Salut salut,
pas grand monde n'en a entendu parlé, mais des industriels discrets ont implanté en octobre 2021 dans le minuscule village de Sorbiers, sur les sources de la Blaisance (affluent du Buech) une plateforme de traitement de boues de station d'épuration de grandes villes de la région PACA, comme Marseille, Nice, Toulon, Grasse... Le site a traité 7500 Tonnes par an de boues en 2022 et souhaite passer à 21 000 tonnes/an dès 2023 ; les sources de la Blaisance ont déjà été polluées quasiment en continu depuis 1an (cf reportage photo réalisé par des riverains), alors que les communes de Chanousse, Trescléoux et Garde Colombe (en aval) captent leur eau potable dans la nappe de la Blaisance ; et le "compost" produit par le site (en mélangeant les boues et des déchets verts) est ensuite épandu dans les champs des agriculteurs (non bio) des communes alentours, empoisonnant ainsi les sols pour des décennies.
Pour résumer, ces industriels, payés par les grandes métropoles ne sachant plus quoi faire de leurs boues, viennent se débarrasser dans notre vallée (au motif qu'elle est "zone peu sensible" car peu habitée) d'un des pires poisons produit par les grandes villes car ces boues concentrent des résidus de médicaments et antibio, métaux lourds, microplastiques, perturbateurs endocriniens, produits chimiques persistants et radioactifs, etc (la liste est longue) issus de tous les rejets des hôpitaux, entreprises chimiques et artisanales, et centaines de milliers d'habitants urbains. NOUS NE VOULONS PAS DEVENIR LE DÉPOTOIR DES GRANDES VILLES DE PACA !!! Même "transformées en compost", ces boues restent du poison pour notre eau et nos sols encore préservés de la vallée du Buëch, il est hors de question de laisser faire ces industriels rapaces pour qui l'appât du gain sera toujours prioritaire sur le respect des habitants et du vivant d'un territoire !
Mais tout n'est pas perdu : rien n'est sur que la plateforme
soit rentable à moyen terme si l'industriel n'obtient pas sa
fameuse extension (nuisances multipliées par 3), pour laquelle
une consultation publique est en cours jusqu'au 10/02, sur le
site de la préfecture 05 (https://www.hautes-alpes.
Dans un 1er temps, pour s'informer sur ce projet mortifère, s'organiser pour lutter et participer à un atelier de confection de panneaux et banderoles, RDV le samedi 21 janvier de 14h à 17h à la ferme de Champ Jouvent à Lagrand.
Pour être tenus informés des suites de la mobilisation, vous pouvez demander à rejoindre le comité de riverains en écrivant à l'adresse suivante : eyguesblaisance@gmail.com
A bientôt pour stopper cet empoisonnement généralisé de notre vallée
T.
PS : pour se rendre à la ferme de Champ Jouvent ; au rond point de Lagrand, prendre la route d'Orpierre pendant 1km, puis tourner à droite direction "ferme du coq à l'âne, puis 500m plus loin vous êtes arrivés !
En annexes
Arguments justifiant notre vigilance vis-à-vis de la plateforme
et notre refus de toute extension.
1. Contradiction avec l’esprit démocratique et la solidarité communautaire.
La plateforme s’est implantée sur la commune de Sorbiers sans aucune information préalable des villages voisins. Bien qu’une utilisation subtile de la réglementation rende cette opération légale, le procédé n’en est pas moins très éloigné de l’esprit démocratique.
En effet, la situation de ce village - à l’écart de la départementale D949 et de son trafic, en amont des flux aérologiques les plus fréquents - le met à l’abri des nuisances générées par l’installation, lesquelles touchent en revanche de plein fouet les communes voisines, en particulier Montjay, Trescléoux, Chanousse, riveraines soit de la plateforme elle-même, soit des routes de transit des camions.
Ainsi, deux particuliers, avec l’appui d’un petit village de 37 habitants protégé par sa situation géographique particulière décident-ils seuls du sort de plus de 468 personnes (si l’on ne compte que les résidents permanents des villages de Montjay, Chanousse et Trescléoux).
