Salut salut,
pas grand monde n'en a entendu parlé, mais des industriels
discrets ont implanté en octobre 2021 dans le minuscule village
de Sorbiers, sur les sources de la Blaisance (affluent du Buech)
une plateforme de traitement de boues de station d'épuration
de grandes villes de la région PACA, comme Marseille,
Nice, Toulon, Grasse... Le site a traité 7500 Tonnes par an de
boues en 2022 et souhaite passer à 21 000 tonnes/an dès 2023
; les sources de la Blaisance ont déjà été polluées quasiment en
continu depuis 1an (cf reportage photo réalisé par des
riverains), alors que les communes de Chanousse, Trescléoux et
Garde Colombe (en aval) captent leur eau potable dans la nappe
de la Blaisance ; et le "compost" produit par le site (en
mélangeant les boues et des déchets verts) est ensuite épandu
dans les champs des agriculteurs (non bio) des communes
alentours, empoisonnant ainsi les sols pour des décennies.
Pour résumer, ces industriels, payés par les grandes métropoles
ne sachant plus quoi faire de leurs boues, viennent se
débarrasser dans notre vallée (au motif qu'elle est "zone peu
sensible" car peu habitée) d'un des pires poisons produit
par les grandes villes car ces boues concentrent des
résidus de médicaments et antibio, métaux lourds,
microplastiques, perturbateurs endocriniens, produits
chimiques persistants et radioactifs, etc (la liste est
longue) issus de tous les rejets des hôpitaux, entreprises
chimiques et artisanales, et centaines de milliers d'habitants
urbains. NOUS NE VOULONS PAS DEVENIR LE DÉPOTOIR DES GRANDES
VILLES DE PACA !!! Même "transformées en compost", ces
boues restent du poison pour notre eau et nos sols encore
préservés de la vallée du Buëch, il est hors de question de
laisser faire ces industriels rapaces pour qui l'appât du gain
sera toujours prioritaire sur le respect des habitants et du
vivant d'un territoire !
Mais tout n'est pas perdu : rien n'est sur que la plateforme
soit rentable à moyen terme si l'industriel n'obtient pas sa
fameuse extension (nuisances multipliées par 3), pour laquelle
une consultation publique est en cours jusqu'au 10/02, sur le
site de la préfecture 05 (https://www.hautes-alpes.gouv.fr/sorbiers-extension-de-la-plateforme-de-compostage-a9993.html)
et en mairie de Sorbiers (ouverte seulement les lundi aprem').
L'opposition s'organise : un comité de riverains comptant plus
de 300 adhérents est actif depuis 1an : ses membres informent
les habitants, produisent des argumentaires (voir les docs en
PJ) et interpellent les administrations de contrôle sur les
pollutions manifestes (sans résultat). La confédération paysanne
a rejoint l'opposition récemment. Une action commune est prévue
pendant la période de consultation publique (tenez vous prêts
!).
Dans un 1er temps, pour s'informer sur ce projet
mortifère, s'organiser pour lutter et participer à un
atelier de confection de panneaux et banderoles, RDV le
samedi 21 janvier de 14h à 17h à la ferme de Champ Jouvent à
Lagrand.
Pour être tenus informés des suites de la mobilisation, vous
pouvez demander à rejoindre le comité de riverains en écrivant à
l'adresse suivante : eyguesblaisance@gmail.com
A bientôt pour stopper cet empoisonnement généralisé de notre
vallée
T.
PS : pour se rendre à la ferme de Champ Jouvent ; au rond point
de Lagrand, prendre la route d'Orpierre pendant 1km, puis
tourner à droite direction "ferme du coq à l'âne, puis 500m plus
loin vous êtes arrivés !
En annexes
Arguments justifiant notre vigilance vis-à-vis de la plateforme
et notre refus de toute extension.
1. Contradiction avec l’esprit
démocratique et la solidarité communautaire.
