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dimanche 9 janvier 2022

Des centrales au sol photovoltaïques à la place de nos forêts ?.

 

Des centrales au sol photovoltaïques à la place de nos forêts ?.
Est-on obligé d’être imbécile et destructeurs à chaque fois !

Un choix contestable, des alternatives possibles et pertinentes.

 


La France a un grand retard dans le développement des énergies renouvelables (ENR) et les économies d’énergies. Le manque de volonté public, le fameux laisser faire libéral n’explique pas entièrement ce choix. D’autres pays libéraux se sont lancés dans leur développement. Ne pas faire baisser la consommation permet de ne pas chagriner les multinationales de l’énergie. Ne pas développer les ENR rend le choix du tout nucléaire pertinent. Mais le parc nucléaire vieilli et son renouvèlement est compliqué cher et lent. Si EDF était une compagnie de taxi, elle serait à la tête d’une flotte de R18 et de R16, bien amortie mais dont les disponibilités seraient bien problématiques?  Surtout que face aux vieillissements de son parc cette compagnie de taxi a décidé de rogner sur ses frais de maintenance qui explose et de mal payer ses garagistes. Moralité elle trafiquote les contrôles techniques. La compagnie de taxi est sauvée financièrement par son renflouement public régulier. Son image est sauvegardée par une agence de com brillante et convaincante. Si le nucléaire était une compagnie de taxi, il empêcherait toutes compagnie de bus de se développer pour rendre les R18 indispensables. Mais si l’illusion fait gagner du temps, le réel finit toujours par s’inviter à la table. Nous risquons comme jamais de se retrouver dans le noir ou pire un accident sévère (« c’est sûr, reste à savoir quand ? » disait un responsable de l’énergie en France.

Les multinationales de l’énergie ont toutes décider d’investir dans les énergies renouvelables même EDF qui le fait partout sauf en France ce qui ne manque pas de piquant. En France le lobby proNuke veut nous faire croire et y arrive que l’alternative soit entre du nucléaire avec un peu de déchets et zéro mort même dans les accidents, soit la destruction de l’environnement et des paysages par les énergies renouvelables. Peut-on échapper a ce débat binaire biaisé ? Le développement des énergies renouvelables est fort critiquable : surtout les biocarburants, le bois énergie, les forets coupées par les champs PV, le taux de profit des multinationales, les délocalisations, etc…) Mais peut-on critiquer les modalités, Doit-on rien critiquer de peur de faire le jeu des anti-ENR et pronuke ? Doit-on jeter le bébé avec l’eau du bain ? Ici, nous proposons de critiquer et proposer, de faire débat et d’avancer des arguments au lieu du combat rhétorique pure dont les pronukes et autres idéologues nous enferment.: Quand au partisan du retour à une société énergétique de cueilleurs chasseurs, cela suppose une réduction de 99 % de la population. La taille de notre population passe par une production industrielle d’énergie, qui peut surement être diviser par deux ou trois ou quatre, mais , énormément diviser par deux ou trois, cela donne encore énormément (voir ici article a ce sujet) .

Pour elles, la recherche du profit passe par un cout le plus faible de production. Dans le photovoltaïque, les centrales aux sols sont les moins chères. Moins chers que couvrir les toits. Elles nécessitent plus de matériels et d’énergie mais sont moins onéreuse en main d’œuvre. Dans un pays qui fait supporter les prélèvements sociaux indispensables à la société sur le travail et non le profits ou l’énergie ou la consommation de ressources, le choix est évident : les centrales au sols photovoltaïque permettent d’avoir des couts de production les moins chers, moins chers que le nucléaire. Mais ces centrales nécessitent un bon ensoleillement et un foncier pas cher. Les forets du sud du département du 05 ont les records de productions solaires et le foncier est plus que bon marché. La foret de reconquête sur des terres pauvre dans des régions désertiques valent peau de balle économiquement. En biodiversité ce n’est pas pareil, elles sont infiniment plus riches que des terres agricoles de la Beauce. Dans ces conditions, les projets de centrales photovoltaïque au sol se multiplient dans le 04 et 05. Plus de 1500 hectares de forêts sont voués à la tronçonneuse, l’artificialisation, le gravier. Face a ces projets, des habitants sont mobilisés contre et hurlent légitiment à l’hérésie écologique. Pour l’écologie nous devrions artificialiser des hectares de milieux naturels et chasser une biodiversité déjà bien mal en points dans tout notre pays et détruire les rares endroits où elle est tranquille. Les partisans de ces centrales et leurs promoteurs, les accusent d’être des antitout ce qui est court comme argument. A eux, nous ne répondons rien. D’autres, certains reconnaissent que c’est dommageable mais que nous devons accepter cette destruction car il n’y aurait pas d’alternative. A ceux-là, nous voulons répondre qu’ils se trompent. Nous reconnaissons la nécessité de produire de l’énergie renouvelables en même temps que de réduire nos consommations mais il existe dans ce débat des éléments absents.

Leurs arguments sont que la maison individuelle artificialise bien plus d’hectare que le photovoltaïque. Nous leur disons que vous avez raison sur ce point. Le pavillon artificialise a mort et responsable de la majorité des hectares artificialisés. Mais rajouter une destruction a une autre en prenant comme argument qu’elle est moins importante n’est pas recevable comme argument. Surtout que nous avons des alternatives, utiliser les espaces déjà détruits : les toits de ces maisons et les zones ou la biodiversité ne peut qu’augmenter vu ce qui reste. Simple, non car il faut renoncer à un peu de profits ce qui toujours inacceptable pour les multinationales et faut surtout se mettre d’accord sur ce qu’est un espace détruit.  

Il existe des espaces détruits pour la biodiversité cela s’appelle les biocarburants.

Les surfaces bâti comme les surface agricoles voit ses oiseaux disparaitre, seul la foret tient le choc !

 

D’abord un peu d’historique sur les biocarburants, pour comprendre et ne pas toujours recommencer les mêmes erreurs.

