L'empreinte énergétique de l’alimentation en France décortiquée
« Les pommes sont essentiellement produites en France, mais c’est loin d’être le cas pour les autres fruits », souligne l’étude du projet CECAM. (©Pixabay)
En moyenne, « un individu(1) en France ingère chaque jour environ 2,4 kg d’aliments, dont la moitié d’aliments solides et la moitié de boissons » selon une étude du projet CECAM (Contenu énergétique et carbone de l’alimentation des ménages)(2) diffusée
par l’Ademe à l’occasion du salon de l’agriculture. Quelle est la
consommation d’énergie associée à cette alimentation ?
Au total, l’empreinte énergétique de l’alimentation en France s’élèverait à près de 31,6 Mtep par an selon le projet CECAM. Pour rappel, la consommation finale d'énergie de la France métropolitaine a atteint 141 Mtep en 2017 selon les dernières données ministérielles(3) (cette donnée ne prend pas en compte le contenu énergétique des biens importés).
La production agricole compte pour 26,6% de l’empreinte énergétique de l’alimentation en France (8,4 Mtep/an). Près de 53% de l’empreinte de ce secteur en France métropolitaine est liée à des consommations dites « directes » d’énergie (principalement des carburants) et à 47% à des consommations dites « indirectes » (principalement pour la production d’engrais azotés).
L’étude du projet CECAM rappelle par ailleurs que « l’essentiel des produits que nous consommons ont subi une ou plusieurs phases de transformation » (par exemple les produits issus de céréales comme la pâtisserie ou les pâtes). Cette transformation des produits alimentaires compterait pour 15,5% de l'empreinte énergétique de l’alimentation en France.
La consommation des ménages à domicile compterait par ailleurs pour près de 13,9% de l’empreinte énergétique de l’alimentation française. Dans l’étude, ce poste regroupe notamment le froid alimentaire pour la conservation d’aliments, la préparation de repas (la cuisson compte pour 53% des consommations d’énergie résidentielles dédiées à l’alimentation) mais aussi le lavage de la vaisselle.
La consommation d’énergie de la grande distribution et des commerces dédiés à l’alimentation (restaurants, cafés, traiteurs, etc.) compterait enfin – hors transports – pour 13,3% de l’empreinte énergétique de l’alimentation française.
L’étude du projet CECAM évalue à 163 millions de tonnes équivalent CO2 les émissions annuelles de gaz à effet de serre associées à l’alimentation en France(5). Les deux tiers de cette « empreinte carbone » proviendraient de la production agricole, avec notamment d’importantes émissions de méthane issues « de la fermentation entérique par les ruminants et des effluents d’élevages » mais aussi de protoxyde d’azote (provenant principalement de la fabrication et de l’usage d’engrais azotés sur les sols). À ce titre, l’étude souligne que « la part carnée de notre alimentation mais aussi les pratiques agricoles sont déterminantes » dans l’empreinte carbone de l’alimentation française.
Les transports de marchandises et les déplacements des ménages (dédiés à l’alimentation) compteraient pour leur part pour 19% de l’empreinte carbone de l’alimentation en France (avec un poids particulier des importations). L’étude rappelle ainsi que « chercher à rapprocher les lieux de production des lieux de consommation est un enjeu majeur, y compris pour les produits transformés ».
Pour réduire l’empreinte globale de l’alimentation des Français, le projet CECAM appelle à réduire avant tout les consommations énergétiques (en limitant les besoins et par des mesures d’efficacité énergétique).
Les outils de simulation développés dans le cadre du projet CECAM doivent permettre de « nourrir la réflexion » sur l’alimentation en France, l’étude précisant que l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre présentée reste « relativement conservatrice » (le traitement des déchets devrait notamment être intégré dans cette réflexion)(6). Les données sur les « contenus » énergétique et carbone des produits importés pourraient par ailleurs être encore affinées.
Les personnes vivant en France ingèrent en moyenne deux fois plus de lait et de produits laitiers (237 g/jour) que de viande et d'oeufs (107 g/jour et 13 g/jour). Les émissions de gaz à effet de serre associées au transport de lait et de produits laitiers sont ainsi supérieures alors même que ces produits parcourent en moyenne des distances plus courtes que la viande. (©Connaissance des Énergies, d’après Ademe)
« L’empreinte énergétique » de l’alimentation en France : 31,6 Mtep par an
Pour estimer la consommation réelle d’énergie « du champ à l’assiette »
(dite « empreinte » énergétique) associée à l’alimentation en France,
il est nécessaire de prendre en considération le « contenu énergétique »
des denrées importées et de déduire celui des denrées exportées,
souligne l'étude du projet CECAM. Dans le cas des fruits (132 g
consommés par jour par personne en moyenne), les pommes sont par exemple
principalement produites en France métropolitaine mais la part de
raisin importé atteint en revanche 74% des volumes commercialisés dans
l’hexagone.Au total, l’empreinte énergétique de l’alimentation en France s’élèverait à près de 31,6 Mtep par an selon le projet CECAM. Pour rappel, la consommation finale d'énergie de la France métropolitaine a atteint 141 Mtep en 2017 selon les dernières données ministérielles(3) (cette donnée ne prend pas en compte le contenu énergétique des biens importés).
