Voici une réponse a tout les porteurs de rumeurs virales sans justifications fondée sur la pose de panneaux photovoltaïques ne réduit pas les émissions de CO2. Spécial dédicace à Jancovici et les pro-nucléaires.
Chaque installation en France de 10 panneaux photovoltaïque permet la réduction d'environ 1 tonne de Co2. par an soit l'économie de 10 000 km en voiture (100 g/km).
Une centrale de 9 KWc chez vous : 30 000 km de voiture Une centrale de 100 KWc sur une toiture commerciale ou industrielle : 300 000 Km de voiture ! Production par an : 4000 KWh Économie par an : 238 gCO2/KWh
Chiffres valables dans le Sud de la France. Source: Dans un communiqué de presse daté du 14 avril, France territoire solaire présente son étude sur l’impact climat des capacités additionnelles solaires photovoltaïques en France à horizon 2030. Le think-tank fournit régulièrement des données chiffrées sur le secteur et fait des propositions aux décideurs publics dans le but de développer l’énergie solaire en France. Cette étude réalisée par Artelys et I Care & Consult affirme que les nouvelles productions PV se substituent pour 52 % (7,4 TWh) à des sources fossiles et pour 48 % (6,8 TWh) à une production nucléaire. A l’horizon 2030, la production solaire permettrait d’entraîner une diminution de 238 gCO2/kWh. Ce résultat se base sur un niveau de 270 gCO2/ kWh évitées dans le système électrique français et européen auxquels on soustrait 32 gCO2/kWh nécessaires à la fabrication et l’installation des panneaux. En référence à deux variantes prévues par la PPE, « PV haut » et « PV bas », l’étude simule le comportement de l’équilibre offre-demande suite à l’installation de 12,5 GW supplémentaires d’ici 2030. En cohérence avec l’analyse récente de RTE, cette étude infirme l’idée selon laquelle, le mix français étant déjà fortement décarboné, le PV n’engendrerait pas de réductions d’émissions supplémentaires. Au contraire il permettrait, selon l’étude, de réduire significativement le contenu CO2 des mix électriques français et européen Source:
Ence temps de confinement est bien sûr idéal pour écouter des
émissions, n'est-ce pas?! J'ai donc pensé à vous... Voici d'abord
cinq émissions plus ou moins récentes sur la problématique
complexe de la relation entre les forêts, la biodiversité et le
climat.
Forêts, biodiversité et climat, 1ère partie (mars 2020)
La Commission Européenne nous a réunis début février pour une
grande conférence à Bruxelles sur les forêts et leur rôle
essentiel pour la biodiversité et le climat. Normalement, la
question des forêts ne fait pas partie des compétences de
l’Union Européenne. Il est donc certainement la double urgence
provoquée par le changement climatique et par la perte
vertigineuse de la biodiversité qui a incité la Commission à
prendre cette initiative. Entretiens avec Hannah Mowat
(coordinatrice de l'association Fern), William Moomaw (expert
sur le changement climatique, co-auteur de cinq rapports du
GIEC, Etats Unis), Xavier Morin (chercheur au CNRS et président
de Canopée)et Peg Putt (militante australienne depuis presque 40
ans pour la protection des forêts).
Retour à la grande conférence sur les forêts, la biodiversité
et le climat, organisée à Bruxelles par la Commission
Européenne, les 4 et 5 février 2020. Dans cette deuxième partie,
nous évoquerons la pression accrue exercée sur les forêts à
cause de l’expansion fulgurante de la combustion, à une échelle
industrielle, de la biomasse forestière pour la production de
l’énergie. William Moomaw, expert américain sur le changement
climatique, dénonce le mythe de la neutralité-carbone, Mary
Booth, également des Etats-Unis, présente la plainte collective
qu'elle a initiée contre la Directive de l'Union Européenne sur
les Energies Renouvelables. D'autre part, Peg Putt, militante
australienne, raconte la terrible saison de feux gigantesques
que son pays a subie. Entretiens également avec Hannah Mowat
(Fern, Bruxelles) et Xavier Morin (chercheur au CNRS et
président de Canopée).
Voilà l'intitulé des Assises
Nationales de SOS Forêt, organisées les 23 et 24 octobre 2019 au
Domaine de Villarceaux près de Paris. Elles sont venues à un
moment crucial de bascule pour l'avenir des forêts en France.
