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mercredi 11 décembre 2019

Projeter le documentaire Barrages, l'eau sous haute-tension, comment s'y prendre ?





Cher·e·s ami·e·s,

Vous avez tou·te·s participé à notre aventure pour la défense des barrages hydroélectriques et le refus de leur mise en concurrence annoncée,
démarrée début 2018 avec Delphine Batho et Marie-Noëlle Battistel lors d’une grande soirée d’éducation populaire dans le salon d’honneur de la ville de Grenoble,
concrétisée mi 2018 par notre rapport SUD-ENERGIE « paroles d’expert·e·s d’EDF Hydro » et un cahier d’acteur pour la PPE,
exposé à toutes les formations politiques (par ordre alphabétique : EELV, Génération.s, Génération Ecologie, LFI, LR, LREM, PCF, PS…) et notamment à 4 têtes de listes aux dernières élections européennes,
valorisé pendant le premier semestre 2019 par la presse (Le Monde Diplomatique, Le Monde, Libé, le Canard Enchaîné, Politis, Reporterre, Bastamag, Silence, Golias Info…)
comme par la radio (France Inter, RTL, Europe1, France Bleue Isère…),
approprié par des gilets jaunes, des marcheurs climat, des syndicalistes et des associations citoyennes, lors de manifs et de soirées d’éducations populaires nombreuses dans les Alpes, Pyrénées et Massif Central surtout,
bientôt concrétisée par la publication d’un livre aux éditions Syllepse

On a vu le 18 novembre, aux Sept Parnassiens, se concrétiser un objet précieux pour notre lutte :
Le documentaire « Barrages » de Nicolas Ubelmann !
Co-financé par 4 CE d’EDF à l’unanimité (CFDT CGC CGT FO SUD) : la R&D (centre de recherche d’EDF), le CIH & la DTG (les deux unités d’ingénierie d’EDF HYDRO) et HYDRO ALPES (une des cinq régions d’exploitants hydroélectriques de France)
Il sortira en salles le 22 janvier 2020.

Nous avons besoin de vous pour vous emparer de cet objet dans vos réseaux militants, informer par vos médias, organiser des avants-premières avant le 22 janvier !
Notre tribu se tient à votre disposition (contact : philipe.andre@free.fr) pour animer vos débats sur le sujet :
dans l’état actuel de la loi, 150 barrages concédés sur 420 seront mis en concurrence avant fin 2022.
seule une opinion publique informée et convaincue permettra de changer la loi pour les sauver de cette absurdité...

Pour plus d’informations sur le documentaire, retrouvez :
- le contact pour programmer le documentaire en salle de cinéma ou ailleurs et les informer (centralisation de l’information) des différents événements : barrages@regiesud1901.org
- le lien vers le documentaire (mot de passe - réservé aux journalistes et aux programmateurs pour l’instant - à récupérer à l’adresse mail ci-dessus)
- le dossier de presse du documentaire :
son affiche :
- la dernière version de notre calendrier détaillé :
- et enfin notre tract souvenir de la soirée avant-première ici

ont été et sont d’ores et déjà programmées les séances projection/débat suivantes :
18 novembre 2019 – Paris cinéma des Sept Parnassiens à 20h ; 250 spectateurs… cf tract souvenir…
27 novembre 2019 – Montpellier salle la Carmagnole (débat avec David Garcia – Diplo / Christelle Peybernes – CGT CIH / Ph André – SUD DTG) à 20h ;
28 novembre 2019 – Gap / Rambaud salle des quatre vents à 20h30 ; avec J Ganzhorn
30 novembre 2019 – Embrun le lieu à 18h30 ; avec J Ganzhorn
8 décembre 2019 – Biars / Cère cinéma Robert Doisneau 21h ; 110 spectateurs… avec N Ubelmann
9 décembre 2019 – Gaillac cinéma 20h15 ; avec N Ubelmann et Ph André
14 décembre 2019 – Beaufort salle des fêtes 17h ; avec Ph André
18 janvier 2020 – Lans en Vercors cinéma Le Clap 20h30 avec MN Battistel, L Touchet et Ph André
20 janvier 2020 - Chambéry cinéma l’Astre/Forum à 20h ; avec Christelle Peybernes et Ph André
23 janvier 2020 – Aix-les-Bains cinéma le Victoria à 20h ; avec Ph André…
13 février 2020 – St Michel de Maurienne cinéma le Savoie ; avec Ph André…
Montpellier cinéma l’Utopia, Grenoble cinéma le Club, Toulouse... en cours de programmation ;
Avril 2020 – up! géant dans le salon d’honneur de la ville de Grenoble ;

Prenez vos bâtons de pélerins, et dans vos villages, dans vos villes, proposez aux programmateurs militants des avant-premières de ce documentaire.
 
D’ici là, découvrez sur le Site d’Allociné et donnez 5 étoiles au film, et likez la critique de Sebastien,

  
À côté des nombreuses luttes pour plus de justice fiscale, sociale et écologique…
À côté de la bataille pour les retraites…
À côté de la bataille contre le démantèlement d’EDF nommé Hercule…
SUD-ENERGIE toujours vent debout pour sauver vos barrages !






mardi 10 septembre 2019

Les barrages haut-alpins aux hauts alpins, la bourgogne aux escargots ?

Si les cours d’eau servent souvent de frontières, l’eau d’en haut est celle d’en bas.


