De Toulouse à Budapest, voyage au cœur de la jeunesse identitaire
Partout
en Europe, une frange extrémiste des jeunes se sent
galvanisée par
l’essor des leaders populistes.
Ils ont troqué les blousons noirs pour des
vestes bleu fluo. Montrent leurs visages et abusent des réseaux
sociaux. Lookés, visibles, presque mainstream.
Chaque jour un peu plus, l’extrême droite des moins de trente
ans
aspire à incarner la norme et le nombre en Europe. De Toulouse
à Budapest en passant par Rome, Berlin ou Vienne, ils se nomment
Génération identitaire, Fidelitas, Lega Giovani… Ils ont 20 ans,
parfois plus, souvent moins, et « assument ».
Comme si la prise de pouvoir de leurs aînés les avait
désinhibés.
En Hongrie et en Italie gouvernent Viktor
Orban
et Matteo Salvini. Marine Le Pen, elle, a déçu ses troupes en
grimpant à 34 % « seulement » au
second tour de la présidentielle française.
Si elles parviennent à s’allier au lendemain
du scrutin du 26 mai, les droites radicales et conservatrices à
l’extrême pourraient bien former l’une des principales forces au
Parlement européen. Dans leur sillage, un pan encore marginal de
la
jeunesse d’Europe y voit « l’espoir » de
ne plus l’être, un signe que ses idées, bientôt, domineront.
En France, les jeunes activistes de
Génération
identitaire avaient marqué les esprits en 2012, en occupant la
mosquée en construction de Poitiers. Depuis, ils se présentent
comme « le Greenpeace de
droite ». Rien de moins.
Sept
ans après cette action fondatrice, qui a valu à quatre de ses
membres d’être condamnés pour provocation à la discrimination
raciale ou religieuse et dégradations de biens, le mouvement
revendique 3 000 adhérents, contre quelques centaines de
militants actifs.
Une nouvelle respectabilité à droite
« Ce que l’on vise, c’est une
forme normalisée en restant fermes sur le fond »,
résume Clément Martin, le cadre trentenaire de Génération
identitaire avec qui nous passons un premier « casting »
pour que s’ouvrent les portes des fédérations locales. Entrée
autorisée. A Toulouse, Thaïs s’avance. Petit pull rose, yeux
bleus et cheveux blonds… On lui donnerait le bon Dieu sans
confession.
Quelques semaines plus tôt, elle a passé
près
de 48 heures en garde à vue à Marseille. Sa première, qu’elle
arbore comme un badge scout. Avec une vingtaine d’autres
militants
de Génération identitaire, Thaïs est aujourd’hui mise en examen
pour « violences
volontaires en réunion », « participation
à un groupe formé en vue de la préparation de violences, de
destructions ou de dégradations de biens » et « séquestration ».
Le 5 octobre 2018, la petite bande s’était
introduite dans les locaux de SOS Méditerranée, une ONG qui
vient
au secours des migrants qui tentent la traversée, et est
soupçonnée
d’avoir vigoureusement délogé leurs occupants – ce qu’ils
démentent. Thaïs, qui se verrait bien prof ou directrice d’école
après ses études de langues, risque désormais l’inscription
d’une première ligne sur son casier, à même pas vingt ans. Peu
importe. Elle affirme être « en
accord » avec ses idées,
celles qui prônent « la
préservation de l’identité française et européenne »,
et que « les
nôtres » passent « avant
les autres ».
Article réservé à nos abonnés
Lire
aussi Qui
sont les militants de Génération identitaire qui ont attaqué
les
locaux de SOS Méditerranée ?
Sa première expérience militante, elle la
doit à la Manif pour tous. Ce grand moment de convergence entre
droite et extrême droite sur les pavés a permis à Génération
identitaire de s’offrir quelques recrues et, surtout, une
nouvelle
respectabilité à droite. Thaïs, elle, y a depuis gagné son nom
gravé dans les toilettes de la faculté.
« Bataille culturelle »
A ses côtés, Aymeric Courtet serait presque
jaloux. A 22 ans, lui qui a participé à quelques « actions
nationales » se définit
aujourd’hui comme un « ancien ».
Il n’a pas pu « en
être » à Marseille,
car il attend un enfant pour l’été. Une « bénédiction »,
face à cette « immigration
massive » qu’il voit
comme une menace. Même si personne ne fait des enfants
uniquement
pour ça, « évidemment ».
