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samedi 18 février 2017

Lettre à la ministre de la santé pour les dangers du bois énergie sur la santé



Collectif SOS Forêt du Sud

Le Pigeonnier, 04300 Limans

http://sosforetdusud.wordpress.com
sosforetdusud@gmail.com


Mme. Marisol Touraine
Ministre des Affaires Sociales, de la Santé et du Droit des Femmes
14 avenue Duquesne
75350 Paris 07 SP

                                      Limans, le 9 octobre 2014


Objet : Conséquences dangereuses des grandes centrales à biomasse pour la santé publique

Madame la Ministre,
Le Collectif SOS Forêt du Sud mène depuis un an une importante campagne de sensibilisation publique et de contestation par rapport au projet de l’entreprise E.On de transformer une partie de sa centrale à charbon à Gardanne en centrale fonctionnant avec de la biomasse. Le Collectif réunit des associations, collectifs locaux et citoyens dans tous les départements de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et dans les Cévennes.
Dans un premier temps nous nous sommes surtout inquiétés de l’impact désastreux sur les forêts dans la zone d’approvisionnement (400 km autour de Gardanne), ainsi que dans les pays exportateurs (E.On importera la moitié du bois, soit environ 400.000 tonnes par an) et des nuisances pour l’environnement par la très forte augmentation du trafic de camions (un camion toutes les deux minutes, selon un rapport sur la biomasse de l’Assemblée nationale).
Plus récemment, grâce à des documents et des rapports provenant du Royaume-Uni et des Etats-Unis, nous nous sommes de plus en plus rendu compte que ce genre de centrale à biomasse aura également un impact extrêmement négatif sur la santé publique. C’est pour cette raison que nous vous adressons aujourd’hui ce courrier.
Ces conséquences sont dues notamment aux émissions provenant de la combustion de la biomasse et également aux poussières de bois générées par la fabrication de plaquettes par le déchiquetage de grumes. D’autre part, l’auto inflammation des plaquettes de bois et des granulés, les feux et explosions dus à la poussière de bois, sont les risques pour la sécurité les plus importants partout où sont manipulées de grandes quantité de plaquettes de bois ou de granulés. Entre 2008 et 2012, au moins 76 accidents avec feu ou explosion de poussières liés à des granulés - dont certains mortels – ont été rapportés par les médias dans le monde. Il faut aussi évoquer des nuisances sonores considérables provoquées par les centrales à biomasse.

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Afin que vous puissiez saisir la gravité de ces menaces, je me permets de vous transmettre ci-joint un certain nombre de documents, en partie en anglais.
Vous trouverez :
·                « Combustion du bois dans les centrales électriques : Impacts sur la santé publique », rapport rédigé par Almuth Ernsting, Biofuelwatch, Royaume-Uni, septembre 2014

·                « Emissions de polluants durant les cycles de démarrage et d'arrêt d'une centrale biomasse », Biofuelwatch, septembre 2014

·                Trois documents issus du « Congressional Briefing » (Audition d’experts au Congrès américain) du 25 septembre 2012 sur le thème « Human health effects of biomass incinerators » qui pointe les très graves menaces pour la santé publique, dues aux particules fines, aux dioxines, etc. 

·                Un rapport du « Partnership for Policy Integrity » d’avril 2011 sur le même sujet.

·                « ‘Cela donnait l’impression qu’il neigeait’ - des craintes pour la santé dues aux poussières de bois d’un entrepôt à Fife », article de Charlene Wilson, The Courier, 12 septembre 2014 (original et traduction en français)

·                Un article publié le 2 juillet 2014 par « Fife Today », un journal écossais, sur les nuisances sonores d’une nouvelle centrale à biomasse à Markinch.

Notre Collectif a déjà déposé deux recours pour contester l’autorisation ministérielle et préfectorale du projet d’E.On à Gardanne. Cette semaine notre avocat déposera une « Requête en référé suspension ». D’autre part, à partir de l’automne 2013 les collectivités locales dans la zone d’approvisionnement ont commencé à se rendre compte de l’énormité de ce projet et des conséquences néfastes qu’il aurait pour les forêts de la région et pour la filière biomasse locale que les collectivités locales ont déjà commencé à mettre en place depuis dix ans. Jusqu’à aujourd’hui environ 400 communes ont adopté des motions fermement opposées au projet (voir dossier « Halte à la biomascarade »).

Nous avons également interpellé à plusieurs reprises le ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie (vous trouverez ci-joint notre lettre à Mme Ségolène Royal du 20 avril 2014) et avons été reçu au ministère par M. Antoine Pellion le 8 juillet.

De tous points de vue, la production d’électricité à partir de la biomasse à une échelle industrielle serait un choix très négatif pour la France, notamment à cause de l'impact sur la santé publique. Il est à craindre qu’il provoque à long terme une grave crise sanitaire.