Le département des Hautes Alpes vient de se positionner pour la création d’une société d’économie mixte qui récupérait la propriété des barrages. L’idée peut paraitre au premier abord excellente, mais comme souvent dans l’énergie, il faut se méfiez des apparences, éviter le manichéisme (le coté blanc ou noir) et savoir que le diable se cache dans les détails.
Cette annonce est présentée comme une alternative à la privatisation des barrages. Le 8 mai les hauts- alpin en manifestant en masse ont montré leur attachement a la propriété public des barrages.
Les politiciens locaux se devaient de réagir et ils proposent que la gestion se fasse via une société d’économie mixte qui serait propriétaire des deux gros barrages hauts alpin gardant ainsi le contrôle de la gestion de l’eau.
Il existe de nombreuses société d’économie mixte dans le monde de l’énergie. Qui dit société économie mixte dit une société contrôlé par les collectivités locales par exemple à 51% par le public et à 49 % par une multinationales de l’énergie. Par exemple GEG (Gaz et Electricité de Grenoble) est contrôlé par la mairie de Grenoble et à 49 %par ENGIE. Engie est certes minoritaire en droit de vote au conseil d’administration. Le public peut donc décider ce qu’il veut. En théorie, dans la réalité la multinationale place dans tous les postes à responsabilités ses employés. Ainsi souvent c’est elle qui a la compétence technique, en clair la société est une filiale de la multinationale techniquement. Elle apporte ainsi un savoir-faire technique que le public n’a pas ou ne souhaite pas acquérir. La multinationales doit quand même composer avec le pouvoir politique qui n’a souvent peu ou pas de compétences techniques. Il est tentant aussi pour la multinationale aux moyens d’influences énormes de se « payer » un personnel politique a sa dévotion en finançant des campagnes, en misant sur des jeunes ou vieux chevaux, en retournant des politiciens contestataires ou en infiltrant directement des partis comme il l’ont fait pour Europe Ecologie Les Verts (Giles Corman directeur de Veolia directeur de la com chez EELV).
Le contrôle par le public dans une SEM peut être de surface public mais en réalité au main de la multinationale. Dans ce cas la SEM sert de cache sexe a une privatisation. Après 40 ans de centralisation on se rend compte que la décentralisation a multiplié la corruption et le cout des marchés publics.
Il est clair que les collectivités locales n’ont pas les compétences techniques pour gérer un objet industriel aussi complexe qu’un barrage et que cet idée peut ainsi devenir une privatisation light…
D’autant plus que le morcellement des barrages entrainent la disparition de la coordination indispensable des barrages entre eux.  Le morcèlement entraine aussi la disparition du mutualisation de la sécurité des barrages. Je rappelle que le barrage de Serre-Ponçon est un barrage masse et qu’il peut s’écrouler comme un château de carte si par exemple son déversoir ne s’ouvre, pas. Regardez cet vidéo d’un barrage en Californie équivalent dont il a fallu évacuer 200 000 habitants.
Mais de cet idée on peut retenir que les citoyens alpins souhaitent aussi en finir avec le modèle centralisé, le capitalisme d’état. EDF est en cours de démantèlement. Son acharnement thérapeutique sur le nucléaire, son Entêtement Ruineux Persistant dit EPR, l’a conduit au suicide.
L’horizon des possible est pour l’instant :
le pur privé,
le mastodonte technocratique public,
la balkanisation, l’éparpillement façon puzzle public entre le privé, le privé avec son cache sexe public,
Cette proposition a le mérite d’ouvrir l’horizon des possible….
il peut exister un autre système, d’un service public solidaire et locale. Du system pyramidale public ou privé, il est possible d’inventer un système de réseau de réseaux électriques : renouvelables, locaux, solidaires mutualisant les compétences, les besoins de stockage et de compétence.
L’important est que ce service publique soit démocratique, c’est-à-dire que l’on puisse voter et débattre des grands choix énergétiques. On pourrait par exemple inventer une société publique dont tout le monde est propriétaire d’une part avec un droit de vote. Et que ce part son incessible ni héritable.
Il faut donc réinventer les modèles pour faire le pari fou de la solidarité dans cette océan d’individualisme.
Mais il faut aussi prendre garde que la mise en concurrence des territoires est aussi une privatisation. Peut-être que face a l’appétit des monstres sociopathes que son Total, Engie et compagnie, la mise sous tutelle local un moindre mal, une reculade moindre ? Réclamer revendiquer des avancées  ne plus se contenter de moindre reculade est important : d’autant qu’en face, il feront de tout bois : Si Mr De Rugy démissionne son conseiller de l’énergie, reste comme il était déjà resté à la démission de Mr Hulot. Nommer un conseiller de l’énergie un ancien de Total est moins grave que manger du homard mais peut couter un ou deux milliards aux contribuables….
Il restera, il s’entendra a merveille avec la polytechnicienne ancienne directrice des autoroutes privées de la multinationale Eiffage !Ils rigoleront en mangeant des cornichons, symbole populaire qui nous ressemble…

Ils privatisent la pluie, l'eau denrée rare


 Ce que nous revendiquions le 8 mai sur le barrage de Serre-ponçon devient réalité...

Les capitalistes utilisent la stratégie du choc climatique ....
Ils s'arrêteront là ou on les arrêtera....

 Canicules : EDF veut revoir les règles du partage de l'eau retenue dans ses barrages

Cet été, EDF a puisé dans certains de ses barrages pour les besoins de la population ou des agriculteurs. Anticipant d'autres périodes caniculaires, l'énergéticien défend l'idée d'une nouvelle régulation lui garantissant d'être indemnisé pour l'eau mise à disposition.

Suite de l'article:

mardi 16 avril 2019

8 mai 2019: Privatisation des barrages: Résistance !

8 mai 2019: Privatisation des barrages: Résistance !

Le 8 mai est la célébration de l’armistice et de la résistance. Le programme du Conseil National de la Résistance prévoyait la nationalisation des barrages hydrauliques. Le désir à l’époque était dans finir avec les monopoles privés, la cacophonie, le manque d’investissements et de vision à long terme du privé. Aujourd’hui le gouvernement veut vendre à Total, Engie ou d’autres multinationales privés étrangères les barrages français, les lignes à haute-tension et ENEDIS (la distribution, les compteurs).
La privatisation du gaz a augmenté de 60 % le prix du gaz, celle des autoroutes de 50 %, pour l’électricité il sera de même !
Le changement climatique va rendre l’eau des barrages vitale. 80 % de l’Eau De France en réserve est dans ces barrages. Le privé vendra l’eau et fera payer à la collectivité le remplissage estivale du lac de Serre-Ponçon ! L’eau des barrages venant de la pluie, ils auront ainsi privatisé même la pluie !
La concession EDF de Serre-Ponçon courre jusqu’en 2045  mais il est envisagé de privatiser l’entité barrage au sein EDF. EDF va être scindée en multiples morceaux, les beaux allant au privés, les mauvais au public. 150 barrages seront déjà vendus aux multinationales comme TOTAL qui souhaite s’accaparer cette électricité la moins chère et l’Eau De France. Nous appelons la population a résistez ! Quand tous sera privés , nous serons privés de tout !
Nous vous invitons à nous rejoindre ce 8 mai 2019 pour acter la résistance à la vente des barrages aux privés ! Le rendez-vous est fixé à 11 h à Savines devant la statut électrique pour déposer une action symbolique.
Puis nous convergerons au barrage avec pour rdv à 13 h nous irons pique niquer au barrage au muséoscope, belvédère du barrage….
Nous sommes un collectif « Ne nous laissons pas tondre » initié par les Gilets Jaunes du 05, ouverts à toutes organisations, habitants voulant garder des biens communs….
Dans cette folie d’accaparement, il s’arrêteront là ou NOUS les arrêterons ! Venons nombreus(es)  contre la privations de tous les barrages !
Tous les renseignements, Nos propositions sur www.privatisation-barrages.fr

dimanche 7 avril 2019

Lancement d'un site de résistance à la privatisation des barrages français

http://privatisation-barrages.fr/
La privatisation des barrages français est lancée après les aéroports, la Française des jeux, c'est au tour de la vente à la découpe des barrages. Cette découpe du marché de la production de l'électricité commencée dans les années 2000 arrive en phase terminale:

