento, Collectif Ballast, "Une histoire choisie des LGV", balades naturalistes

➡️ SAMEDI 17/06

- 10h : Prises de parole, briefs médic/juridique, et départ de la manifestation internationale (Dress-Code : "Bleu torrent", casseroles désirées)

- 19h : Cantines et Concerts
💫Les Farfadets (Rock Fâché- Maurienne)
💫 DialCaloiz (Heavy Punk - Val de Suse)
💫 Mediterroni (Tarentelle Féministe)

➡️ DIMANCHE 17/06

- 10h : tables rondes et interventions,
avec Alessandro Pignocchi (chercheur et auteur de bandes dessinée), Erica Sandford et Paolo vezza (hydrogéologues), Angelo Tartaglia et Laurent Husson, François Jarrige (historien des techniques)...

- Après-midi : Assemblée des Massifs en lutte et des comités locaux des Soulèvements.

- 8h, 10h et 14h, départs en balades avec les Naturalistes des Terres


💫 Durant le week-end

Infokiosque / Dispositif Riot Fight Sexism / Garderie / coin Chill / dispositif psy / pôle dévalidiste (contact mail du pôle : train_et_soin_73@proton.me)

Camp autogéré, participation aux tâches sur place bienvenues!

dimanche 6 novembre 2022

La Salle-Projet : Un maire, des Gagées à dégager et les rêves qatari des multinationales du ski


 Il est une fleur de montagne qui va faire parler d'elle dans la vallée de Serre-Chevalier, la Gagée des champs.


 
Fleur rare sur la liste rouge des espèces menacées, elles poussent sur une zone pas encore bétonnée dans la vallée. Mais un projet la menace. Le projet est contestable par son impact sur l’environnement et sa mise en œuvre. Ce projet est mené par la Compagnie Des Alpes. Derrière elle, nous trouvons la célèbre multinationale Vinci. Ce projet est l'objet d'une plainte contre le maire de la Salle Les Alpes pour prise illégale d'intérêt.


https://www.lejdd.fr/Societe/la-bataille-de-limmobilier-dure-a-serre-chevalier-entre-environnement-et-soupcons-de-corruption-4141162

Depuis des décennies, nous assistons a des coulées de béton dans les Alpes. Les poussées de fièvre bétonneuse frappent nos vallées. La fin du climat de montagne est pourtant là, nous dormons la fenêtre ouverte à la Toussaint ici. Mais ici, il faut du béton, car dit béton, dit beaucoup de pognon. Il ne faut pas s'étonner qu'on bétonne, c'est la loi de la montagne. Comme l'eau éteint le feu, le temps refroidit les lits ! De plus en plus de lits deviennent froids et ne servent plus à rien. L'homo bourgeois capitalo-gloutonnus à des appartements au ski dont il ne fait souvent rien... Alors sans occupation, ses lits ne font pas tourner l'industrie touristique montagnarde et il faut en construire de nouveaux. Ils seront un peu occupés puis avec le temps, ils redeviendront froids, pendant que le climat chauffe. A force de bétonner, la place, rare en montagne, toute la vallée comme à Serre-Chevalier y passe. Peu importe que la biodiversité s’effondre comme jamais-vu même dans les pires extinctions de masse. Peu importe, ici, on vend de la nature préservée sur carte postale, on peut donc la massacrer. Vu les prix de l’immobilier, la vénalité est la règle.


La Compagnie Des Alpes est une multinationale du ski et du tourisme qui sait à merveille mélanger les intérêts privés et les ressources publiques. L'industrie touristique a toujours su marier l'argent public pour investir et les retours d'argent privatisé. L'industrie du ski a généré des fortunes privées en grand nombre. Elle est devenue mondiale (Black Rock est dedans.) et les habitants n'ont plus grand-chose à dire sur le développement de cette industrie. Ils leur reste à payer les frais de routes, d'eau potable, de transports, de scolarisation, de santé, de logements souvent indignes genre passoire thermiques …

Des centaines de millions d'argent public sont programmées dans nos chères montagnes. Un milliard d'euros en tout.