La
plateforme s’est implantée sur la commune de Sorbiers sans aucune information
préalable des villages voisins. Bien qu’une utilisation subtile de la
réglementation rende cette opération légale, le procédé n’en est pas moins très
éloigné de l’esprit démocratique.
En
effet, la situation de ce village - à l’écart de la départementale D949 et de
son trafic, en amont des flux aérologiques les plus fréquents - le met à l’abri
des nuisances générées par l’installation, lesquelles touchent en revanche de
plein fouet les communes voisines, en particulier Montjay, Trescléoux, Chanousse,
riveraines soit de la plateforme elle-même, soit des routes de transit des
camions.
Ainsi,
deux particuliers, avec l’appui d’un petit village de 37 habitants protégé par
sa situation géographique particulière décident-ils seuls du sort de plus de 468
personnes (si l’on ne compte que les résidents permanents des villages de
Montjay, Chanousse et Trescléoux).
Ce
procédé contredit l’ambition de notre Communauté de mettre en œuvre un projet
d’avenir émanant des 60 communes et mettant à contribution élus, professionnels
et citoyens. Les instances et les organes des politiques publiques, notamment
au niveau de la Communauté de communes, n’ont-ils pas à coordonner les actions
de développement local au niveau du territoire notamment par le biais du
SCoT ? Ces procédures ne doivent-elles pas s’accompagner d’un minimum de
dialogue public, avec par exemple la nomination d’un commissaire enquêteur
comme cela est prévu dans le cadre légal de l’évaluation
environnementale ?
2.
Contradiction
avec le choix d’un aménagement du territoire respectueux de la transition écologique, de
la santé, de la qualité de vie et de la sécurité.
Nuisances – L’installation
entraîne un impact écologique fortement négatif : plaies grises dans un
paysage naguère verdoyant ; odeurs nauséabondes nuisibles à la santé, redoutées
près des habitations, déjà constatées sur les lieux de promenades et
d’activités de pleine nature ; risques d’incendie ; bilan carbone
élevé vu la provenance lointaine des déchets ; bruit de
camions ; passage régulier dans les rues étroites des villages de Montjay et Trescléoux (devant
l’école, la terrasse du restaurant, le jeu de boules fréquenté toute l’année,
la Poste) de gros camions qui font trembler les maisons et dégagent des odeurs
fétides.
Risques routiers - Le
fort accroissement, dû à la nouvelle plateforme, du trafic de camions de gros
tonnage sur la RD949, étroite, sinueuse et verglacée en période hivernale,
entraîne des risques importants en matière de sécurité routière. Les
membres du collectif nous ont rapporté des situations qui auraient pu avoir des
conséquences dramatiques lors du croisement avec ces poids-lourds en raison de
leur vitesse excessive, y compris dans la traversée des villages, de leur
taille, de l’étroitesse et de l’état de la route, du sentiment d’impunité de
certains chauffeurs et d’une conduite inadaptée aux conditions météorologiques.
En
outre, le revêtement de la chaussée a été, en quelques mois seulement,
fortement dégradé par le trafic accru, ce qui accentue encore l’étroitesse de
la route et les risques ; il est vraisemblable que la remise
en état qui fera suite à ces dégradations liées à des intérêts privés,
sera financée par les deniers publics provenant, ironie de la situation, des
impôts acquittés par les riverains subissant lesdites nuisances.
Frein au développement d’une agriculture
saine et novatrice - L’installation de la plateforme commence
par l’artificialisation de terres jusqu’alors cultivées (son extension prévue
aggraverait le processus). Elle confisque, au profit de deux personnes, des
surfaces agricoles fertiles. Elle va ainsi à l’encontre des recommandations du
gouvernement, à l’encontre de l’enjeu de transition agro-écologique pour
reconquérir notre autonomie alimentaire, à l’encontre d’un mouvement -
remarquable en cette période de crise des vocations agricoles - d’arrivée dans
nos villages et alentour de plusieurs jeunes professionnels courageux décidés à
se consacrer à l’agriculture biologique, et qui ont besoin de terres nourricières
à valoriser, à l’encontre enfin des vœux de la population qui recherche une
production locale et biologique.