Ce procédé contredit l’ambition de notre Communauté de mettre en œuvre un projet d’avenir émanant des 60 communes et mettant à contribution élus, professionnels et citoyens. Les instances et les organes des politiques publiques, notamment au niveau de la Communauté de communes, n’ont-ils pas à coordonner les actions de développement local au niveau du territoire notamment par le biais du SCoT ? Ces procédures ne doivent-elles pas s’accompagner d’un minimum de dialogue public, avec par exemple la nomination d’un commissaire enquêteur comme cela est prévu dans le cadre légal de l’évaluation environnementale ?
2. Contradiction avec le choix d’un aménagement du territoire respectueux de la transition écologique, de la santé, de la qualité de vie et de la sécurité.
Nuisances – L’installation entraîne un impact écologique fortement négatif : plaies grises dans un paysage naguère verdoyant ; odeurs nauséabondes nuisibles à la santé, redoutées près des habitations, déjà constatées sur les lieux de promenades et d’activités de pleine nature ; risques d’incendie ; bilan carbone élevé vu la provenance lointaine des déchets ; bruit de camions ; passage régulier dans les rues étroites des villages de Montjay et Trescléoux (devant l’école, la terrasse du restaurant, le jeu de boules fréquenté toute l’année, la Poste) de gros camions qui font trembler les maisons et dégagent des odeurs fétides.
Risques routiers - Le fort accroissement, dû à la nouvelle plateforme, du trafic de camions de gros tonnage sur la RD949, étroite, sinueuse et verglacée en période hivernale, entraîne des risques importants en matière de sécurité routière. Les membres du collectif nous ont rapporté des situations qui auraient pu avoir des conséquences dramatiques lors du croisement avec ces poids-lourds en raison de leur vitesse excessive, y compris dans la traversée des villages, de leur taille, de l’étroitesse et de l’état de la route, du sentiment d’impunité de certains chauffeurs et d’une conduite inadaptée aux conditions météorologiques.
En outre, le revêtement de la chaussée a été, en quelques mois seulement, fortement dégradé par le trafic accru, ce qui accentue encore l’étroitesse de la route et les risques ; il est vraisemblable que la remise en état qui fera suite à ces dégradations liées à des intérêts privés, sera financée par les deniers publics provenant, ironie de la situation, des impôts acquittés par les riverains subissant lesdites nuisances.
Frein au développement d’une agriculture saine et novatrice - L’installation de la plateforme commence par l’artificialisation de terres jusqu’alors cultivées (son extension prévue aggraverait le processus). Elle confisque, au profit de deux personnes, des surfaces agricoles fertiles. Elle va ainsi à l’encontre des recommandations du gouvernement, à l’encontre de l’enjeu de transition agro-écologique pour reconquérir notre autonomie alimentaire, à l’encontre d’un mouvement - remarquable en cette période de crise des vocations agricoles - d’arrivée dans nos villages et alentour de plusieurs jeunes professionnels courageux décidés à se consacrer à l’agriculture biologique, et qui ont besoin de terres nourricières à valoriser, à l’encontre enfin des vœux de la population qui recherche une production locale et biologique.
Sa rentabilité repose en outre sur le traitement d’un volume maximal de déchets, qu’elle entend évacuer ensuite par un épandage sur nos sols : or, ce « compost » issu de boues urbaines est interdit pour l’agriculture biologique ou labellisée : elle freine ainsi – et pour longtemps, lorsque les sols auront été traités par ces boues – l’élan d’une reconversion en bio qui donne à notre territoire un visage novateur et très positif.
Contradiction avec la dynamique de réduction des déchets - L’intérêt de l’industriel : traiter – et donc voir générer – le plus grand volume possible de déchets entre en totale contradiction avec la dynamique de réduction des déchets engagée par notre politique locale au travers des multiples initiatives de sensibilisation auprès des écoles, des éco-défis lancés aux communes, des boucles vertueuses des établissements publics, qui offrent autant d’exemples à suivre à l’ensemble des citoyens pour la préservation de notre environnement.
3. Contradiction avec notre stratégie touristique et la recherche d’une qualité de vie exceptionnelle à partager avec nos visiteurs en toute saison.
Pour nous démarquer des autres régions et renforcer encore l’attractivité de notre territoire, nous pouvons compter en particulier sur l’air pur, le calme, la beauté des paysages dont l’harmonie frappe les visiteurs de notre village.
