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dimanche 29 novembre 2020

Des nouvelles de la privatisation du systéme électrique

Hier, SUD vous annonçait, la mort dans l’âme, le bond de 11% de l’action EDF en une seule journée, un peu comme quand un grand groupe annonce un plan de licenciement (pardon, de « sauvegarde de l’emploi »…).

 

Au même moment, Capital (cf. article en pièce jointe) constatait la même chose, mais tout sourire !

Dès le titre, ils annoncent :

« Les perspectives sont plus favorables [ !?, ndlr] pour EDF.
Les actions bondissent ».

Et dans le texte, on découvre la vérité sur cette réforme :

« Ce scénario semble gagnant pour les investisseurs.

Ces derniers pourraient profiter du boom des énergies renouvelables,

sans être concerné par les problèmes liés au nucléaire

(retards à répétition des constructions de centrales, mises aux normes des anciennes, etc.).

Pour autant, ce scénario, qui s'apparente à une privatisation du service public de l'énergie,

Risqu[e] d'aboutir à une hausse des prix pour les consommateurs ».

Vive la finance décomplexée !

Achetez !

 

Beurk…

 

Hier, à 11 heures 20, SUD vous écrivait :

« D’après nos informations, hier, l’Élysée et Jean-Bernard Lévy ont validé Hercule, avec la filialisation d’EDF HYDRO qui ne sera pas un SIEG, et pourrait donc être mis en concurrence, en contrepartie d’une meilleure régulation de l’ARENH ! […] EDF-HYDRO semble n’avoir été qu’une simple variable d’ajustement... ».

 

Hier à 17 heures 20, le quotidien Libé confirmait nos annonces et nos craintes, dans un article de Thierry Gadault, reproduit ici en pièce jointe avec l’aimable autorisation de Libé (l’occasion pour nous de vous conseiller de vous abonner, cet article étant normalement réservé aux abonné.e.s).

 

Thierry Gadault est déjà le journaliste qui a mis en lumière début octobre dans Reporterre (article également en pièce jointe) cette réunion secrète entre l’Etat et Bruxelles (fuite d’un document de l’APE) du 6 mai dernier (en plein confinement, pendant l’appel à retrouver les « jours heureux », le programme du Conseil National de la Résistance, à l’origine de la création d’EDF – douce ironie !?).

 

« Pour les syndicats en pointe contre la privatisation des barrages, comme SUD-Énergie ou la CGT, le coup va être rude », conclut Thierry Gadault au terme d’un article déprimant…

 

SUD vous avoue être un peu perdu juridiquement, entre SIEG et Quasi-Régie, nos interlocuteurs ayant des avis très nets et contradictoires sur quel statut évite la mise en concurrence des barrages... Nous allons tenter de démêler rapidement le vrai du faux. Mais quel scandale d’avoir toujours besoin d’une monnaie d’échange pour sauver untel en dépouillant son voisin !

 

STOP AU MARCHÉ DE L’ÉLECTRICITÉ !

NATIONALISATION D’EDF, RTE, ENEDIS, CNR, SHEM et ENR dans une structure 100% PUBLIQUE

SOUS MEILLEUR CONTRÔLE DE LA POPULATION ET DES SALARIÉS !

 

Ironie du sort, cette fuite de l’Élysée et d’EDF a été relayée immédiatement par Les Échos (article de Sharon Wajsbrot en pièce jointe aussi)… Et toujours aucun démenti de la part d’EDF, ni de l’Élysée. En revanche, les marchés saluent cette belle nouvelle pour eux (tu m’étonnes…), et l’action EDF a bondi de 11% !

 

Pour parfaire cette revue de presse, on vous joint de nouveau la longue enquête d’Erwan Manac’h pour Politis aussi…

 

On se serre les coudes, et on va vite en savoir davantage… Mais ça ne sent pas bon. Préparons-nous à être VRAIMENT uni.e.s, dans la lutte, et largement mobilisé.e.s. Il est encore temps d’envoyer votre petit courrier à l’Élysée, dans les ministères et chez les parlementaires ;-)  Ne vous en privez pas ! Et faites tourner cette initiative autour de vous. Encore temps aussi de signer la pétition (presque) intersyndicale (oupsk…).

 

Bonne lecture à tou.te.s,

 

n ce jour de grande mobilisation collective contre l’aberration d’Hercule, Politis publie une grande enquête d’Erwan Manac’h sur l’histoire délirante de libéralisation du système électrique français depuis près de trente années. SUD a été interviewé, et Anne Debrégeas et Philippe André y figurent, aux côtés de la CGT et d’anciens patrons d’EDF…

Erwan Manac’h livre donc un récit de ces trente années de casse idéologique, un récit qui fait du bien en un jour historique comme le 26 novembre (cf pièce jointe…)

 

Quelques petites erreurs se sont glissées dans son article, notamment autour du potentiel de doublement de la puissance des stations de pompage, les STEP (et pas de tout le parc hydroélectrique) ; autour de la part de la production privée dans l’hydro (la CNR produit un tiers - et non pas 20% - de l’hydroélectricité française, malgré son parc limité à 25%, de par l’aspect « vache à lait » du Rhône) ; le nombre de concessions arrivées à échéance fin 2020 nous semble particulièrement sous-estimé, sachant que 150 des 422 concessions arriveront à échéance fin 2022…

Et un grand oubli, selon nous : le hold-up du siècle (selon Alex Hauet et la Cour des Comptes), pour le développement des ENR, notamment éolien et solaire photovoltaïque, avec 120 milliards d’euros partis dans les poches de fonds de pension anglo-saxons et de mafieux italiens au travers de la taxe CSPE, pour le développement timide et hors service public (donc n’appartenant pas à la population) de 20 GW de solaire et d’éolien intermittents, notamment à cause du mécanisme développé  (garantie de prix sur 20 ans) et du choix d’interlocuteurs privés…

 

Un grand merci à Politis pour ce récit nécessaire. En espérant que cet article saura faire des petits et entretenir le buzz médiatique qu’il mérite…

 

Bye, et très bonne lecture à vous,

 

 

 

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