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lundi 12 octobre 2020

Le gouvernement subventionne le remplacement du fioul par le bois, gueule de bois a prévoir !

 Il  est toujours étonnant de voir ce qui passe au travers des filets des médias, des décisions, qui sont votés sans discussion, lourdes de conséquences et sans échos médiatiques.  Souvent elle font unanimité et il faudra attendre les dégâts pour que les médias s'en ans emparent selon la règle qu'une catastrophe annoncée n'est pas un événement et ne mérite pas d'attention. Jamais un média fera les titre sur le train qui roule sans frein, la photo de la catastrophe elle fera le buzz...



 

Depuis une décennie le gouvernement favorise et finance surtout le changement d'énergie de chauffage. En faisant cela il focalise le problème sur comment on chauffe les bâtiments au lieu de se concentrer sur la question pourquoi on les chauffe. On ne peut trouver la solution à un problème si la question est mal posée. En caricaturant, on peut affirmer cela a tout les débats "Tu te chauffe comment, tu prendrais quoi pour être écologique, le bois, la pompe a chaleur , le gaz  ?" La réponse n'est pas dans le cadre de la question, la réponse est " peu importe, votre moyen de chauffage, gardes ton moyen de chauffage actuel mais isoles s'il te plait ta maison et gardes surtout l'argent pour faire ces travaux lourds !". Mais l'objectif du gouvernement n'est pas de mettre en place une politique cohérente et efficace à long terme (le long terme pour eux c'est un concept idiot !), non leur objectif est de relancer la croissance rapide en utilisant l'écologie comme prétexte.

 

Si nous avions décidé en 2007, comme l'affirmait le grenelle de l'environnement les bâtiments, vu l'intensité du réchauffement climatique (20 % de chauffage en moins en 20 ans !), 15 ans plus tard  nous aurions divisés les consommations de chauffage par deux et une importante part des bâtiments utiliseraient 15 à 30 jours par an leur chauffage, on viendrais de payer l'amortissement des travaux et la facture d'énergie serait bien plus faible d'une ou deux dizaines de milliard d'euros (qui partent hors de France). Vu les faibles consommations, ces bâtiments conserverait leur vieilles chaudières à fioul ou radiateurs électriques jusqu'à leur remplacement naturel. Mais les grand frustrés d'une telle politique seraient bien évidement les fournisseurs d'énergies et les vendeurs d'appareils de chauffe, dans une moindre mesures les grandes multinationales de l'énergie. Elles font l'entretien très profitables des circuits de chauffage des grands bâtiments. Tous ces gens là dominent sans faille les instances énergétiques : Commission Régulation Énergétique - Syndicat Énergies Renouvelables - Direction de L'Energie ; les think tank qui parle aux politiques comme ATEE .-UFE....Les groupements industries sont puissants et savent depuis toujours comme ce fait la loi et influencer le politique....

Une politique d'isolation des bâtiments profiterait en grande partie a des petites structures artisans ou moyennes entreprises du bâtiments, bref des gueux même pas issus du monde l'énergie . Je rappelle qu'on a jamais vu une multinational du BTP faire un coup d'état , dans l'énergie, on a des copains avec des képis. Mais je m'égare, bref de puis 15 ans on patauge on gesticule, on communique mais rien de sérieux est fait sur les vieux bâtiments. Les bâtiments neufs sont économiques et le problème n'est plus là. Mais les surfaces neuves construites chaque année représente 1 %  du vieux. A ce rythme  il faudrait attendre 100 ans pour que tout soient refait à neuf ! L'enjeu est donc dans la rénovation de vieux bâtiments. Mais comme toujours dans le capitalisme, le choix ce fait sur le retour sur investissement le plus rapide. Hors il n'y a pas photo, changer d'énergie est un investissement plus rentable (4 à 5 % par an) que l'isolation qui rapporte (1 péniblement à 2 %).... mais  la première solution ne résout pas le problème du climat surtout quand on choisis de remplacer le fioul par le bois ou l'électricité sans isoler les bâtiments.

15 ans plus tard le plan de relance du COVID fait pareil, la même erreur, à la différence que le grenelle de l'environnement était de la gesticulation quasi-pure, là il s'agit d'actes. On veut agir, y'a la relance a faire, on est au bord du précipices, on se relance ! L'état va mettre à la casse les chaudières au fioul et les remplacer essentiellement pas des chaudière à granulés et des pompes à chaleur. Mais sur des maisons mal isolés, la pompe à chaleur puissantes coute cher, alors que le poêle à bois ou la chaudière puissantes coute guère plus cher que la petite. En octroyant jusqu’à 10 000 € chaudière et 3000 €/poele à granulés, la ruée va être forte...Le bois est l'énergie la moins cher pour la buche elle est pour le granulé un peu plus cher : le prix du granulés est équivalent à celui de la pompe à chaleur, la ruée vers cette énergie va continuer, coupons la foret au nom de l'écologie. macron privatise l'ONF, il est raccord.. Le désastre pour la foret est immense. on a a diffusé avec succès le concept du "small is beautiful", mais plein de petites chiures font une grosse merde....

Bruler du bois émet autant voir plus de CO2 que le fioul, la neutralité carbone étant un mythe, une arnaque comptable. Le bois énergie entraine une énorme déforestation notamment le granulé aux USA, et Canada. Le marché du bois étant mondial et déja tendue, toutes nouvelle demande finit en déforestation. Le bois énergie est insuffisant pour satisfaire l’appétit gargantuesque de nos bâtiments. Avec une surface de bâtiment estimé à 5 à 10  fois moindre tout en se chauffant à 10 °C, les paysans de la révolution avaient rasé les forets françaises .Faire croire qu'on peut faire tourner une société industrielle sur le bois énergie est une escroquerie intellectuelle et un crime contre le vivant (le deuxième est bien plus grave mème si les deux sont courant associés)....

Mais comme toujours en France quand on fait une erreur on, la recommence pour être bien sur que cela soit une erreur....


Nous avons dénoncé ici la bêtise immense de transformer une centrale au charbon en une centrale au bois, je parle de la centrale électrique de Gardanne... Transformer des millions de chaudière fioul au bois, faire 9 millions de chaudières ou de poêle à granulés vaut largement plus que bruler 850 000 tonnes de bois par an dans une centrale qui marche même pas....

Les deux axes sur les primes a la conversion comme ils disent sont l'isolation et le changement d'énergie, mais le plus rentable reste de passer au bois. Plus aidé, plus simple à mettre en œuvre, sans désagréments de travaux, moins onéreux, il est et restera plébiscité. La pollution de l'air des poêlés à bois a été prise en compte repiquerons les pro-bois énergie. Mais sauf pour les atteints de Dyscalculie il est simple de comprendre que si tu baisse de trente pour cent la pollution des pole à bois et quand même temps tu multiplie par deux leur nombre, l'ai est au final bien plus pollué. 

