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mardi 29 septembre 2020

Pétition : Non à la privatisation de l’ONF

 https://www.canopee-asso.org/non-a-la-privatisation-de-lonf/


Depuis 20 ans, l’Office National des Forêts est sous pression : en 2019, c’est 1 emploi sur 20 qui a été supprimé.

Moins d’agents, c’est moins de surveillance et une forêt livrée aux seuls intérêts économiques. Juste avant la crise du coronavirus, le gouvernement s’apprêtait à porter le coup de grâce avec le projet de loi d'accélération et de simplification de l'action publique (ASAP). L’article 33 de cette loi prévoit la généralisation du statut de contractuel à l'ONF au détriment du statut de fonctionnaire. Si cette loi était votée en l’état, elle remettrait en cause les fondements du code forestier et la notion de service public forestier. Avec la fin du statut de fonctionnaire, les agents restants seraient soumis à une pression beaucoup plus forte de la direction pour augmenter les prélèvements en forêt.

Parce que la forêt publique est un bien commun que nous devons préserver, je m’oppose à cette nouvelle loi et je demande, au contraire, que davantage de moyens soient accordés pour restaurer un bon état écologique des forêts françaises. 

mardi 14 avril 2020

Forêts de belles émissions

Ence temps de confinement est bien sûr idéal pour écouter des émissions, n'est-ce pas?! J'ai donc pensé à vous... Voici d'abord cinq émissions plus ou moins récentes sur la problématique complexe de la relation entre les forêts, la biodiversité et le climat.

Forêts, biodiversité et climat, 1ère partie (mars 2020)

La Commission Européenne nous a réunis début février pour une grande conférence à Bruxelles sur les forêts et leur rôle essentiel pour la biodiversité et le climat. Normalement, la question des forêts ne fait pas partie des compétences de l’Union Européenne. Il est donc certainement la double urgence provoquée par le changement climatique et par la perte vertigineuse de la biodiversité qui a incité la Commission à prendre cette initiative. Entretiens avec Hannah Mowat (coordinatrice de l'association Fern), William Moomaw (expert sur le changement climatique, co-auteur de cinq rapports du GIEC, Etats Unis), Xavier Morin (chercheur au CNRS et président de Canopée)et Peg Putt (militante australienne depuis presque 40 ans pour la protection des forêts).

Lien direct vers cette émission : http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=4748
Forêts, biodiversité et climat, 2ème partie (mars 2020)

Retour à la grande conférence sur les forêts, la biodiversité et le climat, organisée à Bruxelles par la Commission Européenne, les 4 et 5 février 2020. Dans cette deuxième partie, nous évoquerons la pression accrue exercée sur les forêts à cause de l’expansion fulgurante de la combustion, à une échelle industrielle, de la biomasse forestière pour la production de l’énergie. William Moomaw, expert américain sur le changement climatique, dénonce le mythe de la neutralité-carbone, Mary Booth, également des Etats-Unis, présente la plainte collective qu'elle a initiée contre la Directive de l'Union Européenne sur les Energies Renouvelables. D'autre part, Peg Putt, militante australienne, raconte la terrible saison de feux gigantesques que son pays a subie. Entretiens également avec Hannah Mowat (Fern, Bruxelles) et Xavier Morin (chercheur au CNRS et président de Canopée).

Lien direct vers cette émission : http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=4749
Forêts vivantes ou déserts boisés? 1ère partie (novembre 2019)

Voilà l'intitulé des Assises Nationales de SOS Forêt, organisées les 23 et 24 octobre 2019 au Domaine de Villarceaux près de Paris. Elles sont venues à un moment crucial de bascule pour l'avenir des forêts en France. Face aux impacts déjà bien palpables du changement climatique, donnerons-nous la priorité à l'œuvre de la nature et des écosystèmes, c'est à dire des forêts vivantes, ou alors à des plantations en monoculture censées mieux assurer l'avenir de nos forêts? Un entretien avec Philippe Canal, porte parole de l'intersyndicale à l'Office National des Forêts, et Raphaël Kieffert, forestier à l'ONF dans les Ardennes.

