Si vous souhaitez témoigner de vos difficultés d’accès aux soins (spécialistes, dentistes, généralistes...) c'est maintenant qu'il faut le faire en cliquant sur ce lien:
...chroniques post-glaciaires sur l'énergie, le climat , la foret, le nucléaire et tous ce qui va avec comme l'économie, la révolte, la répression
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lundi 10 janvier 2022
mercredi 5 janvier 2022
Le printemps du CARE, bas les masques
Collectif Autonome Révoltes & Entraide
https://leprintempsducare.org/
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lundi 22 novembre 2021
A quoi reconnait ‘on un syndicaliste efficace, honnête et combatif ?
En Inde on dit qu’on reconnait un syndicaliste honnête et combatif quand on le retrouve battu à mort dans la rue en rentrant chez lui. En France, les mœurs sont différentes, on le reconnait quand il reçoit une convocation à entretien préalable à licenciement.
Il est des syndicalistes qui on a la fois la combativité et la méthode. D’esprit frondeur, ils n’agissent pas en soldat de grosse machine, commandé par un général loin du champ de bataille, ils agissent en sniper, en petit groupe, efficaces, pragmatiques appuyant la ou l’injustice est la plus crasse, détricotant l’idéologie adverse, ridiculisant la propagande, s’appuyant sur les colères là ou elles existent, dynamisant la révolte et soufflant sur les braises. Souple, rapide, tenace, pas achetable, en direct, pas négociable car pas dans une bureaucratie syndicale, ces types sont une plaie permanente pour les dirigeants de grandes entreprises qui ont décidés de transformer un service public en major du CAC 40, un cauchemar absolu pour carriériste issus d’école de commerce ou de management.
Mais le pire de ce que l’on reproche est que non seulement ils revendiquent des meilleures conditions de travail mais il on le toupet de questionner l’utilité sociale du modèle de l’entreprise et de proposer un service public, bien commun au service d’une tache vitale pour tous l’électricité dans une logique d’équité et d’efficacité. Non seulement il propose, mais il démontre à longueur de médias l’inefficacité du modèle du « toutpourleprofit » et du managementparlatrouille.
Ils ne rêvent pas que de petites augmentations, il casse l’idéologie de leur hiérarchie. Cette hiérarchie est intimement persuadée que leur modèle est le meilleur. La meilleure preuve est que ce sont eux qui la portent, eux les meilleurs. Il attaque une foi religieuse. Pour eux c’est une faute grave.
Alors, en France, faute d’être en Inde ou en Colombie (et a ces détails on reconnait un état de droit à un état mafieux, ce qui n’est pas rien) vient la solution du licenciement pour faute.
Peut être que le tribunal cassera le jugement, et q’EDF sera condamnée plus tard comme le fut pour Véolia, le lanceur d’alerte Jean Claude Touly, peu importe, l’important est de virer le sniper.
Mr André Phillipe est convoqué pour un entretien préalable d’Embauche, nous les Gilets Jaunes du 05 avant lutter avec lui contre la privatisation des barrages et le dénonçons cette atteinte intolérable à la liberté du droit syndicale inscrit dans la constitution. Car si en France on de ne frappe pas à mort les syndicalistes encore le droit d’exercer ce droit peut couter son travail même dans une entreprise fondée par un communiste en 1946 pour fournir un service public de l’électricité et modèle du droit du travail….
Alors pour ceux qui le souhaite et peuvent venez le deux décembre a Lyon soutenir Philippe André.
