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samedi 11 janvier 2020

La finance, black rock envahie

Le mouvement contre la réforme des retraites est en train de muter vers une attaque en règle de la finance concrétisée par l’irruption de grévistes dans les locaux de BlackRock à Paris. Les gilets jaunes avaient pris les agences bancaires pour cible, les cheminots visent la plus grosse société de gestion mondiale. Tous attaquent le même symbole la primauté de la finance sur le social, un sujet politiquement inflammable.


Mardi 7 janvier, des cheminots grévistes ont envahi les locaux où se situent les bureaux de BlackRock France.
@SyndicatRATP
Mardi 7 janvier, des cheminots grévistes ont mené une action surprise en envahissant les locaux de BlackRock France situés rue du 4 septembre dans le deuxième arrondissement de Paris. Dans l’immense hall du luxueux bâtiment, les grévistes ont allumé des fumigènes, levé leurs drapeaux de la CGT et entonné des slogans contre le plus grand gestionnaire d’actifs au monde. Si l’action a été menée sur fond de lutte contre la réforme des retraites, elle témoigne d’une colère sociale qui se focalise de plus en plus contre le monde financier, dont BlackRock est devenu le symbole.
L’entreprise américaine était pourtant inconnue du grand public il y a quelques jours. Elle est devenue un bouc émissaire après la publication d’articles de presse accusant BlackRock d’avoir murmuré à l’oreille du Président Emmanuel Macron dans l’élaboration de la loi Pacte et de la réforme du système français de retraite. Le mouvement s’est accéléré le 1er janvier, lorsque Jean-François Cirelli, patron de la branche française, a été promu officier de la légion d’honneur par le Premier ministre.
Les réactions du gouvernement, en peine pour justifier sa décision et évoquant d’abord la carrière publique de l’homme, a ravivé la colère des citoyens contre le monde financier. Cette promotion étant interprétée comme un remerciement à des services rendus, et donc un aveu de lobbying les retraites et certains volets de la loi Pacte.
Pas de réconciliation entre citoyens et finance
Emmanuel Macron et le gouvernement d’Édouard Philippe ont pourtant mis toute leur énergie a effacé la fameuse petite phrase de François Hollande : "Mon ennemi c’est la finance". Lors du Climate Finance Day de 2018, la secrétaire d’État du ministère de la Transition écologique lançait : "La finance n'est pas un ennemi. La finance n'est pas un ami. La finance est un outil". "Le temps où la France déclarait que la finance était notre ennemie est révolu", lançait peu de temps avant le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Si ce message est très bien accueilli par le monde économique et financier, il n’atteint pas la société.
L’action des cheminots contre BlackRock est un écho à une action antérieure des Gilets jaunes. Le 1er décembre 2018, une manifestation particulièrement virulente avait vu la destruction de plusieurs agences bancaires et la prise symbolique du Palais Brongniart, bâtiment historique des activités boursières jusqu’en 1998.
Ces actions ciblées contre des fleurons financiers révèlent l’échec d’Emmanuel Macron et du gouvernement de réconcilier les Français avec la finance qui est pourtant un outil indispensable. Le risque est de voir balayer par la colère du peuple tous les efforts déployés par la finance durable, ce mouvement encore minoritaire. Celle-ci cherche à mobiliser les actifs pour financer la transformation de notre économie, de nouvelles infrastructures, de transitions écologiques.
Ludovic Dupin @LudovicDupin et Anne-Catherine Husson-Traore,  @AC_HT, Directrice générale de Novethic

jeudi 2 janvier 2020

BARRAGES L'EAU SOUS HAUTE TENSION le 12 janvier au cinéma d'Embrun


CINÉ DÉBAT
AVEC LE FILM

BARRAGES L'EAU SOUS HAUTE TENSION
EN AVANT PREMIÈRE NATIONALE

DOCUMENTAIRE DE Nicolas Ubelmann 1H20

(problématique des barrages français et notamment celui de Serre Ponçon)

Le débat qui suivra la projection du film sera animé par EMMANUEL PAQUET, hydrologue, spécialiste en sureté des barrages,
et l'un des spécialistes intervenants dans le film

 En France, aujourd'hui, les 3/4 des eaux de surface stockées, se trouvent derrière un barrage.
Quatre cents d'entre eux, propriété de l’État, sont gérés par EDF et rapportent, bon an mal an, entre 1,5 et 2 milliards d'euros de recettes au budget de l’État.
Demain, l'eau (l'or bleu du temps des changement climatiques) sera davantage rare et précieuse. Voilà pourquoi l'Union Européenne pousse les gouvernements à privatiser les grands barrages. 
 En France, 150 d'entre eux risquent de l'être dans les 5 prochaines années. L'arbitrage des inévitables conflits d'usage (production d'électricité, régulation des crues, agriculture, tourisme, potabilisation, rôles de l'hydraulique dans la transition énergétique, aménagement et gestion des bassins hydrographiques) peut-il ou doit-il être confié à des multinationales et aux requins de la finance qui veulent faire main basse sur cette richesse collective ?
Turbiner à gogo des dividendes à distribuer aux actionnaires privés et, en même temps, assurer la sécurité et modernisation des ouvrages, ne serait-il pas foncièrement contradictoire et dangereux ? Quid de l'indépendance politique et énergétique nationales si un tel secteur stratégique est privatisé ?

 Le groupe local des Gilets Jaunes est à l'initiative de cette soirée. 



dimanche 22 décembre 2019

Retraites : le braquage à 72 milliards qu’aucun média n’a vu et caisse de soutien grévistes 05/04

En sortant les plus gros salaires des cadres du système, Macron ampute le financement des retraites de 4,5 milliards/an. Vous avez bien lu : 4,5 milliards de perdus chaque année jusqu’en 2040. Mais pourquoi creuser le déficit des retraites ? Et bien sur ces 4,5 milliards/an, 2,7 milliards iront aux grosses entreprises. Jusqu’à 2040, ça va faire 43 milliards de cadeaux. Y’en a qui vont pas rater Noël ! Et le pire : c’est que ça va être à nous tous de payer la retraite des cadres les plus riches !

