3
ans après la Commission d’Enquête Parlementaire Barbara POMPILI les
salariés sous-traitants souffrent toujours autant face à l’inaction des
pouvoirs publics ! La sécurité et sûreté des installations en est de
fait lourdement dégradée.
Au
tour des Sénateurs de s’interroger sur le niveau de sécurité et sûreté
nucléaire de nos installations en cette période très compliquée de
disponibilité des réacteurs sur l’ensemble du parc , c’est Bérangére
ABBA secrétaire d’Etat à la biodiversité chargé de répondre aux
questions sur : LA SOUS-TRAITANCE ? ATTRACTIVITE DE LA FILIERE ?
COMPETENCES NECESSAIRES ? PPI ? MIX ENERGETIQUE ?
Deux anciens chefs de la sûreté nucléaire contestent la pertinence de l'atome comme réponse au climat
Tandis
que le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, plaide
pour 500 milliards pour les centrales de nouvelle génération, des
responsables de haut niveau émettent des doutes sur les coûts et les
délais inhérents à la filière.
Les centrales nucléaires européennes de nouvelle génération nécessiteront un investissement de « 500 milliards [d'euros] d'ici à 2050 », estime Thierry Breton dans un entretien au Journal du dimanche du 9 janvier. Le commissaire européen au Marché intérieur juge « crucial » d'ouvrir la labellisation verte au nucléaire dans le cadre de la transition énergétique et de la taxonomie européenne.
« Les centrales nucléaires existantes, à elles seules,
nécessiteront 50 milliards d'euros d'investissements d'ici à 2030. Et
500 milliards d'ici à 2050 pour celles de nouvelle génération ! » affirme le commissaire français. Pour Thierry Breton, « inclure
le nucléaire dans la taxonomie est donc crucial pour permettre à la
filière d'attirer tous les capitaux dont elle aura besoin ».
Depuis la présentation du projet de taxonomie par la Commission
européenne, les prises de position s'enchaînent. Dans un communiqué daté
du 3 janvier, quatre experts, parmi lesquels deux anciens chefs
d'autorités de sûreté nucléaire,
Greg Jaczko, ancien président de la Commission de réglementation
nucléaire des États-Unis, et Wolfgang Renneberg, ancien chef de la
sûreté des réacteurs, de la radioprotection et des déchets nucléaires en
Allemagne, soulignent « le caractère extrêmement coûteux » de la
filière. Vulnérable aux défauts internes, mais aussi aux impacts
externes comme l'élévation du niveau de la mer, les tempêtes et les
inondations, le nucléaire est « risqué pour l'investissement sur les
marchés financiers, et donc dépendant de subventions publiques et de
garanties de prêts très importantes ».
Une réponse coûteuse et hors délai
Ces anciens responsables de haut niveau soutiennent que « pour
apporter une contribution pertinente à la production mondiale
d'électricité, jusqu'à plus de dix mille nouveaux réacteurs seraient
nécessaires, selon le type de réacteurs ».
Ils soulignent que le nucléaire est « plus cher que les énergies renouvelables en termes de production d'énergie et de réduction des émissions de CO2, même en tenant compte des coûts des outils de gestion du réseau comme le stockage d'énergie ».
Le nucléaire est plus cher que les énergies renouvelables en termes de production d'énergie et de réduction des émissions de CO2
Greg Jaczko et Wolfgang Renneberg
Ils affirment que le nucléaire en tant que stratégie contre le changement climatique est « trop
lourd et complexe pour créer un régime industriel efficace pour les
processus de construction et d'exploitation des réacteurs dans le délai
de construction prévu et la portée nécessaire à l'atténuation du
changement climatique ».
Outre les problèmes techniques et de sécurité non résolus « associés à de nouveaux concepts non éprouvés », « il
est peu probable qu'il apporte une contribution pertinente à
l'atténuation du changement climatique nécessaire d'ici les années 2030
en raison des délais de développement et de construction extrêmement
longs du nucléaire et des coûts de construction écrasants du très grand
volume de réacteurs qui seraient nécessaires pour faire la différence »,
estiment Greg Jaczko et Wolfgang Renneberg, appuyés par Bernard
Laponche, ancien directeur général de l'Agence française pour la
maîtrise de l'énergie (AFME, ancêtre de l'Ademe), et Paul Dorfman, secrétaire du comité du gouvernement britannique CERRIE (Committee Examining Radiation Risks of Internal Emitters), comité examinant les risques de radiation des sources d'émission internes au pays.
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Entretien avec Claude Bourguignon (Pièces et main-d’œuvre)
A
ce stade de la complexité des questions soulevées par notre rapport
actuel à l’environnement, à l’Agriculture, il est utile d’écouter
maintenant ce que Claude Bourguignon nous expliqua en 1991, lors d’une
rencontre-entretien réenrichie en 1994. Claude Bourguignon est docteur
es-sciences, directeur du Laboratoire d’Analyse Microbiologique des sols
(analyse sur le terrain et au laboratoire, sur le plan chimique et
biologique des sols agricoles afin d’aider les agriculteurs dans leur
gestion sol en France, en Europe, en Amérique et en Afrique), ingénieur
agronome (INA PG), membre de la Société d’Ecologie, membre de la Société
Américaine de Microbiologie, enseignant à la première Chaire Française
de Pédologie et de Microbiologie du sol (Beaujeu), auteur du livre : "Le
sol, la terre et les champs" (Ed. La Manufacture/Sang de la Terre.
1989.), expert du sol auprès de la CEE. Le passage constant du terrain
au laboratoire, de la politique au fondamental, lui permet d’avoir une
approche globale du sol
En tant que spécialiste de la vie
des sols, pouvez-vous estimer le pourcentage des sols de France
atteints par la pollution (et dans quelle proportion) .?
Claude
Bourguignon : 10% des sols sont pollués par des métaux lourds. 60% sont
frappés d’érosion. 90% ont une activité biologique trop faible et en
particulier un taux de champignons trop bas. Idem dans le monde. De plus
le phénomène de fatigue des sols (chute de rendements) se fait sentir
en maraîchage et en culture betteravière.
Qu’est-ce que c’est pour vous, un sol ?
C.
Bourguignon : Le sol est une matière vivante complexe, plus complexe
encore que l’eau ou l’atmosphère qui sont des milieux relativement
simples. Vous savez, le sol est un milieu minoritaire sur notre planète :
il n’a que 30 centimètres d’épaisseur en moyenne. C’est le seul milieu
qui provienne de la fusion du monde minéral des roches-mères et du monde
organique de la surface - les humus. Je vais être obligé d’être un peu
technique pour vous expliquer...
Sur trente centimêtres
d’épaisseur, le sol héberge 8O % de la biomasse vivante du globe. Et
dans ce sol, très mince, il y a beaucoup plus d’êtres vivants que sur le
reste de la surface de la terre. Cela ne se voit pas. C’est un monde
microbien que l’on a d’autant plus négligé qu’il ne coûte rien...Un
énorme tabou pèse sur le microbe. Il est extrement mal vu dans notre
société. Il est source centrale de mort dans la vision pasteurienne. Les
microbes sont fondamentaux pour la vie. Sans ces intermédiaires, les
plantes ne peuvent pas se nourrir. L’industrie de l’homme, dans son
fonctionnement, ne fait que copier le microbe. Le problème, c’est
l’énergie phénoménale que cela coûte. Les bactéries des sols fixent
l’azote de l’air pour faire des nitrates. Gratuitement ! L’homme, lui,
utilise 10 tonnes de pétrole pour fixer une tonne d’azote. Qu’il vend.