Sa
rentabilité repose en outre sur le traitement d’un volume maximal de déchets,
qu’elle entend évacuer ensuite par un épandage sur nos sols : or, ce
« compost » issu de boues urbaines est interdit pour l’agriculture
biologique ou labellisée : elle freine ainsi – et pour longtemps, lorsque
les sols auront été traités par ces boues – l’élan d’une reconversion en bio qui donne
à notre territoire un visage novateur et très positif.
Contradiction avec la dynamique
de réduction des déchets - L’intérêt de
l’industriel : traiter – et donc voir générer – le plus grand volume
possible de déchets entre en totale contradiction avec la dynamique de réduction
des déchets engagée par notre politique locale au travers des multiples
initiatives de sensibilisation auprès des écoles, des éco-défis lancés
aux communes, des boucles vertueuses des établissements publics, qui
offrent autant d’exemples à suivre à l’ensemble des citoyens pour la
préservation de notre environnement.
3.
Contradiction
avec notre stratégie touristique et la recherche d’une qualité de vie
exceptionnelle à partager avec nos visiteurs en toute saison.
Pour
nous démarquer des autres régions et renforcer encore l’attractivité de notre
territoire, nous pouvons compter en particulier sur l’air pur, le calme,
la beauté des paysages dont l’harmonie frappe les visiteurs de notre village.
Nos
jeunes producteurs bio font découvrir aux vacanciers des produits du terroir,
marqueurs d’une identité forte (lavande AOC, fromages de chèvre appellation
Banon, pain issu de blés anciens…).
Nos
gîtes de groupe, ambassadeurs de notre territoire, proposent à des touristes
venus de toute la France, mais aussi de l’étranger, par exemple de Norvège ou
d’Australie, des activités de pleine nature - traditionnelles, comme la marche,
les stages de botanique, le vélo ou le VTT, ou plus originales comme la
peinture au cœur du village, ou, en osmose avec la nature, la méditation, les
stages de disciplines orientales ou de chant.
Nous
disposons aussi d’un patrimoine culturel, parfois encore méconnu mais que les
élus et les associations, s’emploient activement à valoriser.
Tous
ces atouts, les activités qu’ils génèrent et l’attractivité qui en résulte
peuvent être fortement perturbés par l’implantation non régulée de sites
industriels polluants tels que la plateforme qui, dans une logique de pure
rentabilité privée, prétendent profiter au maximum de l’espace « disponible »,
sans aucune considération pour le paysage, la faune, la flore, les habitants,
et l’avenir du territoire.
Une
plus haute ambition
Nous
avons, pour nos terres, de plus hautes ambitions que celle de devenir le
dépotoir des grandes villes. Face aux intérêts privés de quelques personnes,
nous voulons faire entendre la voix du bien commun. Face aux industriels qui
prétendent artificialiser toujours plus de terres agricoles, nous voulons
défendre la qualité environnementale des paysages et des espaces ruraux. Face
enfin au regard réducteur d’investisseurs qui considèrent nos campagnes comme
des « zones peu sensibles » utilisables à des fins de pure
rentabilité, nous voulons affirmer haut et fort que ces espaces sont des lieux
de vie, de patrimoine et de beauté.
Nos
demandes de soutien aux autorités et aux élus.
1. Un fonctionnement démocratique et
communautaire.
Citoyens
à part entière et fortement attachés à notre terre, nous désirons être informés
et consultés, surtout pour des projets qui nous touchent de près. L’extension,
déjà envisagée, de la plateforme nécessiterait, certes, normalement une enquête
publique. Mais nous craignons que cette consultation ne soit éludée ou du moins
menée d’une manière discrète qui la priverait de sa valeur. C’est pourquoi nous tenons à affirmer
devant autorités et élus notre ferme opposition à ce projet et les prions de
mettre tout en œuvre pour que cet avis de 250 citoyens soit dès à présent
dûment pris en compte.
