Énergie: il faut sortir de la photosynthèse pour sauver le climat !
Il y a urgence pour le climat, tout le monde en convient. Quand on discute des solutions, les opinions partent dans tous les sens : « il faut garder le nucléaire, il faut des renouvelables, il ne faut pas de nucléaire, il ne faut pas d’éoliennes, il faut que faire des économies d’énergie… » Non seulement le débat se concentre sur les problèmes techniques sans parler du vrai enjeu - l’enjeu politique -, mais il est faussé écologiquement : on met les énergies renouvelables dans le même sac, alors que certaines utilise la photosynthèse et d’autres non. Et cela change tout.
Le débat une vaste empoignade….
Le débat devrait aussi porter sur
quel cadre économique on utilise pour changer tout un système énergétique d’une
société. Privé, public ?
Si c’est privé, comment ? Pareil si c’est public aussi…
Le débat est totalement pollué en France
par le débat anti et pro nucléaire. Certains gourous du nucléaire n’hésitent pas à
attaquer tout azimut les renouvelables pour les rendre irréalistes. Et cela
marche. D’autres promoteurs des renouvelables
les encensent de toutes les vertus et passent par-dessus bord les contraintes et
conséquences en termes de places et surtout de ressources.
Pourtant le débat sur les ressources que nécessitent les renouvelables et leurs impacts sur nos écosystèmes est un débat essentiel, pour éviter de sortir d’un système polluant pour s’engager dans un autre destructeur. Débattre, informer avant de tout refaire est utile.
Mais les intérêts, lobbys et biais
cognitifs polluent a mort ce débat. L’enjeu et les intérêts sont trop énormes
pour qu’ils puissent se faire de manière sereine.
Nous allons essayer dans cette confusion d’apporter une clarté et une évidence écologique :
En ce qui concerne l’énergie
il y a urgence à sortir de la photosynthèse.
https://www.canopee-asso.org/500-scientifiques-alertent-sur-le-bois-energie/
ÉNORME DIVISÉ PAR DEUX OU TROIS = ÉNORME
D’abord cadrons notre affirmation : il faut d’abord et avant tout économiser l’énergie. Nous pouvons sûrement économiser la moitié de l’énergie que nous consommons. Mais le confinement généralisé a montré en grand une réalité : nous divisons par à peine moins de deux la consommation d’énergie en arrêtant beaucoup de choses. Cette expérience nous montre que la réduction de consommation a elle aussi ses limites. De plus reconvertir notre système énergétique et même économiser de l’énergie nécessite de…l’énergie : ainsi isoler une maison à la place d'un départ en voyage à l’autre bout du monde est une bonne chose : mais les deux nécessitent de l’énergie : la première est un investissement en énergie, la seconde une dépense définitive.
Mais n’ouvrons pas le débat trop loin sur ce sujet : si nous arrivons à réduire par deux nos consommations en étant plus efficace (vélo, bus à la place de voiture, isolation, fin de l'obsolescence…) plus sobre (moins de consommation d’objet, de voyages, déplacements…) nous aurons toujours besoin d’énergie pour nos hôpitaux, eau potable, pompiers et le COVID nous montre que le divertissement s’il peut et doit être moins gourmand reste indispensable….
Moralité : si nous devons produire deux fois moins qu’énormément d’énergie, cela fait encore énormément d’énergie : Si je vous dis : « vous devez 1 millions d’euros et que vous gagnez 3000 € par mois, et qu'ensuite je vous divise votre dette par deux, vous serez certes content, mais le problème sera toujours là ! »
En résumé, nous devons développer les renouvelables en même temps que les économies d’énergie.
Nous produisons actuellement 10 % de notre énergie via des énergies dites renouvelables. Nous devons donc en produire au moins 5 fois plus. Nous devons quoique qu’on en dise produire plus d’énergies renouvelables pour sortir des énergies fossiles : reste donc à développer des énergies autres que le pétrole, gaz et charbon, là tout le monde est d’accord.
Fin de la parenthèse sur les économies d’énergies
Le débat se concentre sur comment le faire :
Nous répétons : il faut sortir de la photosynthèse.
