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lundi 27 mai 2019

De Toulouse à Budapest, voyage au cœur de la jeunesse identitaire


De Toulouse à Budapest, voyage au cœur de la jeunesse identitaire

Partout en Europe, une frange extrémiste des jeunes se sent galvanisée par l’essor des leaders populistes.

Ils ont troqué les blousons noirs pour des vestes bleu fluo. Montrent leurs visages et abusent des réseaux sociaux. Lookés, visibles, presque mainstream. Chaque jour un peu plus, l’extrême droite des moins de trente ans aspire à incarner la norme et le nombre en Europe. De Toulouse à Budapest en passant par Rome, Berlin ou Vienne, ils se nomment Génération identitaire, Fidelitas, Lega Giovani… Ils ont 20 ans, parfois plus, souvent moins, et « assument ». Comme si la prise de pouvoir de leurs aînés les avait désinhibés.
En Hongrie et en Italie gouvernent Viktor Orban et Matteo Salvini. Marine Le Pen, elle, a déçu ses troupes en grimpant à 34 % « seulement » au second tour de la présidentielle française.
Si elles parviennent à s’allier au lendemain du scrutin du 26 mai, les droites radicales et conservatrices à l’extrême pourraient bien former l’une des principales forces au Parlement européen. Dans leur sillage, un pan encore marginal de la jeunesse d’Europe y voit « l’espoir » de ne plus l’être, un signe que ses idées, bientôt, domineront.
En France, les jeunes activistes de Génération identitaire avaient marqué les esprits en 2012, en occupant la mosquée en construction de Poitiers. Depuis, ils se présentent comme « le Greenpeace de droite ». Rien de moins. Sept ans après cette action fondatrice, qui a valu à quatre de ses membres d’être condamnés pour provocation à la discrimination raciale ou religieuse et dégradations de biens, le mouvement revendique 3 000 adhérents, contre quelques centaines de militants actifs.

Une nouvelle respectabilité à droite

« Ce que l’on vise, c’est une forme normalisée en restant fermes sur le fond », résume Clément Martin, le cadre trentenaire de Génération identitaire avec qui nous passons un premier « casting » pour que s’ouvrent les portes des fédérations locales. Entrée autorisée. A Toulouse, Thaïs s’avance. Petit pull rose, yeux bleus et cheveux blonds… On lui donnerait le bon Dieu sans confession.
Quelques semaines plus tôt, elle a passé près de 48 heures en garde à vue à Marseille. Sa première, qu’elle arbore comme un badge scout. Avec une vingtaine d’autres militants de Génération identitaire, Thaïs est aujourd’hui mise en examen pour « violences volontaires en réunion »« participation à un groupe formé en vue de la préparation de violences, de destructions ou de dégradations de biens » et « séquestration ».
Le 5 octobre 2018, la petite bande s’était introduite dans les locaux de SOS Méditerranée, une ONG qui vient au secours des migrants qui tentent la traversée, et est soupçonnée d’avoir vigoureusement délogé leurs occupants – ce qu’ils démentent. Thaïs, qui se verrait bien prof ou directrice d’école après ses études de langues, risque désormais l’inscription d’une première ligne sur son casier, à même pas vingt ans. Peu importe. Elle affirme être « en accord » avec ses idées, celles qui prônent « la préservation de l’identité française et européenne », et que « les nôtres » passent « avant les autres ».
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Sa première expérience militante, elle la doit à la Manif pour tous. Ce grand moment de convergence entre droite et extrême droite sur les pavés a permis à Génération identitaire de s’offrir quelques recrues et, surtout, une nouvelle respectabilité à droite. Thaïs, elle, y a depuis gagné son nom gravé dans les toilettes de la faculté.

« Bataille culturelle »

A ses côtés, Aymeric Courtet serait presque jaloux. A 22 ans, lui qui a participé à quelques « actions nationales » se définit aujourd’hui comme un « ancien ». Il n’a pas pu « en être » à Marseille, car il attend un enfant pour l’été. Une « bénédiction », face à cette « immigration massive » qu’il voit comme une menace. Même si personne ne fait des enfants uniquement pour ça, « évidemment ». Ce vendredi soir d’avril, son appartement accueille un « cercle de lecture » militant. Lui a ramené Le Camp des saints de Jean Raspail, l’une des « bibles » de l’extrême droite qui raconte « l’invasion » de la France par des migrants. Thaïs a opté pour un ouvrage interne prônant la « remigration ».
Leur mouvement de jeunesse n’est pas un parti politique à proprement parler. Il joue la carte de la « bataille culturelle » et se félicite d’ailleurs de quelques « victoires idéologiques ». Comme cette proposition du président François Hollande de déchoir de leur nationalité les terroristes binationaux, qui avait fracturé la gauche après les attentats de novembre 2015.
L’actuel ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a lui carrément eu droit à une carte d’adhérent d’honneur, imprimée pour avoir jugé les ONG « complices »des passeurs. Sans compter, bien sûr, le Rassemblement national (RN) et sa tête de liste pour les élections européennes, Jordan Bardella, qui reprend mot pour mot certains slogans du mouvement.
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Des membres de Génération identitaire travaillent d’ailleurs pour l’ex-Front national (FN), sans toujours l’afficher officiellement. Matthieu Bontant, de son nom d’emprunt militant à Rouen, confesse ainsi du bout des lèvres avoir déjà donné « un ou deux coups de main » au parti lepéniste. Entre quelques photos prises pour eux ici, et quelques coups de com’ arrangés là. En 2015, il se présente sous l’étiquette FN aux cantonales sous son vrai nom, Balavoine… mais son deuxième prénom, Maurice – « pour des raisons professionnelles ». La normalisation a ses limites.