Ces multinationales du sport et du loisir rêvent du modèle social qatari. Ils souhaitent l'appliquer aux Alpes:

- des touristes riches qui vont et viennent du monde entier et achètent à prix d'or des biens qui sont des placements, un peu comme on achète une toile d'art contemporain. On vient se détendre, la poudre blanche est bonne et facile d'accès.

- des saisonniers aux droits de rester sur place limités (nationalité au qatari, ici loyers trop chers et droits au travail écornés...). Leurs intentions : faire venir des travailleurs qui n'habitent pas la vallée de manière permanente, interchangeables, dociles et précaires. Les sans droits à l'assurance chômage, les retraités pauvres, les malades, les indigents doivent partir.

- un bétonnage sans limite avec l'appui des pouvoirs publics qui répriment les opposants. Accaparement de l'eau et financement des infrastructures qui coûtent : remontées mécaniques avec équipement lourds pour un accès au ski pistes boulevards et pour la fabrication de neige de culture, eau potable , épuration, routes.

Pour cela, il faut la destruction des droits des salariés les moins précaires ceux des remontées mécaniques. Cela disciplinera tout le monde. Ces salariés sont historiquement les fers de lance de la lutte sociale dans les Alpes. Ils peuvent encore faire grève et bloquer un samedi les stations de ski. Ils peuvent toucher au grisbi et surtout à l’image : les multinationales sont très attentives à l’image du ski. Vont-ils se laisser dépouiller sans rien dire, vont-ils chercher une réponse individuelle à un problème collectif. La mentalité individualiste, moderne, n’incite pas à l’optimisme. Vont-ils dire haut et fort aux multinationales du ski et leurs petits kapos, " c'est qui qui fait tourner le bouzin, c’est qui le patron !" L’enjeu est imminent, car à force de surinvestir dans une industrie en péril climatique, les finances publiques risquent de ne plus suffire à compenser et les trous béants. Ces trous vont être payés par les salariés. À eux de s’occuper de leurs intérêts et à voir dans des journées d’actions, non une dépense, mais un investissement très rentable, une protection de leur outils de travail.

À l'heure ou la faim menace et la pénurie d'énergie se pointe, les besoins de santé non satisfait, agrandir les stations est une priorité pour l'argent public, pour les 90 % de non-skieur que sont les Français , cela risque de coincer !

Certaines y voient de la bêtise, on peut y voir une coalition d’intérêts. Ce fut toujours le cas répondront certains. Certes, mais la différence est que la vision de nos décideurs est un peu différente des années 70 - 80. Le projet actuel est purement colonialiste :

Écouter cette émission : affaires sensibles

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/affaires-sensibles/affaires-sensibles-du-mardi-04-octobre-2022-5655010

Les projets actuels sont purement colonialistes de Serre-Chevalier à la Clusaz : de grands groupes mondialisés veulent tirer des profits de la montagne et ne plus rien partager, même pas les miettes. La création des stations de ski s'est réalisée avec de l'argent public, elles ont généré d'immenses fortunes privées et la population locale a récolté une partie de la nouvelle prospérité en travaillant d’arrache-pied. Actuellement, ces projets sont d'un autre ordre, plus de miettes, tous les bénéfices vont chez les promoteurs et la population locale récolte rien, enfin si les dettes des infrastructures, car pour ses lits froids, il faut construire : route, réseau assainissements, réseau électrique, etc....

A eux, les bénefs à nous les dettes. -
Détruisons l'avenir dès à présent disent les gloutons.

Il faut quand même s'interroger sur ceux qui devraient défendre la population. À la Salle les Alpes, le maire est accusé d'avoir été un employé de la Compagnie Des Alpes. Il souhaite que l'on bétonne deux mille lits sur sa commune aux profits de multinationales .Cela pose .question. Une fleur de montagne rare devient un caillou dans le mocassin des promoteurs

Le mélange des genres est une pratique courante, ici.