Cher. En oubliant de dire que les molécules chimiques ne fabriquent pas
un sol. C’est le paysan qui la fabrique de ses mains, ce sol. Alors
évidemment, l’industrie a eu intérêt à remplacer le modèle traditionnel
de l’agriculture Française... Et, lorsque j’ai mis au point ma méthode
de mesure de l’activité biologique des sols, je me suis rendu compte de
la réalité. Les agriculteurs biologiques ou biodynamiques ont des sols
beaucoup plus actifs que ceux qui travaillent en conventionnel. Des sols
vivants.
C’est le moment où vos ennuis commencent avec l’Inra ?
Claude
Bourguignon : Exactement. L’Inra a rejeté en bloc l’agriculture
biologique, bio-dynamique, sans l’avoir jamais étudiée ! C’est une faute
professionnelle grave de la part de cet Institut face à la déontologie
scientifique. C’est là où il a perdu sa liberté. Ce n’est plus
réellement un Institut d’état. C’est un Institut au service des grandes
entreprises marchandes d’engrais. Plus de la moitié des commandes de
thèses de l’Inra proviennent d’elles. Et il n’y a pas que l’Inra.
L’ensemble des instituts mondiaux se sont finalement laissés dominer par
les marchands. Mais cela ne veut pas dire que les chercheurs de l’Inra
soient heureux. Un certain nombre d’ailleurs le vivent mal...
Aujourd’hui, l’Inra prend peur parce que le monde agricole, entre
autres, lui réclame des comptes. Hier, les recherches favorisant
l’environnement n’étaient pas un créneau porteur. Aujourd’hui elles le
sont puisqu’il y a des budgets CEE et des marchés à saisir. Je pense que
dans dix ans l’Inra affirmera qu’il a toujours été pour l’agriculture
biologique. Dans trente ans, il rappellera qu’il a toujours soutenu la
bio-dynamie.
Et tant mieux. Ce sera la preuve que nous serons
enfin parvenus à travailler ensemble pour régler le vrai problème : la
pollution de la planète.
Quelle a été votre démarche au début de vos recherches ?
Claude
Bourguignon : J’ai essayé de comprendre pourquoi certains sols étaient
plus vivants que d’autres. Cela varie en fonction des modes de cultures
choisis.
Traditionnellement, on fertilisait le sol avec de
l’humus, l’argile était marnée et on utilisait un liant, le calcium
souvent. On mélangeait l’ensemble au compost que l’on répandait sur le
sol. Les engrais verts, eux, favorisaient les microbes minéralisateurs.
Les microbes "intermédiaires" vivants près des racines des plantes
étaient fertilisés par la rotation des espèces végétales cultivées.
Enfin les microbes vivants près des roches mères étaient stimulés par
les roches broyées. Aujourd’hui, ces étapes n’existent plus. On donne
dans la monoculture... On ne pratique plus la fertilisation. Ce mode de
production nie la vie microbienne. Et aujourd’hui, la production stagne
quand elle ne régresse pas. Mes relevés d’activité biologique indiquent
que les sols cultivés avec les engrais chimiques meurent, peu à peu.
Quelle est votre vision du rapport de l’homme à la terre, et à l’agriculture ?
Claude
Bourguignon : L’agriculture est d’abord l’histoire tragique de 15 000
ans de famine. Dans la période de la cueillette, l’homme respecte la
terre comme sa mère nourricière. Plus tard naît l’agriculture. Mais elle
ne commence à nourrir les hommes qu’au XVIIIe siècle. L’empire romain
naît puis disparaît, ses sols détruits. Cinq siècles plus tard, l’Europe
s’unifie sous Charlemagne et s’attaque alors à son grand bloc forestier
à peu près intact, de la Gaule à la Pologne. En peu de temps, 70 % des
forêts disparaissent... Des tas de manuscrits du début du XIVe siècle
décrivent des orages terrifiants venant de la mer, provoqués par la
disparition des forêts qui tamponnaient le climat. Au XVIIe siècle,
l’Europe sort de ce cauchemar écologique à travers la pratique du
labourage et du pasturage. On remplace les jachères par la culture des
légumineuses qui fixent l’azote. Chose que l’on ne savait pas à
l’époque. Cela donne un abondant fourrage qui va nourrir le bétail. Mais
il faut le garder pour qu’il cesse d’errer sur les terres cultivées.
Alors on invente la haie. Les haies ont un rôle remarquable de
rééquilibrage du climat. En fait, on crée la forêt maillée. Et de ces
bêtes immobilisées dans les champs on récupère les excréments qui,
mélangés à la paille des céréales, donnent le fumier. Ce fumier est
composté puis répandu sur les terres. C’est ce qu’on appelle
l’amendement de la terre. On cesse alors de mourir de faim en Europe.
Mais
au me moment où l’on résout le problème écologique en réintroduisant
l’animal dans le système agricole, l’industrie arrive et fout tout par
terre. Aujourd’hui, nous perdons en moyenne 10 tonnes de sol par hectare
et par an. Les paysans Français utilisaient 120 millions de tonnes de
fumier pour 30 millions d’hectares. 4 tonnes de fumier par hectare
donnent 2 tonnes d’humus. La tâche de liaison avec l’argile est assurée.
Les sols sont équilibrés et continuent à s’améliorer au fil des ans.
Le
sol est une matière vivante. Aujourd’hui nous perdons en moyenne 10
tonnes de sol par hectare et par an. Vous faites le calcul et dans trois
siècles, c’est le Sahara. Il faut réagir maintenant. La nature réagit
très fortement. Ce n’est pas grave. Ce n’est pas la fin du monde. Je ne
crois pas aux fins du monde. Il y a des civilisations qui naissent,
atteignent leur apogée et meurent. D’autres prennent la relève. Je crois
que telle que cette civilisation est structurée, elle sera incapable de
faire face au problème numéro 1 qui est le problème de l’Environnement
et de la Terre. Avant le problème était celui des choix politiques, de
l’homme, de l’existence des classes sociales. Mais notre grand problème à
nous est unique. C’est la Terre. Et la civilisation ne change pas, me
face à sa mort prochaine.
Continuer à nier ce fait nous mène droit
à la catastrophe. L’agriculture écologique au plan mondial est la
garantie d’un rapport juste entre l’homme et son environnement, pour une
alimentation saine et une juste rétribution du travail de chacun. Et la
culture bio-dynamique, ça veut dire sauver les pays du Tiers-Monde de
la famine, oui les sauver !!! Mais actuellement, cela va trop vite. Un
Ministre de l’Environnement ne peut rien faire face à Rhône-Poulenc qui
cherche à vendre ses molécules de synthèse. Il faut les amortir. Dans la
recherche c’est très net. Vous êtes payés par des contrats. Imaginez
que j’aille chez Rhône-Poulenc pour leur dire : J’ai un projet de
recherches que j’aimerais que vous financiez et qui montre que vos
produits détruisent la vie des sols...Ils éclateraient de rire !!! Mais
s’ils connaissaient le coût réel de leur éclat de rire, ils
reprendraient leur sérieux et ils accepteraient tout de suite...
