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lundi 22 novembre 2021

A quoi reconnait ‘on un syndicaliste efficace, honnête et combatif ?

 En Inde on dit qu’on reconnait un syndicaliste honnête et combatif quand on le retrouve battu à mort dans la rue en rentrant chez lui. En France, les mœurs sont différentes, on le reconnait quand il reçoit une convocation à entretien préalable à licenciement. 

Il est des syndicalistes qui on a la fois la combativité et la méthode. D’esprit frondeur, ils n’agissent pas en soldat de grosse machine, commandé par un général loin du champ de bataille, ils agissent en sniper, en petit groupe, efficaces, pragmatiques appuyant la ou l’injustice est la plus crasse, détricotant l’idéologie adverse, ridiculisant la propagande, s’appuyant sur les colères là ou elles existent, dynamisant la révolte et soufflant sur les braises. Souple, rapide, tenace, pas achetable, en direct, pas négociable car pas dans une bureaucratie syndicale, ces types sont une plaie permanente pour les dirigeants de grandes entreprises qui ont décidés de transformer un service public en major du CAC 40, un cauchemar absolu pour carriériste issus d’école de commerce ou de management.

Mais le pire de ce que l’on reproche est que non seulement ils revendiquent des meilleures conditions de travail mais il on le toupet de questionner l’utilité sociale du modèle de l’entreprise et de proposer un service public, bien commun au service d’une tache vitale pour tous l’électricité dans une logique d’équité et d’efficacité. Non seulement il propose, mais il démontre à longueur de médias l’inefficacité du modèle du « toutpourleprofit » et du managementparlatrouille.

 

Ils ne rêvent pas que de petites augmentations, il casse l’idéologie de leur hiérarchie. Cette hiérarchie est intimement persuadée que leur modèle est le meilleur. La meilleure preuve est que ce sont eux qui la portent, eux les meilleurs. Il attaque une foi religieuse. Pour eux c’est une faute grave.

Alors, en France, faute d’être en Inde ou en Colombie (et a ces détails on reconnait un état de droit à un état mafieux, ce qui n’est pas rien) vient la solution du licenciement pour faute.

Peut être que le tribunal cassera le jugement, et q’EDF sera condamnée plus tard comme le fut pour Véolia, le lanceur d’alerte Jean Claude Touly, peu importe, l’important est de virer le sniper.

Mr André Phillipe est convoqué pour un entretien préalable d’Embauche, nous les Gilets Jaunes du 05 avant lutter avec lui contre la privatisation des barrages et le dénonçons cette atteinte intolérable à la liberté du droit syndicale inscrit dans la constitution. Car si en France on de ne frappe pas à mort les syndicalistes encore le droit d’exercer ce droit peut couter son travail même dans une entreprise fondée par un communiste en 1946 pour fournir un service public de l’électricité et modèle du droit du travail….

Alors pour ceux qui le souhaite et peuvent venez  le deux décembre a Lyon soutenir Philippe André.

 

 


 Lettre de Mr André à son licenciement

Merci à l‘inspection du travail de bien vouloir faire suivre à madame Florence Landois…
 
Madame
 
Je ne vous connais pas.
J’ai reçu hier de votre part une lettre de convocation à entretien préalable, sans savoir le moins du monde, sincèrement, ce qui m’est reproché :
Toujours autant surpris qu’à EDF, « licenciement » soit remplacé par « mise à la retraite d’office », tellement plus poétique, n’est-ce pas ?
Etant détaché à plein temps depuis peu, et avec la liberté dont jouissent les syndicalistes dans notre pays, je me demande bien quelle faute impardonnable j’ai bien pu effectuer ?
Depuis hier midi, ça tourne en boucle, dans ma tête, et je ne trouve pas…
 
Ma requête : je souhaiterai pouvoir bénéficier d’une faveur, et venir avec un.e élu.e de la nation, de l’Assemblée Nationale et/ou du Sénat, idéalement des deux chambres ?
Merci d’avance pour permettre à la représentation nationale de pouvoir assister à la façon dont vous procédez.
L’essentiel de mon travail de ces derniers mois a consisté à défendre les intérêts du service public de l’électricité, donc indirectement d’EDF.
Et la plupart du temps, en lien avec le parlement comme avec les ministères.
 
Comprenez également (et là, je reprends ma casquette de porte-parole fédéral de SUD-ENERGIE) que ne pas fournir au salarié accusé le motif de sa convocation préalable à licenciement (ce qui n’est pas rien, quand même), ne pas connaitre la faute qu’on vous reproche complique objectivement le choix du témoin autorisé à inviter…
Pour illustrer mes propos, dans la situation qui est la mienne :
  • si c’est un tract que vous me reprochez, j’aurais envie de solliciter un porte-parole fédéral de SUD, Jérôme Schmitt ou Anne Debrégeas, en l’occurrence ;
  • si c’est notre position lors de la PPL Gontard du 14 octobre dernier au Sénat, puisque favorable à ce qu’on extraie de l’entreprise les barrages qui constituent une véritable vâche à lait, j’aurais envie de solliciter monsieur le sénateur écologiste Guillaume Gontard ;
  • si c’est le travail que je fais avec nos femmes de ménage bafouées, comme notre inspectrice du travail, plus de 5 mois après le courrier de cette dernière (et plus de 14 mois après ma première demande accompagnée des extraits du code du travail qui l’exigent), nos femmes de ménage n’ont toujours pas de chauffage que vous leur devez dans leur local vestiaire, ni le moindre point d’eau adjacent, j’aurais envie de solliciter monsieur le député insoumis François Ruffin ;
  • si c’est le procès que nous avons gagné contre vous au TGI (dont l’appel est imminent) avec votre façon illicite de refuser les 32 heures collectives et la semaine de 4 jours aux salariés de votre unité, comme le libre accès au temps choisi, les 14 procès aux prud’hommes que les salariés vous ont intenté depuis, avec l’aide de SUD (illicite parce que contraire à l’accord national de 1999 toujours en application à EDF), ou en lien avec la façon tout aussi illicite dont vous avez modifié de force et contre leur gré le contrat de travail de plus de 120 personnes le premier août 2021, j’aurais envie de solliciter mon avocat du travail, maître Pierre Janot ;
  • si c’est en lien avec mes convocations par l’assemblée pour des auditions qui par la commission des affaires économiques, ou par celle de l’aménagement du territoire, j’aurais envie de solliciter madame la députée socialiste Marie-Noëlle Battistel ;
  • si c’est en lien avec votre réorganisation délétère, refusée par 95% de vos agents, et mettant en danger de mort économique notre unité, la DTG, j’aurais envie de solliciter monsieur Rémy Garçon, plus grand expert hydro climato du groupe EDF que vous venez de jeter comme une vieille chaussette pour avoir travaillé avec SUD (dans nos convocations à l’assemblée comme au sénat, ou dans les ministères) et pour avoir dépassé l’âge limite de 60 ans, j’aurais envie de solliciter monsieur Rémy Garçon
  • si c’est en lien avec mes convocations par le sénat pour des auditions par la commission des affaires économiques, j’aurais envie de solliciter madame la sénatrice républicaine Martine Berthet ;
  • si c’est en lien avec nos rendez-vous réguliers avec le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, j’aurais envie de solliciter madame la ministre d’Etat Barbara Pompili ;
  • si c’est en lien avec nos rendez-vous réguliers avec le Ministre de l’Economie et des Finances, j’aurais envie de solliciter monsieur le ministre d’Etat Bruno Le Maire ;
  • si c’est en lien avec les deux alertes danger grave et imminent pour l’ensemble du personnel de la DTG (que notre directrice, madame Emmanuelle Chevennement, harcèle, violente, et détruit, avec des indicateurs clairs et des appels au secours de plus en plus inquiétants et répétés de personnes de plus en plus jeunes et alignées), que j’ai déposées les 10 mai et 18 novembre de cette année, pour éviter que la petite DTG ne devienne un nouveau petit France Telecom, j’aurais envie de solliciter madame la sociologue du travail Danièle Linhart ;
  • si c’est en lien avec le travail de fond que nous menons contre votre projet délétère Hercule et contre l’absurdité de la mise en concurrence du marché électrique, avec des journalistes du Monde Diplomatique, de Médiapart, de Libé, du Monde, du Canard Enchaîné, de Politis, de Reporterre, de Bastamag, de Blast, du Figaro, du Point, de France Télévision, de Radio France, de RTL ou d’ailleurs (pardon pour ceux que j’oublie), j’aurais envie de solliciter la ou le journaliste dont la collaboration pose problème ;
  • si c’est en lien avec l’une des 80 projections / débats de l’excellent documentaire « Barrages, l’eau sous haute tension », de Nicolas Ubelmann, qui pourtant défend les intérêts du service public de l’hydroélectricité, que j’ai co-animées avec mes ami.e.s de la CGT, experts, ou élu.e.s ou anciens cadres dirigeants de l’entreprise, j’aurais envie de solliciter un ancien directeur d’EDF Hydro, Jacques Masson ou Jean-François Astolfi, ou directement le réalisateur Nicolas Ubelmann, pour qu’il puisse raconter comment vous lui avez refusé l’accès aux barrages et usines alors qu’il défendait vos intérêts…
  • tant de sujets à travailler pour vous combattre, que les idées me manquent…
  • … je sèche… mais cette liste n’est nullement exhaustive.
 