Fin des années 90, l’idée de produire des biocarburants séduits une partie du mouvement écologique et cette idée est promu dans l’opinion par de nombreuses personnalité. Face à la surproduction agricole de l’époque, cela parait un bon moyen de réduire les rejets de CO2. La grosse agriculture industrielle, la FNSEA et son président chérie Chirac s’empare de cette idée et dans les années 2000, elle monte un formidable bisness : faire de l’essence avec du blé ou du colza. Cela fait la fortune du président de la FNSEA. Le hic est que le bilan pour l’environnement est désastreux comme l’est le bilan de la grosse céréaliculture industrielle : destructions des sols qui partent dans les rivières, pollution de l’eau potable qui coute cher a dépollué mais fait aussi un gros business, destruction e la biodiversité. Et tout cela coute très cher, prends énormément de place, un million d’hectare en France, des millions aux USA et au Brésil, en Indonésie. Le pire est que les biocarburants ne réduisent de pas beaucoup les gaz à effets de serre, il faut pour les fabriquer énormément de CO2. Vu la déforestation engendrée par l’huile de palme, on s’aperçoit que le remède est pire que le mal, les biocarburants ont aggravé le réchauffement climatique ! Fin des années 2000, pour le climat, mais nous n’arrêtons pas une industrie florissante comme cela. Avec la crise de 2008, les prix des matières premières agricoles explosent, les émeutes de la faim éclatent, les céréales sont au plus haut. Nous découvrons un bout de la réalité physique, la photosynthèse agricole n peut nous nourrir mais pas remplacer les énergies fossiles, pour cela il faudrait une planète 10 à 20 fois plus grande. Mais les lobbys ne meurent pas juste pour avoir eu tort sur la réalité, surtout dans l’énergie ou l’agriculture. L’Europe demande de réduire la voilure mais la France décide d’un statu quo, une grande surface sera consacrée aux biocarburants inutiles, polluants et gaver de subvention. En même temps, dans les années 2000, le terrain agricole vaut peau de balle, l’agriculture paye mal. Ça tombe bien car nous bétonnons à toute berzingue, les camions toupies prolifèrent. Le nombre de boites à chaussures type supermarchés explose, la France se couvre de pavillons, nous artificialisons 100 000 hectares par an ce sont les années rond-point. On va à fond mais on tourne en rond. Le développement de France périurbaine, multiplie les rocades, agrandie les routes, la surface agricole recule. Apparait alors des luttes contre les plus inutiles artificialisation la Zone a Défendre et le combat de l’opinion est gagné : il faut arrêter de prendre de la surface agricole est un opinion répandue (excepté pour mon pavillon, mais c’est pas grand-chose !).

Le prix du photovoltaïque décroit fortement de 2010 à 2020, diviser par presque dix. Il devient rentable faire des champs photovoltaïques, équiper les toits moins. La décision prise fait consensus : il ne faut pas toucher les terres agricoles pour ne pas renchérir les prix agricoles. Les biocarburants passent au travers car ils étaient la avant la prise de conscience et leur lobby sont puissants, la FNSEA, un état dans l’état.

Il aurait été plus juste de décider de ne pas artificialiser de tout nouvelle surface et de ne pas raser des forêts.


 

Mais nous pouvons nous poser une question fondamentale : « Qu’est-ce qu’une surface artificialisée ? Sa définition est floue et contestable.  Pas une abeille ne vit, pas un oiseau ne survit dans une culture chimique de biocarburants. Alors que les abeilles s’épanouissent dans un champs photovoltaïque planté d’herbes mellifères; La pousse d’herbe est favorable au stockage de CO2, l’herbes pousse bien sous les panneaux, c’est même un plus pface au réchauffement ! Le sol se régénère, les collamboles et les vers de terre reviennent. Un champ de colza jaune industriel fait de belles photos bucoliques mais la réalité de sa biodiversité est un désastre. Nous devons considérer ces champs comme de la surface artificialisée, si nous définissons une surface artificialisée comme une surface dont la biodiversité est détruite. Beaucoup de personnes penses et définissent une surface imperméabilisée*. Un champ agro-chimique entre dans ce cas : un sol mort ne fait plus éponge, il ne retient plus l’eau et amplifie les inondations.

Comme souvent nous jugeons selon les apparences et pas selon la réalité du terrain : ici le terrain est artificialisé, morte et pollué, construire dessus des centrales photovoltaïques serait profitable a tout points : reconstitution de la biodiversité, rétention de l’eau, régénération des sols. La photo bucolique y perdrait beaucoup de son charme, j’avoue par ces temps où on réfléchit visuellement en 14 centièmes de secondes avant un clic c’est un gros handicap. Mais si nous obligions les promoteurs de ces parcs de construire des haies a respecter des critères sévères sur la biodiversité, l’impacts serait fort pour la biodiversité. 50 de remembrement ont tout détruit ce bocage si utile, le refaire vivre serait utile, nous pourrions même obliger les promoteurs à travailler l’aspect esthétique, sommes-nous condamné a construire toujours moches nos zones artificialisée ?

Un dernier détail qui est argument poids lourd, en remplaçant la production de biocarburants chimique par du photovoltaïques, nous produiront à l’hectare entre 20 et 80 fois plus d’énergie. Le rendement de la photosynthèse est faible de l’ordre de 1 % avec beaucoup de perte de conversion (50 à 70 %). Le rendement du PV est de 20 % et les pertes sont faibles (10 à20 %).

La nouvelle génération de panneaux bifaciale qui permettent de produire avec des panneaux à la verticale laissent la place a la culture. Leur développement est une  vrai révolution sur l’occupation de l’espace.

Bien sur l’image bucolique en prends un coup, les panneaux se voit alors que la destruction des insectes du sols est invisibles; Mais l’essentiel est invisible, nous ne devons pas nous laisser abuser par nos biais cognitifs. Oui l’aspect des campagnes sera impacté mais devons-nous rester à la surface des choses ?

Raser des forêts de montagnes juste parce qu’elles sont ensoleillées et pas chères est intolérables. La biodiversité s’écroule de partout, laissez les tranquilles. C’est en plus absurde car on éloigne la production de la consommation, mais surtout une alternative est possible, intelligente : couvrir les toits ( ce qui ne suffira pas mais a faire en priorité) et remplacer les surfaces de biocarburants par des champs photovoltaïque à haute exigence de biodiversité : production d’herbes sous les panneaux, peu de béton, apicultures, régénération des sols, haies bocagères. L’inconvénient est que le foncier agricole est plus onéreux que la foret, situé au nord de la France et que mettre du gravier par terre évite l’entretien. Il y a un cout financier immédiat a pas tout détruire. Il a un gros cout a long terme a tout détruire.

Nous réclamons l’arrêt de ces projets et proposons des alternatives intelligentes pour produire de l’énergie sans faire n’importe quoi. Nous ne pouvons nous permettre de laisser l’hubris de nos multinationales détruire nos paysages préservés, allez plutôt réparer ce que vous avez déjà détruits. 