Un autre problème soulevé est la capacité de retraitement de l’azote industriel par l’activité microbienne du sol...
CB
: Le problème de la circulation d’un élément dans le sol est lié à sa
concentration. Si la concentration d’un élément est très faible, par
exemple s’il n’y a plus d’azote dans les sols, la mobilité de l’élément
sera surtout une mobilité biologique c’est-à-dire que la Vie va se jeter
dessus parce qu’il est rare. La vie ne va surtout pas le laisser
passer. Par contre, si un élément devient très abondant, il y aura une
mobilité physique dominante, c’est- à dire qu’il peut suivre l’eau tout
simplement. Parce que la vie en a trop, elle ne va pas s’amuser à tout
prendre ! Donc elle laisse passer et l’environnement se trouve pollué.
L’avantage du microbe c’est qu’il travaille au fur et à mesure des
besoins de la plante puisqu’il travaille en me temps que la plante.
Quand le sol est sec les microbes s’arrêtent et les plantes ne pompent
plus le sol. Quand il fait trop froid, les microbes ne travaillent pas
mais les plantes ne poussent pas. Comme c’est un système vivant, que les
bactéries sont aussi des plantes, ils travaillent en symbiose totale.
L’homme de l’agriculture chimique met son azote à n’importe quelle
saison ; il ne le fractionne pas comme le microbe, donc il pollue. Ce
qui fait que, "curieusement", la grande majorité des agronomes ne
connaissent rien à la microbiologie des sols. Parce qu’il n’y a pas
d’enseignement. Il n’y a aucune chaire officielle de microbiologie des
sols en France depuis la disparition du secteur microbiologie des sols
de l’Institut Pasteur. l’Inra a confié son secteur à un professeur qui
s’intéressait surtout à la microbiologie industrielle qui est très à la
mode, d’où l’ignorance des agronomes en matière de cycles microbiens,
pour la plupart.
Pour eux, sans engrais chimiques, sans NPK, c’est
la mort ... du sol ! Pour eux, le sol est d’ailleurs un simple support
inerte sur lequel il suffit de répandre des solutions chimiques magiques
! Alors que le fondateur de l’agriculture chimique, Justus Van Liebig
n’a jamais dit ça. On a mal interprété ses paroles. Ses écrits ont été
complètement déformés par l’industrie des produits chimiques.
Liebig
a montré sous quelles formes les plantes absorbaient les éléments ; il a
montré que la plante ne pouvait pas prendre l’azote autrement que sous
la forme nitrates, forme fabriquée par les microbes. Il n’a jamais dit
qu’il fallait mettre des nitrates dans les sols. Il a montré que la
plante attendait que les microbes aient fabriqué des nitrates pour les
prendre. Il a montré qu’elle attendait la forme phosphate, sulfate. Les
plantes attendent toujours des formes électronégatives et cela, pour des
problèmes de stratégie d’absorption. Contrairement à nous, le gros
ennui de la plante c’est qu’elle se nourrit d’un support d’origine
minérale où domine essentiellement la silice (56% des roches mères), le
fer, l’aluminium. La plante, elle, est très pauvre en fer, en silice et
en aluminium. Par contre la plante est riche en azote, en phosphore et
en sulfate, éléments qui manquent dans la terre. La plante est donc
obligée de développer une stratégie très astucieuse d’absorption,
"l’absorption active". Elle ne peut se laisser traverser par les lois de
la chimie qui disent que toute substance tend à s’égaliser de part et
d’autre d’une membrane vivante. Si la plante se laissait faire par cette
loi là, elle aurait la me
concentration que le sol. Ce qui n’est pas du tout le cas.
Alors
comment fait-elle ? Elle utilise un système d’une remarquable
intelligence, système utilisé d’ailleurs par l’ensemble de la vie dès
qu’il y a des problèmes d’échange électrique à opérer. La première série
des éléments du tableau de Mendeleieff sont ce qu’on appelle les
cations monoatomiques. Ce sont des atomes qui sont porteurs d’une charge
positive. Ces éléments ne sont jamais constitutifs du matériel vivant
sauf l’hydrogène qu’on met en dehors du tableau de Mendeleieff parce
qu’il possède un comportement très spécial.
C’est un peu de la triche, lui ! C’est le Numéro 1 ! L’Hydrogène !
CB
: Oui c’est le numéro 1. Et bien sûr il fonctionne différemment. Mais
si vous prenez lithium, sodium, potassium, rubidium, césium, ils sont
tous parfaitement équivalents et ils servent à la plante à se charger
positivement. Donc la plante a des pompes qui consomment de l’énergie
accumulée en quantité par la photosynthèse. Elle dépense son énergie
pour charger ses cellules racinaires positivement avec ses cations
monoatomiques qui ne fabriquent aucune molécule vivante. Il n’existe
aucune cellule vivante contenant du potassium, contenant du sodium, du
lithium. Mais par contre, cela rentre très facilement à travers les
membranes. D’ailleurs cela fait partie des très rares atomes que nous
pouvons manger, nous les humains, à l’état pur, sans passer par la forme
organique. Il en est de me pour l’avant-dernière colonne du tableau de
Mendeleieff, celle des anions monoatomiques (chlore, fluor, iode). Tous
ces éléments nous pouvons les manger purs. Nous pouvons manger du NaCl -
du sel - et nous l’absorberons très bien. Nous pouvons prendre du
chlorure de potassium, idem. Ce sont les seules formes et tous les êtres
vivants peuvent le faire.
Donc la plante se charge positivement
et une fois qu’elle est plus, que fait-elle ? Une fois qu’elle est
devenue une pile positive, elle attend que les microbes fabriquent du
"moins". Cela va pouvoir entrer me si les concentrations sont faibles à
l’extérieur parce qu’elle va créer une force électrique tellement forte
que ça va attirer un ion négatif alors qu’il est très rare à l’extérieur
et c’est ainsi que les plantes se nourrissent.
Alors les microbes
ont deux techniques pour fabriquer des éléments négatifs. Ils ont la
technique de l’oxydation. Ils oxydent l’azote en nitrate, le phosphore
en phosphate, le soufre en sulfate, le sélénium en sélénate, le calcium
en oxyde de calcium, etc. Mais il y a des éléments oxydés qui sont
insolubles, tel l’oxyde de fer. Comment la Vie a-t-elle résolu ce
problème ? Par un système très astucieux : la chélation de l’élément ...
par le microbe !
Il prend l’élément et l’attache sur une molécule
organique. Quelle molécule organique utilise-t-il ? Un acide organique
qui est une fonction chimique de type CO-O, fonction négative qui pourra
rentrer dans la plante. C’est une sorte de pince si vous voulez qui va
entraîner l’élément dans la plante, qu’elle capte électriquement. On
appelle cela la "chélation".