Tristement habitué de vos méthode, je sais également que lors de mon conseil de discipline, du fait que mon syndicat n’est pas représentatif nationalement, ni mon avocat, ni mon syndicat, ni moi-même pourrons assister à ce conseil de discipline. Là encore, votre pratique est-elle réellement compatible avec les droits les plus élémentaires de chaque femme et de chaque homme dans notre pays ? En tout cas, c’est bien comme ça que ça s’était déroulé lors de votre première convocation…
 
Au bout de 4 démarches disciplinaires identiques me concernant, d’une convocation ubuesque chez le procureur de la république et de tant d’autres brimades de votre part, en seulement 9 années d’exercice du syndicalisme, avec le plus grand sérieux et la plus grande dévotion, tous deux reconnus comme jamais par les agents que nous représentons, aux vues de ce que vous générez comme burn-out chez la plupart de mes homologues SUD, et je pense en particulier aux délégués syndicaux de Chinon, de St-Alban, de Dampierre, de Chooz… que vous avez littéralement mis sur la touche parce que lanceurs d’alerte, et au document édité par EDF en mars 2012, sur les presses de l’imprimerie Frazier à Paris, dans lequel il est clairement écrit que SUD est le syndicat à combattre, me permettez-vous de vous demander au bout de combien de blâmes obtient-on une image pieuse ? Je précise ici que l’humour, aussi maladroit soit-il, est la politesse du désespoir, n’est-ce pas ? Cette question ne demande pas réponse…
 
Je finirai ce triste mail en vous disant que bien vite, dans mes fonctions, j’ai compris l’animosité que vous portiez à mon syndicat et à notre travail pourtant orienté vers l’intérêt général, la défense des salariés, statutaires comme sous-traitants (illégalement de plus en plus nombreux, puisque contraire à l’article 4 du notre statut des IEG), et le risque que je prenais et faisait prendre à ma famille en continuant de vous combattre, bec et ongle. Eh bien, sachez, madame, que depuis mars 2018, j’ai atteint la plus totale résilience à votre égard, et que quelle que soit la peine que vous saurez m’infliger dans les semaines qui viennent pour une faute dont je n’ai à ce jour, toujours aucune connaissance, vous ne nous atteindrez pas, ni moi, ni mes proches.
 
Bien à vous, et dans l’attende de votre faveur : me permettre 1/ de savoir qui je dois solliciter en m’explicitant la faute supposée commise et 2/ de me faire accompagner qui par un.e expert.e, qui par un ancien dirigeant de l’entreprise, qui par un.e ministre, qui par un.e syndicaliste, qui par un.e député.e, qui par un.e sénateur.trice, pas forcément salarié de l’entreprise, du coup.
 
Merci d’avance pour votre bienveillance et votre diligence, et recevez, madame, l’expression de mes salutations les plus solidaires, et permettez-moi de vous souhaiter un très beau week-end,

samedi 30 octobre 2021

Déserts médicaux. Le cri d'alarme d'un médecin de campagne

Déserts médicaux.

Le cri d'alarme d'un médecin de campagne

Une nuit de début octobre, Frédérick Stambach a constaté le décès d’un homme qui n’avait pu être pris en charge à cause des insuffisances du système de santé local.

L’intervention de trop pour ce généraliste en Haute-Vienne qui a adressé à l’Humanité une lettre coup de poing où il appelle à renverser les politiques austéritaires :  

« Nos gouvernements ont sciemment organisé le chaos sanitaire »

écrit-il.

 

 Médecin généraliste à Ambazac, Frédérick Stambach est ce que l’on peut appeler un praticien aguerri.

À 39 ans, dont huit à exercer dans cette commune rurale voisine de Limoges, à la jointure de la Haute-Vienne et de la Creuse, le docteur a l’agenda de consultations rempli plus que de raison et le téléphone en surchauffe permanente.

À ses rares heures perdues, le thérapeute, qui endure chaque jour les conséquences d’un désert médical, se mue en citoyen engagé au chevet de notre système de santé au sein du collectif Ateliers pour la refondation du service public hospitalier (1).

Aguerri, il pensait l’être.

Jusqu’à ce soir d’octobre et la constatation inhumaine de ce décès.

« J’avoue avoir mis plusieurs jours à m’en remettre », glisse-t-il dans le courrier adressé à l’Humanité le 13 octobre.

« J’ai eu l’impression d’entrevoir notre futur à la campagne car déjà nous n’y arrivons plus et la situation ne va faire que s’aggraver…

L’angoisse est générale chez les patients et les soignants face à cette situation », souligne-t-il.

