| Réseau Sortir du Nucléaire : Communiqué L'Autorité de sûreté nucléaire valide la cuve de l'EPR : une logique dérogatoire inacceptable
Ce 10 octobre 2018, comme on pouvait le craindre, l’Autorité de
sûreté nucléaire a accordé son feu vert à la cuve de l’EPR de
Flamanville, à la condition qu’EDF change le couvercle d’ici 2024,
effectue régulièrement des contrôles et mette en place un programme de
suivi du vieillissement. Avant même d’avoir démarré, l’EPR devra
donc être surveillé comme s’il s’agissait d’un réacteur déjà ancien.
Cette surveillance ne compensera jamais les défauts de cette cuve,
qui n’a pas été fabriquée dans les règles de l’art et ne présente pas
les caractéristiques initialement requises en termes de sûreté.
Rappelons que la cuve est un équipement qui est censé présenter une
qualité impeccable pour exclure tout risque de rupture, une telle
rupture menant irrémédiablement à un accident nucléaire majeur. Les
défauts de cette cuve sont tout aussi inquiétants que le processus ayant
mené à sa validation. En approuvant cette cuve, d’abord par un avis
rendu le 10 octobre 2017 (et attaqué en justice <http://www.sortirdunucleaire.org/Pas-de-feu-vert-pour-la-cuve-de-l-EPR> ) puis par cette décision, l’ASN
s’est engagée dans une dangereuse logique dérogatoire où la protection
des intérêts de l’industrie nucléaire semble primer sur la sûreté [1].
Rappelons que la Commission Européenne, début 2017, avait conditionné
le sauvetage financier d’Areva à un feu vert pour la cuve de l’EPR <https://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRKCN18F26A-OFRBS>
. Cette décision, malheureusement prévisible, interroge quant aux choix
que devra effectuer l’ASN au sujet des nombreux autres défauts qui
affectent ce réacteur, qu’il s’agisse des soudures défectueuses du
circuit secondaire <http://www.sortirdunucleaire.org/Soudures-defectueuses-sur-le-chantier-de-l-EPR-de> ou de celles de l’enceinte de confinement <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0302346174032-lasn-se-fait-severe-sur-les-soudures-de-lepr-de-flamanville-2210523.php>
. Sa sévérité actuelle débouchera-t-elle encore sur un compromis pour
ne pas entraver la finalisation de ce réacteur criblé de malfaçons, clé
de voûte d’une hypothétique renaissance du nucléaire français ? En cas
d’accident, ou pire, de catastrophe nucléaire de type Tchernobyl ou
Fukushima, elle porterait alors une terrible responsabilité. Ce feu vert
interroge également sur le sens des consultations organisées par l’ASN.
À quoi bon solliciter la participation du public, si les presque 14 000
avis déposés contre la validation de la cuve, qui traduisaient une
inquiétude fondée d’autant de citoyen.ne.s, sont simplement ignorés ? Dangereux,
inutile, rafistolé avant même d’avoir fonctionné, l’EPR ne doit jamais
être mis en service ! Il est impératif de cesser de gaspiller des
milliards dans ce réacteur défectueux, qui mettrait en danger toute
l’Europe et prolongerait le risque nucléaire et la production de déchets
ingérables de plusieurs décennies. Notes :
[1] Cette possibilité de déroger aux exigences initiales de sûreté a
été introduite par un arrêté ministériel du 30 décembre 2015, qui a été
attaqué en justice par le Réseau “Sortir du nucléaire“, Greenpeace et
France Nature Environnement <http://www.sortirdunucleaire.org/Arrete-du-30-decembre-2015-ESPN>
. Une telle logique dérogatoire apparaît d’autant plus inquiétante au
vu de la découverte de multiples malfaçons sur des pièces équipant le
parc nucléaire français. Contact presse : Laura Hameaux - 06 85 23 05 11 Chargée de communication : Charlotte Mijeon - 06 64 66 01 23 |
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