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jeudi 16 novembre 2023
Montgenevre, plus haut, plus cher, plus de béton
Projet de construction de la Télécabine du Rocher de l’Aigle
Contribution de l’AESC à la procédure de participation du public par voie électronique
Préambule
En août 2022, lors de l’enquête publique pour la mise en place du télésiège 6 places exploité uniquement en hiver, l’AESC avait transmis ses observations et propositions au Commissaire Enquêteur. La question de l’exploitation estivale, niée dans l’étude d’impact, était déjà posée, ainsi que celle de la prise en compte du projet de Réserve Naturelle Régionale sur le massif du Chenaillet, déjà engagé mais ignoré dans les documents de l’enquête. Suite à des questions du Commissaire Enquêteur, la Mairie de Montgenèvre reconnaissait sa volonté d’exploitation estivale et transmettait au Commissaire Enquêteur une carte de zonage d’un périmètre d’étude pour la Réserve, faisant croire au Commissaire Enquêteur que cette carte avait été élaborée avec les associations du groupe de travail constitué pour la mise en protection du massif du Chenaillet, ce qui n’était pas le cas.
Par la suite, nous apprenions que le télésiège 6 places était remplacé par une télécabine 10 places, que l’exploitation estivale n’était officiellement plus de mise (dans « Alpes et Midi », le 19 janvier 2023, le Maire de Montgenèvre indique « De plus, les cabines seront enlevées et stockées durant l’été, impactant d’autant moins le paysage »), puis qu’elle était réinscrite dans les documents du premier permis modificatif (Etude d’impact modifiée / février 2023), puis à nouveau ré-abandonnée (réponse à la MRAE / avril 2023), ce qui été confirmé à l’AESC par courrier du Maire de Montgenèvre le 29 juin 2023.
Suite au recours gracieux de l’AESC contre le permis modificatif accordé le 27 avril 2023, la Préfecture indique : « ll en ressort une illégalité sur la mise à disposition du public du nouveau projet de télécabine », cette formalité préalable étant « régularisable » (courrier du 13 juillet 2023). Suite au dépôt d’un second permis modificatif (10 août 2023), la consultation actuelle du public (18 oct- 17 nov 2023) est réalisée alors que les travaux sont terminés et les équipements en phase de test.
Observations et questions de l’AESC
• Est-il raisonnable de poursuivre encore davantage l’anthropisation de cette zone de haute montagne ?
La montagne d’altitude est un espace rare, de très haute valeur pour l’Homme et pour le Vivant, qui se trouve toujours plus dénaturé sous la pression de l’homme « moderne ». Cette évolution constitue une perte considérable et irrémédiable du patrimoine naturel, paysager, ainsi que symbolique et spirituel pour l’être humain.
Toute intensification supplémentaire de cette anthropisation dégradante ne saurait se justifier que par l’impérieuse nécessité, qui n’est clairement pas présente ici.
Par le surcroît de pression humaine qu’entrainera inévitablement ce projet, l’atteinte supplémentaire qu’il portera à ce milieu précieux ne nous paraît absolument pas justifiée au regard de ses objectifs.
Ce projet nous paraît aussi totalement incompatible avec la préservation des ressources, notamment hydriques, et du climat, qui s’impose aujourd’hui à notre société. Il serait grand temps de penser la montagne autrement, et d’orienter l’argent public vers les défis écologiques considérables auxquels le pays doit faire face.
Concernant la période d’exploitation :
● Pouvez-vous répondre clairement et définitivement à la question : « la télécabine sera-t-elle exploitée en saison estivale ? »
Contrairement aux dernières positions officielles de la Mairie de Montgenèvre qui exprimaient explicitement l’abandon de l’exploitation estivale (voir ci-dessus), le deuxième permis modificatif déposé le 10 août 2023 indique toujours, dans sa notice descriptive, que l’exploitation sera hivernale ET estivale.
Venant après les changements de pied successifs rappelés en préambule, cette incohérence prolongée dans la présentation de la politique d’exploitation de l’équipement n’est pas acceptable.
Si l’exploitation estivale est réellement abandonnée, le permis modificatif devrait l’indiquer clairement afin que le doute soit définitivement levé.