Avant de reprendre :

« L’élection de l’année prochaine m’a donné envie de lancer ce bien modeste cri d’alerte. Ce gouvernement nous entraîne dans l’abîme sanitaire. »

Émouvant, son témoignage l’est assurément tant ses constatations rigoureuses prennent aux tripes.

Nous publions donc son « j’accuse », que lui voit aussi comme « une sorte d’hommage pour ce patient mort seul, alors qu’il aurait dû être à l’hôpital».

(1) Le collectif a publié Soigner - Manifeste pour une reconquête de l’hôpital public et du soin. C & F Éditions.

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J’accuse notre gouvernement et ses prédécesseurs d’être responsables de la destruction de notre système de santé au point que, en 2021, des patients meurent en France faute d’une prise en charge élémentaire.

Je les accuse d’avoir organisé sciemment le chaos sanitaire à venir et, pire, de l’avoir aggravé en pleine pandémie.

Le résultat pour nos concitoyens sera de l’angoisse et des milliers de morts inévitables dans les années à venir.

Sur mon vaste secteur d’astreinte, correspondant au quart nord-est de la Haute-Vienne, j’ai été amené à réaliser une intervention dans la nuit du 7 au 8 octobre qui condense l’ensemble des dysfonctionnements de notre système de santé.

Un patient de 62 ans a été retrouvé sans vie à son domicile, se situant à une heure de route de mon cabinet.

Il faisait depuis plusieurs mois des allers-retours aux urgences, dont le dernier datait d’une semaine.

Le courrier de sortie, que j’ai pu consulter, montrait que son état clinique comme biologique était très préoccupant et aurait nécessité une hospitalisation.

Malheureusement, n’ayant aucun lit disponible, mon confrère se voyait contraint de le renvoyer à domicile avec un rendez-vous rapproché.

On en est là tant que le patient tient debout et, devant l’absence de solution hospitalière, on “temporise”.

Premier dysfonctionnement structurel.

Le patient vit seul, en pleine campagne limousine, dans un désert médical : en quelques années, le nombre de médecins généralistes autour de cette commune est passé de 11 à 2.

Donc, personne pour assurer la surveillance du patient ou pour négocier une hospitalisation rapide.

Le patient reste donc sans surveillance, chez lui.

Deuxième dysfonctionnement structurel.

Ce patient démuni décède “brutalement”, le matin, pour n’être découvert que vers 16 heures, par sa famille venue de Paris exceptionnellement ce jour-là.

L’astreinte commençant à 20 heures, il faudra attendre que je puisse arriver à plus de 22 heures, mobilisant plusieurs heures deux équipes de gendarmerie qui se relaieront, la famille ne pouvant toucher au corps tant que la preuve du décès “naturel” n’a pas été apportée.

Ainsi, elle devra se contenter d’apercevoir le corps à moitié tombant de son lit pendant plus de six heures.

Une inhumaine et inutile souffrance supplémentaire.

Troisième dysfonctionnement structurel.

Cette histoire est comme une fenêtre ouverte sur notre futur.

Le nombre de généralistes va continuer à diminuer, amenant inexorablement la situation, déjà critique, à s’aggraver.

Même en pleine ville.

De plus, les pharmacies étant manifestement jugées trop nombreuses, les dispositions prises par notre gouvernement assurent la fermeture sournoise des officines : environ une pharmacie ferme tous les deux jours.

Il faut ajouter à cela la baisse constante des capacités hospitalières.

Ainsi, nous vivrons tous cette situation de plus en plus fréquemment, des personnes mourant seules, des familles abandonnées, faute de prise en charge.

Ils savent, et pourtant ils continuent

 

L’angoisse est terrible pour les citoyens de ces territoires, comme pour les soignants restants, saturés, qui voient les cabinets fermer les uns après les autres.

Ils nous demandent souvent :

“Mais comment va-t-on faire pour se soigner maintenant ?”

Nous ne savons pas, nous n’avons plus de solution à l’échelle locale.

La réponse ne peut être que collective, donc politique.

Car il ne s’agit pas d’un malentendu, cette situation est le fruit d’une stratégie délibérée, malgré les nombreuses alertes depuis plus de vingt ans.

Tout est écrit, tout est sur la table, ils savent.

Et pourtant, ils continuent.

Il est vrai qu’ils (elles) ne sont jamais concernés par les décisions qu’ils imposent pourtant à leurs concitoyens.

Imagine-t-on un ancien président sans médecin traitant, ou un ancien ministre de la Santé attendant sur un brancard quarante-huit heures aux urgences ?

Ou même un de leurs proches ?

Bien sûr que non, leur carnet d’adresses et leurs moyens financiers les prémunissent de ce genre de mésaventure, qui ne concerne que les “sans-dents”.

La vérité est crue : les plus pauvres, les plus âgés et a fortiori les plus pauvres âgés subiront violemment la destruction de notre système de santé, jusqu’à entraîner leur mort prématurée.

Il n’y a plus d’excuse pandémique, actuellement la pression liée au Sars-CoV-2 est inexistante sur le territoire métropolitain.

Lorsqu’on sait que la politique de fermeture de lits a continué en pleine pandémie historique, qu’il y a encore moins de soignants en poste comparé à 2020, on comprend que rien, plus rien, ne pourra les faire sortir de leur trajectoire mortifère.

Car, il faut le dire, cette politique est une politique de destruction des plus fragiles.

Est-ce cela, le but inavoué ?

Est-ce cela, l’objectif du macronisme, dans le droit-fil du sarkozysme, puis du hollandisme ?

Une sorte de malthusianisme social ?

La question mérite d’être posée,

tant les politiques suivies sur le plan économique et social sont d’une redoutable cohérence : l’épidémiologie a prouvé depuis longtemps que, plus les conditions socio-économiques se dégradent, en particulier les inégalités de revenus, plus la population est en mauvaise santé dans son ensemble, riches compris.

Donc, d’un côté, on détruit la santé de la population et, de l’autre, on détruit le système de santé (médical et médico-social à l’agonie), qui pouvait lui venir en aide.

 

Une véritable stratégie de l’angoisse

De plus, le gouvernement actuel semble prendre plaisir à maintenir dans une angoisse existentielle les plus démunis (retraités, chômeurs) avec des tracasseries administratives supplémentaires, agrémentées de baisses de revenus brutales.

Pour couronner le tout, la population intègre petit à petit qu’en cas de problème de santé, elle aura le plus grand mal à se faire soigner : il s’agit d’une véritable stratégie de l’angoisse.

Comment nomme-t-on une politique suivie avec un tel acharnement ?

Et ceux qui la défendent ?

Des criminels ?

Des incapables ?

Nous, soignants, ferons notre part dans le chaos qui vient.

Mais il est urgent de sortir la santé de considérations budgétaires techniques.

Il n’y a rien de plus politique que la santé, il faut la connecter avec les grandes questions socio-économiques contemporaines, notamment avec le carcan des traités européens.

La période électorale qui s’ouvre pourrait être propice à une telle prise de conscience, notamment après la crise du Sars-CoV-2 et la mise en lumière de notre dénuement. 