Bref encore une fois l'écologie n'est pas un objectif mais un prétexte pour relancer la machine à nous détruire. qui coronabugue ans fâcher personne bien sur. (sauf moi qui suis fâché depuis longtemps).

Il faudrait détruire ce mythe de l'écologie de la combustion du bois qui va doubler en 10 ans si cette politique continue, jusqu'à éclate le scandale, on fera haro sur le bois énergie quand tout le monde sera équipé, l'ai des villages irrespirables les protestations multiples contre les coupes rases des forets....et on fera une prime pour les enlever !!!!!!

Certes une partie de nos forets vont bruler dans des méga incendies comme en Californie ! Nous devrions faire des coupes rases pour sectorisé les forets et rendre la propagation plus difficile entre ces secteurs.

Il est possible d'isoler rapidement les bâtiments en concentrant un effort financier de 15 milliards par an dans le secteur et non 1.7 milliards par an comme on le fait (on a pourtant jamais fait autant). Cette argent reste en France et revient rapidement dans les caisses de l'état en impôt. Mais on préfère financer l'aérien, la voiture et le tourisme, les trois industries les plus polluantes ....



jeudi 17 septembre 2020

Le porte parole du bois énergie dit qu'il faut couper le foret pour le climat

 Couper du bois est bon pour le climat dit le redacteur en chef de bois énergie

En tout cas c'est bon pour son buisness !!

Pourquoi il faut couper durablement les forêts pour stabiliser le climat

Editorial du Bioénergie International n°67 de l’été 2020

Abattage sélectif de petits résineux, photo Valtra

La lutte contre le changement climatique nous oblige à abandonner les énergies fossiles au profit des renouvelables. Concernant la plus utilisée des énergies renouvelables dans le monde, le bois-énergie, il faut commencer par préciser le sens des termes exploitation forestière et déforestation qui sont souvent utilisés avec confusion. La déforestation, c’est quand on supprime les arbres d’un sol pour y faire autre chose : du pâturage, du soja, de la canne à sucre, de l’huile de palme ou un aéroport. Dans ces cas, le plus souvent, le bois n’est même pas récupéré et est brûlé sur place en pure perte et avec moult pollutions. L’exploitation forestière est quant à elle pratiquée pour récupérer le bois, qui sera utilisé comme matériau de construction ou pour substituer des énergies ou des emballages non-renouvelables.

Ensuite, il faut savoir que les forêts non exploitées ne stockent que très peu de carbone en dehors de leur propre volume sur pied établi. En effet à maturité, à part une infime partie du carbone forestier qui parvient à se stocker dans le sol sans se dégrader, l’immense majorité de ce que les arbres captent est relarguée par putréfaction. Le puits de carbone tourne alors à vitesse très réduite, voire à l’envers, comme certaines forêts aujourd’hui qui larguent plus de carbone qu’elles n’en captent à cause du réchauffement climatique. Par ailleurs, les forêts peuvent aussi perdre brutalement la totalité de leur stock sur pied, involontairement comme ce fut le cas lors des incendies monstres en Australie en 2019, ou volontairement comme c’est le cas actuellement en Amazonie dans le cadre de la politique agricole expansive du gouvernement brésilien. Les forêts peuvent enfin également perdre tout leur stock sur pied suite à un ouragan ou à des maladies comme on en observe de plus en plus ; dans ces cas une grande partie du carbone ne sera pas collectée et retournera à l’atmosphère. Face donc à la faible capacité de stockage additionnel des forêts matures et aux risques croissants de perte brutale de tout leur stock, il est donc prudent et efficace pour le climat de ne pas conserver de trop grands volumes sur pied.

Dans le domaine énergétique, tout bois utilisé comme combustible assure un besoin et évite le recours à une énergie fossile. Après la coupe et la combustion, le stock de carbone emmagasiné par le bois ainsi utilisé n’existe alors momentanément plus. Par contre quelques mois plus tard, la forêt va progressivement repousser, toute seule par régénération naturelle ou par replantation, et le stock initial va se reconstituer au terme d’un cycle d’exploitation du bois qui va de 10 à 30 ans pour une application combustible seule, les cycles de 50 ans ou plus n’étant utiles que pour le bois d’œuvre. Ainsi, au terme de ce cycle, en utilisant le carbone du bois qui se renouvelle en quelques années au lieu d’un carbone fossile qui aurait été extrait définitivement à l’échelle humaine, le bilan global d’émission de CO2 montre une émission évitée proche de la quantité qui aurait été émise si on n’avait pas utilisé le bois, c’est la « neutralité » carbone de la biomasse. Je dis proche, et non pas égale, car il faut tenir compte de l’énergie non-renouvelable utilisée pour produire du bois-énergie (4 à 15 %), ainsi que du facteur d’émission de l’énergie fossile à laquelle on se compare.

Par ailleurs, pour que cette exploitation soit pérenne et inépuisable, il faut prélever globalement sur un territoire au plus ce que fournit l’accroissement naturel du bois sur ce territoire (de 3 à 12 m³/ha/an en France selon les peuplements et les régions).
En termes environnementaux, et de biodiversité en particulier, notons que le bois-énergie est l’une des seules utilisations du bois qui n’exige aucune essence ni aucune forme de bois en particulier. Il ne nécessite donc aucune monoculture, se satisfait très bien des feuillus, de la sylviculture et de la régénération naturelles qui sont de surcroît gratuites !

En conclusion, l’utilisation du bois comme combustible, si elle déstocke momentanément le carbone forestier, active par contre la pompe forestière à CO2 qui permet, indéfiniment à notre échelle de temps, de produire un carbone renouvelable. Non exploitées, les forêts matures ont à l’échelle du temps humain peu d’influence positive sur le taux de carbone de l’atmosphère. Leur cycle biologique croissance-mort-putréfaction et les accidents restituent tôt ou tard une grande partie du carbone qu’elles ont accumulées. En d’autres termes, on travaille ici sur un stock « vivant » de carbone, un stock limité mais renouvelable, dont l’utilisation a un effet bénéfique, et non pas neutre, sur le stock de carbone dans l’atmosphère, en évitant de mettre à l’atmosphère du carbone fossile pour des millions d’années et d’aggraver la situation. C’est pour cela que dans la situation climatique présente, il faut consommer durablement du bois-énergie et couper durablement les forêts !