Le béton doit comme l'avenir, couler

Et dégager la gagée, c'est la mère de la fortune.

C'est sale, mais nous sommes à La Salle dans un décor de carte postale.

mercredi 2 novembre 2022

La Pellincance en col blanc ou les rêves de Corée du nord à Pertuis

La Pellincance en col blanc ou les rêves de Corée du nord à Pertuis

https://zappertuis.noblogs.org/

Si vous cherchez un exemple en France d'artificialisation des sols, le nom technocratique qui désigne la coulée de béton qui enfoui 50 000 hectares de terre souvent agricoles chaque année, si vous cherchez aller à Pertuis vous aurez une caricature de ce phénomène.

Pertuis, elle coche toutes les cases. : petite ville charmante provençal au bord de la Durance, au pied du Lubéron, dans une plaine très belle et un peu préservée par les crues de la Durance, à deux Pas d’Aix, proche d’Avignon. Elle est un carrefour, la porte des Alpes du Sud. Depuis 50 ans, ici on construit de partout des maisons, des zones commerciales, artisanales, des rocades, des routes et autoroutes.


 Le maire a fait fortune en fabricants des outils pour la viniculture avec pour slogan « La nature comme moteur ». Et à près de 80 ans, il rêve de béton. Premier employeur de la ville, maire depuis 34 ans, il a fait pousser des lotissements, des milliers de rond-point (dont le proverbe local dit « un rond-point = piscine offerte ». Après avoir tant et tant de travaux, il reste une zone peu construite, une terre agricole exceptionnelle. Cette zone agricole est d’une grande beauté avec ses canaux d’irrigation. Elle produit beaucoup. Cette zone maraichère est proche de la Durance peut être inondé si la Durance déborde. Mais Mr Pellenc le maire, a une passion pour le béton. Il ne doit pas savoir que le béton à manger, ça fait mal aux dents. Lui son idéale est de tout transformer en zone artisanale, zone de logistique, avec au passage 30 hectares pour lui. Transformer du terrain agricole en terrain industriel ou urbain est la meilleure manière de faire fortune, vous multipliez en un changement de statut par 100 la valeur d’un terrain sans avoir fait les moindres travaux dessus. Mais pour cela faut bien de longues et complexes démarches administratives, alors si en plus de votre entreprise de BTP vous êtes maire cela peut aider. Bien sur il n’y a dans ce projet aucune corruption, c’est évident, ce serait diffamatoire.

Le réchauffement climatique amplifie les orages et nous avons des grosses pluies de plus en plus fréquentes. A force d’avoir tout bétonné, les inondations sont de plus en plus fréquentes. Mais prévoyant, les plus pauvres ont été installées dans les zones les plus inondées. 

 

Ils doivent appeler les pompiers à chaque grosse pluie. Dommage que la caserne des pompiers construites sur une zones inondés par nos entreprenantes autorités soit sous l’eau eux aussi.

Drôle de pays la France, elle finance largement la connaissance pour savoir ce qu’on devrait faire si on veut éviter les inondations, puis elle met au pouvoir des Pellenc !

https://www.francebleu.fr/infos/meteo/pluies-mediterraneennes-40-des-vauclusiens-vivent-en-zone-inondable-1599421568

https://www.francebleu.fr/infos/societe/3-semaines-apres-les-inondations-de-pertuis-les-sinistres-guettent-le-ciel-avec-inquietude-1576685540

Le réchauffement climatique est en train de réduire drastiquement les récoltes agricoles. La faim est proche dans de nombreux pays et la France n’est plus suffisante en nourriture. (Le pays e pays ne fournit aujourd'hui que 60% des aliments nécessaires pour satisfaire la consommation de ses habitants)

https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/autonomie-alimentaire-la-france-pourrait-satisfaire-plus-de-100-de-ses-besoins-contre-60-aujourd-hui-915268.html

Les pays qui nous alimentent peuvent face au réchauffement décider de ne plus exporter comme vient de le faire l’Inde avec le riz. Là nous nous apercevrons que le béton à manger ça fait mal aux dents.