Sinon, nous n’aurons plus qu’à contempler les sourires satisfaits de ceux qui poursuivront, bien à l’abri, leurs destructions cinq années supplémentaires.

(Les intertitres sont de la rédaction).

 

lundi 18 octobre 2021

mercredi 13 octobre 2021

Tentative de mettre a l'abri les barrages du capitalisme, une occasion ratée au sénat

 

Découvrez d’un bloc ce qui anime l’équipe SUD Hydro le plus clair de son temps depuis début septembre : la saga en 5 épisodes et plus, si affinité, d’une loi construite pour sauver les barrages et les placer dans le domaine 100% public, déposée par les écologistes du Sénat.
 
Premier épisode, le dépôt de la PPL (proposition de projet de loi) par les écologistes
 
 
Le premier septembre dernier, dans l’indifférence générale, le groupe écologiste, emmené par Guillaume Gontard (présent sur toutes nos manifestations barrages, jusqu’à la dernière, le 8 mai dernier, sur le barrage de St Egrève), déposait le projet de loi visant à maintenir les barrages hydroélectriques dans le domaine public. Un projet de loi que SUD attendait depuis 10 ans :
Pour SUD, c’était clair, maintenant que quelqu’un avait dégainé la seule solution euro-compatible pour les sauver, un raz-de-marée conforme à l’unanimité de la classe politique enfin obtenue sur le sujet (même la Macronie le proposait dans Hercule avec EDF Azur) sur le sujet allait enfin débarrasser pour de bon les barrages de cette épée de Damoclès qui fragilise l’entretien des barrages que les opérateurs risquent de perdre, et retarde les investissements nécessaires à la réussite de la transition écologique (STEP, en particulier, sur la Dordogne, avec Rédénat, sur la Truyère, avec Montézic, et en Savoie également).
 
Mais le monde politique est toujours plein de surprise. Alors, période défavorable aidant, car trop proche des présidentielles pour assister à l’union des forces politiques de droite comme de gauche, allait-on assister, médusé, à un rendez-vous manqué avec l’histoire ?
 
Deuxième épisode, l’audition des syndicats (qui donne un avis, souvent décisif…)
 
Le jeudi 23 septembre à 11h15, Patrick Chauvet, sénateur Républicain, rapporteur de la Commission des Affaires Économiques pour l’examen de la PPL déposée le 1er septembre par le groupe Écologiste du Sénat, auditionnait l’intersyndicale d’EDF. Par chance, SUD était conviée ;-)
 
À notre grande surprise, l’ensemble de l’intersyndicale s’est opposée frontalement à ce projet de loi, sans proposition aucune pour l’améliorer. Non. Rejet en bloc. SUD, isolé, dubitatif, et hagard, y lisait son propos liminaire :
 
« SUD se félicite de l’apparition, enfin, de ce projet de loi qui confirme l’essentiel de notre travail sur le sujet.
 
D’abord, les trois piliers pour bien comprendre pourquoi la mise en concurrence des barrages est absurde, et pourquoi ils sont, à plus d’un titre, un bien commun stratégique d’intérêt général (robinets de la France, poumons du système électrique, et objets industriels très dangereux) apparaissent clairement dans ce projet de loi.
 
Ensuite, l’urgence est réelle : depuis 10 ans, la société anonyme EDF gère un parc de barrages dont une bonne partie peut lui être retirée du jour au lendemain pour la concurrence (si la France applique la loi d’aujourd’hui, notamment la loi Sapin 1 de 1993, confortée par le rapport Leteurtrois de 2006, facilitée par le changement de statut d’EDF en Société Anonyme en 2004, comme par la modification de la loi eau de 2006). Cette épée de Damoclès amène nos dirigeants à entretenir les ouvrages menacés avec des bouts de ficelle.
 
EDF a déjà, du milieu des années 1990 au milieu des années 2000, cessé l’entretien des barrages pour afficher des comptes à même de favoriser le succès de sa privatisation partielle. Et au bout d’une décennie, les accidents se sont multipliés, jusqu’à la rupture, une nuit de janvier 2006, d’une vanne du barrage de Tuilières sur la Dordogne, créant un véritable tsunami sur la rivière. Si cet accident avait eu lieu une journée d’été, tout le monde s’en souviendrait comme la plus grosse catastrophe industrielle du pays…
 
La nouvelle incertitude, qui met le moral des salariés de l’hydraulique en berne date de 2010 avec la première liste Borloo des barrages à mettre en concurrence. Une illustration de ce moral en berne est que les salarié.e.s de l’hydraulique sont lanterne rouge du sondage interne MyEDF mesurant le moral des troupes.
 
Si SUD se réjouit qu’aucun autre barrage que celui sur la Séveraisse, un petit affluent du Drac, SUD est profondément inquiet de la durée de cette épée de Damoclès et de ses conséquences sur la politique de maintenance des ouvrages concernés à EDF.
 
Hercule est la preuve que le combat d’idées est gagné : plus aucune force politique pour oser affirmer que la mise en concurrence des concessions hydroélectriques est une bonne idée. Mais l’abandon temporaire d’Hercule maintient le parc des barrages français dans une incertitude que ce projet de loi achève enfin, pour le bien et la sécurité de toute la population française.
 
SUD y est favorable, naturellement, en attendant que le cheminement amène l’ensemble des forces politiques à s’interroger sur l’ensemble du système électrique, dont l’ouverture au marché n’a tenu aucune promesse, et même entraîné, à l’inverse, l’explosion du montant de la facture des usagers en échange de rien : une activité de fourniture inutile, fort chère, et nuisible.
 
Enfin, le développement des énergies renouvelables en France (hors hydraulique déjà quasiment en vitesse de croisière) a été largement subventionné. Mais EDF a choisi (ou pas) de ne pas en être (en 2019, selon le bilan électrique de RTE et les facts and figures d’EDF, EDF ne produit que 2,2% du photovoltaïque national, et 9,5% de l’éolien national), alors que la manne des subventions représente sur 20 ans deux fois les bénéfices cumulés d’EDF ! Et EDF qui invoque des difficultés financières ?! Après avoir, sans raison, raté ce train...
 
Il est démontré que la transition énergétique confiée au privé coûtera beaucoup plus cher que si elle était confiée au public. En avons-nous les moyens ? Le GIEC nous alerte chaque fois un peu plus fort sur l’urgence climatique. Avons-nous vraiment le temps d’attendre ?
 
SUD soutient sans hésitation ce projet de loi.
 
SUD espère que l’ensemble des forces politiques rejoindra ce projet de loi qui n’est qu’une vraie preuve de bon sens, de pragmatisme, et qui prend en compte l’urgence écologique du moment ».
 
