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mercredi 7 décembre 2022

Les démons du déni, nous entrainent jusqu’à l’agonie

 Industrie du ski et climat, les démons du déni, nous entrainent jusqu’à l’agonie

Il y a 10 ans j’écrivais un rapport sur les couts énergétiques des stations de ski et sur le devenir face au réchauffement. Un maire m’affirmait : « la guerre du réchauffement nous la gagnerions à coup de canons ». Un jeune directeur(1) de station ambitieux me menaçait de me passer par la fenêtre de son bureau si « je venais encore le faire chier encore avec ces conneries de climat ». Pour les bâtiments, on pouvait diviser par 5 la consommation d’énergie pour le prix d’un gros téléportes. Ma proposition de plan d’actions, pour la vallée en matière d’économies d’énergies et d’énergie renouvelables était rejeté par la présidente de la comcom à l’unanimité me signala-t-elle. Un maire m’affirmait « j’ai des choses sérieuses à faire, je peux pas m’occuper de ces conneries d’écolo ». Tous ces brillants et perspicaces dirigeants, dix ans plus tard sont aux manettes : ils ont eu tous des promotions et financent ou gèrent l’industrie du ski*. Ils sont représentatifs d’un milieu caricatural qui a institué le déni comme mode de pensée, la fuite en avant comme horizon. 10 ans plus tard le déni a remplacé les certitudes mais les démons du déni nous entrainent jusqu’à l’agonie….le tube de ces 10 ans qui viennent…


 

Station de V*, un télésiège voit un de ses poteaux bougé, une hypothèse sérieuse, la montagne bouge comme jamais. Le réchauffement ici multiplie les mouvements du sols, présents de tout temps en montagne, la pente est forte. Depuis quelques années ce multiplie les cas de villages isolés suite à l’effondrement de routes. Un pan entier d’une montagne qui s’effondre à Serre-Chevalier, aux Jorasses, l’effondrement ici est littéral. Les stations de ski sont construites dans un milieu hostile : froid, chaleur, humidité, neige, la corrosion est forte et de nombreux équipements ou bâtiments sont en mauvais état voir au bord de l’effondrement. L’entretien des routes coutent cher. La date de construction de nombreux bâtiments est de 40 à 50 ans et de nombreux travaux sont nécessaires, ils sont au bout du rouleau comme une vulgaire centrale nucléaire. Face a ces murs de travaux, règne la loi du coup de peinture, du cache la misère. Les bâtiments sont des passoires thermiques, chauffés à l’électricité, au grille-pain ou au GPL. Les énergies les plus chers.  Les stickers des écogestes sont partout. La peinture verte dégouline de partout.

Malgré ce constat inquiétant, des centaines de millions d’argent publics vont vers l’agrandissement des stations, la construction de nouvelles routes, de nouvelles retenues colinéaires, de nouveaux téléportés, de nouveaux bâtiments. Des forfaits plus chers et des saisons plus courtes, donc moins de journées de ski sont à prévoir. Moins de journée de ski veut dire des forfaits plus chers. Moins de neige, veut dire plus de frais pour fabriquer la neige de culture, cela fait encore des forfaits plus chers. Des forfaits plus chers, veut dire l’ exclusion des classes moyennes du ski et des skieurs de proximité, on essaie de se rattraper en faisant venir des de plus en plus loin, qui sont plus en plus exigeant, on leur construit des parkings souterrains sous les pistes de ski et des jacuzzi partout. La boucle de rétroaction est infernale.

Face à ce mouvement de fond irrésistible, la réponse des « acteurs de la montagne » comme ils aiment se nommer : le déni et la fuite en avant. Il faut faire des sous rapidement avant que tout s’écroule ? Plus de canons à neige, des fonds publics à gogo, et bien sûr compresser les salaires des saisonniers. Difficile, les salaires des saisonniers sont récupérés par les rentiers de l’immobilier qui les essorent.

L’état, la région PACA et la région AURA mettent 1 milliards sur la table. Elle va financer n’importe quel chantier sauf si il est intelligent :

  • Un gros plan de parkings souterrains. Au nom de l’écologie pour ne plus voir les voitures cela fait moches. Dans une station pendant qu’un parking souterrain menace de s’effondrer sous trop de rouille, un autre est construit coté pour que le riche skieur puisse accéder du parking aux nouveaux télésièges sans marcher.
  • De nouveaux bâtiment à côté des foutus fleurissent pour compenser les bâtiments de plus en plus vides.
  • La bataille de l’eau est en cours, l’objectif étant de pouvoir enneigés 100 % des pistes de manière artificielle.

