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lundi 13 décembre 2021

Les éoliennes gachent le paysage disaient ils !


 

Dissonance cognitive a tous les étages

Dissonance cognitive a tous les étages


  On devient ce qu’on est » disait l’autre, une bien belle phrase…. On se doit de mettre nos actes en cohérence avec nos paroles disait un autre, il semble que l’humain met plutôt ses croyances en cohérences avec ses actes. La dissonance cognitive est un ressort humain essentiel. Si nous faisons des actes contraires à nos pensées profondes, nous souffrons mentalement, alors soit nous changeons nos actes, soit nous souffrons. Souffrance terrible qui répétée peut amener au suicide. Une échappatoire existe, nous pouvons construire des théories, croyances, qui nous permettent de tenir. Le complotisme est une solution d’avenir pour tenir, quand on est persuadé que le capitalisme est sans issue, qu’il nous mène à l’abattoir, mais que nous sommes sans actes et qu’on ne veut ni se révolter, ni construire une alternative politique (tâche ingrate, longue), ou ni renoncer à un once ses loisirs.

En politique nous avons longuement cru que le discours et les idées aboutiraient aux actes, alors que la théorie psychologique nous dit que ce sont les actes qui aboutissent au discours. Engager dans des luttes politiques depuis des décennies, j’ai toujours constaté que les actes fournissent ensuite les discours…la lutte des gilets jaunes en fut exemple flagrant…Un intellectuel assis va moins loin qu’une brute qui marche….



Mais une fois engagé dans une croyance, il est bien difficile dans sortir surtout si l’engagement est fort.

Le degré d’engagement dans une croyance apporte aussi une difficulté à reconnaitre l’erreur.

Si vous croyez dans une théorie ou autre chose, un couple, une organisation pendant des années et que vous y investissez beaucoup de temps et d’énergie et que la réalité vous démontre que vous vous êtes trompé, vous niez la réalité et persister dans l’erreur. Si vous le fait pas, c’est la dépression assurée. Si vous admirez profondément une personne, que la chérissez comme un gourou, le jour ou vous annonce qu’elle a ait des actes monstrueux, vous accusez les victimes de mensonge ou de complot. Comme pour Tariq Ramadan. Si vous adulez le bloc communiste, a la chute du mur vous allez chez casto acheter des parpaings. Si votre engagement dans cette croyance est relativement faible, vous pouvez arriver à reconnaitre l’erreur plus facilement, si votre engagement fut total, la difficulté est réelle. Alors s’enclenche une recherche de biais de confirmation, on recherche toutes les informations confirmant ce qu’on présentait, le complot, la machination, le déni. L’algorithme de Facebook choisit ce qui fait monter ces recettes publicitaires et maintient votre temps sur facedebouc, il vous fournit un catalogue très varié et fourni de théories renforçant votre croyance. Nous sommes à l’ère de la désinformation sur mesure, finie la standardisation de la grosse propagande, c’est à la portée de tout artisan un peu doué là-dedans, le marché s’est libéralisé.

La médecine moderne et ses intérêts gigantesques a fabriqué et fabrique bien des remèdes dangereux ou inefficaces. Ses abus sont nombreux depuis des années, les scandales à répétition sont-ils la preuve qu’il abuse plus ou que les abus se voit beaucoup plus ? Personnellement, je pense que la répétition des scandales est la preuve que dans notre monde moderne il est plus difficile d’étouffer un scandale qu’avant (comme pour la corruption politique). La critique à faire à la médecine classique, est qu’elle se focalise sur le soin (la réparation) et non sur la santé (la maintenance). C’est une dérive inhérente à la marchandisation de la médecine, de la tarification à l’acte, du principe même de la médecine libérale. Fonctionnarisons les médecins ou payons-les aux nombres de patients chez eux, supprimons la tarification à l’acte ! Quand le capitalisme s’empare d’un secteur, il dénature toujours la mission. Surtout si sa dénaturation procure beaucoup plus d’argent que faire son vrai taf. Si prévenir rapporte moins que guérir, il préféra guérir et le « Vaut mieux prévenir que guérir » devient « Guérir rapporte plus que prévenir ». La critique de la médecine classique a amené beaucoup de gens à faire appel aux médecines dit « Alternative » ou"douces" pour se garder en bonne santé. Si les médecines alternatives, ancestrales, par les plantes, ont toujours misé sur le maintient en bonne santé, l’équilibre, la dynamique du vivant, la raison est qu’elles sont peu efficaces dans le soin. S’il vaut mieux avoir une bonne hygiène de vie et un équilibre avec des tisanes et de la méditation pour éviter d’attraper le cancer, il vaut mieux éviter de soigner le cancer déclaré avec uniquement une tisane et de la méditation.La médecine moderne a rendu le soin efficace, mais se focalise sur les conséquences plus que sur les causes. On peut vivre en mauvaise santé plus longtemps !

Depuis 20 ans se développe à toutes vitesses des médecines alternatives qui deviennent elles-mêmes un sacré bizness. Heureuses de leur succès certains représentants de ces médecines s’aveuglent de leur succès commercial. Ils se radicalisent et croient maintenant pouvoir agir aussi sur la réparation et même les maladies le plus graves, cancer, épidémies, ils deviennent omniscients. Le pur charlatanisme y côtoie de vraie thérapie naturelle.

Dans leur discours depuis des décennies la condamnation des vaccins a été une marotte, une mode, un outil de distinction bien commode dans des pays et une époque où les épidémies avaient disparu. Pourquoi vacciner ses enfants à la rougeole alors que cela peut avoir des conséquences négatives. Les vaccins en inoculant la maladie ont toujours abimés une très faible part des vaccinés. Selon le principe qu'on ne parle que des trains qui arrivent en retard, les vaccins on servi d'explications au cas inexpliqués de maladie d'enfants. Ce mouvement antivax est d’abord passer inaperçue et fut sans conséquences jusqu’au covid. Mais comment expliquer ce succès. Cette fixation. Bien des raisons existent.

 Le premier est l’échec d’abord de la médecine réparatrice qui cherche toujours à agir sur les causes et jamais sur les conséquences et la dégradation de la santé de la population. L’échec de la politique d’une offre de soins publics ou privés et non d’une politique de santé (prévention).

La modernité nous a amené foule de guérisons et protéger des épidémies mais nous a amener aussi la dégradation de l’alimentation et du mode de vie de nos sociétés, les épidémies d’obésité de diabète, la gloutonnerie de sucre, la fin de la marche à pied, la pollution de l’environnement. Malgré la médecine réparatrice, l'état de santé de la population se dégrade. L’espérance de vie en bonne santé ne fait que de baisser depuis des années, ben bref on fabrique des vieux en mauvaise santé qu’on maintient en vie avec une surenchère médicamenteuse et des soins qui coutent de plus en plus cher et rapporte un max au vendeur de pillule. Ce modèle est une impasse, comme l’agriculture chimique. La médecine alternative qui mise sur la santé a des résultats qui satisfait une part de plus en plus grande la population, elle limite les impacts de la modernité, en prônant une alimentation saine et un mode de vie moins agressif. La médecine réparatrice en rendant les conséquences supportables, a l'effet pervers qu'on s’occupe peu des causes.

 Le truandage sur les médicaments existe en médecine depuis que la nuit des temps. Face à la maladie, vendre de l’espoir est aussi vieux que la médecine. La médecine alternative en est bourrée bien autant que la médecine classique.

Mais une épidémie peu mortelle survient. Si elle était très mortelle, le débat serait autre. Les gens en mauvaise santé sont d’abord frappés mais pas que:  la maladie peut évoluer de manière aléatoire au bout d’une semaine. Un vaccin évite les morts. Une part importante des partisans de la médecine alternative refuse de se faire, vacciner, la passe sanitaire finit de les braquer.