Lien direct vers cette émission : http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=4491

Forêts vivantes ou déserts boisés? 2ème partie (novembre 2019)

Retour aux Assises Nationales de SOS Forêt (23-24 octobre 2019) et à la relation entre forêts et climat. Vincent Magnet, technicien forestier dans le Limousin, évoque l'impact du changement climatique dans cette région et les modes de gestion forestière les plus aptes à renforcer la résilience des forêts face au changement climatique. Ensuite Gaëtan du Bus, ingénieur forestier, parle le rapport "Gestion forestière et changement climatique" qu'il a présenté aux Assises. Entretiens également avec Kelsey Perlman de Fern et Tammouz Helou de la Fédération Nationale des Entrepreneurs des Territoires.

Lien direct vers cette émission : http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=4505

Forêts vivantes ou déserts boisés? 3ème partie (novembre 2019)

Ernst Zurcher est ingénieur forestier suisse, chercheur et professeur spécialisé sur de nombreuses questions touchant aux forêts et aux caractéristiques du matériel bois. Dans le contexte du changement climatique, il explique la différence fondamentale entre une vraie forêt mélangée marquée par une forte complémentarité et symbiose entre espèces, et une plantation monospécifique, où c'est la concurrence entre les arbres qui domine. Les forêts mixtes sont bien plus résilientes face aux aléas climatiques.

Lien direct vers cette émission : http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=4504


Et pour vous faire voyager vers des contrées lointaines et peu connues, voici encore deux émissions :

Au fin fond de la taïga, 1ère partie (mars 2020)

Un entretien avec Elina Kurovskaya, chercheuse russe qui fait un Master à l'EHESS en anthropologie. Elle a grandi en Sibérie en devenir, rencontrée chez elle dans la Creuse. Elle s'est rendue dans les immenses espaces au nord du fleuve Amour afin d'étudier l'histoire et la situation actuelle du peuple Evenki qui y élève des rennes. Elle a voulu comprendre le rôle des femmes dans cette société. Elle évoque les changements imposés par la colonisation russe et par l'Union Soviétique avec la mise en place de kolkhozes, l'arrivée d'entreprises engagées dans l'extractivisme (notamment de l'or)..

Lien direct vers cette émission : http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=4751

Au fin fond de la taïga, 2ème partie (mars 2020)

Nous poursuivons notre conversation avec Elina Kurovskaya, chercheuse russe qui fait son Master en anthropologie à l'EHESS. Elle nous parle du peuple Evenki qui a traditionnellement élèvé des rennes dans les immenses étendus au nord du fleuve Amour. Dans cette partie elle évoque la question du foncier. Le concept de propriété privée était totalement étranger à ce peuple nomade. L'arrivée d'industries extractivistes qui proposent de nouveaux emplois mine les traditions des Evenkis et provoque des ravages écologiques...

Lien direct vers cette émission : http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=4775

Bonne écoute et tenez bon, Nicholas Bell, Radio Zinzine/Longo maï


mercredi 11 mars 2020

Agro-carburant la folie continue

Agrocarburants : la demande croissante pourrait détruire 7 millions d'hectares de forêt d'ici 2030

https://www.actu-environnement.com/ae/news/agrocarburants-biocarburants-deforestation-rapport-canopee-rainfourest-foundation-35131.php4#xtor=ES-6


Rapport:
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-35131-rapport-canopee-rainforest-foundation.pdf