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Il nous semble incompréhensible que le ministère de la Santé, avec les ministères de l’Ecologie et de l’Agriculture, puisse adopter le « Circulaire du 18 novembre 2011 relative à l’interdiction du brûlage à l’air libre des déchets verts », à cause de « l’émission importante de substances polluantes, dont des gaz et particules », et ne semble guère s’inquiéter des émissions de mégacentrales à biomasse.
Nous restons entièrement à votre disposition pour toute information complémentaire et voudrions vous faire part de notre proposition, déjà exprimée lors de notre rencontre avec M. Pellion, de mise en place, au niveau national et même international, d’un large groupe de réflexion sur les conséquences d’une utilisation massive et désordonnée de la biomasse à des fins énergétiques.
Veuillez agréer, Madame la Ministre, l’expression de mes salutations distinguées.







                                                                                               Pour le Collectif Forêt du Sud
                                                                                                 Nicholas Bell

vendredi 17 février 2017

Lettre à Ségolène Royal vsur la biomasse



Collectif SOS Forêt du Sud

www.sosforetdusud.org
sosforetdusud@gmail.com
Le Pigeonnier, 04300 Limans
Mme. Ségolène Royal
Ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer
Hôtel de Roquelaure
246, bd. Saint-Germain
75007 Paris
                                              
                                      Limans, le 13 février 2017


Objet : Conseil de l’Energie du 27 février


Madame la Ministre,
Le 27 février 2017 prochain vous participerez au dernier Conseil des Ministres de l’Energie avant les élections présidentielles françaises. Ce Conseil aura lieu à un moment clé où l’Union Européenne est au début du processus long et très complexe qui mènera à la mise en place du « Clean Energy Package » (CEP) pour la période 2020-2030.

Dans ce cadre, nous voudrions vous exprimer notre forte inquiétude au sujet d’un élément important de la Directive sur les Energies Renouvelables qui concerne les grandes centrales électriques à biomasse. Notre collectif a déjà adressé plusieurs courriers à votre ministère ainsi qu’au ministère de la santé afin de préciser pourquoi nous contestons ce modèle de production d’électricité.

Nous sommes convaincus que le moment est venu de définir une position de la France clairement opposée à tout soutien public à des centrales de plus de 20 mw produisant uniquement de l’électricité avec un rendement de moins de 60%. Comme vous le savez, c’est le cas de la centrale à Gardanne de l’entreprise Uniper qui est actuellement dans la phase d’essais avant sa prochaine mise en fonctionnement. Il est aussi le modèle que l’on trouve, à une échelle beaucoup plus grande, à Drax au Royaume-Uni.

Il existe plusieurs raisons pour lesquelles il nous semble essentiel d’exclure définitivement ce genre de centrale de la future politique définie dans le CEP.



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L’un des arguments les plus utilisés pour justifier cette forme de production d’énergie « renouvelable » est qu’il mènera à une nette réduction des émissions carbone à effet de serre. Plusieurs études récentes indiquent que ce n’est pas le cas. La « carbone-neutralité » tant vantée par les industriels et par de nombreux gouvernements est en fait un mythe. Calculé sur une période de plusieurs décennies, le bilan carbone est sans doute pire que celle d’une centrale à charbon. En juin 2015, la Maison Blanche a publié une « Déclaration politique » allant dans ce sens (voir article ci-joint, ainsi que l’avis du Prof. William Moomaw, expert du GIEC). Lors d’une rencontre d’ONG la semaine dernière à Bruxelles sur la question de la bioénergie et du CEP, Duncan Brack, expert environnemental qui travaille depuis deux ans sur une étude approfondie commandée par Chatham House à Londres sur les émissions provoquées par la combustion de la biomasse, a confirmé cette analyse.

Une autre question essentielle concerne les conséquences de telles mégacentrales à biomasse pour la santé publique. Notre collectif a adressé un courrier à ce sujet à Mme Marisol Touraine le 9 octobre 2014 (ci-joint). Nous n’avons jamais reçu de réponse. Nous lui avons attiré l’attention, entre autres, sur le fait qu’une Audition d’experts a été organisée au Congrès américain le 25 septembre 2012 sur le thème « Human health effects of biomass incinerators » qui pointe les très graves menaces pour la santé publique, dues aux particules fines et ultrafines, aux dioxines, etc. (voir article ci-joint). En France, le Réseau Environnement Santé a organisé plusieurs réunions publiques dans la région de Gardanne afin d’alerter la population locale sur ces menaces.