Face aux impacts déjà bien palpables du changement climatique,
donnerons-nous la priorité à l'œuvre de la nature et des
écosystèmes, c'est à dire des forêts vivantes, ou alors à des
plantations en monoculture censées mieux assurer l'avenir de nos
forêts? Un entretien avec Philippe Canal, porte parole de
l'intersyndicale à l'Office National des Forêts, et Raphaël
Kieffert, forestier à l'ONF dans les Ardennes.
Forêts vivantes ou déserts boisés? 2ème partie
(novembre 2019)
Retour aux Assises Nationales de
SOS Forêt (23-24 octobre 2019) et à la relation entre forêts
et climat. Vincent Magnet, technicien forestier dans le
Limousin, évoque l'impact du changement climatique dans cette
région et les modes de gestion forestière les plus aptes à
renforcer la résilience des forêts face au changement
climatique. Ensuite Gaëtan du Bus, ingénieur forestier, parle
le rapport "Gestion forestière et changement climatique" qu'il
a présenté aux Assises. Entretiens également avec Kelsey
Perlman de Fern et Tammouz Helou de la Fédération Nationale
des Entrepreneurs des Territoires.
Forêts vivantes ou déserts boisés? 3ème partie
(novembre 2019)
Ernst Zurcher est ingénieur forestier suisse,
chercheur et professeur spécialisé sur de nombreuses questions
touchant aux forêts et aux caractéristiques du matériel bois.
Dans le contexte du changement climatique, il explique la
différence fondamentale entre une vraie forêt mélangée marquée
par une forte complémentarité et symbiose entre espèces, et
une plantation monospécifique, où c'est la concurrence entre
les arbres qui domine. Les forêts mixtes sont bien plus
résilientes face aux aléas climatiques.
Et pour vous faire voyager vers des contrées
lointaines et peu connues, voici encore deux émissions :
Au fin fond de la taïga, 1ère partie (mars 2020)
Un entretien avec Elina Kurovskaya, chercheuse russe qui fait
un Master à l'EHESS en anthropologie. Elle a grandi en Sibérie
en devenir, rencontrée chez elle dans la Creuse. Elle s'est
rendue dans les immenses espaces au nord du fleuve Amour afin
d'étudier l'histoire et la situation actuelle du peuple Evenki
qui y élève des rennes. Elle a voulu comprendre le rôle des
femmes dans cette société. Elle évoque les changements imposés
par la colonisation russe et par l'Union Soviétique avec la
mise en place de kolkhozes, l'arrivée d'entreprises engagées
dans l'extractivisme (notamment de l'or)..
Nous poursuivons notre conversation avec Elina Kurovskaya,
chercheuse russe qui fait son Master en anthropologie à l'EHESS.
Elle nous parle du peuple Evenki qui a traditionnellement élèvé
des rennes dans les immenses étendus au nord du fleuve Amour.
Dans cette partie elle évoque la question du foncier. Le concept
de propriété privée était totalement étranger à ce peuple
nomade. L'arrivée d'industries extractivistes qui proposent de
nouveaux emplois mine les traditions des Evenkis et provoque des
ravages écologiques...
Gros pavé dans la mare des instituions financières
Et ouverture possible d'une porte qui jusqu'alors restait
fermement close contre vents et marées
Là où l'ensemble des États financent leur dépenses en s'endettant
sur les marché, la Banque d'Angleterre va financer directement
l'État par création monétaire pour l'aider à supporter les
dépenses liées à la crise du coronavirus.
C'est temporaire, bien sûr, mais c'est un rempart qui vient de
tomber!
Coronavirus en France : « En matière de prévention, nous ne sommes pas à la hauteur de l’épidémie »
Pour l’ancien directeur général de la santé William Dab, le
gouvernement fait peser, avec le confinement, l’ensemble des efforts de
prévention sur la population.
Propos recueillis par Paul BenkimounPublié le 11 avril 2020 à 10h31 - Mis à jour le 12 avril 2020 à 06h21
Temps de Lecture 6 min.