Ce vendredi soir d’avril, son appartement accueille un « cercle
de lecture » militant.
Lui a ramené Le
Camp des saints de
Jean Raspail,
l’une des « bibles » de l’extrême droite qui
raconte « l’invasion » de
la France par des migrants. Thaïs a opté pour un ouvrage interne
prônant la « remigration ».
Leur mouvement de jeunesse n’est pas un
parti
politique à proprement parler. Il joue la carte de la « bataille
culturelle » et se
félicite d’ailleurs de quelques « victoires
idéologiques ». Comme cette
proposition du président François Hollande de déchoir de leur
nationalité les terroristes binationaux, qui avait fracturé la
gauche après les attentats de novembre 2015.
L’actuel ministre de l’intérieur,
Christophe Castaner, a lui carrément eu droit à une carte
d’adhérent d’honneur, imprimée pour avoir jugé les
ONG « complices »des
passeurs. Sans compter, bien sûr, le Rassemblement national (RN)
et
sa tête de liste pour les élections européennes, Jordan
Bardella,
qui reprend mot pour mot certains slogans du mouvement.
Article réservé à nos abonnés
Lire
aussi Castaner
accuse les ONG d’être « complices » des passeurs
Des membres de Génération identitaire
travaillent d’ailleurs pour l’ex-Front national (FN), sans
toujours l’afficher officiellement. Matthieu Bontant, de son nom
d’emprunt militant à Rouen, confesse ainsi du bout des lèvres
avoir déjà donné « un ou
deux coups de main » au
parti
lepéniste. Entre quelques photos prises pour eux ici, et
quelques
coups de com’ arrangés là. En 2015, il se présente sous
l’étiquette FN aux cantonales sous son vrai nom, Balavoine… mais
son deuxième prénom, Maurice – « pour
des raisons professionnelles ». La
normalisation a ses limites.
Actions symboliques à la communication travaillée
Rouen justement, où les identitaires se
saluent main plaquée contre avant-bras : une tradition des
chevaliers « pour
vérifier qu’il n’y avait pas de dague ».
Dans leur local du centre-ville à l’adresse gardée
confidentielle, une salle de sport en sous-sol côtoie la fresque
d’un arbre de vie et une tireuse à bières. Un local étudiant
presque lambda si l’on n’observe pas de trop près les
autocollants mêlant têtes de morts et slogans antimigrants, et
que
l’on n’écoute pas trop Thomas se confier sur son « malaise
à Paris parce que, désolé, quand je vois des Noirs partout… »
Une parole raciste rarement assumée ainsi,
de
la part de ces jeunes qui se considèrent comme « l’élite » des
militants identitaires. Leur credo : des actions symboliques à
la communication très travaillée. Les mots sont choisis, les
éléments de langage calibrés. Ici, « personne
n’est islamophobe », mais
tout le monde « lutte
contre l’islamisation ».
Personne n’est « raciste »,
mais le prétendu lien de causalité
entre « extra-européens » et « délinquance » est
répété à l’envi. « C’est
simple : immigration massive, invasion migratoire,
islamisation,
terrorisme, attentat », assène
professoralement Johan Teissier, 28 ans, aux jeunes militants
attablés pour une « formation
retouche photo » à
Montpellier.
Génération identitaire tient tout de même à
son actif une menace de dissolution par le gouvernement. Presque
une
publicité pour le mouvement, qui sait assez jouer avec la
légalité
pour rendre la tâche compliquée. « Si
leur menace ne va pas jusqu’au bout, on y aura gagné une
forme d’institutionnalisation »,
sourit le responsable national Clément Martin.
Un peu plus gênant : devoir se défendre
d’un don de 1 000 euros de Brenton Tarrant, le
terroriste australien ayant revendiqué l’attentat qui a
coûté la
vie à cinquante personnes dans
deux mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande, le 15 mars.
Finalement, les responsables politiques français n’ont pas été
si nombreux à s’insurger. Le mouvement lui-même s’attendait
à « bien pire ».
