Alors
qu’on aurait aimé s’attendre à une opération de grande envergure de l’État en
faveur des occupants du CÉSAÏ, ce fut une intervention policière de grande
ampleur qui nous a été offerte. Une centaine de policiers, CRS, gendarmes,
armés de fusils d’assaut et de tout un attirail pare-balle furent mobilisés dès
6h du matin pour une poignée de personnes non armées, suspectées et
appréhendées pour stupéfiants.
Une
personne solidaire s’est également vue fracturer sa porte et perquisitionnée.
Comment
peut-on en arriver là ?
En
vérité, c’est la faute des législateurs s’il y a du trafic là où il y a de la
misère. Les habitants du CÉSAÏ ont interdiction de travailler, d’avoir de
l’argent liquide et d’avoir un compte en banque. Leurs ressources sont au mieux
très faibles, au pire inexistantes. Les gens font simplement ce qu’ils peuvent
pour se sortir de la galère. Quiconque prétend faire mieux en pareilles
conditions se met certainement le doigt dans l’œil.
Le
niveau de délinquance et de criminalité qui frappe une société est
proportionnel aux inégalités qui la déchirent.
Pendant
les 55 jours d’un confinement qui a exacerbé leur précarité, des habitants du
CÉSAÏ se sont portés volontaires pour aider les agriculteurs demandeurs, mais
cette démarche a également été stoppée par la préfecture.
Malgré
les beaux discours, la grande solidarité des autorités s’est limité, au CÉSAÏ,
à la présence régulière de l’ONG Médecins du Monde, qui ne peut pas suffire à
surmonter toutes les difficultés auxquelles sont confrontées ces personnes.
Comment
donc s’étonner de quelques écarts, qui sont finalement minimes face au
déploiement totalement disproportionné de ces forces de
« sécurité » ?
Interrogeons
nous sur ces sommes d’argent public dépensées ! N’aurait-il pas été plus
judicieux de les attribuer à la prévention et à l’accompagnement de ces gens
incriminés… systématiquement discriminés ?
N’oublions
pas que le CÉSAÏ, depuis bientôt 2 ans, et après la maison Cézanne (2016-18),
pallie aux carences de l’État en matière d’accueil et d’accompagnement des
demandeurs d’asile.