Source:http://www.hexagones.fr/article/2015/01/06/le-lobby-nucleaire-infiltre-les-mouvements-anti-eoliens
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Le mouvement anti-éolien n’est ni uni, ni
uniforme. Si les arguments peuvent se recouper, une ligne de fracture
claire traverse les militants : la question du nucléaire.Graffiti à Saint Affrique. © GS / Hexagones
« En France, tu ne peux pas parler de l’éolien sans parler du nucléaire, sinon tu es de fait pronucléaire », affirme Floréal, d’En Avant Camarade. La raison de cette dialectique est expliquée par Corinne Lepage. Dans son ouvrage L’État nucléaire, elle démontre comment « la pieuvre EDF »
a infiltré toutes les administrations, les ministères, les grandes
entreprises et même les associations environnementales pour imposer la
défense sans faille du nucléaire.
Aujourd’hui encore « un retraité d’EDF par conseil municipal »
reste d’actualité. Et si l’entreprise affiche aujourd’hui une
diversification, notamment via sa branche EDF-Energies Nouvelles, les
anciens du mastodonte de l’énergie persévèrent dans la défense de la
solution atomique pour régler les problèmes d’énergie électrique.
Dans la lutte contre les éoliennes, on retrouve à la fois des
mouvements comme En Avant Camarade en Ariège ou Stop Éoliennes en
Aveyron, proches des courants d’extrême gauche, qui s‘affichent
ouvertement antinucléaires, et d’autres mouvements, telle la Fédération
Vent de Colère qui a intégré depuis la Fédération Environnement Durable
(FED) qui regroupe mille associations locales autour du mot d’ordre «
zéro éolien », mais qui garde un discours beaucoup plus modéré sur la
question de l’énergie nucléaire.
Ainsi, Christian Bernard, membre aveyronnais de cette fédération, explique : « Nous ne sommes pas hostiles en soi au nucléaire, mais la solution est avant tout de réduire les dépenses d’énergie ».
Pour Benoît Praderie, président de l’association Planète Éoliennes, ces groupes sont là pour faire échouer l’éolien, quel que soit le projet. « Nous avons été sur certains projets dans une démarche d’association, avec tout un travail avec la population, ouvert et réellement participatif. Les personnes étaient prêtes à prendre des parts dans une énergie qui leur appartenait. Sauf que sur la commune voisine, Vent de Colère est arrivé pour contester un autre projet. Résultat, la méfiance s’est installée partout et rien n’a pu aboutir ».
La FED est également à l’origine et à la diffusion de plusieurs films, ouvertement propagandistes, voire complotistes. Ainsi, Éolien : la grande arnaque accumule les erreurs ou les demi-vérités.
Pour Benoît Praderie, « ce qui est quand même troublant, c’est qu’ils ne dénoncent ici que les éoliennes. Jamais il n’est question des autres énergies. Or, la corruption, les nuisances ne sont pas seulement limitées aux projets éoliens, elles sont même relativement plus faibles que pour une centrale à charbon ou une centrale nucléaire ».
Jacqueline, militante de Stop Éoliennes se rappelle même une réunion publique où « des membres de la fédération Vent de Colère avaient même dit ouvertement qu’ils étaient favorables au nucléaire ».
Mais plus encore, la puissance de ce lobby est allée au sein même du Syndicat des Énergies Renouvelables qui compte, dans son conseil d’administration des représentants d’EDF, GDF, Areva entre autres. Benoît Praderie soutient que « ce syndicat a été créé pour empêcher de développer les énergies renouvelables. Malgré nos efforts, nous n’avons pas réussi à changer ce mode de fonctionnement ». Et ce sont ainsi les tenants du nucléaire qui portent encore aujourd’hui la voix sur la stratégie en matière d’énergies renouvelables.
Ainsi, Christian Bernard, membre aveyronnais de cette fédération, explique : « Nous ne sommes pas hostiles en soi au nucléaire, mais la solution est avant tout de réduire les dépenses d’énergie ».
Pour Benoît Praderie, président de l’association Planète Éoliennes, ces groupes sont là pour faire échouer l’éolien, quel que soit le projet. « Nous avons été sur certains projets dans une démarche d’association, avec tout un travail avec la population, ouvert et réellement participatif. Les personnes étaient prêtes à prendre des parts dans une énergie qui leur appartenait. Sauf que sur la commune voisine, Vent de Colère est arrivé pour contester un autre projet. Résultat, la méfiance s’est installée partout et rien n’a pu aboutir ».
« État nucléaire »
Or, pour Corinne Lepage, la FED est justement l’une des ramifications de cet « État nucléaire ». Ainsi, Christian Gérondeau, auteur du livre Écologie, la grande arnaque, plébiscité par la FED, dirige également la Fédération Française des Automobiles Clubs. Autre figure de poids pour animer l’association : l’ancien président Valery Giscard d’Estaing lui-même, artisan du nucléaire et Marcel Boiteux, qui était tout simplement PDG d’EDF de 1967 à 1987 et qui est l’un des artisans directs de l’implantation du nucléaire en France.La FED est également à l’origine et à la diffusion de plusieurs films, ouvertement propagandistes, voire complotistes. Ainsi, Éolien : la grande arnaque accumule les erreurs ou les demi-vérités.
Pour Benoît Praderie, « ce qui est quand même troublant, c’est qu’ils ne dénoncent ici que les éoliennes. Jamais il n’est question des autres énergies. Or, la corruption, les nuisances ne sont pas seulement limitées aux projets éoliens, elles sont même relativement plus faibles que pour une centrale à charbon ou une centrale nucléaire ».
Jacqueline, militante de Stop Éoliennes se rappelle même une réunion publique où « des membres de la fédération Vent de Colère avaient même dit ouvertement qu’ils étaient favorables au nucléaire ».
Clarification
Ce deux poids, deux mesures, entre l’éolien et le nucléaire n’a pas échappé au réseau « Sortir du Nucléaire » qui, dans une lettre ouverte, a invité « les anti-éoliens non pronucléaires à clarifier leur engagement et à se démarquer des pronucléaires. Il sera alors possible de parler sereinement des questions de fond. »Mais plus encore, la puissance de ce lobby est allée au sein même du Syndicat des Énergies Renouvelables qui compte, dans son conseil d’administration des représentants d’EDF, GDF, Areva entre autres. Benoît Praderie soutient que « ce syndicat a été créé pour empêcher de développer les énergies renouvelables. Malgré nos efforts, nous n’avons pas réussi à changer ce mode de fonctionnement ». Et ce sont ainsi les tenants du nucléaire qui portent encore aujourd’hui la voix sur la stratégie en matière d’énergies renouvelables.
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