Petit rendement gratuit de la nature
La photosynthèse prend de l’énergie solaire et du CO2, la transforme en sucre et rejette de l’O2. Le rendement est faible, 1 % couramment, 3 % dans les plantes en C4 (maïs, canne à sucre, etc..).
Ces sucres sont consommés par des animaux ou dégradés par fermentation et par les bactéries qui rejettent par ce processus du Co2 dans l’atmosphère; Le cycle est bouclé. Depuis des millénaires, une partie infime de cette biomasse est enfouie dans les roches sous forme de gaz, pétrole et charbon, nous brûlons chaque année environ 1000 ans d’enfouissement de photosynthèse……
Photosynthèse l’énergie de base de tous le vivant ! Nous nous l’accaparons de plus en plus !!! Ne faisons pas plus au nom de l’écologie !
Cette photosynthèse sert d’énergie de base pour tout le monde vivant : poissons, bactéries, planctons, forêts, monde sauvage et humains. L’agriculture, réponse à une crise énergétique (disparitions de la mégafaune et du gibier) est une mise au service de l’homme de cette photosynthèse.
Depuis l’aube de l’humanité, l’homme s’est approprié cette photosynthèse pour habiter des régions inhabitables, pour commercer, pour faire la guerre et se développer : ce fut le feu du bois, l’agriculture, les animaux domestiques, le cheval, l’esclave…… A chaque fois des civilisations entières ont buté contre les limites de cette photosynthèse qui, si elle est gratuite, a un faible rendement : mauvaises récoltes et déforestations ont été les sources de tant de guerres et famines…les malheurs de l’histoire tournent autour de problèmes de photosynthèse…
Quand l’homme a su sortir de la photosynthèse, il a pu non seulement se développer mais aussi soulager les contraintes sur le monde sauvage et l’humain : le bateau à voile, les moulins à eau et à vent, ont été des sources qui ne mangeaient pas de grain comme on disait…. La voile remplaçait les esclaves, les moulins les chevaux, laissant plus de grain….
Puis la photosynthèse est revenue avec la découverte de la photosynthèse concentré et fossile: le gaz et le pétrole, le charbon : en sortant ce CO2 enfoui nous avons terriblement développé notre civilisation et notre population. On en est arrivés là, et si nous ne voulons pas finir dans le chaos, nous avons à faire face à une double contraint : un besoin impérieux d’énergie, et la nécessité de sortir des fossiles.
Lâcher la photosynthèse, la vielle comme l’actuelle….
Alors depuis 20 ans nous parlons d’énergies renouvelables en mettant dans ces énergies : le bois, les biocarburants c’est-à-dire l’agriculture. Or celles-ci sont issues de la photosynthèse et leur rendement est minable : 1 %. Mais elles sont gratuites. Quand certains gourous parlent du rendement excellent du bois ou des biocarburants 80 % et leurs opposent le rendement "minable" du photovoltaïque, ils font une grave erreur de calcul : En effet il oublient que le bois a un rendement de 80 % sur 1 % soit un rendement de 0.80 % par rapport au solaire qui est de 20 %. La ruée depuis 20 ans sur ces énergies censées être vertes, sont monstrueuses. En France elles représentent la principale énergie dite renouvelable. La déforestation provoquée par l’huile de palme a rendu certaines années la Malaisie davantage contributrice d'émissions de gaz à effet de serre que la chine. Presque un million d’hectares en France est affecté aux biocarburants. Les forêts du monde entier sont affectées par la demande plus importante de bois dont le bois énergie est l’une des principales causes. Brûler du bois nécessite de raser des forêts dont les sols mis à nu rejettent énormément de CO2. Depuis longtemps, cette évidence est affirmée par les forestiers et elle est enfin validée par le monde scientifique : voir l’appel des 500 scientifiques sur le bois.
Brûler du bois n’est sûrement pas mieux que brûler du charbon, car non seulement on rejette beaucoup de CO2 mais on détruit les stocks de carbone du sol déforesté. Si la méthanisation peut transformer du méthane en CO2 et donc réduire les rejets, elle est gloutonne en matière organique. Si on la limite comme on doit le faire sur les déchets d’animaux ou humains, elle ne pourra produire que peu.