Si la dénonciation de la politique de soins pro-business et la promotion d’une politique de santé et de prévention m’a toujours plu dans la médecine alternative, le manque d’autocritique et d’évaluations des résultats m’ont toujours paru étonnants au nom d’une forte idéologie de « liberté » concept bien pratique, la dénonciation des vaccins m’a toujours paru idéologique incohérente. Les vaccins provoquent une réaction du système immunitaire, ils sont une méthode douce, de prévention, ils font partie d’une bonne politique de santé. Le coté exponentielle d’une épidémie virale qui devient incontrôlable, a toujours obligé les états à prévenir au lieu de guérir. Une épidémie d’obésité, laisse son temps, elle  se mesure en décennies et permet de vendre de gros 4*4 et des médicaments et de la malbouffe. Un virus ne rapporte rien quand il infecte pas grand monde. Un maximum si beaucoup sont infectés. Les vaccins sont devenus un des rares outils de prévention déployé à grande échelle, ils tombèrent donc aux mains de BIGPHARMA, ne leur rapportaient pas grand-chose comparé aux autres médicaments, alors en France, SANOFI focaliser sur la rentabilité n’investis peu dans la recherche, laissant partir les inventeurs des vaccins ARN à l’étranger.

Mais revenons à la dissonance cognitive (qui nous affectent tous un jour ou l'autre).

  Mais une fois enfermée dans un discours, opinion, nous ne pouvons avec la dissonance cognitive en sortir sans une remise en question douloureuse. La fabrication des vaccins est réalisée par BIG PHARMA, dont on peut raisonnablement avoir peu confiance suite au scandale du Mediator de la Dépakine, etc.…Pour les adeptes de la médecine douce, le syllogisme est rapide, les vaccins sont faits par big pharma, les vaccins sont dangereux, ils ont rapidement jeté le bébé avec l’eau du bain. Les réseaux sociaux n’étant pas pour la nuance, l’époque n’étant pas à penser contre soi-même, nous avons a été sommé de choisir son camp. Tout était prêt pour une bonne dissonance cognitive. L’invention d’une technique moderne de fabrication du vaccin qui amène des incertitudes inhérentes a toutes nouveautés a été la planche de salut quand on ne voulait pas renier des années de croyances. La libéralisation du savoir qu’est l'invention de l'internet fait monter en assurance chacun. Il permet a chacun de croire qu'on est un spécialiste en trois ou quatre YouTube. Comme chaque libéralisation ,celle du savoir a amené aussi sa dérégulation   et elle a permis a un tas d’entrepreneur de la bouillie pseudo-scientifique de faire fortune.

Vous pouvez rire des antivax et des de leur dissonances cognitives mais on peut se poser une question vertigineuse : la passe sanitaire serait-il pas le passe qui cache l’impasse.

Ce qui arrive aux antivax arrive aussi aux capitalistes, aux libéraux, aux bourgeois (nous) face à la destruction du climat, face à ce qui restera dans l’histoire de l’humanité comme le temps, l’âge des catastrophes, la catastrophère, le CATASTROPHAGE. (Catastrophe en grec veut dire bouleversement, dénouement).

 La catastrophe climatique qui va balayer notre siècle provoque une dissonance cognitive à tous les étages.

Everybody knows chantait Leonard Cohen.

 


Tout le monde sait au fond de soi-même, mais tout le monde fait semblant raconte la chanson….

Tout le monde sait que c’est maintenant ou jamais raconte aussi la chanson.

Tout le monde sait que le bateau fuit….

Tout le monde sait que la peste arrive et se propage s rapidement.

Pourtant si tout le monde sait, nous dissonons collectivement.

Les capitalistes dissonent en croyant pouvoir s’offrir une croissance infinie grâce a la virtualité de leur finance (quoi les plus gros des plus gros vendent leur actions ces temps-ci, preuve que ça pue). La conséquence de cet artefact qui prolonge la croissance, ils anéantissent le bien commun précieux qu’est la monnaie et nous provoque une inflation qui ruinera les plus pauvres (cela a déjà commencer). Tout le monde sait que ces milliards sont virtuels. Nous devons même plus taxer les plus riches mais rationner leurs dépenses réelles, limiter la conversion entre actifs financiers et actifs réels sinon ils nous dépouillerons de tout.

Les libéraux dissonent en croyant réguler tous les dérèglements de notre système avec le marché, alors que le marché ne marche pas. Mais plus il échoue à réguler, plus ils privatisent…Ils limitent la démocratie pour la défendre….

Les bourgeois instruits angoissent face a l’avenir du monde. 20 % de la population mondiale est responsable de 80 % des émissions de CO2. La moitié de nos émissions sont absorbés par les plantes et les océans. Il suffirait donc que ces 20 % réduisent par deux ou trois leur émission pour avoir une chance de s’en sortir. Mais nos modes de vie ne sont pas négociables, les maisons toujours plus grandes, les voitures plus grosses, nos voyages plus lointains… Alors nous les bourgeois du monde nous dissonons et au lieu de nous livrer a de vertigineux changements (de système économique, de système énergétique, agricole, d’urbanisation, de mode de vie), nous continuons dans la même direction le pieds sur l’accélérateur, entrainant tous les passagers du bus tout repeint en vert dans la catastrophe. La dissonance nous fait construire des murs et boucemissairise les étrangers, les activistes, les affamés….

La dissonance cognitive est une souffrance, afin de la réduire nous adaptons notre croyance à nos actes. Si vous chargez des policiers de martyriser des réfugiés climatiques, ils deviendront racistes rapidement pour être en accord avec leurs actes, sinon ils se suicident ou démissionnent. A la fin le métier n'attire plus que les racistes. Une population qui rejette et martyrise des réfugiées deviendra elle aussi raciste afin de se mettre en accord avec ses actes......

Nous devons accueillir les réfugiés climatiques de manière humaine, pour sauver la démocratie, pour nous sauver des racistes et du fascisme. Ce qui est bien le contraire que ce que penses les bourgeois du type de Macron ou socialo, qu’en étant dur dur avec les réfugiées on évite de faire monter le racisme, ou qu’une politique d’accueil fait monter le racisme.

Que faire face à la dissonance cognitive, peut-être l’utiliser !

Nous seulement c’est injuste sur le plan moral, nous grands pollueurs climatiques créons des réfugiés climatiques à foison nous refusons d’accueillir les conséquences dont nous sommes la cause . Le plus stupide est que nos pays sont à démographie faible. Mais c’est en plus dangereux pour nous ! L’accueil des réfugiées climatiques est un vaccin contre le racisme et le fascisme….

 

Ce texte est dédié a toutes les victimes passé, présentes et futur de la catastrophère

 

mercredi 16 décembre 2020

Triste comme la pluie sur la neige fraîche à la montagne en décembre !

A quelques jours de noël,  il fait un temps de mars, comme mars dieu de la guerre.

 
 J'ai toujours été triste de voir la pluie tombée sur la neige en montagne au printemps. Ces jours tristes et peu ensoleillés annonçaient la fin de l'hiver lumineux , froid et secs. La neige réfléchit tellement le soleil que l'éclat du jour rend l'hiver chaleureux le jour et le froid, brutale la nuit. On sort le jour comme convoqué par la beauté, la lumière et l'éphémère de ces conditions idéales. Avant de rentrer se terrer à la tombée du jour, on reste un peu, pour admirer la beauté du coucher. La lumière rasante qui rebondit entre le ciel et et le sol et nous fait un spectacle pyrotechnique fait de rose, d'orange et de rougeoyance. 
 

On sent la piqure du froid sec venir et annoncer l'arrivée de la glaçante nuit. Tout est en train de se figer, comme une suspension du temps. Le changement de couleur du paysage est bloqué jusqu'au retour du roi soleil. Les ruisseaux s'arrêtent de couler, les rivières suspendent leurs bruits et l'on rentre chez soi en se disant, que nous aussi on doit se coucher. Du paysage et de ces hivers , je suis tombé amoureux, il y a vingts ans lors de mon passage à la montagne. J'y ai déposé mes valises et ne suis jamais reparti. Parfois l'envie de fuir me prenait, lors des printemps pluvieux. On y voit la neige se rétrécir comme peau de chagrin, laminée par la pluie. L'absence de lumière plusieurs jours après de long mois d'addiction provoque une débâcle de la bonne joie et des envies de fuites. C'est temporaire, cette débâcle est une transition bénéfique, comme la mort est le berceau de la vie. La neige dans sa lente agonie sous la pluie, nourrit le sol et le transforme en éponge. Sous la tristesse du temps et de ces jours mélancoliques se prépare un retour de phénix, un flamboyant printemps. Sous le désespoir, une poussée de sève est en cours.  Le retour du soleil provoque l'éclatement de toute ses préparations souterraines, un bourgeonnement incroyable et le paysage monochrome de la transition pluvieuse se transforme en vert, il se colore de toute les folies dont la nature a les secrets.