Influenceur mode, tendance hipster
En Autriche, la « star » des
jeunes identitaires, Martin Sellner, a
lui aussi eu affaire à la police
pour avoir reçu du terroriste présumé un don un peu plus
important. Graphiste à la formation
philosophique et à l’éducation bourgeoise, l’Autrichien tout
juste trentenaire est assez habile pour recycler les vieilles
idées
de l’extrême droite avec un bon marketing. En avril 2018, il
avait d’ailleurs participé à la virée très médiatique des
identitaires français dans les Alpes, à grand renfort de vidéos
prises d’hélicoptère et de banderoles antimigrants déployées à
la frontière.
Article réservé à nos abonnés
Lire
aussi Les
identitaires font la guerre de la com aux migrants
En réalité, Martin Sellner est surtout actif
sur les réseaux sociaux, où ses comptes prennent les allures
inoffensives d’influenceur mode, tendance hipster : il est le
pur produit web 2.0 d’un quart de siècle de banalisation des
idées
d’extrême droite en Autriche.
Depuis l’arrivée au pouvoir des amis de Jörg
Haider en 2000, le pays restera comme le pionnier d’un
basculement le dépassant désormais largement. A Vienne, l’islam
est aujourd’hui sur toutes les lèvres et l’activisme de
Génération identitaire Autriche (IBÖ) fait énormément parler de
lui, alors que les liens entre ses trois cents militants et le
parti
de la liberté (FPÖ) sont évidents. « Nous
ne cherchons pas à faire carrière en politique, affirme
Martin Sellner. Nous nous
considérons comme les précurseurs d’une idéologie
d’avant-garde,
comme des défricheurs à la droite du FPÖ. Nous voulons
installer
l’idée d’une remigration, réfléchissons à la manière
d’installer nos idées au cœur du débat politique. »
La même « bataille
culturelle » est
revendiquée par la jeunesse d’extrême droite au Danemark, où
voilà bien longtemps que le mouvement nationaliste s’est
normalisé. Depuis 2015, la fondatrice du parti du peuple danois
(DF)
Pia Kjærsgaard préside même le Parlement. Et les liens entre le
parti et son mouvement de jeunesse (DFU) sont assumés.
Mise en avant de l’héritage chrétien
Christian Bülow, de la direction jeunesse,
assure ainsi que « le
parti nous écoute, parfois nous consulte et tient compte de
notre
opinion. » Le 27 mars,
Kristian Thulesen Dahl, le patron de leurs aînés de DF, avait
d’ailleurs fait le déplacement dans le sud du royaume pour
assister au congrès de la jeunesse de DFU et mobiliser les
troupes
avant les européennes et le scrutin législatif, prévu le 5 juin.
L’événement se tenait à l’étage d’un
restaurant dans le centre historique de Velje (Danemark). Sur
des
banderoles bien visibles à l’extérieur, le Viking barbu, manches
retroussées et bras croisés – symbole de l’organisation
créée en 1995 et forte d’un peu plus de 500 adhérents –
accueille le visiteur. Pas l’ombre d’un manifestant aux
alentours. Dans la grande salle aux murs blanchis à la chaux,
une
centaine de militants ont pris place autour de longues tables en
bois, entonnant un classique du répertoire national : La
chanson danoise est une jeune fille blonde.
De jeunes hommes, en grande majorité, sont venus de tout le pays
pour participer aux débats dirigés par le président de DFU,
Chris
Bjerknæs, 29 ans, ainsi que son prédécesseur, Peter Kofod,
député et tête de liste de DF aux européennes.
A la tribune, les questions se succèdent :
sortie du Danemark de l’Union européenne (UE) – une majorité
vote pour, contrairement à DF qui a abandonné le principe d’un
référendum sur le « Dexit » ; renforcement de
l’enseignement de l’histoire à l’école – pour ;
l’audiovisuel public contre lequel DF est en guerre ouverte ;
mise en avant de l’héritage chrétien et de l’identité danoise
dans l’enseignement scolaire – contesté, mais adopté ;
retour de la peine de mort – le vote est finalement reporté…
« Nous voulions éviter un
scandale », précise
Christian Bülow, pour qui la lutte contre l’immigration est la
priorité : « Trop
de gens qui arrivent au Danemark refusent d’abandonner leur
religion et leur culture et essaient de transformer le pays. » Jeremy
Bo Pedersen, costume noir et cheveux gominés, approuve : « Le
problème, selon moi, ce sont les musulmans. » L’étudiant
en journalisme vient de fêter ses 20 ans.