Retrouvez l’intégralité de cette audition sur la chaîne YouTube Barrages grâce à la célérité de Seb ici :


 
Si vous préférez la lire, SUD l’a retranscrite pour vous là. Audition intersyndicale transcrite en intégralité :
 
Le rapporteur nous avait également transmis un questionnaire. Retrouvez ci-dessous les réponses de SUD au questionnaire du rapporteur :
Abasourdi par la teneur de cette audition, SUD a décidé de prendre son bâton de pèlerin, et a eu l’opportunité de rencontrer les groupes Communistes puis Socialistes le 6 octobre, et le groupe Républicain le 11 octobre. En parallèle, SUD imagine bien que les trois opérateurs auditionnés également ont sans doute davantage défendu leurs intérêts industriels que l’intérêt général. Mais peut-on vraiment le leur reprocher ?
 
roisième épisode, le passage en Commission (qui donne un avis, souvent décisif…)
 
Deuxième coup de massue sur nos têtes incrédules : la Commission rend un avis négatif à l’unanimité des groupes politiques (à l’exception des écologistes, bien sûr), basé sur :
  • Le rapport du rapporteur, sur lequel il y aurait tant à redire :
  • Pour celles et ceux qui préfèrent sa version courte, la voici :
  • Plus intéressant, le CR des débats (qui, étonnamment, n’ont pas été filmés, damned…) :
 
Parmi les erreurs les plus flagrantes commises par le rapporteur :
  • l’affirmation que « Adopter le dispositif proposé, unilatéral et parcellaire car non négocié en amont, n’éteindrait donc en rien le contentieux en cours ». SUD se permet de transmettre ici ses comptes-rendus de deux rencontres avec la Commission Européenne. La première, le 6 novembre 2019, grâce à Yannick Jadot, avec la DG GROW de Marzena Rogalska, et la seconde, le 23 avril 2021 autour d’eurodéputés LFI et EELV rassemblés autour de Michèle Rivasi, avec la DG COMP (Anna Colucci) et la DG Energy (Catharina Sikow-Magny) :
Pour faire court, SUD se contentera de rapporter les propos de la plus puissante de ces trois DG, la DG concurrence de Margrethe Vestager, en la parole d’Anna Colucci :
  • 1/ Peut-on sortir l’ensemble du système électrique de la concurrence ? Et sous quelles conditions eurocompatibles ?
“Non, on ne peut pas !” (Anna Colucci – le 13 avril 2021)
  • 2/ Peut-on éviter la mise en concurrence des barrages hydroélectriques ? Et sous quelle conditions eurocompatibles ?
“Soit l’État français met en concurrence ses barrages, soit il les en préserve en créant une régie ou une quasi-régie, comme la France l’envisage actuellement, mais ce sera plus compliqué, car le contrôle par l’État sera moins prégnant, ce qui imposera énormément de garde-fous” (Anna Colucci – le 13 avril 2021)
  • Dans son rapport, le rapporteur semble regretter que « l’article supprime le dispositif des sociétés d’économie mixte hydroélectriques (SEMH) ». Des dires de Marie-Noëlle Battistel, ces SEMH ont été conçues par elle pour Ségolène Royale dans une époque bien différente, dans laquelle il s’agissait de limiter la casse. Le problème principal des SEMH est double : 1/ un management évident par le privé, et 2/ SUD l’a démontré dans son rapport barrage : plusieurs opérateurs, même bienveillants, sur les barrages d’un pays, ça désoptimise le placement de l’eau, certes gratuite, mais en quantité limitée et finie, ce qui rend son optimisation délicate, et affaiblie dès qu’on sort d’un monopole public.
  • Troisième et dernier point que SUD critiquera sans hésitation, l’affirmation que les conséquences financières du dispositif de « quasi-régie » sont omises. Pour le Gouvernement, le coût de sa mise en œuvre serait « vraisemblablement de plusieurs milliards d’euros ». De fait, bien des concessions de la SHEM sont déjà en délais glissants (date de fin de concession dépassée), et pour la CNR, par chance, la prolongation de ses concessions n’est pas encore actée, et les concessions du Rhône finissent encore en 2023 ! Les coûts de rachat des années perdues de concession seraient donc exceptionnellement faibles, si on souhaitait tout rassembler CNR, SHEM et EDF Hydro dans la même structure. On pourrait également avantageusement rappeler à la CNR qu’en 2001, quand les concessions d’EDF, déjà engagées jusqu’en 2023, le chèque remis à EDF pour 22 années d’exploitation perdue fut de 0 euros. Un principe qui devrait s’appliquer dans les deux sens, non ? Pour finir, si SUD est bien renseigné, dans l’esprit des législateurs écologistes, il s’agit de transférer dans cette structure uniquement les concessions échues, au fur et à mesure. Le coût imaginé dans leur astucieuse idée serait donc nul, non ?
 
Par un malheureux hasard du calendrier, SUD n’a pu rencontrer les groupes Communistes, Socialistes et Républicains que trop tard. Après l’avis négatif unanime en Commission. Mais SUD ne s’avouant jamais vaincu…
 
Salut à tou.te.s,
 
Découvrez d’un bloc ce qui anime l’équipe SUD Hydro le plus clair de son temps depuis début septembre : la saga en 5 épisodes et plus, si affinité, d’une loi construite pour sauver les barrages et les placer dans le domaine 100% public, déposée par les écologistes du Sénat.
 
Quatrième épisode, le cri d’alarme de SUD face au rejet programmé de la proposition de projet de loi des écologistes
 
Ne sachant plus que faire, face à des délais aussi courts, SUD décide de fournir au Sénat toute la matière à même de les faire réfléchir à leur vote du 14, et le cas échéant, à poursuivre l’aventure unis et soudés, pour aboutir dès que possible à la loi qui mettra enfin un terme à cette épée de Damoclès qui menace les barrages et compromet la transition écologique depuis plus de 10 ans !
 
Le tract souvenir de SUD, qui, on l’espère, ne sera qu’un point d’étape vers la victoire prochaine :
 
En exclusivité pour vous, en attendant leurs discours dans l’hémicycle de demain, la lettre de SUD aux sénatrices et aux sénateurs :
 
Mesdames les Sénatrices,
Messieurs les Sénateurs,
 
Après des années d’investissement intense, nous avons obtenu un consensus politique et syndical très large pour sortir les barrages de la menace de mise en concurrence, y compris au sein du gouvernement. Celui-ci l’a affirmé comme une ligne rouge du projet Hercule. Pour exemple, Barbara Pompili, lors de son audition à l’Assemblée Nationale du 4 février 2021, déclarait : « si on n’aboutit pas sur Hercule, il va falloir trouver un plan B ».[[1] « Le gouvernement explore, parmi d’autres scénarios, une voie, permise par le droit des concessions, consistant à pouvoir renouveler sans mise en concurrence les concessions à une structure dédiée détenue par l’Etat. Ce qui nous permettrait de mettre fin au contentieux européen, de relancer l’investissement, et de conforter les salariés. Ce serait un moyen de sortir de cette incertitude pesante qui n’a que trop duré».
1]
SUD a été moteur dans ce combat (cf. notre site).
 