Mais ce temps est révolu, 10 000 ans s’achève, il pleut sur la neige à Noël en montagne. Nous avons tout déréglé , cette belle mécanique régulière qui  nous offrait une splendide beauté lumineuse. La neige est arrivée comme une année normale, rassurant les craintes de ne plus la voir que nous avons, comme pour une amante excitante qui nous fait des infidélités. Mais la réalité est cruelle, comme l'assoiffé voyant la fontaine sans pourvoir boire, la neige est chassée par la pluie aussitôt. 


 

La tristesse du spectacle est double. A celle habituelle, se rajoute l'absence de ce sentiment, que la mort de la neige est le berceau du printemps. Ne plus voir les forets poudrés à Noël, nous enlève la magie du lieu et nous montre que nos folies détruisent d'abord la beauté avant de passer à nous. 


Croire qu'on pourrait négocier avec de telles forces est une folie. La guerre climatique a bien commencé. Jeter toute ces forces dans la bataille est la seule issue pour garder un peu d'espoir. Mais pour continuer a satisfaire le 20 ème siècle , on sacrifie le 21 ème, on proroge, on dénie.



La beauté du monde part au tout à l'ego du capitalisme qui a formaté l'individu moderne. Il ne veut rien sacrifier de son confort, ni de sa pensée , de son esprit rectiligne de l'avenir. On file donc droit vers les précipices. L’absence d'actions, l'angoisse sourde est compensé par le discours bruyants, les rumeurs ou la pratique quasi-religieuse de gestes sans importance sensés être magiques. La race supérieure de nos élites, de nos classes supérieures convaincus de leur supériorité se vautrent dans la dissonance cognitive et l'entêtement malgré la flagrance des faits. Les psychologues ont clairement documentés ce qu'il appelle la théorie de l'engagement. A avoir trop cru, a voir servi et être servi par le capitalisme, ils ne peuvent le remettre en question et persiste et insiste fortement. Une remise en question serait trop lourde en perte d'égo et en déprime. 

Portant la déprime peut amener le printemps nous enseigne la pluie sous la neige. Voir mourir ses certitudes n'est jamais une partie de plaisir, mais cela libère la place et enlève les chaines à l'esprit. Il  peut alors partir ailleurs dans le meilleur comme le pire.

Il est vital que ces certitudes fondent comme la neige sous la pluie et prépare un printemps fulgurant. Cela rendrait la tristesse du spectacle plus supportable.

dimanche 29 novembre 2020

Hercule à EDF , la vente du réseau électrique et des barrages


Mercredi 25 novembre 2020 à l’Élysée le sujet est Hercule.


Hercule partant avec les piliers du secteur électrique ( le réseau électrique et les barrages)

Mercredi 25 novembre 2020, à l’Élysée, le sujet est Hercule. Ce soir-là, il a été décidé le démantèlement d’EDF et la privatisation des beaux morceaux (les réseaux électriques et les barrages hydrauliques), et la nationalisation du coûteux nucléaire, ainsi que sa relance.  Une étape dans ce long processus, dont le nom est Hercule. Rétablir le secteur énergétique dans la planification publique est vitale face au réchauffement. Seule une mobilisation importante dépassant les syndicats d’EDF peut s’opposer à cette folie. Peu sexy, le sujet est pourtant immensément important. Voici une longue explication…

 

Pensée du jour : Si un jour tu te réveilles avec 4 testicules, ne te prends pas pour Hercule, c’est juste qu’on ….

Nous en parlions en 2016 et les faits nous donnent raison. Un processus commencé il y a 20 ans de privatisation de tout le secteur énergétique : gaz et électricité privés à tous les étages !

 La bataille du réseau (1)

La bataille du réseau (II)

Histoire de la distribution électrique

Évolution du prix de l’électricité avec la libéralisation et ses conséquences...

RTE les autoroutes de l'électricité, un destin digne des autoroutes routières

  

Quand tombe les dominos….


Comme des dominos qui tombent : la filière nucléaire française, en faillite grâce à l’arrogance de ses dirigeants : EPR, Uramin, la corruption va toujours de pair avec l’incompétence, l’entraîne au fond d’une bonne dizaine de milliards de trous. L’état replâtre et la marie de force avec EDF, société publique fleurissante des années 2000, dégraissée par le pillage légalisé de la concurrence, via l’ARENH et la mise en bourse du marché de l’électricité. La ruinée endettée se marie avec le riche déchu, cela fait deux ruinés. Le coup de grâce à EDF est le coronavirus et le confinement, il a fait chuter le prix de l’électricité au-delà du raisonnable : EDF est financièrement mort. Le gouvernement décide de renflouer mais il doit vendre les meubles et les bijoux de famille de l’ancien riche : les réseaux électriques, les lignes à haute-tension et la distribution. Un acte de plus dans le pillage des biens communs, certes. Mais ce dépeçage se déroule à l’arrivée de deux défis vitaux de notre société : résister à l’effondrement climatique et se passer rapidement de toute notre production d’énergies fossiles, celle-ci implique l’électrification des énergies et la pièce maîtresse est le réseau électrique. La faire échapper du contrôle public revient à se priver d’un outil qui doit être finement planifié…. Mais en ce début de siècle nous devons affronter des défis immenses avec au pouvoir une idéologie au service de la cupidité.

Le projet de vendre les réseaux électriques au privé va entraîner une inégalité territoriale de plus. La montée des déboires climatiques est un facteur aggravant. La révolution technique en cours qu’est la production du photovoltaïque en autoconsommation peut entraîner le meilleur comme le pire selon la réaction des pouvoirs publics, mais surtout des citoyens selon si on laisse faire ou si une forte réaction collective se met en place.

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Le réseau électrique est un objet qui intéresse peu le citoyen, donc peu les médias. Il s'agit pourtant d'un monopole public en voie rapide de privatisation et un outil fondamental de la révolution des énergies renouvelables.

Flash-Back-Retour vers le passé… ou la densité des réseaux à toujours faire la rentabilité ou le déficit.

Avant-guerre (de 39-45), le réseau électrique était peu dense, multiple et fortement inégalitaire. De vastes étendues peu peuplées étaient des zones blanches pour la bonne raison qu'un réseau électrique comme un réseau téléphonique est bien plus rentable dans des zones peuplées que dans des régions désertiques. Relier dix maisons au fin fond d'une campagne n'était pas, ne l’est toujours pas, et ne sera jamais « profitable ». Les travaux ne sont jamais amortissables et les pertes en ligne, plus importantes. Si en moyenne, en France, 6 % de l’électricité produite est perdue dans le transport et sa distribution, dans les Hautes-Alpes, les pertes sont de 14 %, soit plus du double.

Amusez-vous à regarder :

https://data.enedis.fr/pages/accueil/?id=dataviz-cartographie-des-reseaux

La nationalisation de 46 avait permis non seulement de rationaliser le réseau en choisissant une seule technique, mais il avait fait naître la péréquation : les grandes villes payent pour les campagnes, les gros consommateurs pour les petits. Cette mutualisation des coûts a permis l'électrification des campagnes et des zones pauvres. Le paiement d'une redevance sur la quantité d'énergie électrique consommée a permis aussi de faire payer beaucoup les gros consommateurs et peu les petits. Ce système peut vous paraitre logique, mais en réalité le problème est plus compliqué. Pour un gestionnaire de réseau, que vous consommiez peu ou beaucoup, cela lui coûte le même câble à poser, que vous l'utilisiez ou pas. Une part importante de la facture d'électricité est en réalité une redevance de transport et de distribution, il s'agit d'un tiers de la facture. Un gros tiers est la production de l'électricité, le dernier tiers des taxes. En devenant auto-producteur, vous ne payez pas ces deux tiers, comme une personne qui produit ses pommes au fond du jardin qui ne paye pas de TVA ni le transport des pommes et sa distribution.