« Pour que l’Europe ne devienne pas une Eurabie »
Ce discours radical convainc moins la petite
jeunesse danoise que ses aînés : le 31 janvier,
800 000 collégiens ont voté lors des « élections
scolaires », au Danemark – un entraînement à la démocratie
grandeur nature, organisé avant les véritables scrutins dans les
pays scandinaves. DF a obtenu 8,4 % des voix… contre 26,6 %
aux dernières européennes de 2014.
Même piètre attractivité en Allemagne, où
l’extrême droite ne prend pas particulièrement chez les jeunes.
Aux législatives de septembre 2017, 8 % des 18-24 ans ont
voté pour Alternative für Deutschland (AfD), qui a obtenu 12,6 %
des voix. Die Linke, le FDP (libéraux-démocrates) et surtout les
Verts sont bien mieux représentés chez les moins de 24 ans,
alors que l’AfD surperforme plutôt chez les 35-59 ans. Et le
mouvement de jeunesse du parti d’extrême droite allemand en est
bien conscient.
Berlin, samedi 4 mai. Des cars policiers
et quelques gros bras gardent l’entrée du congrès de l’AfD. A
l’intérieur, des tracts et des cartes postales reprennent les
affiches du parti pour les européennes, et notamment cette
reproduction du tableau du peintre français Gérôme Le marché
aux esclaves (1866), sur
laquelle une jeune femme blanche, nue, est entourée de deux
hommes
barbus portant des turbans et de ce slogan : « Pour
que l’Europe ne devienne pas une Eurabie ».
David Eckert, le président de la fédération
berlinoise de la Junge Alternative, l’organisation de jeunesse
de
l’AfD, est présent, lucide sur la situation actuelle de l’AfD,
qui plafonne dans les sondages pour les européennes autour de
10 %.
A 27 ans, lui estime que les affaires auxquelles doit faire face
le parti, notamment les accusations de financement illégal,
pèsent
énormément : « Les
sondages seraient meilleurs si nous agissions avec plus de
professionnalisme. » Il
n’imagine d’ailleurs pas de chancelier AfD en
Allemagne, « peut-être
un vice-chancelier, mais pas avant une bonne dizaine
d’années ».
Salvini « rajeunit » la Ligue
Son modèle à lui est autrichien :
Heinz-Christian Strache, alors vice-chancelier d’extrême droite.
Le jeune Allemand le trouve tout simplement « super » : « Le
parcours du FPÖ autrichien nous montre la voie à suivre ici
pour
l’AfD en Allemagne. C’est un parti qui a su se
professionnaliser
et avoir une vraie base sociale, et qui est aujourd’hui au
gouvernement avec les conservateurs. »
Quelques semaines après notre rencontre,
Heinz-Christian Strache est contraint
de démissionner du gouvernement et de la présidence du
FPÖ sur
fond de scandale, samedi 18 mai. Des images tournées en caméra
cachée, en 2017, le montrent expliquer à une femme
se présentant comme la nièce d’un oligarque russe comment
financer de manière occulte son parti. L’extrême droite finit
par
quitter le gouvernement autrichien.
Les (autres) voisins
au pouvoir sont évidemment autant d’exemples que ne se prive pas
de brandir la jeunesse d’extrême droite européenne, pour
affirmer
que « c’est
possible » et que la
population serait de leur côté.
Coqueluche favorite, avec ses 32 % à 35 %
d’intentions de vote et ses déclarations tapageuses sur les
migrants, l’islam et l’UE : le ministre de l’intérieur
italien, Matteo Salvini. Lui qui plaisait surtout aux Italiens
du
Nord les plus âgés a su séduire les jeunes partout en Europe. Et
pour cause, le très extrême chef politique de la Ligue les choie
365 jours par an, à coup d’interminables séances de
selfies et de publications en continu sur les réseaux sociaux.
Au
point qu’il est parvenu à supplanter son partenaire de
gouvernement, le Mouvement 5 Etoiles (M5S), qui avait cimenté
son ascension en dédaignant les médias traditionnels pour
déployer
l’essentiel de son activité politique sur Internet.