Nous sommes également très inquiets par rapport à l’impact de ce genre de centrale sur les forêts aux niveaux régional et international. Selon la récente étude commandée par l’ADEME sur les « Disponibilités forestières pour l’énergie et les matériaux à l’horizon 2035 » la demande sera fortement supérieure à la disponibilité nationale à l’horizon 2031-35. Chiffres à l’appui, elle montre que promouvoir le développement industriel de l’utilisation de la biomasse à des fins énergétiques est un non-sens économique.

Dans le cadre de ses prévisions énergétiques pour la période 2020-2030, la Commission européenne se donne comme objectif d’arriver à une part d’énergies renouvelables de 27%. Actuellement plus de 60% des énergies renouvelables produites en Europe sont issues de la biomasse, dont la plus grande partie sous forme de bois issu des forêts. En 2016, la « Stratégie Forêt » de l’Union européenne a alerté que si les Plans d’Action Nationaux pour l’Energie Renouvelable sont respectés, tous les arbres récoltés actuellement (2016) en Europe, sans exception, seraient nécessaires à des fins énergétiques.





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Pour répondre à ces faits inquiétants, la Commission européenne propose d’interdire la combustion inefficace pour toute installation de plus de 20MW. Même si nous trouvons que le « Winter Package » sur le Climat et l’Energie publié le 30 novembre 2016 ne fait pas assez pour protéger le climat et les forêts, nous trouvons que cette mesure est très positive, et nous faisons appel à la France pour la soutenir, pour la renforcer, et surtout pour montrer un véritable leadership en suivant le sens de cette mesure dès à présent, en commençant par Gardanne. 

Même si la proposition de Directive sur les Energies Renouvelables reconnaît l’importance d’imposer des critères d’efficacité énergétique aux grandes centrales, il semble qu’avec la formulation actuelle les conversions charbon-biomasse sur le modèle de Drax et de Gardanne pourraient y échapper. Or ce sont de loin les plus grandes centrales à biomasse en Europe. Le gouvernement du Royaume-Uni a récemment réussi à obtenir l’autorisation pour la conversion d’une tranche supplémentaire de la centrale à Drax, avec un rendement de seulement 35%.


Pour toutes ces raisons nous voudrions vous inciter à adopter une position ferme sur la question des subventions publiques accordées aux grandes centrales. A notre avis il conviendrait de fixer un seuil maximal de telles centrales, à environ 20MW, et d’imposer des critères stricts d’efficacité énergétique. Aucun soutien public ne devrait être accordé à des centrales comme celles à Drax et à Gardanne.

Si vous souhaitez des informations supplémentaires, nous sommes bien évidemment à votre disposition. Il serait très utile d’envisager un séminaire de travail sur ce sujet avec des experts compétents dans les différentes matières concernées.

En espérant que ces considérations retiendront toute votre attention, je vous prie, Madame la Ministre, d’agréer l’expression de mes salutations distinguées.



                                                                                      Pour le Collectif Forêt du Sud
                                                                                                 Nicholas Bell



