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lundi 13 novembre 2023

BIOCARBURE : Les Biocarburants, une imposture qui a la peau dure.

 

BIOCARBURE : Les Biocarburants, une imposture qui a la peau dure.

Utiliser la production agricole ou des forêts pour produire du carburant est une folie, comme beaucoup de folies elle a décidément la peau dure.

L’imposture est impressionnante, les biocarburants arrivent à se faire passer pour le contraire de leur réalité : ils sont une énergie climaticide et affamante.

Respect au communicants d’éthanols, d’huile de palme, d’alcool de canne à sucre etc…

Si vous souhaitez comprendre le problème des biocarburants, il faut faire un peu d’histoire.


 

De tout temps les humains ont utilisé la production des grains et des plantes pour avoir de l’énergie. Les intermédiaires furent longtemps l’animal, le cheval, l’âne, l’esclave. Les biocarburants de l’époque.

Autrefois, nous savions faire uniquement de la chaleur avec du bois, mais tous les moteurs tournaient aux grains, aux plantes. Toute la motricité était humaine ou animale. Un Français de 1900 mangeait beaucoup plus qu’actuellement. Il exerçait de nombreuses taches physiques. Nous pensons instinctivement l’inverse : les gens autrefois étaient pauvres donc sous-alimentés, donc mangeaient moins… c’est faux : ce qui a changé est que nous avons remplacé de nombreuses activités physiques par des moteurs …Nous mangeons moins parce que nous brulons moins de calories, mais nous mangeons pas assez peu pour ne pas être en surpoids.

En 1900 tout se faisait à la force animale ou humaine : le travail des champs, la construction des habitations, décharger des camions ou des navires, se rendre au travail à bicyclette…

La découverte de l’énergie de l’eau et du vent durant le moyen âge, nous a permis de garder des grains pour nourrir l’humain. Un moulin à eau remplaçait des chevaux et libérait du grain.

L’exploitation de la forêt, le bois transformé en charbon de bois fut la ressource pour nos fonderies et nos verreries. Saint Gobain, le verrier français, voit son nom venir d’une forêt. La ressource qui pousse chaque année est limitée mais le stock est important, nous pouvons prélever plus que ce qui pousse, contrairement à l’agriculture ou les stocks sont minimes.

Autrefois, le monde fonctionnait grâce à la photosynthèse de plantes et des arbres, une énergie limitée est souvent malheureusement capricieuse, dépendante des aléas du climat…

En résumé, nous avons fonctionné énergétiquement pendant des millénaires à la photosynthèse, déforestant des continents. A l’époque du Far West, un champ sur trois servait à nourrir des chevaux.

Chaque période de disette voyait l’abattage des chevaux et des animaux de trait, les gens enrageaient de voir les chevaux des riches engloutir les grains qui manquaient cruellement à leurs enfants. L’arrivée du charbon puis du pétrole entraina le plus grand abattage de chevaux de l’histoire de France et une grande reforestation de celle-ci. Les biocarburants et les forêts avaient bien du mal à faire tourner une société française qui consommait des dizaines de fois moins d’énergie qu’actuellement. Il ne faut pas être très fort en math pour comprendre que la société actuelle, gloutonne en énergie, ne peut pas tourner aux biocarburants ni au bois énergie. La photosynthèse n’est pas la solution, le problème est physique, nous n’avons pas assez de champs , ni de forêts.

Les chiffres parlent d’eux même : tous les animaux, plantes, forêts, tous les champs du monde, toutes algues des océans, bref tout le vivant ne transforme en énergie qu’une infime petite partie de l’énergie solaire. Toutes ces énergies du vivant réunies sont l’équivalent de notre consommation d’énergie mondiale.

L’impasse des énergie issues de la photosynthèse est physique : 0.1 % du soleil. Il faut se brancher ailleurs sur le soleil en direct, le vent, la géothermie qui ont 1000 fois plus de potentiel….

Dans les années 2000, portés par des écologistes ignorants les problèmes énergétiques et les dirigeants de la FNSEA, les biocarburants ont été lancés. Gavés de subventions, les usines ont fleuri, 800 000 hectares ont été consacrés à leurs productions. Le bilan carbone a beau être ridicule, l’imposture dure. Elle a même la peau dure. Bien que largement documentée par les scientifiques comme chère, dispendieuse, inefficace. Cette imposture fait les délices d’AVRIL le Groupe dont le Président arrive à cumuler deux casquettes, celui de chef de multinationale a plusieurs milliards de chiffres d’affaires et de Président du Syndicat agricole ! C’est comme être président de TOTAL et de la CGT en même temps - Respect pour le tour de force !