Frédéric Douard, rédacteur en chef

mardi 14 avril 2020

Forêts de belles émissions

Ence temps de confinement est bien sûr idéal pour écouter des émissions, n'est-ce pas?! J'ai donc pensé à vous... Voici d'abord cinq émissions plus ou moins récentes sur la problématique complexe de la relation entre les forêts, la biodiversité et le climat.

Forêts, biodiversité et climat, 1ère partie (mars 2020)

La Commission Européenne nous a réunis début février pour une grande conférence à Bruxelles sur les forêts et leur rôle essentiel pour la biodiversité et le climat. Normalement, la question des forêts ne fait pas partie des compétences de l’Union Européenne. Il est donc certainement la double urgence provoquée par le changement climatique et par la perte vertigineuse de la biodiversité qui a incité la Commission à prendre cette initiative. Entretiens avec Hannah Mowat (coordinatrice de l'association Fern), William Moomaw (expert sur le changement climatique, co-auteur de cinq rapports du GIEC, Etats Unis), Xavier Morin (chercheur au CNRS et président de Canopée)et Peg Putt (militante australienne depuis presque 40 ans pour la protection des forêts).

Lien direct vers cette émission : http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=4748
Forêts, biodiversité et climat, 2ème partie (mars 2020)

Retour à la grande conférence sur les forêts, la biodiversité et le climat, organisée à Bruxelles par la Commission Européenne, les 4 et 5 février 2020. Dans cette deuxième partie, nous évoquerons la pression accrue exercée sur les forêts à cause de l’expansion fulgurante de la combustion, à une échelle industrielle, de la biomasse forestière pour la production de l’énergie. William Moomaw, expert américain sur le changement climatique, dénonce le mythe de la neutralité-carbone, Mary Booth, également des Etats-Unis, présente la plainte collective qu'elle a initiée contre la Directive de l'Union Européenne sur les Energies Renouvelables. D'autre part, Peg Putt, militante australienne, raconte la terrible saison de feux gigantesques que son pays a subie. Entretiens également avec Hannah Mowat (Fern, Bruxelles) et Xavier Morin (chercheur au CNRS et président de Canopée).

Lien direct vers cette émission : http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=4749
Forêts vivantes ou déserts boisés? 1ère partie (novembre 2019)

Voilà l'intitulé des Assises Nationales de SOS Forêt, organisées les 23 et 24 octobre 2019 au Domaine de Villarceaux près de Paris. Elles sont venues à un moment crucial de bascule pour l'avenir des forêts en France. Face aux impacts déjà bien palpables du changement climatique, donnerons-nous la priorité à l'œuvre de la nature et des écosystèmes, c'est à dire des forêts vivantes, ou alors à des plantations en monoculture censées mieux assurer l'avenir de nos forêts? Un entretien avec Philippe Canal, porte parole de l'intersyndicale à l'Office National des Forêts, et Raphaël Kieffert, forestier à l'ONF dans les Ardennes.

Lien direct vers cette émission : http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=4491

Forêts vivantes ou déserts boisés? 2ème partie (novembre 2019)

Retour aux Assises Nationales de SOS Forêt (23-24 octobre 2019) et à la relation entre forêts et climat. Vincent Magnet, technicien forestier dans le Limousin, évoque l'impact du changement climatique dans cette région et les modes de gestion forestière les plus aptes à renforcer la résilience des forêts face au changement climatique. Ensuite Gaëtan du Bus, ingénieur forestier, parle le rapport "Gestion forestière et changement climatique" qu'il a présenté aux Assises. Entretiens également avec Kelsey Perlman de Fern et Tammouz Helou de la Fédération Nationale des Entrepreneurs des Territoires.

Lien direct vers cette émission : http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=4505

Forêts vivantes ou déserts boisés? 3ème partie (novembre 2019)

Ernst Zurcher est ingénieur forestier suisse, chercheur et professeur spécialisé sur de nombreuses questions touchant aux forêts et aux caractéristiques du matériel bois. Dans le contexte du changement climatique, il explique la différence fondamentale entre une vraie forêt mélangée marquée par une forte complémentarité et symbiose entre espèces, et une plantation monospécifique, où c'est la concurrence entre les arbres qui domine. Les forêts mixtes sont bien plus résilientes face aux aléas climatiques.

Lien direct vers cette émission : http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=4504


Et pour vous faire voyager vers des contrées lointaines et peu connues, voici encore deux émissions :

Au fin fond de la taïga, 1ère partie (mars 2020)

Un entretien avec Elina Kurovskaya, chercheuse russe qui fait un Master à l'EHESS en anthropologie. Elle a grandi en Sibérie en devenir, rencontrée chez elle dans la Creuse. Elle s'est rendue dans les immenses espaces au nord du fleuve Amour afin d'étudier l'histoire et la situation actuelle du peuple Evenki qui y élève des rennes. Elle a voulu comprendre le rôle des femmes dans cette société. Elle évoque les changements imposés par la colonisation russe et par l'Union Soviétique avec la mise en place de kolkhozes, l'arrivée d'entreprises engagées dans l'extractivisme (notamment de l'or)..

Lien direct vers cette émission : http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=4751

Au fin fond de la taïga, 2ème partie (mars 2020)

Nous poursuivons notre conversation avec Elina Kurovskaya, chercheuse russe qui fait son Master en anthropologie à l'EHESS. Elle nous parle du peuple Evenki qui a traditionnellement élèvé des rennes dans les immenses étendus au nord du fleuve Amour. Dans cette partie elle évoque la question du foncier. Le concept de propriété privée était totalement étranger à ce peuple nomade. L'arrivée d'industries extractivistes qui proposent de nouveaux emplois mine les traditions des Evenkis et provoque des ravages écologiques...

Lien direct vers cette émission : http://www.zinzine.domainepublic.net/?ref=4775

Bonne écoute et tenez bon, Nicholas Bell, Radio Zinzine/Longo maï


mercredi 11 mars 2020

Agro-carburant la folie continue

Agrocarburants : la demande croissante pourrait détruire 7 millions d'hectares de forêt d'ici 2030

https://www.actu-environnement.com/ae/news/agrocarburants-biocarburants-deforestation-rapport-canopee-rainfourest-foundation-35131.php4#xtor=ES-6


Rapport:
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-35131-rapport-canopee-rainforest-foundation.pdf