Copies à Monsieur Jean-Louis Bianco, M. Antoine Pellion

mardi 7 février 2017

Appel à la reprise de la migration vers les Cévennes

Appel à la reprise de la migration vers les Cévennes
Le déferlement prévisible de l'industrie forestière en Cévennes a été rendu possible par
la double réalité locale :
– de   la   prolifération   d'une   ressource   surabondante,   couvert   forestier   souvent
étouffant, produit de l'essaimage incontrôlable d'essences mises en place par les
activités   humaines   antérieures :   chênes   verts,   châtaigniers,   pins   maritimes,
plantations de résineux;
– et de la désertification humaine.
Ces deux faces ne se rejoignent pas par hasard : dès 1955, un aménageur avant la lettre,
Charles  BIEAU  lançait l'idée de vider les Cévennes de leur population en supprimant
l'agro-pastoralisme au profit de la forêt, ce qu'il systématisait ensuite par un projet de
« parc » (!), ancêtre du PNC, combinant économie forestière intensive et tourisme.
- I -
L'amplification de l'exploitation industrielle du bois dans les Cévennes suit son cours :
s'ajoutent aux fournitures connues de l'usine de pâte-à-papier de Tarascon, celles de la
surenchère énergétique, des usines conditionnant les granulés et plaquettes pour les
foyers domestiques ou des lieux de production, pour le marché international ou les
chaudières des collectivités locales; et, pour couronner le tout, celles fournissant les
centrales   génératrices   d'électricité   reconverties   à   la   biomasse   de   Pierrelatte   et   de
Gardanne.
Quand   elle   entre   en   action,   la   puissance   capitaliste   est   indissociable   de   haute
productivité, de division du travail et de sous-traitance pressurée : après qu'ont été
extraits grumes, billons, fûts, chaque parcelle de bois rasée reste un champ de ruines, un
amoncellement chaotique de déchets abandonnés (grosses et petites branches, etc.),
d'ornières creusées par des engins énormes. Un court instant le voisinage a pu être
soulagé qu' « on » le débarrasse de l'ombre de résineux envahissants par exemple, avant
de devenir inconsolable de la dévastation qui a résulté de ce travail express.
- II -
À la fin des années soixante le dépeuplement en Cévennes avait été endigué du fait de
l'émergence d'une sensibilité hostile à la « société de consommation » alimentant un
exode urbain et une migration durable vers les montagnes. Maintenant, cette réussite
partielle devient, par contrecoup, un frein à l'installation de nouvelles générations pour
remplacer les précédentes, qui commencent à défaillir, même si le goût pour la frugalité
leur est commune; entretemps le bâti ancien rénové à la fin du XXème siècle a pris de la
valeur  et  devient  inaccessible   pour  les jeunes  déserteurs du  développement ;  et  la
conversion en gîtes pour le tourisme dissuade l'habitat-à-l'année. Enfin les résidences
secondaires (parfois de 50% des habitations) véritable habiter dégradé aide à vider le
pays.   La   propriété   privée   qui   sort   du   droit   d'usage   verrouille   l'accès   d'autrui   aux
ressources. Voilà pourquoi le dernier recensement de l'INSEE, pour l'année 2014 (paru en
2016 ) - même si des lieux de vie quasi clandestins, d'« habitat précaire », yourtes etc.
peuvent ne pas être enregistrés - rapporte une baisse de la population dans les Cévennes. Pour toutes ces raisons, la population en Cévennes ne vit plus avec la forêt mais à côté :
leur  parcours  commun  a   divergé   et   dans  la  distance   ouverte   s'insère   la  puissance
industrielle.  À  l'inverse,   même   si   de   rares   oasis   de   châtaigneraie   ré-entretenue
entretiennent la flamme d'un possible, dans le même temps l'amputation par l'État des
primes agricoles à la pâture sous châtaigniers signe l'extension programmée du couvert
forestier; tandis que du fait des successions la plupart des héritiers citadins perplexes sur
la localisation de leurs parcelles boisées peuvent s'en soulager par une gestion confiée à
des courtiers locaux sous-traitants des industriels du bois.
- III -
C'est le même mouvement qui doit nous amener à une double remise en question :
– on ne peut s'opposer à l'industrie forestière qu'en remettant en question ce couvert
forestier   devenu   indéfendable   en   l'état   (délaissé   et   pillé,   ni   sauvage,   ni
entretenu...), subi (avec ses machines intrusives) plutôt que vécu; en refaire un
monde sensible, associé veut dire habité avec des abords peuplés;
– maintenir la qualité d'accueil et de refuge que les Cévennes ont pratiquée pour les
migrants (protestants d'abord, plus tard juifs et antinazis pendant l'Occupation,
enfin déserteurs urbains de l'après-68) signifie remettre en cause l'existant, c'est-à-
dire la planification du territoire qui veut enfermer les Cévennes dans le réservoir-
réserve du tryptique biomasse-tourisme-résidences secondaires.
C'est dire si devient incontournable le préalable stratégique suivant : se soustraire à la
matrice idéologique convenue qui veut exempter  la victime  de sa propre remise en
cause,   comme   si   la   seule   responsabilité   était   à   imputer   au   vilain  exploiteur,   à   la
méchante  multinationale  : il suffit que nous ayons été instruits par le précédent du
mouvement   ouvrier   qui   dénonçait   l'exploitation   capitaliste   sans   remettre   en   cause
l'idolâtrie du travail et en perdit toute virulence révolutionnaire.
Pareillement, les opposants à la prédation sur la biomasse seraient bien avisés de faire
de cette aspiration commune à dénoncer l'escroquerie énergétique un levier pour se
remettre en cause comme citoyens et consommateurs urbanisés, victimes passives.
Comment   avons-nous   donc   vécu   pour   laisser   la   porte   ouverte   aux   délires
productivistes ? En renonçant à s'organiser pour nos tâches vitales, en les confiant à la
seule efficacité des médiations économiques et technologiques, nous avons cristallisé
désert rural et "métropoles" surpeuplées.
Pour nous, l'exemple cévenol atteste qu'habitat (peuplement) et ressources ont été liés en
un équilibre sans cesse réinventé, mais maintenant rompu. Il nous reviendrait en tant
qu'habitants, avec nos voisinages affinitaires, de mettre en discussion les besoins dont
on nous affuble, de nous former en " Commune" permettant de prendre nos affaires en
main, en poussant jusqu'au refus de la numérisation intégrale de la vie, et de ses relais
ces monstrueux et énergivores data centers.
En Cévennes, janvier 2017
Bogues, revue papier créée en 2013 (4 numéros parus) et bogues.fr

jeudi 2 février 2017