La montagne est belle et elle est rebelle à vos projets coloniaux imbéciles….

lundi 13 décembre 2021

Photovoltaïque et artificialisation des sols dans le Buech : Invitation à nous rejoindre

 Du photovoltaïque, oui, mais pas sur des terres agricoles, naturelles ou forestières !
Dans  le  Buech  comme  ailleurs,  détruire  la  biodiversité  et  des  espaces  naturellement
fixateurs de carbone, pour faire de l’électricité « décarbonée » est un non-sens !
 



Les signataires de ce document, habitants du Buech, vous invitent à les rejoindre pour défendre nos communs, ces terres considérées à tort comme « pauvres et improductives » alors qu’elles sont une source de biodiversité, ces terres vivantes que certains voudraient convertir en support inerte pour la production d’électricité photovoltaïque.  
Nos  cibles  ne  sont  pas  les  élus,  municipalités,  collectivités   et  administrations  locales,
agriculteurs, etc. qui se sont laissé tenter par le revenu issu de la location de leurs terres pour des installations photovoltaïques à grande échelle. Nous souhaitons au contraire participer à la fédération de tous ces acteurs, qui partagent le même pays, les mêmes paysages et les mêmes sols, pour bâtir une force de résistance locale à ces opérations.
D’autres solutions existent, pour le climat, pour la biodiversité et pour les habitants de notre
région. Explications :
     
Les constats
  Oui, le dérèglement climatique (dont les premières manifestations sont flagrantes) est
un problème majeur et la France est en retard sur ses engagements.
  Oui la chute de la biodiversité s'accélère et est un problème tout aussi majeur.
  Oui, il est donc impératif de cesser l'artificialisation de nos sols.
  Oui, la politique de nos gouvernants nous mène droit dans le mur.
  Oui,  il  est  impératif  de  réduire  rapidement  l’impact  de  l’homme  sur  la  planète  en
engageant une large réflexion sur nos besoins essentiels compatibles avec ses limites.
  Oui  le  photovoltaïque  est  l’un  des  moyens  de  produire  une  énergie  décarbonée  (ou presque) et avec un moindre impact sur l’environnement. 

  Oui c’est un moyen de réduire progressivement la part du nucléaire, ruineux (Cf l'EPR) et dangereux.
  Oui, la fourniture clefs en main de centrales à énergie renouvelable par des entreprises privées est devenue un business florissant et bien au point auprès des particuliers et des collectivités, en minimisant souvent les impacts négatifs.
 
Nous refusons cependant de voir massivement artificialiser les sols, ici et ailleurs, au nom de cette lutte climatique. En effet :   

Les sols sont un bien commun très précieux (source de l'essentiel de notre alimentation et énorme puits de carbone notamment) et une ressource non-renouvelable à l'échelle humaine (il faut un siècle pour constituer naturellement 1 cm de sol).
  Ce n’est pas nécessaire car il existe au niveau national suffisamment d’espace sur les toitures, les zones de friche et les parkings  pour installer la puissance photovoltaïque suffisante (1). Localement cela reste à étudier en détail (3).
  Les principaux motifs de la prolifération de ces installations dans les alpes du sud et notamment dans le Buech sont le bon ensoleillement, l’accessibilité du foncier et l’ « acceptabilité  sociale  »  (2),  qui  permettent  de  générer    d'importants  profits   pour  les opérateurs privés.
  Cela soumettrait nos territoires à la convoitise des grandes entreprises  prédatrices dans une  nouvelle  forme  de  colonialisme ;  l’essentiel  des  profits  générés  quitte  notre territoire  et  l'énergie  produite  ici  est  principalement  consommée  dans  les  grandes agglomérations du sud de la région (avec pour conséquence annexe de nouvelles lignes à haute-tension), les capacités de production installées allant bien au-delà de nos besoins locaux.   
 
 
 En revanche nous demandons :
 Qu'en premier lieu soient favorisées les initiatives, à l'échelle régionale et nationale,
pour réduire les besoins en énergie, ce qui est indispensable.
 D'inciter  à  la  généralisation  à  grande  échelle  de  l'autoproduction  dans  les  lieux
d'habitation (individuels et collectifs), les entreprises, les administrations .....
 Que soient encouragées et accompagnées les initiatives citoyennes de financement et de création  de  centrales  photovoltaïques  comme  alternatives  à  ces  projets  «  hors  sol  » (notamment les projets collectifs, comme les centrales villageoises).
 Que  soit  effectué  un  inventaire  précis  des  zones  artificialisées  propices  au
photovoltaïque dans les départements (3) de la région.
 Que les décisions prises en matières énergétiques, environnementales et en général de
tout ce qui touche au patrimoine commun des municipalités, soient arbitrées, pour plus
de transparence, sous forme de démocratie participative.
 
Voici donc en quelques mots ce qui nous préoccupe : voir disparaitre nos paysages et les gites offerts encore à la biodiversité sur notre territoire : un commun que nous voulons continuer à partager avec le reste du monde vivant et non livrer à l’appétit de quelques-uns.
Tout ceci doit être expliqué en détail point par point. Nous le ferons ici et là lors des réunions et des visites « botano-voltaïques » que nous organiserons encore, en partageant connaissances et expertises pour agir plus efficacement.
En même temps nous avons besoin de vos informations sur les projets photovoltaïques à l’étude dont vous auriez connaissance pour en établir une carte participative (4).  
Et nous continuerons à nous opposer à tous les projets photovoltaïques sur les terres naturelles, agricoles ou forestières, existants et à venir dans le Buech et ailleurs en PACA, par tous moyens à notre disposition.
 
Signé : Un collectif  citoyen éphémère mais qui espère ne pas le rester ….
 