 Ce système a eu des effets égalitaires socialement et entre les campagnes et les villes. Comme tout système généreux, il a ses effets pervers, il a favorisé l'étalement urbain. Un promoteur immobilier construisant un lotissement voyait l'agrandissement des réseaux d'électricité payé par tous (comme pour les routes ou les égouts). Dans un contexte de promotion du développement et d’urbanisation, ce fut accepté par tous. A la fin des années 90, la volonté de mettre fin au monopole public du secteur de l'électricité fut promu par l'Europe. Le plus drôle est que ce fut promus et enclenché par un gouvernement socialiste sans majorité sans les communistes et les Verts : le gouvernement Jospin.  Dans ce cadre, il fallait faire payer le coût réel du réseau et développer la concurrence dans la production d'énergie électrique. Les écologistes y virent une opportunité pour développer les énergies renouvelables dans un pays farouchement pro-nucléaire. Ils ont greenwashinguer le libéralisme (et j’en fus, sic).

A mort la péréquation sociale !

Le réseau électrique resta public mais le prix du réseau fut payé de plus en plus par les particuliers et moins par les gros consommateurs (industries et professionnels). Des milliards basculèrent tranquillement des entreprises aux ménages. Sans aucun débat public, comme pour les autoroutes, cela passa crème… Les gros ne devaient plus payer pour les petits, les prix des particuliers flambèrent, celui des gros baissa.


 Remarquez la courbe jaune et grise qui se sépare à la libéralisation.

La séparation fut accomplie entre la production d'énergie, son transport et sa distribution. Nous vîmes la transformation d’EDF, établissement public, en trois entités, la production d'énergie avec EDF, le transport d’une région à l'autre, d'un pays à l'autre, via les lignes à haute-tension avec RTE (les autoroutes), la distribution avec ERDF devenu ENEDIS (les départementales et les voies communales), les petites lignes et les compteurs.


A mort la péréquation géographique !


Le projet suivant du gouvernement est le projet HERCULE : la privatisation des autoroutes de l'électricité RTE et ENEDIS, ses départementales. Ces deux entreprises vivent d'un droit de péage et sont potentiellement trés rentables. En situation de monopole, elles peuvent fournir un maximum de cash pour un privé, si on sait bien réduire les coûts d'entretien et arracher de l'argent public pour chaque investissement non rentable. Ces deux entreprises ont un patrimoine important dont le renouvellement est lent. Un privé peut facilement réduire les investissements pendant un temps pour faire de l'argent. Les lignes à haute tension durent des décennies. Un exemple, ENEDIS enterre ses lignes aériennes à grand frais régulièrement, elle peut ralentir le rythme. L'entretien des lignes dans les campagnes est coûteux et ne rapporte pas d'argent.

L’EXEMPLE PITOYABLE DU RESEAU TELECOM PRIVATISÉ, les bénéfices sont les seules choses à entretenir !

L'exemple de France Télécom: L'entreprise public transformé en Orange avait un réseau de ligne télécom impeccable, notamment dans les campagnes. Elle a décidé dans la fin des années 2000 de ne plus entretenir ses lignes, de ne plus élaguer les arbres et le résultat au bout de dix ans est catastrophique. Non seulement les ligne tombent régulièrement dans les campagnes, mais elle a même perdue la compétence technique en interne (dixit un syndicaliste d’Orange). Les députés ont dû voter une loi en 2015, pour obliger l'opérateur à entretenir ses lignes qui s'écroulent un peu de partout, résultat, pas grand-chose, les bénéfices sont les seules choses à entretenir.

Rapport assemblée sur l’état des réseaux téléphoniques :

http://www.assemblee-nationale.fr/14/pdf/rapports/r2718.pdf

 


Un réseau qui penche du mauvais coté

 

Un réseau à terre

 



Un réseau qui tient avec du scotch !

 

Des réparations pas à la hauteur !

 

Les campagnes n’intéressent pas Orange, elles sont par nature déficitaires. Promenez-vous dans n'importe coin paumé de France et observez de vous-même !

Ce qui est arrivé au réseau téléphonique arrivera au réseau électrique ! A une petite nuance près, le téléphone est en 48 Volt donc pas dangereux, le réseau électrique lui est mortel pour qui le touche. Les coupures seront donc de plus en plus fréquentes.

Un autre exemple de réseau privatisé, le réseau mobile et la fibre : au lieu de faire un réseau unique, nous avons des réseaux en triple exemplaire en ville, ce qui coûte finalement cher aux consommateurs. Le réseau est mutualisé en campagne, et dans les zones très peu denses, rien. Pas d’accès gratuit au plus défavorisé même pendant un confinement en pleine pandémie. Certains réclament maintenant le retour au service public, car privés d’internet, devenu indispensable. Quand tout est privé, on est privé de tout !

 Dans le déploiement de la fibre, la concurrence entre les acteurs est source de travaux chaotiques, et dans les zones peu denses, on voit les élus locaux signer de juteux contrats avec un opérateur privé. Les scandales de corruption seront énormes….

 

Dans le déploiement de la fibre, la concurrence entre les acteurs est source de travaux chaotiques, et dans les zones peu denses, on voit les élus locaux signer de juteux contrat avec un opérateur privé, les scandales de corruption seront énormes….

Le réseau du gaz, privatisé dans des conditions douteuses (voir livre de Denis Robert ), a vu sa facture augmenter de 40 %, et les profits aussi !

 Les autoroutes, les aéroports, les routes nationales, c’est toujours la même bibine….

 


Denis ROBERT et C.LE GALL dénoncent ces milliardaires prédateurs contre les états.

« Inégalitaire, corrupteur, chaotique et cher, avec pertes pour les revenus publics et mauvais entretiens en prime ; voici le vrai visage de la privatisation de réseau, qu’il concerne l'’eau, le gaz, les autoroutes, les routes téléphoniques, le GSM, etc.… Même cause, même effet dans la privatisation du réseau électrique. Nous pouvons affirmer que TOUT réseau doit être public pour le bien commun. Qui dit réseau, dit mutualisation, dit propriété publique ! »

Le défi du climat : Un effondrement de la régularité climatique, ça souffle dans les grandes et petites lignes !


Sculpture moderne climatique

Le changement climatique augmente la vitesse des rafales de vent, les tempêtes sont de plus en plus intenses et fréquentes. Dans les années 70, de nombreux pylônes ont été abattus par de fortes tempêtes, plongeant parfois des régions entières dans le noir. Le blackout général a même été frôlé parfois. On se souvient de la tempête de décembre 1999. La réponse fut de passer la résistance des pylônes de 140 km/h à 160 km/h. Il semble probable que cette résistance s'avère rapidement insuffisante. Un privé rechignera à faire de tels investissements, ou le fera en mode chantage. D'autant plus que le réseau à l'époque était national et les importations et exportations réduites. Avec la libéralisation du marché et la volonté d’en faire un seul marché européen, la dépendance de chaque pays aux importations est plus grande, sa fragilité aussi ! Les zones de grands échanges notamment le nord de la France et la Belgique sont très vulnérables, une tempête dans ces régions plates un jour de fort échange transfrontalier pourrait entraîner un blackout partiel ou total, avec toutes les conséquences dans une société ou tout fonctionne à l'électricité.



 

L'effondrement de la régularité du climat et son réchauffement va aussi entraîner des incendies dont la gestion dans le cadre privé peut avoir des conséquences aggravantes, voir l’exemple de la Californie dont nous avions parlé

Le climat, le paradis, la THT, les bandits


Mais vendre ses réseaux est la seule issue trouvée au gouvernement pour sauver le nucléaire qui nécessite d'énormes investissements (100 à 200 milliards d’€). Replâtrer les centrales, construire au moins 6 ruineux EPR (Entêtement Persistant Ruineux) sont des investissements colossaux. EDF est malheureusement ruinée par la volonté du gouvernement français ! Avant de démanteler ce juteux service public, il fallait le ruiner.

 

La méthode ? L'obliger à brader son électricité a ses concurrents. La mise en bourse du prix de l'électricité (vous faites varier le prix d'heure en heure sur un produit qui nécessite des investissements sur des décennies !). Seul des cerveaux de libéraux intégristes pouvaient inventer cela ! Quel danger les fondamentalistes du marché, ils nous laissent des bombes à retardement partout !