Lettre de Mr André à son licenciement
- si c’est un tract que vous me reprochez, j’aurais envie de solliciter un porte-parole fédéral de SUD, Jérôme Schmitt ou Anne Debrégeas, en l’occurrence ;
- si c’est notre position lors de la PPL Gontard du 14 octobre dernier au Sénat, puisque favorable à ce qu’on extraie de l’entreprise les barrages qui constituent une véritable vâche à lait, j’aurais envie de solliciter monsieur le sénateur écologiste Guillaume Gontard ;
- si c’est le travail que je fais avec nos femmes de ménage bafouées, comme notre inspectrice du travail, plus de 5 mois après le courrier de cette dernière (et plus de 14 mois après ma première demande accompagnée des extraits du code du travail qui l’exigent), nos femmes de ménage n’ont toujours pas de chauffage que vous leur devez dans leur local vestiaire, ni le moindre point d’eau adjacent, j’aurais envie de solliciter monsieur le député insoumis François Ruffin ;
- si c’est le procès que nous avons gagné contre vous au TGI (dont l’appel est imminent) avec votre façon illicite de refuser les 32 heures collectives et la semaine de 4 jours aux salariés de votre unité, comme le libre accès au temps choisi, les 14 procès aux prud’hommes que les salariés vous ont intenté depuis, avec l’aide de SUD (illicite parce que contraire à l’accord national de 1999 toujours en application à EDF), ou en lien avec la façon tout aussi illicite dont vous avez modifié de force et contre leur gré le contrat de travail de plus de 120 personnes le premier août 2021, j’aurais envie de solliciter mon avocat du travail, maître Pierre Janot ;
- si c’est en lien avec mes convocations par l’assemblée pour des auditions qui par la commission des affaires économiques, ou par celle de l’aménagement du territoire, j’aurais envie de solliciter madame la députée socialiste Marie-Noëlle Battistel ;
- si c’est en lien avec votre réorganisation délétère, refusée par 95% de vos agents, et mettant en danger de mort économique notre unité, la DTG, j’aurais envie de solliciter monsieur Rémy Garçon, plus grand expert hydro climato du groupe EDF que vous venez de jeter comme une vieille chaussette pour avoir travaillé avec SUD (dans nos convocations à l’assemblée comme au sénat, ou dans les ministères) et pour avoir dépassé l’âge limite de 60 ans, j’aurais envie de solliciter monsieur Rémy Garçon
- si c’est en lien avec mes convocations par le sénat pour des auditions par la commission des affaires économiques, j’aurais envie de solliciter madame la sénatrice républicaine Martine Berthet ;
- si c’est en lien avec nos rendez-vous réguliers avec le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, j’aurais envie de solliciter madame la ministre d’Etat Barbara Pompili ;
- si c’est en lien avec nos rendez-vous réguliers avec le Ministre de l’Economie et des Finances, j’aurais envie de solliciter monsieur le ministre d’Etat Bruno Le Maire ;
- si c’est en lien avec les deux alertes danger grave et imminent pour l’ensemble du personnel de la DTG (que notre directrice, madame Emmanuelle Chevennement, harcèle, violente, et détruit, avec des indicateurs clairs et des appels au secours de plus en plus inquiétants et répétés de personnes de plus en plus jeunes et alignées), que j’ai déposées les 10 mai et 18 novembre de cette année, pour éviter que la petite DTG ne devienne un nouveau petit France Telecom, j’aurais envie de solliciter madame la sociologue du travail Danièle Linhart ;
- si c’est en lien avec le travail de fond que nous menons contre votre projet délétère Hercule et contre l’absurdité de la mise en concurrence du marché électrique, avec des journalistes du Monde Diplomatique, de Médiapart, de Libé, du Monde, du Canard Enchaîné, de Politis, de Reporterre, de Bastamag, de Blast, du Figaro, du Point, de France Télévision, de Radio France, de RTL ou d’ailleurs (pardon pour ceux que j’oublie), j’aurais envie de solliciter la ou le journaliste dont la collaboration pose problème ;
- si c’est en lien avec l’une des 80 projections / débats de l’excellent documentaire « Barrages, l’eau sous haute tension », de Nicolas Ubelmann, qui pourtant défend les intérêts du service public de l’hydroélectricité, que j’ai co-animées avec mes ami.e.s de la CGT, experts, ou élu.e.s ou anciens cadres dirigeants de l’entreprise, j’aurais envie de solliciter un ancien directeur d’EDF Hydro, Jacques Masson ou Jean-François Astolfi, ou directement le réalisateur Nicolas Ubelmann, pour qu’il puisse raconter comment vous lui avez refusé l’accès aux barrages et usines alors qu’il défendait vos intérêts…
- tant de sujets à travailler pour vous combattre, que les idées me manquent…
- … je sèche… mais cette liste n’est nullement exhaustive.