(1)     Il  est  prévu  dans  le  schéma  régional  d’aménagement  PACA  (SRADDET)  500  MW  d’installation Photovoltaïque dans le Buech d’ici 2050, ce qui  correspondrait au défrichement de 1500 ha de terres. Si l’  « acceptabilité sociale » le permet, rien n’interdira de poursuivre au-delà de cet objectif. En outre une ligne THT de 225000 volts est envisagée pour desservir le Rosanais.
(2)    Cette acceptabilité sociale, veut dire « passivité d’une population rare et vieillissante », et « communes en grand besoin financier du fait de la baisse des dotations globales ».
(3)     La  SAPN  (société  alpine  de  protection  de  la  Nature,  Gap)  demande  aux  autorités  de  faire  réaliser  une cartographie  des  terrains  artificialisés  propice  au  photovoltaïque.  Une  demande  de  bon  sens,  adressée  à  la préfecture est restée sans réponse à ce jour. Une telle étude permettrait d’orienter les investisseurs vers des projets certes un peu moins rentables mais plus en cohérence avec les besoins du territoire et le respect de l’environnement.
(4)    Chacun est invité à participer à l’établissement d’une cartographie des projets photovoltaïques dans le Buech (celle-ci a été initiée lors du débat sur ce sujet organisé à Montclus le 16 octobre) ; chacun peut y contribuer en questionnant son entourage sur les projets (ou les bruits de projet), en relisant les comptes rendus des conseils municipaux (parfois quelques lignes seulement !), en consultant les demandes de permis de construire à l’affichage municipal, en s’intéressant aux modifications du Plan Local d’Urbanisme (nb : les modifications du PLU peuvent concerner plusieurs motifs, il faut donc trier, éplucher), aux consultations publiques…
Quasiment toutes les communes et les grands propriétaires du Buech ont été sollicités par des opérateurs (Engie, Boralex, Valorem, Neoen, Mulliez, CNR, …). Pendant les négociations, les informations sont souvent protégées par des clauses de confidentialité. Le processus est discret et il est difficile d’être informé à temps pour réagir.
 
Pour nous écrire :   soupesetbobines@orange.fr   (objet : Photovoltaïque)
 
 
 

lundi 22 novembre 2021

A quoi reconnait ‘on un syndicaliste efficace, honnête et combatif ?

 En Inde on dit qu’on reconnait un syndicaliste honnête et combatif quand on le retrouve battu à mort dans la rue en rentrant chez lui. En France, les mœurs sont différentes, on le reconnait quand il reçoit une convocation à entretien préalable à licenciement. 

Il est des syndicalistes qui on a la fois la combativité et la méthode. D’esprit frondeur, ils n’agissent pas en soldat de grosse machine, commandé par un général loin du champ de bataille, ils agissent en sniper, en petit groupe, efficaces, pragmatiques appuyant la ou l’injustice est la plus crasse, détricotant l’idéologie adverse, ridiculisant la propagande, s’appuyant sur les colères là ou elles existent, dynamisant la révolte et soufflant sur les braises. Souple, rapide, tenace, pas achetable, en direct, pas négociable car pas dans une bureaucratie syndicale, ces types sont une plaie permanente pour les dirigeants de grandes entreprises qui ont décidés de transformer un service public en major du CAC 40, un cauchemar absolu pour carriériste issus d’école de commerce ou de management.

Mais le pire de ce que l’on reproche est que non seulement ils revendiquent des meilleures conditions de travail mais il on le toupet de questionner l’utilité sociale du modèle de l’entreprise et de proposer un service public, bien commun au service d’une tache vitale pour tous l’électricité dans une logique d’équité et d’efficacité. Non seulement il propose, mais il démontre à longueur de médias l’inefficacité du modèle du « toutpourleprofit » et du managementparlatrouille.

 

Ils ne rêvent pas que de petites augmentations, il casse l’idéologie de leur hiérarchie. Cette hiérarchie est intimement persuadée que leur modèle est le meilleur. La meilleure preuve est que ce sont eux qui la portent, eux les meilleurs. Il attaque une foi religieuse. Pour eux c’est une faute grave.

Alors, en France, faute d’être en Inde ou en Colombie (et a ces détails on reconnait un état de droit à un état mafieux, ce qui n’est pas rien) vient la solution du licenciement pour faute.

Peut être que le tribunal cassera le jugement, et q’EDF sera condamnée plus tard comme le fut pour Véolia, le lanceur d’alerte Jean Claude Touly, peu importe, l’important est de virer le sniper.

Mr André Phillipe est convoqué pour un entretien préalable d’Embauche, nous les Gilets Jaunes du 05 avant lutter avec lui contre la privatisation des barrages et le dénonçons cette atteinte intolérable à la liberté du droit syndicale inscrit dans la constitution. Car si en France on de ne frappe pas à mort les syndicalistes encore le droit d’exercer ce droit peut couter son travail même dans une entreprise fondée par un communiste en 1946 pour fournir un service public de l’électricité et modèle du droit du travail….

Alors pour ceux qui le souhaite et peuvent venez  le deux décembre a Lyon soutenir Philippe André.

 

 


 Lettre de Mr André à son licenciement

Merci à l‘inspection du travail de bien vouloir faire suivre à madame Florence Landois…
 
Madame
 
Je ne vous connais pas.
J’ai reçu hier de votre part une lettre de convocation à entretien préalable, sans savoir le moins du monde, sincèrement, ce qui m’est reproché :
Toujours autant surpris qu’à EDF, « licenciement » soit remplacé par « mise à la retraite d’office », tellement plus poétique, n’est-ce pas ?
Etant détaché à plein temps depuis peu, et avec la liberté dont jouissent les syndicalistes dans notre pays, je me demande bien quelle faute impardonnable j’ai bien pu effectuer ?
Depuis hier midi, ça tourne en boucle, dans ma tête, et je ne trouve pas…
 
Ma requête : je souhaiterai pouvoir bénéficier d’une faveur, et venir avec un.e élu.e de la nation, de l’Assemblée Nationale et/ou du Sénat, idéalement des deux chambres ?
Merci d’avance pour permettre à la représentation nationale de pouvoir assister à la façon dont vous procédez.
L’essentiel de mon travail de ces derniers mois a consisté à défendre les intérêts du service public de l’électricité, donc indirectement d’EDF.
Et la plupart du temps, en lien avec le parlement comme avec les ministères.
 