« Les objectifs actuels d'utilisation de biocarburants conduisent à une augmentation massive de la demande en huiles de palme et de soja à l'horizon 2030 », concluent Canopée et Rainforest Foundation Norvège dans un rapport publié le 10 mars. A cette échéance, le secteur de l'aviation deviendrait le premier utilisateur de ces agrocarburants, prédisent les ONG.
Or, cette augmentation, estimée au plan international, se traduirait par la destruction de 7 millions d'hectares de forêts, dont 3,6 millions situés sur des sols tourbeux très riches en carbone. Les émissions de gaz à effet de serre associées seraient supérieures aux émissions annuelles de la Chine, expliquent les deux ONG. « Remplacer les énergies fossiles par des biocarburants est sans doute l'une des pires idées pour lutter contre les changements climatiques : comme le montre ce rapport, l'effet est inverse à cause de la déforestation induite », explique Sylvain Angerand de l'association Canopée.
« Entre 2015 et 2018, l'augmentation de la production de biocarburants correspond à 90 % de l'augmentation mondiale de la production d'huile végétale sur la même période », note le rapport. L'Indonésie, premier producteur d'huile de palme, en est aussi devenu le premier consommateur pour les biocarburants. « La consommation d'huile de soja dans le biodiesel augmente sur l'ensemble du continent américain », relève également la synthèse. L'Europe, de son côté, se détourne progressivement de l'utilisation des huiles de palme et de soja dans la production de biocarburants. Le soutien à la consommation de la première sera supprimé en 2030 dans l'UE. Mais la Commission européenne a décidé de ne pas inclure pour le moment le soja dans la liste des matières présentant un risque élevé de changement indirect d'affectation de sols (Casi).
La France affiche une ambition élevée avec l'adoption d'une stratégie pour lutter contre la déforestation importée et l'exclusion depuis le 1er janvier 2020 des produits à base d'huile de palme des biocarburants ouvrant droit à un avantage fiscal. Mais une note des Douanes du 19 décembre 2019, attaquée par Canopée et Greenpeace, maintient cet avantage fiscal pour les distillats d'acides gras de palme (PFAD), utilisés par Total dans sa raffinerie de La Mède pour produire du biodiesel. Cela pourrait ouvrir la voie à une utilisation massive de ces résidus dans les transports routiers et aériens, craint Canopée. « Si les compagnies aériennes se lancent dans l'utilisation de biocarburants avec le soutien du Gouvernement, l'impact sur les forêts et le climat sera désastreux », avertit Sylvain Angerand.

mercredi 4 mars 2020

Le temps des arbres un film a ne pas rater

Le Temps des Arbres

Ce soir mardi 3 mars à 20h50 sur France 5

 

Un film de Marie-France Barrier



Le Réseau pour les Alternatives Forestières est heureux de vous présenter ce film pour lequel il a apporté un peu de son aide :

Synonyme de vie, de connaissance et de fertilité, l'arbre régule le climat, l'eau, le sol et même le bien-être.
Les bûcherons, les éleveurs, les particuliers, les propriétaires fonciers, les vignerons et les simples citoyens ont oeuvré pour qu'il retrouve sa place au coeur de la société.
Alors que l'agriculture moderne s'est construite en chassant les arbres pour gagner des terres, la fertilité du sol forestier prouve aujourd'hui qu'il s'agit d'un modèle naturel au point que l'arbre peut faire son retour au coeur des champs et des élevages afin de redevenir l'allié des nouveaux agriculteurs.

Le film est également disponible sur le site Web de France TV :
Le Temps des Arbres.
Afin de donner une suite à ce film et poursuivre les relations qui se sont nouées pendant le tournage, la réalisatrice a créé l'association Des Enfants et des Arbres pour inviter chaque année des milliers de collégiens à planter des arbres chez des agriculteurs de leur département. Pour que, grâce aux vertus de l'arbre, nos enfants, solidaires de celles et ceux qui nous nourrissent, prennent soin de ces biens communs que sont l'eau, la terre, l'air et la beauté des paysages.
En forêt, comme vous le savez, pas besoin de planter des arbres, hors cas particuliers, car  une forêt vivante n'a pas besoin de nous pour se régénérer.


mardi 18 février 2020

Pour le climat arretez de couper plus de bois, laisser vieillir les arbres, le bois energie en question

Ceci remet en question la politique bois énergie de 2015 qui souhaite doubler la quantité de bois énergie.§ Cela remet en question la transformation de centrale a charbon à la biomasse comme a Gardanne et Cordemais

 Gestion forestière et changement climatique : laissez vieillir les arbres !