Notre analyse converge avec ce qui a été dit et répété par les représentants de la Commission Européenne, lors de nos rencontres avec eux, en 2019 et 2021 :  la seule solution compatible avec les textes européens pour écarter rapidement la menace de la mise en concurrence des barrages est la régie ou la quasi-régie, c’est-à-dire le fait de confier l‘exploitation de ces barrages soit directement aux services de l’Etat (régie), soit à une entité 100% publique, EPIC par exemple (quasi-régie). C’est d’ailleurs la solution qu’avait retenue le gouvernement dans Hercule, avec la création de la filiale publique Azur.
 
Le groupe sénatorial EELV a présenté un projet de loi proposant la création d’une quasi-régie hydroélectrique. Mais à notre grand étonnement, malgré le consensus syndical et politique, cette opportunité de mettre enfin les barrages à l’abri de la concurrence a été rejetée en audition le 23 septembre par toutes les organisations syndicales sauf SUD et le 6 octobre en Commission des Affaires Economiques par tous les groupes politiques au Sénat sauf le groupe écologiste. Depuis, lors de nos rencontres avec différents groupes politiques du Sénat (PCF, PS, LR), il est apparu clairement que le positionnement des syndicats avait énormément pesé dans leur décision.
 
Les arguments avancés par les organisations syndicales et les groupes sénatoriaux pour justifier leur refus nous laissent perplexes : ils reprochent principalement au projet de loi de ne pas aller assez loin et de ne pas proposer un retour à une entreprise publique intégrée (et également d’autres critiques que nous détaillons ici). Nous sommes bien sûr d’accord avec la nécessité de sortir du marché de l’énergie et de revenir à un système 100% public : c’est d’ailleurs le sens de la tribune collective que nous avons publié dans le Monde du 31 mai dernier, signé très largement par la classe politique à gauche, par une grande association de consommateurs, par des ONG, des économistes de renom[[2] Dont Thomas Piketty, des personnalités du monde de l’énergie (et à laquelle l’intersyndicale avait refusé de s’associer, sans explication)2]. C’est aussi le travail quotidien que nous menons, avec un rapport, de très nombreux argumentaires, des interventions dans les médias, auprès des élus, des associations, des citoyens (cf. notre site et nos derniers argumentaires sur les hausses de prix). Mais dans l’immédiat, nous ne sommes pas face à un choix entre deux propositions de loi, l’une pour la création d’une structure publique pour gérer les barrage et l’autre pour un retour à un système 100% public ». La sortie du marché n’est pas une option acceptable pour l’instant par la majorité politique, et encore moins par la Commission Européenne. Nous ne pouvons que le regretter, et continuer notre travail d’analyse et de mobilisation pour faire changer les choses.
D’ailleurs, à ce jour, aucune contre-proposition n’est sur la table, et comme le confirment nos échanges avec les groupes politiques, rien ne semble prévu dans les mois qui viennent. Or la situation d’instabilité juridique qui perdure sur les barrages entrave les investissements, tant de développement que de maintenance. Cela devrait tous nous inquiéter tant pour la réussite de la transition énergétique que pour la sûreté du parc. Il y a urgence, surtout pour l’hydroélectricité ! De plus, la période est particulièrement propice à un regroupement des trois opérateurs historiques :
  • La prolongation des concessions de la CNR n’est pas encore actée, et les concessions CNR (23% du productible) s’arrêtent toujours en 2023, garantissant un coût très réduit de rachat du manque à produire ;
  • L’essentiel des concessions de la SHEM (3% du productible)  sont échues ou sur le point de l’être, donc disponibles pour l’Etat.
  • EDF hydro (72% du productible) appartient à près de 85% à l’Etat.
 
Les organisations syndicales et la classe politique ont donc lâché la proie pour l’ombre. Cela est d’autant plus incompréhensible qu’une victoire sur l’hydroélectricité aurait été un point d’appui pour une sortie définitive du marché, et non une entrave.
 
Nous avons fait tout notre possible pour faire revenir syndicats et politiques sur leur décision, sans succès et sans explication. Demain, dans l’hémicycle, la PPL du groupe écologiste qui propose de mettre à l’abri définitivement nos barrages sera massivement rejetée. Si c’est le cas, nous ne pourrons que regretter amèrement cette occasion manquée et nous interroger sur les raisons véritables du choix des organisations syndicales représentatives : défendent-elles le service public, ses salariés et ses usagers ? Ou le périmètre d’EDF SA, de la CNR et de la SHEM  ?
 
SUD appelle l’ensemble des forces politiques convaincues par la nécessité de débarrasser les barrages de cette épée de Damoclès à travailler ardemment et urgemment autour de cette PPL pour voter enfin, dans les deux chambres, la loi dont l’hydroélectricité française a besoin. SUD appelle les syndicats représentatifs à mesurer leur responsabilité dans les positions politiques actuelles, et les invite à expliquer leur position, donner accès à leur plan B, ou rejoindre la table des discussions.
 
SUD demande la tenue d’une réunion rapide de l’ensemble des groupes politiques du Sénat (et pourquoi pas de l’Assemblée) et des syndicats d’EDF pour transformer ce rendez-vous raté en un succès collectif. SUD ne comprendrait pas qu’on prenne collectivement le risque de laisser EDF Hydro dans cette incertitude, de laisser EDF, la CNR et la SHEM continuer de désoptimiser le système par leurs affrontements concurrentiels répétés, de laisser EDF mal entretenir ses barrages en fin de concession et de ne pas investir dans les outils de la transition écologique. La responsabilité de tous les opposants à cette privatisation larvée est engagée !

DTG-SUD-ENERGIE

Pièces jointes00:23 (il y a 7 heures)


À
 


Artificialisation des terres et photovoltaïque dans le Buech

Artificialisation des terres et photovoltaïque dans le Buech
ARTIFICIALISATION FORET

Rendez vous le Samedi 16 octobre à 11h à l’Epine, puis à 14h à Montclus

(*)Pour aller à l’Epine, depuis Serres, direction Rosans ; le parking est en façe de l’auberge de l’Epine à gauche de la route.
(**)Pour aller à Montclus : depuis Serres, direction Rosans ; passez Montclus de 2 km puis à droite vers le Petit Terrus !

Programme :
11h : Rendez-vous devant l’auberge de l’Epine(*) pour une balade botanique en forêt autour d’un projet photovoltaïque de 40ha.
A Montclus (**)

12h30 : repas tiré des sacs
De 14h à 16h : (sous chapiteau) débat « photovoltaïque et artificialisation des terres naturelles et agricoles dans le Buech : que faire ? »
A partir de 16h : fête paysanne : mini marché,
17h : débat « cause animale, cause paysanne »,
Buvette, chorale, stands, repas, musique.