L’ADEME démontre l’inévitable inefficacité des biocarburants et leur bilan carbone minable, Bercy (le ministère de l’Économie) pointe son coût énorme, la Cour des comptes dénonce un gaspillage d’argent sans résultat pour le climat, la Commission Européenne veut les réduire pour leur nocivité.

Que se passe-t-il ?
RIEN ! La FNSEA est puissante ! LA FNSEA fait la politique agricole française pour le plus grand bonheur d’Avril, dont le slogan est « Servir la nature ». Il manque un « A » et un « s » devant !


 

Même mieux, elle obtient le développement de méthaniseurs géants, de biocarburants pour les tracteurs, les navires de plaisance, les avions, les dameuses de station de ski, les jets-skis, les jets privés, les rallyes automobiles. Ils feront des Jeux Olympiques, des JO durables !

Chapeau !

Le monde réclame de la peinture « verte » en grande quantité, les multinationales en produiront. Evidemment, la concurrence est terrible pour le marché alimentaire. Il s’avère impossible de fournir tout le monde, comme nous l’avons démontré en cultivant en France. Pas si grave, nos bagnoles ont un niveau de vie supérieure a pas mal d’habitants de la planète, nous importons de l’huile de palme d’Afrique, d’Asie…Ces importation sont synonyme de déforestation et leur bilan carbone réel s’avère pire que le charbon…mais l’important n’est pas la réalité.

Qui lit les rapports, les études ? Personne !

Qui attaque les biocarburants ? Personne ! Pourquoi ?

Les biocarburants ne se voient pas comme une éolienne. Bien que bourrés de pesticides et d’engrais détruisant la potabilité de l’eau sur des milliers d’hectares, un champ de colza a un gros avantage : c’est joli, c’est tout jaune, ça ne fait pas une moche photo a la une.

Un champ ne fait pas industriel comme une éolienne qui mange 1000 m² de terre (1). Malheureusement, du français lambda à l’apprenti militant écolo tout le monde raisonne avec ses yeux et son cœur, rarement en lisant les rapports scientifiques.

Les opposants se lèvent de partout sur les éoliennes, le photovoltaïque, les méthaniseurs au plus grand plaisir du lobby nucléaire qui les encourage.  

La dénonciation des biocarburants est passé de mode me racontait un journaliste, le sujet est périmé ! 800 000 hectares artificialisés démolis avec de la plante à biocarburants, cela passe crème. Plus un insecte, une pollution de l’eau éternelle, des sols détruit partant à la mer, une débauche de subventions pour réaliser cet exploit et zéro intérêt journalistique écolo !

 

Pourtant, un état de fait physique, énergétique ne peut pas être périmé. La production de biomasse mondiale c’est-à-dire tous les animaux, plantes, forêts, les champs du monde représente en fait tout le vivant. Celle-ci ne suffirait jamais à satisfaire notre demande énergétique ! Ce constat n’est toujours pas périmé et ne le sera jamais !

Je me répète. Mais nous devrions le répéter des milliers de fois avant d’avoir un avis sur les modes de production énergétiques.

Notre énergie ne doit plus venir de la photosynthèse. Nous devons laisser de la place au vivant, car l’effondrement du vivant est en cours, un péril aussi grave que le climat.

Au début des années 2010, face à une légère contestation, les promoteurs inventèrent une fable, les biocarburants de 2ème et 3ème génération seraient bien meilleurs. Depuis, nous continuons à chauffer du blé ou du colza à 300 degrés dans de grosses usines. Elles sont complexes comme dans nos anciennes usines à gaz à base de charbon. Avril est son big boss est content. Personne, les attaque même les soulèvements de la terre. La plus grosse critique des biocarburants a été réalisé par le PDG de TOTAL qui a affirmé, grosso -modo : « Mais les biocarburants c’est une blague ». Jaloux, il en produit pas.

Alors ils communiquent :« Bon pour l’instant, ce n’est pas terrible mais vous allez voir, grâce à la Recherche » ! Belle fable de communicant, ils savent que ce sont les fondamentaux physiques qui condamnent les biocarburants, mais faut bien gagner du temps.