● La télécabine du Rocher de l’Aigle est associée côté italien à la réalisation du télésiège Gimont-Colleto Verde annoncée pour 2024, chaque projet se justifiant par la réalisation de l’autre (ce que les logiciens appellent joliment « l’étreinte fatale »). Notons que les études d’impact indiquent à tort que le projet italien a été réalisé en 2022 (Etude d’impact modifiée - p155).
Si la télécabine du Rocher de l’Aigle ne fonctionne pas en été, qu’en sera-t-il pour le télésiège italien ? Pouvez-vous confirmer que le télésiège italien ne fonctionnera pas non plus en période estivale, ces deux équipements étant étroitement associés ?
Concernant les risques liés à la surfréquentation et les atteintes à la biodiversité
● L’étude d’impact modifiée, tout comme l’étude initiale de 2022, ne présente aucune analyse de l’impact sur la biodiversité du surcroît de fréquentation engendré par le projet, que ce soit l’hiver ou l’été. La réponse fournie à la MRAE à ce sujet, suggérant l’absence d’itinéraires dans ce secteur, est trompeuse, omettant par exemple les itinéraires de randonnée et de trail dénommés « Le Chenaillet » qui passent au voisinage de la gare d’arrivée du Rocher de l’Aigle. De nombreux itinéraires de randonnées, de VTT ou de trail existent sur le massif du Chenaillet, promus par les stations française et italienne et nul doute que la télécabine favorisera l’accès à ces parcours et suscitera la mise en place de nouveaux parcours.
De plus, cette réponse occulte totalement la forte fréquentation actuelle du versant cerveyrin du massif du Chenaillet, que ce soit à partir du versant Nord (Montgenèvre), ou à partir du lac Gimont très facilement accessible par le côté italien, alors que le versant cerveyrin fait déjà l’objet de dégradations dommageables pour les milieux naturels par l’importante fréquentation touristique et scolaire.
Or ce projet, avec le télésiège Gimont-Colletto Verde côté italien, répond à la volonté affichée des stations française et italiennes de «faciliter les échanges d’un versant à l’autre des domaines skiables » et de « garantir une itinérance franco-italienne en toutes saisons » (cf SCOT du Briançonnais DOO p64), et entraînera par conséquent un accroissement « voulu » de la fréquentation du massif du Chenaillet. L’étude d’impact n’envisage aucune mesure compensatoire à ce sujet.
Le versant cerveyrin est particulièrement attractif et « vendeur » car vanté pour sa haute vallée encore vierge d’aménagements, et il subit une fréquentation hivernale et estivale de plus en plus dommageable pour les milieux naturels et la biodiversité. L'exploitation estivale des équipements du Rocher de l'Aigle ne ferait qu'aggraver cette situation de surfréquentation déjà prégnante. En effet, ces dernières années, les VTT, VAE et tous types de 2 roues, les coureurs, randonneurs, publics scolaires et scientifiques des sites géologiques exceptionnels, de plus en plus nombreux, ont fortement dégradé les sentiers et leurs abords. Des zones humides ont été piétinées et traversées. De multiples passages hors sentiers ont été créés, avec des disparitions de couvert végétal et de sols qui, en haute montagne, mettent très longtemps à se reconstituer, voire ne se reconstituent jamais. Certaines plantes rares ont déjà disparu. En hiver, les pratiques « hors pistes » qui se sont développées (ski, raquettes, randonnée, vélos) conduisent à des dérangements néfastes de la faune, ainsi qu’à des dégradations des sols et du couvert végétal.
Toutes ces pratiques s’accroissent dans un contexte où les acteurs économiques et institutionnels promeuvent la montagne et les espaces naturels comme un « fabuleux terrain de jeux » dans lequel la protection de la biodiversité est tout à fait secondaire.
● Face à ce constat, la mise en place de mesures de protection telles que le projet de Réserve Naturelle Régionale en cours de construction est une nécessité. Dans l’étude d’impact modifiée, seule une référence au projet de RNR a été ajoutée (page 117 Chapitre Patrimoine culturel et archéologique / Site naturel emblématique), avec une carte présentant un projet de "premier périmètre de principe" qui "servira de base de travail" mais qui, rappelons-le, n'a jamais été discuté avec les associations parties prenantes. Le projet de réserve en cours n'est pas mentionné dans le résumé de l'étude d'impact ni dans aucun des tableaux d'analyse des impacts.