Le modèle du Qatar est dans la tête de ses dirigeants : clientèle de luxe, déni écologique, mise en servage des saisonniers. Actuellement le manque de saisonniers rend cette tache impossible, mais la crise qui arrive et la réduction des droits du chômage effectuera le travail.

L’assistanat par l’argent public de l’industrie du ski est patent. Sa voracité à croquer dans l’argent de tous pour financer le loisir de 6 % de ses citoyens est choquante. Nous sommes dans une société qui finance avec l’impôt un loisir de riches. Les mêmes qui crient à l’assistanat dès que l’état vient au secours des besoins primaires des plus pauvres ; Le RSA ou les allocations chômages finance à peine de quoi manger et se mal logés.

Cette fuite en avant ressemble à une digue de sable face à la marée qui monte.

La crise climatique, va rendre non seulement onéreux la pratique du ski mais va aussi tout simplement la détériorer et la rendre aléatoire : neige artificielle trop verglassé ou trop molle, orage en plein hiver fermant les remonter, bourrasque de vents. Je suis, je le confesse un vieux skieur et j’ai toujours adoré ce sport, j’y ai pris beaucoup de plaisir, mais j’avais de la bonne poudreuse, des pistes sauvages et des forfaits cadeaux…. Tout cela semble être du passé : les pistes sont nivelées à coup de bulldozer et sécurisés pour accueillir une couche de neige artificielle bien plus dure. L’ambiance de la montagne prohibitifs en a déjà pris un bon coup : elle est remplie de panneaux publicitaires, de parkings payants. Elle va devenir de plus en plus détestable. Bien loin de la zénitude vantée par les campagnes de pub.

Il est aussi a craindre que ce loisirs pas pratiqué par 90 % des français deviennent impopulaire et vois son image se détériorer fortement. Nous allons passer du « je dis à tout le monde que je vais faire du ski » au ski honteux.

L’industrie touristique est aussi basée sur une part de rêve, de marchandises symboliques. Casser ce rêve et ce symbole peut faire bien autant de mal que le manque de neige. Qui voudra consacrer un mois de salaires pour se faire pigeonner à ski sur de la soupe ou du verglas ?

Face à la catastrophe climatique, la raison et la prévoyance voudrais qu’on envisage un plan décennal de fermeture des stations de basse altitude et de moyennes. Fermer les stations ne veut pas dire fermer les activités sur place : luge, ski de fond, raquettes, balades sont possibles, toucher un peu de fraicheur, du froid et du soleil vont encore faire recette a condition que cela soit abordable.

Que la construction de nouveaux bâtiments soient stoppés et la rénovation entière de l’existant engagé. Les couts de chauffage seraient réduits d’un facteur 5. En plus ces bâtiments sont tout électrique et favorise la pointe et monopolise plusieurs réacteurs nucléaires en pointe (et consomme sur la saison la production annuelle d’une centrale).

Lors de mon étude énergétique j’avais fait apparaitre que les trois quarts de l’enjeu énergétique se situait dans le déplacement et que les remontées mécaniques consommaient 5 % de la dépenses énergétiques du skieur : en gros un skieur de randonnée venant en voiture consomme beaucoup plus qu’un skieur de station venant en train.

Changés la mobilité de vacanciers d’hiver est la bataille a mener :  l’éradication de la voiture individuelle une nécessité et pas impossible. L’exemple de la vallée des dolomites le montre.

Faire venir des vacanciers d’hiver en transports collectifs au lieu d’enterrer les voitures dans des parkings souterrains, les loger dans des immeubles isolés qui ne reste pas vides 365 jours par an, faire du ski que si la neige est la et diversifier les amusements, tout cela est un peu plus raisonnable.

La construction de route est ici une passion locale qui s’enracine chez les certains élus comme l’aboutissement d’une vie réussi. Ces élus sont pathétiques. Leurs rêves de JO et d’autoroutes sont si datés que leurs déclarations doivent être confié à des paléontologues. Mr CANA…SON.. ici va nous prolonger l’autoroute, lui qui a supprimé le financement de la rénovation des bâtiments du département il y a 10 ans.

Construire des vacances d’hiver économe donc abordable permettrait de conserver un tourisme d’hiver…..

Ce modèle a de gros défauts pour les épées qui nous dirigent : la fin de la grosse promotion immobilières qui tache et de tous les délices qui vont avec, la fin du couteux privilège du lit froid, la fin de des chantiers automobiles, la fin de certaines rentes de situation, la fin d’une époque….