EDF a été coupé en trois:
1) le transport de l'électricité c'est à dire les autoroutes de l'électricité (RTE), nos fameuses ligne à haute tension. Voir articles ici
2) la distribution ENEDIS: les voies secondaires de l'électricité, https://www.bastamag.net/Dans-l-energie-la-greve-contre-une-future-privatisation-dont-tres-peu-de-medias
index


3) EDF la production d’électricité c'est à dire :les centrales nucléaires et les barrages. Entité qui va être couper en deux: les centrales nucléaires d'un coté et de l'autre les barrages.
De ces trois bientôt quatre morceaux, juste le nucléaire doit rester public , normal il est pas rentable et personne ne veut investir dans le nucléaire dont le démantèlement et la gestion des déchets vont couter une fortune.
Contrairement aux barrages qui coutent chers au début (la construction) , peu ensuite , le nucléaire coute cher au début (construction) peu en fonctionnement, mais très cher à la fin (démantèlement). Mais le nucléaire coute pas cher en frais actuellement et produit beaucoup. Les multinationales de l'énergie se sont aménagés un accès à l'électricité nucléaire pas cher via l'obligation faite à EDF de vendre 25 % de son électricité à ses concurrents à prix bas ! EDF est obligé de brader son électricité nucléaire au privé qui le revend aux particuliers !
repartition-des-parts-de-production-denergie-en-france-edf
  Les barrages français sont les bijoux de famille de l'entreprise publique: amortis, souples , ils remplissent de nombreux services: agriculture, tourisme, refroidissement centrales nucléaires, ils permettent aussi de répondre à la pointe électrique.

L'électricité a maintenant sa bourse et les prix fluctuent. En fonction de la demande et de la production. La demande est facile a prévoir, mais la production est plus complexe avec l'arrivée des énergies renouvelables fluctuantes. Les barrages font office de variable d'ajustement.
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Les barrages privés seront incités à vendre au plus haut. Quand les cours seront bas ils fermeront les vannes. Ceux qui souhaiteront qu'on les ouvrent paieront. Les barrages se remplissent avec la pluie, nous en arriveront par conséquent à une privatisation de la pluie !

Un climat plus chaud est plus sec, l'eau des barrages va devenir une ressource vitale. Dans un contexte d'incertitude financière grandissante, il est clair que les multinationales souhaitent transformer les actifs financiers virtuels en bonnes et vieilles infrastructures réelles.

europe-vente-barrages-hydrauliques-france-privatisation-energie
Nous proposons sur ce site, une série d'informations, textes, documents, vidéos sur le sujet: à vous de vous faire votre propre opinion !
Nous nous proposons de résister:
mouton-tondu
Si cette privatisation vous indigne, vous révolte, vous pouvez:
  • participer à des actions symboliques: la première a lieu le 8 mai 2019 au lac de Serre Ponçon, où nous avons besoin de monde pour l'organisation et la manif
  • Partager les informations et documents
  • Financer nos actions
Qui sommes-nous? Initié par les gilets jaunes des Hautes-Alpes, un collectif appelé "Ne nous laissons pas tondre" est ouvert à tous. Notre mail est info@privatisation-barrages.fr


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http://privatisation-barrages.fr/

dimanche 24 mars 2019

Privatisation le rapport qui tue

Résumé d'un rapport parlementaire complet d'expert en hydraulique sur le conséquences de la privatisation : rapport complet ici


Synthèse:
Dans ce rapport des experts travaillant depuis de nombreuses années dans l'hydraulique et les barrages expliquent les rôles des barrages et les dangers et dérives d'une gestion privé des barrages:
-l'hydraulique n'est pas délocalisable, pourquoi la privatiser et qu'une partie soit aux mains étrangère: quand les décisions se prendront à Oslo ou Pékin, seront gérer en fonction des intérêts de la population locale.
-La sécurité des barrages coutent chers et le privé investi t’il sur 70 ans ! En 2017, l’endommagement de l’évacuateur de crues du barrage californien d’Oroville, aux États-Unis, était due à des vices de maintenance sur les ouvrages, ont mis en péril l’intégrité de l’ouvrage, durant une
période de fortes pluies, entraînant l’évacuation préventive de 200 000 personnes à l’aval. Le pire aurait pu arrivé. Peux-ton faire confiance à TOTAL qui souhaite racheter nombre de barrages pour investir dans le sécurité ? AZT à Toulouse et l'Erika ne plaide pas en sa faveur ! Une société qui possédera quelques barrages aura t'elle l'expertise technique pour maintenir son barrage ?
Les barrages stockent 75% des réserves d’eau douce de surface de la France, et à ce titre, contribuent à bien d’autres choses que la création d’une valeur économique du kWh (agriculture, tourisme, eau potable,
environnement, industrie, navigation…) : c’est le multi-usage de l’eau. Produire moins de KWh pour le tourisme ou l'agriculture, une société privé le fera INÉVITABLEMENT PAYER. Les barrages du Rhône sont privatisés à ENGIE. Cette société fait payer plusieurs millions d'euros par semaine pour l'eau quelle lâche.
De nombreux pays européens ont gardés public leurs barrages et refusé la privatisation demandé par l'Europe en classant ses barrages comme stratégiques. Apparemment la volonté de quelques multinationales de l’énergie, notamment TOTAL qui sont investir le monde de l'électricité pour préparer l’avènement des voitures électriques a été trop fort en France !
Privatiser les barrages, va réduire les investissements de sécurité, rendre impossible la coordination des barrages entre eux ! Moins d'ingénieurs, plus de juristes et d'avocats ! La ENGIE qui possède les digues de Tricastin c'est disputé avec EDF retardant le renforcement des digues ! L'ASN a été obligé d'arrêter Tricastin pour les obliger a se mettre d'accord ! Les travaux fait en urgence aurait pu provoquer un black-out (panne générale d'électricité) si l'hiver avait été froid !
Le refroidissement des centrales nucléaires risque d'être complexifié pouvant entrainer des arrêts d'urgence (cela a déjà été le cas sur le Rhône).
Les risque de blackout seront plus important, les barrages étant les jokers en cas de panne, attentat comme ce fut le cas à Tricastin en 92-94.
Le surcout de la coordination difficile et faisant l'objet de compliqué contrat entrainera un surcout qui sera facturé aux consommateurs.








jeudi 21 mars 2019

Revue de presse et documentaires sur les barrages

Bonjour à vous
Pour nourrir nos arguments et nos prises de conscience concernant la future exploitation des barrages via la mise en concurrence par appel d'offres, vous trouverez ci-après, parmi bien d'autres, des liens pour consulter des prises de position et des articles de presse parus ces dernières années.

Deux dossiers me paraissent incontournables car riches et assez exhaustifs : celui du 03 novembre 2015 et celui du 02 avril 2012. 

Les plus anciens montrent l'évolution de la monté en charge de la propagande favorable aux Directives de la Commission Européenne.