Alors que les appels à mobiliser des arbres ou à planter des arbres se multiplient, les associations Canopée-Forêts Vivantes, Fern et les Amis de la Terre France proposent une nouvelle stratégie d’atténuation du réchauffement climatique.

Principales recommandations

Cette étude réalisée pendant plusieurs mois par Gaëtan du Bus et Sylvain Angerand recommande de :
  • Maintenir le niveau de récolte global de bois au niveau de 2016, en répartissant mieux les efforts de prélèvement entre types de forêts, statuts de propriété et régions ;
  • Laisser au niveau national 25 % de la surface de la forêt française en libre évolution avec une garantie de long terme et un minimum de 10% dans chaque région ;
  • Laisser vieillir les peuplements pour maximiser la capacité de stockage de carbone dans l’écosystème en allongeant les termes d’exploitabilité et en cherchant à aller vers un capital sur pied constant dans le temps et le plus élevé possible à l’échelle de la parcelle ;
  • Adopter une définition beaucoup plus précise de la notion d’impasse sanitaire pour éviter la conversion de peuplements par coupe rase alors que d’autres itinéraires sylvicoles sont possibles ;
  • Orienter la sylviculture vers la production de bois d’oeuvre de qualité  ;
  • Privilégier des méthodes d’exploitation douces et la transformation locale du bois ;
  • Limiter l’utilisation de bois énergie aux seuls coproduits issus de la sylviculture et de la transformation de bois d’oeuvre ;
  • Interdire la reconversion des centrales à charbon en centrales à biomasse notamment à Gardanne et Cordemais.
La stratégie proposée présente le double avantage de maximiser l’absorption de CO2 dans les prochaines décennies et d’augmenter significativement la naturalité et la biodiversité des forêts.

Télécharger le rapport et la synthèse...pour le mettre en pratique !

Rapport complet

vendredi 31 janvier 2020

formations raf sur la foret en alternatif


Plusieurs formations sont prévues ce printemps 2020
 
Initiation au débardage à cheval (niveau 2)
  • du 6 au 10 avril en Ardèche à Treynas.
Produire et valoriser ses bois par une sylviculture douce
  • du 2 au 6 mars dans le Tarn à Anglès (81), en partenariat avec l'association Vallée & Co.
De l'arbre à la poutre
  • du 3 au 7 février en Ariège à Loubières en partenariat avec l'association Ecorce et le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises. DERNIERS JOURS POUR S'INSCRIRE
  • du 9 au 13 mars dans le Tarn à Anglès (81), en partenariat avec l'association Vallée & Co.
 
Pour les détails, programme, modalités d'inscription :

Voir le site Web du RAF

jeudi 30 janvier 2020

huile de palme dans une raffinerie d’importance mondiale à La Mède près de Marseille.


mercredi 3 avril 2019

Triplement en 10 ans de la récolte du bois énergie, le gouvernement veut encore doubler en 10: Fois 6 en 20 ans

La loi sur la transition énergétique prévoit un doublement de la part des énergies renouvelables dans la consommation finale de chaleur d'ici 2030. La biomasse devrait être fortement sollicitée pour répondre à cet objectif, avec des risques d'une gestion non durable des ressources forestières et des impacts plus larges sur l'environnement. "La récolte de bois pour la production des plaquettes forestières a d'ores et déjà plus que triplé au cours des dix dernières années (...). En parallèle, la récolte du bois bûche s'est réduite", note une étude publiée par l'Ademe, en partenariat avec l'Inra, le FCBA, l'Irstea, l'ONF, Ecofor et le GCF.