Ce modèle nécessite de sécuriser certaines entreprises menacées par la destruction du climat : elles vont devenir dépendantes de la météo et risqueront la faillite régulièrement : les paysans d’abord et bien d’autres. Une proposition la création d’une caisse de solidarité climatique : comme pour l’agriculture pour laquelle elle n’existe pas encore il en faut une pour les saisonniers : un hiver sans neige, les chômeurs dépendant de ces activités sont indemnisés, un hiver profitable la caisse est abondé par tous. Une partie des fonds publics doivent être redirigés dans cette caisse au lieu de financer des infrastructures qui vont être abandonner dans quelques années car trop cher à entretenir.

L’utilisation de l’argent public comme morphine d’un système obsolète ne durera pas éternellement. Le réchauffement du climat est le cancer du ski, le déni ne le soignera pas, pas plus que la peinture verte. On ne peut guérir du cancer grâce à l’homéopathie. La chimio fait peur, ses effets secondaires sont lourds, mais le malade a des chances de s’en sortir. Le déni est une perte de temps précieux. Si les préconisations faites il y a dix ans avait été mis en place, le virage serait moins douloureux à prendre. Pour l’instant nos élites dirigeantes sont en tout schuss et les démons du déni nous entrainent jusqu’au bout de l’agonie.

 

(1) L’inénarrable directeur de station, misogyne, caractériel, anti social a fait fortune en multipliant les chantiers de téléportés et fait la promotion du ski écologique actuellement en se promenant dans sa grosse AUDI hybride.

 

 

dimanche 6 novembre 2022

La Salle-Projet : Un maire, des Gagées à dégager et les rêves qatari des multinationales du ski


 Il est une fleur de montagne qui va faire parler d'elle dans la vallée de Serre-Chevalier, la Gagée des champs.


 
Fleur rare sur la liste rouge des espèces menacées, elles poussent sur une zone pas encore bétonnée dans la vallée. Mais un projet la menace. Le projet est contestable par son impact sur l’environnement et sa mise en œuvre. Ce projet est mené par la Compagnie Des Alpes. Derrière elle, nous trouvons la célèbre multinationale Vinci. Ce projet est l'objet d'une plainte contre le maire de la Salle Les Alpes pour prise illégale d'intérêt.


https://www.lejdd.fr/Societe/la-bataille-de-limmobilier-dure-a-serre-chevalier-entre-environnement-et-soupcons-de-corruption-4141162

Depuis des décennies, nous assistons a des coulées de béton dans les Alpes. Les poussées de fièvre bétonneuse frappent nos vallées. La fin du climat de montagne est pourtant là, nous dormons la fenêtre ouverte à la Toussaint ici. Mais ici, il faut du béton, car dit béton, dit beaucoup de pognon. Il ne faut pas s'étonner qu'on bétonne, c'est la loi de la montagne. Comme l'eau éteint le feu, le temps refroidit les lits ! De plus en plus de lits deviennent froids et ne servent plus à rien. L'homo bourgeois capitalo-gloutonnus à des appartements au ski dont il ne fait souvent rien... Alors sans occupation, ses lits ne font pas tourner l'industrie touristique montagnarde et il faut en construire de nouveaux. Ils seront un peu occupés puis avec le temps, ils redeviendront froids, pendant que le climat chauffe. A force de bétonner, la place, rare en montagne, toute la vallée comme à Serre-Chevalier y passe. Peu importe que la biodiversité s’effondre comme jamais-vu même dans les pires extinctions de masse. Peu importe, ici, on vend de la nature préservée sur carte postale, on peut donc la massacrer. Vu les prix de l’immobilier, la vénalité est la règle.


La Compagnie Des Alpes est une multinationale du ski et du tourisme qui sait à merveille mélanger les intérêts privés et les ressources publiques. L'industrie touristique a toujours su marier l'argent public pour investir et les retours d'argent privatisé. L'industrie du ski a généré des fortunes privées en grand nombre. Elle est devenue mondiale (Black Rock est dedans.) et les habitants n'ont plus grand-chose à dire sur le développement de cette industrie. Ils leur reste à payer les frais de routes, d'eau potable, de transports, de scolarisation, de santé, de logements souvent indignes genre passoire thermiques …

Des centaines de millions d'argent public sont programmées dans nos chères montagnes. Un milliard d'euros en tout.