La Mairie de Montgenèvre, partie prenante dans ce projet, ne devrait-elle pas mettre en avant le projet de Réserve dans sa communication ? Quels moyens seront mis en œuvre par la Mairie pour supprimer les impacts négatifs de l’accroissement de la fréquentation entraîné par les nouveaux équipements, français et italien, du Rocher de l’Aigle ?
On note également que dans les deux études d’impact, la zone Natura2000 FR9301503 « Rochebrune-Izoard-Vallée de la cerveyrette », qui inclut notamment le marais du Bourget et une partie du versant Sud du massif du Chenaillet, située dans le même massif à moins de 3 km, est totalement ignorée. De même, les nombreuses études naturalistes effectuées sur le massif du Chenaillet depuis plus de 20 ans ne sont même pas citées, alors que ces lacunes avaient déjà été signalées lors de l’enquête publique en 2022.
Concernant le changement climatique et les besoins en eau et énergie accrus
Le projet est fortement associé à la production de neige de culture, forte consommatrice de ressource en eau et d’énergie. Il y a là une fuite en avant car les besoins en neige de culture vont augmenter, alors que la ressource en eau va se raréfier et l'énergie devenir une ressource de plus en plus précieuse. Le ski n’est-il pas voué à devenir un luxe pour notre société ? Compte-tenu de l’impact énergétique délétère du tourisme intensif, comment concevez-vous la contribution de la station à la politique de transition énergétique ? La justification de l’utilisation pour la neige de culture d’une ressource en eau de plus en plus convoitée devrait également s’analyser au moins à l’échelle des bassins versants régionaux (Durance, Doire).
Dans son avis, "La MRAE recommande de démontrer, à partir d’éléments de consommation quantifiés et suffisamment précis, que la ressource en eau est suffisante pour répondre à l’ensemble des usages dans le futur, dont l’enneigement artificiel dans un contexte de réduction de la durée d’enneigement en raison du changement climatique." La réponse apportée à cette demande ne fait état que de données pour la situation actuelle, l'estimation des besoins et ressources futurs prenant en compte le changement climatique n'est pas présentée. Or c'est bien une question primordiale. Pouvez-vous présenter ces données de projection, mettant en regard les besoins et les ressources futurs pour les différents usages de l’eau ?
Concernant l’impact paysager :
Dans l’étude d’impact, l’impact paysager de la télécabine est minimisé : en réalité, il est beaucoup plus important. Les nouvelles gares sont beaucoup plus volumineuses et plus hautes que les anciennes gares. La nouvelle gare d'arrivée se détache beaucoup plus sur la crête que l'ancienne gare, et devient beaucoup plus visible depuis de nombreux points de vue. Les pylônes, certes moins nombreux et épargnant les zones humides, sont beaucoup plus grands et imposants. Ces détériorations de paysage semblent complètement occultées.
Concernant les travaux de la gare italienne du Rocher de l’Aigle :
La RARM indique que les travaux de terrassement de la gare italienne ont été réalisés cette année (2023) en même temps que ceux de la gare française.
Dans quel contexte règlementaire ont été effectués ces travaux, dont une partie se situe en France et qui ne sont pas mentionnés dans le permis modificatif ?
De plus, l’AESC rappelle que le projet de porteur Cesana-Rocher de l’Aigle figure dans le SCOT du Briançonnais en tant qu’UTN structurante à moyen et long terme, et que sa réalisation est conditionnée à "une Modification, Révision allégée ou une Déclaration du projet du SCOT approuvé et d’une présentation devant le comité de massif compétent". Où en est cette procédure ?
Points spécifiques
● Une mesure compensatoire prévue dans l'étude d'impact est à confirmer :
Pouvez-vous confirmer la mise en place des balises avifaune sur le câble de sécurité, avant la mise en service de l'installation, comme prévu dans l'étude d'impact (p201 Mesure de réduction 5), tous les 3 ou 5m (actuellement, les photos disponibles montrent qu'elles ne sont pas installées) ?