lundi 18 octobre 2021
Une loi au senat pour sortir définitivement les barrages de la privatisation
mercredi 13 octobre 2021
Tentative de mettre a l'abri les barrages du capitalisme, une occasion ratée au sénat
- Le rapport du rapporteur, sur lequel il y aurait tant à redire :
- Pour celles et ceux qui préfèrent sa version courte, la voici :
- Plus intéressant, le CR des débats (qui, étonnamment, n’ont pas été filmés, damned…) :
- l’affirmation que « Adopter le dispositif proposé, unilatéral et parcellaire car non négocié en amont, n’éteindrait donc en rien le contentieux en cours ». SUD se permet de transmettre ici ses comptes-rendus de deux rencontres avec la Commission Européenne. La première, le 6 novembre 2019, grâce à Yannick Jadot, avec la DG GROW de Marzena Rogalska, et la seconde, le 23 avril 2021 autour d’eurodéputés LFI et EELV rassemblés autour de Michèle Rivasi, avec la DG COMP (Anna Colucci) et la DG Energy (Catharina Sikow-Magny) :
- 1/ Peut-on sortir l’ensemble du système électrique de la concurrence ? Et sous quelles conditions eurocompatibles ?
- 2/ Peut-on éviter la mise en concurrence des barrages hydroélectriques ? Et sous quelle conditions eurocompatibles ?
- Dans son rapport, le rapporteur semble regretter que « l’article supprime le dispositif des sociétés d’économie mixte hydroélectriques (SEMH) ». Des dires de Marie-Noëlle Battistel, ces SEMH ont été conçues par elle pour Ségolène Royale dans une époque bien différente, dans laquelle il s’agissait de limiter la casse. Le problème principal des SEMH est double : 1/ un management évident par le privé, et 2/ SUD l’a démontré dans son rapport barrage : plusieurs opérateurs, même bienveillants, sur les barrages d’un pays, ça désoptimise le placement de l’eau, certes gratuite, mais en quantité limitée et finie, ce qui rend son optimisation délicate, et affaiblie dès qu’on sort d’un monopole public.
- Troisième et dernier point que SUD critiquera sans hésitation, l’affirmation que les conséquences financières du dispositif de « quasi-régie » sont omises. Pour le Gouvernement, le coût de sa mise en œuvre serait « vraisemblablement de plusieurs milliards d’euros ». De fait, bien des concessions de la SHEM sont déjà en délais glissants (date de fin de concession dépassée), et pour la CNR, par chance, la prolongation de ses concessions n’est pas encore actée, et les concessions du Rhône finissent encore en 2023 ! Les coûts de rachat des années perdues de concession seraient donc exceptionnellement faibles, si on souhaitait tout rassembler CNR, SHEM et EDF Hydro dans la même structure. On pourrait également avantageusement rappeler à la CNR qu’en 2001, quand les concessions d’EDF, déjà engagées jusqu’en 2023, le chèque remis à EDF pour 22 années d’exploitation perdue fut de 0 euros. Un principe qui devrait s’appliquer dans les deux sens, non ? Pour finir, si SUD est bien renseigné, dans l’esprit des législateurs écologistes, il s’agit de transférer dans cette structure uniquement les concessions échues, au fur et à mesure. Le coût imaginé dans leur astucieuse idée serait donc nul, non ?
- La prolongation des concessions de la CNR n’est pas encore actée, et les concessions CNR (23% du productible) s’arrêtent toujours en 2023, garantissant un coût très réduit de rachat du manque à produire ;
- L’essentiel des concessions de la SHEM (3% du productible) sont échues ou sur le point de l’être, donc disponibles pour l’Etat.
- EDF hydro (72% du productible) appartient à près de 85% à l’Etat.
| 00:23 (il y a 7 heures) | ||
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dimanche 10 octobre 2021
Instauration d'un permis à point de manifestations : retour sur la repression de la nanifestation contre la privatisation des biens communs, le 8 mai 2021 à Serre-ponçon !