 

Beaucoup de citoyens soutiennent le mouvement contre la réforme des retraites qui a lieu en ce moment.
Mais beaucoup ne peuvent pas participer aux grèves pour différentes raisons: impossibilité matérielle, salariés isolés, retraités, professions non salariées, etc...
Pour que le mouvement puisse durer, nous devons aider les grévistes afin qu'ils tiennent.
Aussi des cagnottes sont lancées, cagnottes qui servent aux grévistes, syndiqués ou non.
L'UD CGT des Alpes de Haute Provence a déjà réuni 823€ lors des manifestations, vous pouvez envoyer vos chèques à ces adresses:

    -Union Départementale Des Syndicats CGT
42 Boulevard Victor Hugo, 04000 Digne-les-Bains

    -SNUipp-FSU 04, Appt 202, les Hauts de Clubières, 04600 Saint-Auban
Nationalement, il y a également la cagnotte de la CGT: https://www.lepotcommun.fr/pot/solidarite-financiere
Bon courage à tous

lundi 15 juillet 2019

Giraud veut mettre un peage sur la nationale des Hautes-Alpes ?

Article du Dauphine du 24 mai:

Joel Giraud, "Votre député", on ne le présente plus tellement il fait partie du décor:

GIRAUD - GIROUETTE- -J'Y RESTE
Maintenant nous pourrions rajouter le terme " J'y vends"

Prépare t'il son avenir et sa reconversion dans une grande entreprise comme le font les énarques  ?

Pourquoi ces gens là, les énarques qui doivent tout aux services publics les vendent-ils au privé ? Pourquoi les gens chargés de gérer des services publics, les détruisent-ils ? Par intérêt, surement...Par incapacité a faire son travail peut-etre....

Notre girouette départemental, le rapporteur à son maitre, notre Giraud a fait voter la nuit du 22 au 23 mai un article permettant de mettre sur le 05 en concession la route nationale, pour d’après lui aménager les infrastructures routières et ferroviaires.

Le vote de la loi mobilité va permettre de mettre la liaison Tallard- Gap au privé, et de rajouter la rocade de Gap !



Sa popularité auprès de l’électorat de gauche et écolo, ne finira jamais de m'étonner ?
Quelle performance  d'acteur. Ce cynique accompli a toujours su se faire aimer, surtout de la gauche socialo, des prolos et des bobos et parfois même de certains militant radicaux. Pourtant qui est’il "Votre député" comme il se présente, notre authentique du terroir : Est-ce celui qui nous explique que les barrages ne seront jamais privatisées en sachant que c'est le contraire ?

 Est-ce celui qui a tout fait pour avoir une double ligne THT bien moche sur son territoire mais pour la préservation des montagnes ?
Est-ce celui qui à chaque problème (postes, hôpitaux, écoles, trésorerie qui ferment) est pour à Paris mais qui dénonce les effets une fois le col du  Lautaret franchi ?
Mr Giraud est-ce celui qui a laissé son poste de maire à une personne proche de l’extrême droite ou est-ce celui qui affiche son soutien aux migrants ?
Mr Giraud c'est surtout toujours celui qui joue toujours 2 ou 4 bandes en même temps dans la jubilation du cynique pervers. Mr Giraud, nous explique que la route nationale va bien sur rester public en changeant la loi pour a rendre privé.
 
Une petite remarques sur deux décisions récentes qui touchent aux symboles de la révolution: 

1) La privatisation des routes nationales est le retour du droit de passage de l'ancien régime, impôt inique car les paysans le payait deux fois en argent (qui tombait dans la poche des nobles) et en temps car ils devaient consacrer du temps a l'entretien des routes (car l'argent des péages avait servi à autre chose que de les entretenir )


2) La  fermeture programmée des trésoreries publics dans le département. Elles vont être remplacées par des entreprises privés de recouvrement. Ces entreprises seront sans pitié avec ceux qui ont des arriérés ou retards car elles seront payées au rendement du recouvrement. Nous en revenons aux fermiers généraux, figures détestés de la révolution française !

 Il est clair que Mr Giraud est un collaborateur zélé de la Macronie.
Celle-ci a décidé de vendre tout: HLM, routes, hôpitaux, retraites, barrages, écoles.
 
Autant de vilénie sans attirer de haine force le respect.
Mr Castaner ne peut revenir chez lui sans cohorte de gardes mobiles, il est détesté par tout son pays. Mr Giraud devrait logiquement subir le même sort mais la girouette ne prend jamais le vent en face, c'est sa force..... tant qu'elle tourne au bon moment...

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 https://www.liberation.fr/checknews/2019/06/23/une-privatisation-des-routes-nationales-est-elle-envisagee-par-le-gouvernement_1734349

 Extrait:


Ce qui changerait pour l’A 51

« Concernant les autoroutes, la norme obligatoire d’une autoroute 2x2 voies séparées avec bandes d’arrêts d’urgence est modifiée. Dès lors que les conditions économiques, environnementales ou géomorphologiques le justifieront, une autoroute pourra avoir un gabarit routier, indique Joël Giraud. Tel est déjà le cas dans les zones de montagne de tous les pays d’Europe, notamment la Suisse, l’Autriche et l’Italie mais demeurait impossible en France sauf à légiférer autoroute par autoroute, comme cela a été le cas de l’A 43 entre Saint-Michel-de-Maurienne et le tunnel du Fréjus. »
Le droit des concessions autoroutières est également modifié. Jusqu’ici, une autoroute peut être prolongée si l’on démontre la nécessité et l’utilité de cet aménagement. La loi, si elle est adoptée, introduira également un objectif de desserte des territoires. « Avec l’adoption de cet ensemble juridique nouveau, les autoroutes peuvent donc être prolongées par des axes à gabarit routier financés par la concession ayant pour objet une desserte des territoires », poursuit Joël Giraud.
Un point non négligeable pour les Hautes-Alpes où les principaux élus souhaitent obtenir de confier au concessionnaire de l’A 51 des travaux entre Tallard et Gap, la Rocade, vers Briançon et Barcelonnette, voire même la RN 94 Gap – Briançon.

vendredi 8 mars 2019

Non à la privatisation des barrages hydroélectriques !

