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mardi 1 mars 2016

ETUDE ADEME SUR LE BOIS ENERGIE EN 2030 PAS DE PLACE POUR LE BOIS D'OEUVRE

 l'article de Collet est plutôt insipide, il ne rend très mal compte des approches de l'étude commandée par l'Ademe.
Elle est téléchargeable ici : http://www.ademe.fr/disponibilites-forestieres-lenergie-materiaux-a-lhorizon-2035. Il y a un résumé. A chacun de se faire une opinion, mais c'est une analyse de ressource plus complète que ce qu'on a pu lire précédemment, n'omettant pas les contraintes de gestion, à mon avis pragmatique et honnête. Et mettant en regard les prospectives de consommation à l'horizon 2031-2035.

Concernant ta question, en 2031 le scénario moyen de l'offre nationale serait de 62 Mm³/an, alors que la prospective moyenne de demande serait de 90Mm³/an. Il en manque un bon peu, je t'ai collé les tableaux ci-dessous. Ils se trouvent dans les annexes, il y a pas mal d'analyses à utiliser pour outiller les débats.

Les auteurs notent que l'offre ne pourra équilibrer la demande à l'horizon 2031 que si les hypothèses optimistes sont réunies : gestion dynamique des forêts et marché du bois atone.
Le scénario de gestion dynamique conduiraient en 20 ans à un ratio prélèvement/croissance nette de 70%, au lieu de 55% actuellement. Soit 100% en forêts publiques, et 62% en forêts privées. ça pourrait être soutenable, il ne s'agit pas de ratios bruts, mais c'est hautement improbable. Quels seraient donc les personnels et les moyens de cette gestion ambitieuse ? (au passage on peut lire d'où viennent les objectifs du COP de l'ONF)
Une vision agréable, c'est celle la progression du volume moyen hexagonal à l'ha, qui passerait au-dessus des 200m³ en 2031. Une moins bonne, c'est la capture annuelle de carbone qui baisserait de 30% dans le scénario de gestion dynamique (de 86,3Mtonnes à 62,1Mtonnes). A voir, si la filière construction est aussi dynamique, ça peut compenser.

La ressource supplémentaire sera majoritairement feuillue. Les auteurs n'ont pas comptabilisés les Menus Bois (MB), car ils soutiennent que les contraintes environnementales et les coûts économiques de prélèvement sont difficiles voire impossibles à estimer. Quand aux plantations résineuses, c'est une suggestion pour des objectifs à 60 ans.

Concernant la problématique biomasse PACA, si j'ai bien lu, le meilleur scénario de gestion mettrait sur le marché 454 000m³ supplémentaires/an en 2031 ... c'est pas gagné pour l'appro local d'Uniper et d'Inova ! Mais aussi c'est pathétique de voir ainsi confirmé nos arguments.

bien cordialement





SUITE
 zoom sur l'étude ADEME-IGN-FCBA
à l'horizon 2031, l'étude établit la disponibilité supplémentaire technico-économique ainsi :

- scénario à sylviculture constante :
PACA :  BO-BIBE + 164 000m³ (dont BO   97 000m³), et MB +233 000m³ potentiellement récoltable
L-R :      BO-BIBE + 257 000m³ (dont BO 182 000m³), et MB +286 000m³ potentiellement récoltable

- scénario à gestion dynamique progressive :
PACA :  BO-BIBE + 454 000m³ (dont BO 241 000m³), et MB +373 000m³ potentiellement récoltable
L-R :      BO-BIBE + 546 000m³ (dont BO 327 000m³), et MB +369 000m³ potentiellement récoltable

part privée dans le scénario 1 = 63%
part privée dans le scénario 2 = 61%

Vu la faiblesse de la politique forestière, et vu que le bois caché se trouve principalement dans les zones accidentées et de montagne, la bonne approche est plus près du scénario à sylviculture constante que du scénario dynamique.

Les menus bois sont cette partie de l'arbre qui est jusqu'à présent abandonnée en forêt, car trop coûteuse à ramasser, sauf par les particuliers. Quand on façonne l'arbre en troncs et rondins, ce qui est la méthode traditionnelle, la collecte des rémanents est trop onéreuse. Ils ne sont économiquement valorisables que si on récolte l'arbre entier, arbre qui sera détaillé éventuellement sur place de dépôt.  Dans le cas général il faut laisser les "menus bois" sur le parterre des coupes, car ils participent à l'amélioration du bilan du sol (minéral et hydrique). Il peut y avoir un intérêt ponctuel de protection incendie qui conduise à les ramasser en bord de route et de zone urbanisée, mais le broyage et la dispersion sur place sont préférables pour l'environnement naturel, tout en ne compromettant pas la sécurité.

sur la zone d'approvisionnement d'UNIPER, le ressource biomasse supplémentaire  disponible à l'horizon 2031, par rapport à 2015, pourrait être de :
- si on s'en tient à la qualité BIBE, environ 300 000m³, dont 200 000m³ en feuillus (hé oui, l'engagement de ne brûler que du bois de conifères ...)
- si on brûle en plus le BO, environ 700 000m³, dont 300 000m³ en feuillus (mais là on tourne carrément au parjure)

C'est à rapprocher des derniers articles de presse faisant la promo d'Uniper. Comme on l'a déjà dit et répété depuis 2013, c'est insuffisant pour garantir l'approvisionnement local des projets énergétiques (thermiques et électriques). D’où tensions sur les filières, abus de coupes, importations "insoutenables", pillage des autres continents, etc ... dès à présent ! L'utilisation de la biomasse dans ces conditions ne peut être une énergie durable, sans parler de la santé publique. L'ignorance n'est plus une excuse, on a bien affaire à une escroquerie dangereuse.

bien cordialement, R F

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