Le plus instructif et perturbant me paraît être celui du 03 novembre 2015, à lire absolument.
Fernando



28 août 2018         Total est partant pour la guerre des robinets       https://www.usinenouvelle.com/article/total-sera-candidat-a-l-exploitation-de-barrages-hydroelectriques-francais.N734014
12 mars 2018       article dans Libération                       https://www.liberation.fr/france/2018/03/12/barrages-un-coup-de-prive-dans-l-eau_1635665

11 décembre 2015       conférence de presse du Comité Central d'Entreprise d'EdF       https://journal.ccas.fr/barrages-ouvrir-les-vannes-du-marche/
30 novembre 2015   Alpes 1  - Alpes du Sud          http://alpesdusud.alpes1.com/news/hautes-alpes/36953/hautes-alpes-la-privatisation-des-concessions-hydrauliques-menace-sur-serre-poncon

03 novembre 2015  article très intéressant, long et assez exhaustif,  paru dans Les Crises espace d'autodéfense intellectuelle   

Extrait :   Comment expliquer que la France soit la seule à ouvrir ses barrages hydrauliques à la concurrence, alors que tous les autres États européens en conservent un contrôle étroit ?   

L’Allemagne a exclu ses barrages de la concurrence. Les concessions sont octroyées par les Länder pour une durée de 40 à 80 ans. Et la commune dispose d’un droit de veto sur tout nouvel exploitant.

La Suède, dont un des opérateurs lorgne les barrages français, a mis ses barrages sous le régime de l’autorisation publique. 
En Norvège, les exploitations hydrauliques sont obligatoirement accordées à une structure publique pour une durée illimitée.

En Autriche, les concessions sont accordées pour une durée de 60 à 80 ans.

En Italie, les concessions attribuées à l’Enel, l’électricien historique, sont toutes maintenues au moins jusqu’en 2029.

La Suisse, candidate aussi pour reprendre des barrages en France, ne relève pas du droit européen. 

Lien :             https://www.les-crises.fr/la-privatisation-des-barrages-cest-la-paix/


02 avril 2012       dossier paru dans Basta !     https://www.bastamag.net/Barrages-hydroelectriques-une

20 septembre 2012    https://www.francetvinfo.fr/france/le-gouvernement-va-soumettre-a-appel-d-offres-l-exploitation-de-51-centrales-hydroelectriques-gerees-par-edf-et-gdf-suez_236713.html

03 juin 2011      article dans Libération      https://www.lemonde.fr/economie/article/2011/06/03/la-guerre-pour-l-exploitation-des-barrages-a-commence_1531472_3234.html

23 avril 2010    https://www.francetvinfo.fr/france/le-gouvernement-va-soumettre-a-appel-d-offres-l-exploitation-de-51-centrales-hydroelectriques-gerees-par-edf-et-gdf-suez_236713.html

06 août 2009   article dans Le Monde      https://www.lemonde.fr/economie/article/2009/08/06/les-candidats-a-l-exploitation-des-barrages-francais-se-bousculent_1226225_3234.html

01 juillet 2008   article dans Le Figaro, assurant que la concession vaut jusqu'en 2052           http://www.lefigaro.fr/economie/2008/07/01/04001-20080701ARTFIG00585-le-barrage-de-serre-poncon-.php


https://fr.wikipedia.org/wiki/Lac_de_Serre-Pon%C3%A7on

Barrage de Serre-Ponçon : «Quelles garanties aurions-nous demain ?»


Reportage
Source:
https://www.liberation.fr/france/2018/03/12/barrage-de-serre-poncon-quelles-garanties-aurions-nous-demain_1635667

Barrage de Serre-Ponçon : «Quelles garanties aurions-nous demain ?»

Par François Carrel, Envoyé spécial au barrage de Serre-Ponçon


Au barrage de Serre-Ponçon à Rousset (Hautes-Alpes), géré par l’unité de production Méditerranée, et dont la concession court jusqu’en 2045. Photo Etienne Maury. Hans Lucas pour Libération

Dans les Alpes, les gestionnaires des lacs et barrages soulignent la nécessité d’harmoniser objectifs de production et tourisme.

Les premières mises en concurrence de concessions hydroélectriques viseront particulièrement les Alpes, avec dès cette année le barrage du lac Mort, en Romanche (Isère), le barrage de la Girotte et ses centrales dans le Beaufortain (Savoie) et surtout la puissante centrale de Bissorte-Super Bissorte en Maurienne (Savoie). Ces équipements sont gérés par l’unité de production (UP) Alpes d’EDF, qui ne souhaite pas s’exprimer. L’UP Méditerranée, qui coiffe les ouvrages des Alpes du Sud, plus récents et dont les concessions courent jusqu’en 2045, a en revanche accepté de détailler son fonctionnement à l’échelle des vallées, et les enjeux d’une mise en concurrence.
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«Expertise». Vincent Gabette, directeur de l’UP Méditerranée, nous reçoit au pied du barrage monumental de Serre-Ponçon, édifié à la fin des années 50 sur la Durance, entre Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence. La centrale est là, sous terre. Vincent Gabette présente, au bout d’un tunnel, la salle des machines : quatre groupes de 90 mégawatts (MW) de puissance, 300 tonnes et 12 mètres de haut chacun. C’est l’une des centrales hydrauliques les plus puissantes de France. La salle des commandes n’est plus utilisée : la production est télécommandée depuis le centre de conduite régional de Sainte-Tulle, qui synchronise les 19 ouvrages répartis sur la Durance et le Verdon : «2 000 MW sont mobilisables en dix minutes depuis Sainte-Tulle», indique Vincent Gabette, qui souligne le travail effectué sur la sûreté de l’ouvrage grâce aux services d’ingénierie intégrés d’EDF, régionaux et nationaux, «une expertise reconnue internationalement».
La régulation à l’échelle des vallées vaut aussi pour la gestion de l’eau, détaille Vincent Gabette : «Notre métier historique est de produire de l’électricité, mais dès le départ nous avions à notre cahier des charges la gestion de l’eau pour l’irrigation, la régulation des crues et l’eau potable. Sont venus depuis s’ajouter les usages touristiques et industriels de l’eau, que nous prenons en compte dans le cadre de nos missions d’intérêt général.» Illustration en amont sur les rives du lac artificiel de Serre-Ponçon, le plus grand de France avec un milliard de mètres cubes lorsqu’il est plein. La ville de Savines-le-Lac est au bord d’une immense cavité de 40 mètres de profondeur : le lac est totalement vide en cette fin d’hiver. Ports et plages désertés, pontons et bateaux échoués : l’économie fonctionne en hiver grâce aux stations de ski, le dos tourné au gouffre boueux. L’été, c’est pourtant bien le lac, de nouveau rempli, qui apporte la prospérité : Serre-Ponçon assure «42 % des ressources touristiques estivales des Hautes-Alpes», explique Victor Bérenguel, le maire de Savines. Depuis 2008, une convention garantit le remplissage optimal du lac pour juillet et août : «EDF a compris nos besoins, au-delà de la loi, et fait preuve de savoir-faire, de compétences et d’une écoute qui en font un vrai partenaire, insiste le maire, également président du syndicat d’aménagement du lac. Quelles garanties aurions-nous demain de la part d’un opérateur qui ne considérerait que la rentabilité et la loi stricto sensu ?»
«Grand chelem». Vincent Gabette sourit : «Depuis 2008, nous réussissons le grand chelem : le remplissage estival du lac tout en fournissant 200 millions de mètres cubes d’eau pour l’irrigation, l’eau potable, les industries. Nous rendons compatibles des intérêts antagonistes, au détriment si nécessaire de notre production d’électricité.» Et si des portions de la chaîne de barrages allaient à d’autres opérateurs ? Vincent Gabette pèse ses mots : «La gestion optimale du système est sur l’ensemble de l’équipement Durance-Verdon. Son optimisation globale, géographique et multi-usages, assure sa richesse et, demain, sa capacité à une régulation régionale de la multiproduction d’électricité renouvelable. Ce sera au concédant [à l’Etat, ndlr] de dire comment faire si ce schéma d’ensemble est modifié.»