2. La prévention des nuisances et la
sécurité routière.
La
règlementation prévoit un dialogue entre le responsable de l’installation et le
comité de riverains, qui doit en particulier pouvoir vérifier que toutes les
mesures nécessaires pour limiter les nuisances ont bien été prises. Nous allons
engager ce dialogue avec le gérant de la plateforme. Nous serions
reconnaissants aux autorités compétentes de nous donner accès à tous les documents
non strictement confidentiels permettant d’assurer le suivi des opérations et
de vérifier leur conformité.
Concernant
l’amélioration de la sécurité routière nous souhaiterions que soient prises des
décisions urgentes, par exemple : la limitation du tonnage des camions
desservant la plateforme à 7,5 tonnes, la limitation de leur nombre à trois par
jour, la mise en œuvre d’une réglementation leur imposant des équipements
spéciaux adaptés aux conditions hivernales et l’interdiction de la desserte de
la plateforme aux heures de circulation des transports scolaires, afin de
préserver la vie de nos enfants.
3. La préservation de l’espace pour
des initiatives locales et concertées de développement et de valorisation.
C’est à l’ensemble des élus et
des citoyens de notre Communauté que revient la mission de réfléchir et de se
concerter pour élaborer une stratégie de développement économique et
touristique respectueuse de notre territoire et propre à le promouvoir. Il faut
donc le préserver des ambitions privées d’un homme d’affaires étranger au
département, dont l’activité entraverait la dynamique locale.
4. La poursuite d’une politique
novatrice et ferme de réduction des déchets à la source.
Beaucoup plus pertinente qu’une
coûteuse collecte et un très onéreux traitement, fût-il
« écologique », elle est déjà hautement approuvée – et pratiquée –
par nombre de nos adhérents, et les autorités peuvent compter sur notre
collaboration active pour la promouvoir encore davantage, avec toutes les
suggestions et les moyens mis à notre disposition.
5. L’accent mis sur la qualité.
La
qualité représente bien, à nos yeux, un atout majeur de notre département.
Qualité de l’air, qualité des produits, qualité de l’accueil des
touristes, qualité de vie : nous avons la chance d’avoir reçu un
patrimoine au riche potentiel dont nous sommes les gardiens et les promoteurs.
Préservons cette qualité, pour en vivre et la partager.
L’avenir
de notre territoire : deux visions diamétralement opposées - Servir
ou se servir
·
Pour les acteurs locaux, un territoire vivant
à haut potentiel de développement commun
Elus, exploitants agricoles engagés dans la dynamique bio, professionnels
du tourisme ambassadeurs de notre département, acteurs déterminés à développer
la culture et le patrimoine, associations attachées à promouvoir le vivre
ensemble, anciens accueillant régulièrement leurs familles nombreuses pour leur
transmettre l’amour du pays, jeunes se lançant avec courage dans une activité
innovante et porteuse d’avenir, tous participent à un même élan : profondément attachés à cette terre, ils y
vivent, la connaissent et veulent développer ses atouts originaux fondés sur la
qualité.