Reste de l'article:
https://www.actu-environnement.com/ae/news/Bois-energie-reduire-impact-plaquette-forestiere-33147.php4


Recommandations de l'étude sur la récolte du bois
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-33147-recommandations.pdf

Centrale biomasse : une action collective contre l'Europe

Pays d'Aix - Centrale biomasse : une action collective contre l'Europe

Bernard Auric, ancien patron de la centrale, fait partie des six plaignants européens et américain à saisir la Cour de justice européenne contre le recours au bois de combustion

Par Carole Barletta
Soutenus par des ONG internationales, six plaignants soutiennent que l'emploi de plus en plus croissant à la biomasse contribue à la déforestation.
Soutenus par des ONG internationales, six plaignants soutiennent que l'emploi de plus en plus croissant à la biomasse contribue à la déforestation.PHOTO SERGE MERCIER
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Une plainte vient d'être introduite auprès de la Cour de justice du Luxembourg contre une directive européenne qui inclut la biomasse dans les sources d'énergie renouvelable. En ligne de mire, les centrales à bois. Les plaignants, portés par des associations et ONG environnementales, sont six citoyens qui se battent contre la déforestation et les nuisances engendrées par la biomasse. Il y a Hasso Krull qui voit ses forêts estoniennes détruites ; Tony Lowes qui milite pour la fermeture des centrales électriques alimentées à la tourbe en Irlande ; Raul Cazan, en Roumanie, alerte du saccage des dernières forêts vierges des Carpates... Peter Sabo, de Slovénie, Kent Roberson, de Caroline du Nord... Et Bernard Auric, voisin de la centrale thermique de Gardanne et, cerise sur le gâteau, son ancien directeur. Fondateur de l'ANLP (association de lutte contre les nuisances et la pollution), Bernard Auric a été contacté par Nicholas Bell, Anglais installé dans les Alpes, président de SOS Forêt, militant actif depuis que la centrale a lancé la reconversion de la tranche 4 du charbon à la biomasse. "Je suis en rapport avec Mary S. Booth, directrice de l'ONG Partnership for Policy Integrity basée aux États-Unis, témoigne-t-il. Elle dénonce les coupes destinées à alimenter en pellets ou en granulés les centrales européennes. La directive européenne a accru le phénomène. Une centrale comme Drax dans le Yorkshire fonctionne avec 13,2 millions de tonnes de bois par an. Or, les forêts américaines sont peu protégées et on assiste à des coupes rases. Mary m'a parlé de la centrale de Gardanne. Elle m'a demandé de trouver des plaignants français".
Bernard Auric et les autres membres de l'ANLP n'ont pas vraiment hésité. "À 83 ans, je n'ai plus rien à perdre" confie-t-il. L'association a contribué à l'action introduite contre la décision préfectorale d'autorisation d'exploitation de la centrale à la biomasse. Le 8 juin 2017, le tribunal administratif de Marseille l'annulait pour insuffisance de l'étude d'impact sur l'alimentation en bois nécessaire - 850 000 tonnes/an. Après l'appel d'Uniper et de Nicolas Hulot, alors ministre, la préfecture a accordé une autorisation provisoire dont le délai est largement dépassé. Personne ne sait quand se tiendra la 2e instance.
"Depuis 2003, on se bat contre les nuisances croissantes de la centrale : envols de poussière autour des sites de stockage du bois, rondes des poids-lourds, et le bruit, insupportable. Mon voisin a dormi l'été dernier avec un matelas entre le volet et la fenêtre fermée pour assourdir le bruit des moteurs, en vain. On a obtenu du sous-préfet une étude indépendante de mesures ; elles ont prouvé les dépassements des normes durant les périodes nocturnes. Uniper a été mis en demeure de trouver des solutions".
Depuis décembre, la grève des salariés de la centrale contre la décision du gouvernement de mettre un terme au charbon a permis au voisinage de retrouver un calme relatif.
"La tranche 5 a été mise en service en 1984, la 4 en 1967, poursuit Bernard Auric. Ils n'ont changé que la chaudière, pas les moteurs. La tranche biomasse n'a jamais fonctionné. Depuis trois ans, elle a dû tourner deux semaines à fond pour les 7 500 heures prévues dans le contrat de régulation de l'énergie. Mais il y a eu plusieurs épisodes de démarrages, de phases de test. Ça montait en puissance, jusqu'à 1800 m on l'entendait. L'équivalent d'un hélicoptère volant à 100 m de haut."
Bernard Auric, ingénieur en électricité, a été embauché en 1964 à la centrale. Il y a gravi les échelons pour terminer responsable jusqu'en 1991, date à laquelle les Charbonnages de France l'ont dirigé vers la sortie. "On m'a reproché d'avoir été le patron, conclut Bernard Auric, anticipant les reproches, la remise en cause de cet équipement et par là, les menaces sur l'emploi. J'ai payé mes charges sociales toute ma vie, ma retraite, j'y ai droit. Moi, je vois mes voisins, je vois des jeunes souffrir de pathologies liées à la pollution de l'air."