Nos jeunes producteurs bio font découvrir aux vacanciers des produits du terroir, marqueurs d’une identité forte (lavande AOC, fromages de chèvre appellation Banon, pain issu de blés anciens…).
Nos gîtes de groupe, ambassadeurs de notre territoire, proposent à des touristes venus de toute la France, mais aussi de l’étranger, par exemple de Norvège ou d’Australie, des activités de pleine nature - traditionnelles, comme la marche, les stages de botanique, le vélo ou le VTT, ou plus originales comme la peinture au cœur du village, ou, en osmose avec la nature, la méditation, les stages de disciplines orientales ou de chant.
Nous disposons aussi d’un patrimoine culturel, parfois encore méconnu mais que les élus et les associations, s’emploient activement à valoriser.
Tous ces atouts, les activités qu’ils génèrent et l’attractivité qui en résulte peuvent être fortement perturbés par l’implantation non régulée de sites industriels polluants tels que la plateforme qui, dans une logique de pure rentabilité privée, prétendent profiter au maximum de l’espace « disponible », sans aucune considération pour le paysage, la faune, la flore, les habitants, et l’avenir du territoire.
Une plus haute ambition
Nous avons, pour nos terres, de plus hautes ambitions que celle de devenir le dépotoir des grandes villes. Face aux intérêts privés de quelques personnes, nous voulons faire entendre la voix du bien commun. Face aux industriels qui prétendent artificialiser toujours plus de terres agricoles, nous voulons défendre la qualité environnementale des paysages et des espaces ruraux. Face enfin au regard réducteur d’investisseurs qui considèrent nos campagnes comme des « zones peu sensibles » utilisables à des fins de pure rentabilité, nous voulons affirmer haut et fort que ces espaces sont des lieux de vie, de patrimoine et de beauté.
Nos demandes de soutien aux autorités et aux élus.
1. Un fonctionnement démocratique et communautaire.
Citoyens à part entière et fortement attachés à notre terre, nous désirons être informés et consultés, surtout pour des projets qui nous touchent de près. L’extension, déjà envisagée, de la plateforme nécessiterait, certes, normalement une enquête publique. Mais nous craignons que cette consultation ne soit éludée ou du moins menée d’une manière discrète qui la priverait de sa valeur. C’est pourquoi nous tenons à affirmer devant autorités et élus notre ferme opposition à ce projet et les prions de mettre tout en œuvre pour que cet avis de 250 citoyens soit dès à présent dûment pris en compte.
2. La prévention des nuisances et la sécurité routière.
La règlementation prévoit un dialogue entre le responsable de l’installation et le comité de riverains, qui doit en particulier pouvoir vérifier que toutes les mesures nécessaires pour limiter les nuisances ont bien été prises. Nous allons engager ce dialogue avec le gérant de la plateforme. Nous serions reconnaissants aux autorités compétentes de nous donner accès à tous les documents non strictement confidentiels permettant d’assurer le suivi des opérations et de vérifier leur conformité.
Concernant l’amélioration de la sécurité routière nous souhaiterions que soient prises des décisions urgentes, par exemple : la limitation du tonnage des camions desservant la plateforme à 7,5 tonnes, la limitation de leur nombre à trois par jour, la mise en œuvre d’une réglementation leur imposant des équipements spéciaux adaptés aux conditions hivernales et l’interdiction de la desserte de la plateforme aux heures de circulation des transports scolaires, afin de préserver la vie de nos enfants.
3. La préservation de l’espace pour des initiatives locales et concertées de développement et de valorisation.
C’est à l’ensemble des élus et des citoyens de notre Communauté que revient la mission de réfléchir et de se concerter pour élaborer une stratégie de développement économique et touristique respectueuse de notre territoire et propre à le promouvoir. Il faut donc le préserver des ambitions privées d’un homme d’affaires étranger au département, dont l’activité entraverait la dynamique locale.
4. La poursuite d’une politique novatrice et ferme de réduction des déchets à la source.
Beaucoup plus pertinente qu’une coûteuse collecte et un très onéreux traitement, fût-il « écologique », elle est déjà hautement approuvée – et pratiquée – par nombre de nos adhérents, et les autorités peuvent compter sur notre collaboration active pour la promouvoir encore davantage, avec toutes les suggestions et les moyens mis à notre disposition.