 

 


Durant le confinement, le prix de l'électricité a dévissé suivant la chute de la demande. Comme ce fut le cas pour le pétrole, les prix ont été négatifs, mais cela a duré bien plus longtemps. EDF y a laissé sa culotte. Quelle entreprise pourrait survivre à cela ; payer pour vendre sa marchandise ? RTE propose même maintenant un service pour être alerté sur des prix négatifs de l'électricité : on vous paye pour consommer, soyez alerté !

 Avec une telle logique la ruine est forcément au rendez-vous. Si vous rajoutez une incapacité à construire des réacteurs nucléaires sans exploser les coûts et les délais, vous avez un feu d’artifice dont le bouquet final est Hercule. Le démantèlement complet et final du service de l’électricité public.

Gouverner c'est prévoir. Avec eux, gouverner c'est déboires (sans modération)!

Face au coût grandissant du nucléaire, notamment pour le démantèlement, nos gouvernants ont provisionné... rien, enfin, un peu. Ils ont fait une caisse pour le démantèlement dans lequel ils ont mis les actions de RTE : en clair, pour payer le démantèlement, il faut vendre le réseau des lignes à haute tension. Ah... les miracles de la comptabilité moderne !

Un propriétaire privé du réseau nous plongera dans le noir l'œil rivé sur son cours de bourse...

 


Les campagnes un peu riches devront payer pour voir leur réseau électrique entretenu, mais le plus probable est que l'opérateur privé se débarrasse des réseaux de campagne, en les confiant aux collectivités locales. Elles devront soient les gérer, soit les confier à nouveau à des opérateurs privés, contre monnaies sonnantes et trébuchantes. (Le célèbre double-effet Fuck-Cool de la privatisation). Comme toujours, le privé gardera les parties fructueuses et laissera le maigre au public.

Cela serait une privatisation de plus au pays des ultra-radicalisés du marché, mais une révolution pointe son nez !

 

Privatisation, déréglementation climatique et révolution de l'autoproduction et de l'autoconsommation.

 

Petit aparté solaire et rappel pour ceux qui ne sortent jamais de leur bureau climatisé….

Depuis cette année dans une grande partie de la France, il est moins cher de produire soi-même son électricité avec des panneaux photovoltaïques que de l'acheter au réseau. Mais le solaire photovoltaïque a des inconvénients de production, il ne produit que lorsqu’il y a du soleil ! (J’ai expliqué cela un jour à un dodu consultant solaire, par ailleurs très copain avec un président de collectivité…)

Par jour ensoleillé, le photovoltaïque ne produit globalement que deux heures après le lever de soleil et s’arrête deux heures avant le coucher. Cet inconvénient peut être compensé par la mise en place de batteries. La consommation électrique de nuit est faible : éclairage, frigo, le reste de la consommation peut être transférée la journée. Vos 9 panneaux produisent dans les Hautes-Alpes 4000 KWh par an. Ces neuf panneaux vous font l’équivalent de la consommation moyenne de votre foyer sans chauffage électrique. Ils produisent de quoi faire 25 000 Km/an en voiture électrique.

Mais la production solaire est répartie sur l’année, au 45éme parallèle, comme suit : sur les 4000 KWh / an produit ici, 3000 KWh sont produit du 21 mars au 21 septembre entre les deux équinoxes et 1000 KWh sont produit l’automne et hiver. Trois quart de production 6 mois, un quart l’autre moitié, c’est pour cela que nous avons des périodes froides !

De plus, à ces périodes, de nombreux jours sont sans soleil. Il est alors impossible de stocker l’été pour l’hiver avec des batteries. Ces jours déficitaires, vous devez faire appel au réseau pour compenser. L’été, vous êtes en surproduction et vos batteries sont pleines, vous utilisez le réseau comme déversoir de surplus. La révolution technique est en train de débuter, et de nombreux particuliers vont s’équiper de panneaux photovoltaïques pour limiter leur coût électrique et se servir du réseau comme secours ou déversoir à surplus. La tarification du réseau avec un péage va être alors problématique. Les libéraux réfléchissent donc à faire payer les particuliers en fonction de l’heure de consommation. Pour eux tout se régule parfaitement avec le prix !

En même temps, l’électrification des voitures est en cours rapide et sera beaucoup plus rapide qu’on ne le pense, les constructeurs voulant basculer sur ce type de modèle, et la population aimant son petit confort (motivation première chez le consommateur). La charge des voitures va poser un vrai problème au réseau électrique. Cela amènera des consommations supplémentaires importantes sur le réseau et des problèmes de régulation importants. En même temps, ces charges de véhicules peuvent être régulées voir le réseau lui-même. Si on impose des règles !

L’été, la canicule va faire exploser les consommations de climatisation, seule solution dans les villes surchauffées et interrompre des centrales nucléaires. La canicule va griller des transformateurs, et faire surchauffer des lignes ! L'entretien a intérêt à l'être aux petits oignons. Les investissements doivent être au rendez-vous du réchauffement, avec un privé, c’est garanti !

Le gaz va être progressivement interdit dans le chauffage de nouveaux bâtiments. Le chauffage au bois va être de plus en plus contesté, il pollue à mort l’air et la rend irrespirable, son utilisation comme énergie est aussi une hérésie qui finira bientôt par être reconnu : bilan carbone mauvais, déforestations graves, meilleure utilisation comme matériaux.  

Les deux énergies renouvelables qui ont un vrai potentiel, important en ressources et prix, sont l’éolien est le solaire photovoltaïque… Ils vont s’imposer pour ces deux raisons, ce qui entraînera une électrification de tout le secteur énergétique.  L’invention du moteur électrique et de son double, l’alternateur, a conduit à électrifier les usines toutes mécaniques. Tant que cette électricité était produite par du charbon et du pétrole, le chauffage et le transport n’avait pas été électrifié, pour des raisons de pertes thermiques (on perd entre la moitié et les deux tiers, lors de leur passage en électricité) …. Si le système énergétique utilise uniquement de l’éolien, du solaire ou même du nucléaire, nous arrivons à une électrification totale du secteur énergétique. Dans ce cas, le réseau électrique devient le réseau maitre et son contrôle, aussi vital que souverain.


Petit aparté :

Réseau électrique et souveraineté nationale : avec les réseaux dits "intelligents" et les compteurs communicants (le fameux Linky), les risques de cyber piratage entraînant un black-out sont réels. Lors du débat sur Linky ce point ne fut jamais abordé, il est pourtant important. Une attaque du réseau russe a été réalisée ces dernières années par... (je vous laisse le soin de trouver les responsables). Confier cela au privé c'est confier un réseau par nature hautement stratégique à un acteur dont le rôle n'est de loin pas la sécurité nationale. Les prochaines guerres seront cybernétiques ; les réseaux électriques seront ciblés. La sécurité cybernétique coûte très cher et ne rapporte rien à un opérateur privé. Une fois un domaine privatisé, l’état est incapable de le contrôler, pour une bonne raison pratique, en le privatisant, il perd la compétence technique qui part au privé : ainsi, en privatisant les barrages hydrauliques, on perdra la compétence de mesurer leur sécurité. En privatisant les réseaux électriques, on perdra la compétence de connaitre la leur. Et ce n’est pas la rédaction de cahiers des charges par de coûteux consultants qui changera la face du problème :  demander à des avocats et consultants de résoudre des problèmes techniques est aussi stupide que de demander à un proctologue de vous opérer des yeux.


Centre d'action cyberguerre

Voir article : Peut-on hacker… les réseaux électriques ?

 Compteur électrique intelligent: quand le hacking mène au black-out général


Tout le monde ne pourra pas s’équiper de panneaux photovoltaïques pour des raisons de coûts (les locataires, les immeubles denses) : un logement de 60 m² dans un immeuble de 10 étages cela fait 6 m² par logement.

Dans cette logique d’autoproduction photovoltaïque, nous verrions des régions et des campagnes devenir les 2 tiers du temps autosuffisantes en production, et le reste du temps complètement dépendantes pour la stabilité du réseau. Dans le cas d’un marché géré par le privé, il est clair que l’opérateur pourrait voir ces zones encore plus déficitaires qu’elles ne le sont.

La tentation de ne plus les entretenir sera grande ou de leur faire payer très cher le réseau. Voire pire, carrément abandonner le réseau. On verrait alors chaque particulier se suréquiper en batteries, et la fin de la mutualisation que constitue un réseau électrique. Une vision libérale-pseudo green du « chacun sa gueule, moi d’abord, dans une petite maison fortifiée ».