La combustion de bois, déforestation et pollutions nocives ?

La directive européenne révisée en 2018 (RED II) sur les énergies renouvelables entend réduire par les États membres d'ici 2030 les émissions de carbone de 40 % par rapport aux niveaux de 1990. Elle pose la combustion de bois comme source d'énergie renouvelable neutre en carbone. "Or, s'élève Nicholas Bell, non seulement elle va contribuer à la déforestation, mais en plus, elle omet le temps que mettront les arbres à repousser, leur rôle comme puits de carbone, et elle participera à l'augmentation des gaz à effet de serre. Les centrales au bois rejettent plus de CO2 par unité d'énergie que les centrales à charbon (1,5 fois plus selon certaines études, Ndlr). Les usines de pellets à partir de biomasse brute sont elles-mêmes d'importants générateurs de pollution atmosphérique nocive pour la santé". De nombreux rapports pointent les menaces de santé publique des centrales fonctionnant à la biomasse dues aux particules fines, aux dioxines, etc., générées par la combustion. Ce qu'infirme Atmosud (ci-dessous).
La centrale est censée fonctionner avec 850 000 t. de bois par an, issu grandement de l'importation (actuellement, le Brésil) et à terme, d'un rayon de 400 km alentour. L'ALNP, dans un courrier au président de la République adressé en octobre dernier - et resté sans réponse - avance une étude de l'Ademe qui estime que la ressource locale en bois, d'ici 2031, sera insuffisante par rapport à la demande - des autres chaudières à bois publiques, de l'usine à papier de Tarascon... Le prix du marché a anticipé : le bois de chauffage a crû de 30 % en trois ans.
La plainte, si elle est retenue - ce qui serait une "première" dans l'histoire européenne, Ndlr - a pour objet l'annulation de cette directive estimée "incompatible avec les objectifs environnementaux du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne" et les subventions afférentes qui pourraient être versées. Pour rappel, l'État, en adoubant EOn dans sa reconversion à la biomasse, avait garanti le montant du rachat de l'électricité produite réinjectée dans le réseau à hauteur de 1,4 milliard d'€ sur vingt ans.

"La France, c'est pas l'Amazonie"