Le premier choix fut d’abord fait de mettre 10 % d’éthanol dans l’essence. L’essence est marquée E10.

Ensuite, le lobby du biocarburant poussa l’E85, le carburant à 85 % d’éthanol. Il suffit d’adapter son moteur le Flex fuel et vous tournez aux grains. 75 chevaux sous le capot, 75 chevaux qui broutent les champs. Zéro taxe, la fête ! Confidentiel au début, l’engouement est réel. La production a du mal à suivre ! Pas de soucis, on importera !

Le chantier de démolition continue, tout le monde veut sa part de bénédiction, même les vendeurs de fioul domestique face à l’interdiction des chaudières, vont en réclame

L’aviation est justement pointée comme un gros destructeur du climat, AIRBUS répond biocarburants. Les croisières sont pointées comme indécentes et climaticide. Ces bateaux monstres rejettent de la fumée noire en pleine ville. Que faire pour tout changer sans rien changer ?

BIOCARBURANTS ! La meilleure peinture « verte » du magasin :

Calme les angoisses du client,

Subventionnée par l’argent public,

Ne prend pas les attaques des activistes. F

Fait plaisir à la FNSEA.

Garantie sans contradicteurs.

Dans les années 2010 est arrivée la mode du jetable compostable, des assiettes en cartons, en plastique issu du maïs et autre matière organique. Si ces objets jetables solutionnaient la pollution plastique, leur imposture écologique est impressionnante : il faut bien plus de pétrole pour faire de la vaisselle jetable pour une foire « Bien-être Santé ésotérique » que pour le verre en plastique classique. Comme pour les biocarburants leur seule utilité est de soigner la mauvaise conscience de ceux qui ne veulent rien changer mais qui stressent pour l’avenir de leurs enfants.

Les biocarburants sont le verso d’une pièce, son recto est le bois énergie.

Notre agriculture, la plupart du temps à base d’engrais et de pesticides, prend trop de place sur terre, elle occupe 38 % des surfaces. Elle ne laisse pas assez de place aux milieux naturels et l’effondrement de la biodiversité nous menace aussi grandement que le réchauffement climatique.

Les forêts sont aussi fortement exploitées par les humains. De grandes surfaces de forêt ont été transformée en plantations d’arbres. Ces plantations sont elles aussi bourrées d’engrais et de pesticides. Une grande surface de certaines forêts tropicales a été transformée en huile de palme. Souvent pour aller plus vite, la déforestation a été réalisé par l’incendie des forêts tropicales existantes rejetant des tonnes de CO2 dans l’atmosphère.

Le bois énergie s’est lui aussi développé en masse :  une dizaine de millions de foyers individuels en France, des quartiers entiers chauffés, des usines, des fours d’industrie, la demande explose !

Le granulé a vu sa demande être supérieure à l’offre. Son prix à exploser !

Pourtant bruler du bois pollue en CO2 25 % plus que le charbon. Mais cette réalité physique a été décrétée nulle lors du protocole de Kyoto. Les raisons, le recaptage sur 100 ans du CO2.

Une hérésie dans un monde ou le nombre d’hectare de forêt ne fait que reculer. Une hérésie vue l’urgence climatique. Nous devons stocker du carbone et donc faire sauvegarder et faire vieillir nos forêts.

Cette brillante idée appelée neutralité carbone du bois énergie sur un siècle est contestée par de nombreux scientifiques et études. Mais on n’arrête pas une industrie qu’on vient de lancer et qui génère des milliards. Elle a la bénédiction du pouvoir, d’élus se prétendant écologistes, d’une grande part de la population qui la voit naturelle, saine et écologique. 20 années de propagande ont fait son œuvre, le bois énergie détruit le climat, pollue l’air des villages et des villes comme une autoroute, il génère des coupes rases, il industrialise les forêts encore plus.

Un vrai carnage mais vert !

Comme pour les biocarburants, les promoteurs de cette énergie ne doivent pas s’inquiéter, le bois c’est joli, romantique et naturel donc parfait en apparences. Personnes ne souhaitant creuser plus loin que la croyance surtout pas dans la mouvance contestataire écologiste. Dissonance cognitive oblige.

Encore plus fou est la volonté de produire de l’électricité avec du bois. Elle a un mauvais rendement à cause de la température de combustion, elle nécessite un approvisionnement de loin donc énergivore. Elle a été lancée à Gardanne en 2012. La médiocrité technique des promoteurs de cette centrale a permis de limiter la casse, elle a peu fonctionné pour le bonheur des forêts.

