Il était une fois dans une région très éloignée de la nôtre
où ce genre de choses ne sauraient arriver vue la qualité et la probité de nos élus !Il était une fois une région lointaine de montagne, un lac. Il attirait de nombreux
touristes qui se pressaient pour admirer le paysage sauvage grandiose avec ses montagnes. La fraicheur estivale,
par ces temps chauds, les libéraient. Se baigner dans l’eau fraiche était un bonheur
par ces canicules de plus en plus régulières. Faire du bateau ou encore pratiquer un tas de jeux rendus propices par ce
bijou, une source de divertissement gratuit et intarissable. Ce lac était protégé par de multiples lois : loi montagne, littoral, périphérie
du parc du bijou, il était bien difficile de construire aux bords de ce lac; La royauté veillait. ;
Moralité toute construction valait le prix d’un bijou et les propriétaires de
terrain aux bords du lacs maudissaient ces protections.

Le seigneur d’un
village, dans cette région une étrange coutume régnait: on était élu seigneur , ensuite on faisait ce qu'on voulait sans écouter personne et c’était un mandat à vie. très différent de ce qui se pratique ici. Le seigneur rêvait de
construire un golf car il aimait construire, il aimait le béton, le gazon
propre, la nature en friche le répugnait, elle faisait pauvre et il voulait que
son village fasse riche, n’avait-il pas un château magnifique. Le seigneur du village d’à côté était habitué des tribunaux depuis
longtemps ou une malheureuse affaire d’argent volé dans de la vente de
limonade de luxe l’avait entrainé dans des péripéties pénibles. Mais
rebondissant comme un chat, ce maire avait toujours su se débrouiller de tous
les procès intentés. Il était maintenant vice-comte du comté du lac, ces temps obscurs l’obligeant
de partager le pouvoir avec la gente féminine. Ah , triste époque ou le pelotage était
répréhensible. Déjà que la suppression du droit de cuissage avait été difficile
à avaler pour la noblesse, mais voilà que même les plus futiles amusements et plaisanteries libertines étaient retirées du droit seigneurial. Heureusement pour nos seigneurs on pouvait encore se lancer dans ce qui avait toujours été l’activité
principale de la seigneurie locale, le bétonnage, le bulldozer. A voir les
bulldozers arracher des arbres, voir les ciments couler leur mouillaient les yeux, penser aux factures
qui s’empilent, les marchés à attribuer, le progrès avancé et la nature
reculée. Comme beaucoup de campagnard il avait un fantasme de la ville; Il en
voulait en avoir les attributs, si lui n’avait pas pu vivre à la grande ville,
la ville viendrait à lui. Noblesse oblige ! Si de nombreux
touristes venaient chercher l’inverse de la ville c’est à dire la nature
sauvage, lui n’en voulait pas, ! Il voulait que les riches nobles veinassent en
son lieu et non les manants à camping-car qui viennent camper gratuitement sans
infrastructures ni béton dans la friche.
La création d’un golf serait une parfaite idée pour faire
venir la noblesse, certes cela couterait cher aux finances publiques donc aux manants, mais on
pourrait la renflouer en mettant des péages et des octrois sur les vagabonds et limiter les aides aux miséreux (son bien trop nombreux ces temps ci, une vrai épidémie, se vautrer dans la fainéantise). Certes ce beau gazon détruirait de nombreuses espèces mais il ferait des corridors et des ilots
et achèterait un label « Golf pour la biodiversité » en vente chez
une asso en peinture verte. Certes le golf nécessiterait d’arracher des
hectares d’arbres et de broyer des pierres et des quantités d’eau phénoménales.
Mais quelle beauté le gazon ! Voir enfin un gazon sans une seule mauvaise herbe, quel
prestige. Certes l’époque était à la disette et le désœuvrement et la pénurie
d’eau. Le manque d’argent frappait la populace, une épidémie ravageaient le continent mais tout cela sont des problèmes
de manants.
Et puis une fois le golf construit, un déficit peut avoir du bon ! La caisse public devra le renflouer
et l’argent manquant tout le monde acceptera de construire enfin cette zone.
Le seigneur du village vient de faire poser des trottoirs, éclairage, et électricité à grand frais. Les manants voyant la note leur arriver seront
tout contents qu’on leur propose la construction de nouveaux palais pour la noblesse. Cela renflouera les caisses du village (et pas que). Et l’on verra arriver cette
magnifique noblesse qui vient s’amuser. Avec tout ce qui se passe ils doivent
bien oublier le monde qui part en lambeaux. Ils ne voudraient passe détourner de leur unique préoccupation, juste faire hennir les chevaux du plaisir.
Ceci est une fiction et toutes ressemblances avec des
personnes existantes serait fortuits.