 AUTONOMIE VERSUS ECOLOGIE, l’autonomie doit l’être a la bonne échelle

Il est important de comprendre une réalité qui semble une contre évidence : dans l’électricité, le réseau est une mutualisation, et l’autonomie personnelle, un contresens écologique, si on est proche du réseau. L’électricité se transporte très bien, elle est l’énergie qui a le moins de perte de transport et de distribution, si on la compare à la chaleur, au pétrole ou au gaz (quand on fait un inventaire du puit au consommateur et qu’on compare les investissements à fournir). Une production locale améliore encore ses faibles pertes.

L’autonomie personnelle est en revanche antiécologique car vous ne produisez que pour vous, et si vous consommez peu et que vos batteries sont pleines, vous jetez la production ! J’ai équipé suffisamment de chalets en montagne pour voir qu’ils jettent 75 % de leur production ! De plus, pour les périodes de faible production, vous êtes obligé de suréquiper votre installation et de surdimensionner vos batteries. Cependant, si vous augmentez la taille de votre réseau, il existe un moment où l’agrandir n’apporte plus grand-chose à la mutualisation, il existe donc une bonne taille d’autonomie…

 

LE RÉSEAU EST PAR DÉFINITION UNE MUTUALISATION !

Proposons un contre modèle publique coopératif à la privatisation et la loi du marché !
Dessine-moi un réseau renouvelable, vertueux et résilient !

Le transformateur de quartier, (autonomie les deux tiers du temps)

D’un point de vue rationnel et technique nous devrions mettre les batteries dans les postes de transformation basse tension, c’est-à-dire à l’échelle d’un quartier, afin de mutualiser le stockage. Il serait entretenu par un professionnel. Cela éviterait aussi de nombreux équipements de régulation. Dans ce cas, le réseau basse tension doit être bien entretenu, il pourrait appartenir à une régie de quartier en copropriété ou encore mieux, en coopérative publique. Les propriétaires ou sociétaires devraient être incités à produire l’électricité avec des panneaux photovoltaïques. L’objectif ici serait de gérer les variations journalières. Pour cela il faut inciter à une consommation de jour lors de la production (le jour quand y’a du soleil) tout en mutualisant dans le quartier cette production.

 

Transfo de quartier tagué

Le poste source, la maille cantonale

 


L’étage au-dessus est le poste source, qui alimente les transformateurs de quartier en haute tension. Il appartient souvent aux collectivités locales en campagne, à ENEDIS en ville. On chargerait les collectivités locales de la gestion qui en ferait un lieu de stockage pour alimenter les postes déficitaires la nuit et les jours sans soleil. A eux de gérer les variations hebdomadaires en stockant les surplus qui arriveraient des lignes à haute tension et en exportant parfois aux autres postes sources déficitaires. Ils développeraient leur moyen de production locale et publique (solaire, éolien, hydraulique) et de stockage propre (batteries, volant d’inertie, air comprimé).

Les postes sources sont alimentés par les lignes à très haute tension. Des centres de productions éloignés (solaire thermodynamique, éolien terrestre maritime, gros barrages, moyens de secours thermiques anti-black-out), viendrait l’alimentation pour les postes sources, avec un gros moyen de stockage annuel : hydrogène, barrage en station de pompage, air comprimé, méthanation.

Pour gérer tout ce bazar, seule une régulation publique peut le faire, à condition qu’elle soit décentralisée et solidaire : la solidarité veut dire péréquation. Nous passerions donc à un système confédéral bien éloigné du fonctionnement de l'actuel système étatique centralisé EDF, mais un tel système serait public. Entre l’ultra centralisme public et la privatisation chaotique, il existe un tas d’options possibles ! Il est urgent de sortir de cette vision binaire qui, au fond, arrange bien les partisans du tout-privé…

Le développement d’un tel schéma permettrait plusieurs choses : un développement réparti des énergies renouvelables sans la fameuse optimisation des coûts chère au privé et au public centralisé : on ne mettrait pas tartine d’éoliennes sur une zone très venté et rien dans les zones moyennement ventées comme actuellement. Il en serait de même pour le solaire qui se concentre au sud de la France (normal, quand on fait un prix d’achat national de Lille à Nice !). Optimiser en argent, la répartition en fonction de la ressource en vent et soleil n’est pas sans conséquences environnementales.  Chaque territoire doit avoir les conséquences de sa consommation. Un développement des renouvelables serait mieux accepté, ainsi il serait aussi plus solidaire et résilient. Ce schéma inciterait chaque région à limiter sa consommation moyenne essentielle, pour limiter l’impact polluant des ENR. Ce schéma permettrait aussi le développement rapide des ENR sans les a-coups du marché. Chaque problématique serait gérée au niveau où elle est pertinente, la sécurité informatique serait nationale, du choix de la couleur des panneaux sur le toit aux propriétaires du toit. Cela urge, si les ENR sont polluantes, les fossiles sont mortels pour le vivant.

 

 


Inventer un mode de financement des économies d’énergie : facturer le négawattheure avec le kilowattheure ! (Et le faire rentrer dans le correcteur orthographique)

Grâce à la tarification de l’énergie au service des économies d’énergie et du climat, le saint grââl d’un modèle public, on payera des kilowattheures et des négawatheures en même temps ! Ceci est inatteignable quand règne la loi du marché (sur la tête) !

Passer le champ de l’énergie d’un marché libéralisé à un marché régulé et encadré est fondamental car c’est la seule condition pour financer les économies d’énergie (les négawattheures) !

La loi du marché (sur la tête)

Nous pouvons financer la solidarité et limiter la précarité énergétique en donnant comme actuellement des bons d’achats (chèque énergie). Mais ce système n’incite pas à réaliser des économies d’énergie : je vois depuis des décennies des logements sociaux pas isolés du tout, dont les personnes sont en incapacité de payer les factures. Chaque année nous faisons financer par l’argent public les factures énergétiques de ces passoires et sans qu’on ne fasse rien sauf culpabiliser les occupants en leur parlant d’écogestes, …

La tarification à étages, une tarification vertueuse.

La loi du marché est celle ou celui qui consomme le plus a les meilleurs tarifs. Dans un système régulé, nous pouvons imaginer un tarif progressif à trois ou quatre étages selon la consommation:

  • Les premiers KWh de base gratuite,
  • Les seconds KWh supplémentaires à des tarifs au prix de revient,
  • La troisième tranche de kilowattheure à des tarifs 50 % plus chers,
  • La quatrième tranche à des tarifs 4 fois plus chers…

 Les deux premières tranches seraient plutôt basses en quantité.

 

Une épargne forcée pour financer les négawattheure (économies d’énergie) :

Les sommes récoltées en plus du prix de l’énergie seraient divisées en deux parties. La première permettrait de payer les kilowattheures gratuits dit vitaux. La seconde serait créditée sur un compte personnel de la personne qui paye la facture. Ce compte-épargne augmenterait à chaque facture dépassant la quantité d’énergie des deux premiers étages.

 Le compte épargne négawattheure (économie d’énergie), serait de l’argent ciblé (une somme fléchée sur la dépense) une révolution dans le financement des économies d’énergies. Une alternative à la taxe et la norme, mal acceptée.

 L’argent sur ce compte personnel ne pourrait être dépensé par la personne que pour des travaux de production de négawattheure (d’économies d’énergie) ou des déplacements en transport collectif (une forme d’économie d’énergie). Outre que cette tarification pénaliserait les gros consommateurs, elle permettrait enfin de réaliser ce que le marché n’arrive jamais à financer : les négawatheures (économies d’énergie) et le climat. Elle financerait les ENR et les négawattheures à un taux d’actualisation de 0 % au lieu de le financer à 4.75 % comme actuellement, ce qui change tout. Actuellement, les négawattheures (économies d’énergie) ne sont financées que si leur rapport est supérieur à ce taux d’actualisation, ce qui est rare. On doit alors aider celui qui investit via des usines à gaz. Il existe des gisements énormes d’économies d’énergie, j’ai personnellement fait des devis pour diviser la consommation d’énergie par 7 de bâtiments, et j’ai vu les refus : pourquoi investir dans ce qui rapporte 1 à 2 % par an quand je peux investir à 4 % !