Le 8 mai une manifestation a eu lieu contre la privatisation des biens
communs sur le barrage de Serre-Ponçon, plus grande réserve d’eau, qui dans un monde
de soif vaudra de l’or. Pour des incidents minimes, des organisateurs passent au
tribunal et certains risquent beaucoup car la bourgeoisie a inventé le permis à
points de manifestation. Nous proposons une caisse de soutien ici pour les trois militants qui vont passer au tribunal ici
1er mai 2021 à Paris |
Nous voler notre eau et nos barrages, sans vous manquer de respect, ce n’est pas bien Mr Le président ! (Osez celui-là)
On n’est pas tout à fait d'accord pour la privatisation de l'eau de pluie aux bénéfices des actionnaires des multinationales !
On veut des privatisations solidaires et un peu sociales !
Ne nous piquez pas tout d'un coup, soyez progressifs et échelonnés !
Plusss de peinture verte sur les privatisations.
La spéculation sur l’énergie fait des hauts et des bas, pour les pauvres s’est un peu embêtant
Vendre des biens communs ce n’est pas très gentil !
Le privé c’est super mais on ne kiffe pas tous
Voici sûrement les slogans que nous aurions dû prendre le 8 mai, en les écrivant sur des cartons biodégradables et en marchant sur le trottoir pour ne pas gêner. Un recueil de doléances aurait pu être remis. Une entrevue demandée à la préfecture où des représentants polis auraient écouté sans jamais couper la parole, le représentant de l'état, le représentant de la copropriété qu’est devenu l’état français. Il nous aurait rassurés en nous disant que nous avions bêtement mal compris, idiots comme nous sommes, le projet Hercule. Pas de privatisation, juste des mises en concessions, pas de risque de flambée des prix de l'énergie à cause de la mise en marché spéculatif de l'énergie, pas d’accaparement de l'eau, ressource vitale, par des multinationales, pas de risque de blackout dû à la déréglementation. Pas de privatisation globale depuis 30 ans de tout les biens communs : des banques à l’émission de monnaie, en passant par TF1, la sécurité sociale, la santé, les autoroutes, la SNCF l’eau potable, etc…C'est compliqué braves gens et vous, franchement vous n’êtes pas outillés pour le complexe...La manifestation aurait commencé à l'heure et fini dès que les forces de l'ordre l'auraient décidé. Une manif de Bisounours. Mais le problème est que si la pensée Bisounours existe en France et est très implantée dans certaines catégories, celle-ci ne manifeste que très peu car il y a trop de sports, de loisirs, de festivals, de choses fun à faire et la vie roule pour les Bisounours, ils sont zen. Ils veulent bien faire des choses, mais dans le positif ou le colibri, l’animal qui fait un truc qui ne sert a rien, qui a bonne conscience mais dont la forêt finit par brûler.
Mais au lieu de cela, ce 8 mai 2021, nous avons osé perturber la circulation sur une route touristique pendant une petite demi-journée (preuve en même temps que nous étions très nombreux à être mobilisés)! Nous avons nui au tourisme et à son cortège de vroum-vroum! Seules les compétitions sportives ont ce privilège normalement! Mais le pire, ce sont les tes tags, à la peinture, sur la route, affirmant que la privatisation est un vol. Des mots d’insultes en grand format. Encore pire: des manifestants qui secouent les grilles du barrage en disant qu’il est à nous. Derrière ces grilles, 30 fourgonnettes de gallinacés s'ennuient. Alors de l'ennui nait les forces du désordre, disait le philosophe. Et l'air pur de la montagne devient subitement piquant, brûlant, horriblement irritant. Alors la barbarie viscéralement inhérente de la jeunesse populaire, en train de défendre les acquis des grands-pères, s'enclenche, en rebroussant chemin, en pleurant de toutes ses larmes. Certains jettent quelques pierres qui arrivent sur les cailloux du barrage qui encaissent le coup. Le bruit du caillou recevant un caillou est court mais on en mesure la souffrance. D'autres vont encore plus loin dans le saccage: ils mettent des autocollants sur les panneaux « propriété privée ne pas entrer » et masquent en passant cette information vitale que "les barrages sont privés " (bien qu’ils appartiennent à une entité appartenant à la population). Les médias, à la solde de la subversion et bien connus pour leurs citriques viscérales du pouvoir, omettent de relater ces dramatiques évènements. Alors, la justice sur les ordres du gouvernement, intime aux forces de l'ordre de mobiliser du temps sur cette vaste affaire. D’autant plus courageux qu’elles n'arrivent même pas à répondre à celles des victimes de violences conjugales, de cambriolages, de délit sur l'environnement, de délinquance fiscale ou cravatée. Elle priorise et mobilise des forces pour retrouver les coupables de ce qu’a appelé notre jeune Président, sous l’effet du COVID, le chahut joyeux du 1er mai...(au cours duquel les forces de l'ordre ont chargé la foule directement avant les incidents).