Nous ne faisons que copier la
Nature. Avec industrie et finances en prime. Justus Van Liebig avait
pourtant rappelé que la boîte de conserves de Nicolas Appert était une
nourriture militaire, pour temps de guerre, d’épreuves, transitoire mais
nullement préférable à une nourriture fraîche.
CB : Oui, de
secours. D’ailleurs que l’on ait extrait de l’huile à chaud pendant la
dernière guerre mondiale, parce qu’on n’avait pas d’huile à donner aux
Français, on comprend tout à fait. Mais que les huiliers aient gardé le
procédé d’extraction à chaud alors que c’était interdit avant la guerre,
là c’est scandaleux. Là, ils font de l’argent sur le dos des gens et
cela ne correspond plus du tout à un problème de survie. C’est devenu un
problème de gros sous.
C’est exactement comme à la sortie de la
guerre de 14-18. Pourquoi a-t-on violé les agriculteurs avec les
nitrates ? C’est que les nitrates avaient été fabriqués par Haber, en
1913. Haber trouve enfin la technique qui permet de prendre l’azote de
l’air et de fabriquer des nitrates. C’est cette découverte qui permet à
l’Allemagne de déclencher une puissance de feu phénoménale : les
nitrates de synthèse permettent de fabriquer des bombes en remplaçant le
salpêtre. L’Allemagne va avoir de l’azote à profusion, tant qu’elle
veut. L’azote, c’est 79% de l’atmosphère. La vie microbienne du sol et
certaines plantes captent l’azote de l’air, gratuitement. L’industrie,
elle, développe ses usines qui coûtent horriblement chères. Et
l’Occident va ainsi fabriquer ces nitrates avec ces techniques et cela
va être une grande guerre mondiale. A la sortie de cette guerre, il va
bien falloir pacifier ces usines qui ont coûté si chères. On ne peut pas
les fermer comme ça ! Il faut les amortir !! Et comme Justus Van Liebig
avait montré que c’est sous la forme de nitrates que les plantes se
nourrissent, ils ont fait tout de suite l’interface.
Et au début
on a été raisonnable, comme dans la plupart des interventions humaines.
Entre les deux guerres, on préconise 20 à 30 kilos d’azote à l’hectare.
On ne viole pas les sols. Les rendements augmentent de façon
spectaculaire. Et puis la loi du commerce augmentant, on est passé à 50,
puis 100, et maintenant on en est à 248 kilos d’azote à l’hectare
Aujourd’hui, c’est du délire.
Je n’ai pas les positions extras des
tenants les plus radicaux de l’Agriculture Biologique. Je trouve normal
que par son intelligence l’homme comprenne les mécanismes vivants et
les perfectionne. Mais quand on en arrive à mettre 248 kg d’azote à
l’hectare sur le blé on délire. Du délire commercial. On abîme
l’environnement et on abîme la santé des gens. Et là je ne suis plus
d’accord. Et en tant que scientifique, je m’oppose à cette pratique là.
On doit demander à un sol ce qu’il est capable de produire en fonction
de sa fertilité naturelle. Tout le monde veut faire 100 quintaux à
l’hectare en France. Cela ne tient pas debout ! On ne roule pas à 240
km/h avec une 2 CV !!
C’est pareil avec les sols. La première chose : regardons notre sol et travaillons en fonction de son potentiel de départ.
C’est là où vous intervenez. Comment évaluez-vous la fertilité d’un sol ?
CB
: J’ai développé cette technique à partir d’une idée fort simple : le
sol est un système dynamique souvent profond d’environ trente
centimètres, ce qui n’est pas très épais. Parfois, on analyse des sols
qui sortent directement de la roche-mère, que l’on touche en sondant le
sol. Mais d’autres sols sont si profonds qu’on ne peut pas toucher la
roche-mère, tel Roissy où trente-trois mètres de profondeur de limons
fertiles ont été recouverts par du béton et du goudron !
Bon.
Quand vous étes en Bourgogne, sur la Côte d’Or, si vous voulez
reconnaître l’état d’un sol, vous allez jusqu’à la roche mère. Je
prélève le sol à différentes profondeurs et emplacements. Je vais
jusqu’à la roche et je prélève les différentes couches. Pour moi, les
différentes couches du sol c’est un peu comme des strates dans une forêt
équatoriale avec ses différents niveaux écologiques et ses microbes
variés. De multiples situations biologiques. Je peux alors étudier
l’évolution des argiles, leur qualité, leur surface interne de la roche
mère jusque vers la surface. Je compare avec la partie travaillée par
l’agriculteur. Je compare le travail accompli par la Nature et celui de
l’homme. Je vais comparer la qualité des argiles. En analyse chimique,
je vais comparer les choses classiques (degré d’acidité en pH, pHO,
pHKCL). Je vais comparer la capacité des charges captioniques. Je vais
regarder l’activité biologique des sols. Comment elle évolue dans la
profondeur du sol.
Je connais aujourd’hui beaucoup de sols sur
tous les continents de notre planète. La conclusion générale est la
suivante : normalement, les sols en bon équilibre ont une activité
biologique qui baisse avec la profondeur jusqu’à environ 30 centimètres,
pour ensuite rester parallèle à la roche mère. On a deux grands groupes
microbiens : en surface ceux de la matière organique. On est en
présence de l’atmosphère. On a les groupes les plus actifs, le gros de
l’énergie vivante qui se déploie. Ensuite, la seconde couche, des
profondeurs, aboutit un substrat purement minéral jusqu’aux organismes
dévoreurs de pierres, les chimio-lithotropes.
Avec l’ensemble de
cette approche physique, chimique et biologique entre ce que fait
l’agriculteur, ce qu’il a donné au sol, je peux déterminer le dynamisme
du sol à venir. Si par exemple je vois de bonnes argiles au fond et que
je ne retrouve que de mauvaises argiles à la surface ? Le sol est en
train de s’abîmer. Les humus sont de mauvaises qualités. Mon activité
biologique n’est pas plus forte en surface que dans la partie minérale ?
Mon sol est en train de se minéraliser jusqu’à la surface. Ce sol est
mort.
C’est en faisant ces relevés et comparaisons que j’ai
constaté des faits importants. Tout le monde constate que la matière
organique baisse dans les sols. Mais personne ne s’est jamais occupé de
la qualité de cette matière organique. J’ai étudié la capacité de charge
cationique des agricultures conventionnelles. Elle est deux ou trois
fois plus importante. Hélas cet aspect qualitatif est peu étudié car
nous sommes encore dans une société du quantitatif qui se refuse encore à
comprendre que les sols sont en train de mourir en Occident. Ce sont
eux qui nous nourrissent, ne l’oublions pas. Alors si votre sol est
déséquilibré, ce n’est pas en lui apportant les éléments NPK que vous
allez recharger les choses. La plante prend environ 28 éléments dans le
sol. Ce n’est pas en lui en apportant trois que vous allez lui rendre la
santé. Alors la plante tombe malade. Le NPK fait grossir la plante par
les éléments de la turgescence. C’est d’ailleurs pour cela que ces 3
éléments ont été retenus. Mais ils ne suffisent pas à la plante. La
nature est sans pitié. Dès qu’il y a quelque chose de carencé, les
parasites se jettent dessus pour l’éliminer. Il ne doit pas faire de
progéniture, il doit disparaître. Donc les plantes tombent malades. Que
font les agriculteurs ? Ils traitent. Comme ils traitent, ils massacrent
le peu de microflore et microfaune qui reste dans le sol. Les plantes
sont encore plus carencées. L’agriculteur rachète encore plus de
pesticides.