Ces multinationales du sport et du loisir rêvent du modèle social qatari. Ils souhaitent l'appliquer aux Alpes:

- des touristes riches qui vont et viennent du monde entier et achètent à prix d'or des biens qui sont des placements, un peu comme on achète une toile d'art contemporain. On vient se détendre, la poudre blanche est bonne et facile d'accès.

- des saisonniers aux droits de rester sur place limités (nationalité au qatari, ici loyers trop chers et droits au travail écornés...). Leurs intentions : faire venir des travailleurs qui n'habitent pas la vallée de manière permanente, interchangeables, dociles et précaires. Les sans droits à l'assurance chômage, les retraités pauvres, les malades, les indigents doivent partir.

- un bétonnage sans limite avec l'appui des pouvoirs publics qui répriment les opposants. Accaparement de l'eau et financement des infrastructures qui coûtent : remontées mécaniques avec équipement lourds pour un accès au ski pistes boulevards et pour la fabrication de neige de culture, eau potable , épuration, routes.

Pour cela, il faut la destruction des droits des salariés les moins précaires ceux des remontées mécaniques. Cela disciplinera tout le monde. Ces salariés sont historiquement les fers de lance de la lutte sociale dans les Alpes. Ils peuvent encore faire grève et bloquer un samedi les stations de ski. Ils peuvent toucher au grisbi et surtout à l’image : les multinationales sont très attentives à l’image du ski. Vont-ils se laisser dépouiller sans rien dire, vont-ils chercher une réponse individuelle à un problème collectif. La mentalité individualiste, moderne, n’incite pas à l’optimisme. Vont-ils dire haut et fort aux multinationales du ski et leurs petits kapos, " c'est qui qui fait tourner le bouzin, c’est qui le patron !" L’enjeu est imminent, car à force de surinvestir dans une industrie en péril climatique, les finances publiques risquent de ne plus suffire à compenser et les trous béants. Ces trous vont être payés par les salariés. À eux de s’occuper de leurs intérêts et à voir dans des journées d’actions, non une dépense, mais un investissement très rentable, une protection de leur outils de travail.

À l'heure ou la faim menace et la pénurie d'énergie se pointe, les besoins de santé non satisfait, agrandir les stations est une priorité pour l'argent public, pour les 90 % de non-skieur que sont les Français , cela risque de coincer !

Certaines y voient de la bêtise, on peut y voir une coalition d’intérêts. Ce fut toujours le cas répondront certains. Certes, mais la différence est que la vision de nos décideurs est un peu différente des années 70 - 80. Le projet actuel est purement colonialiste :

Écouter cette émission : affaires sensibles

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/affaires-sensibles/affaires-sensibles-du-mardi-04-octobre-2022-5655010

Les projets actuels sont purement colonialistes de Serre-Chevalier à la Clusaz : de grands groupes mondialisés veulent tirer des profits de la montagne et ne plus rien partager, même pas les miettes. La création des stations de ski s'est réalisée avec de l'argent public, elles ont généré d'immenses fortunes privées et la population locale a récolté une partie de la nouvelle prospérité en travaillant d’arrache-pied. Actuellement, ces projets sont d'un autre ordre, plus de miettes, tous les bénéfices vont chez les promoteurs et la population locale récolte rien, enfin si les dettes des infrastructures, car pour ses lits froids, il faut construire : route, réseau assainissements, réseau électrique, etc....

A eux, les bénefs à nous les dettes. -
Détruisons l'avenir dès à présent disent les gloutons.

Il faut quand même s'interroger sur ceux qui devraient défendre la population. À la Salle les Alpes, le maire est accusé d'avoir été un employé de la Compagnie Des Alpes. Il souhaite que l'on bétonne deux mille lits sur sa commune aux profits de multinationales .Cela pose .question. Une fleur de montagne rare devient un caillou dans le mocassin des promoteurs

Le mélange des genres est une pratique courante, ici.

Le béton doit comme l'avenir, couler

Et dégager la gagée, c'est la mère de la fortune.

C'est sale, mais nous sommes à La Salle dans un décor de carte postale.

jeudi 30 juin 2022

Le 16-17-18- Septembre: Les Alpes ne peuvent pas accueillir toute la richesse du monde

 Projet affiche:


Attention: Le site www.epuration-sociale.org est en cours de construction

Toutes organisations voulant s'associer le peut en envoyant un mail à lemaildejean@gmail.com

Participation aux frais:
https://www.helloasso.com/associations/rouge-durance/formulaires/1

Pour rappel un article du même thème:

https://blogs.mediapart.fr/jean-ganzhorn/blog/140222/les-alpes-ne-peuvent-pas-accueillir-toute-la-richesse-du-monde

et d'autres sur le thème:

PACA et Occitanie même combat ?