« Les objectifs actuels d'utilisation de biocarburants conduisent à une augmentation massive de la demande en huiles de palme et de soja à l'horizon 2030 », concluent Canopée et Rainforest Foundation Norvège dans un rapport publié le 10 mars. A cette échéance, le secteur de l'aviation deviendrait le premier utilisateur de ces agrocarburants, prédisent les ONG.
Or, cette augmentation, estimée au plan international, se traduirait par la destruction de 7 millions d'hectares de forêts, dont 3,6 millions situés sur des sols tourbeux très riches en carbone. Les émissions de gaz à effet de serre associées seraient supérieures aux émissions annuelles de la Chine, expliquent les deux ONG. « Remplacer les énergies fossiles par des biocarburants est sans doute l'une des pires idées pour lutter contre les changements climatiques : comme le montre ce rapport, l'effet est inverse à cause de la déforestation induite », explique Sylvain Angerand de l'association Canopée.
« Entre 2015 et 2018, l'augmentation de la production de biocarburants correspond à 90 % de l'augmentation mondiale de la production d'huile végétale sur la même période », note le rapport. L'Indonésie, premier producteur d'huile de palme, en est aussi devenu le premier consommateur pour les biocarburants. « La consommation d'huile de soja dans le biodiesel augmente sur l'ensemble du continent américain », relève également la synthèse. L'Europe, de son côté, se détourne progressivement de l'utilisation des huiles de palme et de soja dans la production de biocarburants. Le soutien à la consommation de la première sera supprimé en 2030 dans l'UE. Mais la Commission européenne a décidé de ne pas inclure pour le moment le soja dans la liste des matières présentant un risque élevé de changement indirect d'affectation de sols (Casi).
La France affiche une ambition élevée avec l'adoption d'une stratégie pour lutter contre la déforestation importée et l'exclusion depuis le 1er janvier 2020 des produits à base d'huile de palme des biocarburants ouvrant droit à un avantage fiscal. Mais une note des Douanes du 19 décembre 2019, attaquée par Canopée et Greenpeace, maintient cet avantage fiscal pour les distillats d'acides gras de palme (PFAD), utilisés par Total dans sa raffinerie de La Mède pour produire du biodiesel. Cela pourrait ouvrir la voie à une utilisation massive de ces résidus dans les transports routiers et aériens, craint Canopée. « Si les compagnies aériennes se lancent dans l'utilisation de biocarburants avec le soutien du Gouvernement, l'impact sur les forêts et le climat sera désastreux », avertit Sylvain Angerand.

jeudi 2 mai 2019

Centrale a charbon , vers un mix bois/ charbon !

 Le gouvernement a décidé de ne pas fermer les centrale a charbon de manière administrative mais de réglementer la durée de fonctionnement des centrales émettant plus de 550 gCo2.KWh, en réduisant progressivement leur durée de fonctionnement, les rendant économiquement pas viables. il évite ainsi une couteuse indemnisation dit il.
Mais ce système ouvre la voie à le reconversion de ces centrales  au mix 50% charbon , 50 % biomasse.
La combustion du bois ou la biomasse est administrativement classée à 0 gCo2/KWh au lieu de 1500 gCo2/KWh comme le voudrait la bonne rigueur scientifique (voir ici, le mythe de la neutralité charbon du bois énergie)
La combustion du charbon fait un joli 900 à 1000 g Co2/KWh.
Donc 50 % de 1000 + 50 % de zéro, cela vous donne 500 gCo2/KWh.
Avec un mix pareil, votre centrale n'est plus restreinte dans la nouvelle loi énergie et son exploitation peut continuée.
Reste que cela coute cher l’électricité au bois (100 €/MWh).
Mais l’électricité au charbon est donnée  (20 € /MWh).
Le mélange des deux vous fait du 60 €/MWh.
Le prix de l’Électricité est de 30 à 70 €/MWh selon l'heure et la  période de fonctionnement
Reste a trouver un peu de subventions, et a les faire tourner en pointe.
Et l'on peut continuer a polluer avec un mix réellement à 1250 gCo2 /KWh, le plus polluant de France !
Et l'on peut continuer à déforester au nom de l'écologie sans opposition massive qui se concentre sur le moins polluant de tout, l'éolien et le photovoltaïque !
Autant de bêtise si cela finit pas en génocide c'est qu'un miracle c'est produit.






 Article extrait de Bati Actu:

Sortir du charbon et diminuer le nucléaire


Dans la même veine, les centrales à charbon seront peu à peu poussées vers la retraite "sauf si elles étaient strictement nécessaires pour assurer la sécurité d'approvisionnement". Le projet de loi prévoit de définir un plafond d'émissions pour les installations de production électrique qui dépasseront le seuil des 550 grammes de CO2 par kWh, limitant leur durée de fonctionnement au-delà du 1er janvier 2022. Le dispositif ne serait pas contraignant mais mettrait un terme à la rentabilité financière de ces centrales. Un moyen "plus sécurisé" pour mettre un terme à leur exploitation qu'une "fermeture administrative", juridiquement plus complexe. Un accompagnement spécifique des salariés des quatre dernières unités françaises (deux pour EDF et deux pour Uniper) sera mis en place, y compris pour les sous-traitants.



Article de Des Echos

Le gouvernement pense avoir trouvé le bon outil juridique  pour sortir du charbon . Le projet de loi relatif à l'énergie et au climat, présenté ce mardi en conseil des ministres, prévoit de plafonner, à compter du 1er janvier 2022, les émissions de CO2 pour les centrales électriques dégageant plus de 550 grammes de CO2 par kilowattheure. Le dispositif vise les cinq dernières tranches produisant de l'électricité à partir de charbon - trois à EDF et deux à Uniper France. « Selon la performance de l'installation, cela donnera une durée autorisée » de fonctionnement, indique-t-on au ministère. 
Concrètement, « le plafond tel qu'on imagine le faire va baisser par 5 à 7 le nombre d'heures d'utilisation, qui tourne aujourd'hui entre 3.500 et 4.000 heures », dit-on dans l'entourage du ministre. Chaque centrale pourrait ainsi continuer à produire de l'électricité pendant 500 à 700 heures, un niveau que le gouvernement juge insuffisant pour assurer leur rentabilité, ce qui entraînerait leur fermeture. Les unités au charbon n'ont produit que 1,1 % de l'électricité l'an dernier, mais l'exécutif a fait de leur fermeture un symbole de la transition énergétique.