Actions symboliques à la communication travaillée

Rouen justement, où les identitaires se saluent main plaquée contre avant-bras : une tradition des chevaliers « pour vérifier qu’il n’y avait pas de dague ». Dans leur local du centre-ville à l’adresse gardée confidentielle, une salle de sport en sous-sol côtoie la fresque d’un arbre de vie et une tireuse à bières. Un local étudiant presque lambda si l’on n’observe pas de trop près les autocollants mêlant têtes de morts et slogans antimigrants, et que l’on n’écoute pas trop Thomas se confier sur son « malaise à Paris parce que, désolé, quand je vois des Noirs partout… »
Une parole raciste rarement assumée ainsi, de la part de ces jeunes qui se considèrent comme « l’élite » des militants identitaires. Leur credo : des actions symboliques à la communication très travaillée. Les mots sont choisis, les éléments de langage calibrés. Ici, « personne n’est islamophobe », mais tout le monde « lutte contre l’islamisation ». Personne n’est « raciste », mais le prétendu lien de causalité entre « extra-européens » et « délinquance » est répété à l’envi. « C’est simple : immigration massive, invasion migratoire, islamisation, terrorisme, attentat », assène professoralement Johan Teissier, 28 ans, aux jeunes militants attablés pour une « formation retouche photo » à Montpellier.
Génération identitaire tient tout de même à son actif une menace de dissolution par le gouvernement. Presque une publicité pour le mouvement, qui sait assez jouer avec la légalité pour rendre la tâche compliquée. « Si leur menace ne va pas jusqu’au bout, on y aura gagné une forme d’institutionnalisation », sourit le responsable national Clément Martin.
Un peu plus gênant : devoir se défendre d’un don de 1 000 euros de Brenton Tarrant, le terroriste australien ayant revendiqué l’attentat qui a coûté la vie à cinquante personnes dans deux mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande, le 15 mars. Finalement, les responsables politiques français n’ont pas été si nombreux à s’insurger. Le mouvement lui-même s’attendait à « bien pire ».

Influenceur mode, tendance hipster

En Autriche, la « star » des jeunes identitaires, Martin Sellner, a lui aussi eu affaire à la police pour avoir reçu du terroriste présumé un don un peu plus important. Graphiste à la formation philosophique et à l’éducation bourgeoise, l’Autrichien tout juste trentenaire est assez habile pour recycler les vieilles idées de l’extrême droite avec un bon marketing. En avril 2018, il avait d’ailleurs participé à la virée très médiatique des identitaires français dans les Alpes, à grand renfort de vidéos prises d’hélicoptère et de banderoles antimigrants déployées à la frontière.
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En réalité, Martin Sellner est surtout actif sur les réseaux sociaux, où ses comptes prennent les allures inoffensives d’influenceur mode, tendance hipster : il est le pur produit web 2.0 d’un quart de siècle de banalisation des idées d’extrême droite en Autriche.
Depuis l’arrivée au pouvoir des amis de Jörg Haider en 2000, le pays restera comme le pionnier d’un basculement le dépassant désormais largement. A Vienne, l’islam est aujourd’hui sur toutes les lèvres et l’activisme de Génération identitaire Autriche (IBÖ) fait énormément parler de lui, alors que les liens entre ses trois cents militants et le parti de la liberté (FPÖ) sont évidents. « Nous ne cherchons pas à faire carrière en politique, affirme Martin Sellner. Nous nous considérons comme les précurseurs d’une idéologie d’avant-garde, comme des défricheurs à la droite du FPÖ. Nous voulons installer l’idée d’une remigration, réfléchissons à la manière d’installer nos idées au cœur du débat politique. »
La même « bataille culturelle » est revendiquée par la jeunesse d’extrême droite au Danemark, où voilà bien longtemps que le mouvement nationaliste s’est normalisé. Depuis 2015, la fondatrice du parti du peuple danois (DF) Pia Kjærsgaard préside même le Parlement. Et les liens entre le parti et son mouvement de jeunesse (DFU) sont assumés.