Et comme ce sont les mes firmes qui font les engrais,
les pesticides, et qui ensuite font les médicaments. Alors pour les gens
qui mangent ces plantes carencées ce n’est pas prêt de s’arrêter.
D’autant que les marchands d’engrais ont des marges de plus en plus
faibles sur leurs engrais et que les vraies marges, c’est sur les
pesticides et les produits phytosanitaires qu’ils les font. Donc, ils
n’ont pas du tout envie, pas du tout du tout, que cette manne s’arrête.
Rééquilibrer nos sols, rééquilibrer nos plantes, ça voudrait dire aussi
baisser les charges de Sécurité Sociale dans les sociétés occidentales.
Ce que personne ne veut voir ! Parce que toute l’industrie
pharmaceutique est là . Absurde.
Si on laisse faire, quelle est la perspective ?
CB
: Nul besoin d’être prophète. Tout ce que les écologistes sérieux ont
avancé depuis trente ans se vérifie aujourd’hui. Nous jouons à l’heure
actuelle l’avenir de notre civilisation. Nous sommes en train de vivre
l’Austerlitz de l’Occident. Que va-t-il se passer si on laisse faire ?
L’Occident va s’écrouler parce qu’il n’y a plus de critiques, plus de
remises en cause. Et nous allons mourir comme toutes les civilisations
par destruction des sols. Comme l’empire romain, les mayas...
L’humus
c’est le mot humanité. Nous avons surtout notre malheur en nous-mêmes.
C’est notre civilisation qui est dangereuse car elle porte sa mort en
elle. Elle est en train de s’auto-détruire en criant un grand cocorico
de victoire. La science peut nous tuer car la morale ne suit pas. Nous
avons une morale biblique et une technologie du XXIe siècle. Les
scientifiques sont devenus les nouveaux prêtres., au XIIe siècle ils
étaient moines !! Le commun des mortels est coupé de la culture
scientifique, technique et industrielle que manipulent les spécialistes
distanciés. Et cela fait très peur. Regardez le pilote d’avion qui
dirige sa bombe avec un laser sur des objectifs ! Il fait une guerre
propre. La preuve ? Il ne voit pas le résultat de son geste sur son
écran T.V. !!! La science occidentale moderne distancie essentiellement
les choses. Elle le fait de tout.
Et au niveau alimentaire de l’Occident ?
CB
: La distanciation au niveau alimentaire est claire. Les gens ne
veulent plus savoir qu’ils mangent la mort d’un animal. En conséquence,
on leur propose une espèce de viande carnée, congelée, mise en sachet
dans un bac. Les poissons ? Ils sont déjà panés. Les abattoirs sont
présentés comme très hygiéniques. Les bêtes n’y souffrent plus... Il n’y
a plus la moindre trace de meurtre. La personne peut donc manger la
viande comme si c’était de la purée. Elle n’a pas l’impression de
participer à un crime. Le steak haché type hamburger il faut beaucoup
d’imagination pour rapprocher cela de la viande. Donc l’homme se sent
complètement déculpabilisé et à ce moment il peut accepter que les bêtes
soient élevées comme elles le sont : dans des camps de concentration
absolument monstrueux. J’estime que tous les lycéens de France devraient
aller voir au moins une fois comment on traite les cochons, les
poulets, les veaux, etc. dans l’industrie intensive. Et ils devraient
aller ensuite visiter un abattoir. C’est très impressionnant de voir des
bêtes qui arrivent vivantes et qui, en moins de 15 mètres,
sont déjà complètement saignées. La vitesse de transformation de la bête vivante.
C’est extraordinairement choquant !
Sans
faire du passé un âge d’or, la notion de fête est perdue. Autrefois, la
mort d’un animal était rare et festive. L’animal était un compagnon et
sa mort était vécue, acceptée, transcendée, transformée par un acte
touchant la vie et la mort. La source du sacré. L’animal était complice
de la vie de l’homme, lorsque ceux-ci entretenaient un rapport d’amour
respectueux de la nature. Maintenant la viande est devenue un produit
totalement banal et pour pouvoir donner de la viande de façon banale à
tout le monde, tous les jours de la semaine, on fait des camps d’élevage
atroces. Les bêtes sont piquées tous les jours. Si on ne pique pas les
cochons industriels aux tranquillisants ils meurent de crise cardiaque,
etc. Ce qu’on arrive à faire dans les élevages industriels, c’est à
vomir. A vomir. Et c’est accepté en toute impunité de la science, de
l’hygiène, de la technologie. Vous savez je pense qu’une société qui
traite la vie comme cela ne peut pas se traiter elle-même correctement.
La société fait des guerres propres. C’est comme l’agriculteur qui passe
dans son champ avec ses produits de mort à 400 grammes l’hectare. Après
il a un champ nickel-chrome. Il n’y a plus un seul coquelicot pour le
blé. Plus une mauvaise herbe. Propre. Rationnel. Enfin quelque chose de
propre ! La mort est d’une grande beauté...
Quelles solutions alors ?
CB
: Comme le disait très bien Kant, une chose est morale quand elle est
généralisable à l’ensemble de l’humanité. Notre agriculture industrielle
n’est pas généralisable. S’il fallait simplement pour l’azote
industriel apporter à l’ensemble des terres cultivées la quantité
d’azote que mange la France, la totalité de la flotte mondiale ne
suffirait pas transporter l’azote en question. C’est impossible. Ce
n’est pas généralisable. Donc il faut changer d’agriculture. Car on se
garde bien de dire aux Français qu’avec notre système alimentaire il
faut un hectare de terre cultivée pour manger dans les pays riches.
Tandis qu’il ne reste que 2600 m2 de terres cultivées par habitant.
Alors ? Si nous consommons un hectare, c’est qu’il y a des êtres humains
qui ne mangent pas. C’est une simple mathématique, mais elle est vraie.
Et il faut continuer. Il reste 3 hectares par habitant à l’heure
actuelle sur la planète Terre, toutes terres confondues, Sahara, Pôles.
Tout. Sur ces trois hectares on prélève de quoi s’habiller, faire notre
maison, notre voiture, etc. Et sur ces terres il reste 2600m2 cultivés,
pour manger. Et il en disparaît à l’heure actuelle l’équivalent de la
surface de la France tous les ans par érosion. Les rendements sont en
train de stagner en Europe. On parle de fatigue des sols. Avant c’était
tranquille, les engrais solubles étaient déversés et on augmentait de 3
quintaux/hectare/an. Tout le monde criait victoire. L’INRA annonçait
déjà 150 quintaux à l’hectare dans le début des années 80. Aujourd’hui,
on remet sérieusement en doute cela. On voit des agriculteurs habitués à
leurs 100 quintaux qui tombent à 40 quintaux. Par fatigue des sols...