« Base légale »

« Une base légale commence à se dessiner mais c'est tard et on regrette que le gouvernement maintienne l'idée d'une date butoir. La bonne idée aurait été de coordonner les arrêts  . A défaut, le risque est grand de devoir importer de l'électricité carbonée », juge Luc Poyer, président d'Uniper France. « Le dispositif proposé pour les centrales à charbon ne garantit pas en l'état la tenue de l'engagement d'Emmanuel Macron, c'est-à-dire la fermeture effective de ces centrales au plus tard en 2022 », critique Anne Bringault, du Réseau action climat (CLER).

mercredi 24 avril 2019

Près de Reims, un nouveau procédé à partir de bois pour remplacer le charbon

Des travaux pour la construction d'un ensemble de production d'énergie à partir de bois ont débuté mardi près de Reims (Marne), un projet présenté comme une première mondiale et qui vise à se substituer au charbon dès 2020.
Cette usine, d'un coût de 100 millions d'euros, doit permettre d'éviter les émissions dans l'atmosphère de 230 000 tonnes de CO2 par an et de créer à terme quelque 350 emplois, une quarantaine sur le site de Pomacle-Bazancourt et le reste dans la filière forestière de la région Grand-Est.
Dès octobre 2020, une unité produira des granulés de bois obtenus par vapocraquage. Ce procédé breveté consiste à soumettre du bois broyé à une forte température et à une forte pression puis à libérer soudainement la pression pour transformer le bois en poudre. Ces pellets remplaceront le charbon utilisé jusqu'ici pour le chauffage d'environ 130 000 habitants d'un quartier rémois.
Cette unité alimentera aussi une centrale de cogénération qui produira à la fois de l'électricité - 90 GWh par an, soit l'équivalent de la consommation domestique de 30 000 habitants - et de l'énergie thermique sous forme de vapeur et d'eau chaude pour nourrir à la fois l'unité de biocombustible et une usine agro-alimentaire voisine. Les 350 000 tonnes annuelles de bois proviendront d'un rayon de 150 km autour du site marnais.
"Notre région est en train de s'affranchir du charbon", s'est exalté le président de la région Grand-Est, Jean Rottner. Présente pour le lancement des travaux, la secrétaire d'Etat à la Transition écologique et solidaire Emmanuelle Wargon a pour sa part salué un projet "enthousiasmant et exemplaire", "une belle réalisation issue du meilleur du privé et du public".
Pour Jean-Baptiste Marin, président d'Européenne de Biomasse - qui porte le projet avec la société d'investissement Meridiam, et Banque des Territoires-Caisse des Dépôts et Consignations - l'usine de Pomacle-Bazancourt est destinée à faire des petits sur toutes les régions forestières de France sur un marché qu'il estime à 16 milliards d'euros, "en augmentation de plus de 10% par an"

mercredi 3 avril 2019

Triplement en 10 ans de la récolte du bois énergie, le gouvernement veut encore doubler en 10: Fois 6 en 20 ans

La loi sur la transition énergétique prévoit un doublement de la part des énergies renouvelables dans la consommation finale de chaleur d'ici 2030. La biomasse devrait être fortement sollicitée pour répondre à cet objectif, avec des risques d'une gestion non durable des ressources forestières et des impacts plus larges sur l'environnement. "La récolte de bois pour la production des plaquettes forestières a d'ores et déjà plus que triplé au cours des dix dernières années (...). En parallèle, la récolte du bois bûche s'est réduite", note une étude publiée par l'Ademe, en partenariat avec l'Inra, le FCBA, l'Irstea, l'ONF, Ecofor et le GCF.

Reste de l'article:
https://www.actu-environnement.com/ae/news/Bois-energie-reduire-impact-plaquette-forestiere-33147.php4


Recommandations de l'étude sur la récolte du bois
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-33147-recommandations.pdf

Centrale biomasse : une action collective contre l'Europe

Pays d'Aix - Centrale biomasse : une action collective contre l'Europe

Bernard Auric, ancien patron de la centrale, fait partie des six plaignants européens et américain à saisir la Cour de justice européenne contre le recours au bois de combustion

Par Carole Barletta
Soutenus par des ONG internationales, six plaignants soutiennent que l'emploi de plus en plus croissant à la biomasse contribue à la déforestation.
Soutenus par des ONG internationales, six plaignants soutiennent que l'emploi de plus en plus croissant à la biomasse contribue à la déforestation.PHOTO SERGE MERCIER
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Une plainte vient d'être introduite auprès de la Cour de justice du Luxembourg contre une directive européenne qui inclut la biomasse dans les sources d'énergie renouvelable. En ligne de mire, les centrales à bois. Les plaignants, portés par des associations et ONG environnementales, sont six citoyens qui se battent contre la déforestation et les nuisances engendrées par la biomasse. Il y a Hasso Krull qui voit ses forêts estoniennes détruites ; Tony Lowes qui milite pour la fermeture des centrales électriques alimentées à la tourbe en Irlande ; Raul Cazan, en Roumanie, alerte du saccage des dernières forêts vierges des Carpates... Peter Sabo, de Slovénie, Kent Roberson, de Caroline du Nord... Et Bernard Auric, voisin de la centrale thermique de Gardanne et, cerise sur le gâteau, son ancien directeur. Fondateur de l'ANLP (association de lutte contre les nuisances et la pollution), Bernard Auric a été contacté par Nicholas Bell, Anglais installé dans les Alpes, président de SOS Forêt, militant actif depuis que la centrale a lancé la reconversion de la tranche 4 du charbon à la biomasse. "Je suis en rapport avec Mary S. Booth, directrice de l'ONG Partnership for Policy Integrity basée aux États-Unis, témoigne-t-il. Elle dénonce les coupes destinées à alimenter en pellets ou en granulés les centrales européennes. La directive européenne a accru le phénomène. Une centrale comme Drax dans le Yorkshire fonctionne avec 13,2 millions de tonnes de bois par an. Or, les forêts américaines sont peu protégées et on assiste à des coupes rases. Mary m'a parlé de la centrale de Gardanne. Elle m'a demandé de trouver des plaignants français".
Bernard Auric et les autres membres de l'ANLP n'ont pas vraiment hésité. "À 83 ans, je n'ai plus rien à perdre" confie-t-il. L'association a contribué à l'action introduite contre la décision préfectorale d'autorisation d'exploitation de la centrale à la biomasse. Le 8 juin 2017, le tribunal administratif de Marseille l'annulait pour insuffisance de l'étude d'impact sur l'alimentation en bois nécessaire - 850 000 tonnes/an. Après l'appel d'Uniper et de Nicolas Hulot, alors ministre, la préfecture a accordé une autorisation provisoire dont le délai est largement dépassé. Personne ne sait quand se tiendra la 2e instance.
"Depuis 2003, on se bat contre les nuisances croissantes de la centrale : envols de poussière autour des sites de stockage du bois, rondes des poids-lourds, et le bruit, insupportable. Mon voisin a dormi l'été dernier avec un matelas entre le volet et la fenêtre fermée pour assourdir le bruit des moteurs, en vain. On a obtenu du sous-préfet une étude indépendante de mesures ; elles ont prouvé les dépassements des normes durant les périodes nocturnes. Uniper a été mis en demeure de trouver des solutions".
Depuis décembre, la grève des salariés de la centrale contre la décision du gouvernement de mettre un terme au charbon a permis au voisinage de retrouver un calme relatif.
"La tranche 5 a été mise en service en 1984, la 4 en 1967, poursuit Bernard Auric. Ils n'ont changé que la chaudière, pas les moteurs. La tranche biomasse n'a jamais fonctionné. Depuis trois ans, elle a dû tourner deux semaines à fond pour les 7 500 heures prévues dans le contrat de régulation de l'énergie. Mais il y a eu plusieurs épisodes de démarrages, de phases de test. Ça montait en puissance, jusqu'à 1800 m on l'entendait. L'équivalent d'un hélicoptère volant à 100 m de haut."
Bernard Auric, ingénieur en électricité, a été embauché en 1964 à la centrale. Il y a gravi les échelons pour terminer responsable jusqu'en 1991, date à laquelle les Charbonnages de France l'ont dirigé vers la sortie. "On m'a reproché d'avoir été le patron, conclut Bernard Auric, anticipant les reproches, la remise en cause de cet équipement et par là, les menaces sur l'emploi. J'ai payé mes charges sociales toute ma vie, ma retraite, j'y ai droit. Moi, je vois mes voisins, je vois des jeunes souffrir de pathologies liées à la pollution de l'air."

