Si les cours d’eau servent souvent de frontières, l’eau d’en haut est celle d’en bas.
Le département des Hautes Alpes vient de se positionner pour la
création d’une société d’économie mixte qui récupérait la propriété des
barrages. L’idée peut paraitre au premier abord excellente, mais comme
souvent dans l’énergie, il faut se méfiez des apparences, éviter le
manichéisme (le coté blanc ou noir) et savoir que le diable se cache
dans les détails.
Cette annonce est présentée comme une alternative à la privatisation
des barrages. Le 8 mai les hauts- alpin en manifestant en masse ont
montré leur attachement a la propriété public des barrages.
Les politiciens locaux se devaient de réagir et ils proposent que la
gestion se fasse via une société d’économie mixte qui serait
propriétaire des deux gros barrages hauts alpin gardant ainsi le
contrôle de la gestion de l’eau.
Il existe de nombreuses société d’économie mixte dans le monde de
l’énergie. Qui dit société économie mixte dit une société contrôlé par
les collectivités locales par exemple à 51% par le public et à 49 % par
une multinationales de l’énergie. Par exemple GEG (Gaz et Electricité de
Grenoble) est contrôlé par la mairie de Grenoble et à 49 %par ENGIE.
Engie est certes minoritaire en droit de vote au conseil
d’administration. Le public peut donc décider ce qu’il veut. En théorie,
dans la réalité la multinationale place dans tous les postes à
responsabilités ses employés. Ainsi souvent c’est elle qui a la
compétence technique, en clair la société est une filiale de la
multinationale techniquement. Elle apporte ainsi un savoir-faire
technique que le public n’a pas ou ne souhaite pas acquérir. La
multinationales doit quand même composer avec le pouvoir politique qui
n’a souvent peu ou pas de compétences techniques. Il est tentant aussi
pour la multinationale aux moyens d’influences énormes de se « payer »
un personnel politique a sa dévotion en finançant des campagnes, en
misant sur des jeunes ou vieux chevaux, en retournant des politiciens
contestataires ou en infiltrant directement des partis comme il l’ont
fait pour Europe Ecologie Les Verts (Giles Corman directeur de Veolia
directeur de la com chez EELV).
Le contrôle par le public dans une SEM peut être de surface public
mais en réalité au main de la multinationale. Dans ce cas la SEM sert de
cache sexe a une privatisation. Après 40 ans de centralisation on se
rend compte que la décentralisation a multiplié la corruption et le cout
des marchés publics.
Il est clair que les collectivités locales n’ont pas les compétences
techniques pour gérer un objet industriel aussi complexe qu’un barrage
et que cet idée peut ainsi devenir une privatisation light…
D’autant plus que le morcellement des barrages entrainent la
disparition de la coordination indispensable des barrages entre eux. Le
morcèlement entraine aussi la disparition du mutualisation de la
sécurité des barrages. Je rappelle que le barrage de Serre-Ponçon est un
barrage masse et qu’il peut s’écrouler comme un château de carte si par
exemple son déversoir ne s’ouvre, pas. Regardez cet vidéo d’un barrage
en Californie équivalent dont il a fallu évacuer 200 000 habitants.
Mais de cet idée on peut retenir que les citoyens alpins souhaitent
aussi en finir avec le modèle centralisé, le capitalisme d’état. EDF est
en cours de démantèlement. Son acharnement thérapeutique sur le
nucléaire, son Entêtement Ruineux Persistant dit EPR, l’a conduit au
suicide.
L’horizon des possible est pour l’instant :
le pur privé,
le mastodonte technocratique public,
la balkanisation, l’éparpillement façon puzzle public entre le privé, le privé avec son cache sexe public,
Cette proposition a le mérite d’ouvrir l’horizon des possible….
il peut exister un autre système, d’un service public solidaire et
locale. Du system pyramidale public ou privé, il est possible d’inventer
un système de réseau de réseaux électriques : renouvelables, locaux,
solidaires mutualisant les compétences, les besoins de stockage et de
compétence.
L’important est que ce service publique soit démocratique, c’est-à-dire
que l’on puisse voter et débattre des grands choix énergétiques. On
pourrait par exemple inventer une société publique dont tout le monde
est propriétaire d’une part avec un droit de vote. Et que ce part son
incessible ni héritable.
Il faut donc réinventer les modèles pour faire le pari fou de la solidarité dans cette océan d’individualisme.
Mais il faut aussi prendre garde que la mise en concurrence des
territoires est aussi une privatisation. Peut-être que face a l’appétit
des monstres sociopathes que son Total, Engie et compagnie, la mise sous
tutelle local un moindre mal, une reculade moindre ? Réclamer
revendiquer des avancées ne plus se contenter de moindre reculade est
important : d’autant qu’en face, il feront de tout bois : Si Mr De Rugy
démissionne son conseiller de l’énergie, reste comme il était déjà resté
à la démission de Mr Hulot. Nommer un conseiller de l’énergie un ancien
de Total est moins grave que manger du homard mais peut couter un ou
deux milliards aux contribuables….
Il restera, il s’entendra a merveille avec la polytechnicienne
ancienne directrice des autoroutes privées de la multinationale
Eiffage !Ils rigoleront en mangeant des cornichons, symbole populaire
qui nous ressemble…
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