Les différents postes de l’empreinte énergétique française
Près
de 30,7% de l’empreinte énergétique de l’alimentation en France
provient du poste « transports » (9,7 Mtep/an) selon l’étude du projet
CECAM. La consommation d’énergie liée au transport des produits
alimentaires s’élèverait à près de 7 Mtep par an et proviendrait pour
plus de moitié des importations (principalement par voie maritime). Le
projet CECAM prend également en compte la consommation d’énergie
associée au déplacement des ménages « pour leurs achats alimentaires et la restauration hors domicile » (2,7 Mtep/ an). Il est estimé qu’une personne en France parcourt en moyenne 1 360 km par an à cette fin(4).La production agricole compte pour 26,6% de l’empreinte énergétique de l’alimentation en France (8,4 Mtep/an). Près de 53% de l’empreinte de ce secteur en France métropolitaine est liée à des consommations dites « directes » d’énergie (principalement des carburants) et à 47% à des consommations dites « indirectes » (principalement pour la production d’engrais azotés).
L’étude du projet CECAM rappelle par ailleurs que « l’essentiel des produits que nous consommons ont subi une ou plusieurs phases de transformation » (par exemple les produits issus de céréales comme la pâtisserie ou les pâtes). Cette transformation des produits alimentaires compterait pour 15,5% de l'empreinte énergétique de l’alimentation en France.
La consommation des ménages à domicile compterait par ailleurs pour près de 13,9% de l’empreinte énergétique de l’alimentation française. Dans l’étude, ce poste regroupe notamment le froid alimentaire pour la conservation d’aliments, la préparation de repas (la cuisson compte pour 53% des consommations d’énergie résidentielles dédiées à l’alimentation) mais aussi le lavage de la vaisselle.
La consommation d’énergie de la grande distribution et des commerces dédiés à l’alimentation (restaurants, cafés, traiteurs, etc.) compterait enfin – hors transports – pour 13,3% de l’empreinte énergétique de l’alimentation française.
« L’empreinte carbone » de l’alimentation en France : deux tiers d’émissions liées à la production agricole
L’étude du projet CECAM évalue à 163 millions de tonnes équivalent CO2 les émissions annuelles de gaz à effet de serre associées à l’alimentation en France(5). Les deux tiers de cette « empreinte carbone » proviendraient de la production agricole, avec notamment d’importantes émissions de méthane issues « de la fermentation entérique par les ruminants et des effluents d’élevages » mais aussi de protoxyde d’azote (provenant principalement de la fabrication et de l’usage d’engrais azotés sur les sols). À ce titre, l’étude souligne que « la part carnée de notre alimentation mais aussi les pratiques agricoles sont déterminantes » dans l’empreinte carbone de l’alimentation française.
Les transports de marchandises et les déplacements des ménages (dédiés à l’alimentation) compteraient pour leur part pour 19% de l’empreinte carbone de l’alimentation en France (avec un poids particulier des importations). L’étude rappelle ainsi que « chercher à rapprocher les lieux de production des lieux de consommation est un enjeu majeur, y compris pour les produits transformés ».
Pour réduire l’empreinte globale de l’alimentation des Français, le projet CECAM appelle à réduire avant tout les consommations énergétiques (en limitant les besoins et par des mesures d’efficacité énergétique).
Les outils de simulation développés dans le cadre du projet CECAM doivent permettre de « nourrir la réflexion » sur l’alimentation en France, l’étude précisant que l’évaluation des émissions de gaz à effet de serre présentée reste « relativement conservatrice » (le traitement des déchets devrait notamment être intégré dans cette réflexion)(6). Les données sur les « contenus » énergétique et carbone des produits importés pourraient par ailleurs être encore affinées.
Les personnes vivant en France ingèrent en moyenne deux fois plus de lait et de produits laitiers (237 g/jour) que de viande et d'oeufs (107 g/jour et 13 g/jour). Les émissions de gaz à effet de serre associées au transport de lait et de produits laitiers sont ainsi supérieures alors même que ces produits parcourent en moyenne des distances plus courtes que la viande. (©Connaissance des Énergies, d’après Ademe)
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