Ses propriétaires sont allés jusqu’à perdre leur tarif de rachat d’électricité subventionnés. Elle a perdu son étude d’impact retoqué au conseil d’état. Ses instigateurs ont eu le culot d’estimer que son impact était localisé sur 15 km à la ronde !!!! Ils se sont engagés qu’au bout de 10 ans, il n’y aurait plus d’importation de bois, résultat… rien n’a changé pour le plus grand bonheur du port de Fos qui en a fait une grosse activité portuaire : la déforestation tropicale, béni par le syndicat des dockers …. !

Mais un échec patent n’est pas suffisant pour faire renoncer ceux qui nous dirigent (dans le mur). Récemment, E. Macron nous a proposé de transformer la centrale de Cordemais au charbon en centrale à bois. Elle est bien située sur un port et permettra l’importation de bois après déforestation.

Nous devons réduire la place occupée par l’agriculture. Si nous pouvons méthaniser des déchets de proximité, il est bien différent de créer des méthaniseurs géants. Surtout alimenté par du maïs arrosé par des megabasines. Tout ceci est une hérésie écologique et énergétique, mais au plus grand plaisir de la FNSEA.

La biomasse, comprend le bois énergie, les méthaniseurs et les biocarburants, c’est une énergie complètement à la masse. Nous devons réduire notre impact sur le milieu naturel et privilégier l’énergie qui n’utilise pas la photosynthèse. Nos ressources en eau se réduisent comme peau de chagrin et l’énergie hydraulique et le nucléaire en nécessitent d’énorme quantité.

Seule, le solaire, l’éolien, les courants marins et la géothermie n’ont que peu d’impact sur les milieux naturels. Ils ont un fort impact en ressources minières. Mais ils sont une condition nécessaire mais pas suffisante. La réduction de notre consommation est fondamentale, l’autre condition nécessaire.  Ce problème de réduction de consommation, n’est lui pas technique, c’est un problème politique !

Le solaire et l’éolien ont été croqués et sont développés par d’affreux capitalistes. Mais cela rend pas ces technologies affreuses. Ce n’est pas une technologie qui fera sortir l’énergie de la spirale du capitalisme.

Sortir ces moyens de productions d’énergie du capitalisme est une nécessité pour la survie de l’humanité.

Le prix de l’énergie ne saurait être fixé par la loi du marché, l’offre et de la demande ou par la spéculation. Prix régulés, quotas pour les pauvres, rationnement des riches, les énergivores gloutons, en résumé un marché administré par des règles dignes de la régulation souvent faite en temps de guerre est la seule solution réaliste. Si nous sortons ces l’énergie du capitalisme, nous pouvons les développer bien plus vite et bien moins chers. En effet rémunérés le capitaliste est ce qui coute le plus cher dans ces énergies qui coute que de l’investissement.

Elles seront bien plus acceptées, car elles seront très présentes dans nos paysages.

Il faudrait une fois pour toute évacuer les mauvaises solutions énergétiques issus de la photosynthèse et se concentrer sur l’enjeu principal du secteur énergétique, le sortir des affres des multinationales.

L’énergie est un enjeu bien trop grand pour l’humanité pour le laisser au marché, à des égos de milliardaires !

 

jeudi 30 juin 2022

Le 16-17-18- Septembre: Les Alpes ne peuvent pas accueillir toute la richesse du monde

 Projet affiche:


Attention: Le site www.epuration-sociale.org est en cours de construction

Toutes organisations voulant s'associer le peut en envoyant un mail à lemaildejean@gmail.com

Participation aux frais:
https://www.helloasso.com/associations/rouge-durance/formulaires/1

Pour rappel un article du même thème:

https://blogs.mediapart.fr/jean-ganzhorn/blog/140222/les-alpes-ne-peuvent-pas-accueillir-toute-la-richesse-du-monde

et d'autres sur le thème:

PACA et Occitanie même combat ?

Élu·es d'Occitanie, laissez béton ! 

 L’Occitanie vacille sous les coups de la bétonisation et de la périurbanisation. Devenus expert·es en greenwashing, les élus organisent de force l'aménagement du territoire selon un modèle destructeur issu de la pensée productiviste des années 1980. Nous, associations et collectifs mobilisés sur nos territoires, exigeons l’abandon immédiat de ces projets mortifères.