Unanimement, la filière de bois locale rappelle que la forêt française n'est pas gérée comme l'amazonienne, mais des voix se sont déjà fait entendre sur le danger que pourrait représenter une demande exponentielle en sus des besoins de la papeterie de Tarascon : multiplication des chaudières individuelles et collectives, centrale de biomasse de Brignoles en fonctionnement depuis trois ans (140 000 t./an), celle de Gardanne... Et désormais, certification du pin d'Alep qui laisse entrevoir de nouvelles perspectives en matière de construction.
La filière se structure et les professionnels et collectivités se sont regroupés au sein de Fibois Sud, depuis les acteurs en amont (forestiers, propriétaires privés, ONF, etc., qui ont la ressource) et en aval (menuisiers, industriels, etc., qui la transforment). Alors que le schéma régional de la biomasse se finalise - et tend à estimer la ressource mobilisable suffisante à condition de structurer son exploitation -, Gérard Gautier, président de Fransylva, syndicat des propriétaires forestiers, juge que la certification du pin d'Alep va changer beaucoup de choses : "20 % seulement des pins sont utilisables en bois d'oeuvre ; nous ne sommes pas des champions en sylviculture et on a laissé les forêts pousser n'importe comment. Les éclaircir, débarrasser les bois morts, coûtait cher. Les nouveaux débouchés d'utilisation des rémanents pour valoriser le bois d'oeuvre change la donne. L'offre est largement suffisante, il y a un besoin urgent de mieux gérer les espaces forestiers mais pas à n'importe quel prix : éviter les prélèvements sur les zones les plus faciles, c'est empêcher les coupes rases. Je fais des coupes chez moi depuis 30 ans, je prélève 1,9 t./an ; si vous multipliez par le 1,5 million d'hectares de forêt de la région, cela fait beaucoup de bois. La surface de nos forêts croît naturellement de 2 % par an ; on n'en prélève que 20 %"

L'air des cheminées pire que les centrales

L'analyse de la composition de l'air de rejet des combustions de bois est bien rodée pour les brûlages ou feux de cheminée. Moins pour les centrales... "Quand on a travaillé sur la chaufferie d'Encagnane, précise Dominique Robin, directeur d'Atmo Sud, la question demeure de savoir si les traceurs habituels peuvent être répercutés sur une combustion industrielle qui, par ailleurs, est dotée de systèmes de filtrations efficaces. En revanche, que ce soit à Encagnane ou à la centrale de biomasse de Brignoles, l'oxyde d'azote, polluant pour le dépassement duquel l'Europe pointe la France, est bien présent (+20 à 30 %), mais difficile à isoler de la pollution ambiante. Nous n'avons pas isolé de présence notable de particules fines à Brignoles, sans doute du fait d'une bonne filtration. Pour Gardanne, il est difficile de faire des mesures tant que le process n'est pas stabilisé mais on connaît déjà le niveau ambiant de pollution. En bref, oui, la combustion du bois mal maîtrisée (cheminées, vieilles chaudières) pollue mais les filtres industriels sont performants. La biomasse peut donc être vue comme une énergie neutre... Si le transport du bois n'alourdit pas le bilan carbone..."

jeudi 21 mars 2019

Éduquer la FAO : un besoin urgent ! – 21 mars 2019 – Journée internationale des forêts

Éduquer la FAO : un besoin urgent ! – 21 mars 2019 – Journée internationale des forêts