5. L’accent mis sur la qualité.
La qualité représente bien, à nos yeux, un atout majeur de notre département. Qualité de l’air, qualité des produits, qualité de l’accueil des touristes, qualité de vie : nous avons la chance d’avoir reçu un patrimoine au riche potentiel dont nous sommes les gardiens et les promoteurs. Préservons cette qualité, pour en vivre et la partager.
L’avenir de notre territoire : deux visions diamétralement opposées - Servir ou se servir
· Pour les acteurs locaux, un territoire vivant à haut potentiel de développement commun
Elus, exploitants agricoles engagés dans la dynamique bio, professionnels du tourisme ambassadeurs de notre département, acteurs déterminés à développer la culture et le patrimoine, associations attachées à promouvoir le vivre ensemble, anciens accueillant régulièrement leurs familles nombreuses pour leur transmettre l’amour du pays, jeunes se lançant avec courage dans une activité innovante et porteuse d’avenir, tous participent à un même élan : profondément attachés à cette terre, ils y vivent, la connaissent et veulent développer ses atouts originaux fondés sur la qualité.
Quelques exemples :
- une biodiversité exceptionnelle : 2/3 des espèces végétales françaises, 85 % des oiseaux nicheurs, 69% des masses d’eau en bon ou très bon état (source OFB) ;
- un élan vers une agriculture d’innovation : notre région est au premier rang pour l’agriculture biologique avec 25,6% de la surface agricole utile (source OFB) contre 10% au niveau national ;
- les Hautes-Alpes, comme le Var, se placent largement en tête avec 42,70 % de SAU en bio (BFMTV, 03/07/2022) ;
- cette agriculture, souvent portée par des familles jeunes et dynamiques, s’engage dans la transition agro-écologique ;
- elle œuvre pour reconquérir notre autonomie alimentaire sur la base de la qualité ;
- elle offre une alimentation saine de plus en plus plébiscitée par la population, qui recherche le bio local, et un mouvement « de la fourchette à la fourche » ;
- elle met en avant des produits phares porteurs d’une identité forte qui valorisent notre territoire ;
- le développement d’un tourisme inter-saisons, avec des structures accueillantes et inventives, qui savent mettre en valeur une nature harmonieuse, pure, calme, fortement attractive ;
- la valorisation d’un riche patrimoine culturel animé de traditions toujours vivantes ;
- la dynamique de comportement citoyen (réduction des déchets, compostage et broyage local, covoiturage…).
Atout majeur de notre département, cette qualité de vie représente un riche potentiel qu’il importe de développer et de partager, en accord avec la dynamique impulsée par le plan Etat-Région 2021-2027. Cet élan commun pour le développement donne à notre région sa personnalité unique et son attractivité. Ce territoire, nous voulons le servir.
· Pour l’industriel parisien, une zone inerte, utilisable à des fins de pure rentabilité privée.
Extérieur au territoire, l’industriel porte sur lui un regard très réducteur qui le déshumanise et le stérilise.
- L’entreprise Valterra est basée à Montrouge (92) pour la maison mère, à Vandoeuvre–les-Nancy (54) pour Valterra Matières Organiques (VMO), la filiale qui agit ici.
- C’est la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne, située à Nancy, qui est associée à la création de la plateforme.
- L’industriel ne différencie pas notre territoire des 15 à 20 autres sites qu’il exploite à travers la France. Il ne s’agit pour lui que d’un pion supplémentaire sur l’échiquier du développement national de l’entreprise, un espace disponible dont il veut tirer un maximum de profit.
Pour implanter son activité, classée par les services de l’Etat comme susceptible d’engendrer nuisances et risques, il a besoin d’une « zone peu sensible ». Tout élément « vivant » de cette zone est donc perçu par lui comme une gêne.
- Ainsi traite-t-il d’ « eaux parasites » les sources de la Blaisance sur lesquelles il a implanté la plateforme, sans étude préalable.
- Ainsi raye-t-il de la carte les 30 habitations situées à moins de 2 km du site.
- Ainsi balaie-t-il toute attention au paysage, à la faune et à la flore qui pourraient faire obstacle à ses affaires.