L'« exode urbain », extension du domaine de la rente 

L’expression « exode urbain » évoque en miroir celle d’« exode rural », désignant le dépeuplement massif des campagnes au profit des villes pourvoyeuses d’emploi industriel depuis le XIXe siècle. La thématique de l’exode urbain s’est imposée dans les médias comme l’une des conséquences du Covid-19, avec une mise en récit littéraire narrant la découverte émerveillée de la campagne paisible. Nous l'envisageons plutôt comme une « relocalisation du capital » entretenue par les discours médiatiques.

 

 

dimanche 6 février 2022

Les Alpes ne peuvent pas accueillir toute la richesse du monde !

 Les Alpes ne peuvent accueillir toute la richesse de France, ni tous les projets destructeurs….


 

Depuis des années, les Alpes, attirent de plus en plus d’heureux propriétaires de maisons secondaires. Les Alpes sont un lieu de fraîcheur par temps caniculaire. Nous pouvons y dormir la nuit avec les fenêtres ouvertes, elles nous font entrer un air frais et apaisant. Dans les grandes villes et les régions méditerranéennes, les fenêtres du soir apportent un air chaud et moite désagréable. Les nuits sont peu reposantes. Les bords de mer, plus frais le sont uniquement sur quelques kilomètres mais ils sont devenus de plus en plus inaccessible et surpeuplés. La montagne a encore une faible densité de population. Elle est peu bétonnée sur le papier, dans les statistiques, car, par définition, elle offre peu de zones habitables. La France se réchauffe mais pas seulement ! Elle s’artificialise aussi de plus en plus. Le béton a coulé à flot depuis des décennies dans le sud-est français. Le choix du pavillon individuel est responsable de 70 % de cette artificialisation : bien plus que les zones artisanales et les centres logistiques. En France la délocalisation des usines à l’étranger a réduit l’emprise des usines. Les usines sont remplacées par les centres de logistiques. 



 L’artificialisation détruit la biodiversité. Elle est co-responsable de l’extinction de masse en cours. Cette extinction menace d’écrouler les écosystèmes naturels mais aussi agricole. L’agriculture chimique et industrielle est aussi co-responsable de cette extinction de masse. Les insectes disparaissent, les oiseaux, les champignons… Comme des dominos, les écosystèmes s’écroulent, mais ils s’effondrons sur nous. Que les poissons disparaissent des mers et la source de protéine la moins chère et couteuse en énergie s’évanouit. Ne plus artificialiser la nature est aussi essentiel que de lutter contre le climat. Mais sur cette catastrophe, le déni est encore plus grand.

Des départements échappent relativement à l’artificialisation de masse comme le 04 ou 05. Déprise agricole après 45, déprise du peu d’industrie existant, station de ski concentrés sur quelques massifs, le béton a bien coulé mais concentré.

Hélas, cette préservation de la nature dans ces régions en fait la cible de bien de projets d’artificialisation. Une horde de camions-toupie à béton arrive. Le calme de la région attire. Les montagnes sont vues comme un havre de fraîcheur et de tranquillité dans une monde qui coule comme un navire. Autour du lac de Serre-Ponçon, la moitié des maisons est déjà du logement secondaire, vide 10 mois par an. La ruée, depuis le COVID, est fulgurante et par conséquent, les prix s’envolent (+ 25 % depuis 2 ans). Le prix de l’immobilier avait déjà été multiplié par 3 en vingt ans. Les rêves de maison secondaire se surajoutent au rêve de posséder une maison principale. C’est l’escalade de la multipropriété.