Or
si vous comparez la teneur en éléments des sols telle qu’elle se
pratique dans les méthodes d’analyse conventionnelle, les sols
d’agriculture biologique ont souvent moins d’éléments solides que les
sols en conventionnel ; donc selon les critères retenus par
l’agriculture conventionnelle, ils sont moins fertiles. Par contre en
tant que milieu "sol", les sols en agriculture conventionnelle sont
déséquilibrés. Cela dit, il y a des gens en "Bio" qui travaillent très
mal. Certains ont simplement remplacé les engrais chimiques par des
engrais organiques. Ce n’est pas cela l’agriculture.
L’agriculture vivante est celle qui amende ses sols.
Amender
? Restituer. C’est l’équivalent pour l’agriculteur de l’entretien du
matériel productif par l’industriel ; le sol est ce qui produit, donc il
faut l’entretenir.
La fertilisation (ou l’amendement donc)
possède trois volets. Traditionnellement, on fabriquait de l’humus en
compostant. Pour les argiles, on marnait : on apportait des argiles
calcaires et on les mélangeait à un liant, la plupart du temps le
calcium. Le tout était mélangé au compost et on épandait sur le sol. On
entretenait ainsi tous les ans son matériel de production. Et on
l’améliorait.
Second volet de l’amendement : la fertilisation des
microbes. Les microbes vont nourrir les plantes, donc il faut les
fertiliser. On fertilise les deux grands groupes : le groupe de la
matière organique et celui de la chimie lithotrophe. Le groupe de la
matière organique se divise en trois.
a) le groupe de l’humification que l’on fertilise par le compost.
b) le groupe de la minéralisation qui est fertilisé par les engrais verts.
c)
le groupe de la rhizosphère (les microbes qui vivent contre les racines
des plantes et qui les nourrissent), est entretenu par la rotation des
cultures. En effet, chaque espèce de plantes stimule une certaine
microflore. Et enfin il y a le groupe des chimiolithotrophes, c’est-à
dire
celui des roches mères. On les nourrit par des roches broyées. Si on
est en terrain calcaire, on broie du granit et on équilibre ce que la
géologie a mal distribué.
Et puis enfin le dernier volet : la
fertilisation des plantes. Elle consiste à apporter ce que l’on a
exporté pour ne pas appauvrir son sol en éléments nutritifs. Vous
prélevez 50 kg d’azote ? Vous restituez 50 kg d’azote. Maintenant avec
l’agriculture industrielle, les deux premiers volets n’existent plus. On
fait de la monoculture. On ne fait plus que la fertilisation des
plantes. Et dès qu’on a un système non généralisable qui se généralise
c’est la mort garantie à très brève échéance, dans n’importe quel groupe
humain. On ne donne pas trente ans à cette civilisation en analysant
les sols.
Quand vous voyez l’Afrique ! C’est AFFOLANT ! AFFOLANT
!! Les pays comme l’Ethiopie et le Soudan ont coupé 95% de leur surface
forestière depuis 1960 ! Négociés en 30 ans ! Et maintenant c’est une
marée humaine de crève-la-faim. Les boat people vont être le gros
problème de l’Occident. On ne pourra pas faire face, surtout si on
limite à la peur, le rejet et la force. Allez en Indes, c’est le
cauchemar l’Inde ! Et on a fait croire que le problème allait être
résolu techniquement. Mais le problème n’est pas technique. Le problème
est bien plus subtil que cela. La Terre est quelque chose de très
subtil. Nourrir les hommes, ce n’est pas simple.
On a cru qu’en
vendant des engrais aux Hindous et en mettant des variétés à haut
rendement, on allait régler le problème. On a érodé des millions
d’hectares aux Indes depuis les années 70 par les techniques dites de la
Révolution Verte. Les résultats de cette Révolution Verte qui a valu à
son promoteur, Norbert Borlaug, un prix Nobel, s’annoncent aujourd’hui
en toute clarté : des millions de vies exterminées par cette Révolution
Verte.
Tous les pays du Maghreb étaient à peu près autosuffisants
jusqu’en 1945. Ils sont maintenant importateurs à 85% de leur
alimentation. Alors ils s’amusent à faire pousser de la luzerne dans le
désert sous plastique noir. Je veux bien ! En Arabie Saoudite, on fait
pousser du blé dans le désert qui coûte 45 fois le prix mondial, quelque
chose comme Marie-Antoinette qui fait la promenade des moutons. Inepte.
Indigne de l’homme et de la Femme. Non. La seule chose qui puisse
sauver l’humanité des grandes catastrophes c’est l’agriculture
biologique & la biodynamie. L’Amour. Un nouvel Art de la Science. Le
Bon Sens.
Quelles sont les solutions adaptées que vous préconisez ?
CB : Il faut :
a) Replanter des haies en maillage de 20 hectares.
b) Reboiser les zones sensibles.
c)
Gérer la matière organique des villes à part des gadoues industrielles
afin de pouvoir remonter le taux de matière organique des sols.
La biodynamie ?
CB
: Je pense qu’à l’heure actuelle la seule et unique solution pour le
Tiers-Monde est l’agriculture biodynamique. L’agriculture biodynamique
ne coûte rien. Elle se fait uniquement avec des préparations manuelles.
Elle peut être enrichie des savoir locaux. Elle est d’une simplicité
extraordinaire. L’agriculture biodynamique correspond de plus
parfaitement à la mentalité des pays du Tiers-Monde qui ne sont pas
choqués de travailler avec des notions de forces cosmiques.
Mon
point de vue scientifique sur l’agriculture biodynamique c’est que
d’évidence c’est spécial. Les préparations biodynamiques font plus
penser à des grimoires médiévaux de recettes de sorcellerie qu’à de la
science propre. Et pourtant, j’ai étudié quelques préparations et il y
en a qui m’ont totalement époustouflé. En particulier la préparation de
bouses de cornes.
La bouse de cornes au microscope c’est
hallucinant ce que cela peut entretenir comme vie microbienne ! Or,
normalement, dans la bouse de vache il n’y a pas grand chose. Et Steiner
lui nous fait enterrer une corne de génisse à la St Michel, puis la
déterrer à la St Jean. C’est carrément de la sorcellerie du Moyen-Age.
Ou d’antiques connaissances, d’anciennes sciences de la nature. Et
ensuite ce qui est hallucinant, c’est le résultat.
Qu’est-ce qui
se passe ? Je n’en sais rien du tout. Je ne sais pas quel type d’énergie
touche la biodynamie mais en tant que scientifique je me garde bien
d’en rire. Je dis simplement que je n’ai pas d’explication. Mes
appareils de mesure ne voient rien, n’ont pas accès à la fréquence des
énergies actionnées par la biodynamie. La seule chose que j’observe
c’est que leurs sols sont plus actifs. Par exemple les composts évoluent
trois semaines plus tôt quand ils sont traités avec les préparations
biodynamiques de Rudolf Steiner. Et effectivement, il y a des
préparations qui ont des activités biologiques remarquables. C’est tout
ce que je peux dire. Mais je ne peux pas mesurer les activités de la
biodynamie. Si j’étais à la tète d’un Institut, je ferai faire des
expériences pour voir ce qu’il y a derrière cela. Avec une vision
scientifique. Telles la naissance ces dix dernières années de plusieurs
chaires de biodynamie dans un certain nombre d’universités américaines,
et également allemandes. Le dossier de l’agriculture biologique débouche
sur la vision de la naissance de véritables universités écologiques
rurales et urbaines.