vendredi 8 mars 2019

Non à la privatisation des barrages hydroélectriques !

Non à la privatisation des barrages hydroélectriques !

mercredi 16 janvier 2019.
Barrages hydroélectriques, privatisations à hauts risques (décembre 2018)
Bruxelles réclame davantage de privatisations pour les barrages
- A) De la catastrophe de Malpasset (2 décembre 2009) à la privatisation de la production hydroélectrique (J Serieys)
- B) Non à la privatisation des barrages hydroélectriques ! J.-L. Mélenchon
- C) Ne laissons pas brader le « château d’eau » de la France (CGT EDF)
- D) Vers un combat difficile et décisif ! (Jacques Serieys)
- F) Réponse à l’article Non à la privatisation des barrages hydroélectriques ! (Didier Puech)

A) De Malpasset à la privatisation de la production hydroélectrique (Jacques Serieys, 2009)

Je vis au bord de la Truyère, immédiatement en aval de neuf barrages hydroélectriques.
Personne ne doit croire que les habitants ont accepté la vente des immenses terrains inondés par les barrages sans rechigner.
D’une part, ces terrains représentaient fréquemment une richesse agricole. Les prés des berges permettaient la pâture des bovins, ovins et caprins en été. Les jardins et champs sur des terrains alluvionnaires permettaient des cultures impossibles sur les coteaux.
D’autre part, des installations touristiques étaient prévues sur des emplacements ombragés. Les sports nautiques comme le canoé-kayak pouvaient se développer facilement.
Pour faire accepter à la population de noyer toute une vallée, l’Etat a fait jouer durant plusieurs décennies la carte d’une part de l’intérêt général auprès des citoyens, d’autre part de la taxe professionnelle auprès des élus.
Globalement, EDF a contribué à une certaine régulation des petites crues qu’elle a étalées. Cela présente une grande importance, par exemple dans mon village. En effet, durant une cinquantaine de jours par an, le niveau de l’eau flirte avec les quais ou divers terrains aménagés (football, camping...) sans les dégrader grâce à la vigilance d’EDF.
Depuis 1959, une peur hante cependant les habitants durant chaque période de grande pluviosité : et s’il nous arrivait la même catastrophe qu’à Malpasset ? Heureusement, nous faisions confiance à EDF, service public à la française, pour donner une priorité aux questions de sécurité.
Et puis, en fin d’année 2009, quelques guignols nous annoncent à la fois que la concession des barrages va être mise en concurrence et que la taxe professionnelle sera un jour supprimée. Fin 2010, le processus s’accélère. avec le vote de loi Nome. Halte-là !
Loi « NOME » : l’électricité livrée au marché
Durant le quinquennat de François Hollande, la loi sur la transition énergétique ouvrait bien la voie à la privatisation de l’hydraulique, mais laissait malgré tout la possibilité à EDF et Engie de prolonger les concessions contre travaux.
En février 2018, les syndicats découvrent lors d’une rencontre à Matignon que l’Etat macronien, sans aucune concertation, a décidé de devancer l’appel et mis sur la table de la Commission européenne des propositions permettant l’accélération de la mise en concurrence, avec calendrier à l’appui. Le calendrier de privatisation a été avancé à la fin 2018. Ce programme doit concerner 150 barrages sur les 433 que compte notre pays.
Il est tout de même surprenant de voir la France se poser en meilleur élève européen de la privatisation dans le domaine hydro-électrique alors que, par exemple, la Norvège, pourtant premier producteur d’énergie issue de l’hydroélectricité, n’a pas accepté de suivre les desiderata de la Commission européenne. L’Allemagne non plus d’ailleurs.
Les acheteurs potentiels se mettent en ordre de bataille, qu’ils soient européens (l’allemand E.ON, l’italien Enel ou encore le norvégien Statkraft sont sur le coup), internationaux (on évoque des groupes chinois et canadiens) ou encore français. Total et Engie sont entrés dans la danse, avec, selon le journal Libération, la bénédiction du gouvernement.
«  Il faut se le dire une bonne fois pour toutes  : tout ce qui concerne l’eau doit rester dans le secteur public  », martèle Emmanuel Poilane, directeur de la fondation France libertés, laquelle a fait de la reconnaissance de l’eau comme bien commun un cheval de bataille. En d’autres termes, estime le militant, privatiser l’outil revient à privatiser la ressource, avec, dans le cas présent, des conséquences multiples.
Construits pour la plupart après guerre, les barrages hydroélectriques sont aujourd’hui au nombre de 433, principalement implantés en zones montagneuses.
À eux tous, ils comptent pour 12 % dans la production électrique nationale. Ils représentent, surtout, la première source d’électricité renouvelable française (contre 3,9 % pour l’éolien et 1,6 % pour le solaire). Ultime singularité, ils sont l’unique source de production électrique à permettre de caler, en temps réel, la production sur la demande  : il suffit d’ouvrir les vannes quand la demande augmente et de les fermer quand elle baisse, atout que ne possèdent ni le nucléaire, ni l’éolien, ni le solaire. «  À ce titre, reprend Emmanuel Poilane, les barrages hydro­électriques sont le principal outil de notre régulation énergétique.  »