Cependant, il n’y pas de place pour tous ces rêves. L’espace constructible est réduit : zone Natura 2000, zone rouge avalanches, glissements de terrain, zone inondable, les tumultueux torrents de montagne rendent bien des zones inconstructibles. L’accès aussi est un souci. Il faut construire des routes supplémentaires et monter les réseaux,à des coûts très élevés. Mais là encore,  la solution a été trouvée pour permettre la construction extra-urbaine : mutualiser le financement de ces lourdes charges en le faisant supporter par l’ensemble de la population de la commune ou de l’inter-co ! Ainsi pour l’assainissement des eaux usées ou pour le raccordement au réseau électrique, nous mutualisons les coûts ! Les habitants des zones denses paient pour les habitants des zones peu denses et éloignées. Autrefois, cette solidarité s’entendait, les zones éloignées étaient pauvres. Aujourd’hui tout s’inverse, l’éloignement devient un bonus. Les maisons secondaires se rêvent lointaines, perchées et surplombantes mais desservies par Amazon. Elles se revendent de plus en plus cher et elles sont recherchées et jalousées comme des bijoux. La mutualisation des coûts des réseaux leur est favorable. Si les propriétaires de ces maisons devaient payer le prix réel des routes, des stations d’épuration et des réseaux électriques, ils seraient très surpris et certainement freinés ! Sûrement que nombre d’entre eux, souvent favorables au « chacun -chez -soi et chacun-pour-soi », réviseraient leurs opinions...  La facturation des réseaux se fait sur la proportion de la consommation d’eau ou d’énergie et non sur la distance entre le fournisseur et l’usager. Il en va ainsi pour l’épuration d’eau ou le réseau électrique. Pour les maisons secondaires, ce mode calcul est très avantageux.


Si l’envie de maison secondaire s’entend, se comprend, ces désirs vont buter sur une réalité physique. Il est impossible pour les régions alpines d’accueillir toute la richesse du monde. Tous ces désirs même repeints en vert, dépassent nos disponibilités en ressources. Les conséquences sont déjà visibles. La recherche de foncier, qui est déjà rare et cher, entraîne la flambée de l’immobilier à la vente et par ricochet celui du locatif. De plus, la richesse du monde a besoin d’une cohorte de serviteurs : femme de ménage, nounou, aide à la personne etc…pour ces personnels, c’est la double peine : des métiers peu rémunérés avec beaucoup de déplacements. Ils doivent reverser à leur propriétaire l’essentiel de leur revenu en loyers excessifs. Bienvenue dans le servage moderne.  Le prix du foncier rend impossible pour les jeunes paysans de trouver des terres. Ici l’héritage est tout, et le mérite est bien peu.      Il est assez ironique de voir une horde d’inactifs rentiers, vivant dans la surconsommation de loisirs, se plaindre du manque de vigueur des travailleurs pauvres. Leur discours sur le manque d’appétence de la jeunesse est indécent !

L’augmentation du trafic routier, et donc de la pollution, est flagrante. Une noria de véhicules envahit les routes les vendredis soirs et dimanches. Le comble est que ces bouchons les poussent à réclamer des prolongements autoroutiers destructeurs. Les promesses de réalisation sont permanentes de la part des élus amoureux du béton, toujours à la chasse de cet électorat votant a 80 %.

La limitation du nombre de maisons secondaires devient vitale, si nous désirons empêcher l’épuration sociale en cours. Malheureusement les épurés ne votent pas, le suffrage est devenu ici censitaire, la défiance envers les politiques ayant gagné les rangs.


La ministre du Logement Mme Wargon de Macron, est une non gauchiste certifiée mais elle connaît le problème de l’artificialisation des sols. Elle a qualifié la maison individuelle de non-sens écologique. Elle s’est fait taper sur les doigts. C’est choquant pour la grande part des Français amoureux de leur maison, illusion de d’indépendance et d’appartenance. C’est une triste réalité pour celui comprend le problème de l’urbanisation, de la construction. En construisant des petits collectifs, nous pouvons réduire l’artificialisation de 80 %, nous réduisons aussi le prélèvement sur les ressources : le bâtiment est l’un des principaux responsables de notre consommation de matériaux. Il est le principal consommateur d’énergie. Il faut rappeler qu’une maison consomme à sa construction en moyenne 50 à 100 000 litres d’équivalent litre de fioul en énergie. Les maisons neuves sont maintenant généralement bien isolées mais leur impact sur la nature dépend de leur construction, de leur taille. Le choix de petits collectifs permettrait de réduire la consommation en matériaux et surtout en espace. Nous devons faire quelques étages pour réduire l’artificialisation de 80 %. Il s’agit somme toute d’un petit sacrifice, mais un défi culturel gigantesque !

Dans ce contexte, la possibilité de posséder une maison secondaire parait indécente face à la catastrophe écologique. Une maison de 12 millions d’euros se construit actuellement dans le Briançonnais ! Il s’agit d’un record mais les prix donnent le tournis.  Pendant ce temps, le pouvoir Macronien taxe les HLM (voir article) !

