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lundi 13 décembre 2021

Photovoltaïque et artificialisation des sols dans le Buech : Invitation à nous rejoindre

 Du photovoltaïque, oui, mais pas sur des terres agricoles, naturelles ou forestières !
Dans  le  Buech  comme  ailleurs,  détruire  la  biodiversité  et  des  espaces  naturellement
fixateurs de carbone, pour faire de l’électricité « décarbonée » est un non-sens !
 



Les signataires de ce document, habitants du Buech, vous invitent à les rejoindre pour défendre nos communs, ces terres considérées à tort comme « pauvres et improductives » alors qu’elles sont une source de biodiversité, ces terres vivantes que certains voudraient convertir en support inerte pour la production d’électricité photovoltaïque.  
Nos  cibles  ne  sont  pas  les  élus,  municipalités,  collectivités   et  administrations  locales,
agriculteurs, etc. qui se sont laissé tenter par le revenu issu de la location de leurs terres pour des installations photovoltaïques à grande échelle. Nous souhaitons au contraire participer à la fédération de tous ces acteurs, qui partagent le même pays, les mêmes paysages et les mêmes sols, pour bâtir une force de résistance locale à ces opérations.
D’autres solutions existent, pour le climat, pour la biodiversité et pour les habitants de notre
région. Explications :
     
Les constats
  Oui, le dérèglement climatique (dont les premières manifestations sont flagrantes) est
un problème majeur et la France est en retard sur ses engagements.
  Oui la chute de la biodiversité s'accélère et est un problème tout aussi majeur.
  Oui, il est donc impératif de cesser l'artificialisation de nos sols.
  Oui, la politique de nos gouvernants nous mène droit dans le mur.
  Oui,  il  est  impératif  de  réduire  rapidement  l’impact  de  l’homme  sur  la  planète  en
engageant une large réflexion sur nos besoins essentiels compatibles avec ses limites.
  Oui  le  photovoltaïque  est  l’un  des  moyens  de  produire  une  énergie  décarbonée  (ou presque) et avec un moindre impact sur l’environnement. 

  Oui c’est un moyen de réduire progressivement la part du nucléaire, ruineux (Cf l'EPR) et dangereux.
  Oui, la fourniture clefs en main de centrales à énergie renouvelable par des entreprises privées est devenue un business florissant et bien au point auprès des particuliers et des collectivités, en minimisant souvent les impacts négatifs.
 
Nous refusons cependant de voir massivement artificialiser les sols, ici et ailleurs, au nom de cette lutte climatique. En effet :   

Les sols sont un bien commun très précieux (source de l'essentiel de notre alimentation et énorme puits de carbone notamment) et une ressource non-renouvelable à l'échelle humaine (il faut un siècle pour constituer naturellement 1 cm de sol).
  Ce n’est pas nécessaire car il existe au niveau national suffisamment d’espace sur les toitures, les zones de friche et les parkings  pour installer la puissance photovoltaïque suffisante (1). Localement cela reste à étudier en détail (3).
  Les principaux motifs de la prolifération de ces installations dans les alpes du sud et notamment dans le Buech sont le bon ensoleillement, l’accessibilité du foncier et l’ « acceptabilité  sociale  »  (2),  qui  permettent  de  générer    d'importants  profits   pour  les opérateurs privés.
  Cela soumettrait nos territoires à la convoitise des grandes entreprises  prédatrices dans une  nouvelle  forme  de  colonialisme ;  l’essentiel  des  profits  générés  quitte  notre territoire  et  l'énergie  produite  ici  est  principalement  consommée  dans  les  grandes agglomérations du sud de la région (avec pour conséquence annexe de nouvelles lignes à haute-tension), les capacités de production installées allant bien au-delà de nos besoins locaux.   
 