La grande fracture dissimulée là par toute
notre histoire culturelle est le rapport à la Terre, à la Femme. La
Terre a besoin de respect. La Terre manque de bras pour être cultivée
avec le soin qu’elle demande mais hélas les hommes ne veulent plus la
travailler car être paysan est devenu dégradant. La destruction des sols
agricoles est le problème majeur auquel l’humanité va être confrontée
au siècle prochain. Il faut arrêter l’érosion des sols cultivés.
L’urgence de l’urgence c’est la vie des sols.
Des centrales au sol photovoltaïques à la place de nos forêts ?.
Est-on obligé d’être imbécile et destructeurs à chaque fois !
Un choix contestable, des alternatives possibles et pertinentes.
La France a un grand retard dans le développement des
énergies renouvelables (ENR) et les économies d’énergies. Le manque de volonté
public, le fameux laisser faire libéral n’explique pas entièrement ce choix.
D’autres pays libéraux se sont lancés dans leur développement. Ne pas faire
baisser la consommation permet de ne pas chagriner les multinationales de
l’énergie. Ne pas développer les ENR rend le choix du tout nucléaire pertinent.
Mais le parc nucléaire vieilli et son renouvèlement est compliqué cher et lent.
Si EDF était une compagnie de taxi, elle serait à la tête d’une flotte de R18
et de R16, bien amortie mais dont les disponibilités seraient bien problématiques?
Surtout que face aux vieillissements de
son parc cette compagnie de taxi a décidé de rogner sur ses frais de
maintenance qui explose et de mal payer ses garagistes. Moralité elle trafiquote
les contrôles techniques. La compagnie de taxi est sauvée financièrement par
son renflouement public régulier. Son image est sauvegardée par une agence de
com brillante et convaincante. Si le nucléaire était une compagnie de taxi, il
empêcherait toutes compagnie de bus de se développer pour rendre les R18
indispensables. Mais si l’illusion fait gagner du temps, le réel finit toujours
par s’inviter à la table. Nous risquons comme jamais de se retrouver dans le
noir ou pire un accident sévère (« c’est sûr, reste à savoir quand ?
» disait un responsable de l’énergie en France.
Les multinationales de l’énergie ont toutes décider d’investir
dans les énergies renouvelables même EDF qui le fait partout sauf en France ce qui
ne manque pas de piquant. En France le lobby proNuke veut nous faire croire et
y arrive que l’alternative soit entre du nucléaire avec un peu de déchets et
zéro mort même dans les accidents, soit la destruction de l’environnement et
des paysages par les énergies renouvelables. Peut-on échapper a ce débat
binaire biaisé ? Le développement des énergies renouvelables est fort critiquable :
surtout les biocarburants, le bois énergie, les forets coupées par les champs
PV, le taux de profit des multinationales, les délocalisations, etc…) Mais peut-on
critiquer les modalités, Doit-on rien critiquer de peur de faire le jeu des
anti-ENR et pronuke ? Doit-on jeter le bébé avec l’eau du bain ? Ici, nous
proposons de critiquer et proposer, de faire débat et d’avancer des arguments
au lieu du combat rhétorique pure dont les pronukes et autres idéologues nous
enferment.: Quand au partisan du retour à une société énergétique de cueilleurs
chasseurs, cela suppose une réduction de 99 % de la population. La taille de
notre population passe par une production industrielle d’énergie, qui peut
surement être diviser par deux ou trois ou quatre, mais , énormément diviser
par deux ou trois, cela donne encore énormément (voir ici article a ce sujet) .
Pour elles, la recherche du profit passe par un cout le plus
faible de production. Dans le photovoltaïque, les centrales aux sols sont les
moins chères. Moins chers que couvrir les toits. Elles nécessitent plus de
matériels et d’énergie mais sont moins onéreuse en main d’œuvre. Dans un pays
qui fait supporter les prélèvements sociaux indispensables à la société sur le
travail et non le profits ou l’énergie ou la consommation de ressources, le
choix est évident : les centrales au sols photovoltaïque permettent
d’avoir des couts de production les moins chers, moins chers que le nucléaire.
Mais ces centrales nécessitent un bon ensoleillement et un foncier pas cher.
Les forets du sud du département du 05 ont les records de productions solaires
et le foncier est plus que bon marché. La foret de reconquête sur des terres
pauvre dans des régions désertiques valent peau de balle économiquement. En
biodiversité ce n’est pas pareil, elles sont infiniment plus riches que des
terres agricoles de la Beauce. Dans ces conditions, les projets de centrales photovoltaïque
au sol se multiplient dans le 04 et 05. Plus de 1500 hectares de forêts sont voués
à la tronçonneuse, l’artificialisation, le gravier. Face a ces projets, des
habitants sont mobilisés contre et hurlent légitiment à l’hérésie écologique.
Pour l’écologie nous devrions artificialiser des hectares de milieux naturels
et chasser une biodiversité déjà bien mal en points dans tout notre pays et
détruire les rares endroits où elle est tranquille. Les partisans de ces centrales
et leurs promoteurs, les accusent d’être des antitout ce qui est court comme
argument. A eux, nous ne répondons rien. D’autres, certains reconnaissent que
c’est dommageable mais que nous devons accepter cette destruction car il n’y
aurait pas d’alternative. A ceux-là, nous voulons répondre qu’ils se trompent.
Nous reconnaissons la nécessité de produire de l’énergie renouvelables en même
temps que de réduire nos consommations mais il existe dans ce débat des
éléments absents.
Leurs arguments sont que la maison individuelle artificialise
bien plus d’hectare que le photovoltaïque. Nous leur disons que vous avez
raison sur ce point. Le pavillon artificialise a mort et responsable de la
majorité des hectares artificialisés. Mais rajouter une destruction a une autre
en prenant comme argument qu’elle est moins importante n’est pas recevable
comme argument. Surtout que nous avons des alternatives, utiliser les espaces
déjà détruits : les toits de ces maisons et les zones ou la biodiversité
ne peut qu’augmenter vu ce qui reste. Simple, non car il faut renoncer à un peu
de profits ce qui toujours inacceptable pour les multinationales et faut
surtout se mettre d’accord sur ce qu’est un espace détruit.
Il existe des espaces détruits pour la biodiversité cela
s’appelle les biocarburants.
Les surfaces bâti comme les surface agricoles voit ses oiseaux disparaitre, seul la foret tient le choc !
D’abord un peu d’historique sur les biocarburants, pour comprendre
et ne pas toujours recommencer les mêmes erreurs.
