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mardi 15 janvier 2019

Junon créa la monnaie

Faisons un peu d’histoire, et rappelons ensemble quelle est l’origine de la création monétaire.
Junon est la première des Déesses-Méres italiques, la plus grande. On la nomme Princeps Dearum.
Dans l’antiquité, Déesse était le nom générique de toutes les femmes supérieures et qui n’indiquait alors que les qualités morales inhérentes au sexe féminin. Pas de surnaturel ; partout les mêmes principes, c’est-à-dire les mêmes commencements, avaient pour base la nature même, encore inviolée.
Le mois de Janvier (January) était sous la protection de Junon, et de son nom on fit Jonassa, nymphe qui présidait à la modération dans le gouvernement.
Elle était aussi surnommée Moneta (Juno-Moneta), parce que c’est elle qui inventa la monnaie, qui était frappée dans son temple. Près d’elle nous trouvons Pecunia, dont on fait la Déesse de l’argent monnayé.
L’autorité des Déesses-Mères leur donnait le pouvoir de faire travailler les hommes. Toute l’organisation économique des tribus en dépendait. Chacun trouvait dans cette vie familiale la vie matérielle assurée, quoique subordonnée au travail de tous.
Mais, dans tout groupement humain, il y a des travailleurs et des paresseux. Il fallut donc trouver un moyen de régulariser le travail en stimulant les activités. Pour punir ou retenir ceux qui voulaient s’évader de la vie régulière et s’affranchir du travail, on essaya tous les moyens de remontrance. Du nom même de la demeure familiale, Mora, on fit le verbe morigéner, former les mœurs, remettre dans l’ordre ; ad-monester, de monere (avertir).
Mais les ad-monestations n’ayant pas suffi, on ne trouva pour punir les insoumis, ou les retenir, qu’un moyen ; on créa un équivalent du travail, tout en laissant au travailleur la liberté qu’il réclamait, et ce fut l’origine du travail salarié.
Cependant, ceux qui acceptaient ce système, qui les affranchissait des devoirs envers les Déesses (les dieux lares, dira-t-on), avaient reçu d’abord l’avertissement divin, Monitus, mettre au régime de la monnaie ; ad-monester, c’est inférioriser les hommes, c’est une punition.
Mais le mot qu’il faut surtout remarquer, c’est Monitum, prédiction, oracle de la Déesse qui aperçoit le désordre que ce système nouveau va produire. Cependant, il fallut s’y contraindre, et l’on fabriqua cette valeur représentative qu’on appelle la monnaie dans le Temple de Junon à Rome, ce qui fit donner à la Déesse le surnom de Juno Moneta (au lieu de Monitor, celui qui guide, qui conseille).
C’est Junon, dit la Mythologie, qui inventa la monnaie ; près d’elle se trouve une autre Déesse, Pecunia, dont on fit la Déesse de l’argent monnayé et qui pendant longtemps centralisa dans le Temple de Junon l’administration des monnaies à Rome. C’est l’autorité spirituelle seule qui avait le droit de frapper monnaie, ce qui lui donne une force nouvelle, appuyée, du reste, sur celui qui est l’auxiliaire dévoué de la Déesse, le chevalier (eques), vassal de la Dame Faée. Il est Féal, ce qui indique la foi et l’hommage à sa suzeraine (de sus préfixe, en haut, de sursum). Suzeraine a fait Suzanne.
La foi, c’est la grâce suprême.
Le cheval monté par le chevalier est appelé dans la langue celtique Marc’h, et le chevalier qui le monte marquis, dont on fait homme de marque au lieu d’homme de cheval.
On met le cheval sur les monnaies gauloises, et c’est de ce nom marc’h qu’on a fait le nom de la monnaie allemande : Mark.
Les Egyptiens ne se servaient pas primitivement de monnaie ; ils n’en usent qu’après Alexandre et sous les Ptolémées. On se servait pour les échanges de métaux qu’on pesait et qui avaient la forme d’anneaux, pour que le maniement en fût plus facile. On en faisait des sortes de chapelets, comme on se sert encore de nos jours des cauries dans certains pays africains.
La monnaie, dans le régime masculin, contribua à changer complètement les mœurs, On créa le régime que Fabre d’Olivet appelle emporocratique, mot nouveau pour exprimer une idée nouvelle. Il est tiré du grec et signifie marchand et force (Etat social, t. II, p. 140). C’est le régime dans lequel tout se vend ; l’homme est un marchand, il se vend lui-même, c’est-à-dire vend ses services et vend tout ce dont il peut disposer.
Les auteurs qui ont envisagé l’origine de la monnaie n’ont envisagé que cet aspect de la question. Ils font tout commencer au régime masculin et ne nous disent rien du régime antérieur. Cependant, tout existait déjà avant ce régime, et c’est ce qu’on nous a caché, les lois naturelles du matriarcat, qui contiennent l’explication de toutes les origines. Sans ces lois, nous ne pouvons pas comprendre le premier régime économique.
Malheureusement, avec le temps, et bien qu’ils reparaîssent, par atavisme, dans le désintéressement de notre jeunesse actuelle, tous les beaux sentiments, antérieurs à l’invention de la monnaie, comme le désintéressement, le dévouement, l’abnégation ou l’altruisme ont été altérés ou détruits par l’amour de l’argent qui a tari la source de la générosité primitive.

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