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lundi 14 septembre 2020

Les crocodiles se mangent entre eux pour mieux nous plumer

 L’eau potable sera un enjeu citoyen et géostratégique des années à venir…

Dans ce cadre, il faut que l’Etat joue son rôle de préservation de l’intérêt commun, et bloque l’OPA de Véolia sur Suez.[1]

Alerte concernant l’OPA de Véolia sur Suez. Elle a été transmise par les syndicalistes de Suez. Ils  disent que la fusion entre ces deux entreprises provoquera à coup sûr un immense plan social. Plusieurs milliers de femmes et d’hommes, travailleuses et travailleurs des réseaux d’eau, d’énergie et de la collecte des déchets seraient laissés sur le carreau.

Véolia est la première entreprise privée pour la gestion de l’eau et de son assainissement.

Suez est la deuxième.

Leur fusion ne répond à aucune nécessité du point de vue de l’intérêt général. Elle ne créera aucun bienfait pour ces réseaux si vitaux. Pour satisfaire la commission européenne, Véolia pourrait même être obligé de revendre une partie de nos réseaux d’eau à un fond de pension.

Antoine Frérot, le patron de Veolia, a déjà anticipé que l’Autorité de la concurrence n’accepterait pas ce rapprochement en France - il laisserait trop peu de place à la concurrence- et il s’est donc engagé à céder les activités de Suez dans la gestion de l’eau - ce qu’on appelait autrefois la Lyonnaise des Eaux - à Meridiam, une société d’investissement dans les infrastructures. Où est l’intérêt des usagers ? Où est l’intérêt des travailleurs ?

 Il y a péril. L’eau est le prochain grand défi pour l’Humanité. Nous avons besoin dans les années qui viennent d’investir massivement dans nos réseaux pour arrêter de perdre un litre sur cinq dans la nature à cause des fuites[2], pour protéger notre eau des pollutions chimiques. Ces investissements, justement, Véolia les refuse aujourd’hui. Elle préfère occuper les premières places des classements de rémunération des actionnaires. L’OPA qu’elle tente sur son concurrent direct aggravera cette logique mortelle. Placer Véolia en situation de monopole, ou vendre à la découpe notre réseau d’eau potable à des fonds spéculatifs aura pour conséquences : une eau plus chère et des canalisations en plus mauvais état.

L’eau est le bien commun le plus précieux. Il n’y a pas de vie possible sans. Le Collectif pour le retour en régie publique de l’eau sur Manosque et la DLVA milite pour des services publics de l’eau dans toutes les communes.

Ils devront accueillir tous les salariés qui gèrent les réseaux aujourd’hui pour des entreprises privées. Nous avons besoin d’eux, de leurs savoirs-faire et de leurs qualifications pour faire la bifurcation nécessaire en matière de gestion de l’eau. Mais pour cela, il faut d’abord bloquer l’OPA de Véolia. Aujourd’hui, Suez appartient à Engie. L’Etat français est actionnaire d’Engie. Il a donc son mot à dire. Le gouvernement français doit dire publiquement son refus de vendre Suez à Véolia. L’eau est une question trop sérieuse pour être l’objet d’une guerre économique entre actionnaires privés.



[1] La SEERC qui gère en DSP l’eau de Gréoux les bains est devenue SUEZ depuis octobre 2016.

[2] Même avec des progrès réalisés depuis 2012, avec un rendement d’environ 72 %, les communes de la DLVA ont des efforts à faire en matière de taux de fuite.

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