Élu·es d'Occitanie, laissez béton ! 

 L’Occitanie vacille sous les coups de la bétonisation et de la périurbanisation. Devenus expert·es en greenwashing, les élus organisent de force l'aménagement du territoire selon un modèle destructeur issu de la pensée productiviste des années 1980. Nous, associations et collectifs mobilisés sur nos territoires, exigeons l’abandon immédiat de ces projets mortifères.

L'« exode urbain », extension du domaine de la rente 

L’expression « exode urbain » évoque en miroir celle d’« exode rural », désignant le dépeuplement massif des campagnes au profit des villes pourvoyeuses d’emploi industriel depuis le XIXe siècle. La thématique de l’exode urbain s’est imposée dans les médias comme l’une des conséquences du Covid-19, avec une mise en récit littéraire narrant la découverte émerveillée de la campagne paisible. Nous l'envisageons plutôt comme une « relocalisation du capital » entretenue par les discours médiatiques.

 

 

dimanche 6 février 2022

Les Alpes ne peuvent pas accueillir toute la richesse du monde !

 Les Alpes ne peuvent accueillir toute la richesse de France, ni tous les projets destructeurs….


 

Depuis des années, les Alpes, attirent de plus en plus d’heureux propriétaires de maisons secondaires. Les Alpes sont un lieu de fraîcheur par temps caniculaire. Nous pouvons y dormir la nuit avec les fenêtres ouvertes, elles nous font entrer un air frais et apaisant. Dans les grandes villes et les régions méditerranéennes, les fenêtres du soir apportent un air chaud et moite désagréable. Les nuits sont peu reposantes. Les bords de mer, plus frais le sont uniquement sur quelques kilomètres mais ils sont devenus de plus en plus inaccessible et surpeuplés. La montagne a encore une faible densité de population. Elle est peu bétonnée sur le papier, dans les statistiques, car, par définition, elle offre peu de zones habitables. La France se réchauffe mais pas seulement ! Elle s’artificialise aussi de plus en plus. Le béton a coulé à flot depuis des décennies dans le sud-est français. Le choix du pavillon individuel est responsable de 70 % de cette artificialisation : bien plus que les zones artisanales et les centres logistiques. En France la délocalisation des usines à l’étranger a réduit l’emprise des usines. Les usines sont remplacées par les centres de logistiques. 



 L’artificialisation détruit la biodiversité. Elle est co-responsable de l’extinction de masse en cours. Cette extinction menace d’écrouler les écosystèmes naturels mais aussi agricole. L’agriculture chimique et industrielle est aussi co-responsable de cette extinction de masse. Les insectes disparaissent, les oiseaux, les champignons… Comme des dominos, les écosystèmes s’écroulent, mais ils s’effondrons sur nous. Que les poissons disparaissent des mers et la source de protéine la moins chère et couteuse en énergie s’évanouit. Ne plus artificialiser la nature est aussi essentiel que de lutter contre le climat. Mais sur cette catastrophe, le déni est encore plus grand.

Des départements échappent relativement à l’artificialisation de masse comme le 04 ou 05. Déprise agricole après 45, déprise du peu d’industrie existant, station de ski concentrés sur quelques massifs, le béton a bien coulé mais concentré.

Hélas, cette préservation de la nature dans ces régions en fait la cible de bien de projets d’artificialisation. Une horde de camions-toupie à béton arrive. Le calme de la région attire. Les montagnes sont vues comme un havre de fraîcheur et de tranquillité dans une monde qui coule comme un navire. Autour du lac de Serre-Ponçon, la moitié des maisons est déjà du logement secondaire, vide 10 mois par an. La ruée, depuis le COVID, est fulgurante et par conséquent, les prix s’envolent (+ 25 % depuis 2 ans). Le prix de l’immobilier avait déjà été multiplié par 3 en vingt ans. Les rêves de maison secondaire se surajoutent au rêve de posséder une maison principale. C’est l’escalade de la multipropriété.