La combustion de bois, déforestation et pollutions nocives ?

La directive européenne révisée en 2018 (RED II) sur les énergies renouvelables entend réduire par les États membres d'ici 2030 les émissions de carbone de 40 % par rapport aux niveaux de 1990. Elle pose la combustion de bois comme source d'énergie renouvelable neutre en carbone. "Or, s'élève Nicholas Bell, non seulement elle va contribuer à la déforestation, mais en plus, elle omet le temps que mettront les arbres à repousser, leur rôle comme puits de carbone, et elle participera à l'augmentation des gaz à effet de serre. Les centrales au bois rejettent plus de CO2 par unité d'énergie que les centrales à charbon (1,5 fois plus selon certaines études, Ndlr). Les usines de pellets à partir de biomasse brute sont elles-mêmes d'importants générateurs de pollution atmosphérique nocive pour la santé". De nombreux rapports pointent les menaces de santé publique des centrales fonctionnant à la biomasse dues aux particules fines, aux dioxines, etc., générées par la combustion. Ce qu'infirme Atmosud (ci-dessous).
La centrale est censée fonctionner avec 850 000 t. de bois par an, issu grandement de l'importation (actuellement, le Brésil) et à terme, d'un rayon de 400 km alentour. L'ALNP, dans un courrier au président de la République adressé en octobre dernier - et resté sans réponse - avance une étude de l'Ademe qui estime que la ressource locale en bois, d'ici 2031, sera insuffisante par rapport à la demande - des autres chaudières à bois publiques, de l'usine à papier de Tarascon... Le prix du marché a anticipé : le bois de chauffage a crû de 30 % en trois ans.
La plainte, si elle est retenue - ce qui serait une "première" dans l'histoire européenne, Ndlr - a pour objet l'annulation de cette directive estimée "incompatible avec les objectifs environnementaux du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne" et les subventions afférentes qui pourraient être versées. Pour rappel, l'État, en adoubant EOn dans sa reconversion à la biomasse, avait garanti le montant du rachat de l'électricité produite réinjectée dans le réseau à hauteur de 1,4 milliard d'€ sur vingt ans.

"La France, c'est pas l'Amazonie"

Unanimement, la filière de bois locale rappelle que la forêt française n'est pas gérée comme l'amazonienne, mais des voix se sont déjà fait entendre sur le danger que pourrait représenter une demande exponentielle en sus des besoins de la papeterie de Tarascon : multiplication des chaudières individuelles et collectives, centrale de biomasse de Brignoles en fonctionnement depuis trois ans (140 000 t./an), celle de Gardanne... Et désormais, certification du pin d'Alep qui laisse entrevoir de nouvelles perspectives en matière de construction.
La filière se structure et les professionnels et collectivités se sont regroupés au sein de Fibois Sud, depuis les acteurs en amont (forestiers, propriétaires privés, ONF, etc., qui ont la ressource) et en aval (menuisiers, industriels, etc., qui la transforment). Alors que le schéma régional de la biomasse se finalise - et tend à estimer la ressource mobilisable suffisante à condition de structurer son exploitation -, Gérard Gautier, président de Fransylva, syndicat des propriétaires forestiers, juge que la certification du pin d'Alep va changer beaucoup de choses : "20 % seulement des pins sont utilisables en bois d'oeuvre ; nous ne sommes pas des champions en sylviculture et on a laissé les forêts pousser n'importe comment. Les éclaircir, débarrasser les bois morts, coûtait cher. Les nouveaux débouchés d'utilisation des rémanents pour valoriser le bois d'oeuvre change la donne. L'offre est largement suffisante, il y a un besoin urgent de mieux gérer les espaces forestiers mais pas à n'importe quel prix : éviter les prélèvements sur les zones les plus faciles, c'est empêcher les coupes rases. Je fais des coupes chez moi depuis 30 ans, je prélève 1,9 t./an ; si vous multipliez par le 1,5 million d'hectares de forêt de la région, cela fait beaucoup de bois. La surface de nos forêts croît naturellement de 2 % par an ; on n'en prélève que 20 %"

L'air des cheminées pire que les centrales

L'analyse de la composition de l'air de rejet des combustions de bois est bien rodée pour les brûlages ou feux de cheminée. Moins pour les centrales... "Quand on a travaillé sur la chaufferie d'Encagnane, précise Dominique Robin, directeur d'Atmo Sud, la question demeure de savoir si les traceurs habituels peuvent être répercutés sur une combustion industrielle qui, par ailleurs, est dotée de systèmes de filtrations efficaces. En revanche, que ce soit à Encagnane ou à la centrale de biomasse de Brignoles, l'oxyde d'azote, polluant pour le dépassement duquel l'Europe pointe la France, est bien présent (+20 à 30 %), mais difficile à isoler de la pollution ambiante. Nous n'avons pas isolé de présence notable de particules fines à Brignoles, sans doute du fait d'une bonne filtration. Pour Gardanne, il est difficile de faire des mesures tant que le process n'est pas stabilisé mais on connaît déjà le niveau ambiant de pollution. En bref, oui, la combustion du bois mal maîtrisée (cheminées, vieilles chaudières) pollue mais les filtres industriels sont performants. La biomasse peut donc être vue comme une énergie neutre... Si le transport du bois n'alourdit pas le bilan carbone..."