Mais une partie de cette population privilégiée a aussi les exigences de son statut social: elle souhaite construire un golf pour s’amuser avec 4 millions d’argent public. La place manque mais une zone naturelle, protégée et inondable fera bien l’affaire! Le maire du village, multipropriétaire, grand gagnant de la ruée vers l’immobilier, trouve le choix de l’aire du projet (la Garenne) pertinent puisqu’il la qualifie de « zone qui ne sert à rien et ne rapporte rien »(La Provence 29/01/22).   C’est à des phrases comme cela qu’on les reconnaît, les stratosphériques! L’indécence de ce projet laissera pantois nos descendants...

Malheureusement, raser 40 hectares de pinède, pour faire un projet de trous de balle n’est pas une exception. Les habitants des stations trouvent désagréable la vue de toutes ses voitures venues rejoindre la montagne. Effectivement, une fois arrivés à destination, leurs propriétaires ne s’en servent plus et les laissent bêtement stationnées pendant leur séjour. Alors, les grands penseurs ont décidé de cacher ses véhicules qu’on ne saurait voir! Et du coup, toutes les stations se lancent dans la création de parkings souterrains ou aériens. Des millions d’argent public seront consacrés, non à développer le train mais à dégager la vue. Hummm, les affréteurs de camion toupies se frottent les mains...



 

La noria du Week end entraine des bouchons au terminaison des autoroutes. Basique, simple. Alors à grand renfort d’argent public et de camion toupies, nos représentants élus qui représentent surtout l’ancien siècle, ont décidé de déplacer de quelques kilomètres le lieu de bouchons !  30 millions sont programmés pour déplacer celui du sud de Gap. Le prologement entre La Saulce et Chorges et aussi sur la table ! (Voir ici et la). 

Quels visionnaires! Nous aurions pu les consacrer à ré-ouvrir les gares, moderniser la voie de chemin de fer (électrification) et surtout faire circuler des trains. Mais nous ne sommes pas en Autriche ou au nord de l’Italie alpine. Pas question de faire du transport ferroviaire, le mode de déplacement des touristes là-bas. La bagnole et la maison, en France, c’est une religion sacrée! Nous voulons bien investir des millions dans la réfection des voies ferroviaires alpines, mais à une condition importante: celle de supprimer ensuite, les trains circulant dessus, ainsi que les guichets «humains». Cela coule de source: après un an de travaux, nous avons bien moins de trains qu’avant!

Et il nous reste encore de belles idées pour brûler les millions du plan de relance de la montagne, qui nous a été accordé par nos onéreux technocrates. Par exemple, nous allons finir de construire la ligne Maginot des canons à neige contre le réchauffement climatique. Et puis, nous candidatons pour les jeux olympiques de 2034 ou 2038. Eh oui, rien de tel que les JO pour faire monter l’immobilier et bouger du camion toupie! Alors, en attendant ces fameux JO, les projets fleurissent: des patinoires, des téléportés, des centres aquatiques, des salles de spectacle et bien évidement la construction de nouvelles résidences de tourisme haut de gamme.[Auteur in1]  Car si le climat se réchauffe, ici les lits se refroidissent! Nous sommes atteints par le phénomène nommé «lit froid», une maladie des maisons secondaires. Chaque année, des «lits chauds»sont retirés de la location car leurs proprios souhaitent les garder sous le coude. Ils n’ont pas besoin de les louer. Ils ont assez de pognon et désirent les avoir libres à tout moment. Certes, ils ne viennent pas souvent et les logements sont vides, donc nous appelons cela les lits froids. Pour lutter contre cette maladie inévitable du capitalisme, présentée comme fatale et insoluble, une seule solution: le camion à toupie. Il faut démouler à chaud, c’est-à-dire mettre en location un nombre de lits identique au nombre de lits refroidis par les rentiers. En clair, il faut construire chaque année pour maintenir une offre touristique constante.

Triste, mais heureusement nous avons des chargés de la propagande qui ne mettent pas les camions toupie sur leurs plaquettes de communication. Vous ne verrez que la peinture verte, quelques toilettes sèches, quelques panneaux photovoltaïques au joli et cher design, du bardage bois et des composteurs à vomi géolocalisé sur votre smartphone.