Quelques exemples :
-
une biodiversité exceptionnelle : 2/3 des espèces végétales
françaises, 85 % des oiseaux nicheurs, 69% des masses d’eau en bon ou très bon
état (source OFB) ;
-
un élan vers une agriculture d’innovation : notre région est au premier rang pour
l’agriculture biologique avec 25,6% de la surface agricole utile (source OFB) contre
10% au niveau national ;
-
les Hautes-Alpes, comme le Var, se placent largement en tête avec 42,70 %
de SAU en bio (BFMTV, 03/07/2022) ;
-
cette agriculture, souvent portée par des familles jeunes et dynamiques,
s’engage dans la transition agro-écologique ;
-
elle œuvre pour reconquérir notre autonomie alimentaire sur la base de
la qualité ;
-
elle offre une alimentation saine de plus en plus plébiscitée par la
population, qui recherche le bio local, et un mouvement « de la fourchette
à la fourche » ;
-
elle met en avant des produits phares porteurs d’une identité
forte qui valorisent notre territoire ;
-
le développement d’un tourisme
inter-saisons, avec des
structures accueillantes et inventives, qui savent mettre en valeur une nature
harmonieuse, pure, calme, fortement attractive ;
-
la valorisation d’un riche patrimoine
culturel animé de traditions toujours vivantes ;
-
la dynamique de comportement citoyen (réduction des déchets, compostage et
broyage local, covoiturage…).
Atout
majeur de notre département, cette qualité de vie représente un riche potentiel
qu’il importe de développer et de partager, en accord avec la dynamique
impulsée par le plan Etat-Région 2021-2027. Cet élan commun pour le développement
donne à notre région sa personnalité unique et son attractivité. Ce territoire, nous voulons le servir.
·
Pour l’industriel parisien,
une zone inerte, utilisable à des fins de pure rentabilité privée.
Extérieur
au territoire, l’industriel porte sur lui un regard très réducteur qui le
déshumanise et le stérilise.
-
L’entreprise
Valterra est basée à Montrouge (92) pour la maison mère, à
Vandoeuvre–les-Nancy (54) pour Valterra Matières Organiques (VMO), la filiale
qui agit ici.
-
C’est
la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne, située à Nancy, qui est associée
à la création de la plateforme.
-
L’industriel
ne différencie pas notre territoire des 15 à 20 autres sites qu’il exploite à
travers la France. Il ne s’agit pour lui que d’un pion supplémentaire sur
l’échiquier du développement national de l’entreprise, un espace disponible
dont il veut tirer un maximum de profit.
Pour
implanter son activité, classée par les services de l’Etat comme susceptible
d’engendrer nuisances et risques, il a besoin d’une « zone peu
sensible ». Tout élément
« vivant » de cette zone est donc perçu par lui comme une gêne.
-
Ainsi
traite-t-il d’ « eaux parasites » les sources de la Blaisance
sur lesquelles il a implanté la plateforme, sans étude préalable.
-
Ainsi
raye-t-il de la carte les 30 habitations situées à moins de 2 km du site.
-
Ainsi
balaie-t-il toute attention au paysage, à la faune et à la flore qui pourraient
faire obstacle à ses affaires.
Il
met son dynamisme au service d’une trajectoire diamétralement opposée à l’élan
des communes, de la CCSB et de notre Région. Les cartes le montrent : la région
PACA, leader pour l’agriculture biologique et la transition écologique, a
échappé pour l’instant à son emprise. Il s’est mis en marche pour
artificialiser ses sols, la couvrir de ses installations polluantes et la
stériliser, couper son élan vital et la maintenir dans des pratiques dépassées.
-
Les
déchets sont pour lui un « gisement » (source site Valterra)
indispensable à son activité. Ses intérêts s’opposent donc à toute politique de
réduction des déchets à la source. Compostage, broyage des déchets verts privés
ou communaux contredisent ses intérêts.
-
Le
rendement de son entreprise suppose des clients toujours plus nombreux et
éloignés. Le bilan carbone des camions qui la desservent (environ 900 000 km
par an) s’oppose frontalement à l’ambition d’une région décarbonée.
-
Il
ne peut évacuer le produit fini qu’auprès d’agriculteurs encore tournés vers les
méthodes anciennes d’utilisation d’intrants, e qui s’oppose à toute dynamique
tendue vers l’agriculture biologique.
Très
actif auprès des élus, il tente de soumettre l’avenir du territoire à ses
propres intérêts. Il veut s’en servir.
Des arguments fallacieux
Parler
seul pour imposer sa vision
Un « reportage » dans l’Espace
Alpin ne donnant la parole qu’aux représentants du site.