dimanche 10 février 2019

Uniper n’arrive toujours pas à faire fonctionner la centrale biomasse de Gardanne

Uniper n’arrive toujours pas à faire fonctionner la centrale biomasse de Gardanne

Décryptage
Pierre Isnard-Dupuy
8 Fév 2019 0

Alors qu'elle s'apprête à vendre le site au groupe du magnat tchèque Daniel Kretinsky, la société allemande n'a fait tourner l'unité biomasse qu'un tiers de l'année dernière. Son démarrage, attendu depuis quatre ans, pèse sur l'avenir du site, dont la partie charbon doit fermer fin 2021. Les riverains et les écologistes s'inquiètent quant à eux de la sécurité et des nuisances de l'installation.
C’est une décision prise au plus au sommet de l’État. Les centrales thermiques ne pourront plus tourner au charbon au 1er janvier 2022. L’avenir passe, selon les industriels et les pouvoirs publics, par une transition énergétique vers la biomasse. En clair, les installations s’adaptent pour que le bois soit le nouveau combustible. “L’une des centrales […]

mercredi 6 février 2019

Pourquoi la conversion charbon biomasse est une fausse bonne idée

Pourquoi la conversion charbon biomasse est une fausse bonne idée

Aurélie Barbaux , , , ,
Publié le

La France a acté pour 2022 une sortie de la production d'électricité à partir de charbon. Mais comme le montre l'exemple britannique, l'idée de convertir les centrales à la biomasse n'est pas forcément une bonne idée. 

Pourquoi la conversion charbon biomasse est une fausse bonne idée
Plus qu'une conversion du charbon à la biomasse, c’est le projet de convertir le site de la centrale EDF de Cordemais (Loire-Atlantique) à la production de black pellets à partir de déchets de bois locaux qui séduit.
© Européenne de Biomasse


Les Britanniques, champions européens de la sortie du charbon, y ont cru… et en sont revenus. Verdir des centrales électriques en remplaçant le charbon par du bois, permet certes un bilan carbone meilleur, le bois brûlé ayant capté du CO2 durant sa croissance et émettant un peu moins de gaz à effet de serre que le charbon, mais la biomasse s’avère souvent être une aberration économique et écologique. "La combustion des pellets de bois émet plus de particules fines et a un pouvoir calorifique de 70 % à 80 par rapport à celui du charbon", rappelle Almuth Enrsting de l’association Biofuelwatch. Surtout, ils nécessitent de lourds investissements dans les centrales à charbon existantes pour éviter la corrosion. Au Royaume-Uni, deux centrales ont dû fermer après des incendies. Et sur les quatre unités charbon converties à la biomasse de la méga centrale de Drax, trois sont à l’arrêt. La dernière en activité de 2 gigawatts est le plus gros importateur des pellets, qui proviennent des États-Unis, du Canada mais aussi d’Estonie, de Lituanie, du Portugal et d’Europe de l’est voire, de Russie… Avec un bilan carbone déplorable.
Uniper et Albioma bloqués par les ressources locales
En France, l’allemand Uniper, qui a converti une unité charbonne à Gardanne (Bouches-du-Rhône) en unité biomasse de 150 MW, a lui aussi été confronté au problème d’approvisionnement. Sa technologie de lit fluidisant lui permet de brûler tous types de déchets de bois, mais les ressources locales ne sont pas suffisantes et entrent en concurrence avec d’autres activités. Après avoir perdu son droit d’exploitation en mi-2017 et un an de négociations, Uniper n’a plus qu’une autorisation préfectorale temporaire, le temps d’inscrire la centrale dans une économie circulaire locale vertueuse…
À la Réunion, l’opérateur Albioma est lui aussi confronté à un problème de ressources locales de biomasse pour convertir ses deux centrales mixtes charbon/bagasse en charbon/biomasse d’ici à 2023. Au mieux, l’île ne pourrait fournir que 30 % de ses besoins en biomasse, l’obligeant à envisager l’importation de pellets des États-Unis ou du Canada, en attendant qu’une filière durable se développe en Afrique du Sud.
Il n’y a peut-être qu’aux Antilles, où les champs pollués de la culture de bananes trouveront dans la culture énergétique de la canne fibre un débouché, que la conversion à la biomasse des centrales bagasse/charbon ne met pas une trop grande pression sur l’environnement et peut s’inscrire dans une logique d’autonomie énergétique durable.
EDF maintient son projet à Cordemais
Conscient ou non de ces écueils, en 2015, suite à la loi de transition énergétique pour la croissance verte, EDF a investi 10 millions d’euros dans un projet de conversion à la biomasse de sa centrale de Cordemais (Loire Atlantique). Le projet Ecocombust vise d’une part à produire sur le site un combustible alternatif au charbon, un pellet de biomasse densifiée, à partir de déchets verts et de bois déclassé de série B provenant d’un rayon de 150 km autour de la centrale. Le processus utiliserait en partie la chaleur fatale des centrales.
Il envisageait d’autre part que les trois unités de production d’électricité d’EDF à partir de charbon de Cordemais, où s’effectuent les tests, et du Havre (Seine-Maritime), pourraient utiliser 80 % de ce nouveau combustible mais en ne fonctionnant plus que pour les pointes de demande, soit 800 heures par an au lieu de 4 500 à 5 000 heures actuellement, avec une puissance ramenée à 500 MW contre 600 MW aujourd'hui. Les coûts de production seraient de l’ordre de 115 à 120 euros/MWh, contre environ 50 euros aujourd’hui.
La biomasse réservée à la chaleur
Les premiers essais montrent qu’il est possible de substituer jusqu’à 87 % de charbon sans modifier les installations. EDF serait prêt à investir 100 millions d‘euros supplémentaires pour ne pas fermer les sites et les convertir à la biomasse, mais sous condition d’obtenir une subvention équivalente du gouvernement. Or de question pour le gouvernement. Au mieux, en raison de problème de sécurité d’approvisionnement sur la Bretagne, le gouvernement est-il prêt à prolonger une unité de Cordemais au-delà de 2022, pour un ou deux ans, mais sous réserve de consommer 80 % de pellets et pas plus de 200 heures par an, pour absorber des pointes d’hiver. En revanche, l’idée de convertir le site en usine à black pellets, qui pourrait alimenter des unités de production en chaleur, séduit jusqu’à l’Ademe.
L’idée n’est pas neuve. Mi-2018 l’Européenne de biomasse a annoncé un investissement de 100 millions d’euros sur la plateforme de Pomacle-Bazancourt (Marne) pour produire en continu des black pellets à partir des résidus de bois issus des forêts de la région. Le gouvernement a annoncé qu’il prendrait sa décision concernant le projet d’EDF en septembre 2019.