Comprenez également (et là, je reprends ma casquette de porte-parole fédéral de SUD-ENERGIE) que ne pas fournir au salarié accusé le motif de sa convocation préalable à licenciement (ce qui n’est pas rien, quand même), ne pas connaitre la faute qu’on vous reproche complique objectivement le choix du témoin autorisé à inviter…
Pour illustrer mes propos, dans la situation qui est la mienne :
  • si c’est un tract que vous me reprochez, j’aurais envie de solliciter un porte-parole fédéral de SUD, Jérôme Schmitt ou Anne Debrégeas, en l’occurrence ;
  • si c’est notre position lors de la PPL Gontard du 14 octobre dernier au Sénat, puisque favorable à ce qu’on extraie de l’entreprise les barrages qui constituent une véritable vâche à lait, j’aurais envie de solliciter monsieur le sénateur écologiste Guillaume Gontard ;
  • si c’est le travail que je fais avec nos femmes de ménage bafouées, comme notre inspectrice du travail, plus de 5 mois après le courrier de cette dernière (et plus de 14 mois après ma première demande accompagnée des extraits du code du travail qui l’exigent), nos femmes de ménage n’ont toujours pas de chauffage que vous leur devez dans leur local vestiaire, ni le moindre point d’eau adjacent, j’aurais envie de solliciter monsieur le député insoumis François Ruffin ;
  • si c’est le procès que nous avons gagné contre vous au TGI (dont l’appel est imminent) avec votre façon illicite de refuser les 32 heures collectives et la semaine de 4 jours aux salariés de votre unité, comme le libre accès au temps choisi, les 14 procès aux prud’hommes que les salariés vous ont intenté depuis, avec l’aide de SUD (illicite parce que contraire à l’accord national de 1999 toujours en application à EDF), ou en lien avec la façon tout aussi illicite dont vous avez modifié de force et contre leur gré le contrat de travail de plus de 120 personnes le premier août 2021, j’aurais envie de solliciter mon avocat du travail, maître Pierre Janot ;
  • si c’est en lien avec mes convocations par l’assemblée pour des auditions qui par la commission des affaires économiques, ou par celle de l’aménagement du territoire, j’aurais envie de solliciter madame la députée socialiste Marie-Noëlle Battistel ;
  • si c’est en lien avec votre réorganisation délétère, refusée par 95% de vos agents, et mettant en danger de mort économique notre unité, la DTG, j’aurais envie de solliciter monsieur Rémy Garçon, plus grand expert hydro climato du groupe EDF que vous venez de jeter comme une vieille chaussette pour avoir travaillé avec SUD (dans nos convocations à l’assemblée comme au sénat, ou dans les ministères) et pour avoir dépassé l’âge limite de 60 ans, j’aurais envie de solliciter monsieur Rémy Garçon
  • si c’est en lien avec mes convocations par le sénat pour des auditions par la commission des affaires économiques, j’aurais envie de solliciter madame la sénatrice républicaine Martine Berthet ;
  • si c’est en lien avec nos rendez-vous réguliers avec le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire, j’aurais envie de solliciter madame la ministre d’Etat Barbara Pompili ;
  • si c’est en lien avec nos rendez-vous réguliers avec le Ministre de l’Economie et des Finances, j’aurais envie de solliciter monsieur le ministre d’Etat Bruno Le Maire ;
  • si c’est en lien avec les deux alertes danger grave et imminent pour l’ensemble du personnel de la DTG (que notre directrice, madame Emmanuelle Chevennement, harcèle, violente, et détruit, avec des indicateurs clairs et des appels au secours de plus en plus inquiétants et répétés de personnes de plus en plus jeunes et alignées), que j’ai déposées les 10 mai et 18 novembre de cette année, pour éviter que la petite DTG ne devienne un nouveau petit France Telecom, j’aurais envie de solliciter madame la sociologue du travail Danièle Linhart ;
  • si c’est en lien avec le travail de fond que nous menons contre votre projet délétère Hercule et contre l’absurdité de la mise en concurrence du marché électrique, avec des journalistes du Monde Diplomatique, de Médiapart, de Libé, du Monde, du Canard Enchaîné, de Politis, de Reporterre, de Bastamag, de Blast, du Figaro, du Point, de France Télévision, de Radio France, de RTL ou d’ailleurs (pardon pour ceux que j’oublie), j’aurais envie de solliciter la ou le journaliste dont la collaboration pose problème ;
  • si c’est en lien avec l’une des 80 projections / débats de l’excellent documentaire « Barrages, l’eau sous haute tension », de Nicolas Ubelmann, qui pourtant défend les intérêts du service public de l’hydroélectricité, que j’ai co-animées avec mes ami.e.s de la CGT, experts, ou élu.e.s ou anciens cadres dirigeants de l’entreprise, j’aurais envie de solliciter un ancien directeur d’EDF Hydro, Jacques Masson ou Jean-François Astolfi, ou directement le réalisateur Nicolas Ubelmann, pour qu’il puisse raconter comment vous lui avez refusé l’accès aux barrages et usines alors qu’il défendait vos intérêts…
  • tant de sujets à travailler pour vous combattre, que les idées me manquent…
  • … je sèche… mais cette liste n’est nullement exhaustive.
 
Tristement habitué de vos méthode, je sais également que lors de mon conseil de discipline, du fait que mon syndicat n’est pas représentatif nationalement, ni mon avocat, ni mon syndicat, ni moi-même pourrons assister à ce conseil de discipline. Là encore, votre pratique est-elle réellement compatible avec les droits les plus élémentaires de chaque femme et de chaque homme dans notre pays ? En tout cas, c’est bien comme ça que ça s’était déroulé lors de votre première convocation…
 
Au bout de 4 démarches disciplinaires identiques me concernant, d’une convocation ubuesque chez le procureur de la république et de tant d’autres brimades de votre part, en seulement 9 années d’exercice du syndicalisme, avec le plus grand sérieux et la plus grande dévotion, tous deux reconnus comme jamais par les agents que nous représentons, aux vues de ce que vous générez comme burn-out chez la plupart de mes homologues SUD, et je pense en particulier aux délégués syndicaux de Chinon, de St-Alban, de Dampierre, de Chooz… que vous avez littéralement mis sur la touche parce que lanceurs d’alerte, et au document édité par EDF en mars 2012, sur les presses de l’imprimerie Frazier à Paris, dans lequel il est clairement écrit que SUD est le syndicat à combattre, me permettez-vous de vous demander au bout de combien de blâmes obtient-on une image pieuse ? Je précise ici que l’humour, aussi maladroit soit-il, est la politesse du désespoir, n’est-ce pas ? Cette question ne demande pas réponse…
 
Je finirai ce triste mail en vous disant que bien vite, dans mes fonctions, j’ai compris l’animosité que vous portiez à mon syndicat et à notre travail pourtant orienté vers l’intérêt général, la défense des salariés, statutaires comme sous-traitants (illégalement de plus en plus nombreux, puisque contraire à l’article 4 du notre statut des IEG), et le risque que je prenais et faisait prendre à ma famille en continuant de vous combattre, bec et ongle. Eh bien, sachez, madame, que depuis mars 2018, j’ai atteint la plus totale résilience à votre égard, et que quelle que soit la peine que vous saurez m’infliger dans les semaines qui viennent pour une faute dont je n’ai à ce jour, toujours aucune connaissance, vous ne nous atteindrez pas, ni moi, ni mes proches.
 
Bien à vous, et dans l’attende de votre faveur : me permettre 1/ de savoir qui je dois solliciter en m’explicitant la faute supposée commise et 2/ de me faire accompagner qui par un.e expert.e, qui par un ancien dirigeant de l’entreprise, qui par un.e ministre, qui par un.e syndicaliste, qui par un.e député.e, qui par un.e sénateur.trice, pas forcément salarié de l’entreprise, du coup.
 