Mise en avant de l’héritage chrétien

Christian Bülow, de la direction jeunesse, assure ainsi que « le parti nous écoute, parfois nous consulte et tient compte de notre opinion. » Le 27 mars, Kristian Thulesen Dahl, le patron de leurs aînés de DF, avait d’ailleurs fait le déplacement dans le sud du royaume pour assister au congrès de la jeunesse de DFU et mobiliser les troupes avant les européennes et le scrutin législatif, prévu le 5 juin.
L’événement se tenait à l’étage d’un restaurant dans le centre historique de Velje (Danemark). Sur des banderoles bien visibles à l’extérieur, le Viking barbu, manches retroussées et bras croisés – symbole de l’organisation créée en 1995 et forte d’un peu plus de 500 adhérents – accueille le visiteur. Pas l’ombre d’un manifestant aux alentours. Dans la grande salle aux murs blanchis à la chaux, une centaine de militants ont pris place autour de longues tables en bois, entonnant un classique du répertoire national : La chanson danoise est une jeune fille blonde. De jeunes hommes, en grande majorité, sont venus de tout le pays pour participer aux débats dirigés par le président de DFU, Chris Bjerknæs, 29 ans, ainsi que son prédécesseur, Peter Kofod, député et tête de liste de DF aux européennes.
A la tribune, les questions se succèdent : sortie du Danemark de l’Union européenne (UE) – une majorité vote pour, contrairement à DF qui a abandonné le principe d’un référendum sur le « Dexit » ; renforcement de l’enseignement de l’histoire à l’école – pour ; l’audiovisuel public contre lequel DF est en guerre ouverte ; mise en avant de l’héritage chrétien et de l’identité danoise dans l’enseignement scolaire – contesté, mais adopté ; retour de la peine de mort – le vote est finalement reporté…
« Nous voulions éviter un scandale », précise Christian Bülow, pour qui la lutte contre l’immigration est la priorité : « Trop de gens qui arrivent au Danemark refusent d’abandonner leur religion et leur culture et essaient de transformer le pays. » Jeremy Bo Pedersen, costume noir et cheveux gominés, approuve : « Le problème, selon moi, ce sont les musulmans. » L’étudiant en journalisme vient de fêter ses 20 ans.

« Pour que l’Europe ne devienne pas une Eurabie »

Ce discours radical convainc moins la petite jeunesse danoise que ses aînés : le 31 janvier, 800 000 collégiens ont voté lors des « élections scolaires », au Danemark – un entraînement à la démocratie grandeur nature, organisé avant les véritables scrutins dans les pays scandinaves. DF a obtenu 8,4 % des voix… contre 26,6 % aux dernières européennes de 2014.
Même piètre attractivité en Allemagne, où l’extrême droite ne prend pas particulièrement chez les jeunes. Aux législatives de septembre 2017, 8 % des 18-24 ans ont voté pour Alternative für Deutschland (AfD), qui a obtenu 12,6 % des voix. Die Linke, le FDP (libéraux-démocrates) et surtout les Verts sont bien mieux représentés chez les moins de 24 ans, alors que l’AfD surperforme plutôt chez les 35-59 ans. Et le mouvement de jeunesse du parti d’extrême droite allemand en est bien conscient.
Berlin, samedi 4 mai. Des cars policiers et quelques gros bras gardent l’entrée du congrès de l’AfD. A l’intérieur, des tracts et des cartes postales reprennent les affiches du parti pour les européennes, et notamment cette reproduction du tableau du peintre français Gérôme Le marché aux esclaves (1866), sur laquelle une jeune femme blanche, nue, est entourée de deux hommes barbus portant des turbans et de ce slogan : « Pour que l’Europe ne devienne pas une Eurabie ».
David Eckert, le président de la fédération berlinoise de la Junge Alternative, l’organisation de jeunesse de l’AfD, est présent, lucide sur la situation actuelle de l’AfD, qui plafonne dans les sondages pour les européennes autour de 10 %. A 27 ans, lui estime que les affaires auxquelles doit faire face le parti, notamment les accusations de financement illégal, pèsent énormément : « Les sondages seraient meilleurs si nous agissions avec plus de professionnalisme. » Il n’imagine d’ailleurs pas de chancelier AfD en Allemagne, « peut-être un vice-chancelier, mais pas avant une bonne dizaine d’années ».

