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jeudi 8 avril 2021

Non au golf de Crots ! Un projet trou de balle ! Le 17 avril


Contre l’artificialisation et la bétonisation des terres : Stop au golf de Crots, RDV le 17 sur place !

Le tract

Attestation de déplacement pour manifestation

Depuis maintenant plus d’un an, nous vivons dans un état de semi-confinement permanent, conséquence de la pandémie qui s’est propagée à travers le monde. Le lien entre le covid et la folie écocide n’est plus à faire. Et malgré tout, nos sociétés marchandes semblent prêtes à poursuivre l’empoisonnement du monde jusqu’à son dernier souffle. Nous constatons également cela au niveau de notre département, avec des projets qui continuent à être destructeurs pour la nature et qui continuent à envisager le tourisme de masse comme la seule opportunité pour nous faire vivre. 

Le 17 novembre, nous étions présent.e.s sur la rocade de Gap, contre ce projet dévastateur pour les terres agricoles, contre les logiques politiques de développement du siècle précédent et contre la réintoxication du monde.

Ce 17 avril, nous serons à Crots pour lutter contre un nouveau grand projet inutile, pourtant cher à certain.e.s élu.e.s qui avancent masqué.e.s : la construction d’un golf neuf trous (pouvant évoluer en 18 trous). Ce projet est porté par la Communauté de Communes de Serre-Ponçon et son contenu détaille une analyse de l’offre et des besoins, les détails des aménagements prévus sur 35 hectares (golf, académie, club house, atelier de maintenance, parking, hôtellerie de plein air...), l’impact socio-économique (clientèle potentielle locale et touristique), la faisabilité économique et les modes de gestion.
Qu’en est-t-il de la question environnementale et de la question sociale sur un lieu qui constitue aujourd’hui un espace de promenade accessible à tout-e-s les habitant-e-s permanent-e-s ? Ces questions ne sont même pas abordées...

En effet, le nombre d’abonnés à l’année du golf (donc les habitants permanents) représenteraient 140 personnes en année d’ouverture, 300 personnes en année cinq. A mettre en balance avec une dépense prévisionnelle pour ce projet qui est estimée à 3 392 000 €.

Ce projet profitera en terme de loisirs principalement à un public touristique, et l’objectif affiché est d’« améliorer la fréquentation du territoire, sa notoriété et le niveau de consommation des touristes ». Encore une fois, nous ne tirons pas les enseignements des événements que nous sommes en train de vivre, et continuons à imaginer que la croissance de la consommation est le seul modèle existant sans nous soucier des conséquences pour les générations futures. Il y a mieux à faire comme investissement environnemental et social avec plus de 3 millions d’euros, par exemple créer 10 fermes bio ?!!!!!!

A ces éléments, nous pouvons ajouter les conséquences environnementales en terme de pollution, d’un golf, ainsi que le grignotage supplémentaire sur des terres qui vont subir une artificialisation, alors que dans le même temps paysan-ne-s sont en difficulté pour trouver et acquérir des terres.
Notons que le projet de golf à Crots n’exclut pas la possibilité de projet immobilier touristique complémentaire : "La recherche de partenariat privé, qui peut être partiel, ne parait envisageable que si le Projet inclus un programme immobilier touristique pouvant contribuer à un retour sur investissement de moyen terme."

Par ailleurs, cette activité sportive et de loisir fait partie de celles qui mobilisent le plus de ressources naturelles :

  • une consommation d’eau excessive, un gaspillage de la ressource
    Les golfs entrent en concurrence avec d’autres usages des sols et de l’eau : eau potable, irrigation agricole... Dans un contexte de réchauffement climatique où nous allons vers des saisons estivales plus chaudes et plus sèches, avec des canicules plus fréquentes, une augmentation des incendies, il est inacceptable de mobiliser ainsi la ressource en eau pour des activités de loisirs : un golf comme celui prévu à Crots, d’une quarantaine d’hectares, utilise les besoins en eau de 7000 personnes, c’est-à-dire l ’équivalent de la ville d’Embrun. 
  • un usage de pesticides et d’engrais incompatible avec la vie
    L’utilisation d’engrais contenant des nitrates, du phosphore et du potassium pollue les nappes, les eaux de surface mais également le sol et l’air. Ce sont les « greens » qui sont le plus gourmands en produits : désherbants, insecticides, fongicides, lombricides (alors que le lombric fait partie des organismes indispensables à la vie du sol : il participe à son aération, à son drainage, à l’installation des racines des plantes et à leur alimentation en eau.), mais aussi raticides, taupicides et souricides. On retrouve notamment de l’arsenic accumulé dans les sols de tous les golfs, et cela, entre autres conséquences, empoisonne la faune, les organismes du sol, les champignons... 
     
    -* des milieux abritant souvent des habitats vulnérables.  
    Les golfs provoquent des phénomènes d’insularisation et de pièges écologiques, et quand ils sont proches de zones littorales ( comme Serre-Ponçon), ils modifient des espaces sauvages qui sont des corridors biologiques ou de migrations des oiseaux. On assiste également à une homogénéisation des milieux par cette gestion très artificialisante. Dans le cas présent, même si le projet prévoit des "ilots et des corridors", c’est une douzaine d’espèces protégées qui vont être fragilisées ou détruites (Lézard des souches, Sonneur à ventre jaune, Barbastelle d’Europe, Grand murin, Murin de Capaccini, Faucon Pélerin....). Alors que dans le même temps nous faisons le constant qu’en France nous avons perdu 50% de la biodiversité.

Les golfs accentuent la spéculation immobilière, foncière et financière.  
La pression sur le foncier (naturel, agricole et urbain) continue d’augmenter de même que la périurbanisation. Cette pression détruit les milieux naturels et agricoles. En France, les terrains dédiés aux golfs occuperaient une surface équivalente à deux fois la taille de Paris. Malgré le fait que les défenseur des golfs estiment que ces derniers produisent une quantité d’oxygène équivalente aux besoins de 2 millions d’habitants, en réalité cela reste inférieur à la production d’une forêt ou d’une prairie permanente.... 

Au final, nous voulons maintenir des conditions d’existence possibles et désirables pour les habitant-e-s des Hautes-Alpes, comme pour le reste du monde et le reste du vivant, et cela sera possible uniquement en dehors du monde marchand. Le 17 avril se trouve être aussi la journée internationale des luttes paysannes, qui défend chaque année la nécessité de préserver des terres.

Rendez-vous donc le samedi 17 avril à 12h à l’intersection RN94/route de Boscodon pour la défense des terres et de la nature, contre l’artificialisation, la bétonisation et la réintoxication du monde. 
Pic-nic partagé le midi/soir

Signer l’appel local : adieuglacier05@gmail.com
La Confédération Paysanne s’associe à cette action
Signer l’appel national : agir17@riseup.net
L’appel complet sur : https://agir17.noblogs.org/