Merci d’avance pour votre bienveillance et votre diligence, et recevez, madame, l’expression de mes salutations les plus solidaires, et permettez-moi de vous souhaiter un très beau week-end,

lundi 18 octobre 2021

mercredi 13 octobre 2021

Tentative de mettre a l'abri les barrages du capitalisme, une occasion ratée au sénat

 

Découvrez d’un bloc ce qui anime l’équipe SUD Hydro le plus clair de son temps depuis début septembre : la saga en 5 épisodes et plus, si affinité, d’une loi construite pour sauver les barrages et les placer dans le domaine 100% public, déposée par les écologistes du Sénat.
 
Premier épisode, le dépôt de la PPL (proposition de projet de loi) par les écologistes
 
 
Le premier septembre dernier, dans l’indifférence générale, le groupe écologiste, emmené par Guillaume Gontard (présent sur toutes nos manifestations barrages, jusqu’à la dernière, le 8 mai dernier, sur le barrage de St Egrève), déposait le projet de loi visant à maintenir les barrages hydroélectriques dans le domaine public. Un projet de loi que SUD attendait depuis 10 ans :
Pour SUD, c’était clair, maintenant que quelqu’un avait dégainé la seule solution euro-compatible pour les sauver, un raz-de-marée conforme à l’unanimité de la classe politique enfin obtenue sur le sujet (même la Macronie le proposait dans Hercule avec EDF Azur) sur le sujet allait enfin débarrasser pour de bon les barrages de cette épée de Damoclès qui fragilise l’entretien des barrages que les opérateurs risquent de perdre, et retarde les investissements nécessaires à la réussite de la transition écologique (STEP, en particulier, sur la Dordogne, avec Rédénat, sur la Truyère, avec Montézic, et en Savoie également).
 
Mais le monde politique est toujours plein de surprise. Alors, période défavorable aidant, car trop proche des présidentielles pour assister à l’union des forces politiques de droite comme de gauche, allait-on assister, médusé, à un rendez-vous manqué avec l’histoire ?
 
Deuxième épisode, l’audition des syndicats (qui donne un avis, souvent décisif…)
 
Le jeudi 23 septembre à 11h15, Patrick Chauvet, sénateur Républicain, rapporteur de la Commission des Affaires Économiques pour l’examen de la PPL déposée le 1er septembre par le groupe Écologiste du Sénat, auditionnait l’intersyndicale d’EDF. Par chance, SUD était conviée ;-)
 
À notre grande surprise, l’ensemble de l’intersyndicale s’est opposée frontalement à ce projet de loi, sans proposition aucune pour l’améliorer. Non. Rejet en bloc. SUD, isolé, dubitatif, et hagard, y lisait son propos liminaire :
 
« SUD se félicite de l’apparition, enfin, de ce projet de loi qui confirme l’essentiel de notre travail sur le sujet.
 
D’abord, les trois piliers pour bien comprendre pourquoi la mise en concurrence des barrages est absurde, et pourquoi ils sont, à plus d’un titre, un bien commun stratégique d’intérêt général (robinets de la France, poumons du système électrique, et objets industriels très dangereux) apparaissent clairement dans ce projet de loi.
 
Ensuite, l’urgence est réelle : depuis 10 ans, la société anonyme EDF gère un parc de barrages dont une bonne partie peut lui être retirée du jour au lendemain pour la concurrence (si la France applique la loi d’aujourd’hui, notamment la loi Sapin 1 de 1993, confortée par le rapport Leteurtrois de 2006, facilitée par le changement de statut d’EDF en Société Anonyme en 2004, comme par la modification de la loi eau de 2006). Cette épée de Damoclès amène nos dirigeants à entretenir les ouvrages menacés avec des bouts de ficelle.
 
EDF a déjà, du milieu des années 1990 au milieu des années 2000, cessé l’entretien des barrages pour afficher des comptes à même de favoriser le succès de sa privatisation partielle. Et au bout d’une décennie, les accidents se sont multipliés, jusqu’à la rupture, une nuit de janvier 2006, d’une vanne du barrage de Tuilières sur la Dordogne, créant un véritable tsunami sur la rivière. Si cet accident avait eu lieu une journée d’été, tout le monde s’en souviendrait comme la plus grosse catastrophe industrielle du pays…
 
La nouvelle incertitude, qui met le moral des salariés de l’hydraulique en berne date de 2010 avec la première liste Borloo des barrages à mettre en concurrence. Une illustration de ce moral en berne est que les salarié.e.s de l’hydraulique sont lanterne rouge du sondage interne MyEDF mesurant le moral des troupes.
 
Si SUD se réjouit qu’aucun autre barrage que celui sur la Séveraisse, un petit affluent du Drac, SUD est profondément inquiet de la durée de cette épée de Damoclès et de ses conséquences sur la politique de maintenance des ouvrages concernés à EDF.
 
Hercule est la preuve que le combat d’idées est gagné : plus aucune force politique pour oser affirmer que la mise en concurrence des concessions hydroélectriques est une bonne idée. Mais l’abandon temporaire d’Hercule maintient le parc des barrages français dans une incertitude que ce projet de loi achève enfin, pour le bien et la sécurité de toute la population française.
 
SUD y est favorable, naturellement, en attendant que le cheminement amène l’ensemble des forces politiques à s’interroger sur l’ensemble du système électrique, dont l’ouverture au marché n’a tenu aucune promesse, et même entraîné, à l’inverse, l’explosion du montant de la facture des usagers en échange de rien : une activité de fourniture inutile, fort chère, et nuisible.
 
Enfin, le développement des énergies renouvelables en France (hors hydraulique déjà quasiment en vitesse de croisière) a été largement subventionné. Mais EDF a choisi (ou pas) de ne pas en être (en 2019, selon le bilan électrique de RTE et les facts and figures d’EDF, EDF ne produit que 2,2% du photovoltaïque national, et 9,5% de l’éolien national), alors que la manne des subventions représente sur 20 ans deux fois les bénéfices cumulés d’EDF ! Et EDF qui invoque des difficultés financières ?! Après avoir, sans raison, raté ce train...
 
Il est démontré que la transition énergétique confiée au privé coûtera beaucoup plus cher que si elle était confiée au public. En avons-nous les moyens ? Le GIEC nous alerte chaque fois un peu plus fort sur l’urgence climatique. Avons-nous vraiment le temps d’attendre ?
 