Les industriels parlant à la place :
-
des
riverains : « les odeurs ne sont pas gênantes ;
-
des
paysans : le produit fini est intéressant pour « le monde
paysan » ;
-
des
élus : « le traitement des bio-déchets a notamment été soulevé »
(rencontre avec les élus, novembre 2021) ;
-
des
scientifiques : ce compost est « vertueux. ».
Valterra s’autoproclame « acteur majeur
de la transition écologique ».
Sorbiers s’autoproclame leader du tri
sélectif « grâce à l’installation de l’ISDND » et modèle
départemental de protection de l’environnement.
Des
vertus imaginaires
« Compostage
de déchets verts » :
l’essentiel, 70 % de boues d’épuration pudiquement caché.
« Buëch amendements » : une entreprise parisienne, une banque
lorraine, des clients de la côte d’Azur.
Statuts : « Travaux agricoles » : des travaux industriels (traitement
du compost) et commerciaux.
La réponse à des besoins : le site de Valterra montre que c’est
l’entreprise qui se démène pour trouver des « gisements » de déchets
et des agriculteurs qui acceptent son produit.
Un bénéfice pour « les » agriculteurs, « le monde
agricole » :
généralisation abusive ; au plus 10 à 20 agriculteurs concernés et uniquement
des personnes encore attachées à des méthodes des années 50.
La réponse aux besoins des villes : les villes peuvent traiter près de
chez elles leurs déchets.
Une création d’emploi : ½ poste à ce jour ; 1,5 poste
en cas d’augmentation.
Un compost « vertueux » : métaux lourds, résidus
médicamenteux, etc. ne sont pas détruits par le compostage et échappent aux
contrôles. Ce produit est interdit en agriculture biologique ou seulement
labellisée.
Des
nuisances niées
« Les odeurs sont supportables » : aller sur place ou consulter les
associations de riverains (Langres, Labécède-Laurageais, La Côte Saint-André…).
« Il n’y a pas d’habitation à moins de deux
kilomètres » :
tout un village « oublié ».
A la Côte Saint-André, des habitants se trouvent à
300 m :
un village inventé.
On pulvérise des « huiles essentielles » : des produits chimiques parfumés
(AIRHITONE AP5 A4S2 P) dont l’innocuité n’est pas garantie faute de recul.
« un bon coup de main pour la santé de la planète » : au moins 900 000 km parcourus
par des poids lourds et des tracteurs chargés.
« la route va être reprise » : certes, grâce aux impôts des
habitants affectés par les nuisances. Elle ne sera ni plus large ni moins
sinueuse. Le trafic des camions nauséabonds à travers les villages sera
intensifié. La sécurité restera menacée.
Un Comité de citoyens pour
défendre notre territoire
Une plateforme privée de
compostage de boues urbaines installée sans consultation
Une plateforme de compostage de boues de stations d’épuration
issues en particulier des grandes villes
de la côte (Nice, Grasse, Toulon, Marseille…) a ouvert le 1er
octobre 2021 sur la commune de Sorbiers, à côté de l’ISDND, en face du hameau
de Chapaïsses, (commune de Montjay).
Il s’agit d’une plateforme
de 10 000 m2, d’une capacité de 7500 tonnes ; elle
composte 2/3 de boues d’épuration
et 1/3 de déchets verts. Les boues sont
acheminées par camion depuis les grandes villes de la côte, en empruntant la
départementale 949 de Garde-Colombe à Montjay.
Le compost produit est interdit pour l’agriculture biologique ou labellisée. Vendu à
très bas prix aux agriculteurs locaux non bios, il est épandu dans les champs
alentour dans un rayon de 20 km. Le vrai rendement est assuré par les taxes qu’acquittent
les producteurs de déchets.
