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lundi 30 novembre 2020

La pollution du chauffage au bois tue (à petit feu ...)

 SANTÉ. Les particules polluantes les plus dangereuses proviendraient du chauffage au bois, selon une nouvelle étude scientifique qui se penche sur leur "potentiel oxydant". Et les chercheurs d'appeler les pouvoirs publics à ne plus favoriser le développement de la biomasse. Un comble quelques jours après la présentation des derniers arbitrages de la Réglementation environnementale 2020, très favorables au matériau sylvestre.

Voilà une parution scientifique qui va pimenter encore un peu plus les débats autour de la Réglementation environnementale 2020 : quelques jours après la présentation des derniers arbitrages du texte, une étude scientifique européenne supervisée par l'Institut suisse Paul-Scherrer et initialement publiée le 18 novembre dernier dans la revue Nature, a été relayée dans les colonnes du Monde. Selon les chercheurs qui l'ont réalisée, les particules polluantes les plus dangereuses pour la santé humaine proviendraient du trafic automobile et du chauffage au bois.

 

Estimant que l'approche sur la quantité de particules fines inspirée est insuffisante, ils préconisent de désormais prendre en compte un nouvel indicateur, à savoir leur "potentiel oxydant", autrement dit leur faculté à s'attaquer notamment aux cellules pulmonaires. En découle un "stress oxydatif" qui peut déboucher sur des maladies respiratoires et cardio-vasculaires. D'après les scientifiques qui ont conduit cette étude, le potentiel oxydant des particules dépend de "leur composition chimique et donc de leur source d'émission", peut-on lire dans le quotidien. Les éléments les plus toxiques seraient donc issues "de la combustion de la biomasse (essentiellement le chauffage au bois) et du trafic routier".

 

Remise en cause de la RE2020

 

Le verdict semble donc sans appel pour Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche à l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et spécialiste des questions de pollution de l'air, toujours citée dans Le Monde : "Nous pouvons tirer deux enseignements importants de cette étude : le premier est que les pouvoirs publics doivent accentuer la lutte contre les émissions du trafic routier au sens large, le second est qu'ils ne doivent plus encourager le développement du chauffage individuel et des centrales collectives au bois". Et le radiologue Thomas Bourdrel, membre du Collectif Air-santé-climat, de tacler les très récentes décisions gouvernementales : "Alors que tous les articles scientifiques convergent pour dire que les particules de combustion notamment du bois et de la biomasse sont les plus toxiques, le ministère de la Transition écologique persiste et signe et va interdire le chauffage au gaz et promouvoir notamment la biomasse".

 

On apprend en outre, et sans grande surprise, que les populations urbaines sont les plus exposées aux dangers des particules fines, résidant dans des zones "présentant le potentiel oxydant le plus élevé tout au long de l'année". Les citadins respirent des particules dont la toxicité peut être jusqu'à trois fois plus importante que celles inhalées par les habitants des zones rurales. Globalement, les scientifiques estiment que la pollution de l'air causerait entre 48.000 à 62.000 décès prématurés chaque année en France.

 

"Ce qui ressort de cette étude est une nouveauté. Le fait que le bois émette des particules qui sont dangereuses pour la santé est connu, mais jusqu'à présent les exigences des réglementations française et européenne ont toujours porté sur le quantitatif, en termes de taux de particules PM10, PM5, etc", réagit le délégué général du SFCB, Éric Vial. "Avec cette étude, on parle maintenant de qualitatif au sujet du 'pouvoir oxydant' des particules. Nous ne remettons pas en question ce qui est avancé, mais s'il faut arrêter toute une filière dès qu'une inquiétude apparaît, on ne fait plus rien. Il faut maintenant approfondir le sujet pour y voir un peu plus clair."

 

Bonnes performances des chaudières modernes

 

Contacté par Batiactu, le Syndicat français des chaudiéristes biomasse (SFCB) rappelle des faits et des chiffres qu'il avait déjà mis en avant lors d'une polémique similaire, en décembre 2019 : si les anciennes installations de chauffage au bois ont effectivement pu s'avérer nocives, les progrès technologiques et l'interdiction, prononcée en 2020, de la commercialisation des chaudières peu performantes, permettraient de limiter "drastiquement" les émissions polluantes. Les chaudières modernes, qu'elles soient à bûches, granulés ou bois déchiqueté, feraient ainsi montre de bonnes performances et s'inscriraient comme "une des principales alternatives au chauffage au fioul et au gaz", conciliant transition énergétique et préservation de la qualité de l'air.

 

Si le chauffage au bois est incontestablement à l'origine d'émissions de particules fines, le SFCB insiste sur le fait que toutes les installations ne produisent pas les mêmes effets. "Il faut distinguer les appareils 'non-performants', à savoir les cheminées à foyer ouvert et les appareils anciens datant d'avant l'an 2000 ; et les appareils nouvelle génération, très performants, économiques, confortables et à même de préserver la qualité de l'air", explique l'organisation. Qui précise que les chaudières modernes émettent "jusqu'à 400 fois moins" de particules que les anciens équipements, l'écrasante majorité des émissions provenant donc des foyers ouverts et des inserts.