Ici il existe encore une belle zone vivrière ; Elle a toujours alimenté Aix-Marseille en nourriture. Elle va être noyées de béton. Mr Pellenc s’en fout, il va bientôt crever et il ne va pas changer de systèmes de pensée a son âge..

Bon certains là-bas, sont un peu critique du projet, voyant une hérésie triple :

Plus de béton veut dire encore plus d’inondations. Les pompiers vont morfler.

Moins de terrain agricole, veut dire moins de paysans locaux et plus d’hangars logistiques.


Un énorme conflit d’intérêts entre un homme son entreprise qui veut s’agrandir et un maire, représentant normalement l’intérêt générale et gardien de la démocratie. (République populaire démocratique de Pertuis du Nord)

Kim Jong Pellenc

Depuis que ce projet délirant est lancé, il y a eu de nombreuses protestations. Des manifestations, une ZAD, une expulsion de ZAP, des manifestations, une affirmation par la présidente de la métropole d’Aix-Marseille de l’abandon du projet, un revirement relançant le projet. Bientôt, le classement de la digue protégeant la zone comme imparable contre les inondations, ouvrant ainsi la voir à la bétonisation. 


La situation de Pertuis est banale dans le midi, un élu ayant fait fortune voulant bétonner tout ce qui voit. Mais sa conception de la démocratie et des opposants est assez exceptionnelle. Pour lui la ville lui appartient. Bien sûr le maire accuse ses opposants d’éco terrorisme. Ce sont plutôt des résistants pacifiques du fascisme gris : police municipale entrant sur un terrain privé pour interdire une réunion d’opposants, menaces et pression sur personnes « quelqu’un de ta famille participe à des manifestations dit lui », pression sur toutes les associations de la ville. 

 

Un café associatif a émis l’idée de donner la parole aux opposants dans le cadre d’un festival pas du tout engagé : descente de la police municipale et contrôle de la sécurité, menace de fermeture et abandon par le café de toutes velléités d’aborder le projet. Filature des résistants par la milice municipale, intimidations. Interdiction de toutes manifestations.

Ce premier novembre, ils sont venus manifester sur la zone menacée ; En guise d’action la velléité d’un gros acte d’écoterrorisme :  planter de l’ail.

La milice est là : Interdiction d’approcher la zone. Ils sont bloqués au rondpoint, il plante de l’ail sur le rondpoint. Une jeune manifestante, lit un livre publié sur la police a voie haute. Des manifestants se font saisir dans leur voiture les pelles et plantoir, un arrêté municipal interdit ce jour de Toussaint d’avoir des outils de jardinage dans sa voiture. Les planteurs d’ail sont expulsés par le peloton de gendarmerie. La lectrice est embarquée en garde à vue pour « outrage à agents », on devrait parler de « littérature à agents ». Une gardav de 24 h pour un acte si violent. Un manifestant est embarqué pour avoir mis un autocollant sur le poteau d’un panneau de signalisation.

Récemment les pelleteuses ont défoncé des platanes centenaires sur la futur ZAC, cela leur démange du béton. Illégale mais pas de soucis, c’est de la nature.

Face à autant d’arrogance et de déni de démocratie, il y a urgence à médiatiser cette lutte et lutte contre la Pellincance en vote blanc : Un vieillard élu par 17 % de inscrits piétine l’avenir et la démocratie .

Le mélange des genre est ici courant:


 

 

 

En annexe :

Comme vous le saviez certainement, nous avions prévu une soirée d'information exposition, projection, repas et concert autour de la sauvegarde des terres agricoles à Pertuis, au café associatif optit bonheur, organisé par le festival de l'alimentation Vivante en Durance Luberon.