Professeur
émérite au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), où il
était il y a peu titulaire de la chaire Hygiène et sécurité, William Dab
est médecin et épidémiologiste. De 2003 à 2005, il a été directeur
général de la santé et avait démissionné en raison de désaccords sur la
politique de santé publique avec le ministre de la santé d’alors,
Philippe Douste-Blazy. Il livre une analyse critique de la réponse
française au Covid-19.
Quelle est votre appréciation de la situation sanitaire de l’épidémie de Covid-19 ?
Un
premier élément à prendre en compte est qu’actuellement nous avons un
décompte de la morbidité et de la mortalité directement liée au virus.
En fait, nous aurons aussi à déplorer des répercussions sur la santé à
moyen terme qu’on peut appeler indirectes parce que ce n’est pas le
virus qui sera en cause, mais les complications chez les patients
souffrant de maladies cardiaques, pulmonaires, rénales, etc.
Ces
complications ont deux origines. Le Covid-19, qui entraîne un
alitement, qui est un facteur de risque important chez les personnes
âgées. Et le fait que le suivi des malades chroniques est moins bon
parce que le système de soins est saturé par l’épidémie. Il faut donc
s’attendre au total à plusieurs dizaines de milliers de décès
directement et indirectement liés à l’épidémie.
Je
suis frappé par le fait qu’après quatre semaines de confinement, la
courbe épidémique n’est que ralentie. Nous restons avec un flux
important de malades chaque jour. Trois raisons peuvent expliquer cela.
D’abord
le confinement n’est qu’imparfaitement respecté. En particulier, ceux
qui continuent de travailler et qui prennent les transports en commun
peuvent se contaminer, alors que le port du masque n’est pas généralisé.
Ensuite, on peut se demander s’il n’y a pas une transmission aérienne
du virus et pas seulement par les gouttelettes. Cette question est
débattue, notamment cette semaine dans la revue Nature. Enfin,
et cela me semble très grave, on laisse retourner chez elles des
personnes contagieuses à la sortie de l’hôpital ou du cabinet du médecin
parce qu’elles n’ont pas besoin de soins. Elles peuvent alors
contaminer leurs proches. Comment l’éviter quand on vit dans un petit
appartement ?
Cela
fait des jours que plusieurs instances, dont le conseil scientifique du
gouvernement, recommandent de mettre ces personnes, de même que leurs
contacts, en isolement dans des hôtels (qui sont vides) ou des lieux
fermés analogues. La maire de Paris le demande aussi, mais il ne se
passe rien.
De façon
générale, dans les mesures adoptées, il y a un mélange d’excellence et
de médiocrité. L’excellence, ce sont les soins. Des centaines de vie ont
été sauvées par l’héroïsme des soignants et des aidants, ainsi que par
un effort sans précédent qui a permis de doubler nos capacités de
réanimation et de désengorger les hôpitaux saturés. C’est vraiment
remarquable.
En revanche, en matière de prévention, nous ne sommes pas à la hauteur de l’épidémie.
Pourquoi ?
La
seule mesure de prévention est en réalité le confinement généralisé
assorti de recommandations d’hygiène. Autrement dit, on fait peser sur
la population la totalité des efforts de prévention. Ça ne peut pas
marcher et le coût humain est effrayant avec un cortège d’inégalités
sociales qui s’aggravent. Réalise-t-on bien ce que cela représente pour
une famille avec disons deux enfants qui vit dans 50 m² avec les deux
parents en télétravail et les enfants qui doivent faire l’école à la
maison ? Si l’effort de prévention est partagé, cela peut tenir encore
quelque temps, mais, s’il ne se passe rien d’autre, il y aura des
mouvements de révolte. Or l’adhésion du public est une condition pour
casser l’épidémie. Le macromanagement ne suffit pas. Il faut une
capacité de micromanagement.
Je
considère que nous entrons dans une période où le confinement aura plus
d’inconvénients (économiques, psychologiques, familiaux, médicaux) que
de bénéfices.
D’abord
de l’épidémiologie de terrain. Comment se fait-il que ce soient des
épidémiologistes britanniques qui ont estimé la proportion de Français
infectés ? Comment lutter contre une épidémie sans connaître son
étendue ? Des enquêtes par sondages hebdomadaires par téléphone ou
Internet permettraient de suivre son évolution. C’est facile à réaliser.