Non à la privatisation des barrages hydroélectriques !

mercredi 16 janvier 2019.
Barrages hydroélectriques, privatisations à hauts risques (décembre 2018)
Bruxelles réclame davantage de privatisations pour les barrages
- A) De la catastrophe de Malpasset (2 décembre 2009) à la privatisation de la production hydroélectrique (J Serieys)
- B) Non à la privatisation des barrages hydroélectriques ! J.-L. Mélenchon
- C) Ne laissons pas brader le « château d’eau » de la France (CGT EDF)
- D) Vers un combat difficile et décisif ! (Jacques Serieys)
- F) Réponse à l’article Non à la privatisation des barrages hydroélectriques ! (Didier Puech)

A) De Malpasset à la privatisation de la production hydroélectrique (Jacques Serieys, 2009)

Je vis au bord de la Truyère, immédiatement en aval de neuf barrages hydroélectriques.
Personne ne doit croire que les habitants ont accepté la vente des immenses terrains inondés par les barrages sans rechigner.
D’une part, ces terrains représentaient fréquemment une richesse agricole. Les prés des berges permettaient la pâture des bovins, ovins et caprins en été. Les jardins et champs sur des terrains alluvionnaires permettaient des cultures impossibles sur les coteaux.
D’autre part, des installations touristiques étaient prévues sur des emplacements ombragés. Les sports nautiques comme le canoé-kayak pouvaient se développer facilement.
Pour faire accepter à la population de noyer toute une vallée, l’Etat a fait jouer durant plusieurs décennies la carte d’une part de l’intérêt général auprès des citoyens, d’autre part de la taxe professionnelle auprès des élus.
Globalement, EDF a contribué à une certaine régulation des petites crues qu’elle a étalées. Cela présente une grande importance, par exemple dans mon village. En effet, durant une cinquantaine de jours par an, le niveau de l’eau flirte avec les quais ou divers terrains aménagés (football, camping...) sans les dégrader grâce à la vigilance d’EDF.
Depuis 1959, une peur hante cependant les habitants durant chaque période de grande pluviosité : et s’il nous arrivait la même catastrophe qu’à Malpasset ? Heureusement, nous faisions confiance à EDF, service public à la française, pour donner une priorité aux questions de sécurité.
Et puis, en fin d’année 2009, quelques guignols nous annoncent à la fois que la concession des barrages va être mise en concurrence et que la taxe professionnelle sera un jour supprimée. Fin 2010, le processus s’accélère. avec le vote de loi Nome. Halte-là !
Loi « NOME » : l’électricité livrée au marché
Durant le quinquennat de François Hollande, la loi sur la transition énergétique ouvrait bien la voie à la privatisation de l’hydraulique, mais laissait malgré tout la possibilité à EDF et Engie de prolonger les concessions contre travaux.
En février 2018, les syndicats découvrent lors d’une rencontre à Matignon que l’Etat macronien, sans aucune concertation, a décidé de devancer l’appel et mis sur la table de la Commission européenne des propositions permettant l’accélération de la mise en concurrence, avec calendrier à l’appui. Le calendrier de privatisation a été avancé à la fin 2018. Ce programme doit concerner 150 barrages sur les 433 que compte notre pays.
Il est tout de même surprenant de voir la France se poser en meilleur élève européen de la privatisation dans le domaine hydro-électrique alors que, par exemple, la Norvège, pourtant premier producteur d’énergie issue de l’hydroélectricité, n’a pas accepté de suivre les desiderata de la Commission européenne. L’Allemagne non plus d’ailleurs.
Les acheteurs potentiels se mettent en ordre de bataille, qu’ils soient européens (l’allemand E.ON, l’italien Enel ou encore le norvégien Statkraft sont sur le coup), internationaux (on évoque des groupes chinois et canadiens) ou encore français. Total et Engie sont entrés dans la danse, avec, selon le journal Libération, la bénédiction du gouvernement.
«  Il faut se le dire une bonne fois pour toutes  : tout ce qui concerne l’eau doit rester dans le secteur public  », martèle Emmanuel Poilane, directeur de la fondation France libertés, laquelle a fait de la reconnaissance de l’eau comme bien commun un cheval de bataille. En d’autres termes, estime le militant, privatiser l’outil revient à privatiser la ressource, avec, dans le cas présent, des conséquences multiples.
Construits pour la plupart après guerre, les barrages hydroélectriques sont aujourd’hui au nombre de 433, principalement implantés en zones montagneuses.
À eux tous, ils comptent pour 12 % dans la production électrique nationale. Ils représentent, surtout, la première source d’électricité renouvelable française (contre 3,9 % pour l’éolien et 1,6 % pour le solaire). Ultime singularité, ils sont l’unique source de production électrique à permettre de caler, en temps réel, la production sur la demande  : il suffit d’ouvrir les vannes quand la demande augmente et de les fermer quand elle baisse, atout que ne possèdent ni le nucléaire, ni l’éolien, ni le solaire. «  À ce titre, reprend Emmanuel Poilane, les barrages hydro­électriques sont le principal outil de notre régulation énergétique.  »

B) 1959 : La catastrophe de Malpasset

Le barrage de Malpasset a été décidé après la Seconde guerre mondiale, réalisé sous maîtrise d’oeuvre du Conseil général du Var, dans la vallée du Reyran. Il ne s’agit pas d’une unité de production hydroélectrique ; son but est d’irriguer les cultures de cette région aux pluies très irrégulières. La mise en eau commence en 1954.
Sur la fin d’automne 1959, des trombes d’eau s’abattent sur la Côte d’Azur. Le niveau d’eau monte rapidement dans le barrage. Décision est prise de ne pas ouvrir les vannes afin de protéger du béton qui vient d’être coulé en aval pour une pile de pont en béton armé.
Le 2 décembre à 18 heures, les responsables du barrage décident tout de même de laisser s’écouler un peu d’eau, la capacité maximale de l’ouvrage étant atteinte. A 21h13, le barrage craque ; une vague de 40 mètres de haut ( 50 millions de mètres cubes d’eau) balaie tout sur son passage jusqu’à Fréjus : 423 morts ou disparus, des milliers de sans-abri, des dégâts matériels considérables, un spectacle de désolation.
En 1967, la Cour de cassation rend un avis qui ne la grandit pas : "aucune faute, à aucun stade, n’a été commise ".
Pourtant, l’étude de la résistance de la roche était trop superficielle ; pourtant, ce barrage était le plus mince d’Europe ( 6,78 m à la base et 1,50 m à la crête). Globalement, les normes draconiennes imposées à EDF ne semblent pas avoir été suivies pour cette construction initiée par le Conseil général du Var avec le soutien financier du Ministère de l’agriculture.
D’autres barrages ont provoqué des désolations en aval de par le monde. Citons par exemple :
* Le Vaiont, dans les Alpes italiennes, le 9 octobre 1963 (2600 personnes noyées)
* Morvi en Inde le 11 août 1979 (15 000 morts)
Retenons cette sentence de l’architecte constructeur de Malpasset (mort six mois après la catastrophe), l’ingénieur André Coyne, alors président de l’Association internationale des grands barrages et spécialiste incontesté de la construction des barrages-voûtes : "De tous les ouvrages construits de main d’homme, les barrages sont les plus meurtriers".