Il s’agit d’une installation privée, impliquant principalement 3 acteurs:
-
la filiale lorraine d’une
entreprise des Hauts-de-Seine, Valterra, représentée par monsieur Xavier
Hédevin ;
-
monsieur Damien Meynaud,
agriculteur à L’Epine, associé à Valterra au sein de la société Buëch amendement,
créée pour l’occasion ;
-
le bailleur du terrain auparavant
agricole, monsieur Patrick Fioravasti, de Sorbiers.
La déclaration a été déposée
en Préfecture le 03 février 2020. Le tonnage de déchets par jour a été dans un
premier temps limité à 19,9 tonnes afin qu’une simple déclaration soit
nécessaire, sans aucune autre formalité.
La population n’a donc découvert le projet qu’en 2021, quelque
temps avant la construction.
Les vrais riverains
Seule était au
courant la commune d’implantation administrative, Sorbiers. Paradoxalement, ses
37 habitants, dont le village est à l’écart du site et des routes d’accès, sont
à l’abri des principales nuisances.
Or, trois communes vraiment riveraines (de l’installation et/ou de la D
949, route d’accès au site) sont touchées de plein fouet par les nuisances (trafic routier, odeurs émanant des camions et du site, impact
paysager) : Montjay (106 habitants), Chanousse (39 habitants) et
Trescléoux (323 habitants).
Sont au total
impactés sur ces trois villages : 468 habitants permanents, tous les enfants scolarisés à Trescléoux, au bord de la D 949, de
nombreux résidents secondaires, plusieurs exploitants de structures
touristiques.
Risques et nuisances
Non-conformité des
installations : risque d’incendie et de pollution des eaux
Des défaillances inquiétantes ont été constatées dans la
mise en conformité des installations avec les prescriptions ministérielles, en
particulier, plus d’un an après la mise
en service de la plateforme, la sécurité incendie, non installée et le bassin
de rétention des lixiviats débordant.
Attitude incompréhensible des
services de l’Etat censés surveiller l’exploitation et protéger les
citoyens : ils ont laissé la plateforme ouvrir alors que ses
infrastructures concernant la sécurité n’étaient pas réalisées. Malgré plusieurs
alertes des citoyens dès le mois d’avril, ils ont laissé perdurer les
problèmes : pas de réserve incendie tout au long d’un été
caniculaire ; déversement de lixiviats dans les eaux déjà très éprouvées
par la sècheresse de la Blaisance.
Trafic, bruit et danger - Le
projet engendre un intense accroissement du trafic routier
(allers et retours de camions pour
apporter boues, déchets verts, épisodiquement matériel spécialisé, puis nouveaux
allers et retours pour livrer le produit). La dimension des camions, la fréquence de leurs passages
ne sont pas adaptées à l’étroite et sinueuse D 949. La traversée des petits
villages gêne les riverains et menace la
sécurité des enfants. Ce trafic routier engendre bruit et vibrations pour les nombreuse
habitations situées au bord de la route.
Nuisances olfactives et risques
sanitaires - La traversée des villages par les
camions chargés de boues urbaines
nauséabondes, les odeurs apportées par le vent dominant vers les 26 habitations
situées à moins de deux kilomètres de l’installation sont pénibles pour les
habitants. Ces
odeurs correspondent à des particules émises qui peuvent avoir un impact
négatif sur la santé. De plus, l’un des moyens pouvant
être utilisés pour les masquer est la diffusion de produits chimiques parfumés
(AIRHITONE AP5 A4S2 P). L’innocuité de ces produits n’est pas garantie faute de
recul suffisant.
La Blaisance en danger - Le compostage des boues urbaines
génère des rejets liquides, lixiviats récupérés dans un bassin de rétention et
censés être pompés, puis réutilisés en circuit fermé pour arroser le compost. Or, un an après l’ouverture du site, le
bassin déborde encore, laissant les lixiviats nauséabonds s’écouler dans le
milieu naturel et se jeter dans le torrent du Brusquet, source de la Blaisance.