Cependant, il n’y pas de place pour tous ces rêves. L’espace constructible est réduit : zone Natura 2000, zone rouge avalanches, glissements de terrain, zone inondable, les tumultueux torrents de montagne rendent bien des zones inconstructibles. L’accès aussi est un souci. Il faut construire des routes supplémentaires et monter les réseaux,à des coûts très élevés. Mais là encore,  la solution a été trouvée pour permettre la construction extra-urbaine : mutualiser le financement de ces lourdes charges en le faisant supporter par l’ensemble de la population de la commune ou de l’inter-co ! Ainsi pour l’assainissement des eaux usées ou pour le raccordement au réseau électrique, nous mutualisons les coûts ! Les habitants des zones denses paient pour les habitants des zones peu denses et éloignées. Autrefois, cette solidarité s’entendait, les zones éloignées étaient pauvres. Aujourd’hui tout s’inverse, l’éloignement devient un bonus. Les maisons secondaires se rêvent lointaines, perchées et surplombantes mais desservies par Amazon. Elles se revendent de plus en plus cher et elles sont recherchées et jalousées comme des bijoux. La mutualisation des coûts des réseaux leur est favorable. Si les propriétaires de ces maisons devaient payer le prix réel des routes, des stations d’épuration et des réseaux électriques, ils seraient très surpris et certainement freinés ! Sûrement que nombre d’entre eux, souvent favorables au « chacun -chez -soi et chacun-pour-soi », réviseraient leurs opinions...  La facturation des réseaux se fait sur la proportion de la consommation d’eau ou d’énergie et non sur la distance entre le fournisseur et l’usager. Il en va ainsi pour l’épuration d’eau ou le réseau électrique. Pour les maisons secondaires, ce mode calcul est très avantageux.


Si l’envie de maison secondaire s’entend, se comprend, ces désirs vont buter sur une réalité physique. Il est impossible pour les régions alpines d’accueillir toute la richesse du monde. Tous ces désirs même repeints en vert, dépassent nos disponibilités en ressources. Les conséquences sont déjà visibles. La recherche de foncier, qui est déjà rare et cher, entraîne la flambée de l’immobilier à la vente et par ricochet celui du locatif. De plus, la richesse du monde a besoin d’une cohorte de serviteurs : femme de ménage, nounou, aide à la personne etc…pour ces personnels, c’est la double peine : des métiers peu rémunérés avec beaucoup de déplacements. Ils doivent reverser à leur propriétaire l’essentiel de leur revenu en loyers excessifs. Bienvenue dans le servage moderne.  Le prix du foncier rend impossible pour les jeunes paysans de trouver des terres. Ici l’héritage est tout, et le mérite est bien peu.      Il est assez ironique de voir une horde d’inactifs rentiers, vivant dans la surconsommation de loisirs, se plaindre du manque de vigueur des travailleurs pauvres. Leur discours sur le manque d’appétence de la jeunesse est indécent !

L’augmentation du trafic routier, et donc de la pollution, est flagrante. Une noria de véhicules envahit les routes les vendredis soirs et dimanches. Le comble est que ces bouchons les poussent à réclamer des prolongements autoroutiers destructeurs. Les promesses de réalisation sont permanentes de la part des élus amoureux du béton, toujours à la chasse de cet électorat votant a 80 %.

La limitation du nombre de maisons secondaires devient vitale, si nous désirons empêcher l’épuration sociale en cours. Malheureusement les épurés ne votent pas, le suffrage est devenu ici censitaire, la défiance envers les politiques ayant gagné les rangs.


La ministre du Logement Mme Wargon de Macron, est une non gauchiste certifiée mais elle connaît le problème de l’artificialisation des sols. Elle a qualifié la maison individuelle de non-sens écologique. Elle s’est fait taper sur les doigts. C’est choquant pour la grande part des Français amoureux de leur maison, illusion de d’indépendance et d’appartenance. C’est une triste réalité pour celui comprend le problème de l’urbanisation, de la construction. En construisant des petits collectifs, nous pouvons réduire l’artificialisation de 80 %, nous réduisons aussi le prélèvement sur les ressources : le bâtiment est l’un des principaux responsables de notre consommation de matériaux. Il est le principal consommateur d’énergie. Il faut rappeler qu’une maison consomme à sa construction en moyenne 50 à 100 000 litres d’équivalent litre de fioul en énergie. Les maisons neuves sont maintenant généralement bien isolées mais leur impact sur la nature dépend de leur construction, de leur taille. Le choix de petits collectifs permettrait de réduire la consommation en matériaux et surtout en espace. Nous devons faire quelques étages pour réduire l’artificialisation de 80 %. Il s’agit somme toute d’un petit sacrifice, mais un défi culturel gigantesque !

Dans ce contexte, la possibilité de posséder une maison secondaire parait indécente face à la catastrophe écologique. Une maison de 12 millions d’euros se construit actuellement dans le Briançonnais ! Il s’agit d’un record mais les prix donnent le tournis.  Pendant ce temps, le pouvoir Macronien taxe les HLM (voir article) !