C) Vers une privatisation des barrages hydroélectriques pour satisfaire la Commission européenne

Electricité de France gère actuellement 640 barrages et 447 centrales hydrauliques dans l’Hexagone.
M. Borloo a signé, conformément aux volontés de la Commission européenne, en juillet 2008, un décret fixant les règles de la mise en concurrence des concessions de 399 barrages français. Environ 80% d’entre eux sont exploités par EDF.
Plusieurs vallées comprenant des centrales hydrauliques vont donc être mises en concurrence : Truyère, Lot, Dordogne, Drac, Louron, Ossau, Tet, Beaufort, Bissorte et Lac Mort.
En 2014, le regroupement des barrages de la Vallée de l’Arc, dans les Alpes, devrait aussi être proposé à la concurrence. A cette date, quelque 5300 mégawatts de puissance auront été mis sur le marché, soit le quart du patrimoine hydraulique d’EDF.
Plusieurs groupes ont déjà fait part de leur intérêt, dont le français GDF Suez, l’autrichien Verbund, le canadien Hydro-Québec et le norvégien Statkraft.
"Clairement, ces trois regroupements nous intéressent", a affirmé Emmanuel Soetaert, président de Statkraft France.
D’une manière générale, le groupe norvégien vise en priorité les concessions de taille importante (supérieure à 100MW) "là où notre compétence est la meilleure", a précisé M. Soetart. Statkraft vend déjà une partie de sa production sur la Bourse française de l’électricité Powernext.
Les premières annonces d’appels d’offre sur les barrages hydroélectriques d’EDF doivent intervenir avant la fin de l’année 2009 pour un début de concession en 2011-2012.

D) L’eau est un bien public renouvelable nécessitant un service public pour la gérer

3a) Non à une mise à sac du service public d’électricité qui s’est construit grâce aux fonds publics et au sens de l’intérêt général de nombreux riverains
Cette mise en concurrence des barrages EDF relève de la tromperie, à un niveau inadmissible.
J’ai vu arriver chez mon grand père maternel, agriculteur influent, des cadres d’EDF qui avaient besoin d’acheter les parcelles du bord de la rivière (là où on pouvait faire paître les bêtes en été) pour réaliser la retenue de Golinhac. Je me rappelle bien des arguments sur l’intérêt national, sur l’importance d’EDF pour le pays (et pour la gauche) ; ça a marché... mais l’accord n’aurait jamais été donné pour intégrer un jour le barrage dans le grand marché capitaliste.
J’ai vu arriver à Entraygues des cadres d’EDF et de la préfecture qui voulaient nous persuader que le barrage de Cambeyrac était absolument nécessaire à la Nation, 50 mètres en amont du chef lieu de canton. C’était une catastrophe du point de vue des intérêts locaux car cela noyait les principaux terrains où pouvaient se développer le camping ; pourtant l’accord a été donné... mais l’accord n’aurait jamais été obtenu pour intégrer un jour le barrage dans le grand marché capitaliste.
3b) Pour une maîtrise publique de l’eau
Par delà les problèmes de sécurité posés par une privatisation, il faut poser la question de la maîtrise publique de l’eau.
En effet, si je prends le cas de la Truyère et du Lot que je connais bien, leur eau sert :
- à produire de l’électricité
- à irriguer des terres agricoles en aval (Aveyron, Lot et Lot et Garonne) sur des créneaux horaires d’été qui n’ont rien à voir avec ceux de la production hydro-électrique.
- à alimenter les communes en eau potable
- à contribuer aux loisirs. Ainsi, le canoé-kayak s’est beaucoup développé, apporte une manne touristique indispensable dans des zones où toute présence industrielle a disparu ces dernières années. Or, le canoé demande aussi un débit minimum à certaines heures. Plusieurs lacs sont prisés pour les plaisirs nautiques, qu’adviendra-t-il ? Et la pêche ?
- Pour mémoire, je rappelle aussi que les cours d’eau contribuent au refroidissement des centrales nucléaires.
3c) Privilégier le maintien du service public dans l’intérêt des usagers
Le système français est construit sur la base d’un service public avec complémentarité des moyens de production répondant à la demande des consommateurs, sans rupture d’approvisionnement, à un tarif unique régulé. Quel opérateur privé voudra pérenniser un tel service alors que les pics de consommation seront sa source de profits  ?
3d) Maintenir la propriété d’EDF à 100% pour la la sûreté des installations et la sécurité des riverains
Quiconque est informé du manque d’investissement sur des infrastructures privatisées comme le train britannique ou les autoroutes françaises ne peut que craindre le même processus pour les barrages hydro-électriques.
Le maintien en état des concessions hydrauliques est un enjeu majeur pour la sûreté des populations. Un suivi permanent du bon fonctionnement de ces grands ouvrages est ainsi nécessaire. Celui-ci était assuré depuis toujours par EDF. Que se passera-t-il si, avec l’ouverture du marché, les opérateurs privés se multiplient  ? Voudront-ils, pourront-ils financer ces travaux d’entretien  ? Ni l’Europe, ni la loi de transition énergétique ne répondent à ces questions.

4) Il va falloir organiser la bataille !