Fin des années 90, l’idée de produire des biocarburants
séduits une partie du mouvement écologique et cette idée est promu dans
l’opinion par de nombreuses personnalité. Face à la surproduction agricole de
l’époque, cela parait un bon moyen de réduire les rejets de CO2. La grosse agriculture
industrielle, la FNSEA et son président chérie Chirac s’empare de cette idée et
dans les années 2000, elle monte un formidable bisness : faire de
l’essence avec du blé ou du colza. Cela fait la fortune du président de la
FNSEA. Le hic est que le bilan pour l’environnement est désastreux comme
l’est le bilan de la grosse céréaliculture industrielle : destructions
des sols qui partent dans les rivières, pollution de l’eau potable qui coute
cher a dépollué mais fait aussi un gros business, destruction e la biodiversité.
Et tout cela coute très cher, prends énormément de place, un million d’hectare
en France, des millions aux USA et au Brésil, en Indonésie. Le pire est que
les biocarburants ne réduisent de pas beaucoup les gaz à effets de serre, il
faut pour les fabriquer énormément de CO2. Vu la déforestation engendrée
par l’huile de palme, on s’aperçoit que le remède est pire que le mal, les
biocarburants ont aggravé le réchauffement climatique ! Fin des années 2000,
pour le climat, mais nous n’arrêtons pas une industrie florissante comme cela.
Avec la crise de 2008, les prix des matières premières agricoles explosent, les
émeutes de la faim éclatent, les céréales sont au plus haut. Nous découvrons un
bout de la réalité physique, la photosynthèse agricole n peut nous nourrir
mais pas remplacer les énergies fossiles, pour cela il faudrait une planète 10
à 20 fois plus grande. Mais les lobbys ne meurent pas juste pour avoir eu tort
sur la réalité, surtout dans l’énergie ou l’agriculture. L’Europe demande de
réduire la voilure mais la France décide d’un statu quo, une grande surface
sera consacrée aux biocarburants inutiles, polluants et gaver de subvention. En
même temps, dans les années 2000, le terrain agricole vaut peau de balle,
l’agriculture paye mal. Ça tombe bien car nous bétonnons à toute berzingue, les
camions toupies prolifèrent. Le nombre de boites à chaussures type supermarchés
explose, la France se couvre de pavillons, nous artificialisons 100 000
hectares par an ce sont les années rond-point. On va à fond mais on tourne
en rond. Le développement de France périurbaine, multiplie les rocades,
agrandie les routes, la surface agricole recule. Apparait alors des luttes
contre les plus inutiles artificialisation la Zone a Défendre et le combat de l’opinion
est gagné : il faut arrêter de prendre de la surface agricole est un
opinion répandue (excepté pour mon pavillon, mais c’est pas grand-chose !).
Le prix du photovoltaïque décroit fortement de 2010 à 2020,
diviser par presque dix. Il devient rentable faire des champs photovoltaïques,
équiper les toits moins. La décision prise fait consensus : il ne faut pas
toucher les terres agricoles pour ne pas renchérir les prix agricoles. Les
biocarburants passent au travers car ils étaient la avant la prise de
conscience et leur lobby sont puissants, la FNSEA, un état dans l’état.
Il aurait été plus juste de décider de ne pas artificialiser
de tout nouvelle surface et de ne pas raser des forêts.
Mais nous pouvons nous poser une question fondamentale : « Qu’est-ce
qu’une surface artificialisée ? Sa définition est floue et contestable. Pas une abeille ne vit, pas un oiseau ne
survit dans une culture chimique de biocarburants. Alors que les abeilles s’épanouissent
dans un champs photovoltaïque planté d’herbes mellifères;La pousse d’herbe est favorable au
stockage de CO2, l’herbes pousse bien sous les panneaux, c’est même un plus pface au
réchauffement ! Le sol se régénère, les collamboles et les vers de terre
reviennent. Un champ de colza jaune industriel fait de belles photos bucoliques
mais la réalité de sa biodiversité est un désastre. Nous devons considérer
ces champs comme de la surface artificialisée, si nous définissons une
surface artificialisée comme une surface dont la biodiversité est détruite.
Beaucoup de personnes penses et définissent une surface imperméabilisée*. Un
champ agro-chimique entre dans ce cas : un sol mort ne fait plus éponge,
il ne retient plus l’eau et amplifie les inondations.
Comme souvent nous jugeons selon les apparences et pas selon
la réalité du terrain : ici le terrain est artificialisé, morte et pollué,
construire dessus des centrales photovoltaïques serait profitable a tout
points : reconstitution de la biodiversité, rétention de l’eau, régénération
des sols. La photo bucolique y perdrait beaucoup de son charme, j’avoue par ces
temps où on réfléchit visuellement en 14 centièmes de secondes avant un clic c’est
un gros handicap. Mais si nous obligions les promoteurs de ces parcs de
construire des haies a respecter des critères sévères sur la biodiversité,
l’impacts serait fort pour la biodiversité. 50 de remembrement ont tout détruit
ce bocage si utile, le refaire vivre serait utile, nous pourrions même obliger
les promoteurs à travailler l’aspect esthétique, sommes-nous condamné a
construire toujours moches nos zones artificialisée ?
Un dernier détail qui est argument poids lourd, en remplaçant
la production de biocarburants chimique par du photovoltaïques, nous produiront
à l’hectare entre 20 et 80 fois plus d’énergie. Le rendement de la
photosynthèse est faible de l’ordre de 1 % avec beaucoup de perte de conversion
(50 à 70 %). Le rendement du PV est de 20 % et les pertes sont faibles (10 à20
%).
La nouvelle génération de panneaux bifaciale qui permettent
de produire avec des panneaux à la verticale laissent la place a la culture. Leur
développement est unevrai révolution
sur l’occupation de l’espace.
Bien sur l’image bucolique en prends un coup, les panneaux se
voit alors que la destruction des insectes du sols est invisibles; Mais l’essentiel est invisible, nous ne devons pas nous laisser
abuser par nos biais cognitifs. Oui l’aspect des campagnes sera impacté mais
devons-nous rester à la surface des choses ?
Raser des forêts de montagnes juste parce qu’elles sont ensoleillées
et pas chères est intolérables. La biodiversité s’écroule de partout, laissez
les tranquilles.
C’est en plus absurde car on éloigne la production de la consommation, mais
surtout une alternative est possible, intelligente : couvrir les toits (
ce qui ne suffira pas mais a faire en priorité) et remplacer les surfaces de
biocarburants par des champs photovoltaïque à haute exigence de
biodiversité : production d’herbes sous les panneaux, peu de béton,
apicultures, régénération des sols, haies bocagères. L’inconvénient est que le
foncier agricole est plus onéreux que la foret, situé au nord de la France et
que mettre du gravier par terre évite l’entretien. Il y a un cout financier immédiat
a pas tout détruire. Il a un gros cout a long terme a tout détruire.
Nous réclamons l’arrêt de ces projets et proposons des
alternatives intelligentes pour produire de l’énergie sans faire n’importe quoi.
Nous ne pouvons nous permettre de laisser l’hubris de nos multinationales
détruire nos paysages préservés, allez plutôt réparer ce que vous avez déjà détruits.
La montagne est belle et elle est rebelle à vos projets
coloniaux imbéciles….