Il met son dynamisme au service d’une trajectoire diamétralement opposée à l’élan des communes, de la CCSB et de notre Région. Les cartes le montrent : la région PACA, leader pour l’agriculture biologique et la transition écologique, a échappé pour l’instant à son emprise. Il s’est mis en marche pour artificialiser ses sols, la couvrir de ses installations polluantes et la stériliser, couper son élan vital et la maintenir dans des pratiques dépassées.
- Les déchets sont pour lui un « gisement » (source site Valterra) indispensable à son activité. Ses intérêts s’opposent donc à toute politique de réduction des déchets à la source. Compostage, broyage des déchets verts privés ou communaux contredisent ses intérêts.
- Le rendement de son entreprise suppose des clients toujours plus nombreux et éloignés. Le bilan carbone des camions qui la desservent (environ 900 000 km par an) s’oppose frontalement à l’ambition d’une région décarbonée.
- Il ne peut évacuer le produit fini qu’auprès d’agriculteurs encore tournés vers les méthodes anciennes d’utilisation d’intrants, e qui s’oppose à toute dynamique tendue vers l’agriculture biologique.
Très actif auprès des élus, il tente de soumettre l’avenir du territoire à ses propres intérêts. Il veut s’en servir.
Des arguments fallacieux
Parler seul pour imposer sa vision
Un « reportage » dans l’Espace Alpin ne donnant la parole qu’aux représentants du site.
Les industriels parlant à la place :
- des riverains : « les odeurs ne sont pas gênantes ;
- des paysans : le produit fini est intéressant pour « le monde paysan » ;
- des élus : « le traitement des bio-déchets a notamment été soulevé » (rencontre avec les élus, novembre 2021) ;
- des scientifiques : ce compost est « vertueux. ».
Valterra s’autoproclame « acteur majeur de la transition écologique ».
Sorbiers s’autoproclame leader du tri sélectif « grâce à l’installation de l’ISDND » et modèle départemental de protection de l’environnement.
Des vertus imaginaires
« Compostage de déchets verts » : l’essentiel, 70 % de boues d’épuration pudiquement caché.
« Buëch amendements » : une entreprise parisienne, une banque lorraine, des clients de la côte d’Azur.
Statuts : « Travaux agricoles » : des travaux industriels (traitement du compost) et commerciaux.
La réponse à des besoins : le site de Valterra montre que c’est l’entreprise qui se démène pour trouver des « gisements » de déchets et des agriculteurs qui acceptent son produit.
Un bénéfice pour « les » agriculteurs, « le monde agricole » : généralisation abusive ; au plus 10 à 20 agriculteurs concernés et uniquement des personnes encore attachées à des méthodes des années 50.
La réponse aux besoins des villes : les villes peuvent traiter près de chez elles leurs déchets.
Une création d’emploi : ½ poste à ce jour ; 1,5 poste en cas d’augmentation.
Un compost « vertueux » : métaux lourds, résidus médicamenteux, etc. ne sont pas détruits par le compostage et échappent aux contrôles. Ce produit est interdit en agriculture biologique ou seulement labellisée.
Des nuisances niées
« Les odeurs sont supportables » : aller sur place ou consulter les associations de riverains (Langres, Labécède-Laurageais, La Côte Saint-André…).
« Il n’y a pas d’habitation à moins de deux kilomètres » : tout un village « oublié ».
A la Côte Saint-André, des habitants se trouvent à 300 m : un village inventé.
On pulvérise des « huiles essentielles » : des produits chimiques parfumés (AIRHITONE AP5 A4S2 P) dont l’innocuité n’est pas garantie faute de recul.
« un bon coup de main pour la santé de la planète » : au moins 900 000 km parcourus par des poids lourds et des tracteurs chargés.
« la route va être reprise » : certes, grâce aux impôts des habitants affectés par les nuisances. Elle ne sera ni plus large ni moins sinueuse. Le trafic des camions nauséabonds à travers les villages sera intensifié. La sécurité restera menacée.
Un Comité de citoyens pour défendre notre territoire
Une plateforme privée de compostage de boues urbaines installée sans consultation
Une plateforme de compostage de boues de stations d’épuration issues en particulier des grandes villes de la côte (Nice, Grasse, Toulon, Marseille…) a ouvert le 1er octobre 2021 sur la commune de Sorbiers, à côté de l’ISDND, en face du hameau de Chapaïsses, (commune de Montjay).