Mais une partie de cette population privilégiée a aussi les exigences de son statut social: elle souhaite construire un golf pour s’amuser avec 4 millions d’argent public. La place manque mais une zone naturelle, protégée et inondable fera bien l’affaire! Le maire du village, multipropriétaire, grand gagnant de la ruée vers l’immobilier, trouve le choix de l’aire du projet (la Garenne) pertinent puisqu’il la qualifie de « zone qui ne sert à rien et ne rapporte rien »(La Provence 29/01/22).   C’est à des phrases comme cela qu’on les reconnaît, les stratosphériques! L’indécence de ce projet laissera pantois nos descendants...

Malheureusement, raser 40 hectares de pinède, pour faire un projet de trous de balle n’est pas une exception. Les habitants des stations trouvent désagréable la vue de toutes ses voitures venues rejoindre la montagne. Effectivement, une fois arrivés à destination, leurs propriétaires ne s’en servent plus et les laissent bêtement stationnées pendant leur séjour. Alors, les grands penseurs ont décidé de cacher ses véhicules qu’on ne saurait voir! Et du coup, toutes les stations se lancent dans la création de parkings souterrains ou aériens. Des millions d’argent public seront consacrés, non à développer le train mais à dégager la vue. Hummm, les affréteurs de camion toupies se frottent les mains...



 

La noria du Week end entraine des bouchons au terminaison des autoroutes. Basique, simple. Alors à grand renfort d’argent public et de camion toupies, nos représentants élus qui représentent surtout l’ancien siècle, ont décidé de déplacer de quelques kilomètres le lieu de bouchons !  30 millions sont programmés pour déplacer celui du sud de Gap. Le prologement entre La Saulce et Chorges et aussi sur la table ! (Voir ici et la). 

Quels visionnaires! Nous aurions pu les consacrer à ré-ouvrir les gares, moderniser la voie de chemin de fer (électrification) et surtout faire circuler des trains. Mais nous ne sommes pas en Autriche ou au nord de l’Italie alpine. Pas question de faire du transport ferroviaire, le mode de déplacement des touristes là-bas. La bagnole et la maison, en France, c’est une religion sacrée! Nous voulons bien investir des millions dans la réfection des voies ferroviaires alpines, mais à une condition importante: celle de supprimer ensuite, les trains circulant dessus, ainsi que les guichets «humains». Cela coule de source: après un an de travaux, nous avons bien moins de trains qu’avant!

Et il nous reste encore de belles idées pour brûler les millions du plan de relance de la montagne, qui nous a été accordé par nos onéreux technocrates. Par exemple, nous allons finir de construire la ligne Maginot des canons à neige contre le réchauffement climatique. Et puis, nous candidatons pour les jeux olympiques de 2034 ou 2038. Eh oui, rien de tel que les JO pour faire monter l’immobilier et bouger du camion toupie! Alors, en attendant ces fameux JO, les projets fleurissent: des patinoires, des téléportés, des centres aquatiques, des salles de spectacle et bien évidement la construction de nouvelles résidences de tourisme haut de gamme.[Auteur in1]  Car si le climat se réchauffe, ici les lits se refroidissent! Nous sommes atteints par le phénomène nommé «lit froid», une maladie des maisons secondaires. Chaque année, des «lits chauds»sont retirés de la location car leurs proprios souhaitent les garder sous le coude. Ils n’ont pas besoin de les louer. Ils ont assez de pognon et désirent les avoir libres à tout moment. Certes, ils ne viennent pas souvent et les logements sont vides, donc nous appelons cela les lits froids. Pour lutter contre cette maladie inévitable du capitalisme, présentée comme fatale et insoluble, une seule solution: le camion à toupie. Il faut démouler à chaud, c’est-à-dire mettre en location un nombre de lits identique au nombre de lits refroidis par les rentiers. En clair, il faut construire chaque année pour maintenir une offre touristique constante.

Triste, mais heureusement nous avons des chargés de la propagande qui ne mettent pas les camions toupie sur leurs plaquettes de communication. Vous ne verrez que la peinture verte, quelques toilettes sèches, quelques panneaux photovoltaïques au joli et cher design, du bardage bois et des composteurs à vomi géolocalisé sur votre smartphone.

