Agrocarburants : la demande croissante pourrait détruire 7 millions d'hectares de forêt d'ici 2030
https://www.actu-environnement.com/ae/news/agrocarburants-biocarburants-deforestation-rapport-canopee-rainfourest-foundation-35131.php4#xtor=ES-6
Rapport:
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-35131-rapport-canopee-rainforest-foundation.pdf
« Les objectifs actuels d'utilisation de biocarburants conduisent à une augmentation massive de la demande en huiles de palme et de soja à l'horizon 2030 », concluent Canopée et Rainforest Foundation Norvège dans un rapport publié le 10 mars. A cette échéance, le secteur de l'aviation deviendrait le premier utilisateur de ces agrocarburants, prédisent les ONG.
Or, cette augmentation, estimée au plan international, se traduirait par la destruction de 7 millions d'hectares de forêts, dont 3,6 millions situés sur des sols tourbeux très riches en carbone. Les émissions de gaz à effet de serre associées seraient supérieures aux émissions annuelles de la Chine, expliquent les deux ONG. « Remplacer les énergies fossiles par des biocarburants est sans doute l'une des pires idées pour lutter contre les changements climatiques : comme le montre ce rapport, l'effet est inverse à cause de la déforestation induite », explique Sylvain Angerand de l'association Canopée.
« Entre 2015 et 2018, l'augmentation de la production de biocarburants correspond à 90 % de l'augmentation mondiale de la production d'huile végétale sur la même période », note le rapport. L'Indonésie, premier producteur d'huile de palme, en est aussi devenu le premier consommateur pour les biocarburants. « La consommation d'huile de soja dans le biodiesel augmente sur l'ensemble du continent américain », relève également la synthèse. L'Europe, de son côté, se détourne progressivement de l'utilisation des huiles de palme et de soja dans la production de biocarburants. Le soutien à la consommation de la première sera supprimé en 2030 dans l'UE. Mais la Commission européenne a décidé de ne pas inclure pour le moment le soja dans la liste des matières présentant un risque élevé de changement indirect d'affectation de sols (Casi).
La France affiche une ambition élevée avec l'adoption d'une stratégie pour lutter contre la déforestation importée et l'exclusion depuis le 1er janvier 2020 des produits à base d'huile de palme des biocarburants ouvrant droit à un avantage fiscal. Mais une note des Douanes du 19 décembre 2019, attaquée par Canopée et Greenpeace, maintient cet avantage fiscal pour les distillats d'acides gras de palme (PFAD), utilisés par Total dans sa raffinerie de La Mède pour produire du biodiesel. Cela pourrait ouvrir la voie à une utilisation massive de ces résidus dans les transports routiers et aériens, craint Canopée. « Si les compagnies aériennes se lancent dans l'utilisation de biocarburants avec le soutien du Gouvernement, l'impact sur les forêts et le climat sera désastreux », avertit Sylvain Angerand.
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-35131-rapport-canopee-rainforest-foundation.pdf
« Les objectifs actuels d'utilisation de biocarburants conduisent à une augmentation massive de la demande en huiles de palme et de soja à l'horizon 2030 », concluent Canopée et Rainforest Foundation Norvège dans un rapport publié le 10 mars. A cette échéance, le secteur de l'aviation deviendrait le premier utilisateur de ces agrocarburants, prédisent les ONG.
Or, cette augmentation, estimée au plan international, se traduirait par la destruction de 7 millions d'hectares de forêts, dont 3,6 millions situés sur des sols tourbeux très riches en carbone. Les émissions de gaz à effet de serre associées seraient supérieures aux émissions annuelles de la Chine, expliquent les deux ONG. « Remplacer les énergies fossiles par des biocarburants est sans doute l'une des pires idées pour lutter contre les changements climatiques : comme le montre ce rapport, l'effet est inverse à cause de la déforestation induite », explique Sylvain Angerand de l'association Canopée.
« Entre 2015 et 2018, l'augmentation de la production de biocarburants correspond à 90 % de l'augmentation mondiale de la production d'huile végétale sur la même période », note le rapport. L'Indonésie, premier producteur d'huile de palme, en est aussi devenu le premier consommateur pour les biocarburants. « La consommation d'huile de soja dans le biodiesel augmente sur l'ensemble du continent américain », relève également la synthèse. L'Europe, de son côté, se détourne progressivement de l'utilisation des huiles de palme et de soja dans la production de biocarburants. Le soutien à la consommation de la première sera supprimé en 2030 dans l'UE. Mais la Commission européenne a décidé de ne pas inclure pour le moment le soja dans la liste des matières présentant un risque élevé de changement indirect d'affectation de sols (Casi).
La France affiche une ambition élevée avec l'adoption d'une stratégie pour lutter contre la déforestation importée et l'exclusion depuis le 1er janvier 2020 des produits à base d'huile de palme des biocarburants ouvrant droit à un avantage fiscal. Mais une note des Douanes du 19 décembre 2019, attaquée par Canopée et Greenpeace, maintient cet avantage fiscal pour les distillats d'acides gras de palme (PFAD), utilisés par Total dans sa raffinerie de La Mède pour produire du biodiesel. Cela pourrait ouvrir la voie à une utilisation massive de ces résidus dans les transports routiers et aériens, craint Canopée. « Si les compagnies aériennes se lancent dans l'utilisation de biocarburants avec le soutien du Gouvernement, l'impact sur les forêts et le climat sera désastreux », avertit Sylvain Angerand.
Laurent Radisson, journaliste
Rédacteur en Chef délégué aux marchés HSE © Tous droits réservés Actu-Environnement Reproduction interdite sauf accord de l'Éditeur ou établissement d'un lien préformaté [35131] / utilisation du flux d'actualité
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