Il s’agit d’une plateforme de 10 000 m2, d’une capacité de 7500 tonnes ; elle composte 2/3 de boues d’épuration et 1/3 de déchets verts. Les boues sont acheminées par camion depuis les grandes villes de la côte, en empruntant la départementale 949 de Garde-Colombe à Montjay.
Le compost produit est interdit pour l’agriculture biologique ou labellisée. Vendu à très bas prix aux agriculteurs locaux non bios, il est épandu dans les champs alentour dans un rayon de 20 km. Le vrai rendement est assuré par les taxes qu’acquittent les producteurs de déchets.
Il s’agit d’une installation privée, impliquant principalement 3 acteurs:
- la filiale lorraine d’une entreprise des Hauts-de-Seine, Valterra, représentée par monsieur Xavier Hédevin ;
- monsieur Damien Meynaud, agriculteur à L’Epine, associé à Valterra au sein de la société Buëch amendement, créée pour l’occasion ;
- le bailleur du terrain auparavant agricole, monsieur Patrick Fioravasti, de Sorbiers.
La déclaration a été déposée en Préfecture le 03 février 2020. Le tonnage de déchets par jour a été dans un premier temps limité à 19,9 tonnes afin qu’une simple déclaration soit nécessaire, sans aucune autre formalité.
La population n’a donc découvert le projet qu’en 2021, quelque temps avant la construction.
Les vrais riverains
Seule était au courant la commune d’implantation administrative, Sorbiers. Paradoxalement, ses 37 habitants, dont le village est à l’écart du site et des routes d’accès, sont à l’abri des principales nuisances.
Or, trois communes vraiment riveraines (de l’installation et/ou de la D 949, route d’accès au site) sont touchées de plein fouet par les nuisances (trafic routier, odeurs émanant des camions et du site, impact paysager) : Montjay (106 habitants), Chanousse (39 habitants) et Trescléoux (323 habitants).
Sont au total impactés sur ces trois villages : 468 habitants permanents, tous les enfants scolarisés à Trescléoux, au bord de la D 949, de nombreux résidents secondaires, plusieurs exploitants de structures touristiques.
Risques et nuisances
Non-conformité des installations : risque d’incendie et de pollution des eaux
Des défaillances inquiétantes ont été constatées dans la mise en conformité des installations avec les prescriptions ministérielles, en particulier, plus d’un an après la mise en service de la plateforme, la sécurité incendie, non installée et le bassin de rétention des lixiviats débordant.
Attitude incompréhensible des services de l’Etat censés surveiller l’exploitation et protéger les citoyens : ils ont laissé la plateforme ouvrir alors que ses infrastructures concernant la sécurité n’étaient pas réalisées. Malgré plusieurs alertes des citoyens dès le mois d’avril, ils ont laissé perdurer les problèmes : pas de réserve incendie tout au long d’un été caniculaire ; déversement de lixiviats dans les eaux déjà très éprouvées par la sècheresse de la Blaisance.
Trafic, bruit et danger - Le projet engendre un intense accroissement du trafic routier (allers et retours de camions pour apporter boues, déchets verts, épisodiquement matériel spécialisé, puis nouveaux allers et retours pour livrer le produit). La dimension des camions, la fréquence de leurs passages ne sont pas adaptées à l’étroite et sinueuse D 949. La traversée des petits villages gêne les riverains et menace la sécurité des enfants. Ce trafic routier engendre bruit et vibrations pour les nombreuse habitations situées au bord de la route.
Nuisances olfactives et risques sanitaires - La traversée des villages par les camions chargés de boues urbaines nauséabondes, les odeurs apportées par le vent dominant vers les 26 habitations situées à moins de deux kilomètres de l’installation sont pénibles pour les habitants. Ces odeurs correspondent à des particules émises qui peuvent avoir un impact négatif sur la santé. De plus, l’un des moyens pouvant être utilisés pour les masquer est la diffusion de produits chimiques parfumés (AIRHITONE AP5 A4S2 P). L’innocuité de ces produits n’est pas garantie faute de recul suffisant.