Cette mise en concurrence des barrages EDF symbolise bien le dogmatisme ultra-libéral de la Commission européenne, l’inexistence totale du Parti Socialiste Européen comme opposition. Elle symbolise aussi la nature de la "démocratie" pour Barroso, Van Rompuy, Moscovici et autres. Aucune information n’a été donnée aux habitants des secteurs concernés.
Cette mise en concurrence des barrages pose évidemment un problème d’intérêt général . L’énergie hydraulique est particulièrement intéressante pour EDF aujourd’hui puisque les barrages peuvent stocker l’eau dans les retenues pour fabriquer de l’électricité aux seules heures de pointe (contrairement aux centrales nucléaires qui ne peuvent pas ainsi moduler leur production en fonction de la demande). L’énergie hydraulique est aussi particulièrement attractive pour des entreprises car elle peut fournir de l’électricité aux heures de pointe, là où EDF la paie le plus cher.
Cette mise en concurrence des barrages pose évidemment le problème du devenir des salariés EDF actuellement installés dans les zones géographiques concernées.
Cette mise en concurrence des barrages pose un problème environnemental très important. Par expérience, s’il est difficile de négocier avec EDF sur cette question, il est totalement incongru de croire obtenir quelque chose de précis de la part d’entreprises privées de l’énergie qui pratiquent essentiellement le lobbying auprès des fonctionnaires concernés, la communication, l’utilisation systématique de procédures judiciaires jusqu’à la Cour de Cassation... et n’ont que faire de l’environnement (sauf pour obtenir des subventions Energie renouvelable).
Je n’ai personnellement aucune confiance en matière de sécurité dans des groupes aux intérêts essentiellement financiers quand on sait comment cette sécurité entre, pour un barrage, sans cesse en contradiction avec la rentabilité.
De la Lorraine à la Bretagne, du Béarn au Nord... oui l’Europe libérale et ses marionnettes dilapident les richesses de notre peuple et font prendre d’énormes risques de sécurité aux habitants.
Halte-là !
D’après deux hauts cadres d’EDF avec lesquels j’ai discuté, la mise en concurrence des concessions hydrauliques n’arrivera réellement qu’en 2018 2019. Cela laisserait le temps de mener une large campagne unitaire d’information.
Jacques Serieys, le 2 décembre 2009

E) Vers un combat difficile et décisif ! (Jacques Serieys)

De la loi du 16 octobre 1919 à celle sur l’eau et les milieux aquatiques (Lema) du 30 décembre 2006, l’exploitation de l’énergie hydraulique des cours d’eau est un bien national dont l’Etat se réserve l’usage.
L’exploitation hydro-électrique sur le Nord-Aveyron s’est rapidement développée et s’est avérée rentable économiquement. La Truyère est la rivière de France dont le bassin versant reçoit le plus d’eau au mètre carré chaque année d’où un débit permettant une forte production électrique. La Truyère est peu connue mais charrie beaucoup d’eau avec des crues plus fréquentes et trois fois supérieures en volume à celles de l’Yonne par exemple.
Dans les années 1930 à 1980, l’Etat français a mené campagne pour que les élus s’impliquent dans la vente des terrains bordant les cours d’eau du Nord Aveyron afin de permettre la construction de neuf barrages et de vastes réservoirs (296 millions de mètres cubes d’eau pour Sarrans seul) permettant la production d’électricité (autant qu’une centrale nucléaire pour Montézic seul).
L’hypothèse d’une explosion du caractère public de la production hydro-électrique apparaît pour la première fois avec la fameuse loi Sapin du 29 janvier 1993 stipulant la présentation de plusieurs appels d’offres lors du renouvellement des concessions.
En 2000, le monopole d’EDF a vu sa fin. En 2004, ce service public a été transformé en société anonyme. En 2006, la loi sur l’eau et les milieux aquatiques supprime la loi de 1919. En 2008, la procédure de renouvellement par appels d’offres est publiée. En 2010, François Fillon, alors premier ministre, assure à la Commission européenne que la France, en échange du maintien des tarifs réglementés pour les particuliers, ouvrirait à la concurrence un certain nombre de concessions hydrauliques ; depuis rien n’a été fait, au grand dam des sociétés privées énergéticiennes européennes qui espéraient vivement prendre des positions en France. Voilà pourquoi Bruxelles vient de taper sur la table.
Les conditions juridiques sont malheureusement mûres pour entamer le processus de privatisation. Les concessions sont censées être renouvelées entre 2015 et 2025.
Depuis 2009, la Commission européenne mène bataille pour la mise en concurrence du groupe de barrages du Nord-Aveyron (parmi les trois plus importants du pays). Plusieurs sociétés ont fait connaître leur intérêt pour ce gâteau profitable : Vattenfall (Suède), Forum (Finlande), Statkraft (Norvège), Compagne Nationale du Rhône (France).
La loi Transition énergétique pour la croissance verte promulguée le 17 août 2015 inclut le renouvellement des concessions hydrauliques et prévoit la création de sociétés d’économie mixtes ouvertes aux collectivités et aux entreprises privées.
En cet automne 2015, la Commission européenne vient de mettre en demeure le gouvernement français pour la mise en concurrence des installations hydrauliques en ajoutant l’interdiction pour EDF à se porter candidat pour ses installations déjà exploitées.
Les salariés d’EDF comme les élus et la population locale sont actuellement sous le choc de cette mise en demeure. Un premier rassemblement s’est tenu ce mercredi 4 novembre à Entraygues (barrage de Cambeyrac) à l’appel des organisations syndicales CGT, CFDT, FO et CGC.
- > Les salariés sont particulièrement inquiets pour leur avenir personnel comme pour l’avenir de leur service public.
- > Les élus craignent de perdre une rentrée financière importante (18 millions d’euros chaque année pour l’Aveyron). Le président du Conseil général du Cantal a résumé les appréhensions des collectivités territoriales « Notre partenariat avec EDF fonctionne bien. On sait ce qu’on abandonnerait, on ne sait pas ce que nous découvririons. »
- > La population locale est étonnée d’avoir été poussée à vendre les terrains bordant les cours d’eau à un prix très bas au nom de l’intérêt général national alors qu’ils vont servir à remplir les poches d’actionnaires.
Une privatisation de la production hydro-électrique française représenterait une défaite majeure pour les acquis républicains de notre pays, un tournant majeur en faveur d’une évolution libérale à l’anglo-saxonne. Que les dirigeants et militants socialistes, que les cadres d’EDF ne se considèrent pas individuellement exonérés de leurs responsabilités.
La bataille est-elle perdue d’avance ? Que non ! L’exemple en 2018 des barrages Lot Truyère vient de le prouver.
Le vendredi 30 mars 2018 dans un communiqué, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESER) Jean-Louis Chauzy, estime que la mobilisation régionale a payé. "Ces barrages sont la propriété du peuple français (et du contribuable) ! Les concessions de ces ouvrages qui assurent la puissance de deux centrales nucléaires resteront gérées par EDF. C’est tant mieux pour l’emploi des salariés dans les zones rurales, c’est tant mieux pour la qualité du service public, et c’est tant mieux pour les entreprises locales et régionales qui continueront à bénéficier des retombées liées aux investissements pour la maintenance et la sûreté des centrales" écrit-il.
Jacques Serieys