SUD soutient sans hésitation ce projet de loi.
 
SUD espère que l’ensemble des forces politiques rejoindra ce projet de loi qui n’est qu’une vraie preuve de bon sens, de pragmatisme, et qui prend en compte l’urgence écologique du moment ».
 
Retrouvez l’intégralité de cette audition sur la chaîne YouTube Barrages grâce à la célérité de Seb ici :


 
Si vous préférez la lire, SUD l’a retranscrite pour vous là. Audition intersyndicale transcrite en intégralité :
 
Le rapporteur nous avait également transmis un questionnaire. Retrouvez ci-dessous les réponses de SUD au questionnaire du rapporteur :
Abasourdi par la teneur de cette audition, SUD a décidé de prendre son bâton de pèlerin, et a eu l’opportunité de rencontrer les groupes Communistes puis Socialistes le 6 octobre, et le groupe Républicain le 11 octobre. En parallèle, SUD imagine bien que les trois opérateurs auditionnés également ont sans doute davantage défendu leurs intérêts industriels que l’intérêt général. Mais peut-on vraiment le leur reprocher ?
 
roisième épisode, le passage en Commission (qui donne un avis, souvent décisif…)
 
Deuxième coup de massue sur nos têtes incrédules : la Commission rend un avis négatif à l’unanimité des groupes politiques (à l’exception des écologistes, bien sûr), basé sur :
  • Le rapport du rapporteur, sur lequel il y aurait tant à redire :
  • Pour celles et ceux qui préfèrent sa version courte, la voici :
  • Plus intéressant, le CR des débats (qui, étonnamment, n’ont pas été filmés, damned…) :
 
Parmi les erreurs les plus flagrantes commises par le rapporteur :
  • l’affirmation que « Adopter le dispositif proposé, unilatéral et parcellaire car non négocié en amont, n’éteindrait donc en rien le contentieux en cours ». SUD se permet de transmettre ici ses comptes-rendus de deux rencontres avec la Commission Européenne. La première, le 6 novembre 2019, grâce à Yannick Jadot, avec la DG GROW de Marzena Rogalska, et la seconde, le 23 avril 2021 autour d’eurodéputés LFI et EELV rassemblés autour de Michèle Rivasi, avec la DG COMP (Anna Colucci) et la DG Energy (Catharina Sikow-Magny) :
Pour faire court, SUD se contentera de rapporter les propos de la plus puissante de ces trois DG, la DG concurrence de Margrethe Vestager, en la parole d’Anna Colucci :
  • 1/ Peut-on sortir l’ensemble du système électrique de la concurrence ? Et sous quelles conditions eurocompatibles ?
“Non, on ne peut pas !” (Anna Colucci – le 13 avril 2021)
  • 2/ Peut-on éviter la mise en concurrence des barrages hydroélectriques ? Et sous quelle conditions eurocompatibles ?
“Soit l’État français met en concurrence ses barrages, soit il les en préserve en créant une régie ou une quasi-régie, comme la France l’envisage actuellement, mais ce sera plus compliqué, car le contrôle par l’État sera moins prégnant, ce qui imposera énormément de garde-fous” (Anna Colucci – le 13 avril 2021)
  • Dans son rapport, le rapporteur semble regretter que « l’article supprime le dispositif des sociétés d’économie mixte hydroélectriques (SEMH) ». Des dires de Marie-Noëlle Battistel, ces SEMH ont été conçues par elle pour Ségolène Royale dans une époque bien différente, dans laquelle il s’agissait de limiter la casse. Le problème principal des SEMH est double : 1/ un management évident par le privé, et 2/ SUD l’a démontré dans son rapport barrage : plusieurs opérateurs, même bienveillants, sur les barrages d’un pays, ça désoptimise le placement de l’eau, certes gratuite, mais en quantité limitée et finie, ce qui rend son optimisation délicate, et affaiblie dès qu’on sort d’un monopole public.
  • Troisième et dernier point que SUD critiquera sans hésitation, l’affirmation que les conséquences financières du dispositif de « quasi-régie » sont omises. Pour le Gouvernement, le coût de sa mise en œuvre serait « vraisemblablement de plusieurs milliards d’euros ». De fait, bien des concessions de la SHEM sont déjà en délais glissants (date de fin de concession dépassée), et pour la CNR, par chance, la prolongation de ses concessions n’est pas encore actée, et les concessions du Rhône finissent encore en 2023 ! Les coûts de rachat des années perdues de concession seraient donc exceptionnellement faibles, si on souhaitait tout rassembler CNR, SHEM et EDF Hydro dans la même structure. On pourrait également avantageusement rappeler à la CNR qu’en 2001, quand les concessions d’EDF, déjà engagées jusqu’en 2023, le chèque remis à EDF pour 22 années d’exploitation perdue fut de 0 euros. Un principe qui devrait s’appliquer dans les deux sens, non ? Pour finir, si SUD est bien renseigné, dans l’esprit des législateurs écologistes, il s’agit de transférer dans cette structure uniquement les concessions échues, au fur et à mesure. Le coût imaginé dans leur astucieuse idée serait donc nul, non ?
 
Par un malheureux hasard du calendrier, SUD n’a pu rencontrer les groupes Communistes, Socialistes et Républicains que trop tard. Après l’avis négatif unanime en Commission. Mais SUD ne s’avouant jamais vaincu…
 
Salut à tou.te.s,
 
Découvrez d’un bloc ce qui anime l’équipe SUD Hydro le plus clair de son temps depuis début septembre : la saga en 5 épisodes et plus, si affinité, d’une loi construite pour sauver les barrages et les placer dans le domaine 100% public, déposée par les écologistes du Sénat.
 
Quatrième épisode, le cri d’alarme de SUD face au rejet programmé de la proposition de projet de loi des écologistes
 
Ne sachant plus que faire, face à des délais aussi courts, SUD décide de fournir au Sénat toute la matière à même de les faire réfléchir à leur vote du 14, et le cas échéant, à poursuivre l’aventure unis et soudés, pour aboutir dès que possible à la loi qui mettra enfin un terme à cette épée de Damoclès qui menace les barrages et compromet la transition écologique depuis plus de 10 ans !
 