Les installations industrielles de capteurs solaires se développent dans le Buech et les Alpes du Sud, discrètement, mais à très grande vitesse. Ce sont des grandes sociétés qui profitent des conditions exceptionnellement favorables qui leur sont offertes ici : foncier bon marché, bon ensoleillement, bonne « acceptabilité sociale » (faible densité de population,..). Et parce c’est plus rentable, ces investissements sont réalisés sur des terres naturelles, des forêts ou des champs plutôt que sur des terrains déjà artificialisés (comme les toits, les parkings, etc).
Voici pourquoi cet évènement est lié à l’appel pour les forêts vivantes de SOS Forêts (voir aussi l’article de reporterre) et rejoint les préoccupations de la confédération paysanne sur ces sujets.
« Mais n’y a-t-il pas incohérence à vouloir lutter contre le changement climatique et ses conséquences sur la biodiversité, par des installations d’énergie renouvelable artificialisant terres agricoles ou forestières ? »
C’est à cette question que nous, habitants du Buech, voudrions tenter de répondre ensemble, sachant que les décideurs ne semblent pas se la poser vraiment. En y ajoutant celle-ci : « Mais alors, que faire ? ».
L’objectif que nous nous proposons serait donc :
> de prendre conscience du problème sur les lieux même d’implantation d’un projet photovoltaïque de 40ha en compagnie de spécialistes des milieux naturels.
> d’informer et de débattre sur la problématique de l’énergie, de la place du photovoltaïque, l’artificialisation des terres,
> d’ébaucher quelques réponses et propositions face à ces constats,
> de lancer une cartographie participative des projets photovoltaiques dans le Buech pour pallier à la désinformation et mutualiser nos moyens d’action.

http://sosforetpaca.org/artificialisation-des-terres-et-photovoltaique-dans-le-buech

lundi 11 octobre 2021

Un nouveau site et une pétition contre le golf de Crots

Face au réchauffement il y a tant de choses a faire que vouloir raser une forets pour faire un golf est un belle exemple de déni !

Maison arrêtent pas 40 ans de promotion immobilière comme cela.
Si vous êtes contre voici un site pour vous, si vous êtes pour vous pouvez y trouver des arguments pour penser contre vous même (chose pas trop à la mode actuellement).

 https://nonaugolfdeserreponcon.fr/

Et une pétition a faire signé:

https://chng.it/ZxLXHjgCFk

PRIX DE L'ÉLECTRICITÉ/GAZ : COMMENT ON A MENTI AUX FRANÇAIS


 

dimanche 10 octobre 2021

Instauration d'un permis à point de manifestations : retour sur la repression de la nanifestation contre la privatisation des biens communs, le 8 mai 2021 à Serre-ponçon !

Le 8 mai  une manifestation a eu lieu contre la privatisation des biens communs sur le barrage de Serre-Ponçon, plus grande réserve d’eau, qui dans un monde de soif vaudra de l’or. Pour des incidents minimes, des organisateurs passent au tribunal et certains risquent beaucoup car la bourgeoisie a inventé le permis à points de manifestation. Nous proposons une caisse de soutien ici pour les trois militants qui vont passer au tribunal ici

 

1er mai 2021 à Paris

Nous voler notre eau et nos barrages, sans vous manquer de respect, ce n’est pas bien Mr Le président ! (Osez celui-là)

On n’est pas tout à fait d'accord pour la privatisation de l'eau de pluie aux bénéfices des actionnaires des multinationales !

On veut des privatisations solidaires et un peu sociales ! 

Ne nous piquez pas tout d'un coup, soyez progressifs et échelonnés !

Plusss de peinture verte sur les privatisations.

La spéculation sur l’énergie fait des hauts et des bas, pour les pauvres s’est un peu embêtant

Vendre des biens communs ce n’est pas très gentil !

Le privé c’est super mais on ne kiffe pas tous

 

Voici sûrement les slogans que nous aurions dû prendre le 8 mai, en les écrivant sur des cartons biodégradables et en marchant sur le trottoir pour ne pas gêner. Un recueil de doléances aurait pu être remis. Une entrevue demandée à la préfecture où des représentants polis auraient écouté sans jamais couper la parole, le représentant de l'état, le représentant de la copropriété qu’est devenu l’état français. Il nous aurait rassurés en nous disant que nous avions bêtement mal compris, idiots comme nous sommes, le projet Hercule. Pas de privatisation, juste des mises en concessions, pas de risque de flambée des prix de l'énergie à cause de la mise en marché spéculatif de l'énergie, pas d’accaparement de l'eau, ressource vitale, par des multinationales, pas de risque de blackout dû à la déréglementation. Pas de privatisation globale depuis 30 ans de tout les biens communs : des banques à l’émission de monnaie, en passant par TF1, la sécurité sociale, la santé, les autoroutes, la SNCF l’eau potable, etc…C'est compliqué braves gens et vous, franchement vous n’êtes pas outillés pour le complexe...La manifestation aurait commencé à l'heure et fini dès que les forces de l'ordre l'auraient décidé. Une manif de Bisounours. Mais le problème est que si la pensée Bisounours existe en France et est très implantée dans certaines catégories, celle-ci ne manifeste que très peu car il y a trop de sports, de loisirs, de festivals, de choses fun à faire et la vie roule pour les Bisounours, ils sont zen. Ils veulent bien faire des choses, mais dans le positif ou le colibri, l’animal qui fait un truc qui ne sert a rien, qui a bonne conscience mais dont la forêt finit par brûler.


Mais au lieu de cela, ce 8 mai 2021, nous avons osé perturber la circulation sur une route touristique pendant une petite demi-journée (preuve en même temps que nous étions très nombreux à être mobilisés)! Nous avons nui au tourisme et à son cortège de vroum-vroum! Seules les compétitions sportives ont ce privilège normalement! Mais le pire, ce sont les tes tags, à la peinture, sur la route,  affirmant que la privatisation est un vol. Des mots d’insultes en grand format. Encore pire: des manifestants qui secouent les grilles du barrage en disant qu’il est à nous. Derrière ces grilles, 30 fourgonnettes de gallinacés s'ennuient. Alors de l'ennui nait les forces du désordre, disait le philosophe. Et l'air pur de la montagne devient subitement piquant, brûlant, horriblement irritant. Alors la barbarie viscéralement inhérente de la jeunesse populaire, en train de défendre les acquis des grands-pères, s'enclenche, en rebroussant chemin, en pleurant de toutes ses larmes. Certains jettent quelques pierres qui arrivent sur les cailloux du barrage qui encaissent le coup. Le bruit du caillou recevant un caillou est court mais on en mesure la souffrance. D'autres vont encore plus loin dans le saccage: ils mettent des autocollants sur les panneaux « propriété privée ne pas entrer » et masquent en passant cette information vitale que "les barrages sont privés " (bien qu’ils appartiennent à une entité appartenant à la population).  Les médias, à la solde de la subversion et bien connus pour leurs citriques viscérales du pouvoir, omettent de relater ces dramatiques évènements. Alors, la justice sur les ordres du gouvernement, intime aux forces de l'ordre de mobiliser du temps sur cette vaste affaire. D’autant plus courageux qu’elles n'arrivent même pas à répondre à celles des victimes de violences conjugales, de cambriolages, de délit sur l'environnement, de délinquance fiscale ou cravatée. Elle priorise et mobilise des forces pour retrouver les coupables de ce qu’a appelé notre jeune Président, sous l’effet du COVID, le chahut joyeux du 1er mai...(au cours duquel les forces de l'ordre ont chargé la foule directement avant les incidents).