 

"Sur le chauffage bois, il y a un amalgame qui est fait entre les retours de l'étude et des commentaires de scientifiques ou d'autres personnalités, qui affirment que le chauffage au bois pollue et qu'il faut l'arrêter. Il est vrai que le bois émet des particules polluantes, mais uniquement dans les conditions que nous combattons et que nous voulons supprimer, c'est-à-dire quand la combustion n'est pas bonne", explique Éric Vial. "Cette situation résulte d'une mauvaise qualité de l'appareil, souvent due au fait que la chaudière est trop ancienne. La qualité de l'installation, notamment la partie fumisterie, joue également, tout comme la qualité du combustible utilisé. Il faut également prendre en compte l'utilisation correcte de l'appareil, et donc aussi son entretien. Une fois qu'on a réussi à rejoindre tous ces points qui concourent à une bonne combustion, les émissions de particules sont très faibles."

 

vendredi 31 mars 2017

Les habitants du Golfe de Fos victimes de la pollution industrielle



Les habitants de Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis-du-Rhône vivent dans un environnement
pollué qui les expose à de nombreuses maladies. C'est ce que révèle une étude indépendante (FOS EPSEAL), financée par l'Agence nationale de la sécurité sanitaire (Anses). Menée depuis juin 2015 par des chercheurs américains et français, elle révèle que 63% de la population interrogée rapporte au moins une maladie chronique contre 36,6% en France. Les résultats montrent une évolution «de l'asthme cumulatif chez les adultes» (15,8% de prévalence contre 10% en France), et des cancers, notamment chez les femmes où trois fois plus ont eu un cancer du col de l'utérus ces derniers mois. Enfin, les diabètes de tout types sont présents chez deux fois plus de personnes (11,6% contre 6% dans le reste de l'Hexagone).«Si ce n'est pas la pollution alors qu'est-ce que c'est ?»
Yolaine Ferrier, chargée de l'étude FOS EPSEAL.
«Ce sont des résultats à prendre vraiment au sérieux», explique Yolaine Ferrier, chargée de l'étude FOS EPSEAL et anthropologue au Centre Norbert Elias à Marseille, contactée par Le Figaro. «Ils ont souvent été dissimulés aux habitants de la région. On leur expliquait que la pollution n'est pas pire ici qu'ailleurs. Mais si ce n'est pas la pollution alors c'est quoi?», s'interroge la chercheuse.
Situées dans une des zones les plus industrialisées d'Europe, les deux villes sont notamment exposées à la pollution venant de l'étang de Berre. En effet, c'est là que sont implantés les raffineries et les hauts-fourneaux d'Arcelor Mittal. Un port pétrolier ainsi qu'un incinérateur de déchets se dressent également autour du port de Fos. Parmi les polluants, les perturbateurs endocriniens sont émis de manière massive. Tout comme la pollution atmosphérique aux particules ultrafines ou encore le dioxyde de soufre. «Il y a plus d'une centaine de polluants dans l'air qui interagissent et provoque un effet ‘cocktail'», affirme Yolaine Ferrier.
Une nouvelle étude en préparation
L'étude a été menée en deux temps. De juin à décembre 2015 d'abord, les chercheurs ont fait du porte-à-porte dans les deux villes auprès de 816 répondants. Après la communication des premiers résultats, des ateliers d'analyse ont été mis en place jusqu'en décembre 2016. Une méthodologie utilisée pour la première fois en Europe et importée des États-Unis, qui intègre les habitants. «Cette méthode nous permet d'obtenir des résultats plus pertinents et plus rigoureux. Elle a été éprouvée et institutionnalisée outre Atlantique», précise Yolaine Ferrier.
Pour les habitants des deux villes c'est un soulagement qu'une étude scientifique prouve, en chiffre, leurs inquiétudes. «Enfin on a une étude qui montre la vérité quant à la santé des citoyens des deux villes. Ça fait plus de 15 ans qu'on dit que nous sommes pollués mais jusqu'à présent l'État a toujours cherché à dédramatiser la situation. Il y a bien sûr un intérêt économique derrière mais ça ne doit pas être au détriment de la santé publique», déclare au Figaro Daniel Moutet, président de l'association de Protection du Littoral de Fos. Il souhaite que l'État prenne en considération ces résultats et mette en place des mesures pour faire diminuer la pollution dans la zone.
Une seconde étude a été lancée en septembre par l'Institut éco citoyen pour la connaissance des pollutions (IECP). «On arrive coup sur coup à deux études majeures sur un territoire qui en faisait la demande depuis plus de 40 ans. Cette étude permettra de connaître la nature et la quantité de polluants présents dans l'organisme des habitants de la zone par rapport à une population témoin», explique Philippe Chamaret, directeur de l'IECP. Elle sera complémentaire de celle financée par l'Anses. En effet, les chercheurs de l'IECP vont eux travailler à partir d'échantillons de sang et d'urine. «Nous sommes en contact avec eux et nous rassemblerons nos résultats dans une étude commune», déclare Yolaine Ferrier. Les premiers résultats sont attendus pour le troisième trimestre 2017.


vendredi 21 octobre 2016

Qualité d'air intérieur et extérieur et chauffage au bois


L’impact des particules fines sur la santé et l... par FranceEcologieEnergie


Une étude de l'Ineris et de l'université de Savoie en 2008 a aussi analysé l'air intérieur des maisons chauffées au bois. (http://www.ineris.fr/centredoc/DRC-08-70801-15219A2.pdf)
Une influence du chauffage au bois a été observée s’agissant des concentrations intérieures en dioxyde d’azote, monoxyde de carbone, particules, benzène et HAP. Mineure pour le NO2 et leCO, elle peut être qualifiée de notable pour les particules et de majeure pour le benzène et les HAP.







Haute-Savoie : la vallée de l'Arve est la plus polluée de France


Et aussi:
http://www.futura-sciences.com/planete/videos/interview-1-5-pollution-air-omnipresente-461/