F) Réponse à l’article Non à la privatisation des barrages hydroélectriques ! (Didier Puech)

Bonjour mon cher camarade.
Dans ma vie professionnelle, je suis à la DREAL en charge du contrôle des concessions hydroélectriques et des barrages, principalement sur l’Ariège et les Htes Pyrénées.
Quelques remarques sur ton article :
- la Loi de 1919 n’a pas été abrogée par la LEMA de 2006. La loi de 1919 a été codifiée en 2013 (Code de l’Energie).
- l’injonction du 22 octobre dernier n’a pas été diffusée aux services régionaux, la DGEC nous en refusant la communication. Qu’allons-nous y trouver ? une mise en cause des DRIRE puis des DREAL ? Les agents la réclament, et sont méprisés, une fois de plus. Il semble que cette mise en demeure soit disponible "dans des milieux autorisés". Si tu y avais accès, j’aimerais bien que tu m’en envoies une copie.
- tu as tort de faire confiance à EDF pour assurer la sécurité des barrages. Ils font leur part, avec les contraintes de compétence de leur ingénierie et avec les contraintes financières. C’est pour cela qu’il existe un Service de contrôle au sein des DREAL, d’Etat donc indépendant.
- Malpasset est évidemment un cas d’école pour nous tous. Les raisons de la rupture sont un peu plus complexes. Il faut aussi signaler que les "normes" de construction ont bien été respectées. Toutefois, alors qu’il est coutume de dire qu’André Coyne était alors au sommet de son art, je crois que son bureau d’études avait alors un peu dépassé ce sommet... On doit aussi rappeler que d’autres barrages plus que ressemblants ont été construits. La plupart ont reçu des modifications substantielles (Esch sur Sûre, Gage, Tolla, Laouzas, Yaté) ou ont été mis hors service (Ayrette, Idbar, Piney, Malpasset). Reste en fait deux "intacts" (Lanoux et Naguilhes)...dont je m’occupe de très près !
- Vajont n’a pas cédé, il est toujours en service. L’accident de 1963 est une surverse due à un glissement de terrain. Très bien retranscrit dans le film "la folie des hommes"
- la mise en concurrence concerne actuellement "10 vallées" en France. Dans la liste il te manque donc le Louron, l’Ossau, la Tet, Beaufort, Bissorte, Lac Mort.
- le délai de réaction de l’administration fait que ces vallées auraient dû être renouvelées certaines avant 2011. Et les dossiers prochains arrivent, 20 autres au moins devraient déjà être lancés. Tant de retard ne peut plus se rattraper.
- du fait de ces retards, plusieurs sociétés étrangères se sont mises en veille, ne perdant pas leur temps à attendre. EDF et la SHEM ont déployé d’importants moyens humains, qui se retrouvent inemployés actuellement, mais détenteurs de secrets de stratégie donc ne pouvant pas être libérés dans la nature...
- des génies ont créé l’idée de confier les concessions à des SEM. Outre le fait que ce n’était pas interdit, le problème du choix de l’opérateur privé est forcément maintenu, mais renvoyé à la probité des élus locaux. Avec un % de 34% minimum de capital public, qui ne pourra pas être mobilisé, et qui n’est pas du tout représentatif des actifs réels engagés, on se retrouve dans une situation très simple : les collectivités choisiront un opérateur leur donnant plus de capital que ce qu’elles peuvent prétendre... N’est-ce pas une définition "soft" de la corruption ?
- très accessoirement, et techniquement, Cambeyrac est essentiel au fonctionnement de Couesque et au dessus, car il est en bas de vallée et permet de compenser les débits instantanés des usines à l’amont.
A ta disposition pour en reparler, bien sûr !

D) 4 novembre : Ne laissons pas brader le « château d’eau » de la France (CGT EDF)

Depuis plusieurs années la Commission européenne s’évertue à casser le modèle énergétique français au nom du dogme de la concurrence libre et non faussée. Dernier épisode en date, elle vient d’adresser une mise en demeure le 22 octobre 2015 au gouvernement français afin que l’entreprise publique EDF ne puisse plus exploiter toutes ses concessions hydroélectriques : le patrimoine français va être découpé et livré aux spéculateurs.
Depuis la nationalisation du secteur de l’énergie, les spéculateurs n’ont eu de cesse de remettre en cause un modèle qui les prive de juteux bénéfices. Aujourd’hui au-delà de la production d’électricité les concessions participent activement à la gestion et à l’utilisation des réserves en eau de surface. Par sa rapidité de mise en œuvre elle est un élément essentiel du développement des énergies intermittentes (Solaire et Eolien), pour ces mêmes raisons elle contribue de façon coordonnée au soutien réseau au moment des pics de consommation, elle en a fait la démonstration lors de la rupture du câble entre la France et l’Allemagne. Enfin elle est un élément essentiel de la sûreté de nos centrales nucléaires, gestion de la source froide et renvoi de tension en cas d’incident.
De surcroît les barrages hydrauliques produisent une électricité dé-carbonée à un prix défiant toute concurrence. A l’heure de la France exemplaire pour la COP21, c’est quand même un paradoxe de se défaire de ce patrimoine. Comme la Grèce nous allons subir le dictat de la Commission européenne pour des engagements français que nous n’aurions jamais dus prendre et que les gouvernements successifs assument. Les consommateurs, eux, assumeront l’augmentation de leur facture qui découlera de la dés-optimisation du mix énergétique. Les hydrauliciens ne pourront pas combattre seul ce hold-up organisé depuis la Commission européenne, nous en appelons à un positionnement des citoyens. De nombreux collectifs citoyens se construisent pour que cette l’énergie hydraulique reste publique. Nous demandons que cette mise en demeure, qui cible notre revendication de pôle public de l’énergie, soit rendue publique.
Il nous semble important que les usagers comprennent ce qui se trame dans leur dos. Quelques exemples de cette missive peuvent vous en donner le ton : « Les tarifs réglementés de vente, dont EDF est le distributeur quasi-exclusif en France, constituent une page 1 / 2 barrière à l’entrée et à l’expansion significative pour les concurrents d’EDF sur les marchés de la fourniture… Il en résulte que les tarifs règlementés de vente limitent fortement la possibilité pour les concurrents d’EDF… EDF bénéficie d’une image de marque et d’une notoriété héritée de sa position d’opérateur historique qui lui confère un avantage concurrentiel significatif. ».
L’électricité étant un bien de première nécessité nous ne pouvons pas accepter que pour satisfaire une politique ambiante libérale celle-ci fasse l’objet d’un accroissement de la précarité énergétique qui concerne déjà 5,9 Millions de familles en France soit plus d’un sur cinq. Ne reconduisons pas les erreurs faites pour les concessions d’autoroute, exigeons avec la CGT, le 4 novembre, que ce bien national reste un bien 100% public.

