Revue de presse de l'Observatoire du nucléaire
- www.observatoire-du-nucleaire.org
Hiver 2018-2019
(Décembre, janvier, février)
Déchets nucléaires (Bure/Cigéo)
: enfouissement de la démocratie
Bure : de nouvelles perquisitions sur des habitant-es
historiques !
Cedra, 3 décembre 2018 : http://k6.re/=gHeY
Déchets nucléaires : les millions d'euros qui irradient les
villes près de Bure
FranceTv, 20 décembre 2018 : http://k6.re/p_O3J
L’Andra paye des médias pour orienter l’opinion en faveur de
Cigéo
Reporterre, 21 janvier 2019 : http://k6.re/ldZVX
Des Youtubeurs achetés par l'Andra pour promouvoir
l'enfouissement de déchets
Twitter, 5 février 2019 : http://k6.re/RHXaW
À Bar-le-Duc, une parodie de justice contre les opposants à
Cigéo
Reporterre, 6 février 2019 : http://k6.re/15o2Z
Dessin de Red pour Reporterre
C'est en 1998 que le
gouvernement Jospin et sa ministre verte Dominique Voynet ont
choisi le village de Bure (dans la Meuse) pour
l'enfouissement des déchet nucléaires les plus radioactifs.
Dans un premier temps, il n'était question que d'un
"laboratoire" pour étudier la faisabilité de ce projet, mais la
ficelle était grossière : il était clair qu'il
s'agissait bien de choisir un lieu pour commettre ce crime
contre la planète et les êtres vivants.
Tant bien que mal, malgré diverses études qui
montrent son caractère totalement irresponsable, le
projet avance et les autorités françaises usent désormais des
grands moyens, dont une justice locale aux ordres,
pour réprimer les courageux opposants mais aussi pour mentir à
l'opinion en achetant littéralement les médias "anciens" mais
aussi des « youtubers », enchantés de se laisser corrompre
pour mentir à leur jeune public.
La formule est un peu facile, certes, mais c'est
pourtant l'exacte vérité : l'enfouissement des déchets
radioactifs passe d'abord par l'enfouissement de la
démocratie. Les résistants ont besoin d'aide...
Nucléaire mondial : la
débandade sans fin...
Le Japon va abandonner le projet nucléaire turc
Takashi Tsuji, 4 décembre 2018 : http://k6.re/Ka9Hb
Rappel - Texte de l'Observatoire du nucléaire
L'Expansion, 10 mai 2013 : http://k6.re/q-TkT
Le projet nucléaire russe en Finlande repoussé de 4 ans
Financial Times, 26 décembre 2018 : http://k6.re/UZing
EPR et ITER n'ont pas démarré en 2018
Le Monde, 30 décembre 2018 : http://k6.re/86dJ-
Fin de partie pour l'usine américaine de MOX d'Orano (Areva)
Les Echos, 9 janvier 2019 : http://k6.re/pmLI3
Hitachi abandonne le projet nucléaire de Wylfa (Pays de
Galles)
Financial Times, 11 janvier 2019 : http://k6.re/EnUcq
Le Brexit fragilise tous les pans du nucléaire européen
Techniques de l'ingénieur, 22 février 2019 : http://k6.re/SCi=6
Nous avons souvent évoqué
dans cette revue de presse l'effondrement continu et
irréversible de l'industrie nucléaire mondiale. La part
de l'atome dans la production mondiale d'électricité est ainsi
passée de 17 % en 2001 à moins de 10 % à ce jour.
Et cette dégringolade ne va pas s'arrêter :
accordées de façon irresponsables par les autorités de sûreté,
les réacteurs actuels ferment et vont fermer les uns après
les autres. D'autre part, les projets de nouveaux
réacteurs sont rares (méfiez vous des nombreux effets
d'annonce… la plupart du temps non suivis d'effets) et souvent
abandonnés avant même les mises en chantier.
Réacteur EPR : toujours plus
catastrophique…
Une étude de l'Ademe condamne la filière EPR pour raison
économique
Actu-Environnement, 10 décembre 2018 : http://k6.re/TzLY9
Nucléaire : l'ASN pointe le risque d'un nouveau report pour
l'EPR
Les Echos, 29 janvier 2019 : http://k6.re/HxiC2
Un problème de sécurité dans le réacteur EPR finlandais
d'Areva
Reuters, 22 février 2019 : http://k6.re/JIhWu
L'EPR est incontestablement
le réacteur nucléaire le
plus ridicule de tous les temps. Conçu au début
des années 90, c'est un dinosaure déjà dépassé (même du point
de vue pronucléaire) avant même de fonctionner.
L'EPR de Finlande, mis en chantier en 2005 par
Areva (devenue Orano dernièrement), devait entrer en service
en 2009 : presque 15 ans plus tard, avec déjà un retard de dix
ans (!), il continue de rencontrer des problèmes techniques
importants. Même s'il entre un jour en fonction, c'est un
désastre industriel mais aussi et financier… pour nous
les citoyens de France puisque nous payons les milliards de
surcoût et de pénalités...
Il en est de même pour l'EPR de Flamanville
(Manche), mis en chantier en 2007 par EDF, qui devait entre en
fonction en 2012 mais qui n'est toujours pas terminé lui
non plus, et qui cumule lui aussi les milliards de
surcoût et les graves déconvenues techniques.