 
 En revanche nous demandons :
 Qu'en premier lieu soient favorisées les initiatives, à l'échelle régionale et nationale,
pour réduire les besoins en énergie, ce qui est indispensable.
 D'inciter  à  la  généralisation  à  grande  échelle  de  l'autoproduction  dans  les  lieux
d'habitation (individuels et collectifs), les entreprises, les administrations .....
 Que soient encouragées et accompagnées les initiatives citoyennes de financement et de création  de  centrales  photovoltaïques  comme  alternatives  à  ces  projets  «  hors  sol  » (notamment les projets collectifs, comme les centrales villageoises).
 Que  soit  effectué  un  inventaire  précis  des  zones  artificialisées  propices  au
photovoltaïque dans les départements (3) de la région.
 Que les décisions prises en matières énergétiques, environnementales et en général de
tout ce qui touche au patrimoine commun des municipalités, soient arbitrées, pour plus
de transparence, sous forme de démocratie participative.
 
Voici donc en quelques mots ce qui nous préoccupe : voir disparaitre nos paysages et les gites offerts encore à la biodiversité sur notre territoire : un commun que nous voulons continuer à partager avec le reste du monde vivant et non livrer à l’appétit de quelques-uns.
Tout ceci doit être expliqué en détail point par point. Nous le ferons ici et là lors des réunions et des visites « botano-voltaïques » que nous organiserons encore, en partageant connaissances et expertises pour agir plus efficacement.
En même temps nous avons besoin de vos informations sur les projets photovoltaïques à l’étude dont vous auriez connaissance pour en établir une carte participative (4).  
Et nous continuerons à nous opposer à tous les projets photovoltaïques sur les terres naturelles, agricoles ou forestières, existants et à venir dans le Buech et ailleurs en PACA, par tous moyens à notre disposition.
 
Signé : Un collectif  citoyen éphémère mais qui espère ne pas le rester ….
 
(1)     Il  est  prévu  dans  le  schéma  régional  d’aménagement  PACA  (SRADDET)  500  MW  d’installation Photovoltaïque dans le Buech d’ici 2050, ce qui  correspondrait au défrichement de 1500 ha de terres. Si l’  « acceptabilité sociale » le permet, rien n’interdira de poursuivre au-delà de cet objectif. En outre une ligne THT de 225000 volts est envisagée pour desservir le Rosanais.
(2)    Cette acceptabilité sociale, veut dire « passivité d’une population rare et vieillissante », et « communes en grand besoin financier du fait de la baisse des dotations globales ».
(3)     La  SAPN  (société  alpine  de  protection  de  la  Nature,  Gap)  demande  aux  autorités  de  faire  réaliser  une cartographie  des  terrains  artificialisés  propice  au  photovoltaïque.  Une  demande  de  bon  sens,  adressée  à  la préfecture est restée sans réponse à ce jour. Une telle étude permettrait d’orienter les investisseurs vers des projets certes un peu moins rentables mais plus en cohérence avec les besoins du territoire et le respect de l’environnement.
(4)    Chacun est invité à participer à l’établissement d’une cartographie des projets photovoltaïques dans le Buech (celle-ci a été initiée lors du débat sur ce sujet organisé à Montclus le 16 octobre) ; chacun peut y contribuer en questionnant son entourage sur les projets (ou les bruits de projet), en relisant les comptes rendus des conseils municipaux (parfois quelques lignes seulement !), en consultant les demandes de permis de construire à l’affichage municipal, en s’intéressant aux modifications du Plan Local d’Urbanisme (nb : les modifications du PLU peuvent concerner plusieurs motifs, il faut donc trier, éplucher), aux consultations publiques…
Quasiment toutes les communes et les grands propriétaires du Buech ont été sollicités par des opérateurs (Engie, Boralex, Valorem, Neoen, Mulliez, CNR, …). Pendant les négociations, les informations sont souvent protégées par des clauses de confidentialité. Le processus est discret et il est difficile d’être informé à temps pour réagir.
 
Pour nous écrire :   soupesetbobines@orange.fr   (objet : Photovoltaïque)
 
 
 

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