Dans le débat sur les ressources des renouvelables on ne parle jamais des millions d’hectares que nécessite les biocarburants et le bois énergie….
Il faut chercher là où il y a beaucoup d’énergie, l’atmosphère. Les énergies atmosphériques c’est-à-dire les éoliennes et le photovoltaïque, ainsi que l’hydraulique, ont un rendement bien plus important, de l'ordre de 15 à 20 %. Mais ces énergies nécessitent des investissements importants et des ressources. Elles présentent un grave défaut pour le monde capitaliste : elles coûtent beaucoup en investissement et très peu ensuite. Il faut investir beaucoup d’argent. Dans une telle configuration, le taux de rémunération de l’actionnaire est fondamental et change le prix. Dans un tel système, elle rapporte moins que raser des forêts qui ont poussé gratuitement. Écologiquement, l’éolien et le photovoltaïque nécessitent de l’espace et des ressources importantes mais elles sortent de la photosynthèse, ce n’est pas la fin des problèmes mais un progrès essentiel !
Pour une jachère solaire afin de régénérer les sols !
Les espaces occupés par les éoliennes et panneaux photovoltaïques font grand débat et suscitent la protestation : nous rasons des forêts en France pour installer des champs PV. Il est en effet interdit de construire sur du terrain agricole. Raser des forêts pour faire du PV est en effet une absurdité ! Mais nous pourrions construire ces champs photovoltaïques sur des terres agricoles pollués. Depuis des décennies, des terres agricoles sont en monoculture et la vie des sols est morte. Plus de vers de terre, l’érosion entraîne le sol dans les rivières et celle-ci est fatale pour l’avenir. Une grande partie des terres agricoles sont sujet à ce problème dramatique. Parfois ces champs occupent des terres destinées aux biocarburants. Placer des champs de panneaux photovoltaïques permettrait à ces terres de se reposer et de se régénérer ! 30 ans est la mesure du temps qui faut pour régénérer les sols. Nous savons faire des champs PV laissant la place à un élevage ovin ou autre, permettant aux sols de revivre, aux vers de terre de revenir, à la vie du sol de reprendre ses droits, à l’érosion fatale de s’interrompre. D'autant mieux que nous savons à présent planter les panneaux solaires à la verticale avec les panneaux bifaciaux, ce qui laisse la place à la photosynthèse dont les besoins d'ensoleillement sont très inférieurs à celui des panneaux.
La jachère solaire : 20 fois mieux que les biocarburants
Comparaison : En France on consacre environ 800 000 hectares de surface agricole à la production de biocarburants. Ceux-ci ont générés 37.5 TWh d’énergie. Avec cette surface en photovoltaïque nous auriont : 400 000 mégawatts soit 400 Gigawatt installé. Un watt installé produit à Paris un Kilowattheure par an. Donc nous aurions 400TWh d’électricité. Donc pour produire autant d’énergie que les biocarburants nous aurions besoin d’une surface 10 fois plus faible. Sachant que les voitures électriques consomment aux minimum deux fois moins que les voitures à essence, nous pouvons dire que le rapport est 20 fois meilleur pour le couple Photovoltaïque/voiture électrique que le couple Biocarburants/Voiture essence. Certains répliqueront qu’il faut de l’énergie pour faire ces milliers d’hectares de panneaux. Oui mais là encore le rapport est meilleur que pour les biocarburants : les panneaux sont produits une fois pour trente ans, tandis que le biocarburant nécessite chaque année engrais, tracteurs, transformation chimique lourde en éthanol chauffé à haute température.
En résumé, nous devons arrêter les biocarburants et les remplacer par des centrales au sol sur une surface moindre. Ainsi nous récupérons de l’espace pour le monde sauvage et les forêts. Devant un rendement de 15 à 20 % pour le photovoltaïque et un rendement 1 à 2 % pour les céréales (le colza), le calcul est vite fait !
Le bilan en termes de CO2 serait bien évidemment meilleur avec un rendement 10 fois plus grand ; d’un facteur 10 au moins.