La Blaisance en danger - Le compostage des boues urbaines génère des rejets liquides, lixiviats récupérés dans un bassin de rétention et censés être pompés, puis réutilisés en circuit fermé pour arroser le compost. Or, un an après l’ouverture du site, le bassin déborde encore, laissant les lixiviats nauséabonds s’écouler dans le milieu naturel et se jeter dans le torrent du Brusquet, source de la Blaisance. Ceci entraîne un risque de pollution pour la rivière, les communes qui puisent leur eau potable dans les nappes phréatiques qui la bordent, et ceux qui la fréquentent : baigneurs, pêcheurs, écrevisses, barbeaux, truites et castors.
D’autres rivières peut-être – Vu le nombre et la gravité des manquements à la règlementation déjà dûment constatés, rien ne garantit l’innocuité du produit répandu ensuite sans contrôle dans les champs. Les résidus médicamenteux ne sont de toute façon pas recherchés dans les produits épandus. Le ruissellement des eaux de pluie le long des champs en pente de L’Epine, peut par exemple entraîner dans le cours de la Blème des polluants.
Espaces agricoles artificialisés ou pollués - La plateforme a artificialisé 10000 m2 de champs jusqu’alors cultivés. Plus de 5 hectares limitrophes sont encore disponibles. Au moment où nombre d’agriculteurs et de consommateurs s’engagent dans une reconversion écologique, c’est un produit interdit en agriculture biologique ou labellisée qui est répandu autour de nos villages.
Atteinte au patrimoine paysager et historique
Située sur une éminence, au bord d’un plateau, la plateforme crée une plaie dans le paysage, visible de tous les alentours (sauf de Sorbiers). Le gérant déclare que même la plantation d’arbres ne pourrait pas la masquer.
Elle s’implante près de deux sites connus du patrimoine local : le Prieuré de Saint-André, (Xe siècle), classé monument historique et la chapelle Saint-Honorat (XVIIe siècle), lieu de promenade et de traditions très fréquenté ; elle forme déjà une tache disgracieuse sur le panorama renommé qu’offre le site de la chapelle.
Un comité de riverains pour défendre l’intérêt général
Les riverains ont décidé de se mobiliser et de fonder un comité afin d’être entendus et pris en considération.
Fondé le 4 décembre 2021, « Eygues-Blaisance Nature et Paysages » se donne les missions suivantes :
- entretenir un dialogue avec les responsables de la plateforme pour signaler et corriger les problèmes ;
- veiller à notre sécurité, à la protection de notre environnement, à la préservation de notre qualité de vie et de nos ressources touristiques ;
- instaurer et maintenir un lien avec les autorités compétentes pour être informés sans délai de tout changement, projet d’extension ou de modification de la plateforme afin que soient respectés et consultés les habitants impactés, citoyens à part entière de notre Communauté.
Les membres des trois conseils municipaux de Montjay, Trescléoux et Chanousse ont exprimé à l’unanimité leur soutien au Comité et leur volonté de vigilance à l’égard du site.
Le Comité réunit à ce jour 344 membres. Il est déjà intervenu auprès des responsables de la plateforme, de la Préfecture et de la Communauté de communes pour défendre le cadre de vie, la santé et la sécurité des riverains.
Une deuxième tranche en projet : au moins trois fois plus de nuisances en perspective
Le gérant de la plateforme a déposé le 5 août 2022 une demande visant à multiplier par trois le tonnage traité, l’activité de la plateforme et le trafic de camions.
Il songe à traiter aussi des bio déchets (non pas déchets « biologiques », mais déchets alimentaires des ménages, restaurants, commerces de gros, cantines, usines de transformation de denrées alimentaires), de son propre aveu plus dangereux et malodorants que les boues urbaines.
Cinq hectares contigus sont disponibles pour des extensions futures.
La réalisation de cette deuxième tranche multiplierait par trois tous les risques et toutes les nuisances.
Elle ouvrirait en outre la voie à une troisième tranche, encore plus importante et nuisible.
Elus et citoyens doivent donc se mobiliser pour défendre l’intérêt général contre les intérêts financiers de quelques particuliers. Le nombre croissant de citoyens déterminés à défendre notre territoire donnera, face aux instances décisionnaires, encore plus de poids à nos arguments.
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