B) 1959 : La catastrophe de Malpasset

Le barrage de Malpasset a été décidé après la Seconde guerre mondiale, réalisé sous maîtrise d’oeuvre du Conseil général du Var, dans la vallée du Reyran. Il ne s’agit pas d’une unité de production hydroélectrique ; son but est d’irriguer les cultures de cette région aux pluies très irrégulières. La mise en eau commence en 1954.
Sur la fin d’automne 1959, des trombes d’eau s’abattent sur la Côte d’Azur. Le niveau d’eau monte rapidement dans le barrage. Décision est prise de ne pas ouvrir les vannes afin de protéger du béton qui vient d’être coulé en aval pour une pile de pont en béton armé.
Le 2 décembre à 18 heures, les responsables du barrage décident tout de même de laisser s’écouler un peu d’eau, la capacité maximale de l’ouvrage étant atteinte. A 21h13, le barrage craque ; une vague de 40 mètres de haut ( 50 millions de mètres cubes d’eau) balaie tout sur son passage jusqu’à Fréjus : 423 morts ou disparus, des milliers de sans-abri, des dégâts matériels considérables, un spectacle de désolation.
En 1967, la Cour de cassation rend un avis qui ne la grandit pas : "aucune faute, à aucun stade, n’a été commise ".
Pourtant, l’étude de la résistance de la roche était trop superficielle ; pourtant, ce barrage était le plus mince d’Europe ( 6,78 m à la base et 1,50 m à la crête). Globalement, les normes draconiennes imposées à EDF ne semblent pas avoir été suivies pour cette construction initiée par le Conseil général du Var avec le soutien financier du Ministère de l’agriculture.
D’autres barrages ont provoqué des désolations en aval de par le monde. Citons par exemple :
* Le Vaiont, dans les Alpes italiennes, le 9 octobre 1963 (2600 personnes noyées)
* Morvi en Inde le 11 août 1979 (15 000 morts)
Retenons cette sentence de l’architecte constructeur de Malpasset (mort six mois après la catastrophe), l’ingénieur André Coyne, alors président de l’Association internationale des grands barrages et spécialiste incontesté de la construction des barrages-voûtes : "De tous les ouvrages construits de main d’homme, les barrages sont les plus meurtriers".

C) Vers une privatisation des barrages hydroélectriques pour satisfaire la Commission européenne

Electricité de France gère actuellement 640 barrages et 447 centrales hydrauliques dans l’Hexagone.
M. Borloo a signé, conformément aux volontés de la Commission européenne, en juillet 2008, un décret fixant les règles de la mise en concurrence des concessions de 399 barrages français. Environ 80% d’entre eux sont exploités par EDF.
Plusieurs vallées comprenant des centrales hydrauliques vont donc être mises en concurrence : Truyère, Lot, Dordogne, Drac, Louron, Ossau, Tet, Beaufort, Bissorte et Lac Mort.
En 2014, le regroupement des barrages de la Vallée de l’Arc, dans les Alpes, devrait aussi être proposé à la concurrence. A cette date, quelque 5300 mégawatts de puissance auront été mis sur le marché, soit le quart du patrimoine hydraulique d’EDF.
Plusieurs groupes ont déjà fait part de leur intérêt, dont le français GDF Suez, l’autrichien Verbund, le canadien Hydro-Québec et le norvégien Statkraft.
"Clairement, ces trois regroupements nous intéressent", a affirmé Emmanuel Soetaert, président de Statkraft France.
D’une manière générale, le groupe norvégien vise en priorité les concessions de taille importante (supérieure à 100MW) "là où notre compétence est la meilleure", a précisé M. Soetart. Statkraft vend déjà une partie de sa production sur la Bourse française de l’électricité Powernext.
Les premières annonces d’appels d’offre sur les barrages hydroélectriques d’EDF doivent intervenir avant la fin de l’année 2009 pour un début de concession en 2011-2012.

D) L’eau est un bien public renouvelable nécessitant un service public pour la gérer

3a) Non à une mise à sac du service public d’électricité qui s’est construit grâce aux fonds publics et au sens de l’intérêt général de nombreux riverains
Cette mise en concurrence des barrages EDF relève de la tromperie, à un niveau inadmissible.
J’ai vu arriver chez mon grand père maternel, agriculteur influent, des cadres d’EDF qui avaient besoin d’acheter les parcelles du bord de la rivière (là où on pouvait faire paître les bêtes en été) pour réaliser la retenue de Golinhac. Je me rappelle bien des arguments sur l’intérêt national, sur l’importance d’EDF pour le pays (et pour la gauche) ; ça a marché... mais l’accord n’aurait jamais été donné pour intégrer un jour le barrage dans le grand marché capitaliste.
J’ai vu arriver à Entraygues des cadres d’EDF et de la préfecture qui voulaient nous persuader que le barrage de Cambeyrac était absolument nécessaire à la Nation, 50 mètres en amont du chef lieu de canton. C’était une catastrophe du point de vue des intérêts locaux car cela noyait les principaux terrains où pouvaient se développer le camping ; pourtant l’accord a été donné... mais l’accord n’aurait jamais été obtenu pour intégrer un jour le barrage dans le grand marché capitaliste.
3b) Pour une maîtrise publique de l’eau
Par delà les problèmes de sécurité posés par une privatisation, il faut poser la question de la maîtrise publique de l’eau.
En effet, si je prends le cas de la Truyère et du Lot que je connais bien, leur eau sert :
- à produire de l’électricité
- à irriguer des terres agricoles en aval (Aveyron, Lot et Lot et Garonne) sur des créneaux horaires d’été qui n’ont rien à voir avec ceux de la production hydro-électrique.
- à alimenter les communes en eau potable
- à contribuer aux loisirs. Ainsi, le canoé-kayak s’est beaucoup développé, apporte une manne touristique indispensable dans des zones où toute présence industrielle a disparu ces dernières années. Or, le canoé demande aussi un débit minimum à certaines heures. Plusieurs lacs sont prisés pour les plaisirs nautiques, qu’adviendra-t-il ? Et la pêche ?
- Pour mémoire, je rappelle aussi que les cours d’eau contribuent au refroidissement des centrales nucléaires.
3c) Privilégier le maintien du service public dans l’intérêt des usagers
Le système français est construit sur la base d’un service public avec complémentarité des moyens de production répondant à la demande des consommateurs, sans rupture d’approvisionnement, à un tarif unique régulé. Quel opérateur privé voudra pérenniser un tel service alors que les pics de consommation seront sa source de profits  ?
3d) Maintenir la propriété d’EDF à 100% pour la la sûreté des installations et la sécurité des riverains
Quiconque est informé du manque d’investissement sur des infrastructures privatisées comme le train britannique ou les autoroutes françaises ne peut que craindre le même processus pour les barrages hydro-électriques.
Le maintien en état des concessions hydrauliques est un enjeu majeur pour la sûreté des populations. Un suivi permanent du bon fonctionnement de ces grands ouvrages est ainsi nécessaire. Celui-ci était assuré depuis toujours par EDF. Que se passera-t-il si, avec l’ouverture du marché, les opérateurs privés se multiplient  ? Voudront-ils, pourront-ils financer ces travaux d’entretien  ? Ni l’Europe, ni la loi de transition énergétique ne répondent à ces questions.

4) Il va falloir organiser la bataille !