Ce florilège de nouvelles infrastructures est réalisé au nom de l’adaptation au changement climatique: construire, même moins gourmand, consomme toujours plus d’énergie. Pourtant la fête est bientôt finie, surtout en Europe. Le prix de l’énergie explose. Or le tourisme de masse est le fruit de l’énergie pas chère, point barre. L’inflation énergétique va rendre les infrastructures plus coûteuses et réduire le pouvoir d’achat des touristes, l’effet ciseaux va être terrible. La logique voudrait que nous adaptions le tourisme en rendant les déplacements et activités moins onéreux. Mais pour y parvenir, cela demande d’investir dans une ligne de train électrifiée, régulière, desservie et pratique. Les Italiens du Sud-Tyrol l’ont fait. Nous devons rénover les bâtiments de tourisme, ils vieillissent mal et l’urgence est là.  Nous devons développer uniquement les activités douces sans coût énergétique (luges, pistes cyclables, découverte nature, etc.….). Face aux catastrophes climatiques et économiques qui viennent, la meilleure attitude est la modestie surtout dans les dépenses…

Mais nos montagnes, ne sont pas au bout de leurs surprises, à côté du tourisme nous assistons à la délocalisation de la logistique dans les Alpes. De nombreux entrepreneurs florissants du web décident de localiser leur entreprise dans les Alpes. Ce sont des intermédiaires, des commerçants,qui achètent des produits et les revendent sur internet. Ils ont compris que le transport des marchandises est actuellement lui aussi en partie mutualisé: si vous êtes au fond d’une vallée des Alpes, le prix du frêt n’est relativement pas beaucoup plus cher. Vous pouvez maintenant expédier au fin fond des Alpes sans grever vos marges. Ils s’installent ici et souhaitent profiter d’un cadre de vie après 8 h d’écran. La noria de petits camions est de jour comme de nuit de plus en plus importante. Le web entrepreneur est cool et écolo. Le développement des offres de livraison gratuite favorise le chalet perdu dans la montagne: on ne se déplace plus, on clique sur internet.

Si les Hautes-Alpes ne peuvent accueillir tout e la richesse du monde, elle accueille un peu de misère, situé sur la route de la migration, certains s’arrête ici. Parfois ils squattent des logements vides et fond fuir quelques rats et nettoie leurs crottes au grand dam de certains voisins. Les médiocres hurlent abreuvés de haine cathodique à la sauce Bolloré. Mais il leur faudra leur dire, que la main d’œuvre immigrée est indispensable à l’industrie du BTP et que la coulée de béton ne se fera pas sans eux. Alors leur refuser des papiers est bien mesquin, pendant que vous assistez au grand remplacement de la gentrification des Alpes… La fièvre immobilière va enivrer les propriétaire content que leur but de leur vie soit en hausse stratosphérique mais l’ambiance risque de changer.  La « niçoisisation » du 05, va pourrir la vie de la classe moyenne qui pourra difficilement comme là-bas se loger. Le paradoxe d'une population chassée par les plus riche et traversé par les migrants...Mais qui accuse t'on ceux qu'on emploi dans les BTP ou ceux qui s'enrichissent avec la spéculation immobilière ?

Au sud du département, nos visionnaireslaissent la loi du marché dicter la transition énergétique: nous allons raserdes forêts pour faire des champs photovoltaïques. Le foncier n’est pas encoreonéreux là-bas. De plus, faire quelques bons contre-exemples permettra de faireaccepter la relance du nucléaire.

Les inégalités de richesse sont la principale source de pollution, 10 % des plus riche émettent 50 % des gaz à effet de serre. Or, la moitié des gaz est absorbable par la nature!

Plus vous avez de maisons et plus vous avez de résidences secondaires et de logement vides:





Taxer le patrimoine permettrait de lutter contre le réchauffement, pas d’écologie sans taxes sur le patrimoine ! L’écologie libérale c’est comme la guerre propre, un concept de com!

Les Alpes sont à l’avant-poste du changement climatique avec le tout-tourisme  Nos glaciers disparaissent et nous continuons à faire tourner des camions toupies ! Le grand remplacement des habitants est en route, la richesse du monde, vient ici expulser à coup de projets immobiliers les non-propriétaires. L’état, la région, le département financent une dernière salve de béton pour des infrastructures qui paraîtront bien futiles dans 10 ans. Et pour l’instant, ceux qui questionnent sur l’intérêt général de ces réalisations sont accusés d’être des idéologues ! Comble de l’ironie.

Pourvoir rester vivre ici devient une question et « Toupie or not toupie, telle est la question !»

  Dans les Alpes, épuration sociale en cours, à coup de maisons secondaires....