 

Hier, la police municipale a menacé les gérants du café de descente de police s'ils maintenaient cet événement. Le procureur de la République a même appelé la propriétaire en lui disant que c'était une rassemblement politique organisé par une association de malfaiteurs (la zap), et qu'il y avait risque de trouble à l'ordre public.

On nage en plein délire.

 

 L'équipe du café s'est réunie hier soir et a pris la décision d'annuler devant tant de menaces et d'intimidation.

 

Ce matin descente de police et pompier pour contrôle sanitaire, vécu comme une punition d'avoir soutenu la zap.

 

Nous ne nous tairons pas devant un tel abus de pouvoir. Nous souhaitons publier une mise au point, un communiqué de presse dénonçant ces faits et ces mensonges et réaffirmant haut et fort la légitimité de notre combat contre les tentatives de nous assimiler à des délinquants et de criminaliser nos actions et événements. 

 

La zap est un ensemble de citoyen.nes, de collectifs, d'associations en lutte contre l'artificialisation des terres à Pertuis. Faire courir la rumeur que nous sommes association de malfaiteurs est une ville manœuvre de l'administration française, police et (in)justice, qui vise à faire peur aux personnes engagées et à les dissuader de s'investir pour la sauvegarde des terres agricoles. Certaines personnes habitant pertuis ont été harcelées par la police lors d'affichage, et ont maintenant peur de sortir. A Pertuis, la liberté d'expression est réprimée, et les oppositions sont muselées. Après les interdictions de manifester, la répression violente des militant.es lors de l'expulsion de la zap, et en septembre, le harcèlement des citoyen.nes qui essaient d'informer les pertusien.nes, un nouveau palier répressif a été franchi hier, avec cette interdiction et ces menaces envers le café associatif de Pertuis. 

 

Nous ne nous tairons pas, et nous sommes plus que jamais déterminé.es à faire entendre notre voix pour la défense des terres et de la nature, et contre le projet de bétonisation de plaine de Durance.

 

Nous avons donc besoin que les associations qui ont soutenu la zap et coorganisé les mobilisations et événements précédents réaffirment leur soutien et leur solidarité face à la répression dont nous sommes victimes.

 

C'est pourquoi, nous voudrions pouvoir citer les noms de ces associations dans notre communiqué de presse en tant que soutien :

 

Terres Vives Pertuis

SOS Durance Vivante

Sauvons nos terres 84

Fne PACA

La confédération paysanne 

La caillasse

Longo maï

Radio zinzine

Le collec

Au maquis

Le café villageois

Attac

Ldh

SOS corruption

 

 

Le 29 aout :

Surprise à la zap ! La préfecture du Vaucluse, bras armé de l’état, use illégalement de la force publique pour nous décourager de continuer la lutte contre l’artificialisation des terres.

 

Le lundi 29 aout, le collectif Zone à Patates s’est réuni pour un piquenique en soirée sur un terrain privé, (avec l’accord du propriétaire) afin de discuter des suites de la mobilisation et d’organiser des ateliers militants et festifs.

 

Rapidement, la soirée tourne au vinaigre quand les gendarmes (PSIG, BAC, gendarmerie) arrivés en force y mettent leur grain de sel : intimidations, manipulations, menaces au taser et bombes lacrymogènes, charges et interpellations abusives à l’intérieur du terrain privé, contrôles d’identité et gardes à vue arbitraires, intimidation du propriétaire. Six personnes ont été arrêtées : trois d’entre elles ont été placées en garde à vue et sont ressorties le lendemain avec des convocations au tribunal. Tout au long de la journée suivante, les personnes déboussolées qui tentaient de se retrouver pour se réorganiser après avoir fui ces violences ont été traquées, contrôlées, chassées dans Pertuis. 

 

Vidéo : https://zappertuis.noblogs.org/post/2022/09/07/video-retrouvailles-du-29-aout/

 

 Plus d'infos:

https://zappertuis.noblogs.org/