L'enquête dure de longs mois alors que, une fois le plan hercule enterré, le prix de l’énergie est au plus haut grâce à la mise en spéculation des biens vitaux. Cette enquête aboutit à accuser des dangereuses personnes qui délinquent à coup d'autocollants, de tags et de cailloux sur cailloux (genoux, hiboux)….
Caillou, tag et autocollant, voilà le chifoumi du 8 mai, trois manifestants sont convoqués à la gendarmerie. Leur profil est typique: jeune multi- manifestant. Ne pourrait-on pas inventer "un permis de manifestant", que l'on pourrait retirer et donnerait lieu à un nombre limité de manifestations (car eux, vraiment, sont multi-cumulards!)? Contre la spoliation des biens communs, contre la répression des migrants, contre la fin des retraites, contre la réforme de ci de ça, ils ont vraiment explosé leur forfait!
Heureusement, la justice est là pour rappeler que le droit de manifester, inscrit dans la constitution, est un droit encadré. Votre forfait est réduit grâce à des procédures baillons, avec retrait de points à coups de convocations et intimidations pour des broutilles.
C’est bien normal, un exemple: si un voleur vient chez vous pour vous cambrioler, vous n'avez pas le droit de l'insulter. Lui dire votre désaccord est certes autorisé ainsi que lui signifier poliment votre répréhension du déménagement opéré par ses soins. Mais de là à l'intimider, à jeter un caillou à ses pieds ou à dénoncer son vol en agressant du goudron à la peinture...
L'état a le monopole de la violence, affirme la justice et tout emploi de la violence par des manifestants est à réprimer. La définition de la violence est définie par l'état: un tag sur la route est violent, violente est la pose d'autocollant, violent est l'envoi de quelques cailloux sur du caillou....
Par contre, une coupure de courant n'est pas violente. Si l' Etat sectionne à l’arrache des câbles d'un poteau électrique d'un refuge de pauvres migrants mineurs en errance, en plein hiver dans les Hautes-Alpes, là ce n'est pas violent. Résultat, rapidement, 10 personnes se retrouvent en intoxication de monoxyde et en caisson à cause du dysfonctionnement du chauffage. Heureusement que la bonne constitution de cette jeunesse révoltée, combinée au bon soin du service public, a sauvé de justesse ces pauvres mineurs d’un accident cérébral ou de la mort .... Si le drame était arrivé, il n'y aurait pas eu d’enquête car il n'y a pas eu de violence là, ce n'était qu'un accident....
Même si cette manifestation dénonçait un plan de privatisation de l’énergie, dont tout le monde voit aujourd’hui les conséquences avec l’envolée des prix, même si le ministre de l’Économie est devenu, en cette veille de grand concours de tartufferie, convaincu que ce système était mauvais (bref il nous donne raison), même si 90 % de la population est contre la privatisation des barrages, manifester est un droit qui emmerde les bourgeois, surtout quand ce sont des pauvres. Le suffrage démocratique, ils le voient comme un syndic de copropriété où l'on n’invite jamais des pauvres…. On vote selon son tantième de propriété, Mr arnault ou bolloré ont droit à un gros morceau…bien qu'ils contribuent peu, très peu aux frais de copro.
