et ce rappel historique :
Un des premiers accords internationaux sur
le changement
climatique directement lié à la foresterie est la
Déclaration de Nordwijk sur
le changement climatique, élaborée en 1989. Cette
déclaration a fixé pour
objectif une croissance nette de la surface forestière de 12
millions d'ha/an
d'ici au début du siècle prochain. Une réunion technique
complémentaire tenue à Bangkok, en Thaïlande, en 1991 a
conclu que les
perspectives d'atteindre cet objectif étaient très limitées.
La déclaration soulignait que les terres
forestières doivent
être gérées de manière durable afin de répondre aux besoins
sociaux,
économiques, écologiques, culturels et spirituels des
générations actuelles et
futures. Ces principes, et Action 21, programme pour la
protection
de l'environnement au XXIe siècle également élaboré durant
la CNUED (Conférence
des Nations Unies sur l'environnement et le développement,
tenue à Rio de
Janeiro en 1992), proposent des mesures de conservation des
forêts visant à
préserver les réserves de carbone et à renforcer leur
sécurité.
la France s'était fixé l'objectif de
boiser 30 000 ha de
terres par an pendant les 50 prochaines années et de
promouvoir des
utilisations plus durables du bois, par exemple, dans le
secteur du bâtiment
(Ministère de l'agriculture et de la pêche, 1994) ...
Richard FayExploitation forestière ou maintien du puits de carbone : la France face à un casse-tête
Calcul complexeLa forêt et le secteur des terres plus globalement (qui inclut l'agriculture) a un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique en tant que puits de carbone. L'Accord de Paris, signé en décembre 2015, demande d'ici la fin du siècle d'atteindre la neutralité carbone entre émissions et absorptions (Article 4.1) et de préserver ou renforcer les puits de carbone, y compris forestiers (Article 5.1). Le stock de carbone des forêts métropolitaines est estimé à 2,2 milliards de tonnes. Du fait d'une exploitation limitée, le puits forestier français a augmenté de 40% depuis 1990. Mais sortir plus 12 Mm3 de bois de la forêt française en 2026 ne sera pas sans conséquence sur sa capacité de stockage. On récoltait 53 Mm³ en 2015, ce qui donne un objectif de 65 Mm³ en 2026, soit le maximum de la disponibilité chiffrée par l'IFN et le FCBA. Le fort mauvais bilan prévisible étant que cette récolte supplémentaire sera utilisée pour le bois-énergie, brûlée quoi.
A contrario, ne rien faire et laisser la forêt évoluer d'elle-même pourrait aussi mettre en péril sa capacité de stockage : "le changement climatique a déjà, et aura un impact important. La gestion, pour être durable, devra éviter que la combinaison entre augmentation des risques, insuffisance de prélèvement, et vieillissement des peuplements, ne conduise à des dépérissements qui pourraient non seulement menacer la survie de nos forêts, mais aussi réduire, voire inverser fortement et durablement le puits de carbone forestier", explique la déléguée interministérielle à la forêt et au bois dans son rapport de mission publié le 13 avril. Propagande ! Une variante du slogan productiviste qui proclame qu'il faut couper les arbres avant qu'il ne meurent. Ha M. Cochet, imiter la nature, hâter son oeuvre ! Effectivement on doit s'attendre à ce que le réchauffement planétaire induise des changements dans la compostion des forêts et dans la production biologique, mais les populations végétales sont naturellement résilientes. Ce n'est pas parce qu'on sylvicultivera plus que ça se passera mieux pour les forêts, et notamment pas en prélevant plus dans le réservoir biologique. Mais par contre cultiver c'est mieux pour la production de bois, là d'accord. Surtout si on cultive pour élever du bois destiné à la construction et à l'ammeublement. Encore faut-il ne pas se gourrer, quand on s'en mêle ... souvent on s'emmêle. Le gros risque pour la survie des forêts, ben en fait c'est nous.
Reste à savoir quelles pratiques sylvicoles mettre en place pour exploiter au mieux cette forêt. Les choix sylvicoles peuvent augmenter ou non la capacité de stockage. La sortie du bois pour une utilisation en matériaux conserve cette fonction de stockage tandis que les usages énergétiques du bois émettent du CO2 mais permettent une substitution à des énergies fossiles. Le calcul de l'évolution des puits de carbone est donc très complexe et les incertitudes scientifiques persistantes ne facilitent pas les réflexions.
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