Cette mise en concurrence des barrages EDF symbolise bien le dogmatisme ultra-libéral de la Commission européenne, l’inexistence totale du Parti Socialiste Européen comme opposition. Elle symbolise aussi la nature de la "démocratie" pour Barroso, Van Rompuy, Moscovici et autres. Aucune information n’a été donnée aux habitants des secteurs concernés.
Cette mise en concurrence des barrages pose évidemment un problème d’intérêt général . L’énergie hydraulique est particulièrement intéressante pour EDF aujourd’hui puisque les barrages peuvent stocker l’eau dans les retenues pour fabriquer de l’électricité aux seules heures de pointe (contrairement aux centrales nucléaires qui ne peuvent pas ainsi moduler leur production en fonction de la demande). L’énergie hydraulique est aussi particulièrement attractive pour des entreprises car elle peut fournir de l’électricité aux heures de pointe, là où EDF la paie le plus cher.
Cette mise en concurrence des barrages pose évidemment le problème du devenir des salariés EDF actuellement installés dans les zones géographiques concernées.
Cette mise en concurrence des barrages pose un problème environnemental très important. Par expérience, s’il est difficile de négocier avec EDF sur cette question, il est totalement incongru de croire obtenir quelque chose de précis de la part d’entreprises privées de l’énergie qui pratiquent essentiellement le lobbying auprès des fonctionnaires concernés, la communication, l’utilisation systématique de procédures judiciaires jusqu’à la Cour de Cassation... et n’ont que faire de l’environnement (sauf pour obtenir des subventions Energie renouvelable).
Je n’ai personnellement aucune confiance en matière de sécurité dans des groupes aux intérêts essentiellement financiers quand on sait comment cette sécurité entre, pour un barrage, sans cesse en contradiction avec la rentabilité.
De la Lorraine à la Bretagne, du Béarn au Nord... oui l’Europe libérale et ses marionnettes dilapident les richesses de notre peuple et font prendre d’énormes risques de sécurité aux habitants.
Halte-là !
D’après deux hauts cadres d’EDF avec lesquels j’ai discuté, la mise en concurrence des concessions hydrauliques n’arrivera réellement qu’en 2018 2019. Cela laisserait le temps de mener une large campagne unitaire d’information.
Jacques Serieys, le 2 décembre 2009

E) Vers un combat difficile et décisif ! (Jacques Serieys)

De la loi du 16 octobre 1919 à celle sur l’eau et les milieux aquatiques (Lema) du 30 décembre 2006, l’exploitation de l’énergie hydraulique des cours d’eau est un bien national dont l’Etat se réserve l’usage.
L’exploitation hydro-électrique sur le Nord-Aveyron s’est rapidement développée et s’est avérée rentable économiquement. La Truyère est la rivière de France dont le bassin versant reçoit le plus d’eau au mètre carré chaque année d’où un débit permettant une forte production électrique. La Truyère est peu connue mais charrie beaucoup d’eau avec des crues plus fréquentes et trois fois supérieures en volume à celles de l’Yonne par exemple.
Dans les années 1930 à 1980, l’Etat français a mené campagne pour que les élus s’impliquent dans la vente des terrains bordant les cours d’eau du Nord Aveyron afin de permettre la construction de neuf barrages et de vastes réservoirs (296 millions de mètres cubes d’eau pour Sarrans seul) permettant la production d’électricité (autant qu’une centrale nucléaire pour Montézic seul).
L’hypothèse d’une explosion du caractère public de la production hydro-électrique apparaît pour la première fois avec la fameuse loi Sapin du 29 janvier 1993 stipulant la présentation de plusieurs appels d’offres lors du renouvellement des concessions.
En 2000, le monopole d’EDF a vu sa fin. En 2004, ce service public a été transformé en société anonyme. En 2006, la loi sur l’eau et les milieux aquatiques supprime la loi de 1919. En 2008, la procédure de renouvellement par appels d’offres est publiée. En 2010, François Fillon, alors premier ministre, assure à la Commission européenne que la France, en échange du maintien des tarifs réglementés pour les particuliers, ouvrirait à la concurrence un certain nombre de concessions hydrauliques ; depuis rien n’a été fait, au grand dam des sociétés privées énergéticiennes européennes qui espéraient vivement prendre des positions en France. Voilà pourquoi Bruxelles vient de taper sur la table.
Les conditions juridiques sont malheureusement mûres pour entamer le processus de privatisation. Les concessions sont censées être renouvelées entre 2015 et 2025.
Depuis 2009, la Commission européenne mène bataille pour la mise en concurrence du groupe de barrages du Nord-Aveyron (parmi les trois plus importants du pays). Plusieurs sociétés ont fait connaître leur intérêt pour ce gâteau profitable : Vattenfall (Suède), Forum (Finlande), Statkraft (Norvège), Compagne Nationale du Rhône (France).
La loi Transition énergétique pour la croissance verte promulguée le 17 août 2015 inclut le renouvellement des concessions hydrauliques et prévoit la création de sociétés d’économie mixtes ouvertes aux collectivités et aux entreprises privées.
En cet automne 2015, la Commission européenne vient de mettre en demeure le gouvernement français pour la mise en concurrence des installations hydrauliques en ajoutant l’interdiction pour EDF à se porter candidat pour ses installations déjà exploitées.
Les salariés d’EDF comme les élus et la population locale sont actuellement sous le choc de cette mise en demeure. Un premier rassemblement s’est tenu ce mercredi 4 novembre à Entraygues (barrage de Cambeyrac) à l’appel des organisations syndicales CGT, CFDT, FO et CGC.
- > Les salariés sont particulièrement inquiets pour leur avenir personnel comme pour l’avenir de leur service public.
- > Les élus craignent de perdre une rentrée financière importante (18 millions d’euros chaque année pour l’Aveyron). Le président du Conseil général du Cantal a résumé les appréhensions des collectivités territoriales « Notre partenariat avec EDF fonctionne bien. On sait ce qu’on abandonnerait, on ne sait pas ce que nous découvririons. »
- > La population locale est étonnée d’avoir été poussée à vendre les terrains bordant les cours d’eau à un prix très bas au nom de l’intérêt général national alors qu’ils vont servir à remplir les poches d’actionnaires.
Une privatisation de la production hydro-électrique française représenterait une défaite majeure pour les acquis républicains de notre pays, un tournant majeur en faveur d’une évolution libérale à l’anglo-saxonne. Que les dirigeants et militants socialistes, que les cadres d’EDF ne se considèrent pas individuellement exonérés de leurs responsabilités.
La bataille est-elle perdue d’avance ? Que non ! L’exemple en 2018 des barrages Lot Truyère vient de le prouver.
Le vendredi 30 mars 2018 dans un communiqué, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESER) Jean-Louis Chauzy, estime que la mobilisation régionale a payé. "Ces barrages sont la propriété du peuple français (et du contribuable) ! Les concessions de ces ouvrages qui assurent la puissance de deux centrales nucléaires resteront gérées par EDF. C’est tant mieux pour l’emploi des salariés dans les zones rurales, c’est tant mieux pour la qualité du service public, et c’est tant mieux pour les entreprises locales et régionales qui continueront à bénéficier des retombées liées aux investissements pour la maintenance et la sûreté des centrales" écrit-il.
Jacques Serieys