vendredi 1 mars 2019

Les prochains sur la liste

L'éducation nationale peu présent sur les mouvements GJ sont les prochains sur la liste.
L'instruction ne veut pas dire intelligence, car l'intelligence politique de la bourgeoisie de gauche est dramatiquement  faible (la preuve elle a voté socialiste pendant des décennies). Alors comme a EDF, les plus vieux accepteront sans lutte la destruction du statut en contre partie d'être eux épargne: EDF a montrer que c'est un marché de dupe. Dommage ils avaient eux les moyens de faire une longue lutte....
Deux vidéos intéressantes



Les prochains sont les fonctionnaires territoriaux.....

vendredi 25 janvier 2019

Lettre à sa majesté le roitelet de la république

Monsieur le Président, hologramme du grand capital


Nous savons tous, qu'au plus près de l'espace sidéral qui nous entoure et que notre soleil plus ou moins réchauffe, 
il n'y a pas de plan B où le Vivant pourra trouver refuge et s'épanouir
quand la barbarie capitaliste qui saigne les veines et empoisonne la vie du plus grand nombre de nos semblables,
aura vidé le dernier baril de pétrole et pompé la dernière goutte d'eau potable,
aura grillé à coup de pesticides le dernier lopin de terre arable
et écrasé d'un sauvage coup de marteau les mains rugueuses des édentés,
aura mis le feu aux paillotes où les rêves de jours heureux se cachaient sous des pavés de fortune
et réduit en palettes et meubles de terrasse les fûts de la dernière forêt tropicale,
aura sublimé le plus ridé des glaciers polaires
et rôti le dernier humain sur le barbecue des changements climatiques en cours. (1)

Et ça vous le savez aussi bien que nous, monsieur le Président, hologramme du grand capital !


II)
La planète brûle encore, et bien davantage qu'hier,
mais les éditocrates courtisans et les faiseurs d'opinion qui cirent les pompes des oligarques au pouvoir,
nous invitent à regarder ailleurs, à passer notre temps de cerveau disponible à jouer à colin-maillard pour mieux intérioriser le sentiment d'impuissance qui nous rends serviles, envieux, résignés, corvéables, égocentriste, dociles, anesthésiés,  (2) 

Les pyromanes et snipers aux manettes n'ont jamais été si puissants pour attiser le feu de l'effondrement qui nous guette en soufflant à plein poumons sur les braises de la régression écologique et sociale qui nous font pleurer de rage, crier de désespoir, rugir d'indicibles souffrances, régressions qui musclent la haine de classe que leurs blessures réveillent et avivent, dangereusement, au cœur de l'homme spolié, humilié, massacré, déplacé ou parqué (2) (3)

Partout,
l'asservissement des agents du pouvoir politique aux multinationales,
depuis 40 ans déjà et indépendamment du terreau où leurs racines partisanes s'abreuvent,
leur commande :
- De lubrifier les engrenages de leurs volontaires démission et compromissions, à l'aide d'avantageuses privatisations, de plans d'ajustement structurel, de l'octroie de permis de chasse pour tirer les profits vers le haut, de passeports pour la mise bas de la casse des services publics,
-  D'enfumer l'horizon à coup  d'onéreux, inutiles et récurrents plans bidons de lutte contre le chômage ou pour l'emploi, pour l'équilibre des caisses de retraite, pour lyophiliser le code du travail, pour dégraisser les mammouths, pour privatiser les routes et les chemins de fer, pour fluidifier l'évasion fiscale, pour engraisser jusqu'au gavage le foie gras des oligarques,
-  De faire semblant de défendre l'intérêt général en donnant des coups d'épée dans les eaux troubles et marécageuses de l'union européenne des trusts et du capitalisme financier,
le tout concourant, sciemment, à l'appauvrissement et à l'endettement de l’État qui se trouve ainsi bien mal pourvu pour affronter et corriger les riantes asymétries et injustices sociales nées de l'inégale partage, entre Capital et Travail, des richesses crées (1) ,

La dégénérescence civique des grands serviteurs de l’État, le discrédit de la parole et de l'action politiques des partis de  gouvernement ont fait de l'abstention (4) le premier parti politique, de la prétendue démocratie représentative une ripouxblique qui défend chèrement la liberté du renard dans la poulailler, et ainsi, de concert ou en dépit de leur plein gré, ils ont ouvert un boulevard aux forces fascisantes de l'extrême droite, depuis toujours la plus fidèle roue de secours des grands prédateurs et saigneurs qui pompent l'air et tout le reste aux gens de peu,


Les écolos de service (5) à force d'avaler sans sourcilier (et d'en être fiers)  tant de plantureuses couleuvres sont incapables d'assurer le service après vente du bien frelaté greenwashing qu'ils cautionnent, discréditant ainsi tout ce dont l'écologie politique était porteuse, à savoir : une critique radicale du capitalisme, qui brutalise la planète, stérilise la biodiversité, viole nos vies à longueur de journée et ouvre grandes les portes de la barbarie au devenir proche de nos sociétés.