Salvini « rajeunit » la Ligue

Son modèle à lui est autrichien : Heinz-Christian Strache, alors vice-chancelier d’extrême droite. Le jeune Allemand le trouve tout simplement « super » : « Le parcours du FPÖ autrichien nous montre la voie à suivre ici pour l’AfD en Allemagne. C’est un parti qui a su se professionnaliser et avoir une vraie base sociale, et qui est aujourd’hui au gouvernement avec les conservateurs. »
Quelques semaines après notre rencontre, Heinz-Christian Strache est contraint de démissionner du gouvernement et de la présidence du FPÖ sur fond de scandale, samedi 18 mai. Des images tournées en caméra cachée, en 2017, le montrent expliquer à une femme se présentant comme la nièce d’un oligarque russe comment financer de manière occulte son parti. L’extrême droite finit par quitter le gouvernement autrichien.
Les (autres) voisins au pouvoir sont évidemment autant d’exemples que ne se prive pas de brandir la jeunesse d’extrême droite européenne, pour affirmer que « c’est possible » et que la population serait de leur côté.
Coqueluche favorite, avec ses 32 % à 35 % d’intentions de vote et ses déclarations tapageuses sur les migrants, l’islam et l’UE : le ministre de l’intérieur italien, Matteo Salvini. Lui qui plaisait surtout aux Italiens du Nord les plus âgés a su séduire les jeunes partout en Europe. Et pour cause, le très extrême chef politique de la Ligue les choie 365 jours par an, à coup d’interminables séances de selfies et de publications en continu sur les réseaux sociaux. Au point qu’il est parvenu à supplanter son partenaire de gouvernement, le Mouvement 5 Etoiles (M5S), qui avait cimenté son ascension en dédaignant les médias traditionnels pour déployer l’essentiel de son activité politique sur Internet.
Arrivé fin 2013 à la tête d’une formation autonomiste vieillissante et marginalisée politiquement, Matteo Salvini a opéré en quelques mois un spectaculaire rétablissement, « rajeunissant » l’image de la Ligue du Nord en mettant l’accent sur le rejet de l’Europe et, surtout, de l’islam et de l’immigration.
Dernier exemple, fin avril, lors d’un meeting sur les bords du lac de Côme. Le ministre de l’intérieur italien fait monter sur scène un couple d’Italiens, venu avec ses six enfants, avant d’haranguer la foule d’accents « grand remplacistes » assumés : « C’est ça, l’Italie pour laquelle nous travaillons : que les enfants naissent ici et non qu’ils arrivent tout faits par bateaux depuis le bout du monde. La substitution d’un peuple par un autre, que soutient une certaine gauche, ça ne me plaît pas. » Un discours identitaire carburant sur la crainte de la submersion migratoire, qui progresse dans un pays où la démographie est au plus mal (449 000 naissances en 2018, soit 1,3 enfant par femme) et que des dizaines de milliers de jeunes adultes quittent chaque année.
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En Hongrie, une véritable armée de réserve

Mais c’est la très conservatrice droite hongroise de Viktor Orban, qui est certainement la plus emblématique, tant les « adulescents » militant pour le premier ministre sont l’incarnation de cette droite radicale passée de la marginalité au mainstream. Voilà neuf ans que leurs idées sont au pouvoir et Fidelitas, l’organe de jeunesse rattaché au parti Fidesz du premier ministre, compte plus de 100 000 membres.
Viktor Orban lui-même offre une attention particulière à ce réseau solide, qui recrute les mineurs dès 14 ans et jouit d’un maillage local constitué de plus de 200 groupes. Un vivier pour renouveler sans cesse ses équipes, à qui sont même reversés deux pourcents du salaire net des députés et des élus du Fidesz ; une véritable armée de réserve, qui constitue la plus grande organisation de jeunesse en Europe centrale.
« Et on y entre plus vraiment pour des raisons idéologiques », affirme Dalma Dojcsek, de l’ONG de défense des valeurs démocratiques TASZ. Aujourd’hui, ajoute-t-elle, s’engager dans la droite radicale en Hongrie, c’est tout bonnement « la voie royale pour faire carrière ». De l’extrémisme, au carriérisme.
Quand ils ne sont pas motivés par des raisons opportunistes, les militants de Fidelitas, souvent issus de familles anticommunistes, sont d’abord mus par une haine de la gauche. « Ma génération a été traumatisée quand, en 2006, les socialistes au pouvoir ont mené le pays à la faillite à coup de mensonges adressés au peuple », explique Adam Balazs, 25 ans et conseiller auprès de la secrétaire d’Etat à la famille, Katalin Novak, l’une des figures politiques montantes.
C’est l’une des particularités et peut-être un enseignement du cas hongrois : la crise, plus violente qu’ailleurs, a été largement imputée aux erreurs du gouvernement de l’époque. Au point que ses héritiers politiques ne s’en sont jamais relevés, et ont laissé place à une nouvelle génération. Beaucoup plus extrême.

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