● Un document est manquant :
Dans les documents fournis, l'étude Climsnow n'est pas jointe en annexe de la réponse faite à la MRAE, contrairement à ce que vous indiquez dans votre réponse. Pouvez-vous la mettre à disposition du public, comme les autres documents ?
lundi 13 novembre 2023
BIOCARBURE : Les Biocarburants, une imposture qui a la peau dure.
BIOCARBURE : Les Biocarburants, une imposture qui a la peau dure.
Utiliser la production agricole ou des forêts pour produire du carburant est une folie, comme beaucoup de folies elle a décidément la peau dure.
L’imposture est impressionnante, les biocarburants arrivent à se faire passer pour le contraire de leur réalité : ils sont une énergie climaticide et affamante.
Respect au communicants d’éthanols, d’huile de palme, d’alcool de canne à sucre etc…
Si vous souhaitez comprendre le problème des biocarburants, il faut faire un peu d’histoire.
De tout temps les humains ont utilisé la production des grains et des plantes pour avoir de l’énergie. Les intermédiaires furent longtemps l’animal, le cheval, l’âne, l’esclave. Les biocarburants de l’époque.
Autrefois, nous savions faire uniquement de la chaleur avec du bois, mais tous les moteurs tournaient aux grains, aux plantes. Toute la motricité était humaine ou animale. Un Français de 1900 mangeait beaucoup plus qu’actuellement. Il exerçait de nombreuses taches physiques. Nous pensons instinctivement l’inverse : les gens autrefois étaient pauvres donc sous-alimentés, donc mangeaient moins… c’est faux : ce qui a changé est que nous avons remplacé de nombreuses activités physiques par des moteurs …Nous mangeons moins parce que nous brulons moins de calories, mais nous mangeons pas assez peu pour ne pas être en surpoids.
En 1900 tout se faisait à la force animale ou humaine : le travail des champs, la construction des habitations, décharger des camions ou des navires, se rendre au travail à bicyclette…
La découverte de l’énergie de l’eau et du vent durant le moyen âge, nous a permis de garder des grains pour nourrir l’humain. Un moulin à eau remplaçait des chevaux et libérait du grain.
L’exploitation de la forêt, le bois transformé en charbon de bois fut la ressource pour nos fonderies et nos verreries. Saint Gobain, le verrier français, voit son nom venir d’une forêt. La ressource qui pousse chaque année est limitée mais le stock est important, nous pouvons prélever plus que ce qui pousse, contrairement à l’agriculture ou les stocks sont minimes.
Autrefois, le monde fonctionnait grâce à la photosynthèse de plantes et des arbres, une énergie limitée est souvent malheureusement capricieuse, dépendante des aléas du climat…
En résumé, nous avons fonctionné énergétiquement pendant des millénaires à la photosynthèse, déforestant des continents. A l’époque du Far West, un champ sur trois servait à nourrir des chevaux.
Chaque période de disette voyait l’abattage des chevaux et des animaux de trait, les gens enrageaient de voir les chevaux des riches engloutir les grains qui manquaient cruellement à leurs enfants. L’arrivée du charbon puis du pétrole entraina le plus grand abattage de chevaux de l’histoire de France et une grande reforestation de celle-ci. Les biocarburants et les forêts avaient bien du mal à faire tourner une société française qui consommait des dizaines de fois moins d’énergie qu’actuellement. Il ne faut pas être très fort en math pour comprendre que la société actuelle, gloutonne en énergie, ne peut pas tourner aux biocarburants ni au bois énergie. La photosynthèse n’est pas la solution, le problème est physique, nous n’avons pas assez de champs , ni de forêts.
Les chiffres parlent d’eux même : tous les animaux, plantes, forêts, tous les champs du monde, toutes algues des océans, bref tout le vivant ne transforme en énergie qu’une infime petite partie de l’énergie solaire. Toutes ces énergies du vivant réunies sont l’équivalent de notre consommation d’énergie mondiale.
L’impasse des énergie issues de la photosynthèse est physique : 0.1 % du soleil. Il faut se brancher ailleurs sur le soleil en direct, le vent, la géothermie qui ont 1000 fois plus de potentiel….