Nous pourrions utiliser l’argent qui dormirait en permanence sur ce compte à un taux 0% pour financer les gros travaux des particuliers. Ainsi l’argent récolté servirait uniquement le financement des économies d’énergie, point. Une telle mesure pourrait être étendue à la consommation de carburant (une partie de la taxe de carburant transférée en épargne forcée) et transférer des déplacements de voitures vers les déplacements en bus ou train. (Le train est une forme d’économie d’énergie par rapport à la voiture).

 

Mais une tarification comme celle-ci ne s’entend que si nous arrivons à financer le réseau électrique et gaz et la conversion du système de production d’énergie aux énergies renouvelables.

 Pour ce faire, il faut distinguer deux choses : la période de changement et la période de fonctionnement. Si on demande aux consommateurs de financer eux-mêmes la transition énergétique, le pari sera difficile et peu accepté. Depuis 20 ans, nous prenons de l’argent sur les factures électriques sous la forme de taxe publique pour financer des privés qui investissent dans des centrales de production électrique renouvelables. Outre que c’est fort critiquable sur le plan de la justice, car nous finançons avec de l’argent public des biens privés, c’est peu efficace. Avec les 100 milliards engloutis en 20 ans nous aurions pu faire deux fois plus de production renouvelable si on avait choisi de la développer sous propriété publique. Ce bilan est facile à comprendre par une comparaison. Imaginez que vous disposiez de la somme pour vous acheter une maison. Vous décidez de demander à un privé de vous construire la maison et de vous la louer à un tarif attractif pour lui. Le pire est que vous choisissez ce système au nom de l’efficacité d’un tel choix. Le principal argument des promoteurs du système privé serait son efficacité supérieure au public. 20 ans après, le bilan montre le contraire. Malheureusement, les faits n’arrêtent pas une idéologie fondamentaliste.

Non seulement, ce système est peu efficace, mais nous pouvons aussi nous interroger sur un autre aspect de la taxe qui finance les ENR.  Est-ce raisonnable que ce soit une petite part d’une petite part de nos dépenses (l’électricité) qui finance les systèmes sensés nous sauver la mise ? Une taxe, c’est la part (le taux) d’un gâteau (l’assiette). Doit-on prendre une grosse part d’un gâteau (la facture d’électricité) ou plein de petites parts du gâteau pour sauver le vivant de la crémation généralisée que nous promet un monde à +5 °C de réchauffement ?  Le changement (les nouveaux réseaux et méthodes de production d’ENR) coûtant une fortune, il faut le financer par de l’argent public. Ce financement peut venir de la création monétaire et des taxes sur les immenses fortunes financières. La taxation de l’énergie serait alors juste une épargne forcée, comme expliqué ci-dessus, qui générait des négawattheures.

Si l’investissement dans un réseau renouvelable est financé par l’impôt, il est clairement évident qu’il doit être public. Un cerveau des années 60 aurait pu inventer le schéma suivant : vous préleviez une taxe sur la facture de tous les consommateurs. Avec cet argent public, vous pouviez investir directement dans la création de centrales solaires ou éoliennes appartenant aux collectivités ou établissements publics. C’était beaucoup trop simple, trop juste et trop efficace, vous pouviez repartir et planifier les installations. Non, le schéma suivant a été mis en place par un cerveau des années 90 : avec cette taxe, vous rémunérez les personnes privés qui investissent et comme celles-ci ne le font jamais pour rien, vous leur promettez qu’elles vont récupérer au moins deux fois leur investissement sur la durée de vie de l’équipement. Bref cela vous coûte le double ! Pour les rassurer, vous leur faites un prix garanti, et une priorité sur le réseau. Parfois le prix de l’équipement baissant sans l’avoir bien anticipé, vous créez, comme en 2010, une rentabilité énorme, et une bulle se met en place : tout le monde veut en faire et, affolés par le nombre de demande, vous arrêtez tout, et détruisez la filière industrielle que vous veniez de monter très chèrement avec de l’argent public.

 Ensuite vous essayez de relancer tout cela. Mais pour contrôler le bazar que vous avez lancé, vous mettez un tas de règles et procédures administratives, et vous renchérissez de 30 à 40 % le coût des installations par des procédures et paperasses administratives. Vous rémunérez des intermédiaires, avocats et financiers, pour diminuer les coûts, et achetez uniquement du matériel asiatique. Ainsi, vous détruisez vos propres industries que vous veniez de faire émerger comme Alsthom éolien ou les Soitec solaires, et autre pionniers qui a force d’être bridés en France sont partis en Asie ! Tout cela serait risible si l’importance d’un secteur industriel en ENR n’était pas juste vitale pour l’avenir.

 


Mais une question se pose, quand on essaye un système de financement et que les faits montrent qu’il ne marche pas, pourquoi vouloir insister ? Pour une bonne raison. À pourquoi faire compliqué (le privé) quand on peut faire simple (le public), la réponse est parce qu’on peut faire inextricable (la spéculation). Alors on invente des mécanismes de rachats de production publique à prix coûtant, que l’on réclame plus élevée quand les prix sont haut, puis qu’on attaque en justice quand les prix s’effondrent. On ferme trop de centrales de secours, alors on invente les marchés de capacité. Le public réclame de l’électricité verte, alors on invente des certificats verts. On veut faire des économies d’énergies, alors on invente des certificats d’économies d’énergie qu’on peut acheter et revendre. A force, le système est devenu si complexe que personne n’y comprend rien ! Mais on s’interroge quand on voit une multinationale du pétrole vendre de l’électricité verte en Belgique avec des certificats verts de production lituanienne revendus plusieurs fois !

 

Revenons à notre proposition d’un système ENR à 100 % : Seuls les coûts de fonctionnement du réseau seraient financés par les utilisateurs, dans une logique de péréquation, la transformation serait à la charge d’établissements publics nationaux, régionaux et locaux.

Ceci est indispensable, car sinon, personne ne voudra voir sa facture multiplier par 5 si on demande à une génération de payer le changement sur sa facture électrique. Il est indispensable qu’un financement public atterrisse dans des poches publiques ou coopératives, car sinon, non seulement le financement n’aura pas de légitimité mais aussi simplement point d’efficacité.

En passant d’un réseau de type pyramidal ou en forme d’arbre à un réseau de type araignée ou internet, nous changeons de logique : l’important est de produire local, de limiter les consommations, de les adapter selon les époques et de mutualiser les équipements. Ce système permet que l’on construise des structures à la taille de l’équipement à gérer : à la coopérative de quartier les postes de transformateurs, à la régie nationale les grands barrages. Les premiers seront proches des petits producteurs avec les centrales photovoltaïques, les seconds auront la puissance que nécessite la gestion d’énormes équipements. La question de la taille n’est pas qu’elle soit grande ou petite, mais qu’elle soit à la bonne taille que nécessite une technologie. Une grosse éolienne ne nécessite pas les mêmes compétences que quelques panneaux photovoltaïques. Tous les acteurs publics montrent un appétit énorme pour s’emparer du défi énergétique, alors profitons-en pour impliquer tout le monde. Entre le gosplan et le bordel libéral, il existe des variantes intermédiaires : un système énergétique fédéral public allant du local au global : du panneau au fond de jardin à la station de pompage de 1 Gigawatt.

Il reste encore bien des choses à trouver, mais l’esquisse d’une architecture alternative est ici proposée. Elle s’oppose à un modèle déjà inefficace qu’on nous propose d’élargir et qui nous emmène dans le mur dans le sens figuré. Il nous ramènera à la bougie au sens propre du terme (blackout).

 

La question de la privatisation des réseaux en cours est importante. L’électrification totale en cours de l’énergie va en faire la clé de voûte du système, sa sécurité, une question géostratégique. Le développement des énergies renouvelables et la transition énergétique sont en train de perdre beaucoup de son enthousiasme populaire, si le capitalisme s’en sert pour faire ce qu’il adore : des rentes et du compliqué qui les cache…

Promouvoir les ENR sans proposer un contre-modèle en dehors du capitalisme est comme vouloir passer de la diligence à la voiture sans refaire les routes.

