Macron pourrait reporter l'objectif de réduction du nucléaire
La date de 2025 "pourrait
bouger"-entourage
La réduction à 50% est "un objectif ferme"-entourage
Décisions sur le devenir du parc d'EDF après un avis de l'ASN
Le Royaume-Uni comme exemple en cas de nouvelles centrales
La réduction à 50% est "un objectif ferme"-entourage
Décisions sur le devenir du parc d'EDF après un avis de l'ASN
Le Royaume-Uni comme exemple en cas de nouvelles centrales
PARIS, 3 mai (Reuters) - Emmanuel
Macron sera pragmatique en matière de réduction de la
part du nucléaire en France et pourrait reporter en cas de
besoin l'atteinte de l'objectif fixé aujourd'hui par la loi,
a-t-on appris mercredi dans l'entourage du candidat d'En
Marche! à l'élection présidentielle.
La loi de transition énergétique, portée par
Ségolène Royal et adoptée en 2015, prévoit la réduction de la
part du nucléaire dans la production électrique française de
75% à 50% à l'horizon 2025.
"La réduction à 50% est un objectif ferme. Ce qui
pourrait bouger en fonction des moyens qu'on a mis en place,
c'est la date", a indiqué à Reuters une source proche de
l'équipe de campagne d'Emmanuel Macron.
Le favori des sondages à l'élection présidentielle
reporterait ainsi l'atteinte de l'objectif de réduction du
nucléaire si celui-ci devait remettre en cause la sécurité
d'approvisionnement du pays ou se traduire par une hausse de
ses émissions de CO2.
"On ne fait pas de 2025 une date fatidique", a dit
la source.
Au-delà de la fermeture de la centrale de
Fessenheim (Haut-Rhin), Emmanuel Macron avait en outre
indiqué début février que le devenir du parc d'EDF dépendrait de
l'avis de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) sur
l'éventuelle prolongation d'une partie des réacteurs
français, attendu pour fin 2018 ou 2019.
"C'est en fonction des travaux que l'ASN imposera qu'on pourra faire des comparatifs (pour savoir) si ça vaut la peine de prolonger tous les réacteurs, une partie des réacteurs ou aucun, et s'il faut en contrepartie construire ou pas des nouveaux réacteurs à court terme", dit-on dans l'entourage de l'ancien ministre de l'Economie.
Dans l'hypothèse où de nouveaux réacteurs
s'imposeraient, l'équipe d'Emmanuel Macron "pense assez
fortement à quelque chose qui s'inspire de ce qu'ont fait
les Britanniques" en mettant en place un tarif garanti de
rachat de l'électricité qui sera produite par la nouvelle
centrale d'Hinkley Point d'EDF, à 92,5
livres (109,5 euros) par mégawatt/heure pendant 35 ans.
Nettement supérieur aux prix de marché actuels
et proche du coût de certaines énergies renouvelables, ce
tarif est garanti par un mécanisme ("contract for
difference") prévoyant qu'EDF recevra un
paiement complémentaire lorsque le prix de marché lui sera
inférieur et qu'il devra rembourser un trop-perçu lorsque
le prix du marché le dépassera.
"Le 'contract for difference' a déjà été accepté
par la Commission européenne, et donc
juridiquement a priori c'est un dispositif qui ne pose pas
de souci", a souligné la source proche de l'équipe de
campagne d'Emmanuel Macron. (Edité par Marc Joanny)