jeudi 31 janvier 2019

Biomasse de plus en plus a la masse

 Deux articles racontant la progression inexorable de la folie du bois énergie et du bio-carburants

 

Charbon: les conditions de RTE pour pouvoir fermer la centrale de Cordemais

  • AFP
  • parue le
Plusieurs "conditions cumulatives" sont nécessaires pour fermer la centrale à charbon de Cordemais d'ici 2022 tout en assurant la sécurité de l'approvisionnement électrique de la France, a souligné mercredi François Brottes, président du gestionnaire du réseau RTE. "Il y a plusieurs conditions cumulatives" et "on n'a droit qu'à un joker", a déclaré François Brottes lors d'une rencontre avec des journalistes.
Dans son analyse à moyen terme publiée en novembre, RTE avait identifié sept critères, plus ou moins importants, permettant la fermeture progressive des quatre dernières centrales à charbon françaises après l'hiver 2020, dont Cordemais (Loire-Atlantique). RTE avait identifié la maîtrise de la consommation, le développement des énergies renouvelables et des interconnexions, la maîtrise du calendrier de visites décennales du parc nucléaire, le développement des effacements (réduction ou report volontaire de la consommation par certaines entreprises), la mise en service de l'EPR de Flamanville (Manche) et de la centrale à gaz de Landivisiau (Finistère).
Depuis, le gouvernement a demandé à RTE des "analyses complémentaires sur la sécurité d'approvisionnement dans l'Ouest de la France", particulièrement tendu dans cette région qui dispose de peu de moyens de production. "On va rentrer dans des réponses où l'on va affiner la sensibilité de certains curseurs: la mise en service de Flamanville, la mise en service de Landivisiau, l'interconnexion avec l'Angleterre et la durée des visites décennales", a expliqué François Brottes. "On va approfondir un peu les analyses", a-t-il ajouté.
Des inconnues pèsent sur certains des critères évoqués par RTE. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a notamment relevé mardi le risque de nouveaux retards pour le démarrage de l'EPR de Flamanville. La centrale à cycle combiné au gaz de Landivisiau, portée par Direct Energie (racheté par Total), n'est pour sa part toujours pas sortie de terre. "On ne nous a pas demandé de travailler sur une hypothèse où Landivisiau ne se ferait pas", a toutefois souligné M. Brottes.
Le gouvernement avait pris l'engagement de fermer les quatre dernières centrales à charbon françaises d'ici 2022. Son projet de programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) récemment publié vise toutefois les centrales fonctionnant "exclusivement au charbon", laissant la porte ouverte à des projets de reconversion intégrant de la biomasse.
EDF travaille justement sur un projet baptisé Ecocombust, visant à remplacer progressivement le charbon par des granulés fabriqués à base de déchets de bois dans ses centrales de Cordemais et du Havre. L'État veut pouvoir se prononcer à l'automne sur ces projets.

 

 

2018, « année record » pour la filière du bioéthanol

parue le
superéthanol E85
En 2018, 133 stations-service supplémentaires ont commencé à commercialiser du superéthanol E85 à la pompe. (©CGB)
La filière française du bioéthanol a présenté le 29 janvier un état des lieux sur les ventes des essences SP95-E10 et E85 dont le développement s’est accéléré en 2018.
SP95-E10 : l’essence la plus consommée en France
En 2018, les ventes de SP95-E10 (essence qui peut incorporer jusqu’à 10% de bioéthanol en volume contre 5% pour le SP95) dans les stations-service françaises ont avoisiné 4,5 milliards de litres, ce qui correspond à 42,9% des volumes d’essences consommés l’an dernier par les automobilistes (contre 38,8% en 2017) selon les dernières données de la Collective du bioéthanol.
La distribution du SP95-E10 s’est étendue en 2018 à 377 nouvelles stations-service en France (portant à 6 228 le nombre de points de vente à fin 2018, soit 66% des stations de l'hexagone). Près de 98% des véhicules essence en circulation peuvent désormais utiliser le SP95-E10 comme carburant (contre 65% en 2009) selon la filière du bioéthanol.
Dans le contexte de hausse des prix des carburants, le SP95-E10 a bénéficié en 2018 de son prix légèrement plus faible que le SP95 (« 4 à 5 centimes moins cher » par litre) selon la Collective du bioéthanol. Le SP95-E10 engendre toutefois une légère hausse de consommation (de l’ordre de 1% à 2% par rapport au SP95).
La Collective du bioéthanol souligne par ailleurs la part croissante des véhicules essence dans les nouvelles ventes de véhicules en France (54,7% des immatriculations de véhicules neufs en 2018) qui va stimuler encore les ventes de SP95-E10. À l’heure actuelle, précisons que le gazole compte toujours pour environ 80% des volumes de carburants vendus en France(1).
E85 : l’essence « star » de la filière en pleine progression
En 2018, les ventes de superéthanol E85 (essence constitué de 65% à 85% de bioéthanol selon les saisons) ont augmenté de 55% dans l'hexagone : près de 183 millions de litres de ce carburant ont été distribués sur le réseau français l’an dernier, ce qui correspond à 1,7% de part de marché des essences.
Cette hausse est directement liée aux premières homologations de boîtiers E85(2) qui permettent à des véhicules essence de consommer ce carburant (en conservant le même réservoir). À fin 2018, environ 70 000 véhicules équipés de ces « boîtiers de conversion » et 32 500 véhicules « Flex Fuel » (ou « véhicules à carburant modulable ») pouvaient désormais consommer du superéthanol E85. Selon les estimations de la Collective du bioéthanol, près de 10 millions de véhicules en circulation en France pourraient être équipés de boîtiers E85 (le coût se comptant en centaines d’euros).
À fin 2018, le superéthanol E85 était distribué dans 1 106 points de vente, soit environ 10% des stations-service en France. Vendu en moyenne entre 0,6 €/l et 0,7 €/l à fin janvier 2019 (ce carburant bénéficie d'une fiscalité avantageuse), l'E85 est qualifié de « carburant du pouvoir d’achat » par la filière du bioéthanol.
Pour rappel, la France s’est fixé un objectif d’incorporation de biocarburants de 7,9% en 2019 dans les essences (contre 7,5% en 2018) puis 8,2% en 2020. La Collective du bioéthanol, qui qualifie 2018 d' « année record » pour la filière, publiera désormais chaque trimestre un document faisant état de l’évolution de la consommation des carburants SP95-E10 et E85 en France.
Consommation d'essences en France
Le SP95-E10 est l'essence la plus consommée par les automobilistes en France depuis 2017. (©Connaissance des Énergies, d'après Collective du bioéthanol)