Le mot pénurie est revenu dans le langage journalistique, il avait disparu. Pour les chômeurs les journalistes ne parlent jamais de pénurie de travail mais du chômage de la personne, le choix n’est pas rien, dans un cas c’est une fatalité (y’a pénurie), dans le second il est facile de vite sous-entendre une responsabilité au chômeur. Ce mot « pénurie » est revenu à la mode, il s’applique maintenant à l'énergie ou à l'alimentation mais curieusement pas encore au logement, on va parler de mal logement de problème de logement, en cas de famine on parlera de problème de pain. Pourtant le problème du logement est tout simplement une pénurie de logement et elle se fait de plus en plus criante pour les classes précaires. Ici dans les Hautes Alpes, elle devient aiguë, grave, inouï, il n’y plus rien à louer pour les popu (Voir article « Les Alpes ne peuvent accueillir toute la richesse du monde » il y a un an). Face à la flambée spéculative, la réponse rapide des pouvoirs publics (l’état et les collectivités locales) devrait être : « accélérons la construction du logement social ». Ce fut dans l’histoire la réponse même sous des gouvernements de droite. Mais sous un gouvernement d’extrême-pognon en pleine pénurie de toit, le logement social est tout simplement mis à mal, il est en déconfiture, il est même atomisé !
Nous avions alerté, il y a quelques années des conséquences des premières
mesures de Macron 1er:
- le prélèvement de 1.3 milliards € sur les offices HLM,
- doublement de la TVA sur la construction social,
- mais surtout le plus pernicieux, la volonté de Macron de favoriser un de ces
plus gros sponsors : les offices d’HLM privés.
Issus du monde socialiste comme lui, ils ont commencé à gauche, proche du pouvoir pour faire fortune en bradant des biens publics, (définition du mot oligarques). Cette privatisation rampante, est des plus pernicieuse en dévoyant des outils sociaux : les HLM privés. Mais des HLM publics résistaient, outils de gestion local puissants, ils permettent de loger les précaires. Beaucoup d’élus de gauche mais aussi de droite rechignaient à les brader.
Macron poussent les offices HLM à se regrouper avec la loi ELAN. L'état à favorise les HLM privés (en français technocratique les Entreprises Sociales de l’Habitat) au détriment des HLM dirigés par les élus locaux. Une recentralisation de la gestion du logement. Ces offices HLM privés louent selon des critères sociaux mais ils ont un bilan social très mauvais: leur vrai objectif est de faire du fric et des gros salaires à leurs dirigeants. Pour cela ils montent les prix des locations au plus haut du plafond sociaux, excluent de la location les précaires, vendent les beaux morceaux du parc au prix fort. Autre effet des volontés marconistes, la vente d'HLM. Macron l’a favorisé et simplifié.
Avec une tel politique Macron oblige es offices HLM a se refaire en vendant, certains en abuse et réduisent le parc. Les offices privés ont pris gout à revendre dans les zones ou les prix sont stratosphériques comme ici en montagne à ski. Et ici on a plus la main sur ces décisions. Ainsi s’amplifie l'exclusion sociale de ces zones: on peut parler d'épuration sociale, comme je l'ai fait ici. Ici dans le nord du département 05 nous avons vu les prix immobiliers montée en flèche. Un office d’hlm du nord 05 était communale et ses loyers assuraient aux saisonniers précaires des appartements bon marché. Il a été bradé à un office privé. Conséquence les loyers ont doublés en 10 ans, les précaires sont refusés systématiquement pour les nouveaux arrivants. Certaines classes moyennes trouvant la location privée trop cher et ne pouvant plus acheter des biens, devenues stratosphériques, c'est rabattu sur ces immeubles. Dernière étape à ce démantèlement du parc bon marché, leur revente. Dans un nombre important d'immeubles, nous voyons les départs des locataires sans remplacement et laisser vides. Il s’agit de les vider pour les revendre au prix fort du marché débarrassé des gueux
Bien que le problème du logement soit un gros souci pour l'électorat de gauche, il n’intéresse peu leur représentant à quelques exceptions près. Il sera curieux de savoir combien d’élus, de députés de gauche sont locataires, nous avons un indice : la gauche a élus 6 ouvriers à l’assemblée en tout est pour tout. Pas d'offensive médiatique, pas de clash à l’assemblée de sur ce sujet. Pourtant pour redonner du pouvoir d'achat aux moins fortunées, il est indispensable de s'attaquer à ce qui représente un tiers de leur dépense. La baisse de l’immobilier est bien meilleure pour lutter contre l’inflation que la baisse du prix de l’essence, c’est une excellente solution. Un vrai combat de classe. En effet, une grosse partie des classes supérieures ont décidées d'investir leur patrimoine dans l'immobilier. L'état défiscalise, favorise, la rente est bonne et sur, elle est même bien vu. Ainsi chaque année un transfert de plusieurs milliards se fait des classes pauvres aux classes aisées. Et depuis des décennies, l’année suivante est pire que la précédente. Actuellement, un bien qui dure 40 ans peut être payé par le locataire en 15 ans. Et malgré cette rente le parc locatif est en mauvais état. En effet, les classes aisées confondent souvent chiffre d’affaires et bénéfices. Rénover ou même simplement entretenir n'est pas leur priorité, les biens doivent cracher du revenu ! Ce que rapporte un bien n’est pas réinvesti dans celui-ci. Résultat les logements sont mal entretenus et surtout peu isolés. Fait aggravant la politique d'aide à la rénovation ou au déploiement des énergies solaires est quasi exclusivement tourné vers les propriétaires. Moralité, nous voyons les classes aisées investirent fortement dans l'isolation et la production électrique pour leur logement et rarement dans les logements qu’elles louent. Les propriétaires sont aidées par l'état, via l'argent prélevées sur les factures d'énergies (CEE) de tous les consommateurs. Cet argent va des moins riches aux plus aisés. Pendant ce temps les locations continuent de flamber comme les factures d'énergie pour les modestes. "Les riches s'est fait pour être très riche et les pauvres très très pauvre" disait Louis de Funes, ministre du roi en piquant des impôts à des paysans en pleine disette…
Le manque de construction sociale, s'explique aussi par la volonté de nombreux élus de ne pas accueillir ce type de logements dans leur commune. Nous avons vu ici un projet de logements sociaux haut de gamme, lever des masses d'hurlements. Les riches propriétaires d'un village ne voulaient pas de ces populations car pour eux « HLM= CAS SOCE ».