F) Réponse à l’article Non à la privatisation des barrages hydroélectriques ! (Didier Puech)

Bonjour mon cher camarade.
Dans ma vie professionnelle, je suis à la DREAL en charge du contrôle des concessions hydroélectriques et des barrages, principalement sur l’Ariège et les Htes Pyrénées.
Quelques remarques sur ton article :
- la Loi de 1919 n’a pas été abrogée par la LEMA de 2006. La loi de 1919 a été codifiée en 2013 (Code de l’Energie).
- l’injonction du 22 octobre dernier n’a pas été diffusée aux services régionaux, la DGEC nous en refusant la communication. Qu’allons-nous y trouver ? une mise en cause des DRIRE puis des DREAL ? Les agents la réclament, et sont méprisés, une fois de plus. Il semble que cette mise en demeure soit disponible "dans des milieux autorisés". Si tu y avais accès, j’aimerais bien que tu m’en envoies une copie.
- tu as tort de faire confiance à EDF pour assurer la sécurité des barrages. Ils font leur part, avec les contraintes de compétence de leur ingénierie et avec les contraintes financières. C’est pour cela qu’il existe un Service de contrôle au sein des DREAL, d’Etat donc indépendant.
- Malpasset est évidemment un cas d’école pour nous tous. Les raisons de la rupture sont un peu plus complexes. Il faut aussi signaler que les "normes" de construction ont bien été respectées. Toutefois, alors qu’il est coutume de dire qu’André Coyne était alors au sommet de son art, je crois que son bureau d’études avait alors un peu dépassé ce sommet... On doit aussi rappeler que d’autres barrages plus que ressemblants ont été construits. La plupart ont reçu des modifications substantielles (Esch sur Sûre, Gage, Tolla, Laouzas, Yaté) ou ont été mis hors service (Ayrette, Idbar, Piney, Malpasset). Reste en fait deux "intacts" (Lanoux et Naguilhes)...dont je m’occupe de très près !
- Vajont n’a pas cédé, il est toujours en service. L’accident de 1963 est une surverse due à un glissement de terrain. Très bien retranscrit dans le film "la folie des hommes"
- la mise en concurrence concerne actuellement "10 vallées" en France. Dans la liste il te manque donc le Louron, l’Ossau, la Tet, Beaufort, Bissorte, Lac Mort.
- le délai de réaction de l’administration fait que ces vallées auraient dû être renouvelées certaines avant 2011. Et les dossiers prochains arrivent, 20 autres au moins devraient déjà être lancés. Tant de retard ne peut plus se rattraper.
- du fait de ces retards, plusieurs sociétés étrangères se sont mises en veille, ne perdant pas leur temps à attendre. EDF et la SHEM ont déployé d’importants moyens humains, qui se retrouvent inemployés actuellement, mais détenteurs de secrets de stratégie donc ne pouvant pas être libérés dans la nature...
- des génies ont créé l’idée de confier les concessions à des SEM. Outre le fait que ce n’était pas interdit, le problème du choix de l’opérateur privé est forcément maintenu, mais renvoyé à la probité des élus locaux. Avec un % de 34% minimum de capital public, qui ne pourra pas être mobilisé, et qui n’est pas du tout représentatif des actifs réels engagés, on se retrouve dans une situation très simple : les collectivités choisiront un opérateur leur donnant plus de capital que ce qu’elles peuvent prétendre... N’est-ce pas une définition "soft" de la corruption ?
- très accessoirement, et techniquement, Cambeyrac est essentiel au fonctionnement de Couesque et au dessus, car il est en bas de vallée et permet de compenser les débits instantanés des usines à l’amont.
A ta disposition pour en reparler, bien sûr !

D) 4 novembre : Ne laissons pas brader le « château d’eau » de la France (CGT EDF)

Depuis plusieurs années la Commission européenne s’évertue à casser le modèle énergétique français au nom du dogme de la concurrence libre et non faussée. Dernier épisode en date, elle vient d’adresser une mise en demeure le 22 octobre 2015 au gouvernement français afin que l’entreprise publique EDF ne puisse plus exploiter toutes ses concessions hydroélectriques : le patrimoine français va être découpé et livré aux spéculateurs.
Depuis la nationalisation du secteur de l’énergie, les spéculateurs n’ont eu de cesse de remettre en cause un modèle qui les prive de juteux bénéfices. Aujourd’hui au-delà de la production d’électricité les concessions participent activement à la gestion et à l’utilisation des réserves en eau de surface. Par sa rapidité de mise en œuvre elle est un élément essentiel du développement des énergies intermittentes (Solaire et Eolien), pour ces mêmes raisons elle contribue de façon coordonnée au soutien réseau au moment des pics de consommation, elle en a fait la démonstration lors de la rupture du câble entre la France et l’Allemagne. Enfin elle est un élément essentiel de la sûreté de nos centrales nucléaires, gestion de la source froide et renvoi de tension en cas d’incident.
De surcroît les barrages hydrauliques produisent une électricité dé-carbonée à un prix défiant toute concurrence. A l’heure de la France exemplaire pour la COP21, c’est quand même un paradoxe de se défaire de ce patrimoine. Comme la Grèce nous allons subir le dictat de la Commission européenne pour des engagements français que nous n’aurions jamais dus prendre et que les gouvernements successifs assument. Les consommateurs, eux, assumeront l’augmentation de leur facture qui découlera de la dés-optimisation du mix énergétique. Les hydrauliciens ne pourront pas combattre seul ce hold-up organisé depuis la Commission européenne, nous en appelons à un positionnement des citoyens. De nombreux collectifs citoyens se construisent pour que cette l’énergie hydraulique reste publique. Nous demandons que cette mise en demeure, qui cible notre revendication de pôle public de l’énergie, soit rendue publique.
Il nous semble important que les usagers comprennent ce qui se trame dans leur dos. Quelques exemples de cette missive peuvent vous en donner le ton : « Les tarifs réglementés de vente, dont EDF est le distributeur quasi-exclusif en France, constituent une page 1 / 2 barrière à l’entrée et à l’expansion significative pour les concurrents d’EDF sur les marchés de la fourniture… Il en résulte que les tarifs règlementés de vente limitent fortement la possibilité pour les concurrents d’EDF… EDF bénéficie d’une image de marque et d’une notoriété héritée de sa position d’opérateur historique qui lui confère un avantage concurrentiel significatif. ».
L’électricité étant un bien de première nécessité nous ne pouvons pas accepter que pour satisfaire une politique ambiante libérale celle-ci fasse l’objet d’un accroissement de la précarité énergétique qui concerne déjà 5,9 Millions de familles en France soit plus d’un sur cinq. Ne reconduisons pas les erreurs faites pour les concessions d’autoroute, exigeons avec la CGT, le 4 novembre, que ce bien national reste un bien 100% public.