Arrivé fin 2013 à la tête d’une formation
autonomiste vieillissante et marginalisée politiquement, Matteo
Salvini a opéré en quelques mois un spectaculaire
rétablissement, « rajeunissant » l’image
de la Ligue du Nord en mettant l’accent sur le rejet de l’Europe
et, surtout, de l’islam et de l’immigration.
Dernier exemple, fin avril, lors d’un
meeting
sur les bords du lac de Côme. Le ministre de l’intérieur italien
fait monter sur scène un couple d’Italiens, venu avec ses six
enfants, avant d’haranguer la foule d’accents « grand
remplacistes » assumés : « C’est
ça, l’Italie pour laquelle nous travaillons : que les enfants
naissent ici et non qu’ils arrivent tout faits par bateaux
depuis
le bout du monde. La substitution d’un peuple par un autre,
que
soutient une certaine gauche, ça ne me plaît pas. » Un
discours identitaire carburant sur la crainte de la submersion
migratoire, qui progresse dans un pays où la démographie est au
plus mal (449 000 naissances en 2018, soit 1,3 enfant
par femme) et que des dizaines de milliers de jeunes adultes
quittent
chaque année.
Article réservé à nos abonnés
Lire
aussi Italie :
les provocations et l’esquive de Salvini face à la
célébration
de la chute du régime fasciste
En Hongrie, une véritable armée de réserve
Mais c’est la très conservatrice droite
hongroise de Viktor Orban, qui est certainement la plus
emblématique,
tant les « adulescents » militant pour le premier
ministre sont l’incarnation de cette droite radicale passée de
la
marginalité au mainstream.
Voilà neuf ans que leurs idées sont au pouvoir et Fidelitas,
l’organe de jeunesse rattaché au parti Fidesz du premier
ministre,
compte plus de 100 000 membres.
Viktor Orban lui-même offre une attention
particulière à ce réseau solide, qui recrute les mineurs dès
14 ans et jouit d’un maillage local constitué de plus de
200 groupes. Un vivier pour renouveler sans cesse ses équipes,
à qui sont même reversés deux pourcents du salaire net des
députés
et des élus du Fidesz ; une véritable armée de réserve, qui
constitue la plus grande organisation de jeunesse en Europe
centrale.
« Et on y entre plus vraiment pour
des raisons idéologiques »,
affirme Dalma Dojcsek, de l’ONG de défense des valeurs
démocratiques TASZ. Aujourd’hui, ajoute-t-elle, s’engager dans
la droite radicale en Hongrie, c’est tout bonnement « la
voie royale pour faire carrière ». De
l’extrémisme, au carriérisme.
Quand ils ne sont pas motivés par des
raisons
opportunistes, les militants de Fidelitas, souvent issus de
familles
anticommunistes, sont d’abord mus par une haine de la gauche. « Ma
génération a été traumatisée quand, en 2006, les
socialistes au pouvoir ont mené le pays à la faillite à coup
de mensonges adressés au peuple »,
explique Adam Balazs, 25 ans et conseiller auprès de la
secrétaire d’Etat à la famille, Katalin Novak, l’une des
figures politiques montantes.
C’est l’une des particularités et
peut-être un enseignement du cas hongrois : la crise, plus
violente qu’ailleurs, a été largement imputée aux erreurs du
gouvernement de l’époque. Au point que ses héritiers politiques
ne s’en sont jamais relevés, et ont laissé place à une nouvelle
génération. Beaucoup plus extrême.
"Des ouvriers ont reconnu qu'il leur arrivait de fumer sur les échafaudages"
Un article du Canard enchaîné du 24 avril 2019 revient sur le sinistre qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris. Plusieurs pistes sont évoquées, dont le fait que des ouvriers aient reconnu, d'après le palmipède, avoir fumé sur les échafaudages. La police aurait ainsi retrouvé sept mégots. Devrait également être exploré le fait que des cloches électrifiées étaient installées dans la flèche qui est tombée. "Rien ne permet d'affirmer que l'alimentation électrique de ces carillons ait connu un court-jus à 18h04 [heure à laquelle ils ont tinté pour la dernière fois, NDLR]. Mais cette hypothèse est prise au sérieux par des experts de la cathédrale." "Une conjecture renforcée par le fait que des ouvriers ont posé dans les combles une partie des échafaudages de la flèche. Avec le risque d'abîmer, par mégarde, des câbles et des branchements", continue le Canard.