Le tract souvenir de SUD, qui, on l’espère, ne sera qu’un point d’étape vers la victoire prochaine :
 
En exclusivité pour vous, en attendant leurs discours dans l’hémicycle de demain, la lettre de SUD aux sénatrices et aux sénateurs :
 
Mesdames les Sénatrices,
Messieurs les Sénateurs,
 
Après des années d’investissement intense, nous avons obtenu un consensus politique et syndical très large pour sortir les barrages de la menace de mise en concurrence, y compris au sein du gouvernement. Celui-ci l’a affirmé comme une ligne rouge du projet Hercule. Pour exemple, Barbara Pompili, lors de son audition à l’Assemblée Nationale du 4 février 2021, déclarait : « si on n’aboutit pas sur Hercule, il va falloir trouver un plan B ».[[1] « Le gouvernement explore, parmi d’autres scénarios, une voie, permise par le droit des concessions, consistant à pouvoir renouveler sans mise en concurrence les concessions à une structure dédiée détenue par l’Etat. Ce qui nous permettrait de mettre fin au contentieux européen, de relancer l’investissement, et de conforter les salariés. Ce serait un moyen de sortir de cette incertitude pesante qui n’a que trop duré».
1]
SUD a été moteur dans ce combat (cf. notre site).
 
Notre analyse converge avec ce qui a été dit et répété par les représentants de la Commission Européenne, lors de nos rencontres avec eux, en 2019 et 2021 :  la seule solution compatible avec les textes européens pour écarter rapidement la menace de la mise en concurrence des barrages est la régie ou la quasi-régie, c’est-à-dire le fait de confier l‘exploitation de ces barrages soit directement aux services de l’Etat (régie), soit à une entité 100% publique, EPIC par exemple (quasi-régie). C’est d’ailleurs la solution qu’avait retenue le gouvernement dans Hercule, avec la création de la filiale publique Azur.
 
Le groupe sénatorial EELV a présenté un projet de loi proposant la création d’une quasi-régie hydroélectrique. Mais à notre grand étonnement, malgré le consensus syndical et politique, cette opportunité de mettre enfin les barrages à l’abri de la concurrence a été rejetée en audition le 23 septembre par toutes les organisations syndicales sauf SUD et le 6 octobre en Commission des Affaires Economiques par tous les groupes politiques au Sénat sauf le groupe écologiste. Depuis, lors de nos rencontres avec différents groupes politiques du Sénat (PCF, PS, LR), il est apparu clairement que le positionnement des syndicats avait énormément pesé dans leur décision.
 
Les arguments avancés par les organisations syndicales et les groupes sénatoriaux pour justifier leur refus nous laissent perplexes : ils reprochent principalement au projet de loi de ne pas aller assez loin et de ne pas proposer un retour à une entreprise publique intégrée (et également d’autres critiques que nous détaillons ici). Nous sommes bien sûr d’accord avec la nécessité de sortir du marché de l’énergie et de revenir à un système 100% public : c’est d’ailleurs le sens de la tribune collective que nous avons publié dans le Monde du 31 mai dernier, signé très largement par la classe politique à gauche, par une grande association de consommateurs, par des ONG, des économistes de renom[[2] Dont Thomas Piketty, des personnalités du monde de l’énergie (et à laquelle l’intersyndicale avait refusé de s’associer, sans explication)2]. C’est aussi le travail quotidien que nous menons, avec un rapport, de très nombreux argumentaires, des interventions dans les médias, auprès des élus, des associations, des citoyens (cf. notre site et nos derniers argumentaires sur les hausses de prix). Mais dans l’immédiat, nous ne sommes pas face à un choix entre deux propositions de loi, l’une pour la création d’une structure publique pour gérer les barrage et l’autre pour un retour à un système 100% public ». La sortie du marché n’est pas une option acceptable pour l’instant par la majorité politique, et encore moins par la Commission Européenne. Nous ne pouvons que le regretter, et continuer notre travail d’analyse et de mobilisation pour faire changer les choses.
D’ailleurs, à ce jour, aucune contre-proposition n’est sur la table, et comme le confirment nos échanges avec les groupes politiques, rien ne semble prévu dans les mois qui viennent. Or la situation d’instabilité juridique qui perdure sur les barrages entrave les investissements, tant de développement que de maintenance. Cela devrait tous nous inquiéter tant pour la réussite de la transition énergétique que pour la sûreté du parc. Il y a urgence, surtout pour l’hydroélectricité ! De plus, la période est particulièrement propice à un regroupement des trois opérateurs historiques :
  • La prolongation des concessions de la CNR n’est pas encore actée, et les concessions CNR (23% du productible) s’arrêtent toujours en 2023, garantissant un coût très réduit de rachat du manque à produire ;
  • L’essentiel des concessions de la SHEM (3% du productible)  sont échues ou sur le point de l’être, donc disponibles pour l’Etat.
  • EDF hydro (72% du productible) appartient à près de 85% à l’Etat.
 
Les organisations syndicales et la classe politique ont donc lâché la proie pour l’ombre. Cela est d’autant plus incompréhensible qu’une victoire sur l’hydroélectricité aurait été un point d’appui pour une sortie définitive du marché, et non une entrave.
 
Nous avons fait tout notre possible pour faire revenir syndicats et politiques sur leur décision, sans succès et sans explication. Demain, dans l’hémicycle, la PPL du groupe écologiste qui propose de mettre à l’abri définitivement nos barrages sera massivement rejetée. Si c’est le cas, nous ne pourrons que regretter amèrement cette occasion manquée et nous interroger sur les raisons véritables du choix des organisations syndicales représentatives : défendent-elles le service public, ses salariés et ses usagers ? Ou le périmètre d’EDF SA, de la CNR et de la SHEM  ?
 
SUD appelle l’ensemble des forces politiques convaincues par la nécessité de débarrasser les barrages de cette épée de Damoclès à travailler ardemment et urgemment autour de cette PPL pour voter enfin, dans les deux chambres, la loi dont l’hydroélectricité française a besoin. SUD appelle les syndicats représentatifs à mesurer leur responsabilité dans les positions politiques actuelles, et les invite à expliquer leur position, donner accès à leur plan B, ou rejoindre la table des discussions.
 
SUD demande la tenue d’une réunion rapide de l’ensemble des groupes politiques du Sénat (et pourquoi pas de l’Assemblée) et des syndicats d’EDF pour transformer ce rendez-vous raté en un succès collectif. SUD ne comprendrait pas qu’on prenne collectivement le risque de laisser EDF Hydro dans cette incertitude, de laisser EDF, la CNR et la SHEM continuer de désoptimiser le système par leurs affrontements concurrentiels répétés, de laisser EDF mal entretenir ses barrages en fin de concession et de ne pas investir dans les outils de la transition écologique. La responsabilité de tous les opposants à cette privatisation larvée est engagée !

DTG-SUD-ENERGIE

Pièces jointes00:23 (il y a 7 heures)


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