Pourtant ils ne devraient pas trop s'inquiéter, le financement des logements sociaux vient de la collecte d'argent populaires, les livrets A. Les Français en ont des bien garnies (500 milliards). Un tiers seulement sert à financer le logement social. Avec un taux sur le livret qui monte à 3 %/an, c'est une facture de 3 milliards en plus pour les HLM. Moralité leur construction devraient encore ralentir. Depuis 10 ans, à la suite du ralentissement de la construction sociale et la montée de l’épargne, ils existent des milliards en surplus. Le gouvernement Sarkozy a discrètement réorienté cet argent vers les actions, les prêts à l'état et financements divers et variés. Ici, il sert a financer les stations de ski, de parkings souterrains occupés deux mois par an et la construction de logements de station qui finissent inévitablement vides et froids, nous les appelons les lits froids. Ces milliards viennent d'être promis à financer le tonneau des danaïdes qui s'appelle ERP 2 car aucun privé ne veut investir dedans, contrairement aux renouvelables (qui ne marchent pas d’après l’extrême droite). En effet la construction d'un nouveau parc de centrale nucléaire va couter cher, bonbon, un bras et deux yeux. Le film EPR 1 était l'histoire d'un fiasco totale, le drame de l'incompétence et de la corruption, le film EPR 2 va être une suite encore plus grandiose, n'en doutons pas. En plein réchauffement nous allons les installés sur des bords de mers montant dramatiquement vite ou sur des fleuves à secs. Ils doivent produire dans 15 ans un joli trou dans les finances, trou qui sera lui durable.
Macron atomise donc le logement social, il l'a ruiné dans l'indifférence, de la gauche dont quasi aucun représentant vit dedans, il a créé un numérus clausus social. Pour y accéder il faudra être de plus en plus dans la mouise. La trop forte accumulation de problèmes dans un immeuble, n'a jamais fait des bonnes ambiances de voisinage, seuls ceux qui n’y ont pas vécu peuvent dire le contraire. Ces problèmes inévitables seront exploités par tous les grandes gueules réactionnaires pour clamer leur refus de construction.
Ce numerus clausus sociale fera au logement ce qui a fait à la médecine générale, une pénurie généralisée. La différence est qu'elle ne touchera pas les plus aisés. Ils sortiront gagnant, ils menaceront de ne plus louer leurs épaves thermiques si l'argent des impôts qu’il honnissent ne financent pas tous les travaux de rénovations. Normal pour eux, le loyer égale bénéfice.
Ici l'annonce de la candidature des JO 2034 est le pompon sur le problème. Les prix de 8000 €/m2 du tout nord du département va contaminer le reste du coin. Financer par des milliards d'argent public, les JO sont l'occasion d’une grande montée les prix de l'immobilier et d’une grosse coulée de béton.
Les plus aisées sont les gagnants de l'atomisation du logement social, ils l’ont pas réélu pour rien, il a inventé la sécurité des bénefs par l’impôt et l’immobilier rentier garantie par le numérus clausus social. Mais dans les cas caricaturaux comme chez nous, ils prennent le risque de souffrir d'une pénurie très grave pour eux, ces grands assistés, la pénurie de bonniches, de Nou Nou, d'aides au vieux, de jardiniers, de livreurs, de cuistots, de serveurs, de nettoyeurs, de bricoleurs …. Même leurs coachs de vie risquent d’avoir des soucis.
A quoi penseront ces vieux riches dans quelques années dans leur maisons immenses et vides, attendant l'aide a domicile qui vient pas, que décidément comme dit la chaine de télé CNAZE : les pauvres sont des fainéants et leur couper le chômage est une nécessité.
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