Ceci entraîne un risque de pollution pour la rivière, les communes qui puisent
leur eau potable dans les nappes phréatiques qui la bordent, et ceux qui la
fréquentent : baigneurs, pêcheurs, écrevisses, barbeaux, truites et
castors.
D’autres rivières peut-être – Vu le nombre et la gravité des manquements à
la règlementation déjà dûment constatés, rien ne garantit l’innocuité du
produit répandu ensuite sans contrôle dans les champs. Les résidus
médicamenteux ne sont de toute façon pas recherchés dans les produits épandus. Le
ruissellement des eaux de pluie le long des champs en pente de L’Epine, peut
par exemple entraîner dans le cours de la Blème des polluants.
Espaces agricoles
artificialisés ou pollués - La
plateforme a artificialisé 10000 m2
de champs jusqu’alors cultivés. Plus de 5 hectares limitrophes sont encore disponibles.
Au moment où nombre d’agriculteurs et de consommateurs
s’engagent dans une reconversion écologique, c’est un produit interdit en agriculture biologique ou labellisée qui
est répandu autour de nos villages.
Atteinte au patrimoine paysager
et historique
Située sur une
éminence, au bord d’un plateau, la plateforme crée une plaie dans le paysage,
visible de tous les alentours (sauf de Sorbiers). Le gérant déclare que même la
plantation d’arbres ne pourrait pas la masquer.
Elle s’implante près de deux sites connus du patrimoine local : le
Prieuré de Saint-André, (Xe siècle), classé monument historique et
la chapelle Saint-Honorat
(XVIIe siècle), lieu de promenade et de
traditions très fréquenté ; elle forme déjà une tache disgracieuse sur le
panorama renommé qu’offre le site de la chapelle.
Un comité de riverains pour
défendre l’intérêt général
Les riverains ont décidé de se mobiliser et de fonder un comité afin d’être entendus et pris en considération.
Fondé le 4 décembre 2021, « Eygues-Blaisance Nature et
Paysages » se donne les missions suivantes :
-
entretenir un dialogue avec les
responsables de la plateforme pour signaler et corriger les problèmes ;
-
veiller à notre sécurité, à la protection
de notre environnement, à la préservation de notre qualité de vie et de nos
ressources touristiques ;
-
instaurer et maintenir un lien avec
les autorités compétentes pour être informés sans délai de tout changement,
projet d’extension ou de modification de la plateforme afin que soient
respectés et consultés les habitants impactés, citoyens à part entière de notre
Communauté.
Les membres des trois
conseils municipaux de Montjay, Trescléoux et Chanousse ont exprimé à
l’unanimité leur soutien au Comité et leur
volonté de vigilance à l’égard du site.
Le Comité réunit à ce jour 344 membres. Il est déjà intervenu auprès des responsables de la
plateforme, de la Préfecture et de la Communauté de communes pour défendre le
cadre de vie, la santé et la sécurité des riverains.
Une deuxième tranche en
projet : au moins trois fois plus de nuisances en perspective
Le gérant de la plateforme a déposé le 5 août 2022 une demande visant
à multiplier par trois le tonnage traité, l’activité de la plateforme et le
trafic de camions.
Il songe à traiter aussi des
bio déchets (non pas déchets « biologiques », mais déchets
alimentaires des ménages, restaurants, commerces de gros, cantines, usines de transformation
de denrées alimentaires), de son propre aveu plus dangereux et malodorants que
les boues urbaines.
Cinq hectares contigus sont
disponibles pour des extensions futures.
La réalisation de cette deuxième
tranche multiplierait par trois tous les risques et toutes les nuisances.
Elle ouvrirait en outre la voie à
une troisième tranche, encore
plus importante et nuisible.
Elus et
citoyens doivent donc se mobiliser pour défendre l’intérêt général contre les
intérêts financiers de quelques particuliers. Le
nombre croissant de citoyens déterminés à défendre notre
territoire donnera, face aux instances décisionnaires, encore plus de poids à nos
arguments.