Les perspectives d’amélioration sur les biocarburants sont négligeables, on n’améliora que le processus de transformation très gourmand en énergie mais jamais la photosynthèse. En 20 ans le photovoltaïque a vu son rendement augmenter régulièrement. De manière lente, mais constante : des des perspectives d’évolution encore plus importantes se font jour avec des cellules capables d'atteindre les 30 % en 2030. Ce qui réduirait fortement la surface nécessaire.
L’éolien nécessite peu de place mais son impact visuel est important. Le rendement est encore meilleur que le photovoltaïque mais son intermittence plus grande. Produisant plus l’hiver que l’été il se marie bien avec le solaire. Le triptyque Éolien-solaire-hydraulique est bon, quand y’a plus de soleil, y’a du vent et de la pluie….
Quant aux ressources en métaux consommés à leur fabrication par les énergies renouvelables (énergie grise), le débat actuel occulte un fait important :
Avec ou sans renouvelables nous aurons toujours un problème
de ressources !
La réduction de la demande de ressources minières demande d’abord :
Une réduction de l’obsolescence des objets (une voiture peut durer 25 ans), la priorité donnée aux immeubles sur la maison individuelle qui ne sera jamais écologique, la priorité donnée aux transports collectifs qui pourraient compenser la consommation induite par la construction de milliers d’hectares de panneaux et de dizaines de milliers d’éoliennes. Reste enfin le cas du cuivre, qui peut être remplacé par l’aluminium, ce qui risque d'ailleurs d’arriver, vu que le prix du cuivre a de forts risques de s’envoler au vu de la demande générée par les énergies renouvelables.
Mais accuser le dernier arrivé dans l’histoire de l’industrie du pillage des ressources est hypocrite : cette industrie est vitale.
Le bois énergie : sortir de la photosynthèse.
L’engouement pour le bois énergie ne se dément pas et son impact sur les forets est immense
Pour la forêt, la production moyenne de bois de la forêt française équivaut en énergie à 0,15 litres/m²/an. Le rendement est encore pire que celui des biocarburants car une grande partie de l’énergie capté par une forêt ne sert pas à faire du bois.
DANS UNE GÉNÉRATION BRÛLER DU BOIS SERA JUGÉ IDIOT !
Utiliser le bois pour le brûler est un gaspillage de matière : nous avons besoin de remplacer le béton par du bois d’œuvre, le polystyrène par de la laine de bois, bref le bois est une matière bien trop pratique, stockant du CO2 pour faire autre chose avec que le brûler.
Utilisé en matériaux, il stocke du CO2, quand vous le brûlez il le rejette. Il met 100 ans pour être de nouveau ravalé par les forêts qui en stockent. De plus, nos forêts françaises sont jeunes, et cela est dû au reboisement de la déprise agricole après 45 ; Elles sont de parfaits puits de stockage de CO2.
Le marché du bois étant mondial, plus nous utilisons de la ressource en France et plus les forêts plus fragiles comme les africaines sont impactées.
Il est urgent de déclarer le bois-énergie comme nocif pour le climat au lieu de le subventionner et d'en faire la promotion.
Vu les quantités des services écologiques que nous rendent les forêts ; dépollution de l'air, recharges des nappes phréatiques, rafraîchissement, reconstitution des biotopes, il est totallement idiot de les brûler ou de les industrialiser pour en faire des champs d'arbres. C'est comme scier la dernière branche qui nous retient avant l'abîme....
POLLUTION DE L’AIR : DANS 10 ANS PIRE QUE LES VOITURES.
Je ne parlerai pas non plus de la pollution qu’il génère. Pollution qui se verra bientôt supérieure aux rejets automobiles, compte-tenu de l'évolution de ces derniers. C’est déjà le cas dans de nombreuses vallées de montagne l’hiver.
Je sais cela demande a beaucoup de gens une révision de
leur vision du problème de l'énergie.
Mais ce qui sera dans le futur une évidence, nous devons l'affirmer haut et fort:
Nous en prenons déjà la moitié !
Pour l'énergie :
IL FAUT
SORTIR DE LA PHOTOSYNTHÈSE !
Sinon nous aurons développé deux monstres climatiques: les biocarburants et le bois énergie... au nom de l'écologie