Dans les années 2000, portés par des écologistes ignorants les problèmes énergétiques et les dirigeants de la FNSEA, les biocarburants ont été lancés. Gavés de subventions, les usines ont fleuri, 800 000 hectares ont été consacrés à leurs productions. Le bilan carbone a beau être ridicule, l’imposture dure. Elle a même la peau dure. Bien que largement documentée par les scientifiques comme chère, dispendieuse, inefficace. Cette imposture fait les délices d’AVRIL le Groupe dont le Président arrive à cumuler deux casquettes, celui de chef de multinationale a plusieurs milliards de chiffres d’affaires et de Président du Syndicat agricole ! C’est comme être président de TOTAL et de la CGT en même temps - Respect pour le tour de force !
L’ADEME démontre l’inévitable inefficacité des biocarburants et leur bilan carbone minable, Bercy (le ministère de l’Économie) pointe son coût énorme, la Cour des comptes dénonce un gaspillage d’argent sans résultat pour le climat, la Commission Européenne veut les réduire pour leur nocivité.
Que se passe-t-il ?
RIEN ! La FNSEA est puissante ! LA FNSEA fait la politique agricole
française pour le plus grand bonheur d’Avril, dont le slogan est « Servir
la nature ». Il manque un « A » et un « s » devant !
Même mieux, elle obtient le développement de méthaniseurs géants, de biocarburants pour les tracteurs, les navires de plaisance, les avions, les dameuses de station de ski, les jets-skis, les jets privés, les rallyes automobiles. Ils feront des Jeux Olympiques, des JO durables !
Chapeau !
Le monde réclame de la peinture « verte » en grande quantité, les multinationales en produiront. Evidemment, la concurrence est terrible pour le marché alimentaire. Il s’avère impossible de fournir tout le monde, comme nous l’avons démontré en cultivant en France. Pas si grave, nos bagnoles ont un niveau de vie supérieure a pas mal d’habitants de la planète, nous importons de l’huile de palme d’Afrique, d’Asie…Ces importation sont synonyme de déforestation et leur bilan carbone réel s’avère pire que le charbon…mais l’important n’est pas la réalité.
Qui lit les rapports, les études ? Personne !
Qui attaque les biocarburants ? Personne ! Pourquoi ?
Les biocarburants ne se voient pas comme une éolienne. Bien que bourrés de pesticides et d’engrais détruisant la potabilité de l’eau sur des milliers d’hectares, un champ de colza a un gros avantage : c’est joli, c’est tout jaune, ça ne fait pas une moche photo a la une.
Un champ ne fait pas industriel comme une éolienne qui mange 1000 m² de terre (1). Malheureusement, du français lambda à l’apprenti militant écolo tout le monde raisonne avec ses yeux et son cœur, rarement en lisant les rapports scientifiques.
Les opposants se lèvent de partout sur les éoliennes, le photovoltaïque, les méthaniseurs au plus grand plaisir du lobby nucléaire qui les encourage.
La dénonciation des biocarburants est passé de mode me racontait un journaliste, le sujet est périmé ! 800 000 hectares artificialisés démolis avec de la plante à biocarburants, cela passe crème. Plus un insecte, une pollution de l’eau éternelle, des sols détruit partant à la mer, une débauche de subventions pour réaliser cet exploit et zéro intérêt journalistique écolo !
Pourtant, un état de fait physique, énergétique ne peut pas être périmé. La production de biomasse mondiale c’est-à-dire tous les animaux, plantes, forêts, les champs du monde représente en fait tout le vivant. Celle-ci ne suffirait jamais à satisfaire notre demande énergétique ! Ce constat n’est toujours pas périmé et ne le sera jamais !
Je me répète. Mais nous devrions le répéter des milliers de fois avant d’avoir un avis sur les modes de production énergétiques.
Notre énergie ne doit plus venir de la photosynthèse. Nous devons laisser de la place au vivant, car l’effondrement du vivant est en cours, un péril aussi grave que le climat.