Ce florilège de nouvelles infrastructures est réalisé au nom de l’adaptation au changement climatique: construire, même moins gourmand, consomme toujours plus d’énergie. Pourtant la fête est bientôt finie, surtout en Europe. Le prix de l’énergie explose. Or le tourisme de masse est le fruit de l’énergie pas chère, point barre. L’inflation énergétique va rendre les infrastructures plus coûteuses et réduire le pouvoir d’achat des touristes, l’effet ciseaux va être terrible. La logique voudrait que nous adaptions le tourisme en rendant les déplacements et activités moins onéreux. Mais pour y parvenir, cela demande d’investir dans une ligne de train électrifiée, régulière, desservie et pratique. Les Italiens du Sud-Tyrol l’ont fait. Nous devons rénover les bâtiments de tourisme, ils vieillissent mal et l’urgence est là.  Nous devons développer uniquement les activités douces sans coût énergétique (luges, pistes cyclables, découverte nature, etc.….). Face aux catastrophes climatiques et économiques qui viennent, la meilleure attitude est la modestie surtout dans les dépenses…

Mais nos montagnes, ne sont pas au bout de leurs surprises, à côté du tourisme nous assistons à la délocalisation de la logistique dans les Alpes. De nombreux entrepreneurs florissants du web décident de localiser leur entreprise dans les Alpes. Ce sont des intermédiaires, des commerçants,qui achètent des produits et les revendent sur internet. Ils ont compris que le transport des marchandises est actuellement lui aussi en partie mutualisé: si vous êtes au fond d’une vallée des Alpes, le prix du frêt n’est relativement pas beaucoup plus cher. Vous pouvez maintenant expédier au fin fond des Alpes sans grever vos marges. Ils s’installent ici et souhaitent profiter d’un cadre de vie après 8 h d’écran. La noria de petits camions est de jour comme de nuit de plus en plus importante. Le web entrepreneur est cool et écolo. Le développement des offres de livraison gratuite favorise le chalet perdu dans la montagne: on ne se déplace plus, on clique sur internet.

Si les Hautes-Alpes ne peuvent accueillir tout e la richesse du monde, elle accueille un peu de misère, situé sur la route de la migration, certains s’arrête ici. Parfois ils squattent des logements vides et fond fuir quelques rats et nettoie leurs crottes au grand dam de certains voisins. Les médiocres hurlent abreuvés de haine cathodique à la sauce Bolloré. Mais il leur faudra leur dire, que la main d’œuvre immigrée est indispensable à l’industrie du BTP et que la coulée de béton ne se fera pas sans eux. Alors leur refuser des papiers est bien mesquin, pendant que vous assistez au grand remplacement de la gentrification des Alpes… La fièvre immobilière va enivrer les propriétaire content que leur but de leur vie soit en hausse stratosphérique mais l’ambiance risque de changer.  La « niçoisisation » du 05, va pourrir la vie de la classe moyenne qui pourra difficilement comme là-bas se loger. Le paradoxe d'une population chassée par les plus riche et traversé par les migrants...Mais qui accuse t'on ceux qu'on emploi dans les BTP ou ceux qui s'enrichissent avec la spéculation immobilière ?

Au sud du département, nos visionnaireslaissent la loi du marché dicter la transition énergétique: nous allons raserdes forêts pour faire des champs photovoltaïques. Le foncier n’est pas encoreonéreux là-bas. De plus, faire quelques bons contre-exemples permettra de faireaccepter la relance du nucléaire.

Les inégalités de richesse sont la principale source de pollution, 10 % des plus riche émettent 50 % des gaz à effet de serre. Or, la moitié des gaz est absorbable par la nature!

Plus vous avez de maisons et plus vous avez de résidences secondaires et de logement vides:





Taxer le patrimoine permettrait de lutter contre le réchauffement, pas d’écologie sans taxes sur le patrimoine ! L’écologie libérale c’est comme la guerre propre, un concept de com!

Les Alpes sont à l’avant-poste du changement climatique avec le tout-tourisme  Nos glaciers disparaissent et nous continuons à faire tourner des camions toupies ! Le grand remplacement des habitants est en route, la richesse du monde, vient ici expulser à coup de projets immobiliers les non-propriétaires. L’état, la région, le département financent une dernière salve de béton pour des infrastructures qui paraîtront bien futiles dans 10 ans. Et pour l’instant, ceux qui questionnent sur l’intérêt général de ces réalisations sont accusés d’être des idéologues ! Comble de l’ironie.

Pourvoir rester vivre ici devient une question et « Toupie or not toupie, telle est la question !»

  Dans les Alpes, épuration sociale en cours, à coup de maisons secondaires....