En 2012, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 21 mars Journée internationale des forêts. L’objectif : sensibiliser à l’importance des forêts. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), qui a organisé cette Journée, a choisi pour 2019 le thème Les forêts et l’éducation et souligne l’importance d’investir dans l’éducation à la forêt. Mais que veut dire la FAO par « éducation à la forêt » ? Compte tenu de ce que le WRM a appris des communautés, la FAO devrait réfléchir au moins aux 10 points suivants :
1. Les plantations ne sont PAS des forêts
La définition du mot « forêt » par la FAO revient à dire qu’une forêt est fondamentalement « un groupe d’arbres ». Une telle approche ignore les interconnexions vitales avec les autres formes de vie. Avec cette définition, la FAO a activement encouragé la création de plusieurs millions d’hectares de plantations industrielles d’arbres, principalement d’espèces exotiques, en particulier dans les pays du Sud.
2. Les forêts ne peuvent être réduites à la foresterie
Les termes « foresterie » et « forêt » peuvent sembler similaires et sont parfois utilisés de manière interchangeable, mais ils renvoient à des choses très différentes. La foresterie réduit les forêts à leur potentiel de production de bois. La FAO soutient donc que l’on peut « planter » des forêts. En réalité, il est seulement possible de planter des arbres. La création par la FAO d’un « département Foresterie » (et non un département des forêts) montre que le concept de « foresterie » est prioritaire dans ses politiques.
3. Les plantations d’arbres en monoculture ne garantissent PAS l’avenir
Le message de la FAO lors de la Journée internationale des forêts en 2013 était « planter un arbre, planter notre avenir ». Mais l’avenir de qui ? Les monocultures à grande échelle promues par la FAO menacent la vie des communautés rurales en raison de leurs effets dévastateurs, comme l’envahissement de terres communautaires fertiles, la consommation massive d’eau et l’utilisation d’intrants toxiques. Elles constituent un facteur de déforestation et une fausse solution à la crise climatique.
4. Les plantations ne protègent PAS l’eau et les sols et ne permettent pas leur restauration
La FAO diffuse le message que les plantations d’arbres en monoculture peuvent « fournir de nombreux services sociaux et environnementaux », notamment « une protection des sols et de l’eau ». Cependant, lorsque la FAO a choisi le thème « Les forêts et l’eau » pour la Journée internationale des forêts 2016, sa vidéo ne montrait que des forêts. La vidéo a délibérément exclu les images de plantations industrielles d’arbres qui épuisent les ressources en eau et dégradent les sols.
5. Les forêts ne sont PAS simplement un ensemble d’arbres qui stockent du carbone
Les négociations internationales sur le climat ont réduit les forêts à un simple stock de carbone. La FAO promeut cette vision réductrice. La Journée internationale des forêts de 2015 a insisté sur le fait que les forêts et les arbres jouent simplement un rôle de stockage de carbone. Ce concept a ouvert la voie à des programmes de carbone forestier qui accaparent les forêts et criminalisent les communautés dépendantes des forêts. La seule solution sûre et urgente à la crise climatique consiste à laisser les combustibles fossiles sous terre.
6. Les cultures énergétiques ne profitent PAS aux hommes et aux forêts
Des documents de la FAO affirment que la « foresterie », correctement réalisée, « procurera de multiples avantages, notamment une production d’énergie améliorée ». Mais les grandes plantations destinées à l’énergie de biomasse détruisent les terres et les forêts des populations, mais servent les intérêts des entreprises. La question sur la « production d’énergie améliorée » est donc la suivante : pour quoi et pour qui ?
7. Les plantations forestières industrielles intensifient le harcèlement et les violences sexuelles à l’égard des femmes
Le harcèlement et les violences sexuelles à l’égard des femmes font partie des impacts invisibles des plantations industrielles d’arbres et de l’exploitation forestière industrielle. Bien que la FAO ait produit quelques documents pertinents sur les femmes et les forêts, ceux-ci ne traitent pas de ces violences à l’égard des femmes.
8. La gestion forestière durable (GFD) ne met PAS un terme au recul des forêts
La FAO affirme qu’elle aide les pays à « gérer leurs forêts de manière durable ». Pourtant, derrière le concept de la GDF de la FAO se cache l’ancien modèle d’exploitation forestière destructeur. En apportant son soutien à la gestion durable des forêts, la FAO – ainsi que les systèmes de certification tels que le FSC – permet à l’exploitation forestière industrielle de se poursuivre.
9. L’industrie des plantations n’est PAS de bon conseil pour prendre soin des forêts
La FAO reçoit des avis du soi-disant Comité consultatif de la filière bois durable. Ses membres proviennent principalement de l’industrie des plantations, qui est responsable de la déforestation et de l’accaparement des terres.
10. Les communautés dépendantes de la forêt savent comment prendre soin des forêts
Les communautés qui dépendent des forêts en ont une connaissance approfondie. La FAO doit réapprendre ce qu’elle sait sur les forêts et les impacts nuisibles de l’industrie des plantations d’arbres auprès des communautés dépendantes des forêts et des autres communautés touchées par cette industrie.
Que pensez-vous que la FAO devrait aussi apprendre sur les forêts ?