Au début des années 2010, face à une légère contestation, les promoteurs inventèrent une fable, les biocarburants de 2ème et 3ème génération seraient bien meilleurs. Depuis, nous continuons à chauffer du blé ou du colza à 300 degrés dans de grosses usines. Elles sont complexes comme dans nos anciennes usines à gaz à base de charbon. Avril est son big boss est content. Personne, les attaque même les soulèvements de la terre. La plus grosse critique des biocarburants a été réalisé par le PDG de TOTAL qui a affirmé, grosso -modo : « Mais les biocarburants c’est une blague ». Jaloux, il en produit pas.
Alors ils communiquent :« Bon pour l’instant, ce n’est pas terrible mais vous allez voir, grâce à la Recherche » ! Belle fable de communicant, ils savent que ce sont les fondamentaux physiques qui condamnent les biocarburants, mais faut bien gagner du temps.
Le premier choix fut d’abord fait de mettre 10 % d’éthanol dans l’essence. L’essence est marquée E10.
Ensuite, le lobby du biocarburant poussa l’E85, le carburant à 85 % d’éthanol. Il suffit d’adapter son moteur le Flex fuel et vous tournez aux grains. 75 chevaux sous le capot, 75 chevaux qui broutent les champs. Zéro taxe, la fête ! Confidentiel au début, l’engouement est réel. La production a du mal à suivre ! Pas de soucis, on importera !
Le chantier de démolition continue, tout le monde veut sa part de bénédiction, même les vendeurs de fioul domestique face à l’interdiction des chaudières, vont en réclame
L’aviation est justement pointée comme un gros destructeur du climat, AIRBUS répond biocarburants. Les croisières sont pointées comme indécentes et climaticide. Ces bateaux monstres rejettent de la fumée noire en pleine ville. Que faire pour tout changer sans rien changer ?
BIOCARBURANTS ! La meilleure peinture « verte » du magasin :
Calme les angoisses du client,
Subventionnée par l’argent public,
Ne prend pas les attaques des activistes. F
Fait plaisir à la FNSEA.
Garantie sans contradicteurs.
Dans les années 2010 est arrivée la mode du jetable compostable, des assiettes en cartons, en plastique issu du maïs et autre matière organique. Si ces objets jetables solutionnaient la pollution plastique, leur imposture écologique est impressionnante : il faut bien plus de pétrole pour faire de la vaisselle jetable pour une foire « Bien-être Santé ésotérique » que pour le verre en plastique classique. Comme pour les biocarburants leur seule utilité est de soigner la mauvaise conscience de ceux qui ne veulent rien changer mais qui stressent pour l’avenir de leurs enfants.
Les biocarburants sont le verso d’une pièce, son recto est le bois énergie.
Notre agriculture, la plupart du temps à base d’engrais et de pesticides, prend trop de place sur terre, elle occupe 38 % des surfaces. Elle ne laisse pas assez de place aux milieux naturels et l’effondrement de la biodiversité nous menace aussi grandement que le réchauffement climatique.
Les forêts sont aussi fortement exploitées par les humains. De grandes surfaces de forêt ont été transformée en plantations d’arbres. Ces plantations sont elles aussi bourrées d’engrais et de pesticides. Une grande surface de certaines forêts tropicales a été transformée en huile de palme. Souvent pour aller plus vite, la déforestation a été réalisé par l’incendie des forêts tropicales existantes rejetant des tonnes de CO2 dans l’atmosphère.
Le bois énergie s’est lui aussi développé en masse : une dizaine de millions de foyers individuels en France, des quartiers entiers chauffés, des usines, des fours d’industrie, la demande explose !
Le granulé a vu sa demande être supérieure à l’offre. Son prix à exploser !
Pourtant bruler du bois pollue en CO2 25 % plus que le charbon. Mais cette réalité physique a été décrétée nulle lors du protocole de Kyoto. Les raisons, le recaptage sur 100 ans du CO2.
Une hérésie dans un monde ou le nombre d’hectare de forêt ne fait que reculer. Une hérésie vue l’urgence climatique. Nous devons stocker du carbone et donc faire sauvegarder et faire vieillir nos forêts.