L’énergie est une question bien trop importante pour être laissé aux multinationales de l’énergie

Malheureusement, le changement d’énergie est l’objet d’une lutte féroce entre de gros acteurs capitalistes. Loin d’avoir une vision pour elle-même, l’Europe promeut le fondamentalisme de marché, la religion de la concurrence efficiente. Il s’agit bien d’une religion car dans les deux cas, on a l’a en réalité jamais vue. Pas besoin d’être un expert, ni d’années de réflexions, pour comprendre quel est l’intérêt géostratégique des européens. Depuis des siècles, les ressources font l’objet de grands enjeux géostratégiques de guerre entre nations ou empires. Arrivent des énergies abondantes, renouvelables, réparties de manière infiniment moins inégalitaires que les fossiles : les renouvelables.
Imaginez un jeu de stratégie, vous êtes une nation. Appelons-la la France, ou comme tous les pays européens - sauf la Pologne -, ces nations ont raclé toutes les énergies fossiles sur leur territoire, le choix est difficile ? Le général de Gaulle, grand promoteur du nucléaire, serait fana des ENR ! Mais l’Europe préfère payer des infrastructures pour les mettre au service des grands groupes privés, financer des tuyaux de gaz pour importer du gaz russe, ou des ports méthaniers pour faire plaisir à Trump et son gaz de schiste, ou encore payer des lignes à très haute tension pour unifier le marché de l’électricité. L’Europe incarne la bêtise technocratique au carré car elle n’a même plus le frein du rappel nationaliste qui existe souvent dans les nations. Ainsi peut-on dire que la bêtise technocratique nationale est moins élevée que l’européenne : au moins, si on s’entête dans le nucléaire, c’est pour défendre une industrie nationale ! La bêtise technocratique européenne défend des équations de marché (fausses) !


L’enjeu géostratégique devrait suffire à pousser à la volonté publique mais, hélas, l’avion est sur le pilotage automatique, coincé quelque part entre la pensée abrutie de nos technocrates et leur corruption cynique.

 Une motivation plus haute, serait de laisser une terre vivable à nos descendants. Pour cela, il faut convertir non seulement tout le système électrique aux renouvelables, électrifier l’énergie, mais aussi les bâtiments, l’industrie, les transports et l’agriculture. Isoler nos bâtiments, réduire drastiquement nos consommations industrielles, électrifier les transports, faire une agriculture biologique circulaire la plus locale possible, tout cela est possible techniquement. Le problème est essentiellement politique : imposer une durée de vie aux objets produits, réduire la taille des voitures, les mutualiser, remettre deux millions de paysans aux champs, réduire les importations, urbaniser pour des transports collectifs, taxer le transport de marchandises sur des longues distances et ainsi réorganiser tous les grands groupes industriels, tout cela ne se fera pas sans la volonté publique. Volonté à laquelle le public doit adhérer. Pour cela il ne doit pas se sentir le floué de l’histoire.

 En réorganisant rapidement notre société nous pouvons diviser par deux ou quatre notre consommation d’énergie, vivre avec du confort et être indépendant énergétiquement grâce aux renouvelables.


 

La conférence suivante (https://youtu.be/af4nUofcDNM ) est une étude réalisée par des chercheurs plutôt issus de multinationales. Elle explique bien que la conversion du système électrique à 100 % ENR est possible et pas plus onéreuse que de perdurer dans le système polluant. L’objection des ressources en matériaux souvent avancés depuis que le prix n’en n’est plus un. Les réseaux sociaux et les pronukes répètent que les ENR seraient un gouffre en ressource, ils répondent que non, un peu rapidement. Ils calculent en ne tenant pas compte de l’électrification totale de l’énergie (c’est-à-dire produire beaucoup plus d’énergie) mais ils montrent plusieurs choses intéressantes : le coût moins élevé du stockage que prétendu par les promoteurs du nucléaire  (15 % pour eux, 50 pour les Jancovici & Co). Ils calculent le prix relativement peu élevé des ENR.

Comparatif des études : L’étude qui contredit Jancovici ? Analyse d’un scénario 100% renouvelable

 

Les ressources un problème devant nous avec ou sans ENR

L’enjeu d’épuisement des ressources en matériaux est bien réel. Mais on peut réduire drastiquement la consommation de ressources sur certains secteurs et en consommer plus sur la production des ENR. Un exemple, si installer un parc de 30 000 éoliennes consommerait 30 millions de tonnes de béton en 20 ans, cette quantité est à mettre en contrepoint avec les 60 millions de tonnes de béton consommés par an pour le bâtiment et les routes. Idem pour l’acier. Plus d’éoliennes, c'est possible, si on arrête de construire des centres commerciaux et des autoroutes. Des voitures électriques mutualisées avec des bus sont possibles, si on divise par 3 ou 5 le nombre de voitures, qu’on rallonge leur durée de vie, et qu’on arrête de construire des rocades de rocades. Énergie renouvelables ou non, le problème des ressources se pose dans un système d’obsolescence programmée. Le recyclage de l’acier de l’éolien est déjà réel, bien plus que celui des parkings souterrains ou des bâtiments. Pourtant laquelle des deux est la plus vieille des industries ? Pourquoi le recyclage est obligatoire à l’une et pas à l’autre ? Au niveau de l’emprise foncière, il en est de même. Il faut bien évidement prioriser les toitures (plus chers en main d’œuvre mais pas en matériaux) et donc sortir de la loi du marché. Mais il faut le répéter 1000 fois, l’artificialisation des sols est due à la maison individuelle et aux routes, deux faces d’une même pièce. Si l’éolien a une grande emprise visuelle sur le paysage, il est peu consommateur d’espace artificialisé. Le schéma que nous proposons permettrait une juste répartition, le marché préférant tartiner les endroits venteux. Le photovoltaïque peut être installé sur une surface au sol déjà pollué comme le sont de nombreux champs d’agriculture intensive dont les vers de terre seraient bienheureux d’avoir 30 ans de repos. Les sols sont détruits et leur mise en jachère serait une régénérescence. La possibilité nouvelle de cultiver entre les panneaux photovoltaïques devient réelle avec les panneaux verticaux bifaciaux (https://www.pv-magazine.fr/2020/10/12/mise-en-service-en-allemagne-dun-projet-agrivoltaique-avec-des-panneaux-bifaces-montes-verticalement/) Les amoureux du paysage pourront se consoler en se disant que le dérèglement climatique risque de faire bien pire.


Une autre ré-affection est possible, les biocarburants : 3 % de la surface agricole mondiale sert à faire des biocarburants dont le bilan environnemental est très mauvais : avec un litre de fioul on en fabrique 1.5. Le PV a un rendement bien meilleur aux alentours de 10 à 15. Normal, le rendement de la photosynthèse est de 1 à 3 %, le PV 20 %. En supprimant le biocarburant on regagnerait même de la surface agricole.  Sans compter que les biocarburants en Europe sont produits avec une grosse importation d’huile de palme, dont le bilan écologique est désastreux. On pourrait ainsi éviter de raser les forêts pour mettre du photovoltaïque. Les laisser tranquilles également car elles ne peuvent pas fournir de l'énergie en assez grandes quantité, la neutralité carbone de la combustion du bois étant un mythe.(voir ici)

La mutualisation via le réseau permet aussi de réduire l’impact sur les ressources. Pourtant, nous souhaitons que chaque région soit productrice, pour répartir l’impact écologique et la manne économique.

 

Nous pouvons réaliser cette transformation si nous priorisons les investissements :

Aux résidences de tourisme, golf 18 trous, complexes aériens, centre commerciaux, lotissements,

Nous devons préférer l’isolation des bâtiments, campings de tentes, ballades en forêts, petits immeubles en habitat groupés, éoliennes, fermes agricoles de petites tailles.

 La priorisation fait par le marché est absurde, y mettre fin est une question de survie. Certes, dans ce monde que nous proposons, les rentiers y laisseraient des plumes. Qu’ils se consolent : c’est mieux que d’y laisser la peau !

 Nous avons essayé ici de faire un long tour d’horizon autour des enjeux de la bataille du réseau, la bataille du service public de l’énergie.

C’est une des plus grandes batailles pour le climat avec le service public de l’investissement (la banque), et la planification.

 La seule énergie que l’on ne doit pas économiser est l’énergie que nous devons déployer pour lutter contre les apocalyptiques fondamentalistes du marché, et rappeler encore et encore, que la fin de leur monde est possible….