Les start-upeurs que vous, monsieur le Président, chérissez tant, ces tueurs-nés, fraîchement sortis de leur batterie d’élevage et qui, imberbes encore, jouent déjà aux généraux en plomb dans les champs de bataille du Tous contre tous et que le meilleur d'entre nous dévore les autres, sont capables du pire pour gagner du galon et monter en grade dans l'aristocratie de l'argent-roi, qui  n'a jamais été aussi puissante, ostentatoire, arrogante, méprisante, prédatrice, nuisible, parasite... mais promise, et vous le savez et le craignez, à la vindicte populaire, autour des feux de joie que les gueux un jour,sans doute, allumeront le soir d'un nouveau 4 août...

Les délires des petites divinités transhumanistes et de leur clergé de la science sans conscience, nous offrent la glorieuses perspective d'avoir à apprendre à marcher à quatre pattes, laisse au cou, dans le merveilleux monde virtuel de demain, grâce à un binaire cerveau reptilien, version 2.0, qui nous permettrai d'atteindre, sans peine  ni efforts, le sommet de l'évolution que serait la robotisation et l'asservissement généralisé des 99 % des humains, pucés à souhait, shootés sans le savoir et parqués mais libres de circuler à l'intérieur d'enclos aux grillages transparents mais dissuasivement survoltés.

Voilà à quel nouveau monde nous vous rattachons quand vous nous parlez, monsieur le Président hologramme du grand capital, en héraut enflammé des valeurs chères aux premiers de cordée, aux fantassins de la race des saigneurs, au clergé et à la garde rapproché des aristocratiques autant que brutaux seigneurs du vieux monde féodal, pré-industriel et colonial, dont vous êtes, sans vouloir vous en donner l'air, l'ambassadeur plénipotentiaire auprès de la foule haineuse. 
Souffrez d'apprendre, monsieur le Président, hologramme du grand capital,
que nous avons la faiblesse de penser que tout embryon de projet,
qui se veut solution structurante et durable, socialement utile et pertinente réponse à la hauteur des enjeux et défis actuels concernant les conditions d'habitabilité de la planète et de sauvegarde des droits les plus élémentaires des générations futures,
doit asseoir sa légitimité dans le respect sans faille des quelques grands principes, tels les suivants :

-  Développer les services publics dans la mesure où ils sont le patrimoine collectif de ceux qui sont rien,
-  Défendre contre vents et marées l'intérêt général, les biens communs stratégiques, le bien-être de la Pacha Mama
-  Faire la promotion du triptyque  Produire moins, Partager davantage, Prélever moins,
-  Coopérer au lieu d'asservir, de rapiner, de concurrencer,
-  Assécher les budgets militaires, qui font la guerre à la Vie, et sevrer les riches et les multinationales des scandaleux cadeaux fiscaux que l’État leur fait, afin de consacrer ces moyens financiers à la vitale et urgente transition énergétique et écologique.

Apprenez donc, monsieur le Président, hologramme du grand capital,
que tout projet qui se veut solution structurante, durable et socialement utile, mais qui ne tient pas en considération ces grands principes, est voué à sa désapprobation par le plus grand nombre et ne fera en rien reculer le mur de la finitude de la planète, seule maison d'accueil de l'aventure humaine.

III)
Voilà deux mois que nous attendons vos réponses
à la hauteur des sujets éminemment politiques que nous avons mis sur la table, sur les tréteaux des ronds point, et qui ont trait :
-  à nos conditions de survie,
-  à l'appauvrissement de l’État,
-  à l’inquiétant délitement social,
-  au congénital dysfonctionnement des institutions,
-  à l'inacceptable et désormais intolérable accaparement et exercice du pouvoir politique par une caste bardée de diplômes et d'expertises en tout genre mais qui roule, bien à droite, pour l'oligarchie,  dont vous êtes, en plus d'ambassadeur plénipotentiaire, le plus zélé des gardiens de la paix ordo-libéral (6)

Seulement après un long et assourdissant silence, et épicé d'un mépris mal feinté, vous avez daigné répondre à la foule haineuse et aux gens qui ne sont rien,  en leur posant 35 questions à discutailler dans le cadre d'un prétendu Grand Débat National pour la tenue duquel toutes les ficelles sont aux mains de vos proches et qui ne poursuit d'autre but que celui de faire diversion et de vous permettre d'entrer en campagne électorale aux frais de la princesse et en cherchant à mobiliser le ban et l'arrière ban de vos obligés institutionnels.

Je tenais à vous dire que décline l'invitation.


IV)
Pour finir,
permettez moi monsieur le Président, hologramme du grand capital et faux ami,
que je vous signale qu'il est grand temps pour vous de quitter votre grotte
afin de mieux entendre les paroles (et la petite musique qui les accompagnait)
qui animaient l'esprit de résistance à l'occupant d'alors :

  Ami, entends tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines,
  Ami, entends tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne,

et dont la dernière version a été remixé par les gilets jaunes (7),
partisans, ouvriers et paysans d'aujourd'hui,
citoyens qui battent le pavé sans s'essouffler depuis dix semaines,
pour, comme vous le savez déjà,
-  davantage de Justice sociale, fiscale, environnementale,
-  mettre au cœur de l'action de l’État le seul intérêt général,
-  enrichir la Démocratie avec plus de pouvoir aux Citoyens,

Sans autres salutations distinguées que celles exigées par le minimum syndical du respect et de la courtoisie qui vous sont dus,

L'invisible insoumis gilet jaune
qui n'est pas votre sujet
ni obligé


(1) articles parus récemment sur le dernier rapport du GIEC
(2)     Articles paru le 20 janvier 2019 dans pas mal de journaux bolcheviques, intitulés, à propos du dernier rapport de l'ONG Oxfam  :   
  Les 26 plus riches ont autant d'argent que la moitié de l'humanité :   La fortune des milliardaires dans le monde a augmenté de 900 milliards de dollars l'an dernier, soit au rythme de 2,5 milliards par jour, alors que celle de la moitié la plus pauvre de la population de la planète a chuté de 11%  
(3)  article sur les fiévreux profits des laboratoires pharmaceutiques : mille milliards d'euros en 20 ans, dont 90 % furent affectés aux dividendes
4)   évolution des taux d'abstention en France, au fil des scrutins, depuis 1958         https://fr.wikipedia.org/wiki/Abstention_%C3%A9lectorale_en_France
(7)  témoignage d'un syndicaliste gardien de la paix   https://www.youtube.com/watch?v=S5CZkNZq7VE&feature=youtu.be