Cette brillante idée appelée neutralité carbone du bois énergie sur un siècle est contestée par de nombreux scientifiques et études. Mais on n’arrête pas une industrie qu’on vient de lancer et qui génère des milliards. Elle a la bénédiction du pouvoir, d’élus se prétendant écologistes, d’une grande part de la population qui la voit naturelle, saine et écologique. 20 années de propagande ont fait son œuvre, le bois énergie détruit le climat, pollue l’air des villages et des villes comme une autoroute, il génère des coupes rases, il industrialise les forêts encore plus.
Un vrai carnage mais vert !
Comme pour les biocarburants, les promoteurs de cette énergie ne doivent pas s’inquiéter, le bois c’est joli, romantique et naturel donc parfait en apparences. Personnes ne souhaitant creuser plus loin que la croyance surtout pas dans la mouvance contestataire écologiste. Dissonance cognitive oblige.
Encore plus fou est la volonté de produire de l’électricité avec du bois. Elle a un mauvais rendement à cause de la température de combustion, elle nécessite un approvisionnement de loin donc énergivore. Elle a été lancée à Gardanne en 2012. La médiocrité technique des promoteurs de cette centrale a permis de limiter la casse, elle a peu fonctionné pour le bonheur des forêts.
Ses propriétaires sont allés jusqu’à perdre leur tarif de rachat d’électricité subventionnés. Elle a perdu son étude d’impact retoqué au conseil d’état. Ses instigateurs ont eu le culot d’estimer que son impact était localisé sur 15 km à la ronde !!!! Ils se sont engagés qu’au bout de 10 ans, il n’y aurait plus d’importation de bois, résultat… rien n’a changé pour le plus grand bonheur du port de Fos qui en a fait une grosse activité portuaire : la déforestation tropicale, béni par le syndicat des dockers …. !
Mais un échec patent n’est pas suffisant pour faire renoncer ceux qui nous dirigent (dans le mur). Récemment, E. Macron nous a proposé de transformer la centrale de Cordemais au charbon en centrale à bois. Elle est bien située sur un port et permettra l’importation de bois après déforestation.
Nous devons réduire la place occupée par l’agriculture. Si nous pouvons méthaniser des déchets de proximité, il est bien différent de créer des méthaniseurs géants. Surtout alimenté par du maïs arrosé par des megabasines. Tout ceci est une hérésie écologique et énergétique, mais au plus grand plaisir de la FNSEA.
La biomasse, comprend le bois énergie, les méthaniseurs et les biocarburants, c’est une énergie complètement à la masse. Nous devons réduire notre impact sur le milieu naturel et privilégier l’énergie qui n’utilise pas la photosynthèse. Nos ressources en eau se réduisent comme peau de chagrin et l’énergie hydraulique et le nucléaire en nécessitent d’énorme quantité.
Seule, le solaire, l’éolien, les courants marins et la géothermie n’ont que peu d’impact sur les milieux naturels. Ils ont un fort impact en ressources minières. Mais ils sont une condition nécessaire mais pas suffisante. La réduction de notre consommation est fondamentale, l’autre condition nécessaire. Ce problème de réduction de consommation, n’est lui pas technique, c’est un problème politique !
Le solaire et l’éolien ont été croqués et sont développés par d’affreux capitalistes. Mais cela rend pas ces technologies affreuses. Ce n’est pas une technologie qui fera sortir l’énergie de la spirale du capitalisme.
Sortir ces moyens de productions d’énergie du capitalisme est une nécessité pour la survie de l’humanité.
Le prix de l’énergie ne saurait être fixé par la loi du marché, l’offre et de la demande ou par la spéculation. Prix régulés, quotas pour les pauvres, rationnement des riches, les énergivores gloutons, en résumé un marché administré par des règles dignes de la régulation souvent faite en temps de guerre est la seule solution réaliste. Si nous sortons ces l’énergie du capitalisme, nous pouvons les développer bien plus vite et bien moins chers. En effet rémunérés le capitaliste est ce qui coute le plus cher dans ces énergies qui coute que de l’investissement.
Elles seront bien plus acceptées, car elles seront très présentes dans nos paysages.
Il faudrait une fois pour toute évacuer les mauvaises solutions énergétiques issus de la photosynthèse et se concentrer sur l’enjeu principal du secteur énergétique, le sortir des affres des multinationales.
L’énergie est un enjeu bien trop grand pour l’humanité pour le laisser au marché, à des égos de milliardaires !