Les grands bourgeois qui nous dirigent et la classe bourgeoise qui les soutient n’aiment pas que la protestation ne soit pas policée. Pour eux les désaccords doivent être courtois. Ils peuvent être contre la politique du gouvernement mais on doit rester poli, démocratique, etc… La classe populaire qui manifeste, comme les gilets jaunes, est braillante, imprévisible, débraillée et instinctive…Il y a une grande différence entre s'opposer intellectuellement à une « réforme », le nouveau nom de régression sans être trop impacté par ces « réformes », et être opposé à cette réforme en ayant subi dans sa chair les réformes précédentes, en ayant connu le chômage, la précarité, les logements dégueulasses et froids la misère, les maigres fins de mois…. Les formes de protestation ne sont pas les mêmes, il y a forcément plus de tripes, de joie aussi, de passion. Je me souviens du regard et des réflexions des bourgeois de gauche et leurs apparatchiks, lors des manifestations de gilets jaunes: « d’accord sur le fond mais la forme on ne peut pas ! faudrait ordonner tout cela ! ».
Le pouvoir vise et cible, il sait qu’à force de petites condamnations, la justice fait boule de neige et pour quelques tags vous risquez la prison. La bourgeoisie macroniste a inventé le permis à points de manifestation avec peine de prison, si vous manifestez sans permis, c’est le procès et la prison. Ca calme! Le temps où l’on faisait passer les réformes en les adoucissant (plus quelques bonbons) contre l’accord des grands syndicats qui éteignaient le conflit, est terminé. Le bon temps, comme pour les retraites en 2010, est fini. La base suit de moins en moins la tête de ces organisations. Et le contenu des « réformes sociales » change de nature, on arrive dans le dur. La vente des biens communs pouvait provoquer l’indifférence, quand il s’agissait de vendre Renault, mais à force de tout brader, on arrive sur la vente des barrages, des hôpitaux, de la Sécu, des écoles... Le pouvoir bourgeois sait que la résistance est plus âpre alors elle sort le gros bâton. Le schéma du maintien de l’ordre est simple, on mobilise énormément de pandores pour impressionner et on gaze au moindre incident, provoquant ainsi la réaction des manifestants qui justifie l’usage de la force. On gaze une foule pour quelques insultes à l’encontre de la police, bien que le plus vieux métier du monde qu’est celui de la police, se fasse insulter depuis toujours. On nasse la foule, on vise les plus motivés, on infiltre la manif, on filme tout, on déploie des moyens qui manquent cruellement pour les violences conjugales ou la délinquance en cravate qui nous ruine. La stratégie est de pousser à l’incident au lieu de la désescalade.
A force de réprimer le moindre
esclandre qui était toléré avant, on hésite à manifester. A tel point que la CFDT a invité ses adhérents à des
défiler le 1er mai virtuellement sur facebook pour éviter la casse sur le terrain! (si si c’est vrai !!!)
Le retour risque d’être violent. Avec les catastrophes climatiques qui arrivent, la spéculation sur les pénuries et le désespoir que n’existera plus de lendemain clément, il va arriver le moment ou même les forces de l’ordre regretteront le chahut démocratique actuel. Ils regretteront le bon temps où les luttes se passaient dans un combat symbolique et non violent, quoiqu’on en dise.
Comment pensez-vous que va réagir la jeunesse dans quelques années? Comment, face à l’état du monde, va-t-elle protester si en période de sécheresse on lui dit que l’eau est privée, que la santé est payante et que son avenir est bien sombre?
Les Bisounours de l'avenir risquent de ressembler à cela:
Face à un monde qui craque, les copropriétaires du monde veulent un règlement de copropriété de plus en plus stricte, ne laissant même pas part à l’expression chahuteuse de la colère. C’est imbécile car on ne réagit pas devant la nuée en disant qu’elle fait de l’ombre….