L'enquête dure de longs mois alors que, une fois le plan hercule enterré, le prix de l’énergie est au plus haut grâce à la mise en spéculation des biens vitaux. Cette enquête aboutit à accuser des dangereuses personnes qui délinquent à coup d'autocollants, de tags et de cailloux sur cailloux (genoux, hiboux)….

Caillou, tag et autocollant, voilà le chifoumi du 8 mai, trois manifestants sont convoqués à la gendarmerie. Leur profil est typique: jeune multi- manifestant. Ne pourrait-on pas inventer "un permis de manifestant", que l'on pourrait retirer et donnerait lieu à un nombre limité de manifestations (car eux, vraiment, sont multi-cumulards!)? Contre la spoliation des biens communs, contre la répression des migrants, contre la fin des retraites, contre la réforme de ci de ça, ils ont vraiment explosé leur forfait!


 Heureusement, la justice est là pour rappeler que le droit de manifester, inscrit dans la constitution, est un droit encadré. Votre forfait est réduit grâce à des procédures baillons, avec retrait de points à coups de convocations et intimidations pour des broutilles.

C’est bien normal, un exemple: si un voleur vient chez vous pour vous cambrioler, vous n'avez pas le droit de l'insulter. Lui dire votre désaccord est certes autorisé ainsi que lui signifier poliment votre répréhension du déménagement opéré par ses soins. Mais de là à l'intimider, à jeter un caillou à ses pieds ou à dénoncer son vol en agressant du goudron à la peinture...

 

L'état a le monopole de la violence, affirme la justice et tout emploi de la violence par des manifestants est à réprimer. La définition de la violence est définie par l'état: un tag sur la route est violent, violente est la pose d'autocollant, violent est l'envoi de quelques cailloux sur du caillou....

Par contre, une coupure de courant n'est pas violente. Si l' Etat sectionne à l’arrache des câbles d'un poteau électrique d'un refuge de pauvres migrants mineurs en errance, en plein hiver dans les Hautes-Alpes, là ce n'est pas violent. Résultat, rapidement, 10 personnes se retrouvent en intoxication de monoxyde et en caisson à cause du dysfonctionnement du chauffage. Heureusement que la bonne constitution de cette jeunesse révoltée, combinée au bon soin du service public, a sauvé de justesse ces pauvres mineurs d’un accident cérébral ou de la mort .... Si le drame était arrivé, il n'y aurait pas eu d’enquête car il n'y a pas eu de violence là, ce n'était qu'un accident....


 

Même si cette manifestation dénonçait un plan de privatisation de l’énergie, dont tout le monde voit aujourd’hui les conséquences avec l’envolée des prix, même si le ministre de l’Économie est devenu, en cette veille de grand concours de tartufferie, convaincu que ce système était mauvais (bref il nous donne raison), même si 90 % de la population est contre la privatisation des barrages, manifester est un droit qui emmerde les bourgeois, surtout quand ce sont des pauvres. Le suffrage démocratique, ils le voient comme un syndic de copropriété où l'on n’invite jamais des pauvres…. On vote selon son tantième de propriété, Mr arnault ou bolloré ont droit à un gros morceau…bien qu'ils contribuent peu, très peu aux frais de copro.



 

Les grands bourgeois qui nous dirigent et la classe bourgeoise qui les soutient n’aiment pas que la protestation ne soit pas policée. Pour eux les désaccords doivent être courtois. Ils peuvent être contre la politique du gouvernement mais on doit rester poli, démocratique, etc… La classe populaire qui manifeste, comme les gilets jaunes, est braillante, imprévisible, débraillée et instinctive…Il y a une grande différence entre s'opposer intellectuellement à une « réforme », le nouveau nom de régression sans être trop impacté par ces « réformes », et être opposé à cette réforme en ayant subi dans sa chair les réformes précédentes, en ayant connu le chômage, la précarité, les logements dégueulasses et froids  la misère, les maigres fins de mois…. Les formes de protestation ne sont pas les mêmes, il y a forcément plus de tripes, de joie aussi, de passion. Je me souviens du regard et des réflexions des bourgeois de gauche et leurs apparatchiks, lors des manifestations de gilets jaunes: « d’accord sur le fond mais la forme on ne peut pas ! faudrait ordonner tout cela ! ». 




 Le pouvoir vise et cible, il sait qu’à force de petites condamnations, la justice fait boule de neige et pour quelques tags vous risquez la prison. La bourgeoisie macroniste a inventé le permis à points de manifestation avec peine de prison, si vous manifestez sans permis, c’est le procès et la prison. Ca calme! Le temps où l’on faisait passer les réformes en les adoucissant (plus quelques bonbons) contre l’accord des grands syndicats qui éteignaient le conflit, est terminé. Le bon temps, comme pour les retraites en 2010, est fini. La base suit de moins en moins la tête de ces organisations. Et le contenu des « réformes sociales » change de nature, on arrive dans le dur. La vente des biens communs pouvait provoquer l’indifférence, quand il s’agissait de vendre Renault, mais à force de tout brader, on arrive sur la vente des barrages, des hôpitaux, de la Sécu, des écoles... Le pouvoir bourgeois sait que la résistance est plus âpre alors elle sort le gros bâton. Le schéma du maintien de l’ordre est simple, on mobilise énormément de pandores pour impressionner et on gaze au moindre incident, provoquant ainsi la réaction des manifestants qui justifie l’usage de la force. On gaze une foule pour quelques insultes à l’encontre de la police, bien que le plus vieux métier du monde qu’est celui de la police, se fasse insulter depuis toujours. On nasse la foule, on vise les plus motivés, on infiltre la manif, on filme tout, on déploie des moyens qui manquent cruellement pour les violences conjugales ou la délinquance en cravate qui nous ruine. La stratégie est de pousser à l’incident au lieu de la désescalade.

A force de réprimer le moindre esclandre qui était toléré avant, on hésite à manifester. A tel point que la CFDT a invité ses adhérents à des défiler le 1er mai virtuellement sur facebook pour éviter la casse sur le terrain! (si si c’est vrai !!!)

Le retour risque d’être violent. Avec les catastrophes climatiques qui arrivent, la spéculation sur les pénuries et le désespoir que n’existera plus de lendemain clément, il va arriver le moment ou même les forces de l’ordre regretteront le chahut démocratique actuel. Ils regretteront le bon temps où les luttes se passaient dans un combat symbolique et non violent, quoiqu’on en dise.

Comment pensez-vous que va réagir la jeunesse dans quelques années? Comment, face à l’état du monde, va-t-elle protester si en période de sécheresse on lui dit que l’eau est privée, que la santé est payante et que son avenir est bien sombre?

Les Bisounours de l'avenir risquent de ressembler à cela:



 

Face à un monde qui craque, les copropriétaires du monde veulent un règlement de copropriété de plus en plus stricte, ne laissant même pas part à l’expression chahuteuse de la colère. C’est imbécile car on ne réagit pas devant la nuée en disant qu’elle fait de l’ombre….