Ce n’est pas complètement fiable, mais c’est mieux d’être dans le
brouillard que dans le noir absolu. En attendant que des tests
sérologiques soient déployés à grande échelle, même avec des
imperfections, ce type d’enquête par sondages répétés nous donnerait une
tendance sur l’évolution de la prévalence de l’infection.
De
même, il faut comprendre pourquoi on a encore tant de nouveaux malades.
Où ont-ils été contaminés ? On ne peut pas enquêter sur tous les cas,
mais, là encore, une procédure d’échantillonnage suffirait à fournir des
indications sur les circonstances de l’infection. Dans les CHU, de
nombreuses études cliniques sur d’autres thèmes que le Covid-19 sont
actuellement suspendues. Les professionnels de santé qui les réalisent
sur le terrain et ont un savoir-faire pourraient être mobilisés à cette
fin.
Autre exemple, il y a
des dizaines de milliers de patients qui prennent quotidiennement de
l’hydroxychloroquine pour des maladies rhumatismales. Cela fait plus de
deux mois qu’il y a un débat sur ce traitement. Pourquoi ne sait-on pas
si ces patients sont moins atteints par le coronavirus que les autres ?
Nous avons des bases de données accessibles pour faire ce travail et une
agence du médicament pour le faire.
Ensuite,
on ne dit pas clairement à la population quand les masques et les tests
arriveront. Si on ne le sait pas, il faut le dire. Aucun déconfinement
n’est envisageable sans ces outils. De même, quand les soignants
seront-ils enfin correctement protégés ? On n’entend pas la réponse.
Enfin, il faut un commandement unifié et moins de bureaucratie.
Que voulez-vous dire ?
Je
vais vous donner un exemple personnel. Dès le début de l’alerte, je me
suis inscrit à la réserve sanitaire. Il y a une semaine, je reçois un
message me demandant si je suis prêt à appuyer au plan épidémiologique
une ARS [agence régionale de santé] dans un département
d’outre-mer. Je réponds immédiatement que je suis volontaire et que je
libère tout mon agenda jusqu’à fin juin. Au bout de six jours, pas de
réponse. Je fais savoir que je trouve cela anormal en situation
d’urgence. Je reçois alors comme réponse que mon dossier administratif
n’est pas complet. Il manque la copie de mon diplôme de docteur en
médecine (qui est à mon bureau, donc inaccessible) et un certificat
d’aptitude médicale. Je n’aurai pas l’odieuse pensée de déranger un
confrère surchargé pour qu’il atteste que je suis apte à faire de
l’épidémiologie ! Le président de la République a déclaré la guerre,
mais les services continuent de fonctionner comme en temps de paix.
En 1917,
la première chose qu’a faite Georges Clemenceau en devenant président
du Conseil et ministre de la guerre, c’est de se débarrasser des
bureaucrates sans valeur ajoutée, voire à valeur négative. Ensuite, il a
obtenu des Alliés un commandement unifié. On multiplie les instances,
les conseils, les comités qui font de leur mieux, mais il n’y a pas le
souci des détails, ils n’ont pas de rôle opérationnel. Quand Clemenceau
visitait le front au péril de sa vie, ce n’était pas seulement pour
soutenir le moral des troupes. C’était aussi pour vérifier que
l’intendance suivait.
Pour
gagner contre une épidémie, il faut trois conditions : la surveillance,
la réactivité et un commandement resserré qui fait un lien opérationnel
entre la doctrine et le terrain.
Etes-vous pessimiste ?
Oui,
au moment où nous nous parlons. Non, si les principes de base de la
lutte contre les épidémies sont enfin mis en œuvre de toute urgence en
s’affranchissant des contraintes administratives que le gouvernement a
désormais les outils juridiques de lever.
Cette
situation illustre jusqu’à la caricature la faiblesse de la santé
publique française. On mise tout sur les soins sans réaliser que la
prévention est un investissement très rentable. Chaque fois que l’on
dépense 100 euros dans le domaine de la santé, 96 % vont aux soins et
4 % à la prévention organisée. C’est cela que nous payons, comme nous
payons l’incurie de la gestion de l’amiante – 100 000 décès cumulés.
Tous
les soirs à 20 heures, nous applaudissons nos soignants. Je me demande
si nous ne devrions pas siffler tous les midis les carences de la
prévention de terrain jusqu’à ce qu’elle devienne efficace.