Outre sa
cuve défectueuse validée de façon totalement irresponsable
par la prétendue "autorité" de prétendue "sûreté" nucléaire
(ASN), le réacteur est à nouveau confronté à des graves
problèmes de soudures. On comprend alors mieux les projets de
Macron - cf plus bas - pour s'assurer que les pertes
gigantesques d'EDF seront bien couvertes par l'argent
public, c'est à dire encore une fois par nous, citoyens de
France.
Cerise sur le gâteau, dans une étude sur
l'évolution du mix électrique français de 2020 à 2060, l'Ademe
(organisme d’État) prévoit une baisse du coût de l'électricité
grâce à un fort développement des renouvelables tandis que la
filière EPR se révèle non compétitive. Ce n'est
cependant pas une surprise et, de toute façon, nous n'en
sommes plus à compter les milliards gaspillés mais à espérer
échapper par miracle à un Fukushima français...
Les projets de Macron pour
EDF : privatisation des bénéfices, nationalisation de la
faillite
EDF proposera une restructuration du groupe d’ici fin 2019
Agence Montel, 15 février 2019 : http://k6.re/FrlN=
EDF arrache à l’Etat un nouvel effort financier
BFM Business, 15 février 2019 : http://k6.re/Yg1sK
Pourquoi le nucléaire va être renationalisé
La Croix, 17 février 2019 : http://k6.re/eV9B-
Lors du lancement du
programme nucléaire dans les années 70, il a été annoncé que
produire de l'électricité avec l'atome allait être un immense
succès industriel mais aussi financier : une fois amortis au
bout de 30 ou 40 ans, les réacteurs allaient générer une
électricité quasi gratuite.
Nous y sommes et c'est bien le contraire : les
réacteurs d'EDF sont dans un état de délabrement avancé
et ne vont pouvoir continuer à fonctionner qu'au prix d'un
danger encore plus grand et surtout de ruineux travaux de
rafistolage. Ces travaux sont d'ailleurs impossibles à
financer, Edf étant d'ores et déjà en situation de quasi
faillite
Comme toujours, le dénommé Macron est en mission
pour sauvegarder les intérêts des riches et des puissants. Il
s'apprête donc à renationaliser EDF, dont 16 % avaient été
privatisés sous Sarkozy : les bénéfices espérés s'étant transformés
en lourds déficit, principalement à cause du nucléaire,
ces derniers vont une fois de plus nous être "offerts", c'est
à dire couverts par l'argent public.
En revanche, les activités bénéficiaires -
énergies renouvelables, transport et distribution (RTE et
Enedis) et commercialisation - seraient regroupées dans une
filiale spécifique ayant vocation à être cotée en bourse
puis, tôt ou tard, privatisée. A suivre, de près.
Turpitudes radioactives
L'ex-gendarme du nucléaire n'ira pas pantoufler chez Engie
Le Figaro, 28 décembre 2018 : http://k6.re/uVHut
Orano (Areva) soupçonnée de corruption en Mongolie
AFP-Le Monde, 19 décembre 2018 : http://k6.re/TRn6q
Areva Mox Services attaqué en justice par les Etats-Unis
Capital, 18 février 2019 : http://k6.re/zPivk
Rappel : Uramin, la bombe à retardement du nucléaire français
Arte, enquête 2018: http://k6.re/txNII
Rappel : Les ailes de la corruption
Sud-Ouest, 15 mars 2015 : http://k6.re/6Wo2-
L'industrie nucléaire va très
mal, mais elle permet néanmoins de se mettre de l'argent
plein les poches à conditions bien sûr de mentir,
tricher, détourner, voler et, c'est bien le minimum, bafouer
toute morale. On rira donc bien en notant déjà que, tout
nouveau retraité, l'ancien directeur de l'Autorité de sûreté
(ASN) a tenté de monnayer ses "compétences" chez Engie.
Plusieurs affaires bien plus
graves concernent Areva (devenue Orano), entreprise
nauséabonde dans
laquelle a trempé pendant quelques années le premier
ministre Edouard Philippe. Outre le fameux
scandale Uramin, toujours en cours (alors que Mme Lauvergeon
est toujours en liberté !), d'autres affaires sont peu à peu
mises au jour.
Ainsi en octobre 2013, Areva avait probablement
usé de corruption pour exploiter deux gisements d’uranium dans
le désert de Gobi (Mongolie), pas si désert que ça
puisqu'on y trouve de l'uranium et des milliards...
Par ailleurs, Areva-Orano est visée depuis 2015
par une enquête préliminaire du Parquet national financier
(PNF). Cette affaire, surnommée "uraniumgate", porte
sur la vente controversée, à l’automne 2011, d’une importante
quantité d’uranium nigérien pour 320 millions de dollars.
Désormais, ce sont les USA qui accusent le
consortium Areva Mox, en charge d’une usine de conversion du
plutonium militaire, d’avoir fait rembourser des fausses
factures. Un système illégal de rétrocommissions entre
un fournisseur et des salariés du consortium a aussi été
découvert. Les pénalités infligées par la justice américaine
étant gigantesques, nous pouvons une fois de plus nous
apprêter à verser des milliards.
Pour finir, et pour le plaisir, on se souviendra
de la
belle victoire sur Areva obtenue par l'Observatoire du
nucléaire, lequel avait révélé le financement d'un
avion tout neuf pour le Président du Niger, lui même
ancien cadre d'Areva : le nucléaire est une grand